extraits de L`Orchidophile n°205 - Société française d`Orchidophilie

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extraits de L`Orchidophile n°205 - Société française d`Orchidophilie
Orchido couv 205:SFO
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L’ORCHIDOPHILE
connaître, cultiver et protéger les orchidées
www.sfo-asso.com
L’Orchidophile 205 - Juin 2015 - 46 (2)
n° 205 - 2015
Vol. 46 (2)
Orchido couv 205:SFO
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SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’ORCHIDOPHILIE
SOMMAIRE
L'ORCHIDOPHILE n° 205 - 2015 - vol. 46 (2)
Présidents d’honneur
† Georges MOREL (1970-1972) - Marcel LECOUFLE - (1972-1981 ) - † Dr Jean CAMARD (1981-1982) † Dr Maurice GRINFEDER (1986-1995) - † Roger BARBIER (1995-1998) - Janine BOURNÉRIAS (1998-2002) Alain JOUY (2002-2008)
Composition du Bureau
Président :
Pierre LAURENCHET
Vice-Président :
Jean-Michel HERVOUET
Secrétaire Générale :
Agnès MÉTIVIER
Secrétair adjoint :
Pierre CHALUS
Trésorier :
Robert BORDES
Trésorier adjoint :
Jean-Louis LAURENCIN
Rédacteur L’Orchidophile :
David LAFARGE
Responsable des expositions :
Michel LE ROY
Relations extérieures :
Charlotte DUPONT
Protection :
Pascal DESCOURVIÈRES
Recherche de financements : Philippe FELDMANN
Commission des voyages : Jean-Michel HERVOUET
Culture :
Alain BENOÎT
Composition du Conseil d’Administration
Jean-Pierre AMARDEILH, Pierre AUTHIER, Alain BENOÎT, Robert BORDES, Michel DEMARES, Pascal DESCOURVIÈRES,
Charlotte DUPONT, Alain GÉVAUDAN, Vincent GILLET, Jean-Claude GOORIS, Monique GUESNÉ, Jean-Michel HERVOUET, Alain JOUY, Jean-Claude LACHARPAGNE, David LAFARGE, Pierre LAURENCHET, Michel LE ROY, Georgette LECARPENTIER, Jean-Michel MATHÉ, Agnès MÉTIVIER, Michel NICOLE, Daniel PRAT, Michel SÉRET, Ofélia TÉQUI
Bibliothécaire : Michel GIRAUD
221
155
179
217
169
ORCHIDÉES EXOTIQUES
Oncidium ghiesbreghtianum et Auguste Boniface
GHIESBREGHT
Rudolf JENNY––––––––––––––––––––––––––––– 155
Rhizanthella gardneri : l'orchidée souterraine
Etienne DELANNOY ––––––––––––––––––––––– 161
Associations régionales, Groupements et Sections
SFO AQUITAINE (24-33-40-47-64) – Présidente : Solange
ESNAUT, avenue des Combarelles, LA BLAQUIÈRE, 34 600
LE PRADAL – [email protected] www.sfoaquitaine.com
SFO AUVERGNE (03-15-23-43-63) – Présidente : Chantal
RIBOULET, 39 rue du Chorigier, 63122 CEYRAT – [email protected]
- www.sfo-auvergne.org
SFO BOURGOGNE (21-58-71-89) – Président : Vincent
GILLET, 11 rue de Belle-vue, 21121 FONTAINE-LÈS-DIJON –
[email protected]
SFO BRETAGNE (22-29-35-56) – Président : Gérard
BRATEAU, 7 rue du château d’eau, 29700 PLUSSUGAN –
[email protected]
SFO CENTRE LOIRE (18-28-36-37-41 et 45) – Président : JeanClaude ROBERDEAU, 681 route d'Arian, 41 250 FONTAINES-ENSOLOGNE - [email protected] - http://sfocl.free.fr/
SFO ÎLE-DE-FRANCE (75-77-78-91-92-93-94 et 95) – Président : Alain BENOÎT, 33 rue des Maraîchers, 75020 PARIS –
[email protected] - www.sfo-idf.com
SFO LANGUEDOC (12-30-34-48) – Président : Francis DABONNEVILLE, 903 Chemin Pied du Bon Dieu, 30000 NÎMES –
[email protected] - perso.orange.fr/michel.nicole
SFO LORRAINE ALSACE (54-55-57-67-68-88) – Présidente :
Monique GUESNÉ, 6 rue de l’Echo, 54370 MAIXE –
[email protected] - sfola.fr
SFO NORD (02-59-60-62-80) – Président : Frédéric
DEBRUILLE, 18 boulevard Louise Michel, 59490 SOMAIN –
[email protected] - www.orchid-nord.com
SFO NORMANDIE (14-27-61-76) – Présidente : Georgette
LECARPENTIER, 15 rue Beaudouin, 27700 LES ANDÉLYS –
[email protected]
SFO PACA (04-05-06-13-83-84) – Président : Pierre-Michel
BLAIS, Les Douvelles, route de Salernes, 83570 ENTRECASTEAUX – [email protected] sfoprovence-alpes-cotedazur.jimdo.com
SFO POITOU-CHARENTES VENDÉE (16-17-79-85-86) –
Président : Jean-Claude GUÉRIN, 45 Grand’Rue, 79200 LA
PEYRATTE – [email protected] www.orchidee-poitou-charentes.org
SFO PYRÉNÉES EST (09-11-31-66) – Présidente : Roselyne
BUSCAIL, 12 allée des Argelats, 66180 VILLENEUVE-DE-LARAHO – [email protected] - sfopyreneeest.jimdo.com
SFO RHÔNE-ALPES (01-07-26-38-42-69-73-74) – Président
Michel SÉRET, 11 chemin du Poirier, 74170 SAINT-GERVAIS
– [email protected] - sfo.rhonealpes.free.fr
SFO STRASBOURG – AROS – Présidente : Brigitte
REDONNET, 12bis Le Canal, 67120 WOLXHEIM –
[email protected] - aros.asso.fr
Sociétés adhérentes et correspondantes
ASSOCIATION FRANCOPHONE POUR LE JUGEMENT D’ORCHIDÉES (AFJO)
Orchidées des Hautes Terres centrales et de la côte
orientale de Madagascar. 12e Voyage SFO,
automne 2012
Denis VASLET & Jean-Michel HERVOUET –––––– 179
Président : Albert FALCINELLI - 1 rue du Bastion Montmorency, 11370 LEUCATE - [email protected] - www.afjo.org
GROUPEMENT MIDI-PYRÉNÉES DES AMATEURS D’ORCHIDÉES (GMPAO)
Présidente : Denise ROUCOULE - 37 rue de l’Autan blanc, 31214 L’UNION - [email protected] - http://www.gmpao.org
ORCHIDÉES ET PLANTES EXOTIQUES D’AQUITAINE (OPEA)
Des sabots de Vénus rustiques pour le jardin
Michael WEINERT ––––––––––––––––––––––––– 217
Présidente : Christiane MERLO - Maison des Associations, 33520 BRUGES - [email protected] - opea.free.fr
SOCIÉTÉ ORCHIDÉES LOIRE OCÉAN (SOLO)
Encyclia adenocaula (fiche de culture)
Jean-Pierre LE PABIC –––––––––––––––––––––––233
www.orchidees-loire-ocean.fr
195
Certificat d’inscription à la Commission Paritaire n° 0912G86986
Prépresse : QUETZAL, 28 rue des Cailloux, F-92110 Clichy-la-Garenne, 01 47 30 24 48. Imprimé en France.
© SFO – Paris – Dépôt légal juin 2015 – ISSN : 0750-0386
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ORCHIDÉES D’EUROPE
SOCIÉTÉ FRANÇAISE
D’ORCHIDOPHILIE
Association sans but lucratif
régie par la loi du 1er juillet 1901
Agréée par le Ministère de l’Écologie
et du Développement Durable
Adhérente à :
– l’EOC (European Orchid Council) ;
– la FFSN (Fédération Française des
Sociétés de Sciences Naturelles) ;
– la SNHF (Société Nationale
d’Horticulture de France).
Siège social: 17, quai de la Seine,
75019 PARIS,
Tél. 01 40 37 36 46 (répondeur)
[email protected]
www.sfo-asso.com
Quatre numéros par an
Directeur de la publication
Pierre LAURENCHET
Rédacteur
David LAFARGE
Rédacteur adjoint
Jean-Pierre AMARDEILH
Comité de rédaction
Pierre AUTHIER
Nicole BORDES
Jean-Michel HERVOUET
Hélène RODRIGUEZ
Rémi TOURNEBIZE
Photographie de première
de couverture :
Anacamptis pyramidalis
(Photo A. EMERIT).
Complément aux observations d’orchidées dans Paris
(période 2011-2014)
Sébastien LESNÉ–––––––––––––––––––––––––––––– 149
Quelques observations d’Orchidées, en Andalousie et en
Algarve, du 9 au 17 avril 2014
Martine GERBAUD & Olivier GERBAUD –––––––––– 169
Dernières découvertes et observations en France
Gil SCAPPATICCI –––––––––––––––––––––––––––– 195
Dactylorhiza traunsteineri (Sauter ex Rchb. f.) Soó subsp.
rhaetica (Baumann & Lorenz) F. Benoît comb. nov. en
Vanoise, Savoie
Félix BENOÎT –––––––––––––––––––––––––––––––– 227
COIN DES ARTISTES
Le Maxillaria de Lehmann
Yannick LERAY (aquarelle),
Nicole BORDES & Pascal SAUVÊTRE (textes)–––––––– 221
VIE DE LA SOCIÉTÉ ET INFORMATIONS
Informations ––––––––––––––––––––––––––––––– 146, 160
Mot du Rédacteur –––––––––––––––––––––––––––––––147
Notes de lecture––––––––––––––––––––––––––––– 148, 168
Vient de paraître ––––––––––––––––––––––––––––––––160
La SFO Rhône-Alpes révèle son nouveau site
Internet www.sfo-rhone-alpes.fr
Philippe DURBIN––––––––––––––––––––––––––––– 178
EXPOSITIONS ET MANIFESTATIONS
Calendrier
Michel LE ROY ––––––––––––––––––––––––––––––– 235
Publicités–––––––––––––––––––––––154, 159, 168, 177, 226
La préparation de L’Orchidophile, la rédaction des articles et
leur illustration (cartes, photographies, dessins…) sont entièrement assurées par des bénévoles.
Les articles publiés engagent exclusivement la responsabilité
de leurs auteurs.
Les insertions publicitaires n’engagent pas la responsabilité de
la rédaction.
La rédaction est libre d’accepter, d’amender ou de refuser les
manuscrits qui lui sont proposés. Elle peut être amenée à remplacer ou supprimer les clichés ou illustrations de qualité insuffisante.
La reproduction partielle ou totale des articles publiés dans
L’Orchidophile n’est autorisée que sous réserve de l’accord préalable des auteurs et de la rédaction.
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INFOS
NOUVELLE VENUE
Nous souhaitons la bienvenue dans les rangs des
SFO régionales à la dernière née de ces structures,
L’Association Orchidées Bretagne, présidée par
Gérard BRATEAU. Ainsi, les départements Côtesd’Armor (22), Finistère (29), Ille-et-Vilaine (35) et
Morbihan (56) sont dorénavant couverts par la
SFO. Nous sommes ravis de pouvoir accueillir ou
mieux servir les adhérents et les abonnés présents
dans ces départements.
COURS DE CULTURE
Les cours de culture, organisés par Alain BENOÎT, ont
connu un franc succès l’année dernière, année de lancement de cette formation à la SFO. Depuis le
15 mars, la deuxième session a débuté et réunit une
trentaine de participants qui découvriront de nombreuses choses à propos des orchidées tropicales, des
techniques de culture ou des différents genres, avec
l’intervention de plusieurs spécialistes reconnus
dans chacun de ces domaines. Une initiative de la SFO
ouverte à tous les orchidophiles membres d’associations, y compris extérieurs à la SFO, qui démontre, à nouveau, notre esprit d’ouverture.
BIENVENUE !
Nous accueillons Pierre CHALUS comme Secrétaire
général adjoint de notre association. Il aura pour mission d’assister Agnès MÉTIVIER, qui œuvre depuis plusieurs années à l’administration de la SFO, quotidiennement et dans tous les domaines.
CONGRÈS ET EXPOSITION EUROPÉENS
Nous vous l’avions annoncé rapidement, mais nous
sommes maintenant dans la grande ligne droite qui
nous mènera à la réalisation de l’organisation du
congrès de l’European Orchid Council (EOC) et de
l’exposition internationale qui s’y rattache à Paris en
2018. La dernière exposition de ce type a eu lieu à
Londres du 7 au 12 avril 2015, grâce à l’organisation
efficace de la RHS. La SFO était d’ailleurs présente
dans la capitale britannique pour présenter ses
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diverses actions et assurer la promotion de l’exposition de 2018 à Paris, dont la SFO avait porté la candidature devant l’EOC. L’organisation sera assurée
par l’association L’Orchidée en France (LOF), fondée conjointement par la SFO, la SNHF, la FFAO et
France Orchidées. Un exemple des collaborations
entre associations qui peuvent être mises en œuvre
pour l’accomplissement de grands projets.
JUGEMENT D‘ORCHIDÉES
Des juges français reconnus au niveau international
par l’EOC ont participé au jugement de plantes et
de stands à l’occasion de l’exposition internationale
de Londres. Rappelons que le jugement français était
en sommeil depuis plusieurs années. C’est donc un
retour important sur la scène orchidophile internationale. La SFO, avec l’AFJO, la FFAO et la SNHF,
est à l’origine du renouveau du jugement français
d’orchidées et participe activement à la formation de
nouveaux juges à Bordeaux, Leucate et Paris.
PROGRAMME SFO LANGUEDOC
Le programme de la SFO Languedoc n’avait pas pu
être ajouté dans le numéro 204. Toutes nos excuses
aux adhérents de cette région et voici, donc, les dates
des prochains rendez-vous de la SFO Languedoc.
Dimanche 17 mai 2015 : les Orchidées des prairies
du Mas de l'Ayre, Haut-Gard (30). Contact :
Gérald VIOLET [email protected].
Samedi 6 juin 2015 : rallye-inventaire « an 3 » sur les
causses aveyronnais (12). Contact : Philippe
FELDMANN [email protected].
Samedi 4 juillet 2015 : les Epipactis dans les forêts
du Haut-Gard (30).
Contact : Paul FABRE [email protected].
SITE INTERNET
La nouvelle version du site Internet de la SFO progresse. Nous serons bientôt en mesure de mettre cette
nouvelle mouture en ligne, pour vous apporter
une meilleure expérience de navigation et vous offrir davantage d’informations.
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Le mot du Rédacteur
Un début d’année très studieux, c’est ce qu’auront été ces premiers mois de 2015.
D
u travail avec notre revue, qui a vu son
numéro de mars livré dans des délais
particulièrement brefs (les numéros
étaient chez nos abonnés dès la fin du
mois de février). Cela est d’autant plus
important que ce numéro 204 a présenté une pagination exceptionnellement augmentée, avec 144
pages et une thématique principale dédiée au genre
Cattleya et aux genres alliés. Un dossier spécial
consacré à des genres exotiques donc, mais sans
oublier, bien entendu, les orchidées qui poussent
près de chez nous, en Europe et autour de la
Méditerranée, qui n’ont pas perdu de place par rapport aux numéros habituels.
Parmi les auteurs du dossier « Cattleya », bon nombre d’étrangers. Ils sollicitent de plus en plus souvent
la Rédaction pour publier des articles dans nos
pages, preuve, s’il en était besoin, du dynamisme et
de l’attractivité de L’Orchidophile, dans une période
où de nombreux journaux peinent à trouver des auteurs quand ils ne disparaissent pas pour des raisons
économiques ou par manque de bénévoles.
Je profite justement de ces lignes pour remercier
ceux qui m’entourent pour produire ce journal,
fierté et fer de lance de la SFO. Chacun d’entre eux,
par ses relectures, les propositions d’articles et les relations avec les auteurs, contribue, chaque trimestre,
à vous livrer une des plus belles revues du monde orchidophile.
Du travail également avec l’organisation d’un forum
des rédacteurs (avec Sarah FORSYTH, rédactrice en
chef de l’Orchid Review de la RHS), qui a réuni une
quinzaine de rédacteurs de journaux, principalement européens, mais également plus lointains
(USA, Canada). Cette réunion qui renouait une ancienne tradition des grands événements internationaux, a eu lieu pendant le Congrès européen de
Londres en avril 2015. Je tiens à remercier Sarah, qui
a assuré la logistique et les relations avec la RHS et
tous les participants, venus partager leurs problèmes
et leurs inquiétudes, mais surtout leur enthousiasme
et leur volonté de diffuser toujours plus largement
les informations auprès du public orchidophile du
monde entier. Je lance d’ailleurs ici, dès maintenant,
une invitation à tous les rédacteurs qui lisent nos
pages pour participer à un forum des rédacteurs lors
du Congrès européen de Paris au printemps 2018.
Enfin, un travail passionnant et de longue haleine
avec la remise à niveau du site Internet de la SFO. Le
Studio DADA et Stéphane BONNAMY ont été chargés
de revoir le graphisme, l’organisation et la navigation pour ce nouveau site, qui sera prochainement
mis en ligne et rendu accessible au public. Nous
avons souhaité le rendre plus agréable et plus riche
de contenus, pour améliorer l’expérience des orchidophiles, membres de la SFO bien entendu, notamment avec la prochaine mise à disposition de
notre revue en ligne (uniquement pour les abonnés,
à qui nous faisons confiance pour ne pas diffuser
leurs codes d’accès), mais également pour les nonadhérents, qui pourront ainsi découvrir les actions
de la SFO nationale et des SFOs régionales, des
conseils de culture et des informations générales sur
les orchidées. Autre nouveauté, la mise en place d’un
système de paiement en ligne, qui simplifiera vos démarches de renouvellement d’adhésion et d’abonnement et qui permettra, nous l’espérons, l’arrivée
de nouveaux adhérents. En effet, nous rencontrons
de plus en plus de difficultés à financer nos actions,
qui, paradoxalement, sont de plus en plus nombreuses (sorties, conférences, cours de culture, formation au jugement, organisation de Paris 2018,
participation aux expositions internationales, orchisauvage, cartographie, numéros spéciaux de
l’Orchidophile, sorties et conférences en régions,
voyages d’étude, actions de protection…) ! Pour
nous permettre de continuer sur cette voie, nous
avons besoin de votre soutien, essentiellement par le
renouvellement de votre adhésion et de votre abonnement. En effet, la SFO n’est plus du tout financée
par des subventions des collectivités ou de l’État et ne
peut compter que sur elle-même. J’en profite d’ailleurs pour remercier ici également les entrepreneurs
qui ont décidé de nous soutenir et dont vous trouverez les annonces dans nos pages.
En résumé, du travail, mais des projets qui nous motivent et nous donnent toujours envie de nous investir. Sur ces quelques mots, permettez-moi de vous
souhaiter une agréable lecture de ce numéro 205.
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NOTE DE LECTURE
Berichte aus den Arbeitskreisen Heimische
Orchideen 31(1), 2014.
Ce bulletin, qui s’ouvre
sur une aquarelle de W.
illustrant
P LECHER
Cypripedium calceolus,
propose en particulier, à
travers sept articles distincts, la suite de l’analyse
de M. H ENNECKE &
S. MUNZINGER (tour à
tour auteurs cités en premier), relative à la classification des ophrys, pour laquelle ils adoptent
le concept de bio-espèce de E. MAYR. Tenant
compte aussi des travaux génétiques récents, ils
reconnaissent dix sections réparties en deux
sous-genres, à savoir Fuciflorae (avec un gynostème présentant un connectif) et Ophrys (sans
connectif). Au cours de ces articles, ils étudient
aussi ici leurs cinq sections du sous-genre Ophrys
(cf. aussi l’article de M. Hennecke dans le Berichte
précédent), à savoir :
1) Ophrys (pseudo-yeux -que peuvent éventuellement remplacer des crêtes-, pas d’appendice,
sépales linéaires tournés vers l’avant), composé d’O. insectifera et ses taxons voisins qu’ils
ramènent en variétés lorsque la combinaison
n’existe pas encore (citons ici les taxons
concernés par ces nouvelles combinaisons
réalisées au rang variétal par M. HENNECKE :
O. aymoninii et O. subinsectifera) ;
2) Speculi (pseudo-yeux, pas d’appendice, petits
sépales triangulaires recourbés en arrière) :
composé d’O. speculum (avec lusitanica ramené en variété) et d’O. regis-ferdinandii laissé
en espèce ;
3) Tenthrediniferae (pseudo-yeux, gros appendice
dirigé vers le haut, avec poils au-dessus, pétales
blancs à roses), uniquement composé d’O. tenthredinifera (la plupart des taxons en variétés,
plus rarement en formes). Sont ramenés en
variétés : aprilia, dictynnae, grandiflora, korae,
leochroma, neglecta, sanctae-marcellae, spectabilis, ulyssea, aprilia et villosa !
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4) Bombyliflorae (pseudo-yeux, net appendice
recourbé sous le labelle, pétales verts) : composé d’O. bombyliflora (des formes sont reconnues, mais pas de variétés) ;
5) Pseudophrys (sans pseudo-yeux) avec les quatre sous-sections (la composition des trois
premières devant être encore réétudiée) :
Luteae (base du labelle en V, avant du lobe médian tourné vers le haut), Iricolor-Fusci (base
du labelle en V, avant du lobe médian tourné
vers le bas), Omegaiferae (pas de V basal, lobe
médian tourné vers le bas, un oméga sous la
macule) et Atlanticae (labelle ensellé et voûté).
Ce bulletin présente aussi une importante étude
de S. HERTEL et H. PRESSER sur quelques épipactis d’Italie, avec descriptions de E. sanguinea H.
Presser & S. Hertel, E. etrusca S. Hertel &
H. Presser et E. calabrica U. Grabner, S. Hertel &
H. Presser.
Sinon, le lecteur découvrira aussi les observations
de pollinisateurs différents à Cythère sur O. holosericea (O. fuciflora) subsp. cerigona et O. calypsus
s.l. (N. FAURHOLD), des notes sur la célèbre orchidoflore du Gargano (N. GRIEBL), la notification d’une station de Himantoglossum metlesicsianum au nord de Tenerife (J. CLAESSENS), l’étude
de l’holotype d’Ophrys lutea var. subfusca Rchb.
f., holotype assez équivoque, pour pouvoir considérer le nom auquel il se rapporte comme « nomen dubium » (W. WUCHERPFENNIG), ainsi que
trois articles plus particulièrement en relation avec
l’Allemagne : pollinisateurs en action sur Ophrys
holosericea (O. fuciflora) en Bavière (J.-M. HAAS),
considérations sur les populations, fortement menacées, d’Orchis pallens près de Iéna, en Thuringe
(P. RODE) et découverte d’Epipactis leptochila
subsp. neglecta dans le nord de la RhénaniePalatinat (W. HAHN).
Notons pour finir les hommages rendus à trois
grands orchidophiles (orchidologues) disparus
fin 2013 ou début 2014 : Niels FAURHOLD, HansErich SALKOWSKI et Rudolf BEYER.
Olivier GERBAUD
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Complément aux observations d’orchidées
dans Paris (période 2011-2014)
Sébastien LESNÉ*
LESNÉ S., 2015.- Complementary observations of orchids in Paris (2011-2014).
L’Orchidophile 205: 149-154.
Des orchidées dans Paris ? Mais bien sûr, dans les serres du Jardin des Plantes allez-
vous me dire. Pourtant, il ne s’agit pas ici d’orchidées exotiques, mais bel et bien d’une flore
indigène et spontanée au cœur de notre capitale. Partons donc à la découverte de ces orchidées qui n’attendent que des yeux curieux pour révéler leur présence dans les endroits
les plus surprenants.
Résumé.– De 2011 à 2014, ce ne sont pas moins
de 33 stations supplémentaires d’orchidées qui
ont été découvertes à Paris. Elles s’ajoutent à
l’étude réalisée sur la capitale et publiée en 2009
et qui se poursuit depuis. Une espèce, la
Céphalanthère à grandes fleurs (Cephalanthera
damasonium), qui n’avait pas été revue depuis le
milieu du XIXe siècle, a été redécouverte en deux
endroits différents au printemps 2014.
Mots clés.– Cephalanthera ; orchidées ; Orchidaceae ; flore de Paris.
Abstract.– From 2011 to 2014, no less than 33 additional stations of orchids were discovered in
Paris. They are in addition to the study on the capital city, published in 2009 and continued since
then. One species, the large-flowered Helleborine
(Cephalanthera damasonium), which had not
been seen since the mid-19th century, was rediscovered in two different sites in spring 2014.
Key words.– Cephalanthera; orchids; Orchidaceae;
flora of Paris.
La flore orchidologique de Paris révèle toujours son lot de surprises, au fil des années et des
prospections menées par les spécialistes. Quatre
ans après la publication d’un premier article
(LESNÉ, 2010) de complément à l’ouvrage « Les
Orchidées sauvages de Paris » (LESNÉ, 2009), de
nouvelles observations très intéressantes nous ont
permis d’accroître nos connaissances. Elles
concernent les sept taxons suivants : Anacamptis
pyramidalis (L.) Rich., Cephalanthera damasonium (Mill.) Druce, Epipactis helleborine (L.)
Crantz, Himantoglossum hircinum (L.) Spreng.,
Ophrys apifera Huds., Orchis simia Lam. et
Platanthera chlorantha (Custer) Rchb.
Anacamptis pyramidalis
(Orchis pyramidal)
Sept nouvelles stations ont été mises en évidence récemment. Les quatre premières ont été
découvertes par D. LE QUERE dans le 15e arrondissement : sur le quai André Citroën (2009) et
près de la gare Montparnasse, sur une pelouse
en pente entre le boulevard Pasteur et le passage Alexandre (2011). À noter les trois pieds
observés par A. EMERIT et M. KOKOT en 2010 sur
le talus du Périphérique près de la Porte de
Vanves et qui constituaient, à l’époque, la toute
première donnée pour le 14e arrondissement
(Figures 1 & 2). Un pied a été observé par
D. GUAIS en 2011 sur une pelouse de l’hôpital
Cochin (14e arrondissement). Les trois autres
stations concernent le bois de Boulogne, où
l’espèce n’avait plus été mentionnée depuis
1940 (LESNÉ et al., 2009) : au niveau du talus du
Périphérique près de la Porte de Passy
(A. RADOGEWSKI, 2012), dans le jardin des serres
d’Auteuil (A. THOMAS, 2012), la troisième autour de la roseraie de paysage de Bagatelle
(A. LABONDE, 2013).
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L’Orchidophile 205, juin 2015 (2)
Fig. 1, 2.– Anacamptis pyramidalis, talus le
long du boulevard Périphérique, 14e arrondissement (Photo A. EMERIT).
Cephalanthera damasonium
(Céphalanthère à grandes fleurs)
Jadis mentionnée dans l’actuel 20 e arrondissement
(TOURNEFORT, 1698) ainsi que dans le bois de Vincennes, successivement par GRAVES (1839) puis COSSON et GERMAIN DE SAINTPIERRE (1861), la Céphalanthère à grandes fleurs n’avait plus été
mentionnée jusqu’à sa découverte par T. DURR en 2007 dans le
11e arrondissement. En 2014, elle a été retrouvée au bois de
Vincennes et plus particulièrement dans l’arboretum de l’École
du Breuil (Fig. 3) par D. MICHEL, gestionnaire du site. La même
année, D. LE QUERE en découvre une toute nouvelle station dans
le bois de Boulogne, près du sentier qui longe la Seine du côté de
l’hippodrome de Longchamp.
Epipactis helleborine
(Épipactis à larges feuilles) (Figures 4 & 5)
L’Épipactis à larges feuilles a fait l’objet d’une observation nouvelle sur une pelouse de l’hôpital Saint-Vincent de Paul (14e arrondissement) en 2007 par D. GUAIS. Par la suite, l’espèce a été
observée par D. LE QUERE en 2009 à trois endroits différents : au
port des Champs-Élysées (8e arrondissement) où elle avait été découverte par J.-P. AMARDEILH en 2005, sur la promenade plantée
150
Fig. 3.– Cephalanthera damasonium, arboretum de l'École du
Breuil (Photo S. LESNÉ).
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Oncidium ghiesbreghtianum et
Auguste Boniface GHIESBREGHT
Rudolf JENNY*
JENNY R., 2015.- Oncidium ghiesbreghtianum and Auguste Boniface GHIESBREGHT.
L’Orchidophile 205: 155-159.
Oncidium ghiesbreghtianum A. Richard & Galeotti. Annales des Sciences Naturelles ser. 3,3 : 27. 1845.
Oncidium ghiesbreghtianum A. Richard & Galeotti. Comptes rendus hebdomadaires des Séances de l’Académie des
Sciences 18 : 497-513 (512). 1844 (nomen).
Mexicoa ghiesbreghtiana (A. Richard & Galeotti) Garay, Bradea 1(40): 423-424. 1974
Odontoglossum warneri Lindley, Edwards’s Botanical Register 31 : misc. 60. 1845
Odontoglossum warneri var. purpuratum Lindley, Edwards’s Botanical Register 33 : t.20. 1847
Odontoglossum warneri var. sordidum Lindley, Edwards’s Botanical Register 33 : t.20. 1847
Oncidium warneri Lindley, Folia Orchidacea 1(6): 36. 1855
Oncidium warneri var. purpuratum Lindley, Folia Orchidacea 1(6): 36.. 1855
Oncidium warneri var. sordidum Lindley, Folia Orchidacea 1(6): 36. 1855
Partons, à nouveau, à la rencontre de l’histoire du nom et de la découverte d’une orchi-
dée en compagnie de Rudolph JENNY. Pour ce numéro, accrochez-vous si vous voulez prononcer le nom de l’espèce choisie.
Résumé.– Historique de la découverte et de la taxinomie d’Oncidium ghiesbreghtianum, orchidée
mexicaine découverte lors d’une expédition de Jean LINDEN et dédiée à Auguste Boniface GHIESBREGHT,
explorateur et naturaliste belge.
Mots clés.– Orchidaceae ; taxinomie ; Mexicoa ; Oncidium ; Odontoglossum ; Auguste B. GHIESBREGHT ;
Jean LINDEN.
Abstract.– History of discovery and taxonomy of Oncidium ghiesbreghtianum, a mexican orchid
discovered during Jean LINDEN’s expedition and dedicated to Auguste Boniface GHIESBREGHT, belgian
explorer and naturalist.
Key words.– Orchidaceae; taxonomy; Mexicoa; Oncidium; Odontoglossum; Auguste B. GHIESBREGHT;
Jean LINDEN.
La première utilisation du binôme Oncidium
ghiesbreghtianum remonte à janvier 1844. Achille
RICHARD et Henri Guillaume GALEOTTI publient alors un article intitulé « Monographie des
Orchidées mexicaines, précédé de considérations
générales sur la végétation du Mexique et sur les
diverses stations où croissent les espèces d’Orchidées
mexicaines ». Cet article publié dans les
« Comptes-rendus hebdomadaires des Séances de
l’Académie des Sciences » se base sur les plantes
rapportées de la seconde expédition mexicaines
de LINDEN ainsi que sur les collections des auteurs.
Aucune description de l’espèce n’est donnée et
c’est à peine si elle est mentionnée (Oncidium
ghiesbreghtianum Nob.) dans un inventaire systématique des orchidées du Mexique (Nob.
Vient du latin nobis et signifie, dans ce cas, « notre nouvelle espèce »). La description formelle
et acceptée de cette espèce suivra en 1845 dans
les « Annales des Sciences Naturelles » en tant que
Oncidium ghiebresghtianum, en même temps
que, sur la même page, Odontoglossum ghiesbreghtianum (Odontoglossum ghiesbreghtianum
A. Rich. est un synonyme d’Oncidium unguiculatum Lindl. et n’a aucun rapport avec l’espèce
qui nous intéresse). Il n’est pas certain que les
deux spécimens aient été collectés par
GHIESBREGHT, mais c’est très probable.
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L’Orchidophile 205, juin 2015 (2)
VIENT DE PARAÎTRE
Chercheurs d’Orchidées par Gilbert HAYOZ et Patrick VEYA.
Guide de Poche Rossolis. Éditions Rossolis 208 pages, format 12 x 17 cm, 27 CHF. ISBN9782940365760. À commander chez l’éditeur, www.rossolis.ch, [email protected].
Les auteurs présentent,
dans cet ouvrage, plus
de 70 espèces d’orchidées que l’on peut rencontrer en Suisse avec,
pour les illustrer, plus de
200 photos de qualité.
D’un format pratique, il
peut se glisser dans une
poche de sac-à dos. On
trouvera dans les couvertures à rabats un
index et divers paramètres comprenant la période de floraison, les limites altitudinales ainsi
que des indications sur les préférences édaphiques.
Viennent ensuite plusieurs chapitres dans lesquels tous les aspects de la biologie des orchidées
sont exposés de façon simple, claire, avec de très
bonnes illustrations, constituant ainsi une
somme d’informations précieuses pour tous
ceux qui veulent en savoir plus sur les plantes
qu’ils découvrent sur le terrain.
Les espèces sont présentées selon une sélection
de milieux, il y en sept, chacun avec son code
couleur, plutôt que classiquement par genres
RECHERCHE DE BÉNÉVOLES
Lors d'une de mes visites régulières au Muséum,
plusieurs botanistes m'ont demandé de manière
assez pressante si je ne pourrais pas trouver des bénévoles intéressés par le dessin botanique. Le département de botanique n'a plus de dessinateurs à
plein temps et les chercheurs doivent attendre leur
tour dans le «pôle dessin» qui sert tous les départements.
En particulier les attachés, anciens chercheurs à la
retraite mais qui continuent à publier, ont le plus
160
comme dans la plupart des guides. Ce choix assumé est certes pratique et convivial, cependant
certaines espèces ne se laissent pas circonscrire à
des biotopes pré-établis et peuvent se rencontrer
de la plaine jusqu’aux prairies alpines, mais les
auteurs s’en expliquent. Pour chaque milieu naturel, les espèces font l’objet d’une monographie
accompagnée de deux photos et le classement se
fait par période de floraison.
Un chapitre, « Trésorchidées », propose une liste
d’espèces très rares, disparues ou à rechercher. En
fin d’ouvrage on trouvera des conseils sur la photographie et surtout une sélection de balades
dans des biotopes variés, avec cartes, itinéraires
et les orchidées que l’on peut y découvrir ;
sans oublier des notions de cartographie et un
glossaire.
Bien que couvrant géographiquement la Suisse
ce guide pourrait être utile aux orchidophiles de
l’est de la France, de l’Alsace à la Savoie, où l’on
peut retrouver la plupart des espèces décrites, à
l’exception tout de même de la Nigritelle rouge
(Gymnadenia rubra) ou du Malaxis à une feuille
(Malaxis monophyllos).
Jean-Pierre AMARDEILH
grand mal à faire illustrer leurs publications. Je participe depuis de longues années à ce genre de travail
qui est assez intéressant d'autant plus qu'il permet
de travailler de manière très proche avec les botanistes professionnels, ce qui est enrichissant.
Il n'est pas nécessaire d'être un virtuose du dessin,
aimer dessiner est suffisant et je serais ravi d'aider
d'éventuels volontaires à faire leurs premiers pas
dans ce domaine. Que ceux qui pourraient être intéressés n'hésitent pas à prendre contact avec moi.
Alain JOUY ([email protected] ou 06 84 54 24
81).
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Rhizanthella gardneri :
l'orchidée souterraine
Etienne DELANNOY*
(toutes les photographies sont de l’auteur)
DELANNOY E., 2015.- Rhizanthella gardneri: the underground orchid. L’Orchidophile 205: 161-168.
Les orchidées ne finissent jamais de surprendre leurs admirateurs. Si certaines
produisent des fleurs exubérantes de couleurs ou de parfum, d’autres, au contraire,
dissimulent leur floraison aux yeux des curieux. C’est le cas de la plante présentée ici,
Rhizanthella gardneri. Allons donc de l’autre côté de la planète pour découvrir cette
mystérieuse orchidée.
Résumé.– Rhizanthella gardneri, orchidée extrêmement rare d'Australie occidentale, présente la
caractéristique quasi-unique dans le règne végétal de passer la totalité de son cycle de vie y
compris la floraison sous terre. Cet article décrit
quelques caractéristiques étonnantes de cette
orchidée tant du point de vue de son mode vie
que de sa génétique.
Mots clés.– Rhizanthella ; Chloroplaste ; mycohétérotrophe ; Melaleuca.
Abstract.– Rhizanthella gardneri, an extremely rare
orchid of Western Australia, is almost unique in the
plant kingdom because its entire life cycle including flowering occurs underground. This article describes some of the surprising characteristics of
this orchid from its life style to its genetics.
Key words.– Rhizanthella; Chloroplast; mycoheterotrophic; Melaleuca.
Une balade dans le bush d’Australie occidentale, situé presque aux antipodes de l’Europe,
est aussi dépaysante que le voyage pour y aller
est long ! Sa flore recèle de nombreux trésors, notamment en ce qui concerne les orchidées. Sur
ce territoire grand comme un peu plus de la moitié de l’Union Européenne mais couvert d’un tiers
de déserts, on dénombre en effet pas moins de
430 espèces d’orchidées réparties en 39 genres.
Plus d’un tiers ont été décrites dans les vingt dernières années et de très nombreux taxons ne sont
pas encore formellement publiés.
Parmi les orchidées emblématiques de cette
région, on peut citer les superbes Caladenia et
Thelymitra ou les étranges Paracaleana et
Drakaea. La plupart sont endémiques de cette
région et présentent des caractéristiques étonnantes. Mais peu d’entre elles sont aussi extraordinaires que Rhizanthella gardneri R.S.
Rodgers car elle possède la caractéristique,
quasi-unique chez les plantes, d’effectuer la totalité de son cycle de vie sous terre d’où son
nom d’orchidée souterraine.
À ma connaissance, cette particularité n’est
partagée que par Hydnora triceps Drège, cousine
très éloignée du poivre noir vivant dans des régions semi-arides d’Afrique du Sud et les deux
autres espèces connues dans le genre
Rhizanthella : R. omissa D.L. Jones & M.A. Clem.
et R. slateri (Rupp) M.A. Clem. & P. J. Cribb que
l’on trouve sur la côte orientale de l’Australie.
Ces deux espèces sont extrêmement rares.
R. omissa n’est connue que par deux spécimens
collectés en 1958 lors de travaux de terrassement dans l’état du Queensland au nord-est
de l’Australie. Elle n’a pas été retrouvée depuis.
Quant à R. slateri, elle a été découverte en 1931
en Nouvelle-Galles du Sud puis a disparu de
1933 à 1985. On compte actuellement environ
90 plantes répertoriées.
En comparaison, R. gardneri pourrait passer
pour une espèce abondante. Mais elle n’est
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L’Orchidophile 205, juin 2015 (2)
Fig. 1.– Répartition de Rhizanthella gardneri.
Modifié à partir de Google Earth.
Fig. 2.– Deux inflorescences de R. gardneri partiellement dégagées. Australie occidentale. Juin 2007.
162
connue sur cinq stations réparties en deux populations séparées de 300 km (Fig. 1). Elle a
été découverte une première fois en 1928 dans
les environs de Corrigin à 200 km à l’est de
Perth, lorsqu’un fermier effectuait des travaux
de défrichement. Elle fut nommée en l’honneur de Charles GARDNER, botaniste du gouvernement d’Australie occidentale à l’époque.
La plante était tellement étonnante qu’une reproduction en cire a été réalisée pour pouvoir
être montrée en Angleterre. Puis les stations
connues entre 1928 et 1959 ont été défrichées
et donc détruites avant que de nouveaux sites
ne soient découverts, toujours en Australie occidentale mais 300 km plus au sud près de
Munglinup, à partir de 1979. Cela a initié de
nouvelles recherches et depuis, l’orchidée souterraine a été régulièrement retrouvée dans ces
deux régions, ce qui a permis une étude plus
approfondie.
Malgré de nombreuses recherches, le nombre total de plantes est très difficile à connaître
et il est estimé entre 50 et 1 000 individus sur
une surface totale de 30 ha. De ce fait, elle est
classée par le Département des Parcs et de la vie
sauvage d’Australie occidentale parmi les
plantes rares et en danger critique d’extinction
et donc extrêmement protégée. Le simple accès
aux stations connues (sans parler de recherche
de la plante) est interdit sans autorisation spéciale et une des stations est même clôturée.
R. gardneri se présente sous la forme d’un
rhizome sans racine, de couleur blanchâtre et
poussant entre 10 et 30 cm de profondeur. Ce
rhizome émet une inflorescence (Fig. 2) entre
les mois de mai et de juillet (soit la fin de l’automne et le début de l’hiver austral). À cette période, il y a peu d’orchidées en fleurs mais on
peut quand même trouver la merveilleuse
Thelymitra apiculata (A.S. Georges) M.A.
Clem. & D.J. Jones ou Caladenia drummondii
Benth. (Figures 3 & 4). En comparaison, on
peut dire que l’orchidée souterraine ne brille
pas par sa beauté. L’inflorescence est en fait un
capitule (fait extrêmement rare chez les orchidées actuellement connues) de 1 à 4 cm de diamètre et contenant trente à cent fleurs blanches
à pourpres (Fig. 5). Ces fleurs d’environ 5 mm
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L’Orchidophile 205, juin 2015 (2)
NOTE DE LECTURE
Berichte aus den Arbeitskreisen Heimische
Orchideen 31(2), 2014 (édité en 2015).
Dans six articles distincts,
M. H ENNECKE et S.
MUNZINGER poursuivent
leur analyse relative à la
classification des ophrys,
avec ici le sous-genre
Fuciflorae et ses sections
Apiferae et Araniferae ainsi
que les sous-sections
Argolicae, Ferrum-equini
et Bertoloniorum de cette
dernière. Il est malheureusement impossible de présenter en quelques lignes tous ces travaux.
De longues mises au point richement illustrées sur
les orchidées de Roumanie (C.A.J. KREUTZ) et
d’Algérie (C.A.J. KREUTZ et al.) sont également à
découvrir. Ces deux articles et les six précédents
ne génèrent pas moins de dix combinaisons ou
statuts nouveaux (et parfois les deux pour un
même taxon), ainsi que les descriptions d’Ophrys
tenthredinifera subsp. tingurtiae Kreutz, Maira, Ait
Hammou & Rebbas (sous-espèce algérienne
168
probablement présente au Maroc) et de Serapias
athwaghlisia Kreutz & Rebbas (espèce endémique
d’Algérie et assez proche de S. lingua).
On trouvera aussi des articles concernant la distribution et la sauvegarde d’Orchis tridentata dans
le Nord-est du Brandebourg (Allemagne) et sa
zone adjacente polonaise (Günther HAMEL, un orchidophile allemand disparu en 2014 et auquel F.
ZIMMERMANN et V. KÖGLER rendent par ailleurs
hommage), des considérations (F. MEYSEL &
M. KÖHLER) sur la modification (et ses conséquences éventuelles pour la pollinisation) des parfums émis par les plantes (par exemple ici Ophrys
sphegodes et O. pseudobertolonii var. benacensis)
mises en conditions de stress (par déplacements
de plantes, voire de parties de plantes…) et des
considérations relatives au risque d’extinction de
Gymnadenia conopsea dans les plaines du nordest de l’Allemagne (S. MUNZINGER et al.).
Enfin, M. KALTEISEN et R. LORENZ rendent également hommage à un autre très grand orchidologue allemand qui nous a quittés en mai 2014, le
Dr. Helmut BAUMANN.
Olivier GERBAUD
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Quelques observations d’Orchidées,
en Andalousie et en Algarve,
du 9 au 17 avril 2014
Martine GERBAUD & Olivier GERBAUD *
(toutes les photographies sont des auteurs)
GERBAUD M. & GERBAUD O., 2015.- Some orchid observations in Andalusia and Algarve, 9-17 April 2014
L’Orchidophile 205: 169-177.
Dans notre dernier numéro, nous vous présentions un ouvrage sur les orchidées d’Algarve.
Visitez aujourd’hui cette belle région, ainsi que l’Andalousie voisine, avec Martine et Olivier
GERBAUD, auteurs réguliers de notre revue. Attention, il est probable que la lecture de cet
article vous donne envie de voyager !
Résumé.– Quelques orchidées du sud de la péninsule ibérique observées en Andalousie
(Espagne) et en Algarve (Portugal) entre le 9 et le
17 avril 2014 sont présentées.
Mots clés.– Espagne ; Andalousie ; Portugal ;
Algarve ; Orchidaceae ; Ophrys atlantica ;
Ophrys algarvensis ; Ophrys quarteirae ; Ophrys
vernixia ; Serapias elsae ; Serapias perezchiscanoi.
Abstract.– Some orchids of southern Iberia observed in Andalusia (Spain) and in the Algarve
(Portugal) between 2014-04-09 and 2014-04-17
are presented.
Key words.– Spain; Andalusia; Portugal; Algarve;
Orchidaceae; Ophrys atlantica; Ophrys algarvensis;
Ophrys quarteirae; Ophrys vernixia; Serapias elsae;
Serapias perez-chiscanoi.
Zusammenfassung.– Einige Orchideen, die Anfang
April 2014 (vom 09.04 bis zum 17.04) im Süden der
Iberischen Halbinsel beobachtet wurden, und
zwar in Andalusien (Spanien) und in der Algarve
(Portugal), werden vorgestellt.
De notre petite excursion dans de le sudouest de la péninsule ibérique, du 9 au 17 avril
2014, nous avons surtout retenu quasi huit
jours chanceux de soleil et de chaleur (voire des
coups de soleil !) et très souvent un accueil généreux (et aussi des prix doux, en cette période
de Semaine Sainte, avec même un repas de
tapas à deux, bières en bouteilles comprises,
pour moins de cinq euros, dans un petit village
proche de la côte andalouse !).
Relativement aux orchidées, l’un des buts de
notre escapade, ce n’est certes pas la richesse de
certaines grandes îles du bassin méditerranéen
(Sardaigne, Sicile, Rhodes, Crète ou Chypre ; on
est plutôt au niveau de la Corse ou de Majorque),
mais ce fut l’occasion pour nous, outre de découvrir quelques endémiques de la région
(Ophrys atlantica, O. algarvensis, O. quarteirae,
O. vernixia et quelques sérapias), la possibilité
aussi de rencontrer trois taxons présents sporadiquement ou plus discrètement en France (et
ainsi, nous avons maintenant pu observer quasi
tous ceux mentionnés de notre pays : Ophrys ficalhoana, Orchis langei et Epipactis lusitanica).
QUELQUES OBSERVATIONS
D’ORCHIDÉES
Taxons divers (hors genres Orchis s.l.,
Serapias et Ophrys)
Notons ici surtout deux espèces du genre
Dactylorhiza trouvés au sud de Ronda
(Andalousie), D. markusii (Fig. 1), assez rare (et
que nous n’avions vu qu’en Sicile jusqu’alors),
avec un éperon long redressé vers le haut et
Dactylorhiza insularis, au labelle toujours jaune
sur ce site, avec un éperon épais, court et droit.
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L’Orchidophile 205, juin 2015 (2)
Fig. 1.– Dactylorhiza markusii (Ronda, Esp.,
15 avril 2014).
N’oublions pas Epipactis lusitanica (Fig. 2) et
E. tremolsii, assez proches, avec nettement des
formes de transition (seraient-ils des écotypes ?).
Le premier possède des feuilles très larges, les inférieures réunies en une touffe dense à la base de
la tige, le second montre des feuilles plus petites
et plus étroites, alternes le long de la tige.
Nous avons encore pu voir Limodorum trabutianum, trouvé dans un parc non loin du rivage espagnol, vers Marbella, voire Cephalanthera
longifolia (il y avait aussi, pour le moins,
Gennaria diphylla et Himantoglossum robertanium, mais défleuris).
Le genre Orchis s.l.
Deux espèces classiques du genre Orchis s.s.,
assez fréquentes dans les contrées méditerranéennes, furent facilement rencontrées : O. anthropophora (cependant plutôt rare) et O. italica
(quelques derniers pieds encore fleuris lors de no170
Fig. 2.– Epipactis lusitanica (Loulé, Port.,
12 avril 2014).
tre passage ; mais malheureusement pas son hybride avec le précédent).
Plus espérée fut l’observation de nombreux
O. langei (Fig. 3), un taxon proche d’Orchis mascula - que nous avons aussi trouvé - qui peut aussi
être décelé en limite de son aire en France. On
doit surtout noter son labelle busqué et son inflorescence lâche, mais nous avons aussi découvert quatre ou cinq plantes avec des feuilles
plus larges et une inflorescence dense… des lusi
(= formes anormales) plutôt que des hybrides
improbables avec D. markusii.
O. olbiensis, en fin de floraison, fut également
détecté, à l’encontre d’O. tenera (proche d’O. mascula) et d’O. cazorlensis (voisin d’O. spitzelii) qui
poussent également en Andalousie, mais uniquement dans ses zones montagneuses plus
orientales et, surtout, plus tardivement.
Le genre Neotinea, était représenté par
N. maculata (avec parfois des plantes de plus de
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L’Orchidophile 205, juin 2015 (2)
INFOS
La SFO Rhône-Alpes révèle son nouveau site Internet
www.sfo-rhone-alpes.fr
Le 14 mars dernier, à l'occasion de son assemblée générale à Lyon, la SFO Rhône-Alpes a
présenté et mis en ligne son tout nouveau site
Internet. Conscients que le monde virtuel est
friand de nouveauté, une petite quinzaine
d'adhérents de l'association se sont mis au travail et, en quelques mois, ont réalisé un site bien
plus complet que le précédent. Cette nouvelle
version offre en particulier une illustration
fournie, avec plus de 1 200 photos collectées auprès d'une trentaine d'auteurs.
Les différentes rubriques, accessibles de la page
d'accueil, présentent des informations générales
sur les orchidées. La page « Espèces » donne accès à des monographies claires et concises, accompagnées d'une galerie de photos de bonne
qualité que l'on peut agrandir d'un clic.
Le point fort de ce site est, sans conteste, la
grande quantité d'informations utiles à la recherche des orchidées spontanées. À ce titre, les
auteurs ont particulièrement développé la cartographie. Chaque espèce possède des cartes de
répartition dotée d'un effet zoom qui les rend
particulièrement lisibles et où l'on peut distinguer les mailles remplies nouvellement ou encore l'abondance des stations. De plus, ces
178
cartes s'affichent avec, au choix, un fond
géographique, géologique ou encore climatique. Enfin la troisième dimension
n'est pas négligée avec un diagramme de
distribution altitudinale basé sur les données régionales.
Ce site fait aussi la part belle aux amateurs d'hybrides. Les 136 combinaisons recensées dans la région font l'objet d'une
fiche individuelle où l'hybride est présenté
accompagné de ses parents. Cette fiche est
accessible de plusieurs façons, à partir de la
monographie de l'un des parents ou au
moyen d'un tableau des combinaisons dans la
rubrique « Hybrides ». À l'instar des taxons
classiques, chaque fiche est accompagnée d'une
galerie photographique.
Les membres de la SFO Rhône-Alpes n'ont
pas été oubliés puisqu'ils disposent maintenant
d'un espace réservé, où les adhérents peuvent
consulter ou télécharger les bulletins régionaux
les plus récents et disposent d'un accès à la bibliothèque, de cartographies départementales
et même d'une carte interactive.
Du Massif Central aux hautes montagnes
des Alpes en passant par la Provence, la région
Rhône-Alpes comprend une grande variété
d'habitats qui se traduit par une orchidoflore
parmi les plus riches de France. Ce nouveau site
est une mine de renseignements pour les passionnés d'orchidées sauvages aussi bien pour les
amateurs rhônalpins que pour les visiteurs passagers cherchant des informations régionales.
Le meilleur moyen de se rendre compte de la
richesse du nouveau site de la SFO RhôneAlpes est d'aller le découvrir !
Philippe DURBIN
[email protected]
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Orchidées des Hautes Terres centrales et de
la côte orientale de Madagascar.
12e Voyage SFO, automne 2012
Denis VASLET* & Jean-Michel HERVOUET**
VASLET D. & HERVOUET J.-M., 2015.- An SFO orchid trip from the Central High Plateau to the
Eastern coast of Madagascar, Autumn 2012. L’Orchidophile 205: 179-194.
La SFO est très active dans le recensement et la protection des orchidées malgaches. De
nombreux voyages ont permis à plusieurs membres de découvrir la faune et, surtout, la flore
de cette île incroyablement riche et au très fort niveau d’endémisme. Les auteurs, que vous
connaissez déjà et qui visitent régulièrement Madagascar, vous livrent ici le compte-rendu
du douzième voyage organisé par la SFO, avec plusieurs espèces encore jamais observées.
Résumé.– Récit du voyage de douze orchidophiles à Madagascar, du 25 octobre au 11 novembre 2012.
Nous avons visité plusieurs localités des Hautes Terres centrales et de la région côtière orientale de
Madagascar, ainsi que l’île Sainte-Marie. Une bonne cinquantaine d’espèces d’orchidées a été observée,
dont une probable nouvelle espèce de Bulbophyllum.
Mots clés.– Orchidées ; Madagascar.
Abstract.– 12 SFO members prospected the Central High Plateau and the Eastern coastal area of
Madagascar as well as the Sainte-Marie Island, from 25 October to 11 November 2012. More than fifty
species of orchids have been observed, including a probably new species of Bulbophyllum.
Key words.– Orchids; Madagascar.
Introduction
Depuis l’an 2000 la Société Française
d’Orchidophilie (SFO) a organisé une bonne
dizaine de voyages d’études des orchidées de
Madagascar. De nombreuses observations ont
été reportées dans L’Orchidophile. Les récits et la
présentation des orchidées étudiées figurent
aussi dans plusieurs numéros du bulletin régional de la SFO Poitou-Charentes-Vendée,
sous la plume de Jean-Claude GUÉRIN, à l’origine de nombre de ces voyages.
Il s’agit cette fois-ci du voyage annuel de la
SFO, préparé par Jean-Michel HERVOUET avec
l’agence « Comptoir de Madagascar » (voir carte
Fig. 1). L’objectif est de visiter plusieurs écosystèmes dans une série de réserves et de sites
d’éco-tourisme des régions centrale et nordorientale de Madagascar, au début de la saison
Fig. 1.– Carte du voyage.
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Dernières découvertes et
observations en France
Gil SCAPPATICCI*
SCAPPATICCI G., 2015.- Latest discoveries and observations in France.
L’Orchidophile 205: 195-215.
Le dernier article de ce type paru dans L’Orchidophile portait sur les découvertes de
l’année 2012. Celui-ci concerne les années 2013 et 2014. En deux ans, il y a d’autant plus de
découvertes, comme on va le constater. Réchauffement climatique et hyper activité des orchidophiles en sont probablement les principales raisons. Ce texte comporte des passages d’articles reproduits tels quels, sans qu’ils soient mis entre guillemets et sans les noms des découvreurs,
afin d’en faciliter la lecture, mais les sources sont toujours citées en fin de chaque paragraphe,
pour chaque région. Les auteurs de certains paragraphes entiers sont également cités.
Alsace-Lorraine (rédacteur A. PIERNÉ)
Année 2013
Deux découvertes faites par nos collègues allemands et publiées dans Journal
Europäischer Orchideen n° 45 (2-4), daté de
novembre 2013, méritent d’être signalées :
– Epipactis rhodanensis dans les ripisylves
du Rhin, au pays de Bade et au Palatinat, aux
environs de Karlsruhe et Germersheim
(Allemagne), en juillet 2013. Cette découverte
aux portes de l’Alsace laisse augurer de sa présence dans le Bas-Rhin ;
– Découverte et description d’une nouvelle variété, dite var. aestivalis, pour
Himantoglossum hircinum en Sarre
(Bliesgau), avec un holotype du 2 juillet 2012
récolté à Altheim, une observation dans le
Vercors (!) et le 2 juillet 2013 à Theding
(Moselle) dans une carrière de gypse protégée
par le CEN (ex CSL).
2013 a été une année faste pour Ophrys apifera, avec de nombreuses observations de variétés et lusi. Signalons surtout, pour l’Alsace :
– l’observation exceptionnelle à Niffer
(Haut-Rhin-68), d’une population de 42 pieds
d’Ophrys apifera var. chlorantha (et non var. basiliensis comme annoncé dans L’Orchidophile
Fig. 1.– Ophrys apifera var. bicolor et aurita,
Bischoffsheim (Bas-Rhin), 25 juin 2013
(Photo H. PARMENTELAT).
n° 194). Les pieds ont été mesurés le 20 juin
2013 avec la collaboration du CSA, muni d’une
autorisation d’accès en voiture sur l’île du
Rhin ;
– la première observation historique en
Alsace de la var. bicolor avec deux pieds le
27 juin 2013 sur la pelouse CSA du Kilbs à
Bischoffsheim (Bas-Rhin) qui fait partie d’un
ensemble de sites protégés du secteur du Mont
National d’Obernai (Fig. 1).
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La Lorraine n’est pas en reste, avec :
– une nouvelle station d’Ophrys apifera lusus
trollii (Fig. 2) sur la vaste pelouse CEN ex CSL
de Jezainville (Meurthe-et-Moselle-54), observé le 20 juin 2013. Signalons que ce lusus n’a
plus été revu sur son site historique de Belleau ;
– une nouvelle station d’Ophrys apifera var.
bicolor à Brauvilliers (Meuse-55) le 1er juillet 2013
avec Ophrys insectifera hypochrome (en mai) qui
s’ajoute à celle régulière des carrières d’Euville.
Une nouvelle espèce pour la Lorraine est
également trouvée, avec la découverte de trois
pieds de Traunsteinera globosa en juillet 2012, à
La Bresse (Vosges), près du Hohneck, découverte confirmée avec cinq pieds en 2013.
Enfin, découverte d’une nouvelle station
d’Hammarbya paludosa le 11 août 2013, dans
une tourbière à Gérardmer (Vosges), par un
couple de botanistes sarrois, contributeurs de
l’Atlas Floraine (un court article relate cette découverte encourageante dans le bulletin lorrain
Willematia, en ligne sur le site Floraine).
Aquitaine (rédacteur B. GERBEAU)
Dordogne & Gironde
On a fait le 3 juin à Civrac-de-Blaye
(Gironde-33), une découverte assez surprenante : une orchidée à fleur unique ! Il est à
peu près certain qu’on est en présence d’un
hybride entre Dactylorhiza elata et Gymnadenia conopsea (les deux espèces sont très présentes sur le site). En effet, la fleur, de
dimensions plus importantes que la normale,
est proche de D. elata, mais avec un éperon
plus long que chez cette dernière espèce. La
tige, forte, porte des feuilles enveloppantes de
la base au sommet. La fleur, au sommet, est en
outre pourvue d’une tige fine, visible sur la
photo (Fig. 3), d’environ dix centimètres de
long, partant de la base de la fleur et dressée à
côté de celle-ci. Pour ma part, étant l’ancien
cartographe de la Gironde, c’est la première
fois que je rencontre une orchidée à fleur
unique, mais il est vrai qu’avec un hybride…
Je penche pour la détermination d’un lusus
chez un hybride.
Informateurs : A. PIERNÉ (cartographe
d’Alsace), Mme GRAD, N. HELITAS, H. MATHÉ,
H. PARMENTELAT P. PITOIS, C. & Th. SCHNEIDER,
L. SOULIEZ.
Fig. 3.– Dactylorhiza elata x Gymnadenia
conopsea (?) Civrac-de-Blaye (Gironde), 3 juin 2014
(Photo J. SAINT-JEVIN).
Fig. 2.– Ophrys apifera lusus trollii, Jezainville
(Meurthe-et-Moselle), 20 juin 2013.
(Photo H. PARMENTELAT).
196
Trois autres découvertes nous ont été signalées au cours de cette année 2013 :
Tout d’abord en Gironde, où un pied
d’Ophrys de la série des Fusca comportant des
caractères très proches d’Ophrys vasconica, a été
signalé par un de nos membres. O. vasconica n’a
jamais été observé dans ce département, mais
il existe dans le Lot-et-Garonne limitrophe et
dans le Gers.
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Des sabots de Vénus rustiques
pour le jardin
Michael WEINERT*
(toutes les photos sont de l’auteur)
WEINERT M., 2015.- Hardy lady’s slipper orchids for the garden.
L’Orchidophile 205: 217-220.
Michael WEINERT a eu, très tôt, l’intuition du succès potentiel des hybrides de sabot de
Vénus dans les jardins d’amateurs. Comment le contredire, alors que les plantes d’ombre n’ont
jamais été si populaires pour les petits jardins, y compris au cœur des villes, où la lumière pénètre moins fortement les « cœurs d’îlots » encaissés. Succombez donc, à votre tour, à ces plantes
qui ne manqueront pas d’éblouir les visiteurs de votre jardin.
Résumé.– Les sabots de Vénus ont toujours été très prisés par les jardiniers amateurs, considérés comme de
véritables joyaux pour le jardin d’ombre. À cette époque,
seules les espèces sensibles au froid étaient disponibles.
Aujourd’hui, les temps ont changé ! Michael WEINERT,
propriétaire de Frosch Exclusive Perennials (Allemagne),
a introduit des cypripediums hybrides vigoureux et faciles à cultiver à partir de 1997. Dix années de culture en
amateur d’orchidées terrestres lui avaient donné l’idée de
propager une grande quantité de sabots de Vénus prometteurs pour les mettre à la disposition des jardiniers
amateurs. Une sélection d’hybrides de haute qualité a
ainsi été mise en place, permettant même aux néophytes de réussir la culture de ces plantes dans leurs jardins. Ces plantes sont aujourd’hui vendues à travers un
réseau spécialisé de pépinières dans le monde entier.
Mots clés.– Cypripedium ; jardin ; orchidées rustiques ; culture ; hybrides ; commerce.
Abstract.– Lady's slipper orchids have always been
highly regarded by garden enthusiasts as jewels for the
shaded garden. So far only the sensitive species were
available. But times have changed now ! Michael WEINERT
from Frosch Exclusive Perennials, Germany, introduced
vigorous and easy-to-grow Cypripedium hybrids on the
market in 1997. Ten years of growing terrestrial orchids
as a hobby had given rise to the idea to propagate large
numbers from promising lady´s slipper hybrids for garden
enthusiasts. A selection of high-quality crosses is being
created, which also enables laymen to successfully grow
lady´s slippers in the garden. Meanwhile acknowledged
nurseries handle sales internationally.
Key words.– Cypripedium; garden; hardy orchids; cultivation; hybrids; orchid trade.
Les plantes sont cultivées à l’extérieur, sous le rude climat bavarois, ce qui
confirme leur caractère totalement rustique. Elles ne quittent pas la pépinière
pendant les quatre ou cinq premières années. Ainsi, les amateurs sont assurés
d’obtenir des orchidées vraiment vigoureuses et en bonne santé, qui s’adapteront
parfaitement au jardin. Les sabots de
Vénus sont la preuve que tous les cypripediums ne sont pas délicats et coûteux.
Si nous proposons uniquement des cypripediums hybrides (www.cypripedium.de), c’est pour trois raisons :
– les hybrides sont totalement rustiques (supportant au moins -20 °C) ;
– ils ne demandent pas beaucoup de
soins et sont donc très faciles à cultiver
dans le jardin. Ils sont considérablement
plus vigoureux que les espèces. À titre
d’exemple, trois pousses de Cyp. Gisela
ont été plantées dans un jardin munichois et donnaient déjà 25 fleurs au bout
de cinq années, 152 fleurs trois ans plus
tard et près de 250 fleurs l’année suivante (Fig. 1) !
– ils proviennent invariablement de
la reproduction artificielle qui donne des
plantes saines et fortes capables de pousser facilement.
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LE COIN DES ARTISTES
Le Maxillaria de LEHMANN
Yannick LERAY* (aquarelle),
Nicole BORDES** & Pascal SAUVÊTRE*** (texte)
LERAY Y. (watercolor), BORDES N. & SAUVÊTRE P. (text), 2015.LEHMANN’s Maxillaria. L’Orchidophile 205 : 221-225.
La relation entre un artiste naturaliste et le propriétaire ou le responsable
d’une collection de plantes, se tisse au cours des années, au gré des séances de travail
et des conversations. Pascal SAUVÊTRE, responsable de la collection d’orchidées du Sénat,
nous parle ici de cette relation, sans oublier de nous présenter la plante choisie par
l’artiste, cultivée à Paris dans la collection du Sénat.
Résumé.– Récit de la relation entre l’artiste naturaliste et le cultivateur d’orchidées. La plante représentée est également décrite. Des conseils de culture sont aussi apportés.
Mots clés.– Maxillaria ; Maxillaria lehmannii ; illustration botanique.
Abstract.– This article relates the relationship between the artist and the responsible for the French Senate
orchid collection. The plant is also described. Cultivation tips are given.
Key words.– Maxillaria; Maxillaria lehmannii; botanical illustration.
Yannick LERAY est un peintre hors-norme
tant ses aquarelles sont empreintes d’une part
de fantastique. Néanmoins malgré une vision
toute personnelle de la nature, Yannick LERAY
illustre les orchidées avec une très grande précision.
J’ai connu cet artiste dans les années 1990
lorsqu’il venait peindre dans la vieille serre de
collection, au Jardin du Luxembourg. Il se posait dans un coin, souvent inconfortable et passait des heures et des jours à travailler sur le
spécimen de son choix.
L’aquarelle qui a été choisie pour démontrer
le talent de Yannick LERAY représente Maxillaria
lehmannii. La plante ayant servi de modèle
provenait d’une collection privée et portait le
nom erroné de Maxillaria huebschii.
Malheureusement, les erreurs de détermination
sont fréquentes dans ce genre d’orchidées peu
connu d’Amérique tropicale.
Maxillaria lehmannii est une espèce particulièrement remarquable et pourtant peu cultivée. Elle a été trouvée dans les Andes
équatoriennes par Frederich Carl LEHMANN
(1850-1903). L’histoire des orchidées est avant
tout celle des hommes qui les ont découvertes
et cultivées avec passion. Ainsi, envoyé par le
gouvernement allemand à la recherche des
merveilles végétales du nouveau monde,
LEHMANN parcourut l’Amérique tropicale
pendant plus de la moitié de sa vie. Au final, il
travailla principalement pour des compagnies
horticoles anglaises et s’établit en Colombie, à
Popayan, dans le sud du pays. Consul général
d’Allemagne, il était à la fois propriétaire foncier, ingénieur des mines et « chasseur de
plantes ». LEHMANN fut l’un des plus importants collecteurs de plantes et le découvreur de
nombreuses orchidées à la fin du XIXe siècle
dans cette région du monde.
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Le Maxillaria de LEHMANN
Fig. 3.– Comparaison entre Maxillaria lehmannii
(à gauche) et Maxillaria huebschii (à droite). Les
deux espèces sont assez proches mais leur labelle
est notablement différent (Photo P. SAUVÊTRE).
Fig. 2.– Maxillaria lehmannii est une orchidée
aux remarquables fleurs bien contrastées.
Elles mesurent 8 centimètres d’envergure malgré
les apex retournés (Photo P. SAUVÊTRE).
peine plus de 1 cm de longueur. En comparaison, les sépales de M. lehmannii mesurent
5,5 cm, les pétales un peu plus de 4 cm et le labelle un peu plus de 3 cm. Les deux espèces
s’avèrent ainsi véritablement distinctes. Malgré
cela, la confusion reste fréquente ; de nombreuses plantes vendues avec le nom erroné M.
grandiflora sont en fait des M. lehmannii. Dans la
littérature, M. lehmannii est malheureusement
souvent mis en synonymie avec M. grandiflora.
Pour ce qui est de Maxillaria huebschii, on
peut signaler que les pièces florales ont des
dimensions un peu plus réduites. Les sépales latéraux sont blancs et plus arrondis que ceux de
M. lehmannii, mesurant environ 4,5 cm de
longueur. Les pétales, de même couleur, font à
peu près 3,5 cm. Le labelle mesure un peu plus
de 2 cm et diffère grandement par sa forme et
son coloris. Il se distingue par l’absence de vénation pourpre sur le côté des lobes latéraux et
par la présence de deux taches pourpres. Le
lobe médian jaune d’or possède une marge
moins ondulée.
Le parfum de Maxillaria lehmannii s’avère
tout particulièrement remarquable. Il est décelable à distance et persiste toute la journée,
même pendant la nuit. Il est cependant beaucoup plus fort aux premières heures du jour. La
note est fruitée et très agréable, rappelant la
pêche et l’abricot en début de floraison puis la
prune lorsque la fleur vieillit. La fleur fanée
garde son arôme quelques jours encore.
En culture
Étant donné son environnement naturel et
du fait de son développement potentiel, cette
espèce s’avère très gourmande en eau. Pour
cette raison, on la cultivera de préférence dans
un mélange de sphaigne (deux volumes) et
d’écorce de pin de petit calibre (un volume).
Le climat sera préférentiellement frais ou
tempéré-frais ; c’est-à-dire avec des températures optimales comprises entre 13 et 15 °C la
nuit et entre 18 et 20 °C le jour. À l’instar des espèces de « l’alliance Grandiflora », ce Maxillaria
peut supporter occasionnellement une température plus élevée dans la journée en période
estivale. Cependant, il faut bien veiller à ce que
le thermomètre ne dépasse pas 30 °C sur une
longue période. Pour cela, un ombrage de
60 %, une hygrométrie moyenne de 70 à 80 %
et une ventilation régulière du lieu de culture
sont indispensables.
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Le Maxillaria de LEHMANN
Planche.– Maxillaria lehmannii aquarelle par Yannick LERAY.
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L’Orchidophile 205, juin 2015 (2)
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Dactylorhiza traunsteineri (Sauter ex Rchb.
f.) Soó subsp. rhaetica (Baumann & Lorenz)
F. Benoît comb. nov. en Vanoise, Savoie
Félix BENOÎT*
(toutes les photographies sont de l’auteur)
BENOÎT F., 2015.- Dactylorhiza traunsteineri (Sauter ex Rchb. f.) Soó subsp. rhaetica (Baumann & Lorenz)
F. Benoit comb. nov. in Vanoise, Savoie. L’Orchidophile 205: 227-232.
Qui peut se vanter de vraiment connaître le genre Dactylorhiza et prétendre
comprendre sa classification ? Devant une telle complexité, un travail de clarification est
toujours le bienvenu, défi relevé par Félix BENOÎT !
Résumé.– Dans cet article, six espèces du genre
Dactylorhiza sont reconnues dans le massif de
la Vanoise, en Savoie. La plante connue sous
le nom D. lapponica subsp. rhaetica est considérée comme une sous-espèce de D. traunsteineri, une nouvelle combinaison est donc proposée : D. traunsteineri subsp. rhaetica. L’auteur
présente diverses remarques taxinomiques,
morphologiques et écologiques à propos de
cette Orchidaceae. Une liste de onze localités
de Vanoise est également indiquée.
Mots clés.– Dactylorhiza ; Flore alpine ;
Orchidaceae ; Massif de la Vanoise.
Abstract.– In this paper, six species of the genus
Dactylorhiza are recognized in the Vanoise
massif, in Savoie. The plant known under the
name of D. lapponica subsp. rhaetica is considered as a subspecies of D. traunsteineri, a
new combination is proposed: D. traunsteineri
subsp. rhaetica. The author presents various taxonomical, morphological and ecological comments about this Orchidaceae. A list of eleven
localities from Vanoise is also given.
Key words.– Alpine flora; Dactylorhiza;
Orchidaceae; Vanoise massif.
Introduction
Parmi les Orchidaceae européennes, le genre
Dactylorhiza Necker ex Nevski est l’un des plus
complexes. Près de soixante espèces sont reconnues, dont 21 en France (DELFORGE, 2005)
et douze en Savoie (DUSAK & PRAT, 2010). Les
études génétiques ne confirment toutefois pas
une telle inflation. En effet, les progrès réalisés
ces dernières années ont montré que l’approche
traditionnelle du genre devrait être spécialement revue (PILLON et al. 2007). En accord avec
cette publication, je ne retiendrais que six espèces en Vanoise (voir Tableau 1).
Lors d’une excursion botanique à la recherche d’orchidées en Vanoise, j’ai découvert le
16 juin 2012 une colonie d’un petit Dactylorhiza
à Champagny-en-Vanoise. D’après les caractères
morphologiques observés, il s’agissait de la
plante connue dans les flores sous le nom D. lapponica (Laest. ex Hartm.) Soó (DELFORGE 2005,
LAUBER & WAGNER 2012), plante signalée pour
la première fois en France à Termignon en
1996 (AMARDEILH 1997). Cet article présente le
résultat de mes prospections et réflexions à propos de cette espèce, centrées sur le massif de la
Vanoise.
Taxinomie
Décrit de Scandinavie, D. lapponica fut découvert dans les Alpes centrales au milieu des années 1980 (GÖLZ & REINHARD, 1986 ; REINHARD
1987). Sur la base de critères morphologiques et
en raison de l’importante disjonction entre
l’aire scandinave et alpine, la forme alpine fut décrite en tant que sous-espèce sous le nom D. lapponica subsp. rhaetica Baumann & Lorenz
(BAUMANN & LORENZ, 2005). Les études génétiques menées en Europe du Nord suggèrent
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SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’ORCHIDOPHILIE
SOMMAIRE
L'ORCHIDOPHILE n° 205 - 2015 - vol. 46 (2)
Présidents d’honneur
† Georges MOREL (1970-1972) - Marcel LECOUFLE - (1972-1981 ) - † Dr Jean CAMARD (1981-1982) † Dr Maurice GRINFEDER (1986-1995) - † Roger BARBIER (1995-1998) - Janine BOURNÉRIAS (1998-2002) Alain JOUY (2002-2008)
Composition du Bureau
Président :
Pierre LAURENCHET
Vice-Président :
Jean-Michel HERVOUET
Secrétaire Générale :
Agnès MÉTIVIER
Secrétair adjoint :
Pierre CHALUS
Trésorier :
Robert BORDES
Trésorier adjoint :
Jean-Louis LAURENCIN
Rédacteur L’Orchidophile :
David LAFARGE
Responsable des expositions :
Michel LE ROY
Relations extérieures :
Charlotte DUPONT
Protection :
Pascal DESCOURVIÈRES
Recherche de financements : Philippe FELDMANN
Commission des voyages : Jean-Michel HERVOUET
Culture :
Alain BENOÎT
Composition du Conseil d’Administration
Jean-Pierre AMARDEILH, Pierre AUTHIER, Alain BENOÎT, Robert BORDES, Michel DEMARES, Pascal DESCOURVIÈRES,
Charlotte DUPONT, Alain GÉVAUDAN, Vincent GILLET, Jean-Claude GOORIS, Monique GUESNÉ, Jean-Michel HERVOUET, Alain JOUY, Jean-Claude LACHARPAGNE, David LAFARGE, Pierre LAURENCHET, Michel LE ROY, Georgette LECARPENTIER, Jean-Michel MATHÉ, Agnès MÉTIVIER, Michel NICOLE, Daniel PRAT, Michel SÉRET, Ofélia TÉQUI
Bibliothécaire : Michel GIRAUD
221
155
179
217
169
ORCHIDÉES EXOTIQUES
Oncidium ghiesbreghtianum et Auguste Boniface
GHIESBREGHT
Rudolf JENNY––––––––––––––––––––––––––––– 155
Rhizanthella gardneri : l'orchidée souterraine
Etienne DELANNOY ––––––––––––––––––––––– 161
Associations régionales, Groupements et Sections
SFO AQUITAINE (24-33-40-47-64) – Présidente : Solange
ESNAUT, avenue des Combarelles, LA BLAQUIÈRE, 34 600
LE PRADAL – [email protected] www.sfoaquitaine.com
SFO AUVERGNE (03-15-23-43-63) – Présidente : Chantal
RIBOULET, 39 rue du Chorigier, 63122 CEYRAT – [email protected]
- www.sfo-auvergne.org
SFO BOURGOGNE (21-58-71-89) – Président : Vincent
GILLET, 11 rue de Belle-vue, 21121 FONTAINE-LÈS-DIJON –
[email protected]
SFO BRETAGNE (22-29-35-56) – Président : Gérard
BRATEAU, 7 rue du château d’eau, 29700 PLUSSUGAN –
[email protected]
SFO CENTRE LOIRE (18-28-36-37-41 et 45) – Président : JeanClaude ROBERDEAU, 681 route d'Arian, 41 250 FONTAINES-ENSOLOGNE - [email protected] - http://sfocl.free.fr/
SFO ÎLE-DE-FRANCE (75-77-78-91-92-93-94 et 95) – Président : Alain BENOÎT, 33 rue des Maraîchers, 75020 PARIS –
[email protected] - www.sfo-idf.com
SFO LANGUEDOC (12-30-34-48) – Président : Francis DABONNEVILLE, 903 Chemin Pied du Bon Dieu, 30000 NÎMES –
[email protected] - perso.orange.fr/michel.nicole
SFO LORRAINE ALSACE (54-55-57-67-68-88) – Présidente :
Monique GUESNÉ, 6 rue de l’Echo, 54370 MAIXE –
[email protected] - sfola.fr
SFO NORD (02-59-60-62-80) – Président : Frédéric
DEBRUILLE, 18 boulevard Louise Michel, 59490 SOMAIN –
[email protected] - www.orchid-nord.com
SFO NORMANDIE (14-27-61-76) – Présidente : Georgette
LECARPENTIER, 15 rue Beaudouin, 27700 LES ANDÉLYS –
[email protected]
SFO PACA (04-05-06-13-83-84) – Président : Pierre-Michel
BLAIS, Les Douvelles, route de Salernes, 83570 ENTRECASTEAUX – [email protected] sfoprovence-alpes-cotedazur.jimdo.com
SFO POITOU-CHARENTES VENDÉE (16-17-79-85-86) –
Président : Jean-Claude GUÉRIN, 45 Grand’Rue, 79200 LA
PEYRATTE – [email protected] www.orchidee-poitou-charentes.org
SFO PYRÉNÉES EST (09-11-31-66) – Présidente : Roselyne
BUSCAIL, 12 allée des Argelats, 66180 VILLENEUVE-DE-LARAHO – [email protected] - sfopyreneeest.jimdo.com
SFO RHÔNE-ALPES (01-07-26-38-42-69-73-74) – Président
Michel SÉRET, 11 chemin du Poirier, 74170 SAINT-GERVAIS
– [email protected] - sfo.rhonealpes.free.fr
SFO STRASBOURG – AROS – Présidente : Brigitte
REDONNET, 12bis Le Canal, 67120 WOLXHEIM –
[email protected] - aros.asso.fr
Sociétés adhérentes et correspondantes
ASSOCIATION FRANCOPHONE POUR LE JUGEMENT D’ORCHIDÉES (AFJO)
Orchidées des Hautes Terres centrales et de la côte
orientale de Madagascar. 12e Voyage SFO,
automne 2012
Denis VASLET & Jean-Michel HERVOUET –––––– 179
Président : Albert FALCINELLI - 1 rue du Bastion Montmorency, 11370 LEUCATE - [email protected] - www.afjo.org
GROUPEMENT MIDI-PYRÉNÉES DES AMATEURS D’ORCHIDÉES (GMPAO)
Présidente : Denise ROUCOULE - 37 rue de l’Autan blanc, 31214 L’UNION - [email protected] - http://www.gmpao.org
ORCHIDÉES ET PLANTES EXOTIQUES D’AQUITAINE (OPEA)
Des sabots de Vénus rustiques pour le jardin
Michael WEINERT ––––––––––––––––––––––––– 217
Présidente : Christiane MERLO - Maison des Associations, 33520 BRUGES - [email protected] - opea.free.fr
SOCIÉTÉ ORCHIDÉES LOIRE OCÉAN (SOLO)
Encyclia adenocaula (fiche de culture)
Jean-Pierre LE PABIC –––––––––––––––––––––––233
www.orchidees-loire-ocean.fr
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Certificat d’inscription à la Commission Paritaire n° 0912G86986
Prépresse : QUETZAL, 28 rue des Cailloux, F-92110 Clichy-la-Garenne, 01 47 30 24 48. Imprimé en France.
© SFO – Paris – Dépôt légal juin 2015 – ISSN : 0750-0386
Orchido couv 205:SFO
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L’ORCHIDOPHILE
connaître, cultiver et protéger les orchidées
www.sfo-asso.com
L’Orchidophile 205 - Juin 2015 - 46 (2)
n° 205 - 2015
Vol. 46 (2)