Lignes dans le ciel - Garabandal

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Lignes dans le ciel - Garabandal
Une histoire de fin des temps
Trilogie volet III
Lignes dans le ciel
(extraits) livre de 164 pages
Une trilogie est un ensemble de trois œuvres, qui
sont connectées et peuvent être vues comme une œuvre
unique ou bien comme trois œuvres distinctes.
L'auteur, senior passionné par le monde divin
et la fin des temps, avait pris un train prémonitoire qui
annonçait qu'il perdrait de vue une amie emmenée par un
autre train, avant qu'ils n'aient fait connaissance. Elle est
revenue dans ses rêves (voir Luc et Léa). Le premier volet
de cette trilogie lui a confirmé la réalité d'événements
annoncés à l'avance et l'a mené à l'expérience de l'âme sous
forme d'une colombe qui s'est écorchée au sol en ayant raté
son envol pour avoir trop rasé le sol. Le second volet
commence avec l’inquiétude, qu'il ne partage pas, de
voyageurs qu'il côtoie et rassure dans le tunnel d'un métro et
l'amène au bout du voyage à accepter l'existence de passages
obligatoires dans notre existence à franchir sobrement avec
sa beauté intérieure. Le dernier volet lui fait prendre
conscience que dans un cadre qu'il a en héritage, l'homme
peut prendre de multiples figures, mais que finalement
toutes lignes comme les rails des deux trains qui l'ont séparé
de Léa convergent sur le même point, la fin des temps.
Invasion de signes
Une rivière vers le bas du premier plan le
barre en longueur. Tout devant, avant elle Luc a l'impression
d'être à la fois observateur extérieur à la scène et partie
prenante d'un petit groupe d'hommes et de femmes dont
celle qui pour lui et Léa qui s'affiche comme une femme de
la quarantaine. Le rêve n'est que distorsions. L'impression de
dédoublement en ce qui le concerne, l'impression aussi qu'il
n'est pas projeté dans une scène de l'avenir mais que la
majoration de l'âge de Léa est juste un symbole de sa
maturité d'esprit, de son sérieux de vie. Pis encore, un
homme assez âgé, aux cheveux grisonnants s'entretient avec
lui. Il ne sait pas de quoi ils se parlent. Ils regardent vers la
rivière, elle es moyennement large, très peu profonde et sur
la ligne médiane du cours tranquille sont alignés trois
moulins à vent, un peu comme celui des « Lettres de mon
moulin » d'Alphonse Daudet, mais pas de la même taille,
trop petits pour être de vrais moulins, ils sont trop grands
pour être des jouets, leur hauteur est d'une bonne taille
humaine, il songe à des maquettes dont il ne voit pas tourner
les pales. Ils suivent une scène qui se passe de l'autre côté de
la rivière. Trois montagnes pointues assez verdoyantes
s'alignent. Au flanc de l'une d'elles, des maisons éparses, des
chalets peut-être, des maisons aux murs de pierres aussi.
Une jeune femme aux longs cheveux, en longue robe
blanche de mariée entre dans l'une d'elle à mi flanc de
montagne avec un petit cortège. L'homme grisonnant
explique à Luc : « Dire qu'elle ne voulait pas se marier, elle
est tellement heureuse. » Il semble que c'est la même femme
que celle de la quarantaine. Luc se rappelle que Léa avait
commencé à organise son retour en France au point que ses
amis ont dû précipiter la rencontre avec Mario.
Heureusement. Il comprend que de l'autre côté de la rivière
c'est une scène d'un passé relativement récent qui lui a été
montré même si le paysage de montagnes ressemble plus à
la Savoie ou aux Pyrénées qu'à la Californie. Il est tellement
heureux pour elle.
Une scène complètement différente s'y
substitue où il ne reconnaît que lui comme personnage de la
scène d'avant. Il est dans un paysage qu'il connaît très bien,
d'anciennes pâtures à la terre pauvre qui recouvre à peine le
socle calcaire de la montagne du Bugey, parsemé de
noisetiers, d'acacias et d'autres arbres de moyenne
montagne. Il porte une grande banderole de tissu souple et
fragile sur lequel figurent des scènes ; d'aspect ça
s'apparente en beaucoup plus grand aux banderoles des
confréries d'autrefois de son village ; c'est comme une sorte
de petite manifestation, d'autres jeunes gens les
accompagnent. Le tissu risque à chaque instant de s'écorcher
dans les branches ramifiées ou épineuses au passage. Il se
fait la réflexion qu'ils pourraient l'enrouler par prudence
mais ils s'en abstiennent. Est-ce que ça a trait à ses scrupules
qu'il met de côté pour parler clairement de la révolution qui
arrive en France ? Il ne sait pas. L'étrange continue à son
réveil au matin. Il se regarde dans le miroir alors qu'il est à
sa toilette, il s'aperçoit que l'homme grisonnant qui lui
parlait de Léa, c'était lui, il ne s'est pas dédoublé mais
détriplé dans le rêve. Encore plus étrange ; dans la journée
du samedi qui s'enchaîne, il reprend ses recherches de
contacts de journalistes californiens de langue française sur
Facette. L'une lui répond gentiment avant le soir de France
(le matin en début de journée en Californie. Une photo de
paysage de sa page du réseau social vue sur son téléphone
portable lui rappelle les tonalités du paysage de l'autre côté
de la rivière de son rêve, en fait il n'en est rien, quand il
verra le cliché en grand, il verra que seules les teintes et leur
répartition correspondait, lui c'était un paysage de montagne,
là c'est un bord de mer probablement breton. Il n'en a pas
fini en matières de surprises mais il devra attendre le
mercredi matin pour s'en apercevoir.
Le même samedi soir, avant la nuit de son
rêve l'état de santé de sa maman très âgée, atteinte de
plusieurs cancers, maintenue en hospitalisation à domicile
pour respecter sa volonté de mourir chez elle, se dégrade de
plus en plus. Luc n'a pas envie que sa maman le voit dans
des situations dont il n'est pas forcément fier quand elle sera
au paradis. Il décide de faire comme un nettoyage de
printemps dans son âme. Il demande à Dieu un signe pour le
réconforter. Le lendemain, il s'aperçoit que c'est les
Rameaux, grande fête chrétienne. Comme on approche de
Pâques, le soir le Prêtre tient une permanence de
confessions. Il y en a une autre en milieu de semaine. Quand
ce prêtre avait été affecté à la paroisse au retour d'un
pèlerinage à pied à Jérusalem, Luc s'était dit : « C'est avec ce
prêtre que je rendrai sa blancheur à mon âme ! » mais il ne
savait pas quand ça arriverait. Il n'attend pas de signe tout en
pressentant qu'il l'a peut-être reçu sans s'en apercevoir. Il
met son âme en ordre avec le représentant du Seigneur qui
s'était rendu disponible pour les confidences des âmes
repentantes en fin d'après midi des Rameaux. Lundi se
passe, et dans la nuit Luc fait un nouveau rêve.
Il est dans la rue centrale de la petite ville
de Tenay, en sortie de cluse. Il y a une camionnette blanche
garée qui empiète sur la chaussée. Luc l'a passée sans
encombre au volant d'une petite camionnette et se dirige
vers la gare. Arrive un énorme camion, il va avoir des
difficultés à doubler à son tour l'autre véhicule, Luc tourne
quand même dans une impasse latérale pour le laisser
passer, c'est illogique, il lui suffirait de continuer sa route
puisqu'il est largement devant. En fait le gros véhicule est
bloqué.
Où l'étrange se réimpose, Luc voit passer
deux ou trois petits camions de couleurs assez vives, c'est
impossible sans dématérialisation pour traverser le gros
camion. Il se contente sur l'heure de fixer le souvenir. Le
mardi matin il cherche à situer le lieu californien où
réside sa nouvelle amie journaliste « Joshua Tree ». Il est
stupéfait. C'est près de l'oasis de Palm Springs. Léa encore
sous la pâleur de l'anémie est passée en mars 2010, époque
de faible fréquentation touristique à Palm Springs durant
trois jours. Le nom de Bellamonte a été donné en rêve à Luc
et il existe un hôtel de ce nom dans l'oasis. Son amie
journaliste pourra-t-elle sonder si quelqu'un s'en souvient làbas ? Savoir peut- être le nom du couple de Santa Monica
qui fait de la musique de films qui l'a amenée en Cessna ? Si
c'était cela le signe demandé ? Si ce n'est pas lui tant pis,
mais il existe un autre élément lié au désert dans cette
anecdote sous l'angle de l'intérêt de Luc pour la fin des
temps. Alors qu'il était jeune il a été profondément marqué
par un rêve qu'il a raconté dans « La tradition de Jean ». Il
marchait vers un gouffre dans un désert, dans lequel un train
dévalait en feu vers les abîmes, plein de gens hurlant
d'épouvante aux fenêtres. Des hommes et des femmes dont
certaines lui semblaient connues, convergeait vers le gouffre
depuis l'autre côté, les mains vides comme les siennes et ils
savaient tous que le Ciel pourrait y faire quelque chose.
Joshua Tree est dans le désert, Ces coïncidences à l'approche
de la révolution en France et de l'avertissement céleste de la
fin des temps ? Illusion ou prémonition ?
En plus il a fait deux autres rêves dans sa
jeunesse. Alors qu'il habitait le bourg principal est que ce
côté ouest de la colline n'était pas construit, il se voyait
regarder une grosse ferme du hameau au sud ouest dont une
vitre lui semblait en feu. En fait quand il habitera un
lotissement sorti de terre des années plus tard c'est
exactement l'image du hameau qu'il découvrira à deux
kilomètres en contrebas de sa fenêtre le soir : une grosse
ferme avec une lueur de fenêtre carrée, pas un incendie
comme il le croyait autrefois mais simplement l'éclairage
électrique à l'intérieur. L'autre rêve aussi ancien lui montrait
une gare avec des rails pleine d'activité avec une esplanade
pleine de gros tas de grumes (des troncs d'arbres) qui
semblait sur la droite sur un replat de terrain par rapport à
l'endroit ou il se tenait. En fait, il n'y a pas de gare et il n'y
en aura jamais, mais les trains tiennent une grande place
symbolique dans sa vie et à cet endroit précis il y a depuis la
dernière décennie de l'autre siècle une maison familiale
rurale qui enseigne la charpente et une école de scierie avec
des tas de grumes, et, l'activité bois est pour ce plateau
forestier un des espoirs de substitution partielle à l'activité
d'une station de santé en chute libre. Parallèlement le rêve
montrait Luc au milieu des élus locaux de toutes tendances
politiques, pas élu lui-même mais jouant l'apaisement
en étant respecté. Des luttes, des combats, des invasions
avaient lieu dans les plaines que le plateau dominait au loin,
et tout le monde pouvait venir, au moins faire une pose à
condition qu'ils laissent leurs armes à l'entrée avec promesse
de les reprendre en repartant. Prémonition d'événements
plus clairs à leur approche ou imagination fertile. Il ne le sait
pas.
Il a vécu comme une bouffée d'oxygène ce
qu'avait raconté le Prêtre, ancien militaire, à l'office des
Rameaux. L'anecdote s'est passée pendant qu'il était casque
bleu au Liban. Son groupe de soldats assurait la protection
rapprochée d'un officier supérieur. Dans un village, le plus
proche de l'officier perçoit la nervosité d'un jeune du
Hezbollah. Le jeune homme met effectivement l'officier en
joue et tire. Le soldat a eu le temps de se précipiter contre
son chef en le poussant à terre et à pris la balle qui devait le
tuer dans l'épaule. Le Prêtre commente : L'officier aurait pu
lui dire simplement « Merci », il n'avait fait que son travail,
mais l'officier a été reconnaissant. Il a accompagné le blessé
jusqu'à l'avion qui le rapatriait, à gardé le contact avec lui,
et, il est né une solide amitié entre eux qui dure encore. Il
s'agit d'une histoire vraie dont il se sert pour nous faire
comprendre ce que Jésus a fait pour nous. Il était innocent, il
s'est mis en travers entre nous et l'adversaire de l'homme
(homicide dès le commencement d'après l'évangile) et il a
pris la balle (la croix) qui nous était destinée. Il en conclut :
« Est-ce que nous lui en sommes reconnaissants ? » C'est la
plus haute description de ce qu'a fait Jésus pour nous que
Luc a entendu. Jusqu'à maintenant il ne connaissait que
l'explication d'une tradition humaine antique qui voulait
qu'en matière de rachat du prix du sang, le rang du sacrifié
soit au moins égal au rang de celui qui se disait lésé. La
description du Prêtre est infiniment plus belle et plus riche
en humanité.
La nuit de la terreur
Nous sommes au lendemain du premier tour
des élections présidentielles françaises. Il s'est passé bien
des choses depuis le dimanche des Rameaux, des
cheminements éprouvants et quand Luc écrit « éprouvants »
il sait que le mot est léger pour décrire des choses
effrayantes, heureusement, il y en a eu aussi des belles, et un
flot d'informations dense a été déversé dans sa tête. Trois
semaines se sont passées, avec le passage de sa maman de
l'autre côté de la vie et un blocage massif viral de son
ordinateur et de son accès à internet. Il pensait en avoir fini
avec la confrontation anticipée à l'avertissement, il y fut
replongé de façon intense. Il a vécu l'horreur au milieu de la
semaine sainte. Une nuit sa maman a crevé la résistance
normale à l'approche de la mort, la bible dit vrai : Elle est la
conséquence du pêché originel, à l'origine les plans divins
pour l'homme étaient de le faire passer directement de la
terre à l'éternité au bout d'un certain temps de vie dans le
monde limité par l'espace, la matière et le temps. Pour un
être vivant, même si elle est parfois souhaitée quand les
souffrances de la maladie et de l'âge avancé s'éternisent, elle
n'est pas naturelle. Luc percevant que la séparation physique
provisoire d'avec sa maman était une question de jours,
s'était installé avec l'accord de sa femme, près d'elle, il
partageait les longues veilles avec sa sœur. Une nuit donc,
du milieu de la semaine sainte, il a tenu à assurer la veille
l'intégralité de la nuit.
Cela a été terrifiant. La nuit intégrale sa
maman a été en proie à une épouvante spirituelle et à des
visions de terreur dont il était impossible de faire la part
entre les hallucinations et la réalité. Il s'est trouvé impliqué
en plein dedans, son âme en restera marquée à chaque effort
qu'il fera pour y repenser. Elle, qui se demandait comment
elle pouvait avoir un fils chrétien pratiquant alors qu'elle
était simplement croyante, s'est mise à implorer la Vierge et
à supplier le Seigneur de la secourir dans le creux entre deux
vagues d'horreur. Luc était fier d'avoir accompagné, apaisé
des mourants. Pour sa maman, il n'a rien pu faire, bien au
contraire. Ses moindres interventions déclenchaient une
bordée de reproches et d'injures contre lui se référent
clairement à des éléments de sa vie, surtout après qu'elle ait
invoqué le divin. Un moment vers la fin de la nuit elle a vu
le diable, hallucination ou apparitions, il ne pouvait pas
savoir.
Dans l'expectative quand elle a crié « Toi le
diable va t'en ! » il lui a expliqué posément que le diable
pouvait être autorisé à venir vers la fin de sa vie mais qu'il
lui était interdit de lui faire du mal. Il a eu l'impression
qu'elle s'apaisait alors légèrement. Le jour venu le service
d'hospitalisation à domicile a été contraint de la placer dans
un coma artificiel pour la faire échapper à ses terreurs. Dans
son état de faiblesse il s'est produit quelque chose que
l'équipe n'avait jamais vu. A près un sommeil paisible un
jour et une nuit, elle s'est réveillée du coma artificiel
consciente de son entourage et sans angoisse. Elle a reçu les
derniers sacrements avec une lucidité et une sérénité qui a
fait oublier à Luc les heures d'horreur vécues par sa maman
et lui. Il a retrouvé de nouveau sa maman aimante qu'il
aimait. Sans qu'il se prononce sur le caractère hallucinatoire
ou réel des faits, il a vécu à posteriori l'horrible nuit comme
ce qu'il vivra lors de l'avertissement confronté à ce qu'il y a
dans son âme et à la vision de l'impact sur les autres des
choix de sa vie pour les aspects qui resteraient
répréhensibles aux yeux d'un être d'amour. La partie
spirituelle de l'avertissement est parfois comparée aux
déroulements de vie accélérés des états de mort imminente.
Déroulement de vie accéléré ou pas, les
épreuves de la nuit de frayeur de sa maman ont été
alimentées par des processus similaires : la conscience de se
trouver en agonie et des impacts personnels horrifiants basés
sur ses propres peurs et des séquences libérées par
l'inconscient. Jusqu'à cette nuit Luc regardait l'avertissement
comme quelque chose pas forcément agréable mais
relativement anodin. Il n'a plus le même regard là-dessus.
L'apaisement qu'il a apporté à sa maman aux premières
lueurs de l'aube après lui avoir dit plusieurs que l'approche
du diable était permise mais avec l'interdit de lui faire du
mal était si modéré qu'il a été le seul à s'en apercevoir par
comparaison avec les phénomènes intenses dont il fut seul
témoin. Les hallucinations et le rejet de ceux qui
l'approchaient ont perduré jusqu'à l'entrée dans le coma
artificiel. Il se dit maintenant que si une âme accompagnée a
pu être aussi terrorisée, qu'en sera-t-il des âmes confrontées
à l'avertissement sans personne pour les consoler ? Les
descriptions de messagers sur le désarroi et le chagrin des
âmes confrontées à ce qu'elles cachaient à l'intérieur, lui
semblaient des exercices de sémantique exagérée pour
impressionner les esprits.
Il comprend maintenant pourquoi Conchita a dit vrai sur le
fait que si elle ne connaissait pas le châtiment qui est
conditionnel, il n'y aurait pas plus grand châtiment que
l'avertissement. Il comprend pourquoi Dieu a placé cet
avertissement à la limite du possible avant que l'humanité ne
se perde. Il compte aussi que la miséricorde divine aidera les
âmes non préparées ou pas ou mal accompagnées à subir ce
qui peut s'appeler le « passage du feu ». La maman de Luc
s'est éteinte dans les trois heures du onze avril, en pleine
nuit, paisiblement, entourée par les siens. C'était un
mercredi. Pour Luc ce n'est pas anodin, il a plus d'une fois
eu l'intuition au cours de ses presque deux tiers de siècle de
vie que le mercredi était important pour lui, mais il y a plus
étrange.
Quand on dit « adieu » à quelqu'un d'aimé,
les premiers jours sont assez denses pour ne pas laisser place
à d'autres choses dans l'existence. Le lundi suivant il s'est
réveillé sur l'idée (saugrenue) qu'il devait vérifier le Saint du
jour de la mort de sa maman. Il en est encore ahuri. Le 11
avril, on honore en France (au moins) la saint Stanislas. Fin
mai 2011, Luc est passé par la maison Dieu à la basilique
Saint Stanislas de Lyon à quatre clochers, basilique qui
n'existe pas, il l'a raconté dans « Passion avant la fin des
temps ». Il faut savoir que Luc est né à Lyon ; placer une
basilique qui n'existe pas à Lyon reliait donc Luc au rêve. La
basilique de type romain est symboliquement tribunal et
centre d'affaire, exemple adapté pour un passage du destin
(de Luc) ou au tribunal divin (de sa maman). Quand il a
cherché il a été surpris par sa mention de quatre clochers :
une basilique est symbole des « quatre » attributs de Dieu,
l'omnipotence, l'immortalité, l'amour et la sagesse. L'être
avec lequel il s'est entretenu était connaissance intégrale et
bienveillance totale. Quand il a trouvé l'entrée cachée sous
les combles il a ressenti la présence de trois gardiens aux
émanations nuisibles qui ne pouvaient que ruminer leur
nocivité sans l'empêcher d'accéder à l'être qui trônait où il a
reconnu Dieu.
Le marathon c'est si court
Si les rêves dessinaient un cheminement de
vie générale, celui qu'il a fait en fin de semaine l'a vu courir
sur 300 à 400 kilomètres dans une journée à travers des
collines en direction de la mer. Physiquement, ça équivaut à
cinq ou six marathons, c'est impossible. Il se hâtait au milieu
de prés et de couvertures boisées où des incendies prenaient,
en fait, peu de flammes visibles, des herbes et des arbres
carbonisés. Il ne s'arrêtait pas dans les villages ou des
pompiers se préparaient à combattre les sinistres. Un
moment, il a aperçu une vieille voiture blanche par une route
en lacets au loin. Il s'est dit que s'il la rattrapait, il serait pris
à bord et pourrait finir facilement les derniers kilomètres.
Pas de chance, la voiture s'est accidentée avant qu'il la
rejoigne et a échoué au fossé. Il est arrivé sur une plage
sableuse encaissée. Mises à part les fumées bleutées
évanescentes dont il n'évaluait pas l'essor possible et les
dangers, il pouvait espérer au moins souffler. S'agit-il de
l'amorce de temps difficiles en France, suscitée par les
échéances électorales, il ne l'a pas su clairement. La nuit
suivante il s'est retrouvé capable de mener une péniche large
à fond plat transportant du monde, sur un chenal rectiligne
au milieu d'une plaine verdoyante. Il y avait au moins deux
autres péniches, il y avait des problèmes de carburant. Il se
demandait s'il pourrait assurer le retour s'il allait rejoindre la
péniche du devant en difficulté : il avait l'impression qu'ils
étaient des capitaines maladroits de bateaux ivres. Il s'est
retrouvé marchant à un moment sur l'herbe parmi un groupe.
Leur attention a été détournée vers une petite maison de
pierre analogue aux grangeons, ces anciennes habitations
temporaires de vignes du Bugey. Il s'en élevait le long cri
atroce d'une femme que l'on torturait.
Ils ont poursuivi bouleversés comme ils ne
pourraient rien y faire. Luc se souvient s'être demandé si la
sauvagerie était le fait de révolutionnaires ou de contre
révolutionnaires, en langage contemporain,
d'extrême
gauche ou d'extrême droite. Au matin c'était le dimanche
du premier tour des élections présidentielles en France. Luc
s'est réveillé complètement désemparé. Lui qui prônait le
soutien au candidat du front de gauche, le risque
révolutionnaire lui semblant peser moins que la continuité
du sort fait aux pauvres, ne savait plus où il en était. Il a
failli voter blanc. Pendant sa messe il a prié de toutes ses
forces. L'apaisement lui est venu suffisamment pour qu'il ne
renie pas son premier choix. Il y a un moment où, quand le
développement de l'argent passe avant celui de l'homme, où
il n'y a plus d'autre solution que de risquer la révolution pour
que se rétablisse l'humanité et la justice.
Un signe de plus avec Stanislas
Luc cherchait sur internet une jolie photo des
pins de Garabandal au dessus desquels doit se produire le
grand miracle dans l'année qui suit l'avertissement pour
afficher sur les réseaux sociaux. Il est tombé sur un site en
anglais « Saint Michael's Garabandal Center for our Lady of
Carmel » Il l'ouvre est tombe sur une page consacrée à Saint
Stanislas. Il est étonné, il ne voit pas le rapport avec
Garabandal. Comme il ne parle pas anglais, il traduit la page
en français sans trouver davantage un rapport. Il a failli
refermer ce site mais il n'a pas s'empêcher de penser une fois
de plus à son rêve de la basilique Stanislas. Il cherche les
autres saints honorés le même jour que Stanislas. Parmi eux
il y a Gemma, une jeune fille italienne née le 12 mars 1878
est morte le 11 avril 1903 à l'âge de 25 ans, c'est l'âge de Léa
en 2012, c'est jeune. Dès l'âge de 13 ans un vif désir de
connaître la Passion de Jésus était manifeste chez
l'adolescente. En 1898 elle est atteinte d'une maladie
mortelle dont elle guérit miraculeusement le 3 mars 1899.
Elle vit une vie amoureuse quotidienne avec Jésus et dans
une familiarité surnaturelle avec les saints. Le 8 juin 1899
elle reçoit les stigmates. Son état de santé devient inquiétant
pour la Pentecôte du 18 mai 1902. Jusqu'à fin juin de la
même année elle s'alimente uniquement par la communion
quotidienne du matin et un peu d'eau. Le père Germano, un
passioniste (ordre religieux qu'elle voulait intégrer sans le
pouvoir a cause de sa santé) lui avait été adjoint comme
directeur spirituel. Il lui commande de prier Jésus de lui
rendre la santé. Elle la recouvre mais seulement pour 20
jours. Ceux qui s'intéressent à sa vie y verront un signe
temporaire destiné au père Gargano. Le 21 septembre 1902
les signes d'une tuberculose sont manifestes. Elle s'éteint le
samedi saint 11 avril 1903 à Lucques en Toscane. Les
premières moniales passionistes arrivent à Lucques en 1905.
Elles sont en charge du sanctuaire de Sainte Gemma
aujourd'hui corroborant une prophétie qu'elle fit peu de
temps avant sa mort : « Les passionistes ne m'ont pas voulu
vivantes, mais ils m'auront mortes. »
Luc a lu sur Conchita de Garabandal que le
grand miracle aurait lieu un jeudi, jour de la fête d'un jeune
martyr en relation indirecte avec l'Eucharistie. Il sait que le
mot martyr est généralement associé à la souffrance et à la
mise à mort par autrui pour sa foi, mais que martyr désigne
avant tout le témoin. Gemma est liée à la Passion de Jésus ;
il cherche donc s'il y a une liaison entre Passion et
Eucharistie et il la trouve. Elle est exposée par le pape Paul
VI lors de son audience générale du 9 avril 1969. En fait il
se réfère à Saint Thomas d'Aquin qui explique en se référant
lui même à Saint Paul : « L'Eucharistie est le sacrement de
la Passion du Christ dans la mesure où l'homme est intégré
dans l'union au Christ souffrant. » Non seulement la position
n'est pas nouvelle, mais elle remonte aux premiers temps de
l'Église. Son voisinage onirique avec Stanislas l'a mené très
loin. Le profil du jeune martyr en relation indirecte avec
l'Eucharistie peut correspondre à Sainte Gemma et le 11
avril 2013 est un jeudi et 2013 se trouve dans l'année qui
suit celle où les signes de troubles en France commencent à
se dessiner. Si ce n'est pas en 2012 on attendra encore et
c'est ce qu'il fera quand , relisant une extase de Conchita
concernant le grand miracle, il saura qu'elle a eu la vision
d'un garçon, ce qui n'est pas le cas de Gemma.
Vas, vas, vas !
« Je ne suis pas chargée de vous le faire croire mais de
vous l'annoncer. »
Bernadette Soubirous
«A quand le début des événements annoncés à
Garabandal? »
Amies de Conchita en 1962
Réponse de Conchita :
« Dans 50 ans d'ici »
Regarder au delà du miroir
Le crépuscule du soir est bien avancé. Luc est
dehors, il ne reconnaît pas l'endroit, mais tout lui semble
habituel. Il se prépare à pousser une brouette remplie de
fleurs rangées debout, en rangs ou en gerbes denses. Il a
réussit à glisser entre elles dans un coin, un message en
rouleau un peu comme on imagine un parchemin qui serait
entouré d'un ruban, ruban qu'il n'a pas vu. Il a fait très
attention qu'il dépasse un peu pour ne pas qu'il se perde
parmi les fleurs, ce qui aurait risqué de leur faire du mal en
le recherchant de la main. Il est en mission en quelque sorte
puisqu'il doit porter le message à une religieuse qui travaille
dans un hôpital en Espagne. Il a d'ailleurs eu un tableau dans
le rêve qui lui montrait la religieuse en habits de son ordre
dans cet hôpital où son rôle à elle semblait de soigner des
enfants. Il y avait deux ou trois autres religieuses , il devait y
avoir aussi davantage de personnel laïc mais il n'a vu que
cette religieuse.
Une brouette que l'on pousse veut qu'on
assume une lourde tâche que l'on ne pourra pas supporter à
la longue. Parler de la fin des temps en la comparant aux
signes des temps est en effet une tâche lourde. Poursuivre la
quête de Léa sans connaître ni ses chances d'aboutir, ni ce
qui la justifie est aussi une tâche lourde. Il n'a pas chargé la
brouette de fleurs spontanément, le rêve lui a montré qu'il
obéissait à quelque chose à faire, mais il l'a fait de bon gré.
Il est envoyé porter un message, il est très attentif à ce que
ce ne soit ni au détriment des fleurs, ni au détriment du
message. En fait il concilie le ravissement de l'esprit et
l'attente annoncée (par le fait d'être missionné) d'une lettre
nouvelle (par courrier internet suite à ses recherches peut-
être ?) Il est envoyé à l'étranger, notion qu'un grand
changement va se produire. Se rendre dans un hôpital qu'il
voit précise la qualité du changement : une amélioration de
situation tout en lui intimant de se reposer. S'il reçoit le
message cinq sur cinq, il aura du mal à s'y conformer,
éternel angoissé, il voudrait déjà avoir la réponse avant de
lancer une recherche. La personne à laquelle il porte le
message, une religieuse, signifie que ses fréquentations
professionnelles seront de bon conseil. Il a été invité à ne
pas se surmener dans sa quête, reçu l'assurance d'une
amélioration des choses et le remède pour alléger sa
charge : faire confiance à ses relations. Savoir si sa quête de
la fin des temps, où celle de Léa est concernée, elles sont
tellement intriquées, ce n'est pas la peine d'ajouter à sa
charge en essayant de forcer un discernement à sa limite de
l'impossible.
La nuit du 25 au 26 avril, la scène se passe
de nuit, une nuit ordinaire, Luc est sur le seuil de sa maison
pour accueillir son frère venu pour le visiter. Derrière lui la
porte ouverte, il n'y a pas de lumière à l'intérieur. L'a-t-il
éteinte par souci d'économie ? Il ne sait pas. Il ne sait pas
davantage pourquoi il est sorti pour cette rencontre surprise
au lieu de le faire rentrer, ils rentreront peut-être après ? Au
moment où il écrit ce ressenti il se souvient que c'est un
signe de considération et de bienveillance de sortir au devant
de celui qui arrive. La peau de son frère est d'un blanc
cadavérique, normal, dans la réalité le frère de Luc est mort
il y a quelques mois, à l'automne. Il est triste avec des
larmes qui coulent sur son visage, ni peu, ni beaucoup, et en
même temps il est heureux, si on ne fait pas attention aux
larmes, on dirait qu'il sourit. Il est vêtu d'une longue robe
brune de moine avec un capuchon pointu. Luc ému de
compassion échange avec lui , il ne sait pas s'ils utilisent des
mots mais que leur attitude vaut toutes les conversations du
monde. Ils rapprochent leurs tête épaule contre épaule et il
étreint son frère avec tendresse.
Cette scène a profondément ému Luc.
C'est la première fois qu'il revoit son frère. Issu d'un milieu
pauvre, il s'est fait tout seul. Il avait de la difficulté pour
étudier. Sa force de volonté lui a permis de réussir l'école
nationale d'administration à Paris à l'époque et de finir une
longue carrière de serviteur de l'État dans les plus hauts
échelons de Rhône Alpes de l'administration du travail. Sa
fille unique était pharmacienne. Luc se souvient que quand
elle s'est mariée, le père était fier que l'assistance soit
essentiellement composée d'ingénieurs et de pharmaciens.
Luc avait gardé ses origines modestes et s'y sentait à l'aise, il
ne comprenait pas cette fierté de son frère mais n'aurait
jamais eu l'idée de la dénigrer, ce frère était un curieux
mélange de modestie et d'ambition sociale, il était lui. Il est
de coutume de dire du bien des morts, mais un témoignage
de vérité n'est pas une volonté de salir l'autre. Luc tout en se
sentant aimé de son frère à sa manière, se sentait aussi juger
avec un préjugé défavorable dans tout ce qu'il faisait ou
presque. Il détestait le livre qu'il avait écrit sur l'évangile de
Jean et il l'avait appris par intermédiaire de quelqu'un de sa
famille : « Je ne comprends pas pourquoi il écrit de telles
choses. » Luc a mesuré l'intensité de cette condamnation la
nuit d'épouvante et de colère de sa maman, quand elle lui
avait dit : « Tu écris des ordures. » à un moment où toutes
ses inhibitions étaient levées par sa frayeur, alors qu'elle
n'avait pas lu ses livres. Quel soulagement d'avoir
accompagné deux nuits après le départ totalement paisible
de cette maman. Il n'en veut pas à son frère, chacun à ses
attirances vers le bien et ses compromissions avec le mal,
parfois à son insu, il lui semblait juste que c'était triste de
communiquer avec une telle puissance son aversion à
d'autres.
Luc a pensé que son frère était en purgatoire,
état où l'âme est censée souffrir pour apurer sa vie tout en
étant heureuse de savoir qu'elle était sure d'aller vers le
bonheur. Il s'est promis de prier pour sa délivrance. Il s'est
dit aussi que le repos et la progression de son frère dans l'audelà pouvait être facilitée s'ils se réconciliaient. Il lui avait
déjà pardonné bien avant cette visite, quand il avait tenu que
sa maman le sache. Il a quand même cherché les symboles
oniriques de cette scène, et sans tenir pour nulle son premier
jugement, il en a ajouté un autre. La scène se passait de nuit,
le cadre était donc une mise en garde intérieure. Il avait
franchit le seuil sécuritaire de sa maison, protégée par le fait
qu'on n'y voyait rien, renonçant à sa sécurité pour mieux
s'ouvrir à l'autre. Voir son frère est le signe d'un heureux
hasard et en plus il a été surpris de cette visite. C'était une
visite de défunt, indiquant un présage surnaturel. Les larmes
sur le visage du visiteur signifiait que Luc souhaitait se faire
pardonner un acte. Le visiteur était en habit de moine
( franciscain probablement) qui complétait la notion
précédente en relevant la mauvaise conscience de Luc dans
une affaire. Leur entretien était une invitation à écouter son
frère attentivement car il est véridique. Luc l'a consolé
tendrement et cette consolation a été acceptée avec l'appui
de leurs têtes. Cette consolation est le signe que celui qui
l'apporte sera guéri d'un mal physique ou psychique.
Cette arrivée en habit de franciscain par
rapport à l'ascension fière de son frère dans sa vie terrestre
est étonnant. Au début du XIIIème siècle, François est fils
d'un riche marchand. Il est emprisonné un an à la suite d'une
guerre civile entre sa ville, Assise, et la ville voisine de
Pérouse. Il en sort gravement malade et se convertit. Il fonde
en 1209 une confrérie fondée sur la pauvreté totale et la
prédication. Dans le rêve lequel vient le plus au secours de
l'autre : Luc ou son frère ? Il est une fois de plus invité à
regarder au delà du miroir, les choses ne sont pas toujours ce
qu'elles paraissent.
Ta vie sera portée sur les ailes des rêves
Peu avant le premier mai une étrange scène
se passe par une nuit claire, probablement un début de nuit.
Elle montre le coin arrondi sud ouest d'une banlieue avec un
périmètre périphérique virtuel ; à l'intérieur il y a nettement
des habitations, à l'extérieur, il n'y en a pas. Côté sud une
jeune femme vient de franchir la ligne théorique et vaque
tranquillement vers l'angle. Un jeune homme aux cheveux
fort courts vient de sortir du pâté de maisons et lui emboîte
le pas. Elle se laisse rattraper. Elle se retrouve dans cette
position d'un rocker à la guitare électrique (c'est l'idée qui
s'impose) pieds au sol, corps penché en arrière au bout de
genoux bien dressés. Il lui retire son bermuda d'un beau
blanc en le glissant aux genoux. Il se retrouve debout entre
ceux-ci sans la moindre notion d'indécence ou de sexualité.
La scène doit être banale pour les quelques passants un peu
plus loin qu'eux puisqu'ils s'en vont sans les voir, ou quand
ils les regardent, le font sans émotion, comme s'ils faisaient
parti du paysage. Côté ouest Luc tout en regardant l'autre
scène, maintient un jeune homme, sosie de celui du sud, sauf
qu'il sue la haine. Il la contient en le muselant. Même jeune
homme dans deux scènes différentes ? Non puisque Luc
assiste à ce qui se passe au sud tout en agissant à l'ouest.
La nuit est une mise en garde intérieure,
claire et paisible, l'indice est bienveillant. La banlieue
évoque une grande ville, donc un signe d'agitation dans la
vie ; hors limites, c'est donc un signe d'apaisement. jeune
homme annonce des contrariétés. Que de signes
contradictoires. Déshabiller une jeune fille vêtue de blanc
exprime un penchant qui rend heureux ; que le geste soit
ciblé sur un bermuda souligne seulement l'intimité de la
relation entre les jeunes gens que Luc ne connaît pas. Le
rêve le montre comme témoin de cette portion de vie,
impression accentuée par l'indifférence des passants. Ce
besoin d'examiner quelque chose de plus près et avec
soin paralyse sa quête, c'est ce qu'il découvre avec une
stupéfaction sans bornes. Le jeune homme imprégné de
haine lie les deux scènes simultanées puisqu'il est identique
à l'autre. En le muselant pour contenir cette haine massive,
son attention portée en même temps ailleurs l'empêche de
voir la réalité des choses et cette réalité c'est que se trouver
avec une personne haineuse à votre égard représente
l'amitié. Il n'est pas certain que la personne est haineuse à
son égard, les objets de cette haine intense ne sont pas
définis dans son rêve. Il ne s'y demande pas si il se défend
contre elle, ou défend des tiers, ou lui et des tiers, il la
muselle simplement de toutes ses forces. En fait il bloque
l'expression d'une immense amitié aveuglé par la nostalgie
de penchants heureux du passé. Au réveil il constate que si
d'un quart de tour il se détourne des penchants à l'air
heureux sources de contrariété pour l'observateur qu'il est,
de la scène sud tout se passe comme s'il se libérait de
l'illusion d'une fausse chaleur (le sud est lié au chaud soleil
dans notre hémisphère nord). En tournant aussi le dos à la
banlieue (agitation de la vie) il va cesser de museler une
amitié intense en regardant plein ouest, et, plein ouest il y a
Léa en Californie. Sa surprise montre qu'il n'aurait pas pu
trouver ça sans le rêve : Sa quête muselée par lui-même avec
confirmation d'une amitié intense qui attend seulement un
petit effort de lui.
Sa quête de Léa et son approche de la fin
des temps sont intriqués d'une manière inséparable bien que
cette structure lui échappe. Peu après. Il descend en rêve
d'un train avec sa femme et la plus jeune de leurs petites
filles, le contrôleur du train leur ayant confirmé qu'ils étaient
à destination, par une belle journée. La présence de sa petite
fille indique un renouveau de la vie. Ils descendent tous les
trois un escalier de pierre. Vers les dernières marches, sa
femme et sa petite fille glissent et atterrissent assises dans
une nappe d'eau belle et claire peu profonde. L'eau est-elle
froide où est-ce l'effet de surprise ? La petite fille est saisie,
mais très vite se trouve merveilleusement bien dans l'eau, ce
que l'attitude de sa femme semble confirmer et la petite
invite son grand père à les rejoindre. Il se penche depuis les
dernières marches, hésitant, tout en ayant envie de les
rejoindre. Il ne saura pas la suite, le rêve s'est achevé. Le
train a toujours été lié à sa vie. La scène le montre parvenu à
une étape et qu'il la traverse en couple montre qu'il va
relever brillamment un défi. Le plein jour souligne que ses
plans sont à leur phase de réalisation la plus intense.
L'escalier descendu :on sera cordialement bienvenu chez des
personnes où on se rendra prochainement. L'entourage de
Luc glisse en se retrouvant assis d'aplomb, signe qu'ils se
tireront d'affaire. L'effet de surprise est subordonné à des
événements étonnants mais contradictoires. Passée celle-ci,
il reste la joie de la petite fille dans l'eau claire et l'aisance de
sa femme dedans. L'agréable bain dans l'eau claire est signe
de santé.
Du grand monarque à l'association LAYN
Deux rêves ont assiégé Luc la nuit qui suivit
le huit mai, dont le dernier très tard, après six heures du
matin. Il est infirmier dans un hôpital, il pique-nique avec un
plateau à même le sol de la salle de soin, ça fait beaucoup de
miettes malgré ses précautions. Sa collègue derrière le
chariot à pansements émet vers lui que c'est normal ici de
manger ainsi, Léa échange cependant avec une autre en
retrait sa perplexité. Tout se passe sans paroles. Luc émet à
son tour une pensée apaisante : « excusez moi, je vais tout
nettoyer. » Travailler à l'hôpital indique que ses relations
avec des personnes seront un obstacle à ses objectifs, et qu'il
soit infirmier ne fait que relater des faits du quotidien. Son
pique-nique suppose de la joie et de la détente en famille.
Tout cela est à propos, il a peur de heurter les
révolutionnaires en arrivant à leur rôle en France au point
d'être contrecarré, mais il ne veut pas renoncer à diffuser des
informations à sa famille (ceux qui comme lui s'interrogent
sur la fin des temps) pour les aider à accepter sereinement
cette période. Son échange avec les autres infirmières
l'invite à ne pas se centrer sur lui mais à écouter les sages
conseils, ils aideront à se tirer d'embarras. Sa volonté de
nettoyer amorce un moment positif. Si le rêve est une
réponse à ses inquiétudes d'auteur, il semble invité à
continuer tranquillement en tenant compte de tout ce qu'il
perçoit de sage.
Le second rêve est étrange ; il décide d'en
taire certains passages extrêmement érotiques tout en
conservant leurs symboles. Il travaille toujours dans un
hôpital comme infirmier, il est dans une immense salle non
meublée au dernier étage, il y en a trois ou quatre. Il semble
que ce soit la prise de veille de nuit. Deux infirmières ou
aide soignantes le regardent en se dirigeant vers des couloirs
qui doivent desservir des petites pièces au fond. L'une au
moins s'attarde sur lui avec désir. Une troisième arrive
alors qu'elles se sont éloignées. Il la connaît. Elle est
grande, elle s'est étoffée sans être massive et a pris quelques
années Pas de doute c'est Léa. Comme les autres elle porte
une blouse blanche longue en nylon décent. Il se retrouve
rampant au sol avec elle. Trois vaches brunes maigres ou
plutôt minces sans être maladives, dotées de cornes droites
et hautes peu ramifiées, traversent près d'eux, indifférentes,
l'allure altière. Il a comparé : « Elles sont belles mais tu l'es
tellement plus! » Elle mime être offusquée et feindre de
croire à de l'humour. Il appuie : « Je t'ai dit que tu étais
tellement plus belle. La scène suivante entre eux s'en aller à
un rapport de couple n'est pas descriptible, il faudra se
contenter du sens des symboles. Elle pousse deux cris de
joie. Il voudrait la refréner, crainte du retour jaloux des
autres. Elles ne sont probablement revenues, en tous cas il
ne l'a pas perçu à la fin du rêve.
Son travail : des relations perçues un peu
comme des obstacles, dans ses préoccupations. Cette fois il
ne les écoute pas, les laisse partir et n'a pas envie de les
attirer craignant leur jalousie. Si sa quête de Léa est en
cause, ses craintes d'explorer les pistes possibles vers les
plus proches de Léa sont exprimées crûment. Ramper soi
même signe une crise dans l'évolution de ses affaires, qu'une
autre personne rampe et signe d'un entourage de personnes
sournoises et malveillantes. Ils rampent ensemble comme si
la crise dans sa quête était due à ses fausses peurs d'explorer
l'entourage de Léa. S'il surmonte cette crise, il lui est montré
ensuite un trio de vaches qui présume beaucoup de bonheur.
La notion de beauté indique une élévation de l'esprit et il
choisit sans ambiguïté de la voir dans sa quête et pas dans le
présage. Leur robe brune indique une exposition de ce
bonheur à un danger équilibré par la hauteur de leurs
cornes qui parle d'abondance et de prospérité. Pas si
contradictoire, Luc est habitué aux croisements, aux
aiguillages, aux choix, la suite devrait normalement lui
indiquer le bon choix. Effectivement dans la partie qu'il
garde pour lui comme une belle image personnelle, sa
quête est décrite comme un penchant qui rend heureux, bien
qu'un moment de grande excitation soit présenté comme
source de mauvaises nouvelles. Après ce luxe de détails
oniriques qu'il a noté sur un carnet à son réveil pour ne rien
oublier il peut dire l'autre partie du contexte d'hier. Il est
tombé dans le cadre de sa quête sur une importante
association d'aide aux jeunes sans abri de Los Angelès,
l'association LAYN. Si une association peut le renseigner
sur les chemins d'enseignement pour étayer une vocation
dans ce domaine, c'est bien celle-ci. Le rêve a-t-il relevé
qu'il était sain qu'il n'abandonne pas sa quête à condition
d'être à la fois incisif dans ses recherches de proximité et
dans la plus grande tempérance d'un ami ? Il a reçu une aide
supplémentaire ce matin. Ses recherches par courriel sont
compliqués car il ne parle pas anglais, il avait essayé en vain
de trouver un moyen qui lui traduise les réponses dans cette
langue. Par le plus grand des « hasards ? » il a trouvé la
solution ce matin. Pourvu qu'il sache la reproduire à volonté.
La fable du train et de l'agneau
Quelques nuits sont passées, Luc a fait un
étrange rêve. Il ne savait pas s'il tenait un rôle social, mais il
avait constaté que dans des circuits de distribution, les
camions arrivaient chargés et repartaient à vide. Il avait
suggéré qu'on remplisse les camions de marchandises
locales avant de les laisser repartir et on l'avait écouté. Il a
oublié bien des détails du rêve mais il se souvient qu'il avait
eu des difficultés au moment il dû choisir, pour sa part, les
marchandises qui devaient profiter du voyage. Réveillé il
avait l'impression que ça concernait les difficultés socioéconomiques actuelles. Entre temps il avait fait un autre rêve
encore plus dérangeant. Il s'était retrouvé près d'un camion
(le sien apparemment) près d'une voie ferrée, à discuter avec
un petit groupe. Il y avait un grillage léger à hauteur
d'homme sur des piquets métalliques solides, en contrebas
du talus, protégeant des risques du trafic ferroviaire, un peu
comme on pouvait le voir dans la réalité, en terrain plat, à la
sortie nord ouest de la gare de Bourg en Bresse, près du bloc
HLM local, seule différence, la voie du rêve était sur ballast
surélevé. Il y avait un agneau de l'autre côté. Un
interlocuteur semblait connaître Luc et disait : « Laissez-le
venir. » Le petit animal descendait le talus en biais vers eux
en bondissant et en bêlant de joie. Le rêve était illogique : le
grillage empêcherait la jonction mais surtout, un train est
passé à vive allure heurtant l'agneau de flanc au passage, la
petite bête s'est retrouvée sur le côté et son museau s'ouvrait
et se refermait sur des cris silencieux alors qu'elle agonisait
lentement sans soubresauts et sans douleur physique
apparente. Elle était peut-être triste, les observateurs de la
collision aussi, mais de façon probablement inconsciente; en
plus le train aurait dû mettre l'agneau en bouillie car il l'avait
atteint par sa paroi et pas par le déplacement d'air ; en outre
le choc était matériellement impossible, l'agneau au moment
du passage étant au milieu du talus.
Luc n'a pas trouvé l'agneau dans son site de
clé des songes traditionnels. Il a cherché ailleurs et l'a trouvé
dans un site psychanalytique. Il lit qu'il est très rare de rêver
d'un agneau. Il symbolise l'enfance qui demeure en chacun,
une certaine inconscience. Il faut faire le deuil de cet état
d'innocence, renoncer, pour pouvoir évoluer, se transformer.
Il s'est alors rappelé deux choses, il y avait bien deuil,
l'agneau mourant dans son rêve, et l'apostrophe du Père Luc
lors de son nettoyage d'âme des Rameaux. Luc avait protesté
de son désir d'éradiquer des erreurs de vie, de ne pas y
retomber. Il y avait mis tout son cœur. Le Père Luc y avait
répondu : « Attention, ne protestez pas ainsi, se serait de
l'orgueil ! » Le rêve, six semaines après lui tenait le même
langage : « Il faut faire le deuil de l'état d'innocence pour
pouvoir évoluer. » Faible et désarmé face à la dureté du
monde, l'agneau représente l'innocence et la pureté, il ne
peut être corrompu. Cette faiblesse Luc en faisait
l'expérience face à l'exploit impossible de garder un cap
individuel et social face à la dureté et aux séductions du
monde. L'explication continuait : « Mais la mort ne peut
faire disparaître ses qualités, elle les transcende... seule la
mort symbolique peut préserver cette pureté. » Il avait bien
assisté à la mort de l'agneau, c'est peut-être la raison qu'il
vivait en plein rêve une tristesse devenue secondaire. Le site
insistait : « Ce qui ne meurt pas se corrompt, se dégrade. Si
l'agneau n'était pas sacrifié il deviendrait un mouton, un être
sans autonomie et sans libre arbitre, sans intelligence. Même
le passage rapide du train s'y insérait : « Des événements
pénibles viennent bousculer les certitudes. »
Turbulences
Le mot qui lui vient pour la scène près du 20
mai où il s'est vu, était « carrousel » , en fait une foule très
dense, troncs contre troncs, sur terrain extérieur plat qui
couvrait un cercle parfait et tournait dans le même sens, un
peu comme les esclaves tournent en poussant les bras d'une
immense meule, ou comme une porte rotative de centre
commercial dans laquelle tout le monde serait engouffré et
tournerait sans cesse. Il dépassait juste la foule de la tête et
du haut des épaules, vêtu d'un costume côtelé de velours vert
sans y être pour quoi que se soit, il était probablement juché
sur un accident du terrain, illogique, un terrain ne tourne
pas. Il admirait par contre sept gymnastes féminines les unes
au dessus des autres, dans la position des nageuses sur le
ventre dont la tête cambrée en arrière émerge de l'eau avec
une partie du cou. L'aspect bizarre est que les sept têtes
étaient exactement empilées les unes aux dessus des autres
dominant la foule. S'il était logique qu'on ne voit pas le
corps de la première, émergeant de la foule, on ne voyait pas
davantage celui des autres, comme si l'air les absorbait ou
les cachait. Il émanait d'elles une expression de plénitude
joyeuse et il les admirait. Il en a au moins reconnu deux.
Autre curiosité, celles qu'il identifiait ne s'adonnent pas à la
gymnastique à sa connaissance, et celles qu'il connaît
comme adeptes de ce sport, Léa en Californie, ou une amie
de jeunesse de son village n'en étaient pas.
« Une histoire de fin des temps »
Trilogie Volet III
Édité et imprimé par lulu.com
ISBN 9781291781595
Site de l'auteur : www . garabandal-story . com