Compte-rendu de la réunion
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Compte-rendu de la réunion
COMMISSION MIXTE ORDIMIP - SPPPI SITES INDUSTRIELS OBSERVATOIRE RÉGIONAL DES DÉCHETS INDUSTRIELS EN MIDI-PYRÉNÉES O R D I M I P Compte Rendu de la Réunion du 17 décembre 2003 SECRETARIAT PERMANENT POUR LA PREVENTION DES PROBLEMES INDUSTRIELS Débat piloté et animé par Bernard Bonnefoy (responsable des services techniques de l’ARPE). La commission mixte du 17 décembre 2003 est consacrée aux traitements de deux dossiers : Ferronnerie du Midi et Grande Paroisse. Première partie : Traitement du site pollué à l’emplacement de l’ancien site des Ferronneries du Midi et de la future ZAC des Ponts Jumeaux Le projet de dépollution et d’urbanisation Suite à une cessation d’activités, l’entreprise Ferronneries du Midi a obligation de remettre les terrains en l’état. Ce site est localisé à l’entrée nord-ouest du centre ville à proximité du Bassin de l’Embouchure et des Ponts Jumeaux. L’emprise foncière, délimitée par le boulevard de l’Embouchure qui longe le Canal du Midi, le boulevard de Suisse, la rue Daydé et la rue Kruger, s’étend sur 10 hectares, dont 8 actuellement en friches industrielles. Ce chantier de dépollution s’inscrit dans une politique de recomposition urbaine engagée sur des friches industrielles et est lié au projet d’urbanisation d’un nouveau quartier à dominante d’habitat : la ZAC des Ponts Jumeaux. Sur les 10 hectares d’emprise foncière, 8 sont urbanisables, les deux autres hectares retenus pour les voies périphériques. Dans ce projet, il est prévu de réaliser 115 000 m² de surface hors œuvre nette (SHON), répartis de la façon suivante : 75 % consacrés à l’habitat (4 îlots, immeuble de 6 étages avec un à deux niveaux de parking en sous-sol), le solde étant consacré aux bureaux, aux commerces de proximité et aux services (20 000 m² de bureaux et 5 000 m2 de surface commerciale). Les équipements publics de la ZAC se composeront d’un parc public situé au cœur de la ZAC d’environ 5 700 m² de superficie et d’un groupe scolaire situé au nord de l’opération d’aménagement. La ville de Toulouse a confié en juin 2002 l’aménagement de la ZAC des Ponts Jumeaux aux deux sociétés SARL Ponts Jumeaux et Bouygues Immobilier. Le constructeur est chargé de l’aménagement des terrains correspondant à l’ancienne propriété de la SA Ferronnerie du Midi, soit la moitié est de la superficie de la ZAC, dont la façade est délimitée par le boulevard de l’embouchure, la rue Daydé et la rue Kruger. Diagnostic de pollution et études des risques Les bureaux d’études suivants sont intervenus sur le site : ANTEA : « diagnostic des sols et évaluation simplifiée des risques » (rapport de mars 2002), « site des Ferronneries du Midi à Toulouse – détermination des volumes de terres polluées – zone extérieure » (rapport d’avril 2003), ORDIMIP – SPPPI – 16/12/03 1/16 Bureau VERITAS : « évaluation détaillée des risques » et « diagnostic approfondi de l’évaluation des risques » (rapport de septembre 2003). Les études précitées ont mis en exergue une pollution par des métaux lourds. Dans la perspective de gestion globale de la ZAC des Ponts jumeaux, des investigations complémentaires ont été réalisées à titre préventif sur les autres terrains de la ZAC par NORISKO ENVIRONNEMENT. En préalable, explique Philippe Cayol, représentant Bouygues Immobilier aménageur de la ZAC des Ponts Jumeaux, a demandé aux bureaux d’études de tenir compte dans leur diagnostic du futur projet et de trois principales exigences : • • • absence de toute pollution sur les espaces sensibles du projet (jardin public et groupe scolaire), absence de contact entre polluants et usagers pour les espaces consacrés aux logements, absence de diffusion de la pollution dans la nappe. A la demande de l’aménageur, le terrain des anciennes Ferronneries du Midi a fait l’objet d’un diagnostic initial et d’une évaluation simplifiée des risques (ESR), selon la méthodologie du guide « gestion des sites (potentiellement) pollués – la visite préliminaire, le diagnostic initial, l’évaluation simplifiée des risques » (dont la version actuellement en vigueur (version 2 de mars 2000) est disponible gratuitement par téléchargement sur le site Internet FASP (Forum Actualités Sols Pollués) http://www.fasp.info à la rubrique « outils méthodologiques »). L’évaluation repose sur le principe d’association d’une « source », d’un « vecteur » et d’une « cible » (ci-joint schéma). Ce diagnostic a notamment conclu à la présence de métaux dans les sols, en teneurs non compatibles avec les futurs usages du site de type sensible (résidences, jardin public, école dans sa partie nord). Afin de définir les conditions de compatibilité entre l’état des terrains et avec les usages futurs envisagés sur le site, la DRIRE, suivant les dispositions de la circulaire du 10 décembre 1999 relative aux principes de fixation des objectifs de réhabilitation des sites pollués a demandé la réalisation d’un diagnostic approfondi et d’une évaluation détaillée des risques (EDR), selon la méthodologie du guide « gestion des sites pollués – diagnostic approfondi, évaluations détaillées des risques » (dont la version actuellement en vigueur (version 0 de juin 2000) est aussi disponible gratuitement par téléchargement sur le site Internet FASP. L’aménageur (Bouygues Immobilier) a chargé le Bureau VERITAS de réaliser cette étude, dont l’objectif est essentiellement de caractériser le risque potentiel pour la santé (pour ce qui est du milieu sol). 1) L’étude simplifiée des risques, réalisée en mars 2002 par ANTEA identifie : Trois sources de pollution : - Les sols sous l’entrepôt (plomb, cuivre, arsenic, chrome) - Les sols sous l’atelier de fabrication (zinc, plomb, cuivre, arsenic) - Les sols constitués par des agrégats de métaux non récupérables (plomb, cuivre, arsenic et chrome). Des investigations ont été effectuées en mars 2002 pour confirmer la pollution trouvée dans ces zones et déceler d’autres possibilités de contamination des eaux souterraines. ORDIMIP – SPPPI – 16/12/03 2/16 Différents vecteurs de pollution : - - Le sol à la fois source et vecteur de pollution et milieu d’exposition à cette pollution, est pollué sur toute la zone à des teneurs supérieures à celles retenues comme valeurs de constat d’impact dans le cas d’un usage non sensible (de type industriel). Il doit donc être réhabilité afin d’être adapté à son usage futur qui sera quant à lui de type sensible, c’est à dire recevant des résidants et du public. L’eau souterraine, vecteur potentiel de pollution, serait selon les analyses de 1997 polluée par des phénols et du manganèse. Mais d’après ANTEA, aucun élément ne permet d’établir un lien de cause à effet entre l’activité industrielle sur le site et la pollution trouvée dans les eaux. Toutefois, la présence sur site d’un cubilot de fonderie laisse présager des sables phénoliques ont pu être utilisés pour les moules. Par ailleurs, les très faibles concentrations en métaux trouvées dans les eaux indiquent que la pollution aurait tendance à rester localisée dans les sols, du fait de la nature peu perméable des remblais. Les analyses réalisées en mars 2002 n’ont fait que confirmer cette hypothèse. Des cibles : - - Elles sont, selon les auteurs de l’étude, circonscrites au site. La pollution des eaux souterraines est limitée (cf. analyse sur lixiviats effectuée par le Bureau VERITAS afin de s’assurer du transfert limité des polluants vers le milieu eau). L’utilisation des eaux superficielles (Garonne, Canal du Midi et Canal Latéral à la Garonne) ne semble pas constituer des cibles pertinentes. Les cibles à considérer (pour l’aspect évaluation des risques sanitaires) sont, en fonction des usages actuels, le gardien présent toute la journée sur le site et la population venant occasionnellement sur le site, et selon les usages futurs, les travailleurs sur les différentes zones du site, et les enfants jouant sur les espaces verts, et aux abords du groupe scolaire. A la suite de l’étude de mars 2002, le site a été classé 1 selon la méthodologie élaborée par le MEDD pour le diagnostic initial et l’ESR, c’est à dire « site nécessitant des investigations approfondies ». Réalisé par le Bureau VERITAS, le diagnostic approfondi, base de travail préalable à toute évaluation détaillée des risques, avait pour objectif de compléter le diagnostic initial sur la zone sud, les analyses sur l’impact potentiellement polluant des matériaux incriminés, de réinterpréter des données sur la partie nord, de confirmer le faible impact prévisible sur les eaux souterraines et de valider les teneurs à prendre en compte dans les modèles d’exposition. Afin de réaliser ce diagnostic approfondi, des sondages ont été réalisés en juillet et août 2003. Les résultats, sur la ZONE NORD, confirment : • • Une pollution confinée dans le sol et peu de transfert vers l’eau souterraine, Une pollution par des phénols et du manganèse décelée mais pas obligatoirement imputable aux activités industrielles. Six cartes représentant l’état des sols (de 0 à 3 mètres de sondage) ont été dressées. L’état des sols de sols de surface (de 0 à 0,5 m) : La quasi-totalité des sondages présente des concentrations de métaux supérieures à la VCI (valeur de constat d’impact) pour un usage sensible. Dans la zone sud et sud-est, certains métaux (cuivre, plomb, arsenic) sont aussi présents à des concentrations supérieures à la VCI pour un usage non sensible (usage de type industriel). ORDIMIP – SPPPI – 16/12/03 3/16 L’état de la 2ème tranche des sols (0,5 à 1 m) : La majorité du site présente des concentrations en polluants supérieures à la VCI pour un usage sensible. Dans la zone sud et sud-est, le cuivre et l’arsenic sont toujours retrouvés à des concentrations supérieures à la VCI pour un usage non sensible. L’état des sols à 1 m de profondeur est compatible sur la majorité du site avec un usage sensible. Toutefois, toute la zone d’implantation du futur jardin public présente une forte pollution en profondeur, incompatible avec l’usage projeté, lequel est susceptible d’entraîner un contact direct de l’homme avec des sols pollués par de fortes concentrations en plomb, cuivre, cadmium et chrome. L’état des sols entre 1 et 1,5 m de profondeur : les concentrations sont moins importantes mais la qualité du sol reste incompatible avec l’usage prévu. L’état des sols entre 1,5 et 2 m de profondeur : La pollution est plus limitée sur le futur emplacement du jardin public. Mais la qualité du sol reste incompatible en cas d’usage sensible, notamment en ce qui concerne un éventuel contact direct. Même constat à l’emplacement de la future école et des lotissements. L’état des sols entre 2 et 3 m de profondeur : La qualité du sol reste incompatible en cas d’usage sensible, notamment en ce qui concerne un éventuel contact direct sur le jardin public, le lotissement et la future école. Selon les auteurs de l’étude, la totalité de la zone étudiée est polluée sur une profondeur de 2 à 3 m, mais avec un très faible impact sur les eaux souterraines. Pour eux, le danger se situerait donc en surface pour l’homme, par contact direct avec le sol (ingestion, contact cutané). Ils précisent que l’excavation de tous les sols ne semble pas nécessaire dans la mesure où des travaux évitant tout contact avec le sol (remblai, terre végétale avec gazon dense, enrobé, béton) seraient envisageables. Ils en concluent que l’analyse des risques peut se concentrer sur le milieu sol et la cible humaine en fonction des usages projetés. Les résultats sur la ZONE SUD : Ils soulignent la présence de mâchefers (évalués à 5000 m3). Six fouilles à la pelle mécanique ont été réalisées en août 2003 et ont confirmé la présence d’horizons remaniés en surface (débris de démolition, mâchefers) et de niveaux de mâchefers purs. La succession lithologique (de la surface jusqu’à 4 mètres de profondeur) est la suivante : • • • Remblais avec mâchefers en mélange ou en intercalations sur une épaisseur variant de 1,60 m à 3 m, Argile sableuse beige sur une épaisseur variant de 0,40 m à 1,10 m, Sables et graves. Au regard de ces données complémentaires, le schéma conceptuel, dressé dans un premier temps à l’issue du diagnostic initial et de l’évaluation simplifiée des risques, a donc été réactualisé. Mais le vecteur (milieu de transfert et d’exposition) que pourrait représenter l’eau souterraine reste non déterminant, les différentes analyses confirmant que la pollution métallique serait limitée au sol. ORDIMIP – SPPPI – 16/12/03 4/16 2) L’évaluation détaillée des risques L’évaluation détaillée des risques doit définir la stratégie de réhabilitation du site afin d’aboutir à des risques acceptables pour les différentes cibles en fonction des scenarii d’exposition résultant des usages actuels et futurs du terrain. Pour ce faire, le Bureau VERITAS n’a fondé son analyse des risques que sur la santé humaine. Pour les ressources en eau, le Bureau VERITAS n’a pas jugé pertinent d’entreprendre une évaluation détaillée des risques dans la mesure où de précédentes analyses ont confirmé de très faibles concentrations en métaux trouvées dans les eaux et une pollution confinée dans les sols avec peu de transfert vers l’eau souterraine. Pour les écosystèmes, une évaluation détaillée des risques n’a pas été jugée nécessaire compte tenu de la taille du site et de l’influence limitée de la zone polluée sur le seul écosystème (une rivière à 300 m). La partie évaluation détaillée des risques pour les biens matériels n’a pas été traitée non plus, le Bureau VERITAS estimant que les polluants de par leurs caractéristiques ne présentant pas de risques pour les bâtiments. 3) Recommandations génériques du Bureau VERITAS • Pour la réhabilitation du site : Dans l’état actuel du site, le bureau d’études estime que le site présente un risque pour un usage sensible (résidentiel, équipements publics, ERP). L’étude de caractérisation des risques montre que la majorité du site pourrait être adaptée à un usage sensible si au moins 1 m de terre polluée était évacuée et substituée par de la terre propre. Une partie du site resterait néanmoins incompatible avec un usage sensible en raison d’une forte pollution au plomb et au cadmium (milieu du site à l’endroit de la zone des hangars et à l’emplacement du futur jardin public). Au regard du contexte du site (pollution confinée dans les sols), la substitution des sols par de la terre végétale sur 60 cm à l’endroit des futurs espaces verts serait, selon les auteurs de l’étude, suffisante pour éviter tout contact direct (cutané, ingestion) avec la pollution même dans le cas d’une enfant grattant la terre. Les autres zones du site (lotissement) ne seraient pour la plupart assujetties à aucune contrainte et pourraient être adaptées à l’usage futur du site par la pose de béton ou d’enrobé. Enfin, sur l’emplacement de la future école, il est recommandé de mettre en place des mesures évitant tout contact direct avec la pollution. En résumé, le site pourrait être aménagé et adapté à un usage sensible si ces conditions principales sont respectées. Le Bureau VERITAS souligne toutefois que ces recommandations demeurent théoriques et qu’elles doivent être confrontées aux exigences du projet d’urbanisation. • Pour les travaux d’excavation, pour la construction des parkings et pour l’aménagement du jardin public sur la partie du site la plus polluée : Mise en place d’un système d’arrosage par temps sec permettant de limiter l’ingestion et l’inhalation de poussières par des travailleurs (voies d’exposition présentant le plus de risques). Dans la partie du site la plus polluée, le port du masque est conseillé. • Pour les travaux sur l’emplacement de la future école Mise en place d’un système d’arrosage par temps sec. Le port du masque n’est pas jugé nécessaire. ORDIMIP – SPPPI – 16/12/03 5/16 La solution de dépollution : filière hors site et sur site ? Les contraintes environnementales et techniques vis-à-vis des sols pollués sont principalement liées à l’utilisation du sous-sol sous les zones bâties. La présence de parkings souterrains oblige en effet à des excavations d’une grande partie de sols pollués, générant des excédents de matériaux à évacuer du site. Le questionnement se résume donc au choix entre l’évacuation et le traitement des sols pollués en filière réglementaire (filière hors site) et le confinement à l’intérieur des limites du projet (filière sur site). Il faudrait dans ce cas concevoir un stockage en profondeur par surcreusement sous les futures assises construites et dans un ouvrage de confinement entre parois très peu perméables. Le volume de matériaux pollués est estimé à 50 000 m3 (marge d’incertitude de +/-10 %) L’option « filière hors site » présente l’avantage de libérer rapidement l’espace nécessaire pour les travaux mais a l’inconvénient d’être coûteuse et générer de nombreuses rotations de camions pour acheminer les sols pollués vers les centres autorisés au titre du code de l’environnement. Un autre inconvénient est de monopoliser sur ce projet une part importante des disponibilités régionales d’enfouissement de déchets industriels spéciaux en centres de classe 1, ce qui ne serait pas de bonne administration au regard de l’intérêt général qui nécessite de conserver suffisamment de volume utilisable par l’activité industrielle. L’option « filière sur site » permet de réaliser toutes les opérations in situ et donc d’isoler la pollution dans un casier permettant ensuite la ré affectation du site à des usages sensibles conformément au projet initial de ZAC. Elle a aussi l’avantage de présenter une facture moins onéreuse. Enfin, le bureau VERITAS souligne l’absence d’impact sur la nappe et les biens matériels des riverains. En revanche, au rang des inconvénients, elle peut avoir un impact hydraulique sur le voisinage. Aussi, la géométrie de l’ouvrage est difficile à combiner avec les contraintes du projet (parkings souterrains) et de la nappe superficielle. C’est la solution de confinement sur site qui a été étudiée. Les sols qualifiés de « pollués » ne pouvant pas être mis en contact direct avec une cible humaine devront être enfouis entre parois sous le projet immobilier. Le recouvrement minimum serait de 2 m et intégrerait une imperméabilisation totale de la surface située au- dessus du casier de stockage des sols pollués. La collecte des eaux pluviales sera assurée par bouches, avaloirs ou radier drainant selon les endroits. Sous les futures emprises du jardin public et de l’école, il est proposé pour déterminer la cote d’arrêt des excavations de se caler sur les valeurs de constat d’impact pour les sols à usage sensible figurant à l’annexe 5 du guide méthodologique du diagnostic initial et de l’évaluation simplifiée des risques. Les terrains feront ensuite l’objet d’un recouvrement minimal de l’ordre du mètre par des remblais sains ou de la terre végétale voire par des constructions. Dans ces conditions, tout contact direct de sols présentant un risque pour la santé humaine serait écarté sur l’ensemble du projet. Les travaux nécessaires à la mise en œuvre de la solution seraient donc : - Le désamiantage des installations et bâtiments existants, La démolition des structures et cheminées La dépollution (terrassement des sols pollués et stockage provisoire ; terrassement des autres matériaux et évacuation), La réalisation du casier, des puits de rabattement et terrassement du casier, La chargement du casier avec les sols pollués et régalage, ORDIMIP – SPPPI – 16/12/03 6/16 - Le régalage des sols aux cotes d’assise des futures constructions. L’ensemble de ces travaux peut générer des risques : - au cours de la phase de travaux (ingestion et inhalation de poussières par les travailleurs et les riverains, ruissellement d’eaux polluées), après les travaux (atteinte à l’intégrité de l’ouvrage de confinement). Pour pallier ces risques, des solutions sont proposées telles que l’humidification des matériaux, la protection des travailleurs, la récupération des eaux sur stockage temporaire, l’inaccessibilité sous les zones construites et la surveillance de la qualité de la nappe. DEBAT Etat de la pollution ? Bernard BONNEFOY, ARPE et co-animateur de la réunion, souligne le manque de précision et la carence d’informations concernant notamment l’état de la pollution (données chiffrées) et les données techniques de l’ouvrage. M. MAUBOUSSIN, représentant le Bureau VERITAS : « Pour les valeurs en phénols et en plomb dans la nappe, elles sont largement supérieures à celles admises pour un usage sensible (facteur de 1 à 3) mais compatibles avec un usage non sensible. Pour les sols, les valeurs sont largement au-dessus des valeurs à usage sensible (facteur de 1 à 10). Pour le plomb, par exemple, la teneur est deux fois inférieure à un usage non sensible » André SAVALL, président du SPPPI et représentant l’Université Paul Sabatier : « Cette langue de bois est insupportable. Nous attendons des données chiffrées précises. » M. MAUBOUSSIN, VERITAS : « Pour les sols, sur la zone la plus polluée, c’est à dire à usages sensibles, les valeurs sont de 2 à 10 fois supérieures à celles admises pour un usage sensible cadmium : 20 mg/kg, chrome : 158 mg/kg, cuivre : 2790 mg/kg, plomb : 2300 mg/kg, nickel : 120 mg/kg, zinc : 5350 mg/kg. » Alain BARAFORT, DRIRE : « Comment vous situez-vous par rapport aux seuils relatif à un site de déchets classé 1 ? » M. MAUBOUSSIN, VERITAS : « Je ne peux pas vous répondre. » Rose Frayssinet, Les Amis de la Terre : « Qui a décidé d’un usage non sensible pour la nappe ? » M. MAUBOUSSIN, VERITAS : « Cette décision résulte des conclusions des études simplifiées des risques réalisées par ANTEA. » JL LACOUT, président de l’ORDIMIP, demande à nouveau si ce site correspond aux normes des sites classés 1 ? » M. MAUBOUSSIN, VERITAS : « Non, dans l’état actuel du projet. Nous sommes sur un site pollué qu’il faut traiter. » JL LACOUT, président de l’ORDIMIP : « De toute façon, c’est une recommandation que nous ferons. » ORDIMIP – SPPPI – 16/12/03 7/16 M. MAUBOUSSIN, VERITAS : « Nous sommes sur un site restreint, en zone urbaine. La solution de confinement s’impose ». Gérard BARDOU, ADEME, sur le coût économique d’une solution de traitement hors site. « Est-il vraiment rédhibitoire pour la réalisation du projet ? » M. PUNTIS, FERRONNERIES DU MIDI, répond qu’il est astronomique. « Oui, nous avons fait le calcul, oui, il est rédhibitoire. » Le projet de dépollution Thierry ROUET, DRIRE sur l’impact hydraulique du projet M. MAUBOUSSIN, VERITAS : « C’est une des premières questions soulevées par la réalisation de parois dans la nappe superficielle. En première étude, compte tenu des faibles perméabilités et du faible gradient hydraulique observé dans la nappe superficielle, l’impact des parois du casier était estimé comme faible et maîtrisable. Pour le quantifier, le Bureau VERITAS a recouru à un modèle numérique d’écoulement tridimensionnel mis en œuvre par FUGRO GEOTECHNIQUE, qui a confirmé l’approche macroscopique : faible impact et maîtrisable. Nous avons retenu pour cette étude les hypothèses les plus défavorables (plusieurs cas de figure : substratum molassique, molasse sablonneuse…) et avons élargi à une analyse bibliographique des événements survenus dans ce secteur. Les études ont conclu à un faible impact sur la piézomètrie de la création d’une paroi (30 cm maximum). Les parois vont être rapidement imperméabilisées (perméabilité de 10-8 m/s). » Bernard BONNEFOY, ARPE : « Il n’empêche que pour les sites classés en zone 1, les seuils de perméabilité sont fixés à 10-9 m/s ». Delphine PAILLER, OCCITANIS, sur le toit du confinement M. MAUBOUSSIN, VERITAS : « La couverture est composée de remblais et des parkings. » Danielle BLANCHARD, COPRAE, sur le casier : « Le sarcophage serait de 8 m de haut, le parking de 5 m et les bâtiments de 7 m, ce qui porte à 12 m la hauteur séparant les sols pollués de la surface. J’ai alors plusieurs questions. Le sarcophage ne dispose pas de confinement horizontal car la molasse n’est pas étanche, contrairement à ce qui vient d’être dit. Comment aussi compacter ce casier pollué dans la mesure où les mâchefers sont des matériaux peu stables ? Cela fait beaucoup de volume et de poids. Enfin, vous parlez tantôt de remblais sains, tantôt de remblais hétérogènes, il faut vous expliquer car ce n’est pas la même chose. » M. PUNTIS, FERRONNERIES DU MIDI : « Nous allons creuser sur trois mètres de profondeur, extraire les terres polluées. Ensuite, nous allons à nouveau creuser à 5 mètres qui sera la cote de soubassement de notre sous-sol. Puis, à nouveau creuser jusqu’à 8 mètres pour la réalisation des parois verticales du casier. Il faudra alors organiser la circulation d’eau et injecter de l’argile. Ce sont les planchers du sous-sol (des bâtiments de six étages) qui vont fermer le confinement. Quant à la stabilité, il ne s’agit pas de poser les sous-sols sur les remblais argileux. Ils seront sur pieux ancrés dans la molasse pour permettre la stabilité des immeubles. C’est une procédure classique ». Un représentant de Fugro géotechnique ajoute que, pour diminuer la perméabilité du fond de fouille, une solution de colmatage par injection est envisageable. » Danielle BLANCHARD, COPRAE : « L’argile n’est pas une barrière absolue. » Bernard DESOUTTER, DRIRE, sur le respect de la loi sur l’eau ORDIMIP – SPPPI – 16/12/03 8/16 M. MAUBOUSSIN, VERITAS : « Ce chantier est concerné par la rubrique 1.1.0. de la loi sur l’eau. » (NDR, loi désormais codifiée au titre Ier du livre II du code de l’environnement) « Il pourrait faire l’objet d’une autorisation mais si on allonge le pompage, il restera sous déclaration. Tout est une question de réglage et de rapidité à traiter le chantier. » Delphine PAILLER, OCCITANIS sur les mâchefers ? Où sont-ils ? Comment seront-ils traités ? Contiennent-ils encore une part de matières organiques ? M. MAUBOUSSIN, VERITAS : « Ils sont un héritage de la révolution industrielle. La première production de mâchefers daterait de la période 1890-1930. Quant à leur composition chimique, les mâchefers industriels sont assez comparables à ceux générés par les incinérations d’ordures ménagères. » Maxime ROLLAND, ORGECO 31 (association de consommateurs) : « Il existe des traitements à base de plantes permettant de diminuer les teneurs en métaux lourds. Avez-vous connaissance de cette solution qui permettrait avant de confiner d’en réduire la teneur ? » M. MAUBOUSSIN, VERITAS : « J’ai travaillé sur des solutions de ce type. Mais nous sommes à l’échelon industriel donc avec de fortes teneurs et de grandes quantités. La pollution est concentrée mais peu lixiviable. » M. PUNTIS, FERRONNERIES DU MIDI, ajoute que « cette solution n’est pas envisageable non plus pour des raisons de temps. Les terrains doivent être réhabilités dans un délai de 8 à 10 mois. » Rose FRAYSSINET, Les Amis de la Terre, sur les travaux : « Que faites-vous des terres propres ? Seront-elles évacués par camion ? » M. PUNTIS, FERRONNERIES DU MIDI : « La bonne terre sera stockée sur place et ré-étalée in situ. Le volume de terres excédentaires est estimé à la moitié du volume global. » Traçabilité du casier de pollution Rose FRAYSSINET, Les Amis de la Terre : Comment va être assurée la traçabilité du casier ? Un suivi de la pollution est-il envisagé ? La pollution sera-t-elle contrôlée ? M. PUNTIS, FERRONNERIES DU MIDI : « Nous allons informer tous les propriétaires de la présence de ce casier. » M. MAUBOUSSIN, VERITAS : « La surveillance de la nappe est possible à la fois dans et en dehors du casier. Elle sera exercée pendant et après les travaux. » Rose FRAYSSINET, Les Amis de la Terre : « Pendant combien de temps et par qui ? » M. PUNTIS, FERRONNERIES DU MIDI : « Ce sont les règlements de co-propriété qui le décideront. » Roger TESTON, Collectif contre le plan Ginestous : « Riverains et propriétaires. Il faut tenir compte des riverains. » M. PUNTIS, FERRONNERIES DU MIDI : « Nous n’avons pas créé une situation. Elle existe. Il y a eu une étude d’impact, une enquête publique, les gens ont été informés. Nous avons développé une méthode de façon à minimiser largement les impacts et nous informerons les riverains des travaux qui seront entrepris. » ORDIMIP – SPPPI – 16/12/03 9/16 Mme LAIGNEAU, Mairie de Toulouse : « Je voudrais plaider en faveur de ce projet. On a un opérateur dont l’objet est de restaurer un site pollué. On ne peut que s’en réjouir. » Information Jeanne MEYNADIER, association « Toulouse propre », sur l’information : « Il y a une procédure classée de ZAC. La réglementation a changé et ne fait plus la distinction entre un dossier d’approbation et d’autorisation. La phase d’information est escamotée puisqu’elle a été intégrée dans l’enquête publique relative à la modification du POS. La ZAC est entrée dans cette rubrique. Il n’est pas normal de donner une autorisation sans en informer la population. » M. PUNTIS, FERRONNERIES DU MIDI : « L’enquête publique pour la modification du POS valait effectivement pour la ZAC. La loi a changé, estimant que la création d’une ZAC concernait la totalité des résidants d’une commune. On ne peut que constater l’évolution de la loi. Les éléments de pollution sont connus depuis deux ans. Nous les mettons à disposition du public et informerons aussi sur les méthodes à mettre en œuvre. » Mme LAIGNEAU, Mairie de Toulouse : « Nous serons attentifs à ce que l’opérateur informe. » Jeanne MEYNADIER, association « Toulouse propre », sur l’information : « Il n’empêche que nous avons été trompés car en règle générale, les modifications de POS contiennent des changements mineurs. On ne s’attendait pas du tout à ce que ce genre de projet soit traité au sein d’un POS. Donc, je demande à la mairie d’être vigilante à ce que soit bien pris en compte l’ensemble des points que nous soulevons. » Danielle BLANCHARD, COPRAE : « Est-ce qu’effectivement, nos remarques vont avoir un impact ? Nous commençons sérieusement à nous demander si nous avons réellement un rôle à jouer. » Bernard BONNEFOY, ARPE : « Nous ne sommes pas un organisme décisionnaire. Cela étant, nous ferons des recommandations aux personnes compétentes et y adjoindrons le compte-rendu de cette réunion pour faire connaître vos remarques et vos préoccupations. » JP DELFAUX, Union des consommateurs : « N’y a-t-il pas un problème au niveau foncier vu la profondeur ? N’y a-t-il pas un transfert de propriété dans le cadre d’un site de déchets classe 1 ? » M. PUNTIS, FERRONNERIES DU MIDI : « Nous avons posé la question. Il n’y a pas de transfert de propriété quand on a à enfouir des déchets. » Responsabilité André SAVALL, président du SPPPI : « Je suis bien conscient que ce projet enlève une épine du pied à la mairie. Mais en résumé, nous sommes quand même dans une situation de site de déchets classe 1. Aussi, je n’ai pas bien compris si la pollution concernait le résidu ou le lixiviat. Si dans quelques années, on constate un problème. Qui sera responsable ? » M. PUNTIS, FERRONNERIES DU MIDI : « Compte tenu de l’usage futur du bâtiment et des différentes études, nous avons mis en œuvre des solutions qui doivent répondre aux différentes inquiétudes. Tous les espaces sensibles seront vides de pollution. Nous avons respecté tous les principes de précaution. Un suivi sera mené. J’ose dire que le risque zéro n’existe pas et que sur ce site, il n’est pas plus élevé qu’ailleurs. » Laurent MIDRIER, DRIRE : « Il y a plusieurs cas de figures possibles et pas de règle générale. Si cela se joue au tribunal, le propriétaire du terrain, l’aménageur et la DRIRE peuvent se retrouver ORDIMIP – SPPPI – 16/12/03 10/16 sur le même banc des accusés. Tous les services de contrôle, urbanistique de la mairie et techniques de la DRIRE, pourront être inquiétés. L’objectif étant d’éviter que cela ne se produise, il y a d’ores et déjà des règles primordiales à respecter, comme celles d’informer les éventuels acheteurs. Le tribunal vérifiera en premier lieu si celui qui a acheté l’a fait en toute connaissance de cause. La DRIRE, pour sa part, utilise tous les moyens à sa disposition (et notamment la tierce expertise) pour contrôler un certain nombre de points et ce, d’autant plus que les enjeux (école, jardin public, logements) sont importants. » M. MAUBOUSSIN, VERITAS : « Je peux vous faire part d’un dossier en cours. Dans un village de France, il y a un projet de future école sur un site pollué par des mâchefers. C’est une bataille sans nom entre les bureaux d’études pour savoir si l’on va recouvrir de 30 cm de terres végétales, de nylon. Cela dure depuis deux ans, et l’école ne sort pas de terre. On est en train de tailler dans la moquette. » Mme LAIGNEAU, Mairie de Toulouse : « Vous êtes aussi en train de diaboliser les mâchefers et donc de décrédibiliser toute une filière de valorisation à base de mâchefers. Il ne faut pas faire de confusion entre les différents types de mâchefers. » Les associations font remarquer à cet égard qu’elles contestent cette filière. ORDIMIP – SPPPI – 16/12/03 11/16 Deuxième partie : Traitement du site de Grande Paroisse Toulouse Cette partie est consacrée à la présentation par Grande Paroisse de l’avancement de l’étude des risques en vue d’une dépollution du site anciennement occupé par AZF. Le diagnostic approfondi Dans le cadre de la réhabilitation de son site de Toulouse, Grande Paroisse a missionné le bureau d’études ARCADIS GR (ex GESTER) pour la réalisation d’un diagnostic approfondi, l’évaluation détaillée des risques et la définition des moyens de réhabilitation, ainsi que la société qualifiée en environnement AQUILA CONSEIL qui intervient en tant qu’assistant au maître d’ouvrage chargé du contrôle qualité. La société AQUILA CONSEIL doit assurer l’analyse et l’évaluation de la stratégie d’investigations, la mise en place et le suivi des investigations sur le terrain du contrôle de la modélisation et des interprétations hydrogéologiques. Le site a été divisé en trois secteurs, correspondant aux différentes activités exercées sur le site (usine proprement dite, secteur de l’ancienne SEPSO, secteur du terril au sud de l’usine). Comme tout diagnostic approfondi, celui du site AZF sert de base à l’évaluation détaillée des risques qui doit quantifier et caractériser les impacts potentiels pour la santé humaine, les ressources en eau, les écosystèmes et les biens matériels. L’objectif est de collecter les informations techniques nécessaires pour proposer des solutions de réhabilitation. Les risques seront donc évalués en fonction des usages envisagés dans le cadre des nouvelles affectations du site. Méthode et stratégie d’investigation La méthodologie adoptée suit le schéma classique : sources (produits de diverses natures) – vecteurs et milieux de transfert et d’exposition (eau, air, sols) – cibles (homme, ressource en eau, écosystème, biens matériels). Les moyens retenus pour réaliser le diagnostic sont la réalisation de tranchées à la pelle ou de sondages à la tarière, pour caractériser les différentes zones du site d’un point de vue géologique et organoleptique, des prélèvements d’échantillons des sols pour mesurer la concentration en polluants dans les sols, la pose de nouveaux piézomètres pour vérifier le cadre hydrogéologique et des prélèvements d’échantillons d’eaux souterraines et superficielles pour vérifier l’impact du site sur la qualité des eaux. L’étude de caractérisation des sols a concerné les secteurs de l’usine, de l’ouest et le terril. Il s’agissait de caractériser les sources potentielles de pollution, d’appréhender la migration des produits vers la nappe aquifère et d’acquérir les informations géologiques nécessaires à la compréhension du site. L’implantation des différents sondages s’appuie sur la synthèse des données historiques et répond à deux logiques : investiguer des zones d’activités anciennes ou plus récentes mais aussi des secteurs sur lesquels aucune information n’avait été retrouvée et donc de vérifier des zones a priori vierges de toute activité industrielle. Au total, 507 sondages (436 à la pelle et 71 à la tarière) et 7820 analyses ont été réalisés à ce jour sur les sols. Chaque sondage a été de surcroît référencé au GPS pour pouvoir le retrouver ensuite. ORDIMIP – SPPPI – 16/12/03 12/16 L’étude sur les eaux souterraines doit permettre de comprendre le phénomène d’écoulement des eaux souterraines et les relations entre les eaux souterraines et les eaux superficielles afin de connaître précisément l’impact du site sur les eaux souterraines et superficielles. Ces investigations sont recoupées avec l’approche historique et permettent éventuellement de localiser une source non sondée. Le dispositif existant d’observation a été complété par de nouveaux piézomètres et limnimètres sur les réseaux superficiels. Ainsi, le site de Grande Paroisse dispose de 66 piézomètres (usine et terril), 34 piézomètres extérieurs au site, et 15 limnimètres sur la Saudrune, la Garonne et les ballastières. Ce réseau a permis d’acquérir des données sur les concentrations en polluants à différents points de la nappe. Trois campagnes de prélèvements ont été réalisées : juillet, septembre et novembre 2003. Une campagne de prélèvement en période de hautes eaux est prévue. Compte tenu des problématiques différentes rencontrées sur le site et le terril, la stratégie d’analyses des eaux souterraines diffère pour ces deux secteurs. Pour ce qui est du terril, qui aurait reçu au cours du temps des matériaux de nature et de composition très différentes, la caractérisation du sol a été complétée par une recherche la plus exhaustive possible dans les eaux souterraines à proximité de ce secteur. En plus ont été réalisées des analyses de chlorures, ammonium, nitrates, nitrites, sulfates et formol, d’autres (métaux, hydrocarbures, hydrocarbures chlorés variés, hydrocarbures variés, hydrocarbures halogénés, phénols, benzènes chlorés, phénols chlorés, pesticides, huiles minérales, etc.). Au total, 814 analyses ont été effectuées sur les eaux. Les résultats du diagnostic Pour la zone de l’usine proprement dite : La pollution en produits azotés est localisée principalement dans les remblais mais avec un transfert dans les graves. Les impacts majeurs ont été localisés dans la zone du projet Garonne, le long de la Garonne en bordure est, en moitié est de la zone nord et en zone sud. Cette répartition se révèle cohérente avec l’historique des activités. La pollution en métaux est à relier aux activités et aux remblaiements. Elle apparaît en « pépites » sur toute la zone dans les remblais. Des « pépites » plus ponctuelles ont été trouvées dans les limons, les sables et les graves. Le transfert vers les terrains sous-jacents aux remblais est très faible. La pollution en HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) est reliée à la présence d’hydrocarbures ou à celle de résidus d’incinération. Elle est ponctuelle, affecte très majoritairement les remblais avec une migration par endroits dans les limons et sables. La pollution en hydrocarbures est également très ponctuelle en forme de « pépites » et est relative aux activités passées. Elle affecte principalement les remblais et a migré ponctuellement jusque dans les graves. La pollution en formol est localisée aux endroits des ateliers de stockage et d’utilisation du formol, de fabrication et de stockage de l’urée ainsi que dans la zone sud. Elle affecte principalement les remblais et a migré ponctuellement jusque dans les graves. Pour la zone correspondant à l’ancienne SEPSO La présence ponctuelle de produits azotés est relative au remblaiement par des matériaux souillés ou aux retombées de l’explosion dans la mesure où il n’y avait pas d’activité sur la zone en relation avec les produits. ORDIMIP – SPPPI – 16/12/03 13/16 La pollution en métaux, localisée principalement dans les remblais et ayant migré ponctuellement jusque dans les graves, est liée aux chambres à plomb et aux stockages vrac. Pour la zone correspondant au terril (sud) Les résultats révèlent un massif de déchets contaminés essentiellement par les métaux et produits azotés avec une présence plus localisée de HAP, hydrocarbures et formol. La pollution en produits azotés a migré jusqu’au terrain naturel, voire jusqu’à la molasse. La pollution en métaux n’a pas ou peu migré vers le terrain naturel. Pour les autres composés, une faible migration vers le terrain naturel est possible. Pour les eaux souterraines La présence en produits azotés a été décelée, en cohérence avec la répartition de ces produits dans les sols, mais peu ou pas de métaux. Scénarios d’usages futurs du site Le scénario n° 1 envisage une zone d’activité industrielle sur l’ensemble de l’emprise du secteur de l’usine et de celui de l’ancienne SEPSO et une zone non accessible au public (celle correspondant au terril). Le scénario n° 2 reprend le schéma d’aménagement de la ville : une zone d’activité industrielle sur la bande constructible à l’ouest de l’usine et de l’ancienne SEPSO, une zone non accessible au public à la fois à l’est de l’usine et au sud (celle correspondant au terril). Planning de l’étude détaillé des risques Elle doit s’achever en janvier 2004. Une tierce expertise sur les impacts sanitaires a été demandée par la DRIRE, ce qui porte à fin avril le rapport final du diagnostic et de l’étude détaillée des risques. Le dossier fera naturellement l’objet d’un examen critique par la DRIRE et conformément à la circulaire du 10 décembre 1999, l’avis de la DDASS, de la MISE et de la DIREN sera sollicité respectivement sur les aspects évaluation des risques pour la santé humaine, pour la ressource en eau et pour les écosystèmes. Très prochainement, le site des ballastières devrait être rétrocédé à la Direction générale des Armées. La mise en sécurité du terril a été finalisée en décembre dernier. Les études relatives à la santé humaine, aux ressources en eau, aux écosystèmes, aux biens matériels sont en cours. Des investigations complémentaires devraient également être menées dans les zones actuellement interdites d’accès pour les besoins de l’enquête judiciaire. DEBAT Serge ARMAIGNAC, UD FO : « Pour quelles raisons certains zones sont inaccessibles ? » Jean MURET-LABARTHE, direction GRANDE PAROISSE : « Elles sont inaccessibles soit pour des raisons judiciaires soit pour des contraintes techniques physiques. Il y a 125 sondages qu’il faudrait faire manuellement. » Bernard BONNEFOY, ARPE : « J’aurais aimé avoir l’avis d’AQUILA CONSEIL sur les forages. » Laurent Vallet, AQUILA CONSEIL : « La logique, qui sous-tend ce projet d’ampleur, est une logique d’objectifs. Il y a une quantité énorme d’informations qui ont été collectées voire trop par rapport à l’objectif de l’étude détaillée des risques, qui est d’identifier des risques en fonction ORDIMIP – SPPPI – 16/12/03 14/16 des zones d’exposition. Grande Paroisse a choisi de mener stratégiquement un double objectif, plus contraignant en termes d’investigation, en cherchant à quantifier les sources de pollution pour aboutir à une répartition spatiale des pollutions. Nous obtenons donc une grande quantité d’informations, dont il faut tirer quelque chose de pertinent. La stratégie d’investigation a suivi deux logiques : s’appuyer sur des données historiques pour identifier les points pollués mais aussi investiguer des zones sur lesquelles aucune information n’avait été retrouvée. Nous avons mis un point d’honneur à vérifier tout ce qui était traçabilité des informations et des mesures. Nous avons également insisté sur la maîtrise des flux d’informations. Quand on fait une investigation sur un site, il faut définir un plan. La procédure de localisation par GPS a permis de valider que les informations ont bien été collectées et positionnées sur un plan. Nous attestons de la qualité des informations brutes recueillies dans le cadre du diagnostic approfondi. Il nous reste désormais à faire des documents de synthèse accessibles et compris par tout un chacun. » Bernard BONNEFOY, ARPE : « Pourquoi, sur les histogrammes, y a-t-il un décalage entre le nombre d’analyses ? » Laurent Vallet, AQUILA CONSEIL : « Le décalage découle des deux logiques d’investigations. Pour les zones identifiées, nous avons procédé avec une logique de jugement, c’est à dire, qu’en fonction des ateliers, nous recherchions des substances particulières. Pour les zones d’ombre, l’analyse a été plus systématique. Pour nous, il est aussi important de prouver qu’il y a pollution qu’il n’y en a pas. » Rose FRAYSSINET, Les Amis de la Terre : « Lors de la dernière réunion, M. Muret Labarthe nous avait présenté une contraction de l’étude en faisant valoir que le taux d’arsenic était important et qu’il y avait un bruit de fond dans l’environnement du site. Peut-on avoir des chiffres ? » Laurent Vallet, AQUILA CONSEIL : « Les alluvions de la Garonne sont naturellement riches en arsenic. La valeur du fond géophysique correspond à la teneur moyenne naturelle des sols à un endroit donné sur une substance qui existe naturellement. L’arsenic en valeur de fond est de 30 ppm. » Jean MURET-LABARTHE, GRANDE PAROISSE ajoute que « le bruit de fond est de 30 ppm par rapport à la valeur nationale qui est de 3 ou 4. Le bruit de fond est élevé mais se situe dans la moyenne de la Garonne qui est bien au-delà de la valeur guide. » Bernard DESOUTTER, DRIRE : « La présentation qui nous est faite montre qu’il y a encore des zones d’ombre. » M. CHARLOT, GRANDE PAROISSE : « A chaque ombre, on décide de lever le doute ou pas, en faisant appel au bon sens et en partant du principe que les anciens n’avaient pas construit sur une bombe. » Jean MURET-LABARTHE, GRANDE PAROISSE ajoute que « l’analyse géophysique n’avait pas d’autre but que de compléter l’investigation par des informations géophysiques que ne délivrait pas l’analyse historique. Il s’agissait aussi de lever la suspicion sur d’éventuelles bombes enterrées. On a poussé le principe de précaution jusqu’à la paranoïa. Le corollaire à ces études complémentaires est la quantité d’informations qui rend l’interprétation quasiment plus possible. » Maxime ROLLAND, ORGECO : « Vous soulevez la présence ponctuelle de produits azotés. Qu’est ce que vous avez décelé comme matières qui n’étaient pas liées à l’exploitation antérieure ? » ORDIMIP – SPPPI – 16/12/03 15/16 M. CHARLOT, GRANDE PAROISSE : « Je n’ai pas précisément le détail mais de mémoire, il s’agit de l’ammonium, de nitrates et nitrites. Cette zone là est sous dalle. J’ignore ce qu’il y a eu comme remblais. » Jean MURET-LABARTHE, GRANDE PAROISSE ajoute que cette zone logeait la chambre à plomb quand elle était propriété d’AZF. Ensuite, les terrains ont été prêtés pour une activité de transformation de polyéthylène. L’activité a été suspendue, il y a trois ou quatre ans. « On trouve effectivement des traces de plomb et de produits azotés, mais dont une partie a été générée par l’explosion » André SAVALL, président du SPPPI : « Où en est la tierce expertise sur l’étude détaillée des risques relative à la santé ? » Jean MURET-LABARTHE, GRANDE PAROISSE rappelle que la tierce expertise est demandée par la DRIRE « qui cherche à avoir des éclaircissements ou éclairages sur l’étude qui leur a été remise ; » Alain BARAFORT, DRIRE, précise que « l’étude sur l’hydrogéologie est sérieuse mais qu’en termes de santé, la DRIRE a voulu se donner un avis supplémentaire. ». TNO a été choisi par l’entreprise pour mener cette tierce expertise. André SAVALL, évoque le sujet des sites attenants aux sites pollués, faisant allusion aux ballastières, au site de l’école ENSIACET qui fut occupé par une poudrerie et également à deux sites adjacents au projet de BOUYGUES IMMOBILIER. « Il serait judicieux qu’ils soient visés par les études risques même si ce n’est pas réglementairement obligatoire. » Jean MURET-LABARTHE, GRANDE PAROISSE, s’étonne de ce que « l’étude n’ait pas été menée quand l’école a été créée. » Mme LAIGNEAU Mairie de Toulouse précise que « le propriétaire du terrain nous a dit que ce n’était pas pollué. » Rose FRAYSSINET, Les Amis de la Terre : « Des prélèvements de poussières ont été effectués juste après l’explosion, faisant état d’une pollution importante. Quand j’entends M. MURETLABARTHE, je m’interroge. Qu’en est-il réellement des pollutions anciennes ? Aujourd’hui, le sol est nu, quelles sont les mesures de précaution prises ? » Jean MURET-LABARTHE, GRANDE PAROISSE : « Tous les terrains ont été débarrassés des produits. Cette opération est terminée depuis mars 2003. Les terrains sont certes à niveau mais il reste des dallages et les fixations au sol. Et dans les zones qui n’ont pas été construites, il y a beaucoup de végétation, les engrais ayant eu leurs effets. Je vous renvoie au schéma conceptuel qui vous a été présenté au cours de cette séance qui fait état des mesures qui seront prises en fonction des usages futurs du site. » Rose FRAYSSINET, Les Amis de la Terre : « J’ai demandé à plusieurs reprises un exposé sur l’inondabilité du site, ce site étant inondable. » Alain BARAFORT, DRIRE : « Cette présentation est prévue dans le cadre d’une prochaine réunion de la commission locale d’information et de concertation. Elle sera présentée par les auteurs de l’étude qui a été commandée par la mairie. » ORDIMIP – SPPPI – 16/12/03 16/16