Beethoven 2 - Orchestre Philharmonique Royal de Liège
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Beethoven 2 - Orchestre Philharmonique Royal de Liège
1 € Jeudi 27 octobre 2016 | 20h Liège, Salle Philharmonique Vendredi 28 octobre 2016 | 20h Eupen, Jünglingshaus (dans le cadre de l’Ostbelgienfestival) Beethoven 2 ● LES SOIRÉES DE L’ORCHESTRE - GRANDS CLASSIQUES ABSIL, Petite suite pour orchestre de chambre op. 20 (1936) > env. 10’ 1. Marche (Allegro) 2. Conte (Andante moderato) 3. Carrousel (Allegro vivo – Presto) 1. Allegro (cadence : Ryan Anthony) 2. Andante cantabile 3. Finale (Allegro) Juan Antonio Martínez Escribano, trompette PAUSE BEETHOVEN, Symphonie n° 2 en ré majeur op. 36 (1802) > env. 35’ 1. Adagio molto – Allegro con brio 2.Larghetto 3. Scherzo (Allegro) 4. Finale (Allegro molto) Amanda Favier, concertmeister Orchestre Philharmonique Royal de Liège Karel Deseure, direction G râce aux nouvelles possibilités techniques qu’elle offre, la trompette à clés d’Anton Weidinger, soliste à la cour de Vienne, inspire à Haydn en 1796 un concerto volubile, d’une virtuosité inédite à l’époque. Créée à Vienne à peine dix ans plus tard, en même temps que le Troisième Concerto pour piano, la Deuxième Symphonie de Beethoven (1804) s’inscrit encore dans la lignée de Haydn et Mozart. Même si les grondements du romantisme ne sont plus très loin… JEUDI 27 OCTOBRE 2016 BEETHOVEN 2 [PROGRAMME 06] HAYDN, Concerto pour trompette et orchestre en mi bémol majeur Hob. VIIe:1 (1796) > env. 15’ Absil Petite suite (1936) BELGE. Né en 1893 à Bon-Secours, près de Péruwelz (Hainaut), et mort à Uccle en 1974, Jean Absil est l’un des principaux compositeurs belges du XXe siècle. Formé à l’Académie Saint-Grégoire de Tournai puis au Conservatoire de Bruxelles (piano, orgue, harmonie, contrepoint et fugue), Absil renonce à une carrière d’organiste pour se tourner vers la composition, discipline qu’il étudie durant deux années avec le professeur de composition le plus célèbre de son temps en Belgique, Paul Gilson. Sa cantate La Guerre (1922) — Second Prix de Rome — lui vaut d’être nommé directeur de l’École de Musique d’Etterbeek. Après le décès de sa première épouse, Absil se remarie, en 1932, avec Germaine de Sainte Mareville, Française très cultivée qui l’aide à développer sa carrière. Au contact de compositeurs comme Roussel, Milhaud, Honegger, Florent Schmitt, il a l’idée de s’associer à des compositeurs belges pour fonder une société de concerts de musique contemporaine appelée « La Sirène ». En 1938, son Concerto pour piano n° 1 est choisi comme œuvre imposée en finale du Concours Eugène Ysaÿe (ancêtre du Concours Reine Élisabeth). L’année suivante, Absil est nommé professeur de fugue au Conservatoire de Bruxelles, et de contrepoint et fugue à la Chapelle musicale Reine Élisabeth. De passage à Bruxelles, Bélà Bartók apprécie à ce point Absil qu’il se propose de fonder avec lui une école aux États-Unis, invitation qu’Absil déclinera pour des raisons familiales. Premier directeur de la SABAM (société belge des droits d’auteurs), de 1945 à 1948, il s’intéresse de près aux folklores roumain et bulgare. Riche de 162 numéros d’opus, son œuvre comprend notamment cinq symphonies, trois ballets, des poèmes symphoniques et de nombreuses œuvres concertantes pour piano, violon, guitare, alto, cor et saxophone. 2 Haydn Concerto pour trompette (1796) BACH. Très influencé dès l’enfance par la musique de Bach, Absil s’est forgé un langage moderne où domine une grande indépendance des voix conduisant à un style harmonique mêlant polytonalité et atonalité. Composée en 1936, la Petite suite pour orchestre de chambre op. 20 fait penser au style « néo-classique » d’un Stravinsky. D’une écriture vive et déliée, elle plonge l’auditeur dans le monde de l’enfance avec ses danses de trépignement, ses formules insistantes, son usage des percussions (caisse claire, xylophone), sa plongée dans l’univers des contes et légendes… En tête de la partition, Absil a placé les indications suivantes : « L’œuvre est évocatrice mais non descriptive. Les jeux des tout petits l’ont inspirée, lui ont imprégné un caractère tout particulier. Elle débute par une Marche [Allegro] aux rythmes brefs, aux thèmes pétillants où s’entremêlent des bribes de chansons enfantines. Le Conte [Andante moderato] nous introduit dans quelque forêt bleue où se déroule sans doute une histoire charmante et fantasque. Le Carrousel [Allegro vivo – Presto] tourne autour de chansons enfantines, tourne de plus en plus vite jusqu’à l’accord final. L’orchestration comporte : flûte, hautbois, clarinette, basson, 2 cors, timbales, percussion et cordes. » Enregistrée en son temps par l’Orchestre de Chambre de l’INR (Institut National de Radiodiffusion), dirigé par Edgard Doneux, la Petite suite a été transcrite pour harmonie et fanfare. WEIDINGER. C’est probablement en 1793 que le trompettiste de la cour de Vienne Anton Weidinger (1767-1852) invente une « trompette à clés » pour élargir les possibilités de la « trompette naturelle » (sans clés ni pistons). À l’époque baroque, la trompette naturelle brillait dans le registre aigu, seul registre dans lequel elle pouvait techniquement jouer de véritables mélodies. Les registres grave et médian comportaient de grandes lacunes puisque de nombreuses notes manquantes rendaient impossible l’exécution d’une simple gamme chromatique (passant par tous les demi-tons). Série de sons harmoniques accessibles sur une trompette naturelle. À L’ÉPOQUE CLASSIQUE, glissant vers le registre médian, la trompette est cantonnée à un rôle de soutien harmonique et rythmique, et perd ses qualités de soliste. C’est pour remédier à cette situation que Weidinger imagine d’accéder aux notes manquantes en perçant des trous permettant de hausser les notes d’un demi-ton, selon qu’ils sont ou non obturés par des clés. COMMANDE. Soucieux de présenter dignement son invention, Weidinger commande à Joseph Haydn (1732-1809) un Concerto pour trompette dont le manuscrit autographe est daté de 1796. Le 6 février 1797, Haydn est témoin au mariage de Weidinger, et peut-être lui offre-t-il son concerto à cette occasion. Est-il trop virtuose ou la trompette à clés de Weidinger a-t-elle besoin d’être encore perfectionnée ? Toujours est-il que la partition de Haydn devra attendre encore trois ans avant d’être jouée pour la première fois, le 28 mars 1800. Entretemps, Weidinger aura présenté, les 22 et 23 décembre 1798, la partie soliste d’une Symphonie concertante de Kozeluch, nettement moins difficile. CRÉATION. Dans un article du Wiener Zeitung, daté du 22 mars 1800, Weidinger annonce son concert du 28 en ces termes : « Le soussigné a l’intention en cette circonstance de présenter pour la première fois au monde, pour qu’il puisse en juger, une trompette organisée de son invention, et qu’il a portée — après sept années de travaux difficiles et dispendieux — à ce qu’il estime être un point de perfection : elle contient plusieurs clés, et sera mise à l’épreuve dans un concerto écrit spécialement pour cet instrument par M. Joseph Haydn, Docteur en Musique, puis dans un air de M. Franz Xav. Süssmayer, maître de chapelle au Théâtre de la Cour Impériale et Royale ». PUISSANT HAUTBOIS. Le 1er janvier 1804, après avoir apporté d’ultimes perfectionnements à sa trompette, Weidinger se produit dans le Concerto pour trompette de Hummel. Trois ans plus tard, le Historisches Taschenbuch (Vienne, 1806) résume l’action de Weidinger en ces termes : « Le trompettiste de la cour Weidinger a inventé une trompette à clés sur laquelle peuvent être produits avec la plus grande pureté et la plus grande précision, sur une étendue de deux octaves, tous les demi-tons. Progrès considérable en vérité, mais il semble que du fait même de ces clés, le son de la trompette ait perdu de la force qui lui est propre pour évoquer plutôt celui d’un puissant hautbois ». De fait, la « trompette à clés » devait finalement être supplantée dès les années 3 pette naturelle ». Ce n’est qu’à la 36e mesure que le soliste fait réellement son entrée sur un thème chantant sur tous les degrés de la gamme, dans le registre médian, chose totalement nouvelle pour l’époque. Il est même suivi d’un ultime motif chromatique (passant par les demi-tons), qui ouvre définitivement une voie nouvelle à la trompette. 1820 par l’ancêtre de la trompette moderne, la « trompette à pistons », inventée en 1813 par les Allemands Heinrich Stölzel (1777-1844) et Friedrich Blühmel (1777-1845). HAYDN. Dernière œuvre purement orchestrale de Haydn, composée un an après sa dernière symphonie, le Concerto pour trompette — aujourd’hui le plus populaire de tous ses concertos —, fut totalement oublié pendant 129 ans ! Recueilli à la mort de Weidinger en 1852 par le trompettiste viennois Adalbert Maschek, le manuscrit autographe fut confié en 1877 à la Société des Amis de la Musique, à Vienne, où il se trouve toujours aujourd’hui. Redécouverte au début du XXe siècle, l’œuvre sera éditée à Bruxelles en 1929 (version pour piano et trompette), à Berlin en 1931 (version pour trompette et orchestre), enregistrée en 1940 (par Harry Mortimer) et en 1951 (par Helmut Wobisch), avant de connaître une vogue considérable au disque. SURPRISE. Le Concerto requiert un orchestre comportant 1 ou 2 flûtes, 2 hautbois, 2 bassons, 2 cors, 2 trompettes, timbales et cordes. Reposant sur la forme-sonate traditionnelle (opposant deux thèmes), l’Allegro initial est conçu pour ménager un effet de surprise auprès des premiers auditeurs. Deux interventions du soliste — un bref motif de fanfare — font d’abord penser que la « trompette à clés » n’offre aucun avantage par rapport à la « trom4 Au total, la partie soliste couvre dans ce premier mouvement plus de deux octaves complètes (de si bémol à ré bémol), avec un accès théorique à tous les degrés intermédiaires. Signalons au passage que la cadence entendue ce soir est celle de Ryan Anthony, trompette solo de l’Orchestre Symphonique de Dallas depuis 2006 et membre du Canadian Brass de 2000 à 2003. L’Andante cantabile, une paisible sicilienne à 6/8, est écrit en la bémol majeur, une tonalité impraticable jusque-là à la trompette. Lyrique et chromatique à souhait, l’écriture galante de ce mouvement flirte avec le romantisme naissant, passant même par do bémol majeur. Le début du thème principal fait penser au Gott erhalte que Haydn composera l’année suivante, hymne dynastique et impérial de la monarchie autrichienne de 1797 à 1918. Quant au Finale (Allegro), combinant la formesonate et la forme rondeau (couplets-refrain), il fait « alterner les épisodes tendus et chargés de mystère et les explosions les plus spectaculaires » (Vignal). Renouant avec les fanfares de l’époque baroque, son thème principal s’enrichit de traits véloces permettant au soliste de faire la démonstration de sa virtuosité. ÉRIC MAIRLOT Rencontre avec Juan Antonio Martínez Escribano Soliste du Concerto de Haydn, le jeune trompettiste espagnol (30 ans) dit tout sur cette œuvre et sur son parcours… Quel a été votre parcours avant d’arriver à Liège ? J’ai commencé mes études musicales à l’Académie de La Roda (Albacete). Je suis entré ensuite au Conservatoire de Cordoue. Avant d’intégrer l’OPRL en janvier 2014, à 27 ans, j’ai travaillé trois ans à l’Orchestre de Cordoue. J’ai eu l’occasion de jouer également au sein de l’Orchestre National d’Espagne qui est considéré comme le meilleur du pays. Quels sont pour vous les atouts de Liège ? Il y a dans cette cité une ambiance très jeune. La mentalité des gens est très ouverte et très latine, on peut facilement parler avec tout le monde, le fait que tout peut se faire à pied me plaît beaucoup. C’est aussi une ville calme en comparaison des métropoles espagnoles. Enfin, Liège offre l’avantage d’être bien reliée aux autres métropoles européennes comme Paris, Londres, Cologne et Amsterdam. Qu’est-ce qui vous donne envie d’y rester ? J’ai trouvé ici un endroit qui me plaît. Je me sens bien intégré dans l’Orchestre, l’ambiance est bonne et je m’entends bien avec mes collègues. C’est une chance d’avoir un poste comme celui-ci, d’autant qu’en ce moment, il y a peu d’offres professionnelles pour les musiciens en Espagne. En quoi le Concerto pour trompette de Haydn constitue-t-il un tournant dans l’histoire de la musique ? Avant le Concerto de Haydn, tous les concertos de l’époque baroque, notamment ceux de Vivaldi, Torelli et Telemann, s’adressaient à la trompette naturelle, un instrument sans pistons qui n’émettait que des notes harmoniques. Écrite en 1796 et créée en 1800, la partition de Haydn est destinée à un instrument d’un genre nouveau : la trompette à clés. Elle permet pour la première fois d’explorer toutes les notes de la gamme sur une trompette, ce qui constitue une rupture importante avec le passé. Conscient de cette nouveauté, Haydn n’hésite pas à piéger son public pour la mettre en valeur. Lorsque la trompette entame le début du premier mouvement, le compositeur fait entendre des notes harmoniques dans la plus pure tradition de la trompette baroque. Ces premiers instants passés, il introduit tout à coup des notes chromatiques. Un effet de surprise qui dut faire forte impression auprès des auditeurs ! Le public de l’époque découvre aussi de nouvelles couleurs instrumentales... Effectivement, la trompette à clés a une double particularité sonore : d’un côté, elle rappelle par moments la clarinette dans les phrases mélodiques, de l’autre, elle évoque la trompette baroque dans les parties de fanfare. Ce modèle n’a été utilisé qu’une vingtaine d’années car l’instrument est rapidement supplanté par l’arrivée de la trompette à pistons, la trompette moderne comme nous la connaissons aujourd’hui. À l’occasion de mes concerts avec l’OPRL, je jouerai l’œuvre sur une trompette à pistons en mi bémol. Est-ce une composition ardue pour le soliste ? Ce n’est sûrement pas le concerto le plus difficile pour la trompette, techniquement parlant. Mais il requiert de nombreuses qualités : une bonne articulation, de la justesse, un large ambitus du grave à l’aigu, un sens de l’interpré5 tation et surtout de la musicalité, une qualité qui fait souvent défaut chez les trompettistes... Tous ces aspects expliquent dès lors que ce concerto est demandé à tous les examens de conservatoire ou lors des concours de recrutement dans un orchestre. Quels sont les grands interprètes de ce concerto ? Pour moi le plus grand reste Maurice André, un musicien grâce à qui, d’ailleurs, la trompette a acquis aujourd’hui le statut d’instrument soliste. Il a enregistré de nombreuses fois le Concerto de Haydn. À chaque fois, il en a donné une lecture nouvelle tout en respectant scrupuleusement le style. Parmi les autres grands interprètes de l’œuvre, je citerai Wynton Marsalis et Håkan Hardenberger. Comment caractériseriez-vous le pupitre de trompettes de l’OPRL ? J’ai connu de mauvaises ambiances de travail dans d’autres orchestres. Je peux donc dire qu’à l’OPRL, tout se passe très bien. C’est notamment lié au fait qu’il y a une vie collective entre nous après le travail. Cette vie sociale en dehors du boulot compte car elle a des retombées sur le plan professionnel. Il règne une confiance mutuelle qui permet de nous dire ce qui va bien ou pas lorsque c’est nécessaire. Je bénéficie aussi de l’expérience de collègues qui sont là depuis 20 ans et qui m’ont aidé à m’améliorer comme interprète. Car il s’agit de mon premier poste en tant que trompettiste solo. Comment voyez-vous votre contribution au sein du pupitre ? Je pense avoir fait évoluer certaines traditions du passé. Le pupitre jouait avec un son un peu fort et direct. Aujourd’hui, son jeu est plus nuancé. De mon côté, j’ai appris grâce à mes collègues à jouer avec un son plus direct ce qui me manquait parfois. Globalement, tous ces apports contribuent à l’équilibre général du pupitre. Pratiquez-vous de la musique en dehors de l’OPRL ? Oui ! Je suis aussi trompettiste au sein de l’Ensemble de Cuivres de Belgique. Nous donnons beaucoup de concerts en Wallonie et en France. Nous avons effectué une tournée au Japon en 2015. En août 2017, nous partirons en Chine. Comment occupez-vous vos temps libres ? J’aime avant tout être avec ma famille et mes amis. C’est la chose la plus importante à mes yeux. À côté de cela, j’apprécie le football ; je suis supporter du FC Barcelone. Je pratique le tennis et le padel1. Sinon, j’aime aller au cinéma et j’adore voyager, c’est une de mes passions. J’aime des villes comme Rome et Amsterdam. Un jour, je souhaiterais visiter l’Australie. PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANE DADO 1 Padel. Sport de raquette dérivé du tennis, se jouant sur un court plus petit, encadré de murs et de grillages. Beethoven Symphonie n° 2 (1802) ESQUISSES. Le 2 avril 1800, Ludwig van Beethoven (1770-1827) donne pour la première fois à Vienne, au Burgtheater administré par le baron mélomane Peter von Braun, un concert à son propre bénéfice. Comme nouveauté, il présente sa Symphonie n° 1. Il veut renouveler l’expérience un an, puis deux ans plus tard. En raison notamment des difficultés soulevées par le baron Braun, il essuie chaque fois un échec, ce dont témoigne la genèse de la Symphonie n° 2. Les premières esquisses de cette œuvre se trouvent dans un carnet utilisé de l’automne 1800 à mars 1801. Beethoven abandonne alors sa symphonie au profit du ballet Les Créatures de Prométhée. Un autre concert prévu pour avril 1802 est lui aussi annulé, et on trouve des esquisses du finale de la Deuxième dans un carnet utilisé par Beethoven à partir de décembre 1801. CONCERT FLEUVE. En février 1803, souhaitant le voir composer pour lui un opéra, Emanuel Schikaneder (le librettiste de La Flûte enchantée) engage Beethoven comme compositeur en résidence au Theater an der Wien, dont il a la direction : d’où, pour ce dernier, la possibilité longtemps attendue de donner un deuxième concert. Il a lieu au Theater an der Wien le 5 avril 1803 et lui rapporte 1.800 florins, somme qui lui permet de vivre deux ans sans soucis financiers. Il dirige le 5 avril 1803 un concert fleuve avec la Symphonie n° 1, qu’on n’avait pas entendue depuis trois ans, et en premières auditions la Deuxième, le Concerto n° 3 pour piano et l’oratorio Le Christ au Mont des Oliviers. SANTÉ ET VITALITÉ. Achevée par un compositeur de 32 ans qui vient d’écrire son Testament de Heiligenstadt (dans lequel il se lamente sur sa surdité), la Symphonie n° 2 (publiée par Breitkopf & Härtel en 1804) est celle (des neuf) qui déborde le plus de santé et de vitalité. L’orchestre est le même que dans la Première, mais il sonne différemment. Beethoven a conquis son espace sonore, qu’il 6 ne lui restera plus, ultérieurement, qu’à explorer et à organiser plus à fond. De même, par rapport à la symphonie précédente, la forme est plus originale, plus organique, plus déterminée par la pensée. L’évolution est aussi spectaculaire de la Première à la Deuxième que de celle-ci à la Troisième « Héroïque », terminée en 1804. DRAGON INDOMPTABLE. Contrairement à la Première Symphonie, l’œuvre affirme dès la première mesure de son introduction lente (Adagio molto) sa tonalité de ré majeur. Cette introduction est plus longue et plus dramatique. Elle glisse d’un coup dans l’Allegro con brio, le plus rapide des premiers mouvements de Beethoven symphoniste. Il se termine par une brillante coda. Suit un Larghetto en la majeur où, phénomène rare chez Beethoven, se succèdent des mélodies plus séduisantes les unes que les autres, dans une atmosphère parfois curieusement schubertienne. Le troisième mouvement est marqué Scherzo. Cet Allegro est bref, mais très modulant et contrasté. Le trio central, où les bois jouent un rôle important, préfigure celui de la Neuvième, mais reste dans le domaine de la comédie pure. Le Finale (Allegro molto) est un rondo-sonate. L’originalité impulsive de son thème principal fut bien perçue par ce commentateur de 1804 qui y vit « un dragon transpercé qui se débat indomptable et ne veut pas mourir, et même perdant son sang, rageant, frappe en vain autour de soi, de sa queue agitée ». Un épisode mystérieux dans une tonalité éloignée précède l’imposante coda. MARC VIGNAL 7 Karel Deseure direction DIPLÔMÉ en flûte traversière du Conservatoire d’Anvers et en direction d’orchestre du Conservatoire de La Haye, le jeune chef belge Karel Deseure a remporté, en 2012, le Deuxième Prix et le Prix du Public du Concours International de Direction d’orchestre de Paris. Lauréat de la Fondation Anton Kersjes, il poursuit sa formation auprès de Bernard Haitink durant le Festival de Lucerne (2014), de Peter Eötvös à l’IRCAM (Paris) avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France, et avec Christopher Seaman et l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich. Il a été invité par l’Orchestre de la Résidence de La Haye, la Philharmonie ZuidNederland, deFilharmonie (Anvers), le Brussels Philharmonic, l’Orchestre Philharmonique d’Arnhem, l’Orchestre Symphonique de Lucerne, l’Orchestre Symphonique des Flandres… De 2013 à 2015, il a également été associé comme chef d’orchestre assistant à l’Orchestre Philharmonique de la Radio néerlandaise, où il a travaillé avec des chefs d’orchestre tels que Charles Dutoit, Vasily Petrenko, James Gaffigan, Jukka-Pekka Saraste et Markus Stenz. Il a remplacé Valery Gergiev pendant les répétitions de l’Orchestre Philharmonique de Rotterdam. En mai 2016, il a fait ses débuts à l’Opera Zuid (Limbourg hollandais) avec La Bohème de Puccini. Dernier concert avec l’OPRL : 29 juin 2016, à Braine-leComte (Brahms, Beethoven). 8 Orchestre Philharmonique Royal de Liège Juan Antonio Martínez Escribano trompette NÉ À LA RODA (Albacete, Espagne), Juan Antonio Martínez Escribano fait ses études musicales au Conservatoire Professionnel de Musique « Tomás de Torrejón y Velasco » d’Albacete, où il obtient le Degré Professionnel de trompette, dans la classe de Luis Sánchez. En 2011, il remporte le Prix Supérieur de Musique avec la mention « Honor » au Conservatoire Supérieur de Musique « Rafael Orozco » de Cordoue, dans la classe de Jesús Rodriguez. Il se perfectionne ensuite avec Arturo Garcia, Luis Gonzalez, Éric Aubier, William Forman, Max Sommerhalder, Omar Tomasoni et Pacho Flores. Il a travaillé dans des orchestres comme l’Orchestre National d’Espagne, l’Orchestre de la Radio-télévision espagnole, l’Orchestre de Cordoue, l’Orchestre de Pampelune, l’Orchestre de Madrid et le Brussels Philharmonic… Il est trompette 1er soliste de l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège depuis 2014 et membre de l’Ensemble de Cuivres de Belgique. CRÉÉ EN 1960, l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège (OPRL) est la seule formation symphonique professionnelle de la Belgique francophone. Soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles (avec le concours de la Loterie Nationale), la Ville de Liège, la Province de Liège, l’OPRL se produit à Liège, dans le cadre prestigieux de la Salle Philharmonique (inaugurée en 1887), dans tout le pays (à Anvers, Bruxelles, Charleroi, Hasselt, Namur, Saint-Hubert, Saint-Vith, Verviers, Virton...) et dans les grandes salles d’Europe (Amsterdam, Paris, Vienne, Espagne, Suisse, France…). SOUS L’IMPULSION de son fondateur Fernand Quinet et de Directeurs musicaux comme Manuel Rosenthal, Paul Strauss, Pierre Bartholomée, Louis Langrée ou Pascal Rophé, l’OPRL s’est forgé une identité sonore au carrefour des traditions germanique et française. À une volonté marquée de soutien à la création, de promotion du patrimoine franco-belge, d’exploration de nouveaux répertoires s’ajoute une politique discographique forte de plus de 80 enregistrements, récompensés par de nombreux prix et des distinctions internationales. CHRISTIAN ARMING, Directeur musical depuis septembre 2011, pousse les feux de l’excellence et élargit les horizons de l’OPRL à tout le répertoire classique et romantique en donnant à l’Orchestre une nouvelle perspective dans le paysage européen. Depuis plus de 15 ans, l’OPRL a pris le parti d’offrir le meilleur de la musique au plus grand nombre, avec des formules originales comme les Music Factory, les Samedis en famille ou les Concerts du chef. L’AMBITION de l’Orchestre est de porter la musique toujours plus près des nouveaux publics à fidéliser et toujours plus loin en sa qualité d’ambassadeur culturel de la Belgique. L’OPRL est également soucieux de son rôle citoyen tout au long de l’année, en allant vers des populations plus éloignées de la culture classique. Ses saisons permettent d’inscrire des collaborations importantes et régulières avec les autres formations orchestrales de Belgique ou d’Europe, les conservatoires de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Chapelle Reine Élisabeth de Belgique, les Jeunesses Musicales et tous les acteurs culturels majeurs du quotidien. TOURNÉES AVEC CHRISTIAN ARMING. Les 14 et 15/09/2016, l’OPRL était l’invité du Festival de Besançon, où il a donné deux concerts avec Tedi Papavrami (à Besançon et Belfort, œuvres de Mahler, Dvořák, Sibelius, Prokofiev et Hersant). Du 29/11 au 3/12/2016, il part en tournée en Allemagne avec Emmanuel Ceysson (concerts à Essen, Stuttgart, Mannheim et Wiesbaden ; œuvres de Mendelssohn, Tchaïkovski, Humperdinck et Glière). www.oprl.be • www.twitter.com/orchestreliege www.facebook.com/orchestreliege 9 À écouter HAYDN, CONCERTO POUR TROMPETTE • Wynton Marsalis, Orchestre de Chambre Anglais, dir. Raymond Leppard (SONY) • Guy Touvron, Orchestre de Chambre de Prague (SONY) • Thierry Caens, Orchestre de Chambre National de Toulouse, dir. Alain Moglia (VERANY) • Mark Bennett, The English Concert, dir. Trevor Pinnock (ARCHIV) BEETHOVEN, SYMPHONIE N° 2 • Orchestre Philharmonique de Berlin, dir. Herbert von Karajan (DGG) • Orchestre Philharmonique de Vienne, dir. Christian Thieleman (SONY) • Orchestre Révolutionnaire et Romantique, dir. John Eliot Gardiner (ARCHIV) • London Classical Players, dir. Roger Norrington (VIRGIN) EN VENTE CE SOIR Trois CD auxquels Juan Antonio Martínez Escribano a prêté son concours au sein de l’Ensemble de Cuivres de Belgique et en soliste avec la Camerata Capricho Español (Concertos de Vivaldi). Salle Philharmonique Prochains concerts Mercredi 2 novembre 2016 | 12h30 Caprice ibérique ● MUSIQUE À MIDI SAINT-SAËNS, Une nuit à Lisbonne, Introduction et Rondo capriccioso RIMSKI-KORSAKOV, Capriccio espagnol CHAPI, Carceleras Philippe Ranallo, bugle | Ivan Percevic, violon Chœur de clarinettes de l’IMEP Jean-Luc Votano, direction GRATUIT. Distribution des tickets dès 12h Jeudi 3 novembre 2016 | 20h Jazz manouche Les Violons de Bruxelles ● MUSIQUES DU MONDE Les Violons de Bruxelles : Tcha Limberger, violon et chant Renaud Crols, violon Alexandre Tripodi, alto Renaud Dardenne, guitare Sam Gerstmans, contrebasse En collaboration avec les Jeunesses Musicales de Liège Mercredi 9 novembre 2016 | 18h30 Viva la libertà ! ● MUSIC FACTORY Jeudi 17 novembre 2016 | 20h Danser Ravel et Debussy IN PROCHA T CONCER ● LES SOIRÉES DE L’ORCHESTRE - GRANDS CLASSIQUES Avec le soutien d’Ethias • Gratuit moins de 26 ans LEDOUX, S(hakuh)achi Ko(nzert) (création, commande d’Ars Musica) | RAVEL, Ma Mère l’Oye DEBUSSY, Prélude à l’après-midi d’un faune | RAVEL, La Valse Reison Kuroda, shakuhachi | Orchestre Philharmonique Royal de Liège David Reiland, direction | Thierry De Mey, concept, régie et film Dimanche 13 novembre 2016 | 16h Depuis les années 1980, Thierry De Mey explore les rapports entre danse et musique. Passionné par les ballets de Ravel et de Debussy, il a réalisé trois films sur leurs œuvres, chorégraphiés notamment par Anne Teresa De Keersmaeker. Aux commandes du flux vidéo, l’artiste anime ses films en totale interaction avec l’orchestre. Quant à la nouvelle création de Claude Ledoux, elle met à l’honneur la flûte asiatique « shakuhachi ». En coproduction avec le Festival Ars Musica. Spectacle proposé dans le cadre du focus « Thierry De Mey », en collaboration avec le Théâtre de Liège qui présente « Simplexity » le 23 novembre. 10 SIBELIUS, Finlandia et autres extraits Orchestre Philharmonique Royal de Liège Fayçal Karoui, direction et présentation Emanuel Ax ● PIANO 5 ÉTOILES SCHUBERT, Quatre impromptus D. 935 CHOPIN, Impromptu en la bémol majeur op. 29 CHOPIN, Impromptu en fa dièse majeur op. 36 CHOPIN, Impromptu en sol bémol majeur op. 51 CHOPIN, Fantaisie-Impromptu op. 66 SCHUBERT, Klavierstück en mi bémol majeur D. 946 n° 2 CHOPIN, Sonate n° 3 Emanuel Ax, piano Jeudi 17 novembre 2016 | 20h Danser Ravel et Debussy ●L ES SOIRÉES DE L’ORCHESTRE GRANDS CLASSIQUES LEDOUX, S(hakuh)achi Ko(nzert) (création, commande d’Ars Musica) RAVEL, Ma Mère l’Oye DEBUSSY, Prélude à l’après-midi d’un faune RAVEL, La Valse Reison Kuroda, shakuhachi OPRL | David Reiland, direction Thierry De Mey, concept, régie et film En coproduction avec le Festival Ars Musica Mardi 22 novembre 2016 | 19h Autour d’Enesco ● HAPPY HOUR ! ENESCO, Sérénade lointaine, pour violon, alto et piano Sonate pour violon et piano n° 2 en fa mineur, extrait Konzertstück, pour alto et piano Eu mă duc, codrul rămâne, pour soprano et piano GRIGORIU, Muzica, pour soprano et piano R. STRAUSS, Morgen, pour soprano et piano MASCAGNI, Cavalleria Rusticana, Ave Maria, pour soprano, violon, alto et piano Anna Samouil, soprano | George Tudoraché, violon Ralph Szigeti, alto | Claudia Bara, piano Avec le soutien de l’Institut Culturel Roumain, des Amis de l’Orchestre et de Gamuso Mercredi 23 novembre 2016 | 18h30 Emmanuel Ceysson ● RENCONTRE AVEC… Stéphane Dado, présentation GRATUIT Jeudi 24 novembre 2016 | 20h Casse-noisette ●L ES SOIRÉES DE L’ORCHESTRE GRANDS INTERPRÈTES HUMPERDINCK, Hansel et Gretel, extraits GLIÈRE, Concerto pour harpe MENDELSSOHN, La belle Mélusine, ouverture TCHAÏKOVSKI, Casse-noisette, suite n° 1 Emmanuel Ceysson, harpe Orchestre Philharmonique Royal de Liège Christian Arming, direction 11 L’OPRL dans 60 pays auprès de 28 millions de personnes Depuis le 13 septembre, l’OPRL est présent en télévision sur les chaînes classiques Mezzo et Mezzo Live HD : deux concerts enregistrés en 2016 sont diffusés à travers le monde (plus de 60 pays et 28 millions d’abonnés). UN NOUVEAU PARTENARIAT Pour l’OPRL, tout un chacun, proche ou lointain, doit pouvoir partager la vie de l’Orchestre grâce aux outils d’aujourd’hui. Cette diversification de sa présence se concrétise, entre autres, par un nouveau partenariat avec la chaîne classique MEZZO (et la chaîne Mezzo Live HD). L’OPRL est le seul orchestre symphonique belge diffusé sur ces deux chaînes classiques. « LES SCÈNES DU MOIS » Chaque mois, Mezzo met en valeur plusieurs scènes symphoniques. Les « scènes du mois » de septembre rassemblent l’Orchestre du Théâtre Mariinsky (Valery Gergiev), l’Orchestre de la Radio bavaroise (Mariss Jansons), l’Orchestre National de Lyon et l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège. La soirée du 13 septembre (20h30) a mis l’OPRL à l’honneur avec la première diffusion de deux concerts enregistrés en 2016, tous deux dirigés par Christian Arming. Tout d’abord, un programme espagnol (enregistré lors du Festival « Portraits de femmes » en janvier 2016), avec la chanteuse Rocío Márquez : L’Amour sorcier de Falla et Iberia d’Albéniz ; ensuite, un concert de répertoire germanique (capté en mai 2016), avec la mezzo-soprano Mihoko Fujimura : Wagner (Prélude et Mort d’Isolde), Mahler (Kindertotenlieder), Schumann (Symphonie n° 2). Chaque diffusion est accompagnée de deux séquences présentant l’OPRL et ses coulisses (Mezzo Voce et Mezzo Backstage). 20 diffusions sont prévues en deux mois (en Asie, elles ont commencé le 4 septembre). Pour 12 ces captations réalisées en HD, la chaîne s’est associée aux équipes de Musiq’3 pour la prise de son. MEZZO, C’EST QUOI ? Chaîne dédiée depuis 20 ans à la musique classique (mais aussi au jazz et à la danse), Mezzo dispose d’un réseau de diffusion qui compte 28 millions d’abonnés dans 60 pays, et a noué des partenariats avec les plus grandes institutions et festivals mondiaux (Opéra de Paris, Scala de Milan, Metropolitan Opera de New York, Concertgebouw d’Amsterdam, London Symphony Orchestra, Musikverein de Vienne, Festivals de Glyndebourne, Aix-enProvence…). Les deux chaînes, disponibles en abonnement (via les opérateurs locaux), constituent « l’offre Mezzo » : Mezzo (la découverte du répertoire à travers des concerts, archives, interviews…) et Mezzo Live HD (en direct des plus grandes scènes mondiales, au plus près de l’actualité). Elles émettent 24 heures sur 24. 150 spectacles sont filmés chaque année. COMMENT S’ABONNER ? Toutes les infos sur http://www.mezzo.tv/ recevoir-mezzo