mai 2011

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mai 2011
Chronique @ mai 2011
Une date qui résume l’action du pontificat
du bienheureux Jean-Paul II
Notre nouveau bienheureux Jean-Paul II est à l’honneur dans l’Église catholique et même dans le
monde. De très nombreuses publications sont sorties ou vont paraître à l’occasion de sa béatification par
notre souverain pontife Benoît XVI. Toute cette médiatisation sur cette personnalité hors du commun
tant pour les chrétiens que pour ceux qui ne partagent pas la foi catholique est une excellente chose. Il
s’agit de rendre un honneur légitime à cet homme qui s’est donné sans compter pour Dieu et pour
l’Église et qui a ainsi reflété durant sa vie une belle image du Christ. Je voudrais simplement attirer votre
attention sur cette béatification qui tombe le 1er mai. A elle seule, cette date résume toute la pensée et
l’action du pontificat de ce nouveau bienheureux. Y aviez-vous pensé ?
En effet, ce 1er mai correspond ainsi :
 au jour de la fête de la Miséricorde divine que nous célébrons cette année. Il est bien
que Benoît XVI béatifie son prédécesseur pour cette fête (il était mort le 2e dimanche de Pâques).
En 1980, la deuxième encyclique du bienheureux a porté sur ce thème : Dives in misericordia (Dieu
riche en miséricorde). Et l’on peut dire que lors de sa première homélie de pape, le 22 octobre
1978, il a résumé ce que devait être notre attitude pour accueillir cette miséricorde : « Aidez le
Pape et tous ceux qui veulent servir le Christ et, avec la puissance du Christ servir l’homme et
l’humanité entière ! N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! À sa
puissance salvatrice ouvrez les frontières des États, les systèmes économiques et politiques, les
immenses domaines de la culture, de la civilisation, du développement. N’ayez pas peur ! Le Christ
sait “ce qu’il y a dans l’homme ” ! Et lui seul le sait ! ». Jean-Paul II a bien su montrer que cette
confiance de l’homme en Dieu était essentielle car Dieu fait découvrir les délices de sa miséricorde
à qui se tourne vers lui humblement de toute la force de son intelligence et de son cœur. Dieu
peut alors y entrer pleinement et y faire sa demeure. Il faut donc un acte libre de chacun d’entre
nous et dans tout ce qui concerne notre vie. La liberté que Dieu nous a donnée est le gage de son
amour indescriptible pour l’homme. A lui de bien en user. La grande erreur de notre monde
moderne est de cantonner Dieu dans la sphère spirituelle et de l’exclure de la vie publique et de
nos activités quotidiennes. N’emboitons pas le pas à cette démarche erronée et, comme saint
Paul, donnons la première place à Dieu dans tout ce que nous faisons et disons : « Et tout ce que
vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur » (Col 3, 16).
 au mois de Marie. Nous débutons ce mois de mai que l’Église catholique consacre
traditionnellement à la Mère de Dieu. Combien notre pape a aimé la Vierge Marie et s’est confié à elle
pour mener à bien sa mission. Rappelez-vous sa devise papale « Totus tuus » extraite du remarquable
Traité de la vraie dévotion à Marie, de saint Louis-Marie Grignon de Monfort (1673-1716 ) : «Totus Tuus
ego sum et omnia mea tua sunt. Accipio Te in mea omnia ! » (Je suis tout à toi, et tout ce que j'ai est à toi.
Sois mon guide en tout. Verset 233). Que veut nous enseigner Jean-Paul II ? La dévotion à Marie n’est
certainement pas une dévotion mièvre de bigotte. Marie est un guide sûr pour nous mener à son Fils.
Elle que Dieu a jugé digne de donner naissance au Christ et de le donner au monde, comment ferait-on
erreur en l’invoquant ? Elle est la reine du ciel, la Mère de l’Église. Elle mérite donc tout notre intérêt
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pour comprendre comment Dieu, qui l’a comblée de grâce et l’a préservée du péché originel, nous invite
à la prendre comme modèle. Pour Jean-Paul II, « une l’authentique dévotion à la mère de Dieu est
véritablement christocentrique, profondément enracinée dans le mystère trinitaire, et dans ceux de
l’incarnation et de la rédemption ». (Entrez dans l’Espérance, 1994, p. 306, Rééd. Pocket, 2003).
 au jour de la fête de saint Joseph artisan, patron des travailleurs (fête du travail), mais
aussi gardien de la sainte Famille et protecteur de l’Église.
L’homme et le travail. Rappelons-nous tout d’abord ce combat incessant du pape pour
défendre la dignité de l’homme notamment face à tout ce qui concerne l’aliénation possible par le
travail : « L’homme travaille depuis les origines pour soumettre la terre et la dominer. Cette définition
du travail, nous la tirons des premiers chapitres du Livre de la Genèse. L’homme travaille pour assurer
sa subsistance et celle de sa famille. Cette définition du travail, nous la tirons de l’Évangile, de la vie de
Jésus, Marie et Joseph, et aussi de l’expérience quotidienne. Ce sont là les définitions fondamentales du
travail humain. L’une et l’autre sont authentiques, c’est-à-dire pleinement humanistes, et la seconde
comporte en elle-même une plénitude particulière du contenu évangélique.
Il faut suivre ces contenus fondamentaux pour assurer à l’homme une place adéquate dans
l’ensemble de l’ordre économique. Il est facile, en effet, de perdre cette place. On la perd lorsqu’on
envisage le travail avant tout comme un des éléments de la production, comme une “marchandise“
ou un “instrument”. Peu importe le nom des systèmes sur lesquels s’appuie cette position : si
l’homme est soumis à la production, s’il en devient seulement l’instrument, on enlève alors au
travail, au travail humain, sa dignité et son sens spécifique. On aime se souvenir ici du célèbre mot
du Cardinal Cardijn: “Un jeune travailleur vaut plus que tout l’or du monde” ». (homélie prononcée
le 31 mai 1980 à la basilique Saint-Denis).
La figure de Joseph est importante pour Jean-Paul II dans son exhortation apostolique de 1989,
Redemptoris custos (sur la figure et la mission de saint Joseph dans la vie du Christ et de l'Église).
Joseph a été jugé digne par Dieu, lui aussi, de veiller sur son Fils unique et sur la Mère de Dieu. A
travers cette figure, le pape évoque l’exaltation de la famille tellement combattue dans sa forme
traditionnelle et naturelle. Il voit aussi en Joseph, le protecteur et le patron de l’Église universelle.
L’amour de Jean-Paul II pour l’Église est extraordinaire. En l’exaltant ainsi, il a donné du sens à sa
mission : unir le genre humain dans le Christ. Il a aussi redonné l’amour de l’Église à ses propres
enfants en la faisant connaître fièrement au monde par ses voyages apostoliques. Oui, il nous a
redonné la fierté d’être chrétiens ; « Nous, chrétiens » comme l’exprimaient les fondateurs de
notre mouvement. La fierté d’agir en communion avec et dans l’Église qui est le corps du Christ,
qui est aussi « le Christ continué sur la terre » (Bossuet), et dont ses sacrements sont les « touchers
du Christ » (cardinal Charles Journet). L’Église mérite tout notre amour. Chaque baptisé étant
l’Église, est-il concevable qu’un baptisé se méprise, donc méprise l’Église ? Le pape nous a donné
la réponse.
Voilà ce que peut résumer ce jour du 1er mai quant à la pensée et à l’action du pape
Jean-Paul II. Nous pouvons nous appuyer sur son intercession pour qu’il nous aide à ouvrir toutes
grandes les portes de nos intelligences et de nos cœurs au Christ. Que Dieu soit glorifié de nous
avoir donné un tel pape. Que Benoît XVI soit remercié d’avoir béatifié si rapidement son
prédécesseur. Puisse-t-il continuer à l’inspirer et à le soutenir dans sa charge de pasteur de l’Église
universelle. Puisse-t-il intercéder aussi pour chacun d’entre nous.
 Vincent Terrenoir
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