lettre prevention janv 2013 - Accueil
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Adrien Vinatier & Stéphane Tarton Lettre d’information prévention JANVIER 2013 Conseillers de Prévention Inserm Région Paca et Corse : [email protected] 04.91.82.70.07 Région Languedoc-Roussillon : [email protected] 04.67.63.61.32 RETOUR ACTION DE PREVENTION Retour sur action réalisée par P. Ferrari et D. Dejardin (pôle biopathologie CHU de Nice) Poster réalisé par Madame Patricia FERRARI et Madame Delphine DEJARDIN (Pôle biopathologie CHU de Nice) Ci-dessus des affiches réalisées par la commission risque chimique du Pôle biologie pathologie du CHU de Nice. Ces affiches visent à expliquer aux agents les choix des gants mis à leur disposition en fonction de la nature du produit et donc du temps de passage (Norme EN 374-3). Aucun gant jetable n’étant universel et n’offrant un large spectre pour la protection chimique, le choix est fonction des produits manipulés. Le temps de passage est lié à l’épaisseur et au matériau constituant. Pour le manipulateur il faut garder à l’esprit que ces gants sont des gants de protection contre le risque de projection. Ils doivent donc être changés régulièrement et après chaque projection accidentelle. Comment retirer des gants usagés ? © INRS Fiche pratique de sécurité ED 118. La démarche à mettre en place dans le laboratoire ? En fonction des zones de manipulations identifiées au laboratoire et des produits chimiques utilisés, la démarche de prévention est donc de définir le type de gants à mettre en place. Choisir un code couleur comme dans l’exemple ci-dessus peut être intéressant pour une meilleure assimilation par les utilisateurs. Page 1 sur 4 Recherche : les risques (méconnus) du métier (sources : LeMonde.fr) Les incidents et accidents sont loin d'être exceptionnels dans les laboratoires de recherche, selon une vaste enquête internationale (sur 2400 chercheurs) dont des résultats préliminaires ont été publiés dans Nature du jeudi 3 janvier. A retenir : 86 % sont convaincus que leur laboratoire est un "endroit sûr pour travailler". près de la moitié (46 %) ont déjà été blessés au cours d'une expérience, dont un sur cinq à plusieurs reprises. Le plus souvent, il s'agit d'incidents mineurs (coupures, lacérations, piqûres d'aiguille...), mais 30 % ont déjà eu un accident nécessitant une intervention médicale. dans une proportion non négligeable, les blessures ne sont pas signalées au responsable de l'équipe. seulement 60 % disent avoir reçu une formation sur les dangers spécifiques ou les produits qu'ils utilisent. environ la moitié juge que le niveau de sécurité du laboratoire pourrait être amélioré. Des différences notables sont à relever en fonction de l'âge. Les étudiants et postdoctorants sont davantage présents à la paillasse que les seniors (professeurs, chefs de département...) : plus d’1/2 dépassent les 40H de travail par semaine, quand la proportion est d’1/5 chez leurs responsables. De ce fait, les jeunes chercheurs, moins expérimentés, se trouvent fréquemment seuls à certains moments pour conduire leurs expériences, ce qui peut accroître les risques d'accidents et leur gravité. La sécurité est loin d'être la première préoccupation des chercheurs : seuls 12 % des juniors la citent comme un élément primordial, 36 % pour les seniors. INFORMATIONS EN BREF Un rapport scientifique alerte sur les risques de santé liés aux ondes sources : Article 01net.com, rapport bioinitiative2012 Un groupe de scientifiques vient de publier le 7 janvier, un nouveau rapport baptisé BioInitiative 2012 sur l’impact sanitaire des ondes électromagnétiques de la vie courante : téléphones portables, combinés DECT, réseaux Wifi, réseaux Wimax, ordinateurs portables, téléviseurs, lignes à haute tension, etc. Ce document compile les résultats de 1 800 études scientifiques réalisées durant les cinq dernières années. Conclusion : « les preuves de risques sanitaires se sont considérablement multipliées depuis 2007 », année de publication du précédent rapport BioInitiative. Pour plus d’informations : aller sur le portail radiofréquences mis en place par le gouvernement. Et si le sport pouvait bénéficier de manière globale à la santé publique et à la santé au travail ? source : article le figaro évoquant un rapport de l’académie de médecine Le sport sur ordonnance médicale, pris en charge par la Sécurité sociale, pour «réduire la consommation de médicaments des Français» ? Alors que le ministère de la Santé doit mettre en œuvre dans les semaines à venir son plan en faveur de l'activité physique, l'Académie de médecine veut aller plus loin. source : Note technique du centre d’analyse stratégique du gouvernement Dans une note d'analyse en date du 30 octobre 2012 intitulée "Comment mettre le sport au service de la santé des salariés ?", le Conseil d'Analyse Stratégique du Premier ministre tente d'approfondir cette problématique. Avec un message tout à fait clair: "Le monde du travail doit encourager et permettre la pratique de tous, notamment les femmes et les seniors". Autres informations diverses : Le travail de nuit : un risque pour les femmes (Communiqué de presse Inserm 1018) De la radioactivité sur toute la ligne chez France Telecom ? Santé et travail : un nouveau pacte à négocier Au volant je passe "en mode voiture", ("10% des accidents de la route sont liés à l'usage du téléphone au volant" assure l'association Prévention Routière) Les éthylotests contiennent un réactif dangereux en cas de projection dans les yeux DOCUMENTS Cancer du bitume : Eurovia condamné Fiche de prévention Inserm (Lien de téléchargement : fiches mise à jour 2011) Ces fiches synthétiques de prévention sont rédigées par le Bureau de Coordination de la prévention des risques et ont été mises à jour en 2011. Elles sont adaptées pour être remises aux nouveaux arrivants dans vos structures. Page 2 sur 4 Jurisprudence Retour d’expérience – Accident CNRS Encadrement de stagiaire : « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités » (source revue Prévention Infos CNRS - Numéro 31/Juillet 2012 Page 11) Mme A., étudiante à l’université X, est accueillie, dans le cadre de son Master 1 de chimie, en stage au sein d’une UMR CNRS/université X. Son maître de stage, M. B., chercheur au CNRS, est également directeur de l’unité. Stagiaire depuis un peu plus d’un mois et demi, M. B. lui demande de procéder à une manipulation, impliquant le mélange, dans un ballon de verre, de produits très dangereux. En l’absence de M. B. et conformément à ses instructions, Mme A. procède à la première étape de la manipulation. Avant d’entamer la seconde étape, elle s’empare du ballon de verre pour contrôler son travail. C’est à cet instant que survient une explosion. Elle est grièvement blessée à un œil, perdant presque totalement la vue, et à la main. Lorsque ses collègues veulent rincer les projections de produits dangereux avec les douches de sécurité, ils constatent, à cette dramatique occasion, leur dysfonctionnement. […] A RETENIR Le juge pénal est un juge des faits qui, pour identifier le responsable de blessures involontaires, va rechercher dans le déroulement de l’accident la personne qui avait l’autorité, les moyens et la compétence pour l’éviter. La mission d’encadrement de Mme A., confiée à M. B., impliquait de sa part une plus grande vigilance quant à la mise en œuvre des mesures de sécurité. Le défaut d’encadrement dont il s’est rendu coupable a créé la situation qui a permis la réalisation du dommage. Après plusieurs enquêtes (de police et interne), le juge du tribunal correctionnel a reconnu coupable M.B et l’a condamné à 6 mois d’emprisonnement avec sursis, pour blessures involontaires par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence. Le juge, dans un arrêt peu motivé, considère que M. B. était pénalement responsable de cet accident dans la mesure où, en sa qualité de directeur d’unité et surtout en tant que maître de stage, il avait l’autorité, les moyens et la compétence nécessaires pour assurer la sécurité de Mme A., et de se conformer aux obligations en la matière et éviter ainsi qu’un tel accident ne se produise. Retour sur Incident : Déversement de produits chimiques pour développeuse DESCRIPTION DE L’INCIDENT Le jeudi 25/10/2012 à 9h30, M. Y constate que du liquide déborde de la pièce G157 où se situe la développeuse PROTEC Optimax. Il ouvre alors la pièce et constate que la totalité de la pièce est inondée par un mélange de produits chimiques (révélateur/fixateur/eau). Un des bidons permettant la collecte des déchets chimiques « Révélateurs » est rempli à ras bord. Il se rend compte que le robinet d’arrivée d’eau est ouvert au maximum. Il le ferme immédiatement puis lance une vidange du cycle d’eau. Vers 9h40, M. Y informe l’assistant de prévention de l’incident. Bidons d’alimentation en réactifs et bidons de collecte des déchets en arrière-plan GESTION DE L’INCIDENT (Protéger/ Intervenir / Alerter) Protéger / Intervenir A ce moment-là de la gestion de l’incident, la dangerosité des produits déversés n’est pas connue. Répandre de l’absorbant et Intervention avec EPI adaptés : Immédiatement, l’assistant de prévention se rend dans la soute à déchets chimiques pour récupérer de la poudre absorbante. Equipés de blouses, deux paires de gants nitrile et de surchausses, l’assistant de prévention et M. Y répandent la poudre absorbante sur la totalité de la surface souillée. Ventilation de la pièce : fenêtres se trouvant en face de la pièce G157 ont été ouvertes pour faire un courant d’air. Ramassage de l’absorbant souillé : Vers 10h, le référent de la pièce arrive sur les lieux et participe avec l’assistant de prévention et M.Y au ramassage de la poudre absorbante au moyen d’une pelle en aluminium (tous trois équipés des EPI). Pendant cette étape, ces 3 personnes se sont relayées et ont effectué des pauses à l’air libre (extérieur) pour limiter les expositions aux vapeurs. Conditionnement de l’absorbant ramassé souillé et des déchets de l’intervention : les déchets (absorbants, contenants contaminés, cartons, EPI utilisés) ont été vidés dans un fût bleu en polyéthylène de 30L Nettoyage primaire de la pièce : Aux alentours de 12h00, l’assistant de prévention a rincé une fois le sol de la pièce avec de l’eau et une serpillère qui a également été jetée dans le fût. Page 3 sur 4 Alerter : Affichage et information Un affichage spécifique « Ne pas entrer dans le local » a été collé sur la porte d’accès au local G157 ainsi que sur le développeur comme étant « Hors Service » 16h17 : L’assistant de prévention contacte le conseiller de prévention pour l’avertir de l’incident et des mesures prises. er 17h22 : L’assistant de prévention envoie un 1 email avec mesures de précaution à prendre pour les personnes exposées : Changer votre blouse aujourd'hui et prendre une blouse propre Développeuse avec affiche pour Laver et / ou rincer vos semelles de chaussures avant de rentrer à votre domicile personnel informer de ne plus utiliser Changer ce soir vos vêtements personnels de ce jour et les laver séparément en machine (ne pas les mélanger avec votre linge et vêtements de maison - famille) Surveiller vos "symptômes" ou toutes "impressions" anormales et les faire remonter au plus vite si vous en avez. + Envoi des fiches de données de sécurité des produits concernés nd 18h55 : L’assistant de prévention envoie un 2 mail détaillant les circonstances de l’accident au directeur de laboratoire et au secrétaire général du laboratoire. APRES L’INCIDENT Médecine de prévention et traçabilité de l’exposition accidentelle: L’exposition des 3 agents lors de l’incident a été communiquée à la médecine de prévention (ils vont être convoqués pour une visite médicale). Afin de tracer les conditions de l’exposition, il a été demandé aux agents concernés de remplir leur fiche individuelle d’exposition, rubrique « exposition accidentelle ». Nettoyage du local / chargement des déchets par entreprise spécialisée : Vu l'imprégnation des produits déversés et l'absence de ventilation, un nettoyage de surface a été effectué par un chimiste d’une société spécialisée le 05/11/2012 qui est intervenu avec les EPI (bottes, gants, surcombinaison, visière, masque à cartouche P3 filtre ABEK, selon ce protocole) : Phase 1 : Nettoyage à sec avec utilisation de bicarbonate de sodium pour neutraliser les acides. Phase 2 : Nettoyage grâce à une solution de TFD4 (à base de soude). Phase 3 : Nettoyage à l’eau pour finir. Intervention entreprise spécialisée avec EPI Vérification du fonctionnement de la développeuse : Le fabricant a été contacté suite à l’incident. Attente de l’expertise pour déterminer une éventuelle défaillance matérielle BILAN ET AXES D’AMELIORATION Après entretiens avec les personnes concernées et reconstitution du scénario d’incident, le conseiller de prévention et l’assistant de prévention ont mis en évidence les points positifs et les points à améliorer. Voici les axes d’amélioration identifiés : AMELIORATION DES LOCAUX Achat éventuel d'une table pour améliorer le positionnement et la stabilité de l’appareil. Amélioration des raccordements électriques (Intervention électricien - ajout de prises murales) Raccordement des sorties eau sur le tout à l'égout existant Limitation de la pression de l'eau entrant au niveau du robinet Amélioration la ventilation du local car celle-ci est insuffisante vu l’activité Robinet d’alimentation en eau Utilisation de contenants homologués (sorties du révélateur et du fixateur) plus volumineux que les bidons classique de 20L et avec un bouchon anti-retour pour éviter les odeurs AMELIORATION DE LA DEVELOPPEUSE Vérification du fonctionnement de la développeuse avant mise en route par le fournisseur. Attente du retour d’expérience technique (résistance à la pression du réseau d’alimentation, origines éventuelles d’une défaillance…) FORMATION ET INFORMATION DU PERSONNEL Formation du personnel sur l’utilisation de cette développeuse et des risques associés (afficher une fiche de poste simplifiée) Informations et accompagnement des utilisateurs sur une procédure d'utilisation de cette développeuse + réactifs associés (attestation de formation renforcée) Utilisation d’EPI adaptés lors du remplissage des fûts (Révélateur + Fixateur) FDS des produits accessibles dans le local ou autre Mise à disposition des EPI spécifiques à la pièce d’utilisation : gants adaptés nitrile avec temps de perméation plus long pour les produits concernés, lunettes de protection. Page 4 sur 4