Concilier la santé des taureaux et l`environnement : Un plus pour les

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Concilier la santé des taureaux et l`environnement : Un plus pour les
Communiqué de presse
« Pour une gestion du risque parasitaire interne
chez les bovins en Camargue »
Concilier la santé des taureaux et l’environnement :
Un plus pour les éleveurs et la biodiversité
A l’occasion de la parution du livre « Pour une gestion du risque parasitaire interne chez les bovins en
Camargue », le Parc naturel régional de Camargue présente le programme d’expérimentation qu’il a mené
pendant 3 ans sur le parasitisme bovin en étroite association avec les éleveurs et les vétérinaires de
Camargue.
L’élevage de taureaux en Camargue :
Un savoir faire soutenu par le Parc naturel régional de Camargue
Les activités d’agriculture et d’élevage en Camargue sont déterminantes pour l’économie, la culture et la
préservation du territoire du Parc naturel régional.
En effet, l’élevage extensif des taureaux en Camargue est un formidable outil de gestion des milieux
naturels et donc participe à la conservation des écosystèmes (Ecosystèmes = ensembles formés par
une communauté d'êtres vivants et son environnement).
Cet élevage concerne la race di biou (la race Camargue, originaire du delta du Rhône) et la race des
taureaux de combat (d’origine ibérique). Sur le territoire du Parc, il y a 31 élevages en semi-liberté avec
environ 4 000 taureaux de race Camargue et 2 000 taureaux de combat
Depuis sa création et tout au long de l’année, le Parc accompagne les éleveurs dans leurs activités
professionnelles :
promotion et organisation de manifestations,
soutien aux races locales menacées,
concours de sélection,
aides aux projets d’élevage extensif qui préservent l’environnement.
Le programme d’expérimentations « Pour une gestion du risque parasitaire interne chez les bovins en
Camargue » est représentatif des missions du Parc car il concilie développement des activités économiques
et préservation de la biodiversité.
Une étude pour mieux comprendre le développement du parasitisme,
apprendre à le mesurer et améliorer les meilleures méthodes de gestion.
Le parasitisme en Camargue
La Camargue, zone humide, est un territoire tout à fait propice au développement des parasites externes et
internes des bovins.
Qu’est ce qu’un parasite : c'est un organisme animal ou végétal qui vit au dépens d’un autre
Les parasites internes du bétail fortement présents en Camargue sont les strongles digestifs, les petites et
grandes douves et le Paramphistome.
Les parasites : Amis ou ennemis ? Tout est question d’équilibre.
Si les parasites sont présents en petite quantité, ils garantissent une bonne santé des taureaux car ils
stimulent leurs moyens de défense naturels. Les taureaux vont ainsi s’adapter en permanence aux
évolutions de l’environnement et les affronteront mieux naturellement.
Si ils sont trop nombreux, ils deviennent dangereux, peuvent provoquer des maladies (amaigrissement,
baisse de la fécondité, maladies respiratoires etc) et même la mort de l’animal.
Les traitements : Amis ou ennemis ? Tout est question de gestion et de médicaments.
L’utilisation systématique d’un vermicide « généraliste » peut être inutile, coûteuse et avoir des
conséquences négatives :
sur le bétail par la diminution des défenses immunitaires et le développement d’autres parasites
sur l’environnement par la toxicité sur les organismes aquatiques et par la mortalité d’insectes
indispensables à la décomposition des bouses et nécessaires aux animaux qui s’en nourrissent (des
oiseaux, la Pie Grièche, le Petit Duc, ou et le Grand Rhinolophe, une espèce de chauve-souris
menacée et protégée)
Déroulement de l’étude
Trois années de suivi de 31 cheptels camarguais (22 de bious et 9 de toros, soit près de 6 000 animaux) et
un travail en étroite collaboration avec les vétérinaires, ont permis de mieux connaître le parasitisme et son
développement. Le programme propose ainsi des modes de gestion de cette menace pour les taureaux en
tenant compte à la fois de la santé des taureaux, des usages mais aussi de l’impact environnemental.
Quatre sites pilotes sur le parc (deux en élevage biologique, deux en conventionnel) et trois à l’extérieur du
territoire ont été étudiés plus précisément.
Un suivi approfondi a été fait grâce à des analyses de bouses, des prises de sang et des analyses de poils.
Les résultats de l’étude : un outil de travail à disposition des éleveurs
1. Les préconisations pour contrer le risque parasitaire
a) Connaître les parasites des taureaux en Camargue
Les parasites en Camargue sont nombreux et d’aspects différents, de la grande douve de 3 cm de long au
ténia de 9 m de long ! Leurs conséquences sur la santé des taureaux ne sont pas les mêmes et l’efficacité
des traitements change de l’un à l’autre.
Il est donc indispensable d’identifier quels sont les parasites qui attaquent les animaux de son
troupeau avant de les traiter.
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b) Mesurer et estimer le risque parasitaire
La sensibilité des taureaux aux parasites dépend de multiples facteurs: leur âge, leur résistance individuelle,
la grandeur de leurs pâturages, la période de l’année, leur état général …
Il est donc important de connaître toutes ces conditions pour diminuer les risques parasitaires.
Par exemple, un taureau stressé par un transport ou un sevrage est beaucoup plus fragile aux parasites!
c) Gérer le risque parasitaire de son élevage, choisir les meilleures solutions
En fonction de la situation, l’éleveur choisit de traiter ou non et quel est le traitement le plus
approprié. Selon les cas, il existe plusieurs possibilités.
Exemples de recommandations :
Donner aux taureaux les moyens de se défendre par eux-mêmes en préservant leur immunité
naturelle
Surveiller et soigner les animaux en fonction de leur âge.
Par exemple, il est particulièrement recommandé pour les jeunes bovins de réaliser
systématiquement des analyses de bouses selon un calendrier précis. Par contre, il est
généralement inutile, sauf conditions exceptionnelles, de traiter les bovins de plus de 2 ans contre
les strongles digestifs.
Eviter l’eau stagnante pour les abreuvoirs
Ne pas remettre les bêtes traitées dans le même pâturage
Restreindre la densité des animaux à l’hectare
Préférer aux médicaments généralistes les médicaments ciblés en fonction des parasites
Utiliser des médicaments non vermicides à 100 % et non écotoxiques pour permettre à l’écosystème
de se développer et de détruire naturellement les larves des parasites
Tenir compte de la présence de plantes à effets vermifuges sur les pâturages
Traiter en fonction de la période de l’année
2. Le cahier technique « Pour une gestion du risque parasitaire interne chez les bovins
en Camargue »
Il recueille l’ensemble des données de l’étude et est diffusé gratuitement à tous les éleveurs du Parc naturel
régional de Camargue.
Il a été réalisé par Anne Vadon, chargée de mission agriculture/élevage au Parc naturel régional de
Camargue et Yves Cornille, vétérinaire, Directeur de la Fédération régionale des groupements de défense
sanitaire de PACA jusqu’en juillet 2010.
Il a été édité en avril 2011 par le Parc naturel régional de Camargue dans le cadre de sa collection « Les
Cahiers techniques du Parc naturel régional de Camargue » destinée aux professionnels, habitants et
gestionnaires d'espaces naturels sur le territoire du Parc.
Chaque ouvrage de cette collection aborde un thème précis pour lequel il propose des informations, des
schémas et dessins, des exemples concrets de réalisations, des témoignages et des coordonnées
d’organismes et de personnes ressources
Contact presse : Muriel Cervilla, 04 90 97 19 89
/ 06 21 87 00 32
[email protected]
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