L`Ennemi - Le Manège

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L`Ennemi - Le Manège
L’Ennemi
Mic Mac Théâtre
Dossier Pédagogique
“L’ennemi est bête : il croit que c’est nous l’ennemi alors que c’est lui !” Pierre Desproges
1. Le spectacle
C'est la guerre. On voit quelque chose qui pourrait être un désert, dans lequel il y a
deux trous. Dans les deux trous, deux soldats. Ils sont ennemis.
Mais c'est étrange, ces deux-là ont bien des choses en commun.
Amateurs d'images sanglantes s'abstenir... L'ennemi propose une réflexion décalée,
absurde et parfois drôle de la guerre, une prise de conscience de la symétrie des
situations que vit chaque ennemi au fond de son trou et de sa solitude.
Et si ce miroir faisait naître l'espoir?
Prix de la Ministre de l’Enseignement Fondamental aux Rencontres de Huy 2010
Librement inspiré de l’album L’ennemi de Davide Cali et Serge Bloch publié aux
Editions Sarbacane.
+++ Vous pouvez découvrir l’album original à la Librairie Florilège, partenaire du
manège.mons.
2. L’équipe
MicMac Théâtre a été créée par Stéphane Groyne et Nancy Francq en 2005.
La compagnie collabore au spectacle “Un petit chat dans un grand sac”, de la
compagnie de l’arbre rouge, en tant que conseiller artistique.
La compagnie offre l'idée originale pour la création du spectacle “ le bourreau du
cœur”, elle en assure la direction artistique, ainsi que la mise en place de ses outils
pédagogiques. C'est une coproduction du théâtre du Copeau et du Fonds pour la
Chirurgie Cardiaque, saison 2006-2008.
Elle participe, en 2009, à une formation en gestion de conflits à L'université de Paix
de Namur autour des “Acteurs du Dialogue” de la Fondation Roi Baudouin dans le but
de créer un spectacle et des ateliers pour les enfants, sur le thème de la résolution de
conflits.
En 2009 la compagnie se lance dans la création du spectacle “L’ennemi” dont
l'histoire est inspirée du livre éponyme de Davide Cali et Serge Bloch publié aux
Editions Sarbacane et prix Versele 2009. C'est avec la complicité de Bernard Massuir
qu'ils s'en inspirent librement.
Bernard Massuir
Clown, chanteur, acrobate vocal, comédien, empêcheur de tourner en rond, metteur
en scène, homme- orchestre, ... Il est, depuis bientôt vingt ans, invité dans le monde
entier à partager son art aux multiples facettes.
www.bernardmassuir.be
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Elise Grawez - [email protected] - 0473/30.70.13 - 065/37.77.53
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Stéphane Groyne
Après des études de musique au Jazz Studio d’Anvers, il arrive dans le monde du
théâtre comme régisseur de plateau. Très vite expédié sur le devant de la scène par
le metteur en scène Carlo Boso, il devient clown malgré lui.
Thierry Boivin
Formé à l’Ecole Internationale de Théâtre Lassaad, il travaille également le conte avec
Henri Gougaud et Michel Hindenoch. Improvisateur, depuis 2008, à la Ligue
d'Improvisation Belge Professionnelle-LIB.
Composition de l’équipe artistique
Adaptation et Mise en scène : Bernard Massuir
Distribution : Stéphane Groyne et Thierry Boivin
Musique originale : Bernard Massuir
Décors et accessoires : Anne Marcq et Stéphane Groyne
Costumes : Silvia Hasenclever et Bert Menzel
Création lumière : Stefan Choner
Régie : Luc Jouniaux
Organisation des tournées : Nancy Francq
Photos : ©Nanciboulette
www.micmactheatre.be
3. Ce qu’en a dit la presse
« Formidables pantins en costumes de Sudistes, Stéphane Groyne et Thierry Boivin
sont irrésistibles, tantôt soldats au camouflage excentrique, tantôt généraux
embrigadant les recrues à coups de slogans haineux (« L'ennemi n'est pas un être
humain, il faut le tuer avant qu'il ne nous tue. ») avant d'aller jouer au golf loin du
champ de bataille. Mais dans leur trou, les deux soldats finiront par réaliser qu'ils ont
finalement beaucoup en commun. La hache de guerre sera enterrée dans un final
plein de poésie, d'ingéniosité, d'espoir aussi. Avec ses soldats surréalistes, L'ennemi
tire dans le mille”.
Catherine Makereel - Le Soir - 19/8/2010
“Autre pari à relever, celui de monter "L’ennemi", l’excellent album de Davide Cali et
Serge Bloch paru chez Sarbacane.
Adapter un récit construit sur l’attente, le non-événement et l’absurde n’est pas à la
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portée de tous les metteurs en scène. Chevronné, Bernard Massuir ne s’y est pas
trompé et se réjouit certainement d’avoir accepté la proposition du comédien
Stéphane Groyne séduit par le livre.
Que ferait-il si c’était fini ? Il mangerait du chocolat, changerait de chaussettes tous
les jours et ferait cinq enfants. Tels sont quelques-uns des rêves de l’homme qui,
caché au fond de son trou, et muni du manuel du bon soldat, a bel et bien le temps
de penser à plus tard. Qui se cache dans le trou d’en face ? Que fait- il ? A-t-il un
visage, une famille ? C’est un tueur, assurément. Il faudra donc tirer avant qu’il ne
tire.
Plantés dans un décor d’une grande simplicité, Stéphane Groyne et Thierry Boivin,
qui jouent le nonsense à merveille, s’observent du coin de l’œil, répètent les mêmes
gestes, s’interrogent et s’ennuient. On se croirait parfois dans "Le Désert des
tartares" Quelques incursions viennent rythmer le texte, inscrire le lazzi du temps qui
passe, accélérer le mouvement et susciter le rire dans une scénographie d’une belle
efficacité. Un casque, une mitraillette, une moustache en carton et l’imaginaire est en
marche. Elliptique et épurée, la mise en scène en deux dimensions de Bernard
Massuir respecte la ligne claire du livre illustré par Serge Bloch. Et si la Grande Guerre
a inspiré les auteurs, celles d’Irak ou d’ailleurs se nichent aussi dans cette adaptation
libre.
"Je voulais garder une distance car le sujet doit être traité de la sorte. Je crois que la
simplicité sert le propos et aide à la réflexion" nous confiait Bernard Massuir à l’issue
d’une représentation chaleureusement applaudie par le public”.
Laurence Bertels - La Libre - 19/8/2010
4. Pour aller plus loin
Nous proposons aux enseignants de travailler avec leurs élèves sur les thèmes
abordés dans le spectacle. Ceux-ci peuvent en effet être de bons points de départ
pour introduire en classe d’intéressantes discussions philosophiques.
Voici quelques pistes pour vous aider et vous accompagner dans cette aventure
philosophique.
I.
Comment développer une discussion philosophique avec ses élèves,
comment faire naitre le débat sur un sujet donné ?
Il est plus facile d’amener la réflexion à partir d’une question et non d’une notion. Par
exemple, poser la question : « C’est quoi être libre ? » plutôt que démarrer la
discussion sur la « liberté » en général.
Pour préparer le moment de discussion, vous pouvez indiquer au tableau les grandes
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lignes, questions ou mots clefs. Les enfants pourront alors y réfléchir
individuellement durant quelques jours et pourquoi pas tenter de répondre à
certaines questions par quelques mots, un dessin ou autre.
Vous pouvez également lire en classe un extrait des « Philo-fables » de Michel
Piquemal pour nourrir la réflexion (voir page 6).
Il est également important de faire réfléchir les enfants sur le questionnement utile.
On peut leur poser des questions fermées telle que « Combien font 2+2 ? » Pour leur
faire comprendre que c’est une question fermée, on peut leur demander si la
réponse sera toujours la même. Ensuite, on peut leur poser une question ouverte
comme « comment définiriez-vous le bonheur ? » Il est important d’évoquer avec les
enfants la raison pour laquelle cette question n’aboutit pas à une seule réponse. Dans
le cadre d’une discussion philosophique, c’est ce genre de question qui nous
intéresse.
II.
Quels sont les objectifs d’une telle discussion ?
- Approfondir les thèmes abordés dans le spectacle, à savoir la notion de l’ennemi, de
l’autorité et de l’obéissance. Rechercher du sens ;
- Apprendre à structurer ses pensées et ses émotions ;
- Maitriser le langage ;
- Apprendre à écouter l’autre, à respecter et comprendre ses idées tout en défendant
les siennes.
 Remarque d’un garçon de 6 ans suite à un atelier philosophique avec sa
classe : « Je ne savais pas que j’avais tout ça dans ma tête… ! »
III.
Comment mener une discussion philosophique avec sa classe ?
Le groupe s’installe en cercle, de manière à ce que tout le monde se voie. Si une
disposition en cercle n’est pas possible, tenter tout au moins d’installer les élèves
différemment que pour une leçon habituelle.
Un ou plusieurs élèves peuvent avoir été préalablement chargés de décorer un
« bâton de parole ». Celui sera passé de main en main durant tout le débat. Seul
l’élève en possession de ce bâton peut avoir la parole.
Pour les élèves plus âgés, il est possible d’intégrer des phases de réflexion écrites
personnelle ou à deux.
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Quelques règles très simples doivent être respectées par les élèves :
- Je ne me moque pas ;
- J'écoute celui qui parle ;
- Je demande la parole en levant la main et ne parle que quand je tiens le bâton de
parole ;
- Ce qui est dit ici ne sort pas de la classe.
Une minute de silence peut être observée avant chaque débat pour permettre à chacun
d'entrer en réflexion.
Ce dispositif, vite intégré par les enfants, deviendra un rituel annonçant le début de
la discussion et facilitera un retour au calme ainsi qu’une meilleure concentration.
Le rôle de l’enseignant sera surtout de guider les enfants et de susciter leur réflexion.
Il veillera à recadrer les élèves en cas de propos insultants ou racistes, mais tentera
de rester neutre. Il pourra inscrire au tableau les grandes lignes de la discussion et
surtout reformuler et structurer au fur et à mesure les idées émises par les élèves.
Anne Lalanne dans son ouvrage « Faire de la philosophie à l’école élémentaire » :
Pas de programme, pas d’objet notionnel précis mais la perception d’une activité
réalisée avec toute la liberté qu’une telle entreprise suppose. Il faut que l’enseignant
s’attente à tout ce que cette liberté rend possible : bien des déceptions peut-être, on
aurait aimé aller beaucoup plus loin, beaucoup plus vite, des fermetures inattendues,
des perspectives à peine ébauchées et pourtant prometteuses et qu’on est cependant
tenu d’abandonner en se demandant si elles se présenteront encore : mais aussi
beaucoup de joie, de surprise, d’ouvertures réalisées, d’avancées que l’on n’avait pas
cru possibles. C’est le travail de la pensée qui nous fait vivre ces moments de
pesanteur des préjugés les plus communs, comme les plus heureux moments de
progrès. L’atelier de philosophie est l’espace d’une expérience qui en ce sens est libre.
IV.
Pistes de discussions philosophiques suite au spectacle « L’Ennemi »
La notion d’ennemi
- Qu’est-ce qu’un ennemi ?
- Avez-vous des ennemis ? Pourquoi ? (Sans citer de noms)
- Etes-vous l’ennemi de quelqu’un ? Pourquoi ?
- Es-tu toujours l’ennemi de ton ennemi ?
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L’autorité, l’obéissance et la désobéissance
- Qu’est-ce que l’autorité ?
- Aurais-je eu le courage d’être résistant ?
- Peut-on toujours être sage ?
- Qu’est-ce que ça veut dire être libre ?
- A quoi sert l’autorité ?
- Doit-on toujours obéir à un supérieur ?
- Lors d’une guerre, qui du soldat ou du général est responsable ?
Philo-fables
« Les philo-fables » de Michel Piquemal peuvent être un excellent support pour
démarrer une discussion philosophique avec les élèves.
Exemple de fable pouvant être utilisée pour nourrir les sujets abordés dans le
spectacle « L’Ennemi » :
Le voleur de hache
Un paysan ne retrouvait pas sa hache. Il soupçonna alors le fils de son voisin de la lui
avoir prise et se mit à l’observer. Son allure était typiquement celle d’un voleur de
hache. Son visage était celui d’un voleur de hache. Les paroles qu’il prononçait ne
pouvaient être que les paroles de voleur de hache. Toutes ses attitudes et tous ses
comportements trahissaient l’homme qui a volé une hache.
Mais, par hasard, en déplaçant un tas de bois, le paysan retrouva sa hache.
Lorsque le lendemain il regarda de nouveau le fils de son voisin, celui-ci ne présentait
rien, ni de l’allure, ni de l’attitude, ni dans le comportement qui évoquât un voleur de
hache.
 Méfions-nous des préjugés ! Ne jugeons pas à la hâte ! Ne vous est-il pas arrivé
de soupçonner quelqu’un d’un méfait, pour vous apercevoir ensuite de votre
erreur ?
Découvrez d’autres « Philo-fables » dans l’ouvrage de Michel Piquemal, publié aux
éditions Albin Michel. Pour exemples, sur les thèmes qui nous intéressent : « Le
Serpent et les Villageois » sur la non-violence, « Les raisins » sur les problèmes de
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communication entre les hommes, « Antigone » sur la désobéissance et la résistance,
« Bucéphale et Alexandre » sur la peur et l’apprivoisement.
V.
Autres pistes de débats philosophiques en classe
- Y'a t'il une différence entre un homme et un animal ?
- Pourquoi va-t-on à l'école ?
- Qu'est ce qu'un ami ?
- Qu'est ce qu'aimer ?
- Qu’est-ce que la beauté ?
Lorsque la classe est familiarisée avec l’activité philosophique, vous pouvez installer en classe
une boite à questions. Les élèves pourront y glisser différents questionnements qu’ils auraient
au cours de la semaine et ceux-ci pourraient être abordés le vendredi, lors d’un débat
hebdomadaire.
Vous pouvez également proposer aux élèves de tenir individuellement un « Cahier
philosophique ». Chacun pourra y résumer les questions partagées en classe, y dessiner les
débats et autres activités philosophique passées ou à venir.
5. Bibliographie et pistes de ressources pour les enseignants
A propos du travail philosophique à l’école primaire
- www.pratiques-philosophiques.net
- www.pedagogie-ac-nantes.fr
- www.brenifier.com
- www.cahiers-pedagogiques.com
- pratiquesphilo.free.fr
- Philo-fables de Michel Piquemal
- Faire de la philosophie à l’école élémentaire de Anne Lalanne
- Les Goûters philo de Brigitte Labbé
- Vivre ensemble, c’est quoi ? de Oscar Brenifier
- La philosophie à l’école de François Galiche
- L’Ennemi - Dossier pédagogique du spectacle à l’intention des enseignants réalisé
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par La Roseraie, disponible sur le site de la compagnie : www.micmactheatre.be
A propos des thèmes abordés dans le spectacle
- L’Ennemi de Davide Cali et Serge Bloch
- Quatre petits coins de rien du tout de Jérôme Ruillier
- Tout allait bien... de Franck Prévot
- Ubu de Jérôme Ruillier
- Gustave Taloche, roi de la bagarre de Béatrice Fontanel
- Fâchés, pas fâchés du Dr Catherine Dolto
- Luis et moi : j'en ai assez ! de Zoé Figeac
- Amélie Sorcière d’Isabelle Bonameau
- La grosse dispute de René Gouichoux
- La goutte de miel de Lise Mélinand
- Otto, autobiographie d'un ours en peluche de Tomi Ungerer
- Le nuage bleu de Tomi Ungerer
- La guerre des mots de Dedieu
- C'était écrit comme ça de Didier Jean & Zad
- La révolte des mots de Christine Pompéï
- Chez moi, c'est la guerre de Fatima Sharafeddine
- Graine d'espoir de Jérôme Le Dorze
- La brouille de Claude Boujon
- La vengeance de Germaine d’Emmanuelle Eeckout
- Guerre, et si ça nous arrivait ? de Janne Teller
+++ Ces ouvrages sont disponibles à la librairie Florilège (rue du Grand Jour 16 - 7000
Mons), partenaire du manège.mons
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