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ISSN 0832-7203
Évaluation du capital relationnel lié
aux fournisseurs : importance relative
de l’information financière concernant
les interactions électroniques
Par : Pierre-Majorique Léger
Cahier du GReSI no 04-09
Mai 2004
Copyright © 2004. HEC Montréal.
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Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs :
importance relative de l’information financière
concernant les interactions électroniques
Pierre-Majorique Léger, Professeur adjoint
Service de l’enseignement de technologies de l’information
HEC Montréal
3000, chemin de la Côte-Ste-Catherine
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Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs :
importance relative de l’information financière concernant les interactions électroniques
Pierre-Majorique Léger
Résumé
Cet article porte sur la valeur intangible que représentent pour une firme les relations
d’affaires qu’elle entretient avec ses fournisseurs. L’objectif consiste à identifier de
l’information non financière concernant les interactions électroniques avec les
fournisseurs et devant être prise en compte dans l’évaluation du capital relationnel d’une
firme. Les résultats de la recherche mettent en relief l’importance relative de l’utilisation
du commerce électronique comme variable modératrice quant à la relation entre
l’investissement et le capital relationnel.
Abstract
This paper focuses on the intangible value that is created by the business relations that a
firm maintains with its suppliers. The objective is to identify the non-financial
information concerning the electronic interactions with suppliers, which should be taken
into account when evaluating the relationship capital of a firm. The research results
highlight the relative importance of use of electronic commerce as a moderating variable
in the relation between the investment and the relational capital.
Mots-clés
Information financière, capital relationnel, interactions électroniques
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Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs :
importance relative de l’information financière concernant les interactions électroniques
Pierre-Majorique Léger
1. Introduction
Cet article porte sur la valeur intangible que représentent pour une firme les relations
d’affaires qu’elle entretient avec ses fournisseurs. Plus particulièrement, cette recherche vise à
identifier quelles informations ayant trait aux interactions électroniques avec les fournisseurs
devraient être pris en compte dans l’évaluation de la juste valeur des relations qu’entretient la
firme en amont de son réseau d’affaires.
La portion de la valeur d’une firme attribuable à ses relations d’affaires est désignée dans
la littérature par l’expression capital relationnel (Canibano et al, 1999; Edvinsson, 1997; Roos et
al., 1998). Par souci de conservatisme, les principes comptables généralement reconnus (PCGR)
sous-évalue systématiquement la valeur de ce capital intangible. En effet, seule la valeur du
capital relationnel qui fait l’objet de l’acquisition doit apparaître au bilan financier des firmes. En
terme comptable, ce capital correspond à l’achalandage et se crée lors d’un regroupement
d’entreprise alors qu’un écart d’acquisition se présente entre la valeur versée par l’acquéreur et la
valeur nette des actifs de la société acquise (ICCA, chapitre 1580.54). Ainsi, la très grande
majorité de la valeur des relations que la firme développe et maintient dans le cadre de ses
opérations n’est jamais prise en compte au sein des états financiers, les investissements menant à
ces actifs intangibles étant imputés à l'exercice où ils ont été encourus.
La sous-évaluation du capital relationnel est d’autant plus importante en ce qui a trait aux
relations avec les fournisseurs. En effet, la doctrine comptable sous-jacente à la notion
d’achalandage concerne d’abord et avant tout les relations avec les clients. Comme l’explique
Hudges (1984) dans une revue exhaustive de l’histoire du concept de l’achalandage, cette notion
est introduite au 19e siècle pour représenter la valeur associée au portefeuille de clients fidèles
acquis lors d’un regroupement d’entreprises. Malgré l’évolution du concept d’achalandage au
cours du 20e siècle, les PCGR ne considèrent toujours pas les relations avec les fournisseurs
comme étant porteuses d’une valeur pour la firme. Même la plus récente refonte de la
comptabilisation de l’écart d’acquisition en 2002 ne fait aucune mention de la valeur associée aux
relations avec les fournisseurs de l’organisation (ICCA, chapitre 3062-01 à 25).
Pourtant, pour de nombreuses organisations, les relations qu’elles entretiennent avec les
fournisseurs constituent des actifs essentiels au maintien de leur avantage compétitif. On n’a qu’à
penser à la firme américaine Dell Computer qui, pour soutenir sa chaîne d’approvisionnement, a
dû investir des sommes considérables pour développer un portefeuille de relations d’affaires avec
des partenaires flexibles et efficaces, lui garantissant ainsi un avantage indéniable sur ces
compétiteurs (Magretta, 1998).
Le problème réside dans le fait que très peu d’informations publics sont à la disposition
des investisseurs pour évaluer la valeur du capital relationnel lié aux fournisseurs (Gelb, 2002).
De manière générale, peu d’informations publics sont accessibles quant aux investissements
relationnels et, outre les notes aux états financiers concernant les informations sectorielles (ICCA,
chapitre 1701), il n’existe pas d’obligation de divulgation relativement à ces investissements
intangibles. C’est le cas de la majorité des investissements en technologie de l’information
réalisés pour soutenir les relations d’affaires avec les fournisseurs. Ces investissements sont
agglomérés au sein des charges d’opération de la période : ce manque de granularité dans les états
financiers empêche clairement une évaluation précise de valeur des relations avec les
fournisseurs.
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Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs :
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Toutefois, comme l’indique Lev (2001) : « measurement and valuation difficulties
concerning intangibles should not provide an excuse for nondisclosure of relevant information
about intangibles » [p.102]. Ainsi, l’objectif de cet article consiste à identifier des éléments
d’information relatifs aux interactions électroniques entre les firmes qui, s’ils étaient divulgués1
aux investisseurs, permettraient une meilleure évaluation de la valeur des actifs intangibles des
sociétés publiques. De plus, l’article vise à examiner si la valeur de ces informations demeure la
même d’un contexte relationnel à un autre.
2. Modèle conceptuel et hypothèses
Pour répondre à cet objectif de recherche, le modèle conceptuel ci-dessous est proposé. Il
s’agit de modèle dérivé de celui présenté par Léger (2003). Ce modèle décrit une relation positive
entre l’investissement relationnel en amont du réseau d’affaires de la firme (i.e. auprès des
fournisseurs) et la valeur du capital relationnel de ces relations d’affaires. Le modèle propose que
cette relation positive soit modérée par 3 éléments d’information relatifs aux interactions
électroniques avec les fournisseurs : i) le niveau de collaboration électronique, ii) le niveau de
commerce électronique et iii) le niveau d’intégration des outils d’interactions électroniques avec
les systèmes d’information internes. Les prochaines sous-sections définissent plus en détails ces
différents concepts et justifient les relations proposées entre les variables.
Figure 1 : Modèle conceptuel
Investissements
relationnels en amont
Capital relationnel
en amont
H1
H2
H3
H4
Niveau de
collaboration
électronique
Niveau
d’utilisation
du commerce
électronique
Niveau
d’intégration
avec les
systèmes
internes
Informations non financières sur les interactions
électroniques avec les fournisseurs
H5 Variable de contrôle : Nature numérique du produit/service
2.1 La relation entre l’investissement et le capital relationnel en amont
Le développement et le maintien de lien d’affaires requièrent toujours un certain niveau
d’investissements relationnels. L’investissement relationnel se définit comme un engagement
calculé en temps et en argent au sein d’un lien interorganisationnel et ce sur l’ensemble du cycle
de vie de la relation d’affaires (Heide et John, 1988 ; Ring et Van de Ven, 1994). Chaque firme
évoluant dans un réseau de partenaires d’affaires (Hakansson et Snehota, 1989), des
investissements relationnels sont engagés tant en amont (fournisseurs) qu’en aval (clients) de la
chaîne de valeur de la firme, mais aussi avec les parties prenantes de l’environnement telles que
des groupes de pressions ou des agences gouvernementales. Il est à noter que dans le cadre de cet
1
Par divulgation, nous entendons le fait de rendre public aux investisseurs de l’information financière et
non financière additionnelle par le biais, par exemple, de notes aux états financiers.
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Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs :
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article, nous nous intéressons uniquement aux investissements relationnels en amont (i.e. réalisés
au sein des relations avec les fournisseurs). Ainsi, nous référons à l’ensemble des investissements
requis pour dénicher des fournisseurs compétitifs et innovateurs, établir la relation, aligner les
processus d’affaires, former les partenaires, s’il y a lieu, gérer les conflits, renouveler les ententes,
etc.
D’un point de vue comptable, très peu d’investissements relationnels sont comptabilisés
comme des actifs. En effet, la majorité de ces investissements relationnels sont imputés à
l’exercice auquel ils sont encourus. Toutefois, lorsque l’on adopte le point de vue d’un
investisseur souhaitant évaluer le potentiel de bénéfices d’une organisation, il est certainement
judicieux de prendre en compte l’ensemble des avantages futurs associés aux investissements au
sein des relations d’affaires. Ces avantages futurs s’échelonnant sur plusieurs périodes, il convient
alors d’envisager la valeur de la relation d’affaires sous l’angle d’un capital relationnel qui
pourrait être déprécié au fur et à mesure que l’avantage futur associé à la relation décroîtra. Pour
revenir à l’exemple de Dell, il est certain que les millions de dollars investis à bâtir un réseau
d’approvisionnement aussi flexible génère un avantage durable qui doit être pris en compte dans
l’évaluation de la valeur de cette société.
Évidemment, le potentiel de chaque relation n’est pas toujours le même. L’investissement
dans certaines relations se révélera très profitable, alors que d’autres relations ne verront jamais le
jour, annulant ainsi tout espoir d’avantages futurs. Il convient donc d’envisager le capital
relationnel d’une firme sous l’angle d’un portefeuille d’investissements intangibles dont le risque
et le potentiel sont variables. Dans cette perspective, et sur la base des résultats empiriques
d’auteurs tels que Harrigan (1986), Dyer (1996) Jap (1999), nous posons donc l’hypothèse
suivante :
H1 : Il existe une relation positive entre les investissements et la valeur du capital
relationnel en amont du réseau d’affaires de la firme.
2.2. Le rôle modérateur de l’information relative aux interactions électroniques.
La forme de la relation entre l’investissement relationnel et le capital relationnel
représente un multiplicateur des investissements consacrés à développer et à maintenir un
portefeuille de relations d’affaires. En termes financiers, on pourrait référer à ce multiplicateur
comme un retour sur le capital investi. Or, tout comme un portefeuille de titres financiers, le
retour sur l’investissement relationnel n’est probablement pas le même pour tous les portefeuilles
de relations d’affaires. Certains portefeuilles plus dynamiques, composés de partenaires efficaces
et innovateurs devraient mener à des avantages futurs plus importants que la norme. A l’opposé,
un portefeuille de relations sclérosées devrait offrir un rendement faible – voir négatif – et donc
mener à la création d’un maigre capital relationnel pour la firme.
À la lumière de cet argument, le modèle conceptuel de la figure 1 pose l’hypothèse que
certaines caractéristiques du portefeuille de relations d’affaires viendront modérer positivement la
forme de la relation entre l’investissement et le capital relationnel en amont. Dans le cadre de cet
article, nous nous concentrons plus particulièrement sur des caractéristiques relatives aux
interactions électroniques qu’entretient la firme avec ses fournisseurs : le niveau de collaboration
électronique, le niveau d’utilisation du commerce électronique et le niveau d’intégration avec les
systèmes d’information internes. La démonstration empirique que ces caractéristiques viennent
modérer positivement la relation entre l’investissement et le capital relationnel constituerait une
preuve de l’importance de la divulgation d’information non financière relative à ces
caractéristiques, permettant ainsi à des investisseurs externes de mieux apprécier la valeur du
capital relationnel d’une firme.
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Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs :
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Le niveau de collaboration électronique. Par définition, cet article se concentre
exclusivement sur la collaboration interorganisationnelle électronique. Nous définissons la
collaboration électronique comme l’échange d’information, la prise de décision conjointe et le
travail de développement collaboratif réalisé à l’aide d’outils électroniques. Plusieurs études
empiriques ont lié le niveau de collaboration interorganisationnelle (tant électronique que non
électronique) à la performance des relations d’affaires (Kalwani et Narayandas, 1995 ; Corbett et
al., 1999; Lee, 2000). On rapporte ainsi des bénéfices tant en ce qui a trait à la gestion de la
chaîne logistique (par exemple, une meilleure rotation des inventaires, réduction des délais
d’approvisionnement, réduction de l’effet « bullwhip », etc.) qu’au développement de nouveaux
produits (accélération du cycle de développement, accès virtuel à des compétences
géographiquement éloignées, etc.). Qui plus est, Jap et Weitz (1996) suggèrent que la
collaboration interorganisationnelle mène à des profits conjoints supérieurs pour les partenaires et
donc à la création d’un avantage concurrentiel difficile à imiter.
Sur la base de ces données, cet article pose l’hypothèse que l’investissement relationnel
dans un portefeuille de relations d’affaires caractérisées par un degré de collaboration élevé
devrait mener à la génération d’un capital relationnel important. En d’autres termes :
H2 : Le niveau de collaboration électronique de la firme avec ses fournisseurs modère
positivement la relation entre l’investissement et la valeur du capital relationnel en
amont du réseau d’affaires de la firme.
Le niveau d’utilisation du commerce électronique. Différentes études empiriques ont
mis en évidence que l’utilisation du commerce électronique dans une relation d’affaires constitue
tant un facteur d’efficience opérationnelle que d’opportunité d’affaires. Tout d’abord, plusieurs
auteurs suggèrent que l’efficience opérationnelle engendrée par le commerce électronique se
reflète tant en ce qui concerne la préparation de la transaction (Bakos, 1997; Aviv, 2001), la
réalisation de la transaction (Bakos et Brynjolfsson, 2000 ; Tumolo, 2001) que la complétion
logistique de la transaction (Gunasekaran et al., 2002. McNichols et Brennan, 2002). En matière
d’opportunité, l’utilisation du commerce électronique avec les fournisseurs permet, entre autres,
la mise en place de nouveaux modèles d’affaires (Benjamin et Wigand, 1995) ou un meilleur
accès à des sources d’approvisionnement international (Lal, 2002).
Par conséquent, compte tenu des nombreux gains d’efficience du commerce électronique
de même que des nombreuses opportunitées associées au commerce électronique, une firme
utilisant le commerce électronique dans le cadre de ses liens d’affaires devrait être en mesure de
dégager de ces relations un flux de bénéfices futurs supérieur à la normale. Ainsi, nous posons
l’hypothèse suivante :
H3 :
Le niveau d’utilisation du commerce électronique avec les fournisseurs modère
positivement la relation entre les investissements relationnels et la valeur du capital
relationnel en amont du réseau d’affaires de la firme.
Niveau d’intégration avec les systèmes d’information internes. Plusieurs auteurs se
sont récemment attardés à la notion d’intégration et de la réceptivité intra et interentreprise des
processus d’affaires sous-jacents à chaîne de valeur de l’organisation (Aubert et al, 2003; Barki et
Pinsonneault, 2003; Markus, 2003). Dans le cadre de cet article, nous nous intéressons à
l’intégration entre les systèmes d’information internes de la firme (e.g. ERP, MRP, PDM, etc.) et
les systèmes d’information supportant les interactions électroniques avec les partenaires d’affaires
(e.g. systèmes de commerce électronique, outils de collaboration électronique, portails
d’information pour les partenaires d’affaires, etc.).
Lefebvre et Lefebvre (1999) propose un modèle étapiste d’intégration électronique. Dans
leur modèle, l’intégration entre les systèmes internes et les systèmes d’interactions électroniques
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Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs :
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est envisagée comme une phase plus complexe et souvent subséquente à de simples initiatives de
commerce électronique. À titre d’exemple, une firme peut mettre en place un site web
transactionnel pour vendre ses produits par Internet et décider de ne pas créer d’interface avec son
système de gestion des inventaires en raison de la complexité technique et des coûts sous-jacents
à un tel déploiement technologique. La même logique s’applique aux systèmes supportant les
interactions électroniques avec les fournisseurs. Une firme peut rendre accessible à ses
fournisseurs la visualisation de ses prévisions de vente et de son plan de production mensuel afin
de faciliter la planification de ses partenaires, sans toutefois intégrer cet extranet aux systèmes
APS (Advanced Planning and Simulation) utilisés pour simuler quotidiennement les besoins en
ressources matérielles.
Or, malgré la maturité technologique requise pour atteindre ce type d’intégration,
différents auteurs ont mis en évidence les gains d’efficience (e.g. réduction des cycles logistiques,
accélération du développement de nouveaux produits, accroissement de la rotation des
inventaires, etc.) associés à l’intégration des systèmes d’information interne et des systèmes
d’interaction électroniques avec les fournisseurs (Chung et Snyder, 2000; Mabert et al, 2000).
Compte tenu des bénéfices reliés à l’intégration, il est possible d’anticiper un retour sur
l’investissement relationnel en amont plus important et, par conséquent, un accroissement de la
valeur du capital relationnel correspondant. Nous posons donc l’hypothèse suivante :
H4 : Le niveau d’intégration entre les systèmes d’information internes et les systèmes
d’information supportant les intégrations électroniques avec les fournisseurs modère
positivement la relation entre les investissements et la valeur du capital relationnel en
amont du réseau d’affaires de la firme.
L’importance relative des informations sur le niveau d’interaction électronique avec
les fournisseurs. Différentes études ont démontré que l’organisation des relations
interorganisationnelles diffère en fonction du réseau d’affaires auquel la firme appartient. Par
exemple, Bensaou et Venkatraman (1995) ont mis en lumière cinq configurations
interorganisationnelles dans le secteur automobile, ce qui évoque des contextes relationnels très
différents les uns des autres. Pour sa part, Dwyer (1987) nous décrit le fonctionnement des
réseaux d’affaires dans l’industrie de la mode à New York, un contexte relationnel qui se
distingue nettement, par exemple, des keiretsus japonais examinés par des auteurs tels que Sakai
(1990).
Plusieurs auteurs soutiennent que l’un des facteurs importants à une compréhension
adéquate de la logique sous-jacente à un réseau d’affaires s’avère la nature du produit ou du
service (Fisher, 1997; Ramdas and Spekman, 2000). En effet, la nature de l’offre d’une
organisation fournit une indication de la configuration logistique et virtuelle nécessaire pour
soutenir adéquatement le réseau d’affaires.
Dans le cadre de cette recherche, nous posons l’hypothèse que les offres de produits ou
services qui sont de nature numérique devraient bénéficier plus facilement des gains appréciables
offerts dans le cadre d’interactions électroniques. En effet, ces produits et services numériques
peuvent aisément changer de mains de manière entièrement numérique et donc nécessitant
beaucoup moins d’interventions logistiques de nature physique que les produits et services qui ne
sont pas numériques. Ainsi, nous posons l’hypothèse suivante :
H5 : L’effet de modération engendré par la collaboration, le commerce et
l’intégration électronique avec les fournisseurs devrait être plus important pour les
firmes offrant des produits et services numériques.
3. Aspects méthodologiques
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Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs :
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3.1 Stratégie de collecte de données
Le modèle conceptuel proposé précédemment ainsi que les hypothèses qui lui sont sousjacentes sont testées à l’aide de données empiriques collectées auprès de 159 gestionnaires
exécutifs œuvrant dans l’industrie des communications sans-fil au Canada et en Scandinavie2. Ce
secteur englobe l’ensemble des organisations impliquées au sein de la chaîne de valeur des
produits et services de communication sans-fil. Compte tenu de la nature des questions de
l’enquête, le gestionnaire exécutif constituait le seul répondant envisageable dans le cadre de cette
recherche, et ce, en raison de la perspective holistique et prospective que celui-ci possède sur son
organisation (Harrison, 1992). Les données de cette enquête ont été collectées de décembre 2001
à janvier 2002. Un rapport de calibrage était offert aux participants de l’étude afin de l’inciter à
répondre au questionnaire. Les renseignements nécessaires pour contacter les répondants ont été
obtenus par le biais de deux répertoires industriels : le répertoire des entreprises canadiennes de
Strategis (www.strategis.gc.ca) et le « Wireless Nordic Map » du magasine scandinave Brainheart
(http://www.brainheartmagazine.com). Des 1 078 répondants contactés, 159 ont complété
l’ensemble des questions (15.1 %). Un test d’ajustement du X2 a été réalisé pour s’assurer de la
représentativité de l’échantillon. Il n’existe pas de biais significatif selon la région d’origine du
répondant (Canada vs Scandinavie) (p = 0.8569).
3.2 Opérationnalisation des variables de recherche
Compte tenu du fait qu’il n’existe aucune mesure financière du capital relationnel, cette
valeur est mesurée de manière perceptuelle par le gestionnaire exécutif. L’évaluation perceptuelle
de ce concept est d’ailleurs la seule façon de prendre en compte la valeur essentiellement
prospective (i.e. valeur actuelle des bénéfices futurs) du capital relationnel. Lors de l’enquête,
chaque répondant devait évaluer (sur une échelle de Likert en sept points d’ancrage de très faible
à très élevée) la contribution des différents éléments d’actifs tangibles et intangibles détenus par
sa firme, i.e. la valeur du capital relationnel en amont, valeur du capital relationnel en aval, valeur
du capital humain, valeur du capital structurel, valeur des propriétés intellectuelles et la valeur
d’actifs physiques. Adoptant une approche similaire à celle employée par d’autres auteurs dans la
littérature sur les actifs intangibles (e.g. Brynjolfsson et al, 2002), la valeur totale de la firme est
mesurée par la somme de l’évaluation perceptuelle des éléments d’actifs tangibles et intangibles
précédemment mentionnés. Ainsi, la mesure du capital relationnel utilisée dans cet article
correspond au ratio (en pourcentage) de la valeur du capital relationnel divisé par la valeur totale
de la firme.
Les quatre variables indépendantes de cette étude (investissements relationnels,
collaboration électronique, commerce électronique et intégration aux systèmes internes) sont des
construits composés de trois à quatre items. Tel qu’illustré dans le tableau 1, chacun de ces
construits démontre un niveau élevé de fiabilité (supérieur au seuil de 0.70 suggéré par Robinson
et Shaver; 1973).
2
Finlande, Suède, Norvège, Danemark et Islande.
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Tableau 1. Opérationnalisation des variables indépendantes
Investissements relationnels
Collaboration électronique
Commerce électronique
Intégration aux systèmes internes
Nombre d’items
3
4
4
3
Alpha
0.904
0.834
0.869
0.892
Le tableau 2 présente une analyse factorielle nous permettant de juger de la validité
discriminante des quatre construits utilisés comme variables indépendantes. L’analyse génère
quatre facteurs qui correspondent en tous points aux construits induits à partir de la théorie.
Notons que chaque item ne présente pas un score factoriel supérieure à 0.5 sur plus d’un facteur,
ce qui illustre la validité discriminante des mesures utilisées.
Tableau 2. Analyse factorielle des variables indépendantes
Facteurs
1
Échange d’information - chaîne d’approvisionnement
.805
Collaboration électronique - chaîne d’approvisionnement
.803
Collaboration électronique – développement de nouveau produit
.639
Échange d’information - développement de produit
.636
Investissements rel. : Développement de la relation
-.002
Investissements rel. : Maintien de la relation
.045
Investissements rel. : Alignement de la relation
.222
Intégration au niveau des applications d’opérations
.119
Intégration au niveau des applications logistiques
.151
Intégration au niveau des applications de développement de produit .413
Commerce électronique : achat non stratégique
.035
Commerce électronique : paiement électronique
-.001
Commerce électronique : gestion des commandes
.471
Commerce électronique : achat stratégique
.499
Value propre 2.835
% de la variance expliqué 20.3 %
2
3
4
-.015
.050
.331
.270
.925
.897
.826
.111
.131
.043
.152
-.085
-.089
-.014
2.598
18.6 %
.312
.189
.245
.198
.097
.134
.027
.937
.924
.714
.085
.142
.131
.093
2.553
18.2 %
.140
.243
.162
.034
.069
-.016
-.058
.123
.146
.115
.795
.782
.619
.618
2.172
15.5 %
Méthode d’extraction : Analyse de la composante principale
Méthode de rotation : Equamax (convergence en 6 itérations)
Les valeurs supérieures à .5 ont été mises en gras pour faciliter la lecture du tableau
Le tableau 3 présente les coefficients de corrélation entre les cinq principales variables de
cette recherche. Bien que la majorité des corrélations soit de niveau acceptable, il est à noter que
trois corrélations présentent un coefficient assez élevé (investissements relationnels vs valeur du
capital relationnel, intégration aux SI vs collaboration électronique et collaboration électronique
vs commerce électronique). Néanmoins, ces corrélations présentent tous des coefficients
inférieurs à 0.7, la limite suggérée par Tabachnick et Fidell (1996) pour utiliser conjointement ces
variables dans une régression multiple.
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Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs :
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Tableau 3. Corrélations entre les variables de recherche
Valeur du capital
Investissements Intégration aux
relationnel en amont relationnel en amont
SI
Investissements rel. en amont
.630 ***
Intégration aux SI
.118
.203 *
Collaboration électronique
.148
.378 ***
.526 ***
Commerce électronique
.071
.178 *
.363 ***
p < 0.05 *; p < 0.01 **; p < 0.001 ***
Collaboration
électronique
.659 ***
Enfin, complétons cette section sur l’opérationnalisation de la variable dichotomique
utilisée pour tester la cinquième hypothèse du modèle : la nature numérique du produit ou service
offert par la firme. Cette variable permettra de partager les répondants en deux groupes
mutuellement exclusifs : le groupe numérique composé des firmes ayant une offre de
produit/service de nature digitale et le groupe non numérique formé des autres firmes.
4. Résultats et discussion
Le tableau 4 présente certaines statistiques descriptives relativement aux variables
utilisées dans le cadre de cette recherche. Tout d’abord, notons que les deux sous-environnements
sont constitués d’un nombre relativement similaire de répondants, c’est-à-dire, 88 dans le groupe
numérique et 70 dans le groupe non numérique. De plus, on peut constater que le groupe
numérique présente un niveau d’investissement relationnel auprès des fournisseurs ainsi qu’une
valeur relationnelle en amont inférieur au groupe non numérique. Toutefois, le niveau
d’intégration aux systèmes internes, le niveau de collaboration électronique et le niveau de
commerce électronique semble le même pour les deux groupes. En somme, même si les groupes
différèrent au niveau de la valeur du capital relationnel et au niveau des investissements au sein
des relations d’affaires, leur niveau d’interaction électronique apparaît similaire.
Tableau 4. Statistiques descriptives (n = 159)
Ensemble des
répondants
(n = 159)
x
σ
Capital relationnel en amont 12.80 % 4.92 %
Investissements rel. en amont
3.59
1.43
Intégration aux SI
2.48
1.70
Collaboration électronique
3.15
1.59
Commerce électronique
3.23
1.63
p < 0.05 * ; p < 0.01 ** ; p < 0.001 ***
a
Sous-env. 1 :
Gr. numérique
(n=88)
x
σ
12.1 %
3.30
2.38
3.18
3.40
4.70 %
1.42
1.66
1.55
1.57
Sous-env. 2 :
Gr. non-num.
(n=70)
x
σ
13.72 % 5.08 %
3.95
1.37
2.61
1.76
3.11
1.67
3.02
1.70
Sig
T-Testa
*
**
NS
NS
NS
Test multilatéral entre le groupe numérique et le groupe non numérique
Le tableau 5 présente le résultat de chacune des régressions multiples hiérarchiques
utilisés pour tester les hypothèses présentées précédemment : une régression avec l’ensemble des
répondants, une régression avec les répondants du groupe numérique et une régression avec le
groupe de répondants du groupe non numérique.
Chaque régression hiérarchique est composée de deux modèles. Le premier introduit dans
la régression les 4 variables indépendantes. Le second modèle incorpore les effets d’interactions
entre l’investissement et chacune des trois variables qui mesurent le niveau d’interaction
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électronique avec les fournisseurs (intégration, collaboration électronique et commerce
électronique). Tel que suggéré par Venkatraman (1989), l’introduction de ces produits croisés
dans la régression permet de tester les hypothèses de modération par la forme telle que présentée
dans le modèle de recherche.
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Tableau 5. Régressions multiples hiérarchiques pour l’ensemble des répondants et pour les deux sous-environnements
Ensemble des répondants
Modèle 1
β
Sig
.673 ****
.030 NS
-.137 NS
.003 NS
Investissements rel. en amont
Intégration aux SI
Collaboration électronique
Commerce électronique
Invest. rel. x Intégration
Invest. rel. x Collab. élec.
Invest. rel. x Commerce. élec.
R2 ajusté cumulatif
39.7 %
p value (F-test)
***
∆ R2 ajusté a
p value (Sig. F Change)
p < 0.05 * ; p < 0.01 ** ; p < 0.001 ***
Modèle 2
β
Sig
1.407 NS
.993 NS
.060 NS
-1.796 NS
-.957 NS
-.614 NS
1.934 NS
40.5 %
***
0.8 %
NS
Sous-Environnement 1 :
Groupe numérique
Modèle 1
Modèle 2
β
Sig
β
Sig
.692 ***
-.099 NS
.051 NS
.772 NS
-.178 NS
-.320 NS
.014 NS
-.795 *
-.961 NS
.149 NS
1.441 **
40.3 %
47.4 %
***
***
7.1 %
*
Sous-Environnement 2 :
Groupe non numérique
Modèle 1
Modèle 2
β
Sig
β
Sig
.657
***
1.251 NS
.657
NS
1.251 NS
-.096
NS
.716 NS
-.032
NS
-.817 NS
-.168 NS
-.878 NS
.810 NS
32.9 %
28.3 %
**
*
- 4.6 % b
NS
a
Modèle 2 – Modèle 1
b
La valeur négative de ce ∆ R2 est due à l’ajustement du coefficient de détermination dans la formule suivante : R2 ajusté = R2 - ( p ( 1 – R2) / (n - p – 1), où
« n » est égal au nombre d’observations et « p » au nombre de variables. Le ∆ R2 s’avère parce que le R2 est presque le même dans les modèles 1 et 2 et parce
que le « p » augmente sans que ces nouvelles variables ne se révèlent significatives.
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Les deux prochaines sous-sections présentent les principales conclusions issues de ces résultats
4.1 L’importance du pouvoir explicatif de l’investissement relationnel en amont
Les trois régressions multiples hiérarchiques illustrent clairement l’importance de l’investissement
relationnel en amont. Dans chacun des modèles 1, seul le bêta de l’investissement relationnel est positif et
significatif, soutenant ainsi clairement l’hypothèse H1. De plus, ceci suggère que, tel qu’anticipé dans le
modèle de recherche, les variables intégration, collaboration électronique et commerce électronique ne
sont pas des antécédents directs de la valeur du capital relationnel en amont.
Il est toutefois important de noter que la variance expliquée par l’investissement relationnel n’est pas
la même dans les deux sous-environnements. Dans le cas du groupe numérique, le modèle 1 explique
40.3 % de la variance, tandis qu’au sein du groupe non numérique la variance expliqué n’est que de
32.9 %. Ainsi, bien que l’information non financière concernant l’investissement relationnel s’avère
importante dans les deux sous-environnements, son importance relative n’est pas la même dans un
contexte d’évaluation du capital relationnel en amont. Par conséquent, ce résultat apporte un premier
appui à l’hypothèse H5.
4.2 Le rôle modérateur du niveau d’utilisation du commerce électronique dans le groupe
numérique
Bien que la régression du modèle 2 soit significative pour les trois régressions hiérarchiques,
l’introduction des produits croisés n’ajoute de la variance expliquée que dans le cas du groupe de
répondants numériques. En effet, la variance expliquée passe de 40.3 % à 47.4 %, entraînant un delta R2
(ajusté) de 7.1 % (p = 0.032).
Un seul produit croisé présente un bêta significatif. Il s’agit de l’interaction entre l’investissement
relationnel en amont et le niveau d’utilisation du commerce électronique avec les fournisseurs. La valeur
du bêta de ce produit croisé est positive (bêta = 1.441) : il est donc possible de conclure que le niveau
d’utilisation du commerce électronique a un effet de modération positif sur la relation entre
l’investissement et le capital relationnel en amont.
Le résultat concernant le commerce électronique entraîne deux constats. D’une part, ce résultat
vient soutenir partiellement l’hypothèse H3. En effet, le rôle modérateur du niveau d’utilisation du
commerce électronique n’est présent que dans le sous-environnement numérique. D’autre part, puisque le
commerce électronique modère dans le sous-environnement numérique et qu’il ne modère pas dans le
sous-environnement non numérique, il convient de conclure que l’information concernant l’utilisation du
commerce électronique n’a pas la même valeur dans tous les contextes. Ainsi, dans le cas d’une firme
spécialisée dans un domaine où le produit est peut-être numérisé, l’évaluation de son capital relationnel
devrait prendre en compte le niveau d’utilisation du commerce électronique. Suivant le principe de la
parcimonie, cette même information n’aurait aucune valeur ajoutée dans l’évaluation du capital
relationnel en amont des firmes non numériques. Conséquemment, ce résultat un soutien additionnel à
l’hypothèse H5.
5. Conclusion
Cet article figure parmi les premières études empiriques sur l’évaluation du capital relationnel en
amont. Cette recherche s’insère dans une démarche plus large visant le développement d’outils
d’évaluation de la valeur des actifs intangibles détenues par les organisations et n’apparaissant pas à leur
bilan. Plus particulièrement, cette recherche visait à identifier des informations non financières concernant
les interactions électroniques avec les fournisseurs et devant être prises en compte dans l’évaluation du
capital relationnel en amont. Les résultats de cet article mettent en évidence trois principaux constats : i)
les informations sur les investissements relationnels, ii) l’importance de certains éléments d’information
relatifs à l’interaction électronique peut varier d’un sous-environnement à un autre et iii) l’utilisation du
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commerce électronique semble accroître le retour sur l’investissement relationnel des firmes spécialisées
dans l’offre de produits et services numériques. Ces résultats appellent à une divulgation d’information
financière et non financière relative aux investissements relationnels et au commerce électronique. La
divulgation des ces informations permettrait aux investisseurs d’apprécier la valeur intangible du capital
relationnel en amont, et donc faciliterait l’évaluation financière des firmes ayant investi massivement dans
l’élaboration d’un chaîne intégrée de fournisseurs.
D’autres recherches sont nécessaires afin de confirmer les tendances observées dans cet article. Il
importera de s’attarder plus attentivement aux raisons pour lesquelles une contingence semble prévaloir
quant à la valeur de l’information non financière dans l’évaluation du capital relationnel. Enfin, les
futures recherches devront s’attarder à identifier d’autres éléments d’information non financière relative
aux relations d’affaires permettant d’expliquer davantage de variance du capital relationnel.
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