Télécharger - Expertise Hec Ca Hec MontréAl
Transcription
Télécharger - Expertise Hec Ca Hec MontréAl
ISSN 0832-7203 Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs : importance relative de l’information financière concernant les interactions électroniques Par : Pierre-Majorique Léger Cahier du GReSI no 04-09 Mai 2004 Copyright © 2004. HEC Montréal. Tous droits réservés pour tous pays. Toute traduction et toute reproduction sous quelque forme que ce soit est interdite. HEC Montréal, 3000, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, Montréal, Québec, H3T 2A7 Canada. Les textes publiés dans la série des Cahiers du GReSI n'engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs : importance relative de l’information financière concernant les interactions électroniques Pierre-Majorique Léger, Professeur adjoint Service de l’enseignement de technologies de l’information HEC Montréal 3000, chemin de la Côte-Ste-Catherine Montréal, Québec, Canada H3T 2A7 tél : (514) 340-7013 fax : (514) 340-6132 [email protected] Prière de faire parvenir toute correspondance à : [email protected] Copyright © 2004. HEC Montréal 2 Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs : importance relative de l’information financière concernant les interactions électroniques Pierre-Majorique Léger Résumé Cet article porte sur la valeur intangible que représentent pour une firme les relations d’affaires qu’elle entretient avec ses fournisseurs. L’objectif consiste à identifier de l’information non financière concernant les interactions électroniques avec les fournisseurs et devant être prise en compte dans l’évaluation du capital relationnel d’une firme. Les résultats de la recherche mettent en relief l’importance relative de l’utilisation du commerce électronique comme variable modératrice quant à la relation entre l’investissement et le capital relationnel. Abstract This paper focuses on the intangible value that is created by the business relations that a firm maintains with its suppliers. The objective is to identify the non-financial information concerning the electronic interactions with suppliers, which should be taken into account when evaluating the relationship capital of a firm. The research results highlight the relative importance of use of electronic commerce as a moderating variable in the relation between the investment and the relational capital. Mots-clés Information financière, capital relationnel, interactions électroniques Copyright © 2004. HEC Montréal 3 Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs : importance relative de l’information financière concernant les interactions électroniques Pierre-Majorique Léger 1. Introduction Cet article porte sur la valeur intangible que représentent pour une firme les relations d’affaires qu’elle entretient avec ses fournisseurs. Plus particulièrement, cette recherche vise à identifier quelles informations ayant trait aux interactions électroniques avec les fournisseurs devraient être pris en compte dans l’évaluation de la juste valeur des relations qu’entretient la firme en amont de son réseau d’affaires. La portion de la valeur d’une firme attribuable à ses relations d’affaires est désignée dans la littérature par l’expression capital relationnel (Canibano et al, 1999; Edvinsson, 1997; Roos et al., 1998). Par souci de conservatisme, les principes comptables généralement reconnus (PCGR) sous-évalue systématiquement la valeur de ce capital intangible. En effet, seule la valeur du capital relationnel qui fait l’objet de l’acquisition doit apparaître au bilan financier des firmes. En terme comptable, ce capital correspond à l’achalandage et se crée lors d’un regroupement d’entreprise alors qu’un écart d’acquisition se présente entre la valeur versée par l’acquéreur et la valeur nette des actifs de la société acquise (ICCA, chapitre 1580.54). Ainsi, la très grande majorité de la valeur des relations que la firme développe et maintient dans le cadre de ses opérations n’est jamais prise en compte au sein des états financiers, les investissements menant à ces actifs intangibles étant imputés à l'exercice où ils ont été encourus. La sous-évaluation du capital relationnel est d’autant plus importante en ce qui a trait aux relations avec les fournisseurs. En effet, la doctrine comptable sous-jacente à la notion d’achalandage concerne d’abord et avant tout les relations avec les clients. Comme l’explique Hudges (1984) dans une revue exhaustive de l’histoire du concept de l’achalandage, cette notion est introduite au 19e siècle pour représenter la valeur associée au portefeuille de clients fidèles acquis lors d’un regroupement d’entreprises. Malgré l’évolution du concept d’achalandage au cours du 20e siècle, les PCGR ne considèrent toujours pas les relations avec les fournisseurs comme étant porteuses d’une valeur pour la firme. Même la plus récente refonte de la comptabilisation de l’écart d’acquisition en 2002 ne fait aucune mention de la valeur associée aux relations avec les fournisseurs de l’organisation (ICCA, chapitre 3062-01 à 25). Pourtant, pour de nombreuses organisations, les relations qu’elles entretiennent avec les fournisseurs constituent des actifs essentiels au maintien de leur avantage compétitif. On n’a qu’à penser à la firme américaine Dell Computer qui, pour soutenir sa chaîne d’approvisionnement, a dû investir des sommes considérables pour développer un portefeuille de relations d’affaires avec des partenaires flexibles et efficaces, lui garantissant ainsi un avantage indéniable sur ces compétiteurs (Magretta, 1998). Le problème réside dans le fait que très peu d’informations publics sont à la disposition des investisseurs pour évaluer la valeur du capital relationnel lié aux fournisseurs (Gelb, 2002). De manière générale, peu d’informations publics sont accessibles quant aux investissements relationnels et, outre les notes aux états financiers concernant les informations sectorielles (ICCA, chapitre 1701), il n’existe pas d’obligation de divulgation relativement à ces investissements intangibles. C’est le cas de la majorité des investissements en technologie de l’information réalisés pour soutenir les relations d’affaires avec les fournisseurs. Ces investissements sont agglomérés au sein des charges d’opération de la période : ce manque de granularité dans les états financiers empêche clairement une évaluation précise de valeur des relations avec les fournisseurs. Copyright © 2004. HEC Montréal 4 Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs : importance relative de l’information financière concernant les interactions électroniques Pierre-Majorique Léger Toutefois, comme l’indique Lev (2001) : « measurement and valuation difficulties concerning intangibles should not provide an excuse for nondisclosure of relevant information about intangibles » [p.102]. Ainsi, l’objectif de cet article consiste à identifier des éléments d’information relatifs aux interactions électroniques entre les firmes qui, s’ils étaient divulgués1 aux investisseurs, permettraient une meilleure évaluation de la valeur des actifs intangibles des sociétés publiques. De plus, l’article vise à examiner si la valeur de ces informations demeure la même d’un contexte relationnel à un autre. 2. Modèle conceptuel et hypothèses Pour répondre à cet objectif de recherche, le modèle conceptuel ci-dessous est proposé. Il s’agit de modèle dérivé de celui présenté par Léger (2003). Ce modèle décrit une relation positive entre l’investissement relationnel en amont du réseau d’affaires de la firme (i.e. auprès des fournisseurs) et la valeur du capital relationnel de ces relations d’affaires. Le modèle propose que cette relation positive soit modérée par 3 éléments d’information relatifs aux interactions électroniques avec les fournisseurs : i) le niveau de collaboration électronique, ii) le niveau de commerce électronique et iii) le niveau d’intégration des outils d’interactions électroniques avec les systèmes d’information internes. Les prochaines sous-sections définissent plus en détails ces différents concepts et justifient les relations proposées entre les variables. Figure 1 : Modèle conceptuel Investissements relationnels en amont Capital relationnel en amont H1 H2 H3 H4 Niveau de collaboration électronique Niveau d’utilisation du commerce électronique Niveau d’intégration avec les systèmes internes Informations non financières sur les interactions électroniques avec les fournisseurs H5 Variable de contrôle : Nature numérique du produit/service 2.1 La relation entre l’investissement et le capital relationnel en amont Le développement et le maintien de lien d’affaires requièrent toujours un certain niveau d’investissements relationnels. L’investissement relationnel se définit comme un engagement calculé en temps et en argent au sein d’un lien interorganisationnel et ce sur l’ensemble du cycle de vie de la relation d’affaires (Heide et John, 1988 ; Ring et Van de Ven, 1994). Chaque firme évoluant dans un réseau de partenaires d’affaires (Hakansson et Snehota, 1989), des investissements relationnels sont engagés tant en amont (fournisseurs) qu’en aval (clients) de la chaîne de valeur de la firme, mais aussi avec les parties prenantes de l’environnement telles que des groupes de pressions ou des agences gouvernementales. Il est à noter que dans le cadre de cet 1 Par divulgation, nous entendons le fait de rendre public aux investisseurs de l’information financière et non financière additionnelle par le biais, par exemple, de notes aux états financiers. Copyright © 2004. HEC Montréal 5 Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs : importance relative de l’information financière concernant les interactions électroniques Pierre-Majorique Léger article, nous nous intéressons uniquement aux investissements relationnels en amont (i.e. réalisés au sein des relations avec les fournisseurs). Ainsi, nous référons à l’ensemble des investissements requis pour dénicher des fournisseurs compétitifs et innovateurs, établir la relation, aligner les processus d’affaires, former les partenaires, s’il y a lieu, gérer les conflits, renouveler les ententes, etc. D’un point de vue comptable, très peu d’investissements relationnels sont comptabilisés comme des actifs. En effet, la majorité de ces investissements relationnels sont imputés à l’exercice auquel ils sont encourus. Toutefois, lorsque l’on adopte le point de vue d’un investisseur souhaitant évaluer le potentiel de bénéfices d’une organisation, il est certainement judicieux de prendre en compte l’ensemble des avantages futurs associés aux investissements au sein des relations d’affaires. Ces avantages futurs s’échelonnant sur plusieurs périodes, il convient alors d’envisager la valeur de la relation d’affaires sous l’angle d’un capital relationnel qui pourrait être déprécié au fur et à mesure que l’avantage futur associé à la relation décroîtra. Pour revenir à l’exemple de Dell, il est certain que les millions de dollars investis à bâtir un réseau d’approvisionnement aussi flexible génère un avantage durable qui doit être pris en compte dans l’évaluation de la valeur de cette société. Évidemment, le potentiel de chaque relation n’est pas toujours le même. L’investissement dans certaines relations se révélera très profitable, alors que d’autres relations ne verront jamais le jour, annulant ainsi tout espoir d’avantages futurs. Il convient donc d’envisager le capital relationnel d’une firme sous l’angle d’un portefeuille d’investissements intangibles dont le risque et le potentiel sont variables. Dans cette perspective, et sur la base des résultats empiriques d’auteurs tels que Harrigan (1986), Dyer (1996) Jap (1999), nous posons donc l’hypothèse suivante : H1 : Il existe une relation positive entre les investissements et la valeur du capital relationnel en amont du réseau d’affaires de la firme. 2.2. Le rôle modérateur de l’information relative aux interactions électroniques. La forme de la relation entre l’investissement relationnel et le capital relationnel représente un multiplicateur des investissements consacrés à développer et à maintenir un portefeuille de relations d’affaires. En termes financiers, on pourrait référer à ce multiplicateur comme un retour sur le capital investi. Or, tout comme un portefeuille de titres financiers, le retour sur l’investissement relationnel n’est probablement pas le même pour tous les portefeuilles de relations d’affaires. Certains portefeuilles plus dynamiques, composés de partenaires efficaces et innovateurs devraient mener à des avantages futurs plus importants que la norme. A l’opposé, un portefeuille de relations sclérosées devrait offrir un rendement faible – voir négatif – et donc mener à la création d’un maigre capital relationnel pour la firme. À la lumière de cet argument, le modèle conceptuel de la figure 1 pose l’hypothèse que certaines caractéristiques du portefeuille de relations d’affaires viendront modérer positivement la forme de la relation entre l’investissement et le capital relationnel en amont. Dans le cadre de cet article, nous nous concentrons plus particulièrement sur des caractéristiques relatives aux interactions électroniques qu’entretient la firme avec ses fournisseurs : le niveau de collaboration électronique, le niveau d’utilisation du commerce électronique et le niveau d’intégration avec les systèmes d’information internes. La démonstration empirique que ces caractéristiques viennent modérer positivement la relation entre l’investissement et le capital relationnel constituerait une preuve de l’importance de la divulgation d’information non financière relative à ces caractéristiques, permettant ainsi à des investisseurs externes de mieux apprécier la valeur du capital relationnel d’une firme. Copyright © 2004. HEC Montréal 6 Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs : importance relative de l’information financière concernant les interactions électroniques Pierre-Majorique Léger Le niveau de collaboration électronique. Par définition, cet article se concentre exclusivement sur la collaboration interorganisationnelle électronique. Nous définissons la collaboration électronique comme l’échange d’information, la prise de décision conjointe et le travail de développement collaboratif réalisé à l’aide d’outils électroniques. Plusieurs études empiriques ont lié le niveau de collaboration interorganisationnelle (tant électronique que non électronique) à la performance des relations d’affaires (Kalwani et Narayandas, 1995 ; Corbett et al., 1999; Lee, 2000). On rapporte ainsi des bénéfices tant en ce qui a trait à la gestion de la chaîne logistique (par exemple, une meilleure rotation des inventaires, réduction des délais d’approvisionnement, réduction de l’effet « bullwhip », etc.) qu’au développement de nouveaux produits (accélération du cycle de développement, accès virtuel à des compétences géographiquement éloignées, etc.). Qui plus est, Jap et Weitz (1996) suggèrent que la collaboration interorganisationnelle mène à des profits conjoints supérieurs pour les partenaires et donc à la création d’un avantage concurrentiel difficile à imiter. Sur la base de ces données, cet article pose l’hypothèse que l’investissement relationnel dans un portefeuille de relations d’affaires caractérisées par un degré de collaboration élevé devrait mener à la génération d’un capital relationnel important. En d’autres termes : H2 : Le niveau de collaboration électronique de la firme avec ses fournisseurs modère positivement la relation entre l’investissement et la valeur du capital relationnel en amont du réseau d’affaires de la firme. Le niveau d’utilisation du commerce électronique. Différentes études empiriques ont mis en évidence que l’utilisation du commerce électronique dans une relation d’affaires constitue tant un facteur d’efficience opérationnelle que d’opportunité d’affaires. Tout d’abord, plusieurs auteurs suggèrent que l’efficience opérationnelle engendrée par le commerce électronique se reflète tant en ce qui concerne la préparation de la transaction (Bakos, 1997; Aviv, 2001), la réalisation de la transaction (Bakos et Brynjolfsson, 2000 ; Tumolo, 2001) que la complétion logistique de la transaction (Gunasekaran et al., 2002. McNichols et Brennan, 2002). En matière d’opportunité, l’utilisation du commerce électronique avec les fournisseurs permet, entre autres, la mise en place de nouveaux modèles d’affaires (Benjamin et Wigand, 1995) ou un meilleur accès à des sources d’approvisionnement international (Lal, 2002). Par conséquent, compte tenu des nombreux gains d’efficience du commerce électronique de même que des nombreuses opportunitées associées au commerce électronique, une firme utilisant le commerce électronique dans le cadre de ses liens d’affaires devrait être en mesure de dégager de ces relations un flux de bénéfices futurs supérieur à la normale. Ainsi, nous posons l’hypothèse suivante : H3 : Le niveau d’utilisation du commerce électronique avec les fournisseurs modère positivement la relation entre les investissements relationnels et la valeur du capital relationnel en amont du réseau d’affaires de la firme. Niveau d’intégration avec les systèmes d’information internes. Plusieurs auteurs se sont récemment attardés à la notion d’intégration et de la réceptivité intra et interentreprise des processus d’affaires sous-jacents à chaîne de valeur de l’organisation (Aubert et al, 2003; Barki et Pinsonneault, 2003; Markus, 2003). Dans le cadre de cet article, nous nous intéressons à l’intégration entre les systèmes d’information internes de la firme (e.g. ERP, MRP, PDM, etc.) et les systèmes d’information supportant les interactions électroniques avec les partenaires d’affaires (e.g. systèmes de commerce électronique, outils de collaboration électronique, portails d’information pour les partenaires d’affaires, etc.). Lefebvre et Lefebvre (1999) propose un modèle étapiste d’intégration électronique. Dans leur modèle, l’intégration entre les systèmes internes et les systèmes d’interactions électroniques Copyright © 2004. HEC Montréal 7 Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs : importance relative de l’information financière concernant les interactions électroniques Pierre-Majorique Léger est envisagée comme une phase plus complexe et souvent subséquente à de simples initiatives de commerce électronique. À titre d’exemple, une firme peut mettre en place un site web transactionnel pour vendre ses produits par Internet et décider de ne pas créer d’interface avec son système de gestion des inventaires en raison de la complexité technique et des coûts sous-jacents à un tel déploiement technologique. La même logique s’applique aux systèmes supportant les interactions électroniques avec les fournisseurs. Une firme peut rendre accessible à ses fournisseurs la visualisation de ses prévisions de vente et de son plan de production mensuel afin de faciliter la planification de ses partenaires, sans toutefois intégrer cet extranet aux systèmes APS (Advanced Planning and Simulation) utilisés pour simuler quotidiennement les besoins en ressources matérielles. Or, malgré la maturité technologique requise pour atteindre ce type d’intégration, différents auteurs ont mis en évidence les gains d’efficience (e.g. réduction des cycles logistiques, accélération du développement de nouveaux produits, accroissement de la rotation des inventaires, etc.) associés à l’intégration des systèmes d’information interne et des systèmes d’interaction électroniques avec les fournisseurs (Chung et Snyder, 2000; Mabert et al, 2000). Compte tenu des bénéfices reliés à l’intégration, il est possible d’anticiper un retour sur l’investissement relationnel en amont plus important et, par conséquent, un accroissement de la valeur du capital relationnel correspondant. Nous posons donc l’hypothèse suivante : H4 : Le niveau d’intégration entre les systèmes d’information internes et les systèmes d’information supportant les intégrations électroniques avec les fournisseurs modère positivement la relation entre les investissements et la valeur du capital relationnel en amont du réseau d’affaires de la firme. L’importance relative des informations sur le niveau d’interaction électronique avec les fournisseurs. Différentes études ont démontré que l’organisation des relations interorganisationnelles diffère en fonction du réseau d’affaires auquel la firme appartient. Par exemple, Bensaou et Venkatraman (1995) ont mis en lumière cinq configurations interorganisationnelles dans le secteur automobile, ce qui évoque des contextes relationnels très différents les uns des autres. Pour sa part, Dwyer (1987) nous décrit le fonctionnement des réseaux d’affaires dans l’industrie de la mode à New York, un contexte relationnel qui se distingue nettement, par exemple, des keiretsus japonais examinés par des auteurs tels que Sakai (1990). Plusieurs auteurs soutiennent que l’un des facteurs importants à une compréhension adéquate de la logique sous-jacente à un réseau d’affaires s’avère la nature du produit ou du service (Fisher, 1997; Ramdas and Spekman, 2000). En effet, la nature de l’offre d’une organisation fournit une indication de la configuration logistique et virtuelle nécessaire pour soutenir adéquatement le réseau d’affaires. Dans le cadre de cette recherche, nous posons l’hypothèse que les offres de produits ou services qui sont de nature numérique devraient bénéficier plus facilement des gains appréciables offerts dans le cadre d’interactions électroniques. En effet, ces produits et services numériques peuvent aisément changer de mains de manière entièrement numérique et donc nécessitant beaucoup moins d’interventions logistiques de nature physique que les produits et services qui ne sont pas numériques. Ainsi, nous posons l’hypothèse suivante : H5 : L’effet de modération engendré par la collaboration, le commerce et l’intégration électronique avec les fournisseurs devrait être plus important pour les firmes offrant des produits et services numériques. 3. Aspects méthodologiques Copyright © 2004. HEC Montréal 8 Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs : importance relative de l’information financière concernant les interactions électroniques Pierre-Majorique Léger 3.1 Stratégie de collecte de données Le modèle conceptuel proposé précédemment ainsi que les hypothèses qui lui sont sousjacentes sont testées à l’aide de données empiriques collectées auprès de 159 gestionnaires exécutifs œuvrant dans l’industrie des communications sans-fil au Canada et en Scandinavie2. Ce secteur englobe l’ensemble des organisations impliquées au sein de la chaîne de valeur des produits et services de communication sans-fil. Compte tenu de la nature des questions de l’enquête, le gestionnaire exécutif constituait le seul répondant envisageable dans le cadre de cette recherche, et ce, en raison de la perspective holistique et prospective que celui-ci possède sur son organisation (Harrison, 1992). Les données de cette enquête ont été collectées de décembre 2001 à janvier 2002. Un rapport de calibrage était offert aux participants de l’étude afin de l’inciter à répondre au questionnaire. Les renseignements nécessaires pour contacter les répondants ont été obtenus par le biais de deux répertoires industriels : le répertoire des entreprises canadiennes de Strategis (www.strategis.gc.ca) et le « Wireless Nordic Map » du magasine scandinave Brainheart (http://www.brainheartmagazine.com). Des 1 078 répondants contactés, 159 ont complété l’ensemble des questions (15.1 %). Un test d’ajustement du X2 a été réalisé pour s’assurer de la représentativité de l’échantillon. Il n’existe pas de biais significatif selon la région d’origine du répondant (Canada vs Scandinavie) (p = 0.8569). 3.2 Opérationnalisation des variables de recherche Compte tenu du fait qu’il n’existe aucune mesure financière du capital relationnel, cette valeur est mesurée de manière perceptuelle par le gestionnaire exécutif. L’évaluation perceptuelle de ce concept est d’ailleurs la seule façon de prendre en compte la valeur essentiellement prospective (i.e. valeur actuelle des bénéfices futurs) du capital relationnel. Lors de l’enquête, chaque répondant devait évaluer (sur une échelle de Likert en sept points d’ancrage de très faible à très élevée) la contribution des différents éléments d’actifs tangibles et intangibles détenus par sa firme, i.e. la valeur du capital relationnel en amont, valeur du capital relationnel en aval, valeur du capital humain, valeur du capital structurel, valeur des propriétés intellectuelles et la valeur d’actifs physiques. Adoptant une approche similaire à celle employée par d’autres auteurs dans la littérature sur les actifs intangibles (e.g. Brynjolfsson et al, 2002), la valeur totale de la firme est mesurée par la somme de l’évaluation perceptuelle des éléments d’actifs tangibles et intangibles précédemment mentionnés. Ainsi, la mesure du capital relationnel utilisée dans cet article correspond au ratio (en pourcentage) de la valeur du capital relationnel divisé par la valeur totale de la firme. Les quatre variables indépendantes de cette étude (investissements relationnels, collaboration électronique, commerce électronique et intégration aux systèmes internes) sont des construits composés de trois à quatre items. Tel qu’illustré dans le tableau 1, chacun de ces construits démontre un niveau élevé de fiabilité (supérieur au seuil de 0.70 suggéré par Robinson et Shaver; 1973). 2 Finlande, Suède, Norvège, Danemark et Islande. Copyright © 2004. HEC Montréal 9 Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs : importance relative de l’information financière concernant les interactions électroniques Pierre-Majorique Léger Tableau 1. Opérationnalisation des variables indépendantes Investissements relationnels Collaboration électronique Commerce électronique Intégration aux systèmes internes Nombre d’items 3 4 4 3 Alpha 0.904 0.834 0.869 0.892 Le tableau 2 présente une analyse factorielle nous permettant de juger de la validité discriminante des quatre construits utilisés comme variables indépendantes. L’analyse génère quatre facteurs qui correspondent en tous points aux construits induits à partir de la théorie. Notons que chaque item ne présente pas un score factoriel supérieure à 0.5 sur plus d’un facteur, ce qui illustre la validité discriminante des mesures utilisées. Tableau 2. Analyse factorielle des variables indépendantes Facteurs 1 Échange d’information - chaîne d’approvisionnement .805 Collaboration électronique - chaîne d’approvisionnement .803 Collaboration électronique – développement de nouveau produit .639 Échange d’information - développement de produit .636 Investissements rel. : Développement de la relation -.002 Investissements rel. : Maintien de la relation .045 Investissements rel. : Alignement de la relation .222 Intégration au niveau des applications d’opérations .119 Intégration au niveau des applications logistiques .151 Intégration au niveau des applications de développement de produit .413 Commerce électronique : achat non stratégique .035 Commerce électronique : paiement électronique -.001 Commerce électronique : gestion des commandes .471 Commerce électronique : achat stratégique .499 Value propre 2.835 % de la variance expliqué 20.3 % 2 3 4 -.015 .050 .331 .270 .925 .897 .826 .111 .131 .043 .152 -.085 -.089 -.014 2.598 18.6 % .312 .189 .245 .198 .097 .134 .027 .937 .924 .714 .085 .142 .131 .093 2.553 18.2 % .140 .243 .162 .034 .069 -.016 -.058 .123 .146 .115 .795 .782 .619 .618 2.172 15.5 % Méthode d’extraction : Analyse de la composante principale Méthode de rotation : Equamax (convergence en 6 itérations) Les valeurs supérieures à .5 ont été mises en gras pour faciliter la lecture du tableau Le tableau 3 présente les coefficients de corrélation entre les cinq principales variables de cette recherche. Bien que la majorité des corrélations soit de niveau acceptable, il est à noter que trois corrélations présentent un coefficient assez élevé (investissements relationnels vs valeur du capital relationnel, intégration aux SI vs collaboration électronique et collaboration électronique vs commerce électronique). Néanmoins, ces corrélations présentent tous des coefficients inférieurs à 0.7, la limite suggérée par Tabachnick et Fidell (1996) pour utiliser conjointement ces variables dans une régression multiple. Copyright © 2004. HEC Montréal 10 Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs : importance relative de l’information financière concernant les interactions électroniques Pierre-Majorique Léger Tableau 3. Corrélations entre les variables de recherche Valeur du capital Investissements Intégration aux relationnel en amont relationnel en amont SI Investissements rel. en amont .630 *** Intégration aux SI .118 .203 * Collaboration électronique .148 .378 *** .526 *** Commerce électronique .071 .178 * .363 *** p < 0.05 *; p < 0.01 **; p < 0.001 *** Collaboration électronique .659 *** Enfin, complétons cette section sur l’opérationnalisation de la variable dichotomique utilisée pour tester la cinquième hypothèse du modèle : la nature numérique du produit ou service offert par la firme. Cette variable permettra de partager les répondants en deux groupes mutuellement exclusifs : le groupe numérique composé des firmes ayant une offre de produit/service de nature digitale et le groupe non numérique formé des autres firmes. 4. Résultats et discussion Le tableau 4 présente certaines statistiques descriptives relativement aux variables utilisées dans le cadre de cette recherche. Tout d’abord, notons que les deux sous-environnements sont constitués d’un nombre relativement similaire de répondants, c’est-à-dire, 88 dans le groupe numérique et 70 dans le groupe non numérique. De plus, on peut constater que le groupe numérique présente un niveau d’investissement relationnel auprès des fournisseurs ainsi qu’une valeur relationnelle en amont inférieur au groupe non numérique. Toutefois, le niveau d’intégration aux systèmes internes, le niveau de collaboration électronique et le niveau de commerce électronique semble le même pour les deux groupes. En somme, même si les groupes différèrent au niveau de la valeur du capital relationnel et au niveau des investissements au sein des relations d’affaires, leur niveau d’interaction électronique apparaît similaire. Tableau 4. Statistiques descriptives (n = 159) Ensemble des répondants (n = 159) x σ Capital relationnel en amont 12.80 % 4.92 % Investissements rel. en amont 3.59 1.43 Intégration aux SI 2.48 1.70 Collaboration électronique 3.15 1.59 Commerce électronique 3.23 1.63 p < 0.05 * ; p < 0.01 ** ; p < 0.001 *** a Sous-env. 1 : Gr. numérique (n=88) x σ 12.1 % 3.30 2.38 3.18 3.40 4.70 % 1.42 1.66 1.55 1.57 Sous-env. 2 : Gr. non-num. (n=70) x σ 13.72 % 5.08 % 3.95 1.37 2.61 1.76 3.11 1.67 3.02 1.70 Sig T-Testa * ** NS NS NS Test multilatéral entre le groupe numérique et le groupe non numérique Le tableau 5 présente le résultat de chacune des régressions multiples hiérarchiques utilisés pour tester les hypothèses présentées précédemment : une régression avec l’ensemble des répondants, une régression avec les répondants du groupe numérique et une régression avec le groupe de répondants du groupe non numérique. Chaque régression hiérarchique est composée de deux modèles. Le premier introduit dans la régression les 4 variables indépendantes. Le second modèle incorpore les effets d’interactions entre l’investissement et chacune des trois variables qui mesurent le niveau d’interaction Copyright © 2004. HEC Montréal 11 Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs : importance relative de l’information financière concernant les interactions électroniques Pierre-Majorique Léger électronique avec les fournisseurs (intégration, collaboration électronique et commerce électronique). Tel que suggéré par Venkatraman (1989), l’introduction de ces produits croisés dans la régression permet de tester les hypothèses de modération par la forme telle que présentée dans le modèle de recherche. Copyright © 2004. HEC Montréal 12 Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs : importance relative de l’information financière concernant les interactions électroniques Pierre-Majorique Léger Tableau 5. Régressions multiples hiérarchiques pour l’ensemble des répondants et pour les deux sous-environnements Ensemble des répondants Modèle 1 β Sig .673 **** .030 NS -.137 NS .003 NS Investissements rel. en amont Intégration aux SI Collaboration électronique Commerce électronique Invest. rel. x Intégration Invest. rel. x Collab. élec. Invest. rel. x Commerce. élec. R2 ajusté cumulatif 39.7 % p value (F-test) *** ∆ R2 ajusté a p value (Sig. F Change) p < 0.05 * ; p < 0.01 ** ; p < 0.001 *** Modèle 2 β Sig 1.407 NS .993 NS .060 NS -1.796 NS -.957 NS -.614 NS 1.934 NS 40.5 % *** 0.8 % NS Sous-Environnement 1 : Groupe numérique Modèle 1 Modèle 2 β Sig β Sig .692 *** -.099 NS .051 NS .772 NS -.178 NS -.320 NS .014 NS -.795 * -.961 NS .149 NS 1.441 ** 40.3 % 47.4 % *** *** 7.1 % * Sous-Environnement 2 : Groupe non numérique Modèle 1 Modèle 2 β Sig β Sig .657 *** 1.251 NS .657 NS 1.251 NS -.096 NS .716 NS -.032 NS -.817 NS -.168 NS -.878 NS .810 NS 32.9 % 28.3 % ** * - 4.6 % b NS a Modèle 2 – Modèle 1 b La valeur négative de ce ∆ R2 est due à l’ajustement du coefficient de détermination dans la formule suivante : R2 ajusté = R2 - ( p ( 1 – R2) / (n - p – 1), où « n » est égal au nombre d’observations et « p » au nombre de variables. Le ∆ R2 s’avère parce que le R2 est presque le même dans les modèles 1 et 2 et parce que le « p » augmente sans que ces nouvelles variables ne se révèlent significatives. Copyright © 2004. HEC Montréal 13 Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs : importance relative de l’information financière concernant les interactions électroniques Pierre-Majorique Léger Les deux prochaines sous-sections présentent les principales conclusions issues de ces résultats 4.1 L’importance du pouvoir explicatif de l’investissement relationnel en amont Les trois régressions multiples hiérarchiques illustrent clairement l’importance de l’investissement relationnel en amont. Dans chacun des modèles 1, seul le bêta de l’investissement relationnel est positif et significatif, soutenant ainsi clairement l’hypothèse H1. De plus, ceci suggère que, tel qu’anticipé dans le modèle de recherche, les variables intégration, collaboration électronique et commerce électronique ne sont pas des antécédents directs de la valeur du capital relationnel en amont. Il est toutefois important de noter que la variance expliquée par l’investissement relationnel n’est pas la même dans les deux sous-environnements. Dans le cas du groupe numérique, le modèle 1 explique 40.3 % de la variance, tandis qu’au sein du groupe non numérique la variance expliqué n’est que de 32.9 %. Ainsi, bien que l’information non financière concernant l’investissement relationnel s’avère importante dans les deux sous-environnements, son importance relative n’est pas la même dans un contexte d’évaluation du capital relationnel en amont. Par conséquent, ce résultat apporte un premier appui à l’hypothèse H5. 4.2 Le rôle modérateur du niveau d’utilisation du commerce électronique dans le groupe numérique Bien que la régression du modèle 2 soit significative pour les trois régressions hiérarchiques, l’introduction des produits croisés n’ajoute de la variance expliquée que dans le cas du groupe de répondants numériques. En effet, la variance expliquée passe de 40.3 % à 47.4 %, entraînant un delta R2 (ajusté) de 7.1 % (p = 0.032). Un seul produit croisé présente un bêta significatif. Il s’agit de l’interaction entre l’investissement relationnel en amont et le niveau d’utilisation du commerce électronique avec les fournisseurs. La valeur du bêta de ce produit croisé est positive (bêta = 1.441) : il est donc possible de conclure que le niveau d’utilisation du commerce électronique a un effet de modération positif sur la relation entre l’investissement et le capital relationnel en amont. Le résultat concernant le commerce électronique entraîne deux constats. D’une part, ce résultat vient soutenir partiellement l’hypothèse H3. En effet, le rôle modérateur du niveau d’utilisation du commerce électronique n’est présent que dans le sous-environnement numérique. D’autre part, puisque le commerce électronique modère dans le sous-environnement numérique et qu’il ne modère pas dans le sous-environnement non numérique, il convient de conclure que l’information concernant l’utilisation du commerce électronique n’a pas la même valeur dans tous les contextes. Ainsi, dans le cas d’une firme spécialisée dans un domaine où le produit est peut-être numérisé, l’évaluation de son capital relationnel devrait prendre en compte le niveau d’utilisation du commerce électronique. Suivant le principe de la parcimonie, cette même information n’aurait aucune valeur ajoutée dans l’évaluation du capital relationnel en amont des firmes non numériques. Conséquemment, ce résultat un soutien additionnel à l’hypothèse H5. 5. Conclusion Cet article figure parmi les premières études empiriques sur l’évaluation du capital relationnel en amont. Cette recherche s’insère dans une démarche plus large visant le développement d’outils d’évaluation de la valeur des actifs intangibles détenues par les organisations et n’apparaissant pas à leur bilan. Plus particulièrement, cette recherche visait à identifier des informations non financières concernant les interactions électroniques avec les fournisseurs et devant être prises en compte dans l’évaluation du capital relationnel en amont. Les résultats de cet article mettent en évidence trois principaux constats : i) les informations sur les investissements relationnels, ii) l’importance de certains éléments d’information relatifs à l’interaction électronique peut varier d’un sous-environnement à un autre et iii) l’utilisation du Copyright © 2004. HEC Montréal 14 Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs : importance relative de l’information financière concernant les interactions électroniques Pierre-Majorique Léger commerce électronique semble accroître le retour sur l’investissement relationnel des firmes spécialisées dans l’offre de produits et services numériques. Ces résultats appellent à une divulgation d’information financière et non financière relative aux investissements relationnels et au commerce électronique. La divulgation des ces informations permettrait aux investisseurs d’apprécier la valeur intangible du capital relationnel en amont, et donc faciliterait l’évaluation financière des firmes ayant investi massivement dans l’élaboration d’un chaîne intégrée de fournisseurs. D’autres recherches sont nécessaires afin de confirmer les tendances observées dans cet article. Il importera de s’attarder plus attentivement aux raisons pour lesquelles une contingence semble prévaloir quant à la valeur de l’information non financière dans l’évaluation du capital relationnel. Enfin, les futures recherches devront s’attarder à identifier d’autres éléments d’information non financière relative aux relations d’affaires permettant d’expliquer davantage de variance du capital relationnel. Copyright © 2004. HEC Montréal 15 Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs : importance relative de l’information financière concernant les interactions électroniques Pierre-Majorique Léger Bibliographie Aubert, B., Vandenbosh, B et Mignerat, M., «Towards the Measurement of Process Integration», Compte rendu de la Conférence de l'ASAC, Section Systèmes d’information, Vol. 24, No 4, Abhijit Gopal (ed.), Association des Sciences Administratives du Canada, 2003, 1-13. Aviv, Y., « Effect of collaborative forecasting on supply chain performance », Management Science, 47 (10), 2001, 1326-1343. Bakos, J.Y., « Reducing buyer search costs: Implications for electronic marketplaces », Management Science, 43 (12), 1997, 1676-1692 Bakos, J.Y. et Brynjolfsson, E., « Bundling and competition on the Internet », Marketing Science, 19 (1), 2000, 63-82. Barki, H. et Pinsonneault, A., « The Construct of Organizational Integration: A Research Framework and Its Application to Enterprise Systems Research », Cahier du GReSI no 03-04, 2003, 31 pages. Benjamin, R. et Wigand, R., « Electronic markets and virtual value chains on the information superhighway », Sloan Management Review, 36 (2), 1995, 62-73. Bensaou, M. et Venkatraman, N., « Configurations of interorganizational relationship: A comparison between US and Japanese automakers », Management Science, 41 (9), 1995, 1471-1492. Brynjolfsson, E, Hitt, L., Yang, S, Baily, M. N., Hall, R.E., « Intangible assets: Computers and organizational capital », Brookings Papers on Economic Activity, 1, 2002, 137-197. Canibano, L., Garcia-Ayuso, M. et Sanchez, M.P., « The value relevance and managerial implications of intangibles: A literature review », International Symposium Measuring and Reporting Intellectual Capital: Experience, Issues and Prospects, OCDE, Amsterdam, 1999. Chung, S.H. et Snyder, C.A., « ERP adoption: a technological evolution approach », International Journal of Agile Management Systems, 2(1), 2000, 24-35 Corbett, C.J., Blackburn, J.D. et Wassenhove, L.N.V., « Partnerships to improve supply chains », Sloan Management Review, été 1999, 71-82. Dyer, J.H., « Specialized supplier network as a source of competitive advantage: Evidence from the auto industry », Strategic Management Journal, 17 (4), 1996, 271-291. Dwyer, R.F., Shurr, P.H. et Oh, S., « Developing buyer-seller relationships », Journal of Marketing, 51, April 1987, 11-27. Edvinsson, L., « Developing intellectual capital at Skandia », Long Range Planning, 30 (3), 1997, 266373. Fisher, M.L., « What is the right supply chain for your product? », Harvard Business Review, 75 (2), 1997, 105-116. Gelb, D.S., « Intangible assets and firms' disclosures: An empirical investigation », Journal of Business Finance & Accounting, 29 (3-4), 2002, 457-476. Gunasekaran, A., Marri, H.B., McGaughey, R.E. et Nebhwani, M.D., « E-commerce and its impacts on operations management », International Journal of Production Economics, 75 (1-2), 2002, 185. Hakansson, H. et Snehota, I., « No business is an island: The network concept of business strategy », Scandinavian Journal of Management, 5 (3), 1989, 187-200. Copyright © 2004. HEC Montréal 16 Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs : importance relative de l’information financière concernant les interactions électroniques Pierre-Majorique Léger Harrigan, K.R., Managing for joint ventures success, Lexington Books: Lexington, MA, 1986. Harrison, E., « Perspective on uncertainty in successful strategic choice at the CEO level », Omega, 20, 1992, 105-116. Heide, J.B. et John, G., « The role of dependence balancing in safeguarding transaction-specific assets in conventional channels », Journal of Marketing, January 1988, 20-35. Hudges, H.P., Goodwill in accounting: a history of the issues and problems, Research monograph, College of Business Administration, Georgia State University, Atlanta, 1982. ICCA (Institut Canadien des Compables Agréés), Manuel de l’ICCA, Toronto, 2001. Jap, S.D. et Weitz, B.A., Achieving strategic advantages in buyer-supplier relationships, Working Paper No. 96-108, Cambridge, MA : Marketing Science Institute, 1996. Jap, S.D., « Pie-expansion effort: Collaboration processes in buyer-supplier relationships », Journal of Marketing Research, Novembre 1999, 461-475. Kalwani, M. et Narayandas, N., « Long-term manufacturer-supplier relationships: Do they pay off for supplier firms ? », Journal of Marketing, 59, 1995, 1-16. Lal, K., « E-business and manufacturing sector: A study of small and medium-sized enterprises in India », Research Policy, 31 (7), 2002, 1199-1211. Lee, H.L., So, K.C. et Tang, C.S., « The value of information sharing in a two-level supply chain », Management Science, 46 (5), 2000, 626-664. Lefebvre, É. et Lefebvre, L.A., « Commerce électronique et entreprises virtuelles : défis et enjeux », Revue Gestion, 24(3), 1999, 20-33. Léger, P.-M. « Les investissements relationnels électroniques et non électroniques et la génération du capital relationnel : Un modèle de recherche », Compte rendu de la Conférence de l'ASAC, Section Systèmes d’information, Vol. 24, No 4, Abhijit Gopal (ed.), Association des Sciences Administratives du Canada, 2003, 58-72. Lev, B., Intangibles: management, measurement and reporting, Washington: Brookings Institution, 2001. Mabert, V., Soni, A., Venkataramanan, M.A., « Enterprise resource planning: Managing the implementation process », European Journal of Operational Research, 146(2), 2003, 302-314. Magretta, J., « The power of virtual integration: An interview with Dell Computer's Michael Dell », Harvard Business Review, 76 (2), 1998, 72-85. McNichols, T. et Brennan, L., « Can electronic data interchange measure up to a collaborative supply chain? », Compte rendu de la 11th International Conference on Management of Technology, Pergamon, 2002. Noordewier, T.G. et Nevin, J.G., « Performance outcomes of purchasing arrangement in industrial buyerseller vendor relationships », Journal of Marketing, 54, 1990, 80-93. Ramdas, K. et Spekman, R.E., « Chain or shackles: Understanding what drives supply-chain performance », Interfaces, 30(4), 2000, 3-21. Ring, P. et Van de Ven, A., « Developmental processes of cooperative interorganizational relationships Academy of Management », The Academy of Management Review, 19 (1), 1994, 90-118. ROBINSON, J.P. et SHAVER, P.R., Measure of psychological attitudes, Ann Arbor, MI : University of Michigan, 1970. Copyright © 2004. HEC Montréal 17 Évaluation du capital relationnel lié aux fournisseurs : importance relative de l’information financière concernant les interactions électroniques Pierre-Majorique Léger Roos, G., et Roos, J., Intellectual Capital, New York, NY : New York University Press, 1998. Sakai, K., « The feudal world of Japanese manufacturing », Harvard Business Review, 68, 1990, 38-50. Tabachnick, B. et Fidell, L., Using Multivariate Statistics, New York, NY : Addison Wesley, 1996. Tumolo, M., « Business-to-business exchanges », Information Systems Management, 18 (2), 2001, 54-62. Venkatraman, N., « The concept of fit in strategy research: Toward a verbal and statistical correspondence », Academy of Management Review, 14, 1989, 423-444. Copyright © 2004. HEC Montréal 18