Le Maroc plaide à Vienne pour une utilisation sûre de la

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Le Maroc plaide à Vienne pour une utilisation sûre de la
Agence internationale de l'énergie atomique
Le Maroc plaide à Vienne pour une utilisation sûre de la technologie nucléaire
Avec Agences,LE MATIN
15 September 2015 - 16:44
Abdelkader Amara, ministre de l'Énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement
Le ministre de l'Énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement, Abdelkader Amara, a affirmé lundi
à Vienne qu'il est aujourd'hui urgent que les pays encore réticents ratifient le traité de non-prolifération
nucléaire, plaidant pour une utilisation sûre de la technologie nucléaire à défaut d'un désarmement
total.
Dans son intervention à l'ouverture de la 59e session de la conférence générale de l'Agence
internationale de l'énergie atomique (AIEA), il a regretté aussi que le traité portant sur l'interdiction
totale des essais nucléaires demeure également ignoré par de nombreux États, appelant la
communauté internationale à œuvrer à la matérialisation de ces deux instruments et surtout à œuvrer
pour faire de la région du Moyen-Orient, une zone dénucléarisée. Un projet de résolution onusienne
qui reste depuis 1995 un vœu pieux.
Et de souligner les efforts déployés par le Maroc pour la réactivation du traité portant sur l'interdiction
totale des essais nucléaires comme cela a été démontré lors de la présidence conjointe du Maroc et
de la France en 2010 et pendant deux années du comité pour l'application de l'article 4 de ce traité.
Un engagement résolu du Royaume pour une utilisation sûre et sans risque de la technologie
nucléaire qui a été consolidé cette année par l'entrée en vigueur au Maroc de la Loi relative à la sûreté
et à la sécurité nucléaires et radiologiques et à la création de l'agence marocaine de sûreté et de
sécurité nucléaires et radiologiques, a indiqué le ministre.
Il a aussi mis en avant les contributions du Maroc et son implication sur les plans régional et
international pour renforcer les mécanismes de sécurité dans le domaine et surtout faire face à la
menace terroriste de type radioactif et nucléaire, rappelant, entre autres, que le Maroc a été parmi les
premiers pays à soutenir l'initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire en abritant en 2006
la première réunion internationale sur la question. Et également l'organisation au Maroc en 2011 des
premières manœuvres internationales contre l'utilisation des produits radioactifs à des fins terroristes.
Tout en saluant les initiatives de l'AIEA et des États-Unis dans le développement d'un programme
marocain sur les applications sûres et pacifiques de la technologie nucléaire, le ministre a indiqué que
le Maroc n'a pas cessé de développer sa coopération dans le domaine. D'abord, en faveur des pays
africains aux fins de les aider à maîtriser l'utilisation de cette énergie au service d'un développement
humain durable et aussi avec des pays voisins et amis comme l'Espagne dans le cadre de
manœuvres conjointes simulant une attaque radioactive. Une opération de ce genre est d'ailleurs
prévue en octobre prochain dans les ports d'Algésiras et Tanger Med, et ce, en collaboration avec
l'AIEA.
«L'atome au service de la paix»
Résolument engagé pour une utilisation pacifique du nucléaire dans la perspective d'un désarment
nucléaire total dans le monde, le Maroc, conformément aux Hautes Orientations royales, soutient
toutes les initiatives inscrites dans ce sens, a souligné M. Amara, se félicitant, à ce propos, de la
conclusion en juillet dernier de l'accord historique sur l'encadrement du programme nucléaire en Iran,
ici même à Vienne en présence des représentants du groupe des puissances 5+1. «Une grande
avancée sur le chemin de l'instauration de la paix et de la sécurité sur les plans régional et
international», a-t-il dit.
Ouvrant en premier les travaux de cette assemblée générale, le directeur général de l'AIEA, Yukiya
Amano, a d'emblée souligné l'importance de la technologie nucléaire utilisée avec précaution à des
fins civiles et pacifiques dans la réalisation d'un développement humain durable, d'autant que cette
énergie a un faible impact sur l'environnement et réduit les émissions de gaz à effet serre, à l'origine
du réchauffement climatique.
Il a assuré, à ce propos, que son agence poursuivra inlassablement sa mission selon sa devise
«L'atome au service de la paix», et qui consiste à promouvoir une utilisation efficace et sûre de
l'énergie nucléaire, vérifier et inspecter les installations nucléaires dans le monde, développer la
coopération technique et scientifique dans tous les domaines des applications nucléaires et veiller à la
sûreté et la sécurité nucléaires en aidant les pays membres à se protéger contre les nuisances des
radiations.
M. Amano a indiqué, à ce propos, que son agence vient de rendre public son rapport en cinq volumes
sur la catastrophe survenue en mars 2011 dans son pays à la centrale nucléaire de Fukushima. Une
étude exhaustive qui servira à renforcer davantage la sécurité et améliorer la sûreté dans les
installations nucléaires, a-t-il noté.
Tout en évoquant d'autres champs d'intervention de l'Agence, notamment au Népal secoué en mai
dernier par un terrible tremblement de terre ou encore l'assistance fournie pour soutenir les efforts de
lutte contre la ravageuse épidémie Ebola en Afrique de l'Ouest, il a lancé un appel à l'adresse de
certains pays réticents qui n'ont pas encore procédé à la ratification de l'amendement à la convention
sur la protection physique des matières nucléaires. Un amendement qui définit des objectifs clairs en
matière de protection auxquels doivent répondre les systèmes législatifs et réglementaires nationaux.
Il porte aussi sur une obligation de protection de ces matières contre le vol tout en prévoyant des
mécanismes de protection des installations et des matières nucléaires contre des actes terroristes de
sabotage.
L'entrée en vigueur de cet amendement, qui suppose l'adhésion de 14 autres pays, est à même de
réduire le risque des attaques terroristes contre les centrales nucléaires ou encore le recours à des
bombes sales dans les villes, a souligné M. Amano tout en appelant les pays membres à contribuer
généreusement au soutien de l'effort fourni par l'AIEA, tout particulièrement pour la rénovation et la
modernisation des laboratoires de l'Agence qui compte actuellement 165 membres avec l'admission,
lors de ce conclave, de la Guyane, du Djibouti et du Vanuatu.
Tout en se félicitant, enfin, du niveau de coopération affichée par l'Iran vis-à-vis des inspecteurs de
l'AIEA depuis la signature en juillet denier de l'accord historique de Vienne, M. Amano regrette,
cependant, l'attitude hostile à toute demande d'inspection en Corée du Nord dont l'activité nucléaire
reste enveloppée d'un épais mystère.