Taxe sur la consommation et commerce en ligne aux États-Unis
Transcription
Taxe sur la consommation et commerce en ligne aux États-Unis
723-726-TESSON:Mise en page 1 18/09/11 11:13 Page723 Fiscalité Dans notre numéro de Juillet 2011, la Rédaction a commis une erreur en annonçant dans son sommaire un titre d’ar ticle de M. Florent TESSON qui ne correspondait pas à l’article intégré dans ce numéro. Aussi, la Rédaction lui présente ses excuses. Florent TESSON Attaché fiscal pour l’Amérique du Nord – Ambassade de France Taxes sur la consommation et commerce en ligne aux États-Unis L e Département du commerce américain a publié au début du mois de février 2011 les chiffres du commerce de détail en ligne. Les ventes réalisées sur internet ont totalisé 44 milliards de dollars de recettes au cours des quatre derniers mois de l’année 2010 contre 38 milliards au cours de la même période l’année précédente, soit une hausse de près de 16 %. Le commerce en ligne représente aujourd’hui 4,3 % du total de commerce de détail alors que cette proportion n’était que de 1 % il y a encore dix ans. Pour l’année 2010, les ventes en ligne ont généré un chiffre d’affaires de 165 milliards de dollars. La croissance rapide du commerce en ligne est une très bonne nouvelle pour les « cyber-marchands », une moins bonne pour les états fédérés des États-Unis. En effet, une grande partie de ces ventes en ligne échappe aux taxes sur la consommation. Depuis un arrêt de la Cour Suprême en 1992, une société ne peut pas être contrainte de collecter les taxes sur les ventes qu’elle réalise dans un État où elle n’est pas présente physiquement. Cette décision prise en son temps dans le cadre d’une affaire concernant une société réalisant des ventes par correspondance a des effets dévastateurs sur les recettes des États avec le développement du commerce en ligne. Ces dernières années, ceux-ci ont cherché des solutions pour contourner cette jurisprudence en adoptant notamment des législations visant à donner une interprétation plus large à la notion de présence physique. Mais, malgré ces tentatives, les ventes en 1 En 2010, les taxes sur la consommation représentaient plus de 35 % des recettes fiscales de la Californie. Gestion & Finances Publiques / N° 10 - Octobre 2011 ligne restent encore aujourd’hui majoritairement exemptes de taxes sur la consommation. Seule une loi fédérale autorisant les États à collecter ces taxes directement auprès des marchands non établis sur leur territoire pourrait leur permettre de s’affranchir de la jurisprudence de la Cour suprême. Un projet de loi reprenant cette disposition a été déposé au Congrès américain en juillet 2010 mais n’a pas été examiné au cours de la dernière session parlementaire. I. Les taxes sur la consommation aux États-Unis : « sales tax » et « use tax » • Ces dernières années, la part des taxes sur la consommation dans le budget des état s s’est considérablement accrue 1. En 2011, 45 États 2 plus le District de Columbia ont une taxe générale sur les ventes appelée « sales tax » et une taxe sur la 2 Alaska, Delaware, Montana, New Hampshire et Oregon n’ont pas de taxes générales sur la consommation. 723 723-726-TESSON:Mise en page 1 18/09/11 11:13 Page724 Fiscalité consommation appelée « use taxe ». Le champ d’application de ces taxes peut varier considérablement d’un état à un autre. • La taxe sur les ventes est apparue pour la première fois aux États-Unis en 1932. A l’origine, elle ne concernait qu’une liste restreinte de biens. Avec l’augmentation des besoins de financement des États, le champ d’application de la taxe fut progressivement étendu à tous les biens et à certains services associés à la vente de ces biens. Plus récemment, avec le déclin du poids du secteur manufacturier dans l’économie, les États ont cherché à imposer davantage les services sans toutefois aller jusqu’à instaurer de taxe générale sur les services. La « sales tax » touche les ventes de biens et de certains services au niveau du commerce de détail. Le redevable légal de la taxe est en principe le vendeur . Toutefois, dans un arrêt de 1992, la Cour suprême des États-Unis a jugé qu’au regard des dispositions de la Constitution américaine sur le commerce, un État ne pouvait pas demander à un vendeur de collecter pour le compte de cet État la taxe sur les ventes si ce vendeur n’y disposait pas d’une présence physique minimum. C’est la théorie du « nexus ». Par présence physique, il faut entendre la disposition de moyens humains et/ou matériels suffisants pour créer un lien avec un État. • La « use tax » est une taxe qui frappe le stockage, la consommation ou l’utilisation d’un bien ou d’un service acheté en dehors d’un État. La « use tax » est généralement le miroir de la taxe sur les ventes avec un champ d’application, des exemptions et des taux similaires. Elle se substitue à la taxe sur les ventes lorsqu’un État ne peut pas la collecter en raison de l’absence de « nexus » du vendeur sur son territoire. Elle doit en principe être versée par le client à son administration fiscale. Cette taxe a pour objectif de sauvegarder les recettes des États notamment dans le cadre des ventes à distance ou sur internet et de s’assurer que les vendeurs établis sur le territoire d’un État aient le même traitement fiscal que les vendeurs établis en dehors de cet État. Dans l’hypothèse où la vente d’un bien ou d’un service est taxée dans un État au titre de la « sales tax », un crédit égal au montant de cette taxe est habituellement accordé par l’État de consommation de ce bien ou de ce servi ce afin d’éliminer les situations de double imposition. Ce crédit vient s’imputer sur le montant de la « use tax » due. • Chaque État a l’obligation d’adopter des taux identiques pour la « sales tax » et la « use tax » pour des raisons de constitutionnalité et éviter des charges administratives trop lourdes pour les entreprises. Ces taux s’ échelonnent dans la plupart des Ét ats entre 4 et 6 %3. Un seul État (Colorado) a des taux inférieurs à 4 % (2,9 %). Les taux les plus élevés sont en Californie (8,25%). Certains produits peuvent être exemptés de taxe ou être taxés à un taux réduit (produits alimentaires, vêtements, médicaments,…). II. Les modalités de taxation des ventes de produits et services en ligne varient considérablement d’un État à l’autre • Historiquement, les taxes sur la consommation aux ÉtatsUnis ne concernaient que les ventes de biens matériels. Puis, progressivement, les états ont élargi le champ d’application de ces taxes à certains services, d’abord à ceux liés à la vente d’un produit (ex : frais de transport, frais d’installation,…) puis ensuite à d’autres services spécifiques limitativement énumérés (location, télécommunication, avocats…) sans pour autant aller jusqu’à instituer une taxe générale sur les ventes d e services. Avec le développement du cyber commerce et la perspective de recettes nouvelles dans un contexte budgétaire difficile, les États ont cherché à préciser ou à adapter leur législation afin de pouvoir taxer les ventes en ligne. La vente d’unbien matériel ne pose pas de difficulté particulière que le bien en question soit acheté en magasin ou commandé par téléphone ou sur internet. Par contre, La taxation d’un bien digital 4 (musique, films, livres, logiciels,…) est autrement plus complexe car elle exige de se prononcer sur la nature même du bien vendu. Et sur cette question, l’analyse des états diffère. En pratique, ces biens sont, soit assimilés à des produits matériels (« Tangible personal property ») , soit analysés comme des services, soit inclus dans une catégorie spécifique5. • Les logiciels ont été parmi les premiers produits à être fournis par voie électronique. Dans la plupart des États ayant pris des dispositions particulières pour les logiciels, celles-ci ne font généralement pas la distinction selon que le logiciel soit fourni sur un support physique ou qu’il fasse l’objet d’un téléchargement6. Le traitement fiscal diffère en fait suivant qu’il s’agisse de logiciels standardisés (« Canned software ») ou de logiciels spécifiquement adaptés aux besoins des clients (« Custom software »). La vente d’un logiciel standardisé est en principe taxée car elle est assimilée à la vente d’un produit matériel alors que la vente d’un logiciel spécifique ne l’est généralement pas car elle est analysée comme la vente d’un service ou d’un bien immatériel. • Tous les États ne taxent pas encore les ventes de biens digitaux autres que les logiciels (musique, livres, films, jeux,…). Aujourd’hui, seuls 21 des 45 états ayant des taxes générales sur la consommation7 taxent ces produits. Parmi ces états, deux grandes catégories doivent être distinguées. D’un côté, les États qui considèrent le téléchargement de données comme un transfert de biens matériels. De l’autre, les États qui font une claire distinction entre les biens matériels et les biens digitaux, ces derniers étant regroupés dans une catégorie dédiée. Les États qui regroupent les produits digitaux dans une catégorie dédiée ont tous en commun d’avoir adopté une législation conforme aux dispositions du « Streamlined Sales and Use Tax Agreement ». Cet accord est le fruit d’une collaboration engagée dès 1999 entre les 45 États ayant des taxes générales sur la consom Certains états considèrent que la réception de données par voie électronique constitue en fait la réception d’un bien matériel. Par contre, d’autres états ne taxent pas la vente de logiciels lorsque celle-ci s’opère par voie de téléchargement. 7 Le district de Columbia taxe également la vente de produits dématérialisés. 6 À ces taux, peut s’ajouter une fiscalité additionnelle au profit des collectivités locales. 4 Bien immatériel fourni par voie électronique. 5 Produit digital, logiciels ou services de télécommunication. 3 724 N° 10 - Octobre 2011 / Gestion & Finances Publiques 723-726-TESSON:Mise en page 1 18/09/11 11:13 Page725 Fiscalité mation et le District de Columbia en vue d’élaborer u n cadre juridique uniforme sur tout le territoire destiné à simplifier le recouvrement des taxes et à alléger les charges administratives pesant sur les entreprises tout spécialement pour celles d’entre elles ayant développé une activité dans plusieurs États. Cette collaboration passe notamment par l’adoption de définitions harmonisées des biens et des services soumis aux taxes sur la consommation. À ce jour, 24 états ont adopté une législation conforme au « Streamlined Sales and Use T ax Agreement (SSUTA) »8. Des projets de loi de même nature sont en cours d’examen dans neuf autres États. • Dans le cadre du SSUT A, certains biens digitaux ont été regroupés à partir du 1 er janvier 2008 dans une catégorie d’imposition spécifique (« Specified digital products ») distincte de la catégorie générale des biens matériels et des autres catégories spécifiques prévues pour les services accessoires à une livraison de biens matériels, les logiciels et les services de télécommunication. Dans cette catégorie spécifique, trois sous-catégories ont été distinguées : - les produits audiovisuels (« Digital audio-visual works ») qui incluent notamment les films, les vidéos musicales, les programmes d’information et de divertissement. Par contre, les jeux électroniques sont exclus de cette catégorie ; - les produits musicaux (« Digital audio works ») qui incluent notamment les enregistrements de chansons et de musiques, les lectures de livres et les sonneries. D’une manière générale, sont exclues de cette catégorie les produits qui ne sont pas stockés sur le terminal de l’utilisateur (ex : « ringback tones ») ; - les livres numériques (« Digital books ») qui désignent tous les produits qui sont communément désignés comme des livres. Les journaux, magasines et autres produits d’information ne font pas partie de cette catégorie. Les États ayant adopté une législation conforme au SSUTA restent libres de taxer ou non tous les produits digitaux entrant dans la catégorie des « Specified digital products » ( ex : l’État du Kentucky ne taxe que les ventes de musique en ligne et les livres numériques). Ils sont également libres de taxer des produits qui n’entrent pas dans cette catégorie ou ces sous-catégories (ex : l’État du Kentucky taxe en plus la presse en ligne). A compter du 1er janvier 2010, les produits immatériels transférés électroniquement doivent également être distingués de la catégorie générale des biens matériels et des autres catégories spécifiques prévues pour les services accessoires à une livraison de biens matériels, les logiciels et les services de télécommunication. Les biens digitaux entrant dans la caté gorie des « Specified digital products » sont inclus dans cette nouvelle catégorie. D’une manière générale, un produit ne peut être considéré comme un produit transféré électroniquement que si : 8 9 Sur ces 24 états, 12 ont choisi de ne pas taxer les produits digitaux. Toutefois, les états (10) qui taxaient les services d’accès à l’internet avant l’entrée en vigueur du moratoire peuvent continuer à le faire sous certaines conditions (« Grandfather provisions »). Gestion & Finances Publiques / N° 10 - Octobre 2011 - il est destiné à un consommateur final («End user presumption »). - il donne droit à un usage permanent (« Permanent use presumption »). Exemple : L’achat d’un film par voie de téléchargem ent ne satisfait pas à la présomption d’usage permanent si l’utilisateur ne dispose que de 24 heures pour visionner le film acheté. - il donne droit à un paiement unique (« One-time payment presumption »). Exemple : L’abonnement à un service de musique en ligne donnant lieu à une redevance mensuelle ne satisfait pas la présomption du paiement unique. Toutefois, les États qui souhaitent imposer d’autres produits immatériels ou services transférés électroniquement qui n’entrent pas dans le cadre défini par le SSUTA restent libres de le faire (ex : l’État de Washington ne taxe pas que le téléchargement de films ou de musiques mais également la lecture directe par la technique du « streaming ») • En 1998, les États-Unis ont adopté une loi (« Internet Tax Freedom Act (IFTA) » instaurant un moratoire sur la taxation des services d’accès à internet. Ce moratoire qui devait initialement être levé à la fin de l’année 2003 a été prolongé à trois reprises et court maintenant jusqu’au 1er novembre 20149. La loi définit l’accès à l’internet comme le service permettant à un utilisateur de se connec ter à l’internet. Cette définition inclut également les services de communication liés à l’internet comme les messageries électroniques et instantanées mais ne vise pas les ventes de produits et de services en ligne. En plus de soutenir l’accès du plus grand nombre à l’internet, le moratoire cherche également à favoriser le développement du commerce en ligne par une disposition interdisant à un État de taxer de manière discriminatoire les ventes réalisées par les cyber-marchands. En d’autres termes, un État ne peut pas décider de taxer l’accès à un journal en ligne alors que la vente de ce même journal en boutique serait exonérée. De l a même manière, l’achat d’un film en ligne doit être taxé au même taux que l’achat d’un DVD en magasin. III. Une décision de la Cour Suprême rend difficile le recouvrement de la taxe sur les ventes par correspondance ou en ligne • En 1992, la Cour Suprême des États-Unis a jugé dans un litige opposant le Dakota du Nord à une société de ventes par correspondance qu’il était contraire à l a Constitution de demander à un vendeur de collecter la taxe sur les ventes réalisées dans un état si ce vendeur ne disposait pas d’une présence physique minimum dans cet état (« nexus »). Un bureau, l’emploi de salariés, le recours à des intermédiaires ou la détention de biens dans l’État suffisent généralement à justifier d’une présence physique. Cette décision qui concernait à l’origine la vente par correspondance s’applique aujourd’hui également au commerce en 10 Les pertes de recettes fiscales sur le commerce en ligne pour les états et les collectivités locales sont estimées à 10 milliards de dollars en 2011. 725 723-726-TESSON:Mise en page 1 18/09/11 11:13 Page726 Fiscalité ligne. La conséquence en est la non taxation d’une proportion encore très importante des transactions réalisées sur le net et une perte de recettes considérables 10 pour les états dans un contexte budgétaire de plus en plus tendu. Prenons le cas de la société Amazon, le plus gros vendeur en ligne des États-Unis. Cette société qui vend sur le tout le territoire américain via son site internet, ne collecte la taxe sur les ventes qu’au profit des cinq États où elle a une présence physique. Dans les autres États, il revient en principe aux clients de s’acquitter de la « use tax » auprès de leur administration fiscale. En pratique, ils sont très peu nombreux à le faire et il est très difficile pour les états d’obtenir des vendeurs les informations nécessaires pour collecter cette taxe auprès de leurs résidents11. Devant cette situation qui induit un manque à gagner considérable pour les états, un projet de loi (« The main Street Fairness Act ») a été déposé au Congrès en juillet 20 10. Ce projet de loi a pour objet de priver d’effets la jurisprudence de la Cour Suprême en obligeant les vendeurs qui réalisent des ventes sur le territoire des états ayant une législation conforme au SSUTA à collecter pour leur compte les taxes sur ces ventes quand bien même ils n’auraient aucune présence physique dans ces états. Le texte qui était combattu par les organisations professionnelles défenseurs des intérêts des gros commerçants en ligne n’a pas été examiné par le Congrès. Pour pallier à l’absence de solution au niveau fédéral, les États ont donc cherché à s’organiser. Ainsi, d’ores et déjà, un vendeur en ligne est incité à venir s’enregistrer auprès des États ayant une législation conforme au SSUTA. Cet enregistrement sur la base du volontariat vaut adhésion à un système de recouvrement pour le compte de chacun de ces États même si ce vendeur ne peut pas y just ifier d’une présence physique. Les contreparties données à cet engagement prévoient notamment une amnistie fiscale partielle sous conditions pour les années antérieures et une compensation financière pour les coûts supportés liés au recouvrement. Les États n’ayant pas encore adopté une législation conforme au SSUTA ont cherché d’autres solutions. Parmi ces solutions, celle donnant à la notion de présence physique une interprétation plus large a été privilégiée dans plusieurs États. Ainsi, 11 par exemple, dans l’État de New Y ork, une loi a été adoptée stipulant que les vendeurs en ligne ayant des affiliés dans cet État devaient être réputés y avoir une présence physique. Un affilié est défini comme une personne physique ou morale qui par l’intermédiaire d’un lien sur so n site renvoie au site d’un cyber-marchand. Dans cette situation, le cyber-marchand doit collecter les taxes sur les ventes qu’il réalise dans l’état de New York si la publicité faite par ses affiliés lui génère au moins 10 000 dollars de recettes par an. Cette disposition baptisée « disposition Amazon » a fait l’objet de plusieurs recours devant les tribunaux qui pour le moment retardent sa mise en œuvre. Sa conformité à la constitution américaine est contestée. Quoi qu’il en soit, 16 autres États à la suite de l’état de New Y ork ont adopté une législation identique. Le Colorado a quant à lui retenu une approche différente de celle de l’État de New York. En vertu d’une nouvelle disposition légale, les vendeurs établis dans un autre État sont tenus de notifier à leurs clients du Colorado qu’ils y sont redevables de la « use tax ». Ils doivent en outre adresser à chaque client un relevé annuel mentionnant le montant total de leurs achats au cours de l’année passée. Ces informations doivent également être envoyées à l’administration fiscale du Colorado. Comme dans l’État de New Y ork, cette disposition fait l’objet d’un recours devant les tribunaux. Ses détracteurs considèrent qu’elle ne respecte pas la constitution américaine en ce qu’elle interdit à un état de prendre toute action de nature à interférer dans le commerce entre États. Malgré cette contestation, la Californie cherche également à se doter d’un dispositif similaire. Conclusion Les ventes en ligne de biens et de serv ices échappent encore très largement aujourd’hui aux États-Unis aux taxes sur la consommation. Entre les États en quête de recettes supplémentaires pour boucler leurs budgets et les grandes entreprises du net qui souhaitent le statu quo, la bataille est engagée devant le Congrès et les tribunaux. Cela étant, les choses pourraient évoluer à l’aveni r car des voix de plus en plus nombreuses se font entendre pour dénoncer les distorsions de concurrence engendrées par la situation actuelle. ■ Dans certains états, les contribuables doivent déclarer le montant des achats réalisés en dehors de leur état de résidence annuellement avec leur déclaration d’impôt sur le revenu. D’autres états prévoient une déclaration mensuelle. 726 N° 10 - Octobre 2011 / Gestion & Finances Publiques