info bio franche comte - Chambres d`agriculture

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info bio franche comte - Chambres d`agriculture
INFO BIO
FRANCHE COMTE
Numéro 15 – Oct 2012
La carie, bilan régional et précautions au semis
Bilan de la campagne régionale de détection de la carie
La campagne de détection de la carie sur semences fermières réalisée en Franche Comté
(récolte 2012) a permis d’analyser 30 échantillons de blé, de seigle et de triticale, provenant
de 19 exploitations réparties sur l’ensemble du territoire.
Les résultats sur les triticale et seigle confirment que ces espèces sont très peu sensibles ;
aucune trace de carie n’a été détectée sur ces espèces. La présence de carie a été uniquement
observée sur des blés et ces contaminations restent cependant très localisées. Les échantillons
présentant les plus fort taux de contamination sont notamment issues de pratiques à risques
(ex : utilisation de la même semence fermière depuis 5 ans).
Ces contaminations ne posent aucun soucis pour la commercialisation, autant en alimentation
animale ou humaine. Les seuils de toxicité sont très loin d’avoir été atteints : la contamination
la plus importante en région est de 2000spores/grains, alors que le seuil de toxicité se situe à
partir de 7000spores.
Cependant, des semences cariées même à des faibles niveaux peuvent avoir des conséquences
importantes sur les prochaines récoltes ; la contamination d’une année à l’autre peut être
exponentielle !
La transmission de la maladie a lieu par la semence et aussi par le sol. Dans notre échantillon
régional, les analyses effectuées sur une parcelle ayant eu des problèmes de carie il y a 5 ans
indiquent encore des contaminations résiduelles de carie ne permettant pas, par précaution,
l'utilisation de ces semences en tant que semence fermière.
Il est donc nécessaire de rester vigilant en faisant analyser ses semences fermières
au moindre doute, surtout qu’il est quasi impossible de constater à l’œil nu la carie (sauf
contamination très importante).
Les échantillons cariés ont été transmis à l’ITAB qui réalise actuellement des recherches sur la
carie au niveau national, afin de mettre au point des techniques de détection précoce de la
carie.
Les techniques de lutte :
Conditions de semis :
Le risque carie reste toujours important dans nos systèmes biologiques. Il est donc impératif
de prendre toutes les précautions nécessaires au semis.
Il est indispensable de mettre en œuvre une combinaison des différentes techniques de lutte
pour optimiser leur efficacité, en lien avec le niveau de contamination.
Voici un rappel de plusieurs techniques préventives permettant de limiter la carie :
- pas de blé derrière un blé ou triticale
- favoriser une levée rapide du blé : pas de semis tardif (ne pas dépasser fin octobre) et
une bonne préparation du lit de semences, l'infestation des plantules de blés ne peut
plus avoir lieu au-delà du stade 2 feuilles.
Des essais de résistance variétale menés par Arvalis et les Chambres d’agriculture de la Drôme
et de l’Yonne, ont montré des niveaux de sensibilité très variables d’une variété de blé tendre
à l’autre. Il existe apparemment une interaction assez forte entre le comportement des
variétés et le milieu (une variété peut être plus ou moins sensible selon la situation).
Parmi les variétés cultivées en bio, ATTLASS, SATURNUS, RENAN, AEROBIC, PANNONIKUS,
ont confirmé leur sensibilité. AREZZO et QUEBON présentent une bonne résistance.
Analyse des semences :
Si vous utilisez des semences fermières, faites analyser vos grains pour vous assurer de
l’absence de carie.
Le laboratoire de la SNES réalise ces analyses :
SNES (Station Nationale d’Essais de Semences)
Rue Georges Morel
BP 24
49701 BEAUCOUZE Cedex
Tel : 02 41 22 58 21 – fax : 02 41 22 58 01
Coût indicatif de l’analyse : 60 € HT.
L’analyse est réalisée sur un échantillon de 75 grammes. Attention à envoyer un échantillon
bien représentatif en réalisant plusieurs prélèvements dans votre lot de semences.
Traitements des semences :
Pour les traitements curatifs, seul le Cerall est homologué contre la carie à la dose de
1L/quintal. C’est un produit liquide qui doit absolument être conservé au réfrigérateur avant
application sur les semences (sinon inefficacité des bactéries).
Le Cuivrol et le Tillecur ne peuvent être utilisés que comme fortifiant car ils ne bénéficient pas
d’homologation en traitement de semences contre la carie. De plus, la désinfection des
semences au vinaigre d’alcool ou vinaigre blanc (à 8% d’acide acétique) montre de très bons
résultats.
En cas de doute sur la contamination du sol des parcelles à implanter, utiliser des semences
traitées.
Pierre-Edouard Pilloud
et Bio Plaine N°20 (Chambre Agriculture Ile de France)
Résultat essai fertilisation 2011
Pour répondre aux interrogations des céréaliers bio de Franche-Comté quant aux densités de
semis et aux fertilisations de printemps les plus adaptées aux céréales, Interbio et les
Chambres d’Agriculture ont suivi des parcelles de démonstration sur la campagne 2011-2012.
Ces essais ont été mis en place sans répétition. Il est ainsi délicat de comparer les différentes
modalités entre elles sur la base de la présence ou non de fertilisation et de la densité de
semis. De nombreux facteurs externes peuvent être responsables des différences observées.
Nous avons d’ailleurs mis en évidence la présence d’un facteur externe au protocole sur l’essai
réalisé dans le graylois (potentiel sol ou structure ou lumière, ...) et qui semble agir sur le
rendement.
Ces résultats amènent tout de même à certaines réflexions que nous proposons ici de relever.
Expérimentation chez un céréalier en plaine grayloise (70) : densité de semis et
fertilisation de printemps
Certains agriculteurs apportent de grandes quantités de fertilisant de printemps. Nous avons
souhaité mesurer l’intérêt réel de ces fertilisations sur la production et la qualité du blé. Cette
expérience a été croisée avec différentes densités de semis pour évaluer la plus adaptée en
fonction du contexte.
Description de la parcelle :
• Type de sol : argilo-calcaire limoneux profond (profondeur hétérogène, limitée par une
couche d’argile jaune sur la partie haute de la parcelle)
• Quantité de fertilisant de printemps : 1t/ha de 9-12-0
•
Perte sortie hiver : environ 30% de perte de pieds
Des écarts de 3.2q/ha de grains et 6.8q/ha de MS de paille apparaissent entre les deux mêmes
modalités positionnées à chaque extrémité de l’essai. Ces écarts, bien que de faible ampleur,
mettent en évidence la présence d’un facteur externe au protocole.
Il représente 35% de l’écart entre les modalités de l’essai aux résultats les plus extrêmes et
fausse ainsi certainement une partie des résultats. Nous proposons tout de même relever
certaines tendances intéressantes.
Observation de la production de paille et grains :
Rdt de grains et de paille
7
Rdt (t/ha)
6
5
4
4,9
4,5
4,1
3,3
4,3
3,5
3,8
3,3
3
2
1
0
Sans ferti 350 Avec ferti 350 Sans ferti 450 Avec ferti 450
Rdt grains pondéré 15% Hum
MS Paille
NB : Nous avons récolté cet essai par placettes, ce qui expliquent en partie les forts rendements (procurent des
résultats d'environ 10% supérieurs à la récolte parcelle).
Il est tout de même marquant d’observer qu’un semis à 350gr/m2 (environ 160kg/ha) avec ou
sans fertilisation oscille entre 41 et 45qx/ha, alors que les fortes densités (450gr/m2 soit
environ 200kg/ha) de semis produisent entre 43 et 49q/ha.
Nous pouvons, dans ce cas précis où le sol est à bon potentiel, nous interroger quant à l’intérêt
des fortes densités de semis. Il serait intéressant de réaliser de réels essais (avec répétitions
et calcul statistique) sur différentes doses de semis.
Observation de l’impact financier de la fertilisation :
Malgré les différences de rendement entre les modalités avec ou sans fertilisation, nous avons
voulu vérifier l’impact économique de cette fertilisation.
Bases de calcul :
- prix de vente du blé en meunerie = 380€/t
- engrais (9-12-00) = 260€/t
Densité de semis
(grains/ m2)
350
450
Impact de la fertilisation de
printemps sur le rendement (t/ha)
+0,4
+0,6
Impact financier lié à la
fertilisation de printemps (€/ha)
-98
-9.4
Il apparaît ici que la fertilisation n’a pas d’intérêt économique quelle que soit la densité de
semis. Ces résultats qui ne permettent pas une interprétation statistique mais semblent tout
de même confirmer les études réalisées en Bourgogne (écho des champs n°23) et en Seine et
Marne (Essais fertilisation organique bio, Ile de France, C.Glachant CA77), qui précisent que la fertilisation
de printemps n’a un intérêt économique qu’en cas de faible coût de l’azote, de fort prix du blé
et de faible pression des facteurs limitant de type : Enherbement - Structure du sol Peuplement - Maladies et/ou ravageurs.
Sans affirmer que la fertilisation de printemps est inutile, car cet essai ne nous le permet pas,
nous pouvons nous interroger à posteriori, quant à la pertinence d’avoir investi financièrement
sur le poste de fertilisation de printemps dans cette situation.
Il serait peut être judicieux de favoriser le maintien de la structure du sol et l’apport d’humus
stable sur cette parcelle où, en sortie d’hiver, nous avons pu constater un fort effet de glaçage,
lié certainement aux fortes pluies de printemps sur un sol limoneux et travaillé finement avant
l’hiver.
Enfin, nous avons mesuré le rendement de paille et obtenons un rapport moyen de rendement
grain/rendement MS de paille de 1.2 sur des blés relativement courts (Apache).
La production de paille est pourtant un élément important en production biologique,
notamment pour les éleveurs, mais aussi pour les céréaliers qui manquent généralement de
matière organique dans leurs sols.
Observation des teneurs en protéines:
Teneur en protéines dans le blé
10,5
10
>10
9,8>prot>9,9
Moyenne : 9.7
9,5
<9,5
Protéine
9
8,5
8
Avec ferti
250 F
Sans ferti
450 G
Sans ferti
450 A
Sans ferti
250 E
Sans ferti
350 D
Avec ferti
450 B
Avec ferti
350 C
Les résultats de protéines sont relativement variables et nous ne pouvons pas extraire de
tendance ni de relation avec la fertilisation de printemps. Il est par contre intéressant de noter
que la fertilisation apportée dans ce cas précis n’a pas eu d’intérêt flagrant sur l’augmentation
du taux de protéines. La charge financière de la fertilisation ne sera donc pas nécessairement
compensée par une valorisation différente du blé du fait d’une meilleure teneur en protéines.
Alice Dousse
avec l'appui de Luc Frerejean et Roland Sage
Quelques une des formations à venir ...
Date(s)
6 et 7
novembre
Lieu
Lons le
Saunier
21 et 22
novembre
Lons le
Saunier
11
décembre
A déterminer
fonction des
participants
Formation
"Stockage des pommes de terre"
Michel Martin d'ARVALIS
1er jour : les bases de la conservation avec
visite l'après midi d'une installation à
Sellières
2° jour sur la région de Dijon : matin visite
d'une installation récente en AB chez
Armelle Dubois
après midi : visite de la CUMA "la robe des
champs" en conventionnel.
"Production de la Pomme de Terre en AB"
Denis Jung de Planète légumes et le
témoignage de producteurs de la région
"Savoir lire et interpréter une analyse de
sol pour adapter au mieux mes pratique
culturales"
Christian Barneoud - GRAPE Franche Comté
Contact
Inscription
ADFPA du Jura
Tél : 03 84 35 14 10
Inscription
Service Formation
CRA
Tél : 03 81 54 71 81
Comité de rédaction : le groupe technique bio Franche Comté
Pour toute information, contactez la chambre régionale au 03 81 54 71 53
Action réalisée avec l’appui financier du ministère en charge de l’agriculture – CAS DAR