Le portrait de l`économie sociale et solidaire - APRES
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Le portrait de l`économie sociale et solidaire - APRES
PAGE 4 mardi 21 septembre 2010 ENTEPRISES NATURE & DÉCOUVERTES: troisième point de vente suisse à Sion Nature & Découvertes poursuit son développement en Suisse romande. Après Lausanne en septembre 2009 et Genève (centre Balexert) en juillet 2010, c’est à Sion que le prochain point de vente ouvrira ses portes en février 2011. Situé au cœur d’une zone commerciale, proche de Manor et de la librairie Payot, ce magasin occupera une surface commerciale de 300 m². Composée d’une dizaine de personnes, l’équipe sera placée sous la direction de Philippe Ciamporcero, directeur du réseau Nature & Découvertes au sein de Payot SA. L’extension de l’enseigne se poursuivra jusqu’en 2013 avec l’ouverture de quatre autres points de vente (deux sur l’arc lémanique, un à Neuchâtel et un à Fribourg). RICOH: journée portes ouvertes à Genève le 23 septembre prochain Au cours de sa première journée portes ouvertes dédiée à l’impression de production se déroulant à Genève, Ricoh Suisse présentera le 23 septembre ses solutions pour l’impression de production numérique. A cette occasion, des visiteurs triés sur le volet pourront venir s’informer en exclusivité sur le portefeuille de solutions conçues pour les environnements d’impression complexes. UNION PÉTROLIÈRE: coup d’envoi du Prix Evenir 2011 Le Prix Evenir sera attribué pour la neuvième fois l’an prochain. Ce prix du développement durable de l’Union pétrolière distingue des projets qui réunissent sur le long terme des aspects écologiques, économiques et sociaux. Des projets couronnés de succès tels que «La Suisse à vélo» ou «Table couvre-toi» comptent parmi les précédents lauréats. Des projets des domaines des sciences, de l’économie, des affaires sociales, de l’environnement, de la politique et de la culture peuvent se porter candidats. Les projets peuvent être désignés uniquement par une tierce personne. Les nominations peuvent être présentées au secrétariat du Prix Evenir jusqu’au 30 novembre 2010. Les dossiers de candidature sont à disposition sur le site Internet www.prixevenir.ch. PALEXPO: salon de la voiture d’occasion du 1er au 3 octobre 2010 La 18e édition du Salon de la Voiture d’Occasion, organisée par la section genevoise de l’Union professionnelle suisse de l’automobile, aura lieu du vendredi 1er au dimanche 3 octobre prochain dans la Halle 6 de Geneva Palexpo et retrouve ainsi ses dates habituelles (en 2009, la manifestation avait eu lieu au printemps, en rasions de la tenue de Rélécom en automne). Quelque 700 automobiles seront exposées. L’an dernier, la manifestation avait attiré plus de 4500 visiteurs et quelque 200 voitures avaient trouvé preneurs, représentant un chiffre d’affaires de ventes de plus de 4,2 millions de francs et un prix de vente moyen de 21.000 francs. SUISSE Le cleantech tous azimuts Claude Beglé porteur du projet qui veut faire de la région Genève un haut lieu de développement durable. ANNE RÉTHORET La publication du rapport sur l’initiative du Catalyseur Cleantech de Suisse Occidentale (CCSO), mandaté par le département des affaires régionales (DARES) semble susciter davantage de questions qu’il n’apporte des réponses vraiment convaincantes. L’analyse conduite par Claude Beglé, portant sur la création d’un pôle cleantech genevois, proclame que Genève et la Suisse occidentale disposent d’atouts réels pour établir un centre de compétences de portée internationale. Qui pourrait encore en douter? Genève peut se doter d’un incubateur supplémentaire. La région dispose néanmoins de plusieurs plateformes du même type. Le risque de redondances dans les associations et plateformes existantes semble être le défi principal auquel le CCSO sera confronté. Claude Beglé affirme en être conscient. Selon le secrétaire général de CleantechAlps à Sion, Eric Plan, l’initiative est fort intéressante pour Genève et sa représentation au niveau international. Cependant, un effort considérable de coordination devra être fourni dans les mois à venir. Car si l’on s’en tient au propos de Claude Beglé, l’initiative CCSO est bien plus qu’un simple incubateur de 2500 m2 dans le bâtiment Société d’Energie Solaire (SES) à Plan-les-Ouates. Le directeur général de la société de conseil SymbioSwiss parle notamment de la mise en place gra- duelle d’un écosystème cleantech doté d’une masse critique de spécialistes et capable d’offrir des services de soutien aux entreprises locales. Il souhaite également favoriser l’établissement de sièges internationaux cleantech, R&D et propriété intellectuelle, grâce aux organisations internationales existant à Genève. «Claude Beglé dispose d’atouts de taille en représentant Genève à l’international. L’image de marque de la ville renforce le positionnement de ce pôle à l’étranger et sa création ne peut qu’apporter davantage d’activité à ce secteur déjà très développé en Suisse», ajoute Nick Beglinger, président de l’association Swisscleantech. Claude Beglé a d’ailleurs, déjà entamé des propositions de collaboration avec d’autres instituts et incubateurs de pays émergents, notamment l’incubateur de HiTech Park de Shanghai Zhangjiang East Area. Il espère également utiliser la force de la place financière locale, en créant des «teams technico-financiers». L’initiative financière et Carbon Offset Trading proposée par le CCSO souhaite offrir aux banques, «une meilleure capacité d’évaluation des projets, au moment de développer ou de créer les fonds d’investissements thématiques». L’ex-président du conseil d’administration de la Poste évoque par ailleurs l’éventuelle création ultérieure d’un hedge fund. Quant à l’entrée sur le marché du Carbon Offset Trading, elle est prévue d’ici cinq à dix ans. «En commençant sur le marché premium des projets certifiés», précise-t-il. Le projet de loi pour un incubateur cleantech sera soutenu par la combinaison de tous ces éléments. Idéalement, l’incubateur CCSO sera situé à Plan-les-Ouates, où Claude Beglé souhaite reproduire l’expérience Masdar, la ville à émission zéro d’Abu Dhabi. «Pour autant qu’il n’y ait pas de turbulences politiques, une particularité appréciable de cet incubateur est qu’il pourrait être intimement lié à l’éco-quartier des Cherpines (600.000 m2) et son parc industriel (120.000m2)». Ce qui compte le plus souvent n’est pas tant de trouver du seed money mais plutôt de disposer d’un marché sur lequel expérimenter à l’échelle réelle une invention ou un concept. «Le Canton de Genève pourrait tester à son échelle certaines découvertes et innovations provenant de l’incubateur de Plan-les-Ouates. Le partenariat public-privé envisagé entre ABB Sécheron, les SIG et les TPG en matière de mobilité est notamment un bon exemple de cette volonté politique en termes de contribution au développement des cleantechs». LE CATALYSEUR CLEANTECH DE SUISSE OCCIDENTALE SERA SITUÉ À PLAN-LES-OUATES. Financement de départ à finaliser Claude Beglé envisage un mode de financement public/privé pour le CCSO. 40% des coûts de fonctionnement seront pris en charge par le secteur public et 60% par le secteur privé. Le budget initial prévu de 2,5 millions sera financé en deux étapes. Une contribution à hauteur d’un million de la part de l’Etat de Genève et 500.000 francs supplémentaires des SIG entre 2011 et 2012. «Le canton est prêt à s’engager pour faire fonctionner une structure administrative et un conseil scientifique», a précisé le conseiller d’Etat Pierre-François Unger, en ajoutant que le projet de loi sera déposé ces prochains mois. Pour le reste, il incombera donc au CCSO de convaincre peu à peu le secteur privé de son utilité. Selon l’étude publiée par Claude Beglé, l’engagement des banques dans le secteur cleantech est encore timide et la Suisse est loin d’être un eldorado pour le capital-risque dans ce secteur. Il espère notamment que certaines sociétés «parrainent» différentes filières. «Par exemple Cargill ou Holium l’écologie industrielle, ABB la mobilité douce, ou Nestlé la problématique de l’eau». TRAJECTOIRES SALON DE L’AUTO: nouveau comité pour 2012 Le Comité du Salon de l’auto de Genève a désigné le successeur de Luc Argand, président depuis 2004. Maurice Turrettini prendra sa place dès juillet 2011. Il sera secondé par André Hefti, futur directeur général, qui succèdera lui à Rolf Studer à partir du 1er avril 2011. Né en 1961, Me Maurice Turrettini est avocat au barreau de Genève à Vandoeuvres (GE). André Hefti (1947) est lui directeur de la communication chez Renault depuis 15 ans. Ce zurichois parfaitement bilingue a notamment été un des concepteurs de la Coupe Renault 5 en Suisse et de la Formule Renault. La 81e édition (3 au 13 mars 2011) s’annonce très prometteuse, indique encore le communiqué diffusé hier. Les demandes d’inscriptions dépassent largement la surface disponible à Palexpo. ACUTRONIC SUISSE: nouveau CEO Nicolaj (Nick) Wälli a été nommé CEO d’Acutronic Suisse (Bubikon et Olten) à compter du mois prochain. Le CEO actuel et propriétaire de la société, Thomas W. Jung, se consacrera désormais à sa fonction de président du conseil, indique le communiqué publié hier. M. Wälli est déjà directeur opérationnel depuis le printemps 2010. Acutronic indique être leader mondial des simulateurs de précision destinés aux industries aérienne, spatiale, automobile, de consommation et d’armement, et emploie 120 collaborateurs. Le portrait de l’économie sociale et solidaire contraire aux clichés Une étude statistique sur le secteur sort pour la première fois à Genève. ELISE JACQUESON Le domaine de l’économie solidaire et sociale (ESS), à Genève, se dote pour la première fois d’un visage. Cette photographie se présente sous la forme d’une étude statistique, qui a été publiée et présentée hier par la Chambre de l’économie sociale et solidaire, APRES-GE. La démarche n’était pas aisée mais la Chambre tenait à cerner les contours d’une économie qui augmente sa visibilité depuis six ans. «Longtemps, les acteurs de cette économie ont fonctionné chacun de leur côté sans arriver à avoir une représentation, témoigne Eric Rossiaud, président d’APRES-GE. Cela a changé depuis la création de la chambre genevoise de l’ESS, organe faîtier qui regroupe 250 organisations.» Aujourd’hui, l’étude vient renforcer cette visibilité. APRES-GE a donc dressé un portrait de cette économie, selon trois axes: le statut juridique, le secteur d’activité et le budget annuel. Sur les 250 organisations membres, 195 ont joué le jeu. «Un taux de participation très élevé», selon Michel Oris, professeur de démographie historique et histoire sociale à l’Université de Genève. Ce dernier a fait partie du comité de pilotage et apporte à l’étude sa validité scientifique. Parmi les résultats, certains ne surprennent pas, étant totalement en accord avec les valeurs prônées par l’ESS. Comme par exemple, un écart de salaire qui ne doit pas être trop important entre les collaborateurs d’une même entreprise et leur dirigeant. «Les écarts salariaux se situent entre 1,3 et 2,3. Soit en dessous de la limite acceptable que nous avons fixée au maximum à cinq», souligne Thierry Pellet, secrétaire général d’APRES-GE. Ou encore le fait que sur les 195 membres, 134 sont des associations. Mais l’étude lève aussi le voile sur un secteur bien plus hétérogène et varié qu’il n’y paraît. Loin des idées reçues habituellement véhiculées. «Nous avons ainsi été surpris de découvrir que le secteur social-santé, auquel l’ESS est régulièrement réduite, ne représentait que 17% des organisations membres», déclare le secrétaire général. Etonnant aussi d’apprendre qu’un tiers des organisations membres d’APRES-GE sont au- THIERRY PELLET. Le secrétaire général d’APRES-GE constate une tendance des organisations à s’autofinancer. tofinancées. Et ne reçoivent donc aucun soutien financier, ni de la Ville, ni du canton. Enfin, le salaire mensuel moyen se monte à 6.345 francs et n’a rien à envier au secteur privé à but lucratif. Il est cependant à relativiser sachant que ce secteur emploie un bon nombre d’acteurs à temps partiel et bénéficient du soutien de personnes qui souhaitent s’investir dans l’ESS. Ainsi, parmi les 195 organisations sondées, 2401 personnes sont salariées, 784 sont stagiaires et 3577 sont bénévoles. Le salaire moyen ne concerne évidemment pas les emplois de solidarité prévus par la nouvelle loi cantonale sur l’assurance-chômage dont le plus haut salaire a été fixé à 4000 francs. Par ailleurs, le document confirme la place toujours plus importante de ce secteur dans le paysage économique genevois en indiquant que l’ESS représente 10% des emplois du territoire genevois. «Depuis la création d’APRESGE, nous laissons la porte ouverte aux entreprises de type SA, Sàrl, ou aux indépendants qui partagent les valeurs inscrites dans notre charte, basée sur les principes du développement durable», rappelle Thierry Pellet. Eric Rossiaud, président d’APRES-GE formule alors le voeu que d’autres entreprises rejoignent «les milliers de gens qui participent à l’économie autrement, en offrant des biens et des services avec une plusvalue sociale». Pour Michel Oris, l’avantage de cette étude est «de montrer que ce type d’économie qui se construit en réaction au modèle néolibéral dominant peut fonctionner, qu’il n’a pas nécessairement besoin des fonds publics et qu’il n’est pas restreint au seul domaine de l’insertion». L’exercice sera reconduit, de manière encore plus performante et plus documentée, assure Thierry Pellet. L’ÉCONOMIE SOLIDAIRE ET SOCIALE (ESS) REPRÉSENTE 10% DES EMPLOIS DU TERRITOIRE GENEVOIS. L’ESS genevoise en chiffres L’économie sociale et solidaire (ESS) représente 28.818 places de travail ce qui correspond à 12,63% des emplois du canton. A ces chiffres a été soustrait le nombre d’employés de Coop et de Migros afin de ne pas biaiser l’étude. Ce qui porte à 10% le nombre d’emplois représentés par l’ESS. Le poids économique des 195 organisations de l’échantillon d’APRES-GE (sur 250 membres début 2010) en termes de budget annuel se monte à 212,9 millions de francs soit 0,51% du produit intérieur brut du canton de Genève. Le secteur est composé d’une vaste diversité d’acteurs, à but non lucratif ou à lucrativité limitée (coopérative, fondation, association, SA, Sàrl, indépendant) et de multiples activités (habitat associatif, artisanat, production agricole, service aux personnes, commerce équitable, fiance solidaire, art, sport). (EJ)