Une offre dense et ciblée

Transcription

Une offre dense et ciblée
Marchés
Dossier
Une offre
dense et ciblée
De nombreux titres
existent, destinés
à des passionnés.
Compétitions,
derniers modèles,
caractéristiques
techniques ou
conseils pratiques :
la presse répond
à leurs attentes
variées.
L’essentiel
■ L’activité
Près de 60 titres sont édités
en France, quelques généralistes
et de nombreux supports
spécialisés.
■ Les
perspectives
De nouveaux titres arrivent
régulièrement sur ce marché qui
s’appuie aussi sur la publication
régulière de hors-séries.
■ Les
donneurs d’ordre
Deux groupes, Motor Presse
France et les éditions Larivière,
s’imposent sur ce marché.
■ Les
prestataires de services
Entreprises de prépresse et
rotativistes offset sont sollicités.
Dossier réalisé
par Dominique Petit
74
LES MAGA
P
rès de soixante titres sont diffusés en France, destinés à un
lectorat dont le point commun
est la passion de la moto. Une passion
qui se vit de façons diverses, avec de
nombreuses niches où se positionnent les éditeurs. Pour Didier Ganeau,
rédacteur en chef de l’Officiel du cycle
et de la moto, « c’est une presse très
segmentée, moins généraliste que la
presse automobile et qui sait fidéliser ses lecteurs ».
En 2004, le parc français était constitué de quelque 2 millions de deux roues
motorisées dont la moitié immatriculée (obligatoire à partir de 125 cm3),
le reste correspondant aux 50 cm3, aux
scooters notamment, dont les ventes
augmentent chaque année. Côté moto,
c’est la 125 cm3, utilisable avec un permis automobile, qui remporte un franc
succès, avec 80 000 unités vendues
l’an passé, soit une hausse de 13 %
par rapport à 2003.
À l’inverse, les plus grosses cylindrées,
exigeant un permis spécial, voient leurs
ventes diminuer un peu, avec 110 000
motos vendues l’an passé contre moins
de 105 000 en 2003. Au total,180 000
motos à partir de 125 cm3 ont été vendues en 2004. Ce chiffre est stable
depuis quelques années. L’usage de
la moto, quant à lui, évolue. L’engin
était polyvalent. « Désormais, on se
rapproche de ce qui se fait dans beau-
coup de pays d’Europe avec, depuis
deux ans environ, le développement
de deux usages bien distincts : d’un
côté l’utilitaire, de l’autre les loisirs.»
Dans cette dernière catégorie, le sport
s’impose, avec ses différentes disciplines, sachant que chaque week-end,
des dizaines d'événements, de compétitions et de manifestations motos
ont lieu en France.
Soixante titres
couvrent ce
secteur d'activité
« Créé il y a trente ans au moment
où les loisirs connaissent une expansion croissante, Moto Verte est vite
devenu le leader de la presse toutterrain en France. Il a accompagné la création de la discipline et
d’un certain état d’esprit, avant d’encourager son développement autour
de deux axes : le loisir et le sport »,
explique Philippe Budillon, responsable du pôle moto aux éditions Larivière. Moto Verte est toujours considéré comme le magazine de référence
pour les passionnés de motocross, de
supercross, de freestyle, d’enduro et
de trial. Les rallyes, randonnées et
autres raids ont également leur place
dans ce mensuel aux tirages élevés
puisqu’ils atteignent près de 100 000
exemplaires. La diffusion, très stable,
a atteint l’an passé 60 000 exemplaires.
Six hors-séries sont par ailleurs édités
chaque année.
Des conseils
et de nombreux essais
Plus généraliste, Moto Journal, édité
par Motor Presse France, est également
bien positionné sur ce marché. Comme
dans Moto Verte, le motard y trouve
moult conseils et informations pratiques ainsi que de nombreux essais,
indispensables pour séduire. Aucun
magazine ne passe outre. En 2004,
240 machines ont ainsi été essayées
par l’équipe de l’hebdomadaire Moto
Revue, titre appartenant également
aux éditions Larivière. « Ce qui fait
en moyenne cinq motos testées par
numéro », souligne Philippe Budillon,
précisant que « Moto Revue est le plus
ancien hebdomadaire français,
puisqu’il a été lancé en 1913 ». Il
reste, aujourd’hui encore, basé sur
l’actualité, sportive ou non, et les tests
sont effectués « sur toutes les catégories de moto existantes : roadsters,
routières, sportives, basiques, trails,
supermotard ou encore grand
tourisme ».
« Notre charte prévoit, lorsque nous
réalisons un essai sur une moto, de
Le best-seller
« Moto Journal », quarante-huit fois par an
L’hebdomadaire est le titre leader du groupe Motor Presse
France. Créé en 1971, il est diffusé à hauteur de 45 000 exemplaires quarante-huit fois par an.
« Plus de 2 millions d’exemplaires
sont vendus chaque année »,
indique Christophe Veyrin-Forrer,
directeur du groupe et de la
publication.
Moto Journal comporte 72 pages
en moyenne. Actualités sportives, nouveautés, essais : il
s’adresse aux passionnés de la
moto avec de nombreux articles
sur les compétitions et leurs
champions. La maquette est réalisée en interne puis les pages
sont confiées à Compos Juliot
Cet hebdomadaire de 72 pages
au format A4, est imprimé
à 70 000 exemplaires.
(Paris), essentiellement pour les
retouches chromatiques. La
place accordée aux visuels est
importante, avec mise en avant
de nombreux détails des motos
présentées. Chaque numéro propose des tableaux comparatifs,
des conseils pratiques, des
cotes, des petites annonces et
un courrier des lecteurs sur deux
pages. Moto Journal est imprimé
en offset le mardi à 70 000
exemplaires chez Brodard Graphique (Coulommiers), puis dans
la nuit du mardi au mercredi, La
Nouvelle Brochure réalise les
deux piqûres métal. La distribution est gérée par Transport pour
une mise en kiosque le jeudi.
CARACTERE - Avril 2005 - N° 608
ZINES MOTO
ne pas accepter de la publicité émanant de son constructeur dans le
même numéro », explique de son
côté Michel Mahé, directeur de publication et gérant de Moto Magazine.
Ce mensuel, édité par les éditions de
la FFMC – Fédération française des
motards en colère – tourne autour de
trois axes : l’actualité, les essais, la
consommation. « Nous proposons de
nombreux tests, certains représentent un coût élevé, puisque nous pouvons faire appel à des cascadeurs.
Nous testons la moto elle-même
et tous les accessoires, comme les
casques. Nous fournissons également des conseils à l’achat, par
exemple sur les crédits et sur les
assurances ».
Un million de motos en France
Servir un marché de passionnés
Les ventes de cyclomoteurs
(50 cm3)
Les ventes 2004
170 000 unités
180 000 motos
dont
80 000 engins de 125 cm3
Le parc
1 million de véhicules immatriculés
1 million de cyclomoteurs
(+13 % par rapport à 2003)
105 000 grosses cylindrées
(+ de 125 cm3)
CARACTERE - Avril 2005 - N° 608
La Fédération française de motocyclisme :
Les ventes à l’étranger
(motos et cyclomoteurs)
Italie : 400 000 unités
Allemagne : 200 000 unités
28
68
1 200
60 000
100 000
ligues régionales
comités départementaux
clubs affiliés
licenciés
adhérents
8 disciplines (motocross, enduro, vitesse, trial, course sur piste,
rallye routier, 50 cm3, moto-ball)
27 spécialités (quad, supermotard, dragster, side-car...)
Plus de 1 200 épreuves par an
Le marché de la moto est plutôt porteur pour une presse spécialisée dont les titres
se déclinent en fonction de l’utilisation des machines.
“
26 % des lecteurs
de « Moto Revue » sont
des femmes
Nous sommes
désormais contraints
de gommer toutes
les marques de cigarettes
sur les motos
Philippe Budillon, éditeur
délégué, éditions Larivière
(Clichy).
Jacques Molinari,
directeur de Compos Juliot
(Groupe Sego).
“
”
STUDIO BELLIARD
Très ancré dans l’actualité, le magazine de la FFMC a, en février dernier,
consacré son éditorial à une étude européenne sur les accidents de moto,
qui met à mal les idées reçues concernant la responsabilité des motards :
« Dans la moitié des cas, la première
cause de l’accident est une erreur
humaine… de l’autre véhicule, et
au premier chef, une faute de perception ! En clair, les automobilistes
ne nous voient pas », explique l’éditorialiste. Plus loin, il assure qu’il est
temps « d’en finir avec cette image
de dangereux irresponsable, aussi
déformée que déplacée, que l’on colle
au motard ». Le côté rebelle de ce dernier semble effectivement avoir presque
disparu pour laisser place à un passionné, toujours, mais responsable et
appartenant plutôt à une catégorie
socioprofessionnelle aisée.
C’est à ce dernier que s’adressent également des titres comme Cafe Racer
(Motor Presse France) et l’Intégral
(éditions Larivière). Lancés récemment, ils font partie de ces nouveautés plutôt haut de gamme, très magazines, moins portées sur les aspects
techniques (qui occupent en général
une place importante dans cette presse)
que sur l’aspect plaisir et divertissement, avec de nombreux portraits,
interviews, reportages sur des sujets
variés et – c’est la règle pour l’ensemble
des titres existant sur ce marché – une
place toujours très importante accordée à l’image. ■
Sources : L’Officiel du cycle et de la moto, Fédération française de motocyclisme.
Plaisir et divertissement
”
75
Marchés
Dossier
LES MAGAZINES MOTO
Les donneurs d’ordre
Le groupe Motor Presse France
et les éditions Larivière arrivent en tête
Les deux groupes
s’imposent sur ce marché,
ainsi que les éditions
de la FFMC qui ne
proposent qu’un titre,
mais au tirage élevé.
E
n 1983, la Mutuelle des motards
voit le jour et une souscription
est lancée : 40 000 d’entre eux
répondent à l’appel et le Pavé dans
la Mare est alors créé. Dix ans après,
passant en kiosque, ce titre devient
Moto Magazine. Mensuel, il est édité
par la FFMC et compte aujourd’hui
100 000 abonnés, dont une majorité
de sociétaires – l’abonnement n’étant
cependant plus obligatoire pour eux,
mais facultatif depuis le passage en
kiosque. La diffusion totale atteint
129 000 exemplaires.
De son côté, le groupe Motor Presse
France propose plusieurs titres dont
Moto Journal, autre leader sur ce marché avec une diffusion hebdomadaire
de 45500 exemplaires. Début 2004, un
nouveau titre, Moto Journal Conso,
bimestriel « pour mieux acheter et
mieux choisir », a été lancé. Il est
diffusé à hauteur de 25 000 exemplaires. Enduro Magazine, spécialiste de la balade tout-terrain, est également un bimestriel (diffusion : 20 500
exemplaires) ainsi que Freestyle, spécialiste du motocross extrême (26 000
exemplaires). L’éditeur a repris il y a
deux ans le mensuel Cafe Racer à
Ixo Moto. Il édite en outre le mensuel
Moto Crampons, généraliste du toutterrain (27 000 exemplaires), lequel
devient bimestriel cette année, « pour
prendre une certaine distance par
Les principaux
éditeurs
Éditions Larivière
Motor Presse France
B’Art Éditions
Terre Mars
rapport à l’actualité », précise Christophe Veyrin-Forrer, directeur de la
Les motards changent
publication et président de ce groupe
dont la maison mère est basé à Stuttet les titres avec eux
gart (Allemagne).
En France, ce groupe édite une quinzaine de titres évoluant dans différents
domaines : la moto, mais aussi l’auto,
le tourisme et les loisirs. Il a enregisPhilippe Budillon,
éditeur délégué, éditions
tré l’an passé un chiffre d’affaires de
Larivière (Clichy).
55 millions d’euros avec 200
salariés.
Interview
“
Des activités tous azimuts
Pour leur part, les éditions Larivière
proposent une cinquantaine de publications dont cinq traitent de la moto.
Les diffusions varient entre 20 000
(pour l’Intégral) et 60 000 exemplaires
(pour Moto Verte). Ce groupe, dirigé
par Patrick Casasnovas, a considérablement étoffé ses activités au fil des
ans. Acteur incontournable dans la
presse grand public et professionnelle,
il propose une quarantaine de guides
pratiques (chasse, avion, modélisme,
etc.), une collection de films thématiques dans des domaines équivalents
et une centaine de livres historiques
ou pratiques. Larivière Organisation
est sa filiale spécialisée dans l’organisation de compétitions (comme le
Bol d’Or et le Supercross de Paris-Bercy,
ou encore le meeting aérien de la FertéAlais). Ce groupe, également présent
sur le marché du tourisme avec Larivière Voyage, réalise un chiffre d’affaires de l’ordre de 100 millions d’euros avec près de 450 collaborateurs.
Parmi les autres intervenants du secteur, citons Terre Mars, éditeur de différentes revues spécialisées comme
125 Magazine, Scoot and Scoot et
Desmo. Impact Auto Moto propose également plusieurs titres comme Moto
technologies, Supermotard Mag et
Génération 125. B’Art Éditions se
positionne également sur ce marché
des deux roues avec, créé en 2003,
Fifty Rider, traitant des 50 cm3 et, destiné aux 12-18 ans, Planète 125 et
Génération Moto.
Lafont-Entreprendre
Ixo Moto
FFMC
Six Pack Publishing
76
Des ambitions hors frontières
En 2001, les éditions Ixo Moto lançaient Maximoto. Mensuel généraliste, il cible un lectorat âgé de plus
Quels sont les titres
de moto que vous
éditez ?
Nous proposons cinq
titres : Moto Revue,
Moto Revue Classic,
l’Intégral, Moto Verte
et MX Magazine. Moto
Revue a été créé en
1913 : dans son domaine, c'est le plus
ancien hebdomadaire
français. Son tirage
atteint aujourd’hui
70 000 exemplaires.
Généraliste, il est cependant particulièrement attaché au
sport, notamment en
raison de sa relation
avec différentes compétitions : le Bol d’Or,
le Supercross de Paris Bercy et le Guidon
d’Or. Ces trois compétions sont organisées par Larivière
Organisation. Le bimestriel Moto Revue
Classic a quant à lui
été lancé en 2002 et
tire à 45 000 exemplaires. Il est à l’origine de la création
d’une autre compétition, le Bol d’Or Classique. Le mensuel
l’Intégral a été créé
”
en 1999 et est imprimé à 60 000
exemplaires. Il s'agit
d'un magazine haut
de gamme, généraliste et destiné à un
public large, tandis
que MX Magazine
s’adresse aux passionnés de motocross et de freestyle.
Créé en 1998, le tirage de ce titre
s’élève à 50 000
exemplaires. Moto
Verte traite pour sa
part de tout-terrain
et ce mensuel, créé
en 1974 et tiré à
100 000 exemplaires, est leader
dans son domaine.
Quelles sont les
évolutions de cette
presse ?
Les motards changent, et les titres
avec eux, sachant
que parmi les utilisateurs de moto, il y a
différents profils. Il y
a les passionnés
– par exemple, de
moto tout-terrain, de
motos anciennes –
mais il y a aussi l’utilisateur lambda, pas
de 25 ans et traite en particulier
des grosses cylindrées. « Nous proposons dix numéros par an ainsi
que deux hors-séries », indique Patrick
Boisvert, rédacteur en chef.
Nouveauté également, Trial Magazine a été lancé en septembre 2002.
Les ventes atteignent aujourd’hui
25 000 exemplaires dont 20 000 en
kiosque. « Ce bimestriel est destiné
forcément intéressé
par la compétition ou
par les performances
techniques. Certains
sont ainsi en quête
plutôt de conseils
pratiques, quand
d’autres recherchent
le rêve à travers les
magazines. L’Intégral
a notamment été
créé pour ces nouveaux motards, plus
urbains, parfois utilisateurs de leur moto
au quotidien, mais
pas forcément lecteurs de cette presse
spécialisée. Il propose bien sûr des essais et autres comparatifs, mais il fait la
part belle aux reportages avec de beaux
visuels pleine page et
des sujets variés, sur
le tourisme notamment. Le lectorat féminin est également
en progression. Ainsi,
en 2004, 26 % des
lecteurs de Moto
Revue sont des
femmes, contre 14 %
en 1999. Cela fait
partie des évolutions
notables de cette
presse.
aux passionnés de trial, une discipline qui nous semblait délaissée par
les titres spécialisés tout-terrain »,
explique Charles Benhamou, directeur de la publication. Fin 2004, cet
indépendant a décidé de réitérer l’expérience, mais cette fois en Espagne,
et il ne cache pas son ambition de lancer un même concept en Italie, puis
en Angleterre. ■
CARACTERE - Avril 2005 - N° 608
Marchés
Dossier
LES MAGAZINES MOTO
Les prestataires de services
Des rotativistes offset spécialistes du magazine
Les éditeurs font appel
à différentes entreprises
de prépresse et à des
imprimeurs disposant
de parcs machines
souvent conséquents,
avec rotatives
et machines feuilles.
C
ertains éditeurs, comme le
groupe Larivière, ont choisi de
gérer l’ensemble du prépresse
en interne. « Chaque titre a son équipe
rédactionnelle – des journalistes passionnés de moto – et son maquettiste attitré », explique Pascal Denis,
directeur technique. Le groupe a choisi
également d’intégrer la photogravure.
« Nous travaillons encore beaucoup
en traditionnel, avec des ektas, même
si le numérique prend une place
toujours plus importante. » Des photos d’archives peuvent notamment être
utilisées, en particulier celles du magazine Moto Revue, accumulées depuis
sa création, il y a plus de quatre-vingtdix ans. « Pour l’impression, nous
choisissons les prestataires en fonction de leurs équipements – les titres
sont imprimés sur des rotatives 16
et 32 pages – et bien sûr, en fonction du coût de la prestation. Le
respect des délais est également essentiel », souligne encore Pascal Denis.
Environ 30 % des ventes en kiosque
sont réalisées dès les premiers jours
de parution : malgré la fidélité constatée des lecteurs, ces derniers ont face
à eux une offre dense, et l’absence de
Parmi
les prestataires
En photogravure
Atelier Alfortville
Compos Juliot
Quadri offset
GCS (groupe Angelini)
Publi Compo
En impression
Actis BLG (Berger Levrault Graphique)
Brodard Graphique (groupe Maury)
Imprimerie de Compiègne
(groupe Morault)
Imprimerie Nationale
Léonce Deprez (groupe Quebecor)
78
leur titre en rayon ne peut représenter qu’un plus pour la concurrence,
L’interprétation colorimétrique
d’où la nécessité pour les prestataires
de faire preuve d’un respect sans failles
se fait en RVB
des délais.
Les titres du pôle moto des éditions
Larivière étaient auparavant
Jacques Molinari,
directeur de Compos Juliot
imprimés par la Snil (dont le
Points de vue
(groupe Sego).
p.-d.g était Patrick Casasno’entreprise, qui fêtera l’an prochain son cent-vingtième anniversaire,
vas). Ils sont désormais répartis entre
intervient pour plusieurs titres de moto et notamment Moto Journal,
plusieurs prestataires : Quebecor Torcy
édité par Motor Presse France, pour lequel nous réalisons la photograpour l’Intégral, l’imprimerie Dulac
vure depuis quelque trente-cinq ans. L’obligation depuis quelques anpour Moto Revue et l’Imprimerie de
Compiègne pour Moto Revue Clasnées de supprimer les marques de cigarettes sur les images demande
sique, MX Magazine et Moto Verte.
notamment une attention extrême. Il y a en outre beaucoup de retouches
L’impression des couvertures, sur rotaà effectuer, avec rééquilibrage des couleurs. 90 % des visuels que nous
tive 8 pages, ainsi que le façonnage
recevons sont désormais en numérique et l’interprétation colorimétrique
des magazines – une piqûre métal
se fait en RVB, la conversion quadri étant effectuée au dernier moment.
en général et un dos carré collé pour
Nous bouclons le mardi matin pour une sortie en kiosque le jeudi. Cerles hors-séries – sont gérés par les prestains événements comme des manifestations sportives peuvent nous
tataires cités, mais d’autres profesamener à monter des équipes pour travailler le week-end et la nuit. Cersionnels peuvent cependant être soltains numéros hors série supposent également une forte réactivité de
licités comme La Galiote Prenant.
notre part, bien que le travail soit réparti entre plusieurs photograveurs.
“
”
L
Une forte réactivité
« Nous imprimons au total quelque
300 magazines », explique YvesMarie Morault, fondateur et p.-d.g. du
groupe éponyme, dont fait partie l’Imprimerie de Compiègne, qui intervient
régulièrement pour les éditions Larivière dont elle imprime près de la moitié des titres, ainsi que de nombreux
hors-séries. Le groupe Morault réalise un chiffre d’affaires de 70 millions
d’euros dont 21 millions d’euros avec
l’Imprimerie de Compiègne, qui
compte 140 salariés sur un total de 500
collaborateurs répartis sur une dizaine
de sites. Cette imprimerie est équipée
de deux rotatives 16 et 32 pages (M600
et M850) et de plusieurs machines offset feuilles Komori, de format 72 x 104,
en quatre et cinq couleurs, et huit couleurs à retiration. L’entreprise dispose
aussi d’une vernisseuse, de cinq encarteuses-piqueuses et de six plieuses.
En amont, elle est équipée de deux systèmes CTP. « Ces magazines moto ne
présentent pas de difficultés particulières sur le plan technique, mais
comme souvent dans ce domaine,
ils nécessitent une forte réactivité »,
indique Yves-Marie Morault.
Outre l’impression, l’entreprise gère le
façonnage de ces magazines et en particulier les piqûres métal, les dos carrés collés étant jusqu’à présent soustraités. En mai prochain, l’arrivée
d’une chaîne de dos carré collé au
sein de l’Imprimerie de Compiègne
C’est le cas également pour certains autres titres comme Moto Crampons, Freestyle ou encore Enduro. Compos Juliot intervient sur quelque
80 magazines ainsi que sur des catalogues – comme les catalogues de
voyages – et sur les beaux livres. Nous sommes présents à toutes les
étapes du prépresse, de la création et l’exécution à la photogravure. Nous
avons développé en outre une activité d’informatique éditoriale. Nous proposons également un service Juliot-on-line, pour que nos clients puissent
visualiser leurs pages via Internet. En 2004, la société a réalisé un chiffre
d’affaires de 6 millions d’euros avec 55 collaborateurs.
“
Une semaine est nécessaire entre le dépôt
des fichiers sur notre chemin de fer « on line »
et la livraison des magazines
Alain Poletto, p.-d.g. d’Assistance Printing.
”
e groupe Assistance-Printing (AP) est une plateforme d’édition qui a
en charge la production d’une soixantaine de périodiques, les tirages
variant entre 8 000 et 150 000 exemplaires. AP dispose d’une base de
données de plus de 1 000 partenaires européens expertisés et certifiés
par nos équipes techniques dont une centaine spécialisée dans la fabrication de périodiques. Nos bureaux sont basés à Paris, Milan, Lisbonne
et prochainement, Varsovie. Le magazine Maximoto est fabriqué sur machines feuilles pour la couverture et sur rotatives offset 48 ou 64 pages
pour les cahiers intérieurs et façonné en dos carré collé sur assembleuse sous le contrôle de nos responsables qualité qui signent tous les
B à T. Une semaine est nécessaire entre le dépôt des fichiers sur notre
chemin de fer online pour certification et la livraison au routeur et messageries. Pour encore mieux coller aux attentes de nos clients et futurs
clients, en plus de notre système de suivi de production online, nous aurons bientôt terminé le développement du logiciel Opticalc permettant de
répondre instantanément aux demandes de budget online en optimisant
les prix avec des liens directs à nos bases de données.
L
devrait néanmoins changer la donne.
Le groupe Motor Presse France fait également appel à différents prestataires
et en premier lieu des entreprises de
prépresse, les maquettes étant au préalable réalisées en interne. « Nous recevons toutes les pages de Moto Journal, publicité comprise, puis ... /...
CARACTERE - Avril 2005 - N° 608
Marchés
Dossier
LES MAGAZINES MOTO
Des rotativistes offset spécialistes du magazine (suite)
... /... nous renvoyons les fichiers
cessaires. Il faut
– des PDF certifiés – directement à
équilibrer les couLes dossiers parviennent
l’imprimeur : le client ne voit pas
leurs, incorporer
les épreuves et nous sommes par
des ombres, effacer
sur notre serveur FTP
conséquent garants de la validales plaques d’immaavec un classement par article
triculation, réaliser
tion, ce qui suppose une grande vigiles détourages ou
lance et une forte relation basée
encore, parfois,
sur la confiance », explique Jacques
modifier la couleur
Molinari, directeur de Compos Juliot
d’une carrosserie.
(groupe Sego). Le groupe Maury est
Philippe Loup,
Nous pouvons être
responsable de fabrication,
sollicité pour l’impression, et
amenés également
Publi Compo.
à rajouter de la maen particulier Brodard GraInterview
tière, par exemple
phique, équipée de huit rotapour allonger une
tives offset de 8 à 48 pages, et dont l’imroute ou agrandir un
fectués au fur et à
ainsi envoyée via
Moto. Ce dernier
Vous êtes sollicités
pression de magazines représente 70 %
mesure, les cahiers décor en second
Internet à la rédacnous fait parvenir
pour différents made l’activité. Moto Journal est constiplan pour une photo
sont déposés sur
tion pour relecture
sur notre serveur
gazines de moto,
tué de deux cahiers et selon la pagipleine page. Ces
les différents seret corrections évenFTP les dossiers,
quels sont-ils et
nation – 72 pages en moyenne –, il
différentes opéraveurs FTP des imquel est votre rôle ? avec un classement tuelles. S’il y a
tions peuvent
primeur avec qui
d’importantes mopar article. Nous
Entreprise de phoest imprimé sur deux machines Goss,
prendre un certain
nous travaillons.
difications à faire,
récupérons les fitogravure, nous
32 ou 48 pages, fortes de cadences de
Des sorties couleur temps, sachant que
chiers XPress et les alors nous rensommes en effet
30 000 à 50 000 exemplaires à l’heure.
nous disposons,
sont adressées
voyons les fichiers
images en RVB et
spécialisés dans
Les cahiers partent ensuite chez Noupour un titre comme
également par
XPress. Après valila première étape
la presse magazine
velle Brochure pour un façonnage dans
Maximoto d’environ
Chrono, parfois acdation, nous fourconsiste en la séavec huit cents
la nuit du mardi au mercredi. Touune semaine entre
compagnée d’un
nissons aux impriparation quadri,
pages fabriquées
jours pour la photogravure, le groupe
la réception des
CD de sécurité.
meurs des fichiers
en moyenne chaque réalisée avec le loéléments et l’envoi
PDF classés par cagiciel Binuscan, en
mois. Dans ce doMotor Presse fait aussi appel à Quadri
des fichiers certiQuelles sont les
utilisant une courbe hiers de 16 pages,
maine de la moto,
Offset et à GCS (groupe Angelini), qui
fiés à l’imprimeur.
grandes
règles
en
page
à
page
de
séparation
que
nous
intervenons
se partagent en général les pages de
dans ce domaine ? Pour un maximum
pour faciliter le tranous avons calée.
pour différents
Cafe Racer, Enduro Magazine,
de sécurité, nous
Le magazine moto
vail de leur logiciel
Nous montons les
titres comme FreeCrampons Magazine, Freestyle et,
comporte beaucoup utilisons un logiciel
d’imposition, et un
pages et réalisons
way et Rallye Magarégulièrement, des hors séries. « Le
(Pitstop Server)
de visuels et de
cahier de 4 pages
un PDF écran de la
zine, édités par Six
travail sur la chromie est important.
pour le contrôle
nombreuses repour la couverture.
totalité de l’article,
Pack, ou encore
des PDF.
touches sont néLes envois sont efchaque planche est
Maximoto, d’Ixo
Sur les carrosseries notamment, il
est nécessaire d’être le plus proche
possible des couleurs d’origine »,
note François Duchêne, à la tête de Les titres sont ensuite envoyés chez dif- pose également d’une machine feuilles 21 millions d’euros, est réalisé avec
Quadri Offset, entreprise créée à la fin férents imprimeurs et notamment chez Komori au format 70 x 102, d’une ver- les magazines », indique Jean-Marc
des années 1960 et qui s’appuie sur un Actis BLG (Berger-Levrault Graphique), nisseuse, de cinq chaînes de piqûre Bénureau, directeur des ventes.
effectif de sept personnes. « Nous récu- sollicité pour trois titres : Moto Cram- métal de six à douze postes, de deux
pérons toujours des ektas, précise- pons, Freestyle et Cafe Racer. Cette chaînes de dos carré collé, toutes équi- Vernis UV brillant
t-il, l’argentique étant encore très imprimerie est équipée de deux sys- pées de margeurs colleurs, et de trois pour « Cafe Racer »
performant, notamment pour les tèmes CTP et de trois rotatives offset chaînes de routage. « 70 % de notre
MAN en 16, 32 et 48 pages. Elle dis- chiffre d’affaires, qui s’élève à quelque Les couvertures sont en général impriimages de compétition. »
mées sur machines feuilles. Celle de
Cafe Racer reçoit un vernis UV brillant.
L’offre à l’étranger
L’intérieur de ce magazine haut de
gamme, de 124 pages, est imprimé sur
un LWC en 80 g, la couverture est en
170 g. Même support pour Moto Cramsur une machine feuilles en 70
les temps de transport. Trial
our Trial Magazine, nous
pons, mais grammage plus léger pour
x 102. Le tirage atteint 50 000
Magazine venant de sortir en
avons choisi un imprimeur en
la couverture (135 g). Les papiers sont
exemplaires. L’entreprise réalise
Espagne, l’éditeur s’est cepenBelgique », indique Charles Benfournis par l’éditeur. « Les plannings
également le brochage en dos
dant de nouveau tourné vers
hamou, directeur de publication.
sont établis un an à l’avance mais
carré collé. Outre des magazines,
Primtom pour le tirage des
Il taira cependant le nom de son
de la réception des fichiers à la paletdes catalogues et autres brochures,
15 000 exemplaires destinés à
prestataire, mais indiquera celui
tisation et l’envoi au routeur, quelques
elle intervient sur différents marla vente en kiosque.
de l’imprimerie espagnole, Primjours seulement peuvent s’écouler »,
chés et notamment, celui des
tom, basée à Madrid, auparavant L’Essentiel de la Moto, un nouprécise Jean-Marc Bénureau.
guides touristiques, des anveau trimestriel édité par le
sollicitée pour l’impression des
Parmi les autres imprimeurs intervenuaires et de la bande dessinée.
groupe Lafont-Entreprendre, est
premiers numéros.
nant sur ce marché, citons l’ImpriL’imprimerie italienne Rotolito
aussi imprimé en Belgique, chez
Ce transfert de l’impression en
merie nationale, qui imprime Moto 2,
(Milan), est quant à elle sollicitée
Casterman Printing (groupe EvaBelgique s’explique non seuleun mensuel de Kit Éditions. Ou encore
par le groupe Motor Presse
dix), basé à Tournai. Ce titre de
ment par les coûts, considérés
Léonce Deprez, sollicité depuis des
France pour l’impression de
96 pages (plus quatre de couvercomme « très compétitifs », mais
années par B’Art Éditions pour l’imMoto Journal Conso, d’Enduro et
ture) est imprimé sur rotative
aussi par un éloignement
pression de ses trois titres: Génération
de certains hors-séries.
offset 48 pages et la couverture
moindre, qui permet de réduire
Moto, Planète 125 et Fifty Riders. ■
“
”
Les imprimeurs belges sont sollicités
P
80
CARACTERE - Avril 2005 - N° 608
Marchés
Dossier
LES MAGAZINES MOTO
Les impératifs de fabrication
Qualité des images et grande réactivité
L’impression
Une attention
particulière est accordée
aux visuels, très nombreux
dans ces magazines.
Les tirages les plus importants sont
ceux de Moto Magazine : ils atteignent
170 000 exemplaires dont 100 000 sont
destinés aux abonnés. Les autres leaders du marché annoncent des tirages
entre 60 000 et 100 000 exemplaires.
Beaucoup d’autres titres, positionnés
sur des niches, vont de pair avec des
tirages plus modestes, entre 15 000 et
30 000 exemplaires. Les impressions
sont réalisées sur rotatives offset en
16, 32, 48 voire 64 pages. Les couvertures sont parfois imprimées sur
machines feuilles ou sur rotatives
8 pages. Les prestataires peuvent également être sollicités pour l’impression de posters.
Le prépresse
Les équipes rédactionnelles sont composées de journalistes, également
motards : ce sont souvent des titres
faits par des passionnés pour des passionnés. Les maquettes sont réalisées
en interne et la photogravure est parfois intégrée, mais beaucoup d’éditeurs font encore appel à des prestataires extérieurs. Les photographies
– beaucoup en numérique, aujourd’hui, mais des ektas sont encore souvent utilisés – nécessitent de nombreuses retouches. Les marques de
cigarettes doivent notamment être
retirées des motos, ce qui suppose
une attention extrême. Les imprimeurs reçoivent ensuite des fichiers
PDF ou Tiff-It ainsi que des épreuves
couleurs.
Les papiers
Beaucoup de couchés brillants avec
légères traces de bois sont utilisés dans
ce domaine. Les pages intérieures sont
imprimées en général sur des LWC entre
60 g et 90 g et entre 135 g et 170 g,
voire au-delà, pour les couvertures,
en particulier celles des hors-séries,
Le façonnage
nombreux dans ce domaine, certaines
étant rehaussées d’un vernis UV
brillant.
Les délais
Les plannings sont fixés généralement
un an à l’avance. Malgré le nombre
important de mensuels et de bimestriels sur ce marché riche en titres, la
fabrication est souvent réalisée dans
des délais courts. Les nombreux championnats et compétitions, relatés dans
ces magazines, avec des résultats et des
images arrivant parfois à la dernière
minute, supposent en effet de la part
des prestataires de faire preuve d’une
forte réactivité pour une parution sans
retard. Entre la réception des fichiers
et la livraison des magazines au routeur, entre trois et cinq jours peuvent
s’écouler.
Une majorité de titres reçoit deux
piqûre métal, certains éditeurs ayant
cependant opté pour un dos carré
collé, comme Cafe Racer, qui comporte 124 pages avec la couverture :
ce choix ajoute à son côté haut de
gamme. Beaucoup de hors-séries sont
également brochés dos carré collé,
pour des questions aussi de solidité,
puisqu’ils sont destinés à être manipulés. Certains éditeurs choisissent
les imprimeurs en fonction de leur
capacité à être présents à toutes les
étapes de fabrication, jusqu’au routage parfois.. ■
Un produit en détail
« Moto Magazine » : 100 000 abonnés
Créé en 1983, ce titre est le fruit
d’une association entre la Fédération française des motards en
colère et la Mutuelle des motards.
Diffusé à l’origine exclusivement
auprès des adhérents de cette
mutuelle, il est arrivé en kiosque
en 2003.
■
Qui
Donneur d’ordre : FFMC.
Pays : France.
Fournisseurs :
Photogravure :
Atelier Alfortville.
Impression : Maury.
Distribution : NMPP.
Routage :SelectAdresse.
82
■
Le prépresse
Le passage en numérique est effectif
depuis environ deux
ans. Tout le prépresse est réalisé
en interne, sauf
quand pour les
quelques images
à scanner : l’Atelier
Alfortville est alors
sollicité. Des fichiers
certifiés PDF sont remis à l’imprimeur.
MWC 130 g (Lumipresse Art).
■
Les délais
L’impression et le façonnage de ce mensuel sont étalés sur
une semaine.
■
L’impression
Le groupe Maury
(Malesherbes) est
chargé de l’impression de ce magazine
tiré à 170 000 exemplaires. L’impression
■ Le papier
Les pages intérieures est réalisée sur une
rotative 48 pages
sont imprimées sur
un MWC de 75 g et la MAN. Les couvertures sont imprimées
couverture sur un
sur une M600 et reçoivent un vernis ultraviolet en finition.
Le titre reçoit deux
piqûres métal.
■
La distribution
Les magazines sont
livrés aux Nouvelles
Messageries de
la Presse Parisienne
pour la mise en
kiosques. C’est
l’entreprise SelectAdresse qui est
sollicitée pour le routage des quelque
100 000 exemplaires
destinés aux
abonnés.
CARACTERE - Avril 2005 - N° 608
Marchés
Dossier
Un imprimé
en sursis
Concurrencé
par la carte bancaire,
ce marché est
également lié
aux décisions
du législateur qui
peut, par exemple,
décider de faire payer
les chèques…
L’essentiel
■ L’activité
Le marché des chèques
bancaires baisse
de 3 à 4 % par an.
■ Les
donneurs d’ordre
Les banques, les caisses
d'épargne, La Poste.
■ Les
prestataires de services
Certaines banques fabriquent
en interne, une poignée
de prestataires extérieurs
se partagent la majeure partie
de cet énorme marché.
Dossier réalisé
par Mireille Pinsseau
84
E
n 2004, ce sont 4,3 milliards de
chèques qui ont été fabriqués
en France. À raison de trentetrois chèques en moyenne par carnet,
cela représente quelque 136 millions
de carnets de chèques qui ont été édités
pour le compte des banques et de La
Poste. Toutefois, ces chiffres astronomiques diminuent d'année en année.
« Le marché subit une lente érosion
de 3 à 4 % par an », explique Philippe Pagaud, directeur de l'usine de
Natel, imprimerie de personnalisation
des chèques. « Les banques prévoient
une réelle mutation sur d’autres
moyens de paiement vers 2008/
2010, et la fin probable des chèques
en 2020». Plusieurs raisons président
à ces changements. L'utilisation de
la carte bancaire à puce se généralise.
Elle est préférée aux chèques par de
nombreux commerçants, qui la trouvent plus sûre, d'un usage plus rapide
et plus facile puisqu'elle exclut les
erreurs d'écriture. Elle est également
privilégiée par le public, en particulier
celui des jeunes nés avec l'Internet,
qui écrivent peu et sont habitués à
appuyer sur un bouton plutôt qu'à
prendre un stylo. C'est pourquoi, dans
vingt ans au plus tard, le chèque n'existera plus.
Créé en 1865 et réservé au départ aux
perspectives
Les perspectives restent bonnes
pour les dix années à venir, puis
devront être revues à la baisse.
Le chèque devrait avoir disparu
vers 2020.
■ Les
LE CARNET
milieux d'affaires, aux riches habitants des villes et aux gros négociants,
le chèque bancaire s'est démocratisé
et a fait l'objet du succès que l'on
connaît. La rançon de sa gloire fut sa
falsification. Avec la recherche de
moyens sécuritaires lors de sa fabrication, il fut mis assez vite à l'abri.
Cependant, et malgré les sécurités dont
il est entouré, la France est le seul pays
Un glissement vers
d'autres moyens
de paiement
européen à lui avoir gardé cet attachement, qui se compte en milliards
d'exemplaires. En Allemagne, il n'y a
pas de chèques; en Italie et en GrandeBretagne, le chèque a toujours été peu
utilisé ; en Belgique, il a disparu avec
la mise en place de sa rémunération.
En France, dans les années à venir, le
marché du chèque bancaire devra sa
survie aux décisions que prendront à
son égard le législateur et, par voie de
conséquence, les banques. Pour l'heure,
les responsables des groupes bancaires
sont très attentifs à l'évolution de sa
fabrication et de son aspect. Les formules sont de mieux en mieux sécu-
risées et les présentations de moins en
moins strictes, avec des maquettes
attrayantes, colorées, voire illustrées.
Les motifs du fond des chèques sont
conçus exclusivement pour chaque
projet, en reprenant en partie la charte
graphique de la banque, mais les
maquettes changent finalement souvent. À propos de la vignette (le fond
de chèque), les teintes pastel sont les
plus couramment choisies parce
qu'elles sont aussi les plus difficiles à
reproduire.
La fantaisie est apparue dans le monde
austère de la banque, avec des illustrations. Le Crédit Agricole fut le premier à s'engager sur ce sentier de la
diversité, en imaginant sur le fond
des vignettes des paysages et des monuments liés à la région où les chèques
sont distribués. De même pour La Poste.
Ces banques s'investissent sur les
grands thèmes qui mobilisent l'opinion publique, comme par exemple
la défense de l'environnement ou l'engagement pour les Jeux olympiques
en 2012 à Paris.
D'importants regroupements
La fabrication des chèques est une
affaire purement hexagonale. Elle est
répartie entre deux types de fabricants :
Le best-seller
Le chèque postal
Avec 27 millions de chéquiers
émis chaque année pour 10 millions de détenteurs de compteschèques postaux, La Poste est
le deuxième établissement financier de France.
Créé le 7 janvier 1918, le CCP
est né à une époque où l'usage
du chèque était encore peu courant. Au lendemain de la Grande
Guerre, l'objectif des pouvoirs
publics était de promouvoir une
monnaie qui empêchât l'afflux
des billets de banque, et donc les
risques d'inflation.
Le réseau de La Poste était celui
par lequel on pouvait toucher
le plus de Français. Conçu au départ comme un moyen de virement, le chèque postal acquit
dans les années trente un statut
proche de celui du chèque ban-
675 millions de chèques
par an : un succès
populaire qui ne se
dément pas
caire et fut utilisé au quotidien.
Le CCP devint alors le compte
le plus populaire de France.
Près de quatre-vingt-dix ans après
sa création, le succès du chèque
postal ne se dément pas. Sa maquette est régulièrement modifiée
pour rester attrayante et proche
des préoccupations du public.
Depuis 1998, La Poste illustre
ses formules de chèques autour
d'un thème. Après la
bande dessinée, l'aérospatiale et le cinéma,
le thème du respect
des hommes
et de leur environnement a été
choisi à travers des photos de
la Terre vue du ciel de Yann Arthus-Bertrand. Douze photos sélectionnées, prises dans huit
pays, illustrent en vignette couleur et en fond chacun de ces
nouveaux chéquiers, « pour rappeler la nécessaire mobilisation
de chacun dans la protection de
l'environnement ».
CARACTERE - Avril 2005 - N° 608
DE CHÈQUES
4,3 milliards de chèques bancaires par an
Une érosion de 3 à 4% chaque année
Marché global
des chèques bancaires en 2004 :
4,3 milliards de chèques
673
400
400
Quantités fabriquées
par les centres internes
en millions de chèques
150
Répartition du marché
Crédit
Agricole
2,6
milliards
de chèques
70
Société Crédit Banques La Poste
Générale Lyonnais Populaires
Chèques postaux en 2004
1,7
milliard
de chèques
Crédit
Mutuel
80
675 millions de chèques
Quantités fabriquées
par les prestataires extérieurs
Groupe Multipap
1,7 milliard de chèques
56 millions d’euros de chiffre d’affaires
11 unités de production
(Procam (60, 87 et 32), Edip (66), Satel (44), Sati (37),
Itraco (79), MCE (13), Cidel (21 et 42), MCE (88)
Groupe Oberthur
600 millions de chèques,
24 millions d’euros de chiffre d’affaires,
4 unités de production
Templemars (59), Épinal (88), Rennes, (35), Blois (41)
Fabrication
en interne
Un exemple de chèques de valeur :
Le marché global touche 200 banques
Chèques-vacances 2004
76 millions de chèques
4 millions de chéquiers
943 M€ de chiffre d’affaires
Groupe CPC
320 millions de chèques,
90 banques clientes,
2 unités de production
Servichèque (35) et Natel (16).
STUDIO BELLIARD
Fabrication
externe
aux banques
27 millions de chéquiers
Le chèque bancaire garde la faveur des Français. Les banques prévoient une réelle mutation vers les autres moyens de paiement vers 2008/2010.
d'un côté, les banques, leurs filiales
ou les GIE créés à cet effet et, de l'autre,
une petite poignée de prestataires
extérieurs.
Dans le contexte actuel du chèque bancaire, les banques qui en fabriquent
en interne s'interrogent sur l'opportunité d'externaliser leurs fabrications,
afin de se recentrer sur leur cœur de
métier plutôt que de continuer à gérer
ces fabrications. La question est pour
elles de garantir la protection de leurs
fichiers clients, d'éviter les risques de
défaillance en cours de fabrication
mais également le risque social (grèves,
licenciements ou autres), les clients
ne pouvant pas attendre indéfiniment
leurs chéquiers en cas de problème.
Plusieurs banques ont déjà sauté le
pas et se sont désengagées de cette
production. D'autres sont sur le point
de le faire. Le choix restera du prestataire à qui confier ces travaux. Et ce
choix n'est pas évident, bien qu'il n'y
ait qu'un nombre très réduit de fabricants et qu'ils soient tous hors pair
dans la qualité de leurs prestations.
Avec les regroupements qui se sont multipliés ces dernières années dans ce
secteur et qui pourraient se poursuivre,
le risque de monopole est pour les
banques une crainte non négligeable
(on se souvient, à cet égard, des problèmes engendrés il y a quelques mois
par le regroupement des sociétés de
surveillance et de transports de fonds).
Toujours est-il que l'externalisation
des fabrications devrait mettre sur le
marché, dans les deux années à venir,
Les chèques de valeur en pleine progression
itué entre le chèque bancaire
et le billet de banque, le
chèque de valeur fait l'objet de
règles de sécurité particulières.
Chèque-vacances, chèque-restaurant, chèque-déjeuner… ces
chèques, dits de valeur, sont
considérés comme des espèces.
Leur fabrication est apparentée à
celle des chèques bancaires en
même temps que proche de celle
des billets de banque. Leur
nombre ne cesse de croître.
Un exemple : en 2004, l'Agence
S
CARACTERE - Avril 2005 - N° 608
nationale pour les chèques de vacances (ANCV) a émis 76 millions
de chèques, répartis en carnets
de 18 chèques, soit un total de
4 016 077 millions de chéquiers,
représentant un chiffre d'affaires
de 943 millions d'euros : une croissance à deux chiffres chaque année. Ce titre de paiement a une
valeur faciale de 10 ou de 20 euros. Représentant ces vraies
valeurs, ces chèques demandent
davantage d'attention que
les chèques bancaires, qui ne
sont que des émetteurs. Papiers,
encres, sécurités diverses y sont
nombreuses. Béatrice Garces, responsable de la fabrication des chéquiers à l'ANCV : « Ces chèques
sont faits de papiers caractéristiques avec filigrane. Ce sont des
papiers fabriqués à la forme ronde
et qui incluent de multiples sécurités qui restent secrètes. Plusieurs
encres invisibles sont utilisées. Depuis 1999, nous utilisons huit couleurs. » Le changement de la maquette est prévu pour 2006.
quelque quatre cents millions de
chèques qui ne seront plus fabriqués
en interne. « La baisse des chèques
et le désengagement des banques
de la fabrication représentent une
véritable aubaine pour nous, prestataires extérieurs », admet Christian
Reveyrole, directeur de Servichèque.
Autrement dit, tandis que le gâteau
diminue globalement, la part de
chacun des prestataires extérieurs va
augmenter.
Une trentaine de prestataires indépendants se partageait le marché de
l'impression et de la personnalisation des chèques il y a quinze ans. Ils
ne sont plus que trois, aujourd'hui. À
eux trois, ils fabriquent actuellement
65 % des chéquiers du marché, c'està-dire 2,9 milliards de chèques. En tête,
le groupe Multipap, société holding
leader sur le marché libre du chèque
bancaire et acteur reconnu dans l'éditique de gestion à caractère confidentiel, emporte à peu près les trois quarts
de ce marché avec onze sites de fabrication répartis sur toute la France.
Viennent ensuite le groupe Oberthur
avec quatre sites de production et le
groupe CPC avec trois imprimeries et
deux sites de personnalisation. ■
85
Marchés
Dossier
LE CARNET DE CHÈQUES
Les donneurs d’ordre
Les banques, La Poste, la Caisse d'épargne, l'État,
35 % de la production
de chèques est le fait
des banques et de leurs
unités internes ou filiales.
L
es unités de production internes
des banques, leurs filiales ou les
groupements d’intérêt économique (GIE) qu'elles ont mis en place
à cet effet représentent environ 35% de
la production totale des chèques bancaires émis. Autrement dit, à peu près
1,4 milliard de chèques. Parmi ces
banques, le Crédit Lyonnais dispose
d'un site à Bayeux ; le Crédit Mutuel,
par l'intermédiaire de sa filiale EuroInformation, personnalise pour ses
agences et pour d'autres banques
(comme le CIC) sur ses deux sites de
Mulhouse et Angers ; le Crédit Agricole
dispose principalement de trois sites
qui approvisionnent les régions (les
GIE Cofilmo et Cetebar et le Centre
interne d'Ile-de-France) ; la Société
Générale exploite son unité de production, CPA, à Aix-en-Provence, etc.
Des marchés colossaux
Le choix des maquettes de fond de
chèque avec leurs coloris, leurs graphismes, l'emplacement du logo ainsi
que les directives qui guident la personnalisation sont réalisés au sein de
la banque ou confié à l'agence de
communication qui gère son image.
Lorsque la banque n'a pas de services
internes de production, le choix des
prestataires extérieurs est fait par le
biais d’appels d'offres pour la passation de ces marchés colossaux, qui
portent sur des dizaines de millions
de vignettes. On ne trouve aucun prestataire étranger sur ce marché, purement français (par contre, CPC travaille pour des banques étrangères
qui ont des succursales en France ainsi
que pour les banques des pays francophones d'Afrique, le Bénin, la Côted'Ivoire, le Sénégal, le Gabon).
La Poste – un cas à part - dispose de
vingt centres financiers répartis dans
les régions. Ces centres assurent la
personnalisation, tandis que l'impression des vignettes est réalisée par
sa filiale, l'Imprimerie des timbresposte et valeurs fiduciaires, basée à
Périgueux, et par quelques imprimeurs
extérieurs retenus sur appels d'offres.
Les différentes étapes de la création des
chéquiers s'effectue comme suit, ainsi
que l'explique le service technique de
La Poste. La création des chèques sur
le thème «la Terre vue du ciel» a ainsi
été confiée à l'agence Desdoigts (Paris).
Le projet a alors fait l'objet de tests
auprès de la clientèle. Puis la conception et la mise au point de l'ordonnancement général du chèque ont
ensuite été développés sur le plan
informatique pour préparer la per-
Les prestataires de services
Des produits réalisés sur machines en continu ou
Deux métiers président
à la fabrication des
chèques : l'impression
des vignettes et
la personnalisation
des chèques.
C
“
Le repositionnement
des banques sur
ce marché est pour nous
une opportunité
es deux étapes ne sont pas
réalisées simultanéInterview
ment. Il s'agit de deux
métiers distincts, que la sécuQuels sont les objecrité impose de faire dans des lieux diftifs du groupe CPC,
férents. L'impression des vignettes est
face à l'évolution
traitée à partir du fichier de création
du marché des
graphique fourni par la banque. La
chèques?
Le désengagement
seconde étape, la personnalisation,
progressif des
fait l'objet de techniques spéciales et
banques de la fabrid'attentions de haute sécurité, puiscation en interne de
qu'il s'agit des chèques définitifs qui
leurs chèques va encomportent les coordonnées persontraîner une nouvelle
nelles des clients et des banques.
répartition sur ce
La sécurité est assurée à toutes les
marché. C’est une véritable opportunité
étapes, à commencer par les bâtiments
pour CPC. C'est une
qui sont très bien protégés. Concernant
occasion pour notre
les données confidentielles de la
groupe, déjà très
personnalisation, « les fichiers des
actif, d'élargir son
banques sont systématiquement
champ d'action et
détruits après utilisation. Nous ne
de rester un acteur
gardons aucune information »,
majeur du chèque.
Nous apportons acexplique Gilles Cartron, directeur
tuellement une presadjoint d’Euro P3C, filiale du Crédit
tation complète, qui
Mutuel.
Chaque prestataire dispose aux diffé-
86
”
Alain Hippert,
président de la division CPC
Continu-Monétique.
comprend l'achat du
papier, l'impression,
la personnalisation,
mais également le
façonnage et le routage. Et dans le cadre
de notre développement, nous prévoyons
de faire des investissements importants
en machines pour
accroître notre force
de frappe.
Qu'est-ce qui est le
plus contraignant
dans la fabrication
des chèques ?
La sécurité. Le chéquier passe tout au
long de sa fabrication
par différentes opérations de contrôle.
Les banques sous-
estiment le coût de
ces contrôles lorsqu'elles examinent
les propositions des
prestataires.
Pensez-vous que le
chèque disparaîtra,
comme son évolution
actuelle le laisse
supposer?
Je ne le pense pas,
surtout dans un pays
à forte culture de
chèques comme la
France. Il évoluera.
Les banques n'ont
pas intérêt à sa disparition : il porte leur
image et il est plus
facile à donner
qu'une carte bancaire
à un client qui a un
solde moyen.
rentes étapes de la chaîne graphique
d'outils informatiques et de façonnage
parfaitement sécurisés. « Par un système de sécurité très développé, les
données confidentielles transmises
par les banques, de même que l’accès
aux sites de production et de stockage, sont protégés contre tous les
risques », précise-t-on chez CPC. Les
procédures de back-up permettent, en
cas de sinistre par exemple, de renvoyer toutes les données informatiques
vers un site de secours.
Concernant le prépresse de l'impression des vignettes, André Callens, responsable du prépresse à l'Imprimerie
nationale, unité de Douai, explique :
«Nous recevons des fichiers sécurisés
qui viennent, soit de l’atelier de création de l’Imprimerie nationale, soit
directement des clients. L’impression
est réalisée en continu sur du matériel Müller Martini. »
Les vignettes pré-imprimées arrivent
en bobines ou sur paravents chez l'imprimeur, qui assure alors la personnalisation, « le traitement des données transactionnelles variables »,
c'est-à-dire l'impression des noms et
adresses de la banque et du particulier, les numéros de compte, etc. Les
caractères CMC7, ces caractères spéciaux (du style code-barres au bas de
chaque chèque) sont imprimés avec
un toner magnétisable qui permet
CARACTERE - Avril 2005 - N° 608
Les impératifs de fabrication
des organismes publics
sonnalisation. Enfin, un appel d'offres
a été lancé auprès des imprimeurs pour
réaliser le fond des vignettes. Étape suivante, la vérification des normes de
sécurité (norme NFK 11-111) a été
assurée par les services techniques de
La Poste. Puis des tests de fabrication
des chéquiers ont été exécutés. Le Bon
à tirer a alors été donné par le contrôle
financier de La Poste. Et la mise en
production de la personnalisation
lancée quasiment au jour le jour dans
les services internes de La Poste.
Deux prestataires (François-Charles
Oberthur et CPC) apportent une prestation complète sur toute la chaîne
de fabrication, jusqu'à la livraison
des chéquiers.
À l'Agence nationale des chèquesvacances, aucun service interne
n'existe pour la fabrication de ces
documents et tout se passe sur appels
d'offres, comme l'explique Béatrice
Garces : « Nous avons deux prestataires pour l'impression des fonds
de chèques : l'Imprimerie nationale
à Douai et l'imprimerie Bourquin
à Reims. La personnalisation est
elle réalisée chez deux autres prestataires : Sati à Chambray-lès-Tours
et FCO à Blois. »
L'État reste également donneur
d'ordre de chèques par l'intermédiaire
de deux ministères: celui des Finances
(le Trésor public) et celui de l'Emploi
(pour les chèques emploi-service). ■
en page à page
Quelques
prestataires
indépendants
Pour l'impression des vignettes
Imprimerie nationale à Douai (59)
Imprimerie Le Lorrain à Metz (54)
Imprimerie Litotech à Bailleul (59)
Imprimerie ICV
à Beaumont-le-Roger (27)
Imprimerie Billon à Saint-Malo (35)
Arnaud à Lyon (69)
Garnier à Sarcelles (95).
Imprimerie Bourquin à Reims (51)
Pour la personnalisation
Servichèque à Saint-Malo (35)
Natel à L'Isle-d'Espagnac (16)
Sati à Chambray-lès-Tours (37)
MCE à Épinal (88)
FCO à Blois (41)
d'être décrypté par un lecteur optique,
ce qui assure une totale sécurité au
chèque émis.
« La personnalisation des chèques
est faite page à page ou en continu.
Pour le continu, trois constructeurs
sont présents sur le marché, Océ,
Nipson et IBM, récemment implanté
CARACTERE - Avril 2005 - N° 608
en France avec son Infoprint 4100
HS2. Cette machine est équipée de
la fonction d'impression des caractères magnétiques MICR (Magnetic
Ink Caractere Reconnection), cette
norme de sécurité indispensable pour
l'impression des caractères CMC7.
Le matériel est également équipé
d'un chargeur, que l’on change selon
que l'on imprime en MICR ou en
encre noire classique pour le reste
de la personnalisation du chèque.
Deux systèmes Infoprint 4100 sont
installés depuis l’automne 2004 chez
Sati, filiale du groupe Multipap. »
Le grammage des papiers de chèques
varie de 90 à 95 g. Les couvertures de
chéquiers tournent eux autour de 110
et 120 g et atteignent 220 g au Crédit
Mutuel. Outre un papier spécial filigrané et comportant des réactifs et
d'autres sécurisations tenues secrètes
(15 000 à 17 000 tonnes de papier par
an), La Poste utilise neuf encres offset
différentes.
Les délais de personnalisation des
chèques sont de vingt-quatre à quarante-huit heures au maximum. Ce
qui nécessite un traitement quotidien
de la demande des banques. Cependant, la plus grosse contrainte de ces
fabrications reste technique : elle
concerne le travail du papier, une
matière vivante qui bouge, même dans
nos locaux climatisés. ■
Fiabilité et sécurité
à toutes les étapes
Le prépresse
La finition
Les fichiers sécurisés arrivent des
banques, tant pour l'impression
des vignettes que pour la personnalisation.
Les chéquiers sont soit agrafés de
deux piqûres recouvertes par un
thermocollant, soit façonnés en dos
carré collé avec une couverture enveloppante. Les machines de façonnage
le plus souvent utilisées sont de
marque CEM (machines italiennes)
et Bowe (machines allemandes).
Certaines couvertures reçoivent un
vernis qui rehausse l'aspect extérieur
du chéquier.
Les papiers
Les chèques sont imprimé sur des
papiers spéciaux incluant des spécificités au moment de leur fabrication, les filigranes et d'autres particularités qui restent secrètes. Les
grammages varient de 90 à 95 g. Les
couvertures des carnets sont en
couché mat ou brillant une ou deux
faces et sont en 110, 115 ou 220 g
selon les banques.
Les formats
Trois formats sont utilisés pour les
carnets de chèques : le chéquier à
souches à gauche, qui est le plus
utilisé ; le format portefeuille et le
format dit de «correspondance», utilisé par les entreprises et comportant
à la fois un talon en haut et une
souche à gauche.
L'impression
Les vignettes sont imprimées en
continu sur bobines ou sur paravents,
ou en page à page, suivant les quantités requises. La personnalisation est
réalisée avec des matériels spécifiques.
Huit à neuf couleurs sont utilisées
pour la fabrication des chèques.
La sécurité
L'impression des chèques est réalisée
avec de multiples sécurités: les encres
sont indélébiles, fluorescentes,
d'autres transparentes (sous une
lampe UV, une image ou un texte
apparaît), trucs et astuces empêchant,
par exemple, l'utilisation d'un effaceur qui va entraîner une grosse
tache. Des encres « amagnétiques »
sont utilisées au moment de la personnalisation. Pour cette dernière
étape, les fichiers sont immédiatement détruits après utilisation.
Les délais
Les vignettes sont toujours prêtes en
stock. Le problème du délai se pose
essentiellement pour les commandes
quotidiennes de personnalisation.
L'imprimeur dispose en général de
vingt-quatre heures entre la réception du fichier de la banque et l'expédition du chéquier. ■
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