De la richesse à la pauvreté

Transcription

De la richesse à la pauvreté
REIMS
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VENDREDI 20 MARS 2015
EN IMAGES
Un cheminement
muséographique
totalement revisité
De la richesse à la pauvreté
Dans la première salle, un plan exceptionnel de la ville datant de
1665 nous plonge dans le Reims
d’autrefois, au temps où la cité
était entourée de remparts.
Un portrait de Jean-Baptiste de La Salle accueille les visiteurs dans la première salle.
Les visiteurs sont assis comme
dans la salle de classe de jadis,
devant des pupitres illustrés. Le
jeu des « questions-réponses » se
poursuit comme à l’école...
où les ouvrages anciens côtoient le métal et le grand écran. Photos Remi Wafflart
Jean-Baptiste naît le 30 avril 1651 à Reims, rue de l’Arbalète, dans une famille bourgeoise (son père est magistrat). Aîné de onze enfants, on le destine
très jeune à la prêtrise. En 1664, sa famille déménage rue Sainte-Marguerite,
non loin de Saint-Symphorien. À 15 ans, il devient chanoine de la cathédrale
avec les bénéfices sociaux et financiers associés. À 27 ans, il est ordonné prêtre
à l’issue de sa formation au séminaire Saint-Sulpice à Paris et promis à une
belle carrière ecclésiastique. Il rentre pour s’occuper de ses frères et sœurs. En
1679, il rencontre Adrien Nyel, venu à Reims pour y développer les écoles gratuites de garçons. Jean-Baptiste le reçoit chez lui pour faciliter la réussite de
cette mission à laquelle il sera associé. En 1682, c’est la famine. Jean-Baptiste
donne sa fortune, renonce à son canonicat au profit du chanoine le plus pauvre
du diocèse ; quitte tous ses conforts, ses certitudes, pour se rapprocher de la
vie des maîtres, qu’il a installés rue Neuve (aujourd’hui rue Gambetta). En
1686, il s’engage à vivre avec eux – sa famille ne comprend pas. Il se rend
compte qu’ils ont besoin d’être formés pour éduquer les jeunes. Il leur dit :
« Vous êtes les frères de vos élèves ». « Sa force est d’avoir toujours fait avec
d’autres, c’est comme cela que l’institut existe encore », insiste Frère Dominique
Rustuel qui indique que « les frères ont su tisser des liens avec les laïcs ».
En 1688, Jean-Baptiste quitte Reims pour établir la société des Frères. En 1712,
il entre dans une période de doute. Il quitte Paris et parcourt la France. Il ne
comprend plus la volonté de Dieu et se retire à Parménie dans le Dauphiné. Les
frères lui envoient une lettre dans laquelle ils le somment de revenir. Ce qu’il
fait en 1714. Jean-Baptiste de La Salle meurt le Vendredi Saint 7 avril 1719.
LES AUTRES POINTS
Un joyau de
la Renaissance
Dans la salle de la fondation est exposé un bréviaire de 1688, le livre de
prières des chanoines.
Avec sa tablette, Frère Dominique commande les écrans de la salle de la fondation.
Rustuel. « Nous sommes ainsi devenus
missionnaires. » La visite s’achève sur
un ultime film, où défilent les visages
de ces enfants de toute la planète,
unis par saint Jean-Baptiste de La
Salle. « Reims est la source. Il s’agissait
de bien montrer ce lieu fort. » Pari tenu. Mais il faudra être patient pour le
70
C’est le nombre
d’universités
La Salle dans
le monde.
78
découvrir. Frère Dominique Rustuel
confiait lundi que le planning des visites était déjà complet jusqu’au mois
de juin !
MARION DARDARD
▶ Entrée 5 € et tarifs adaptés pour les
groupes. Accessible aux personnes à mobilité
réduite. Accueil au 03 26 97 34 79.
C’est le nombre de
pays dans lesquels
le réseau lassalien
est présent.
L’étoile de la foi est le symbole de
l’institut. Construite avec 2 tonnes
de métal et posée dans la cour,
elle offre un vaste espace de repos
pour les visiteurs.
d’euros. Au même moment, un appel aux dons
était lancé par les frères, et une convention, signée avec la Fondation du patrimoine, qui s’est
engagée à financer 600 000 euros sur la partie
architecturale. Le reste est assumé par la Fondation de La Salle, propriétaire de l’Hôtel, qui peut
compter sur le soutien de mécènes. Un groupe a
ainsi donné 25 000 euros…
L’Hôtel de La Salle témoigne de la période de la
Renaissance avec un style architectural inspiré de
l’Antiquité. « C’est le seul bâtiment Renaissance
de Reims », affirme Claire Vial, engagée aux côtés
des frères depuis de nombreuses années.
L’Hôtel de La Salle date de 1545. Érigé par Henri
Choilly, bourgeois de Reims et riche négociant en
draps, il a porté différents noms : Hôtel des Sacqs
de la Hérissandière, Hôtel de la Cloche Perce,
avant sa dénomination en mémoire de la famille
de La Salle qui l’acheta en 1609. En 1650, cette
demeure abritait toujours cette famille de nobles
magistrats. Détruite lors de la Première Guerre
mondiale, elle a été reconstruite à l’identique
après 1918.
Le saviez-vous ? L’Hôtel de La Salle abritait, jusqu’en 1957, la biscuiterie Fossier. Jean Lhose, directeur de la maison de l’époque, « a tout fait pour
qu’on en devienne les propriétaires », souligne
Frère Dominique Rustuel.
Un chantier de
1,2 million d’euros
Saint patron
des éducateurs
Le projet de scénographie, porté par une équipe
de quatre frères et cinq laïcs, est né en 2011 et
présenté en 2013. Les travaux dans la maison ont
démarré le 15 mai 2014 pour un coût de 1,2 million
EN FRANCE ET DANS LE MONDE ENTIER
Le réseau lassalien en France, ce sont 114 000
élèves et étudiants accueillis par 13 000 adultes,
frères et laïcs. 123 structures d’éducation sont
implantées dans 108 communes. Dans le monde,
ce sont 1,3 million de jeunes et 5 000 frères.
Propriété de Fossier
jusqu’en 1957
En 1950, le pape Pie XII proclame solennellement
saint Jean-Baptiste de La Salle, pour le 50e anniversaire de sa canonisation, saint patron des éducateurs.
LA PHRASE
« Le premier vœu des frères des écoles
chrétiennes est le vœu d’association,
pour se mettre en communauté au
service de la jeunesse. »
Frère Dominique Rustuel