Le patrimoine de Saint-Etienne du Grès

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Le patrimoine de Saint-Etienne du Grès
Le patrimoine de Saint-Etienne du Grès
Dans le cadre de la candidature du Pays d‘Arles au label « Pays d’Art et d’Histoire »,
l’association « inventaire patrimonial des communes de France » a recensé les différents
atouts patrimoniaux dont dispose notre village.
L’histoire de Saint-Etienne du Grès, comme l’atteste la Mourgue, remonte à la proto-histoire et
traverse les âges. En effet, les traces d’un oppidum proche de Notre-Dame du Château ainsi que
les objets du quotidien retrouvés lors de fouilles témoignent de l’occupation du sol par les
Romains.
Durant le Moyen-Age, le patrimoine religieux se développe et la chapelle Notre Dame du Château
ainsi que le célèbre pèlerinage qui y est attaché en sont les plus beaux symboles.
Le Grand Mas
Le village recèle également un patrimoine
civil de valeur. Le château de Pomeyrol, le
château de Dalmeran et son domaine
vinicole,
Fontchâteau,
le
Grand
Fontanille ou encore le Grand Mas
d’époque renaissance, avenue Frédéric
Mistral, inscrit monument historique en
1980, en donnent l’exemple.
Fonchâteau
Le patrimoine culturel occupe également une place importante dans la commune, qui, à l’image de
notre région, vit au rythme des traditions provençales.
Associé au travail du Parc Naturel Régional pour la mise en valeur et la protection des
Alpilles et de leur patrimoine naturel, aux commerçants et aux agriculteurs, Saint-Etienne
du Grès doit profiter de sa position géographique privilégiée pour développer de manière
saine et réfléchie, un écotourisme dont la première étape indispensable est de permettre à
la population de se réapproprier son territoire.
À ce titre, nous avons décidé de mettre en lumière divers monuments de la commune.
Saint-Thomas de Laurade
Pour quiconque n’ayant l’œil averti, il est possible de passer
devant la chapelle Saint Thomas de Laurade sans se rendre
compte que l’on vient de croiser l’une des plus anciennes
chapelles de la région.
Érigée en 1196, cette chapelle templière faisait autrefois
partie d’une commanderie, aujourd’hui disparue. Elle a été
englobée dans un domaine privé mais son abside la rend
identifiable depuis la route. Cette dernière était à l’origine
flanquée de deux absidioles semi-circulaires dont ne
subsistent que les traces d’arrachement
Réalisé dans le plus pur style romano-provençal, la chapelle possède également les
caractéristiques des bâtiments édifiés par l’ordre du Temple : les trois travées de la nef et les trois
ouvertures qui permettent l’accès à l’intérieur en sont des exemples.
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La Mourgue
La Mourgue est à ce jour une énigme. Pierre de 1,65 m de hauteur,
très érodée, difficilement datable, elle pose les limites de l’Histoire,
nous rappelant, narquoise, qu’il n’y a que des historiens. Des
hypothèses de ces derniers, deux théories se dégagent. La première
expliquant que la Mourgue représente probablement un Priape (dieu
romain de la fertilité, protecteur des jardins et des troupeaux, souvent
identifiable à son énorme verge en érection). Ressemblant davantage
à un menhir anthropomorphe qu’à une œuvre gallo-romaine, la
seconde hypothèse considère le rocher comme un « simulacra » divin
que les Gaulois adoraient au temps de César.
Sur elle, s’est greffée la légende de la nerte qui a donné naissance au
poème de Frédéric Mistral.
L’église de Saint Etienne du Grès
De son vrai nom « église paroissiale de l’Assomption », notre église a
subi de telles transformations et restaurations qu’il est devenu
aventureux de tenter de la dater.
Sa façade, de style classique, rappelle, de manière plus modeste, la
composition de la façade de l’église Saint-Pierre-ès-Lien de Fontvieille.
Deux pilastres monumentaux encadrent le portail principal et
soutiennent un fronton triangulaire. Une statue de la vierge occupe le
centre du tympan. Si la façade est réalisée en pierre de taille, il est à
noter que le corps de l’édifice est monté en moellons, à l’exception des
pilastres qui scandent les travées de la nef. Le fait que ceux-ci, visibles
de l’extérieur, dépassent très légèrement le niveau de la toiture de tuiles
actuelle laisse supposer que le bâtiment a été rabaissé d’un niveau.
Notre-Dame-du-Château
par Laura DEYE, archéologue médiéviste
Une histoire qui remonte à l’Antiquité
À l’est du village, un éperon rocheux est occupé dès
la protohistoire par un oppidum. Durant l’antiquité, les
habitations s’implantent peu à peu sur les pentes de
la colline ou en plaine.
Les longs siècles d’insécurité en Provence à la fin de
l’antiquité poussent la population à se réfugier de
nouveau sur les hauteurs du site, et à réoccuper le
secteur de l’ancien oppidum sans doute par la
construction d’un castellum ou point fort.
Cette hypothèse est plausible grâce à la première mention de l’église Notre-Dame, qui apparaît en
1180 lors d’une convention entre Raimond de Montredon, archevêque d’Arles, et Mathilde,
abbesse de Saint-Laurent d’Avignon, pour l’échange des églises de Notre-Dame-du-Château, de
Saint-Vincent et de Saint-Thomas de Laurade, appartenant à l’archevêque, contre l’église NotreDame-de-Castelveyre (Albanès, Chevalier 1920).
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La mention d’un tel vocable « Beate Mariae de Castello » implique l’existence d’une fortification,
néanmoins aucune trace ne subsiste de cette construction.
Toutefois, on peut remarquer que l’église semble associée à un système défensif ; excepté les
portes, les ouvertures sont étroites et rappellent des meurtrières. De plus, son volume est massif
renforçant l’idée d’un symbole puissant surplombant le versant nord des Alpilles.
La légende veut qu’au XIVe siècle, les habitants d’un village proche de Briançon offrent une statue
de la Vierge aux Tarasconnais, pour remercier sainte Marthe de les avoir protégés de la peste.
Dès 1420, la statue sera déplacée à Notre-Dame du Château à Saint-Étienne du Grès.
L’église sera alors, chaque année, l’objet d’un pèlerinage à la statue de Notre-Dame-du-Château;
qui perdure de nos jours le dimanche précédant le jeudi de l’Ascension. La statue demeure ainsi
40 jours dans l’église Sainte-Marthe de Tarascon. Tous les samedis matin, elle est descendue de
son autel et les fidèles viennent la prier et la tenir dans leurs bras. Le 41e jour, elle est ramenée à
Notre-Dame-du-Château et une messe y est célébrée.
Une telle dévotion a impliqué de construire de nouvelles salles contre l’abside de l’église pour le
bon déroulement liturgique, ce qui altéra sa forme primitive.
La chapelle est inscrite au titre des Monuments historiques le 28 décembre 1926.
Une architecture massive
De plan carré, l’édifice se compose d’une nef à collatéraux. Elle
est divisée en deux travées grâce à des arcs en plein-cintres
retombant sur des piliers cruciformes. Elle est couverte d’une
voûte en berceau en blocage épaulée par des demi-berceaux.
La nef s’ouvre sur une abside semi-circulaire voûtée en cul-defour chemisée d’une enveloppe extérieure et rectangulaire, que
l’on distingue mal à l’extérieur à cause de l’adjonction tardive
d’annexes.
À l’extérieur, l’édifice se compose d’un petit appareil à chaînage en pierre de taille. Deux
contreforts contrebutent la poussée des voûtes au nord et au sud du volume.
La couverture à deux pentes se compose de dalles de calcaire appelées communément lauzes.
Le chevet présente un appentis qui devait également à l’origine être couvert par des lauzes, de
nos jours il se compose d’une toiture de tuiles, posées sur une corniche à modillons récente.
Le mur méridional est ouvert par trois fenêtres de faible largeur et par le portail méridional en arc
plein-cintre dont l’entourage est composé d’un appareil de taille à l’instar des fenêtres. Le mur
septentrional ne présente aucune ouverture.
La façade ouest s’ouvre en partie haute par une baie axiale rectangulaire, divisée par une
colonnette trapue dont le fût cannelé supporte un chapiteau à pans coupés qui semble récent,
couronné par un tailloir mouluré très saillant. Ce dernier porte le linteau monolithique de l’ouverture
dans lequel sont taillés deux petits arcs qui relient les piédroits aux faces latérales du tailloir. Ce
mur occidental est percé de plusieurs séries de trous de boulin.
On retrouve d’autres trous de boulin sur les autres façades.
Quatre des modillons supportant la toiture sont décorés très simplement, on remarque un motif
cruciforme, des billettes grossières, une espèce de feuille de fougère et un masque
anthropomorphe sommaire.
L’influence arlésienne
Une étude un peu plus approfondie de la construction a permis à Andreas Hartmann-Virnich, dans
le cadre de sa thèse universitaire, de remarquer des procédés de construction analogues à ceux
observés à Saint-Trophime d’Arles. Selon lui, il est presque certain que Notre-Dame du Château
dérive directement du modèle de la nef de la cathédrale arlésienne.
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Plusieurs indices dans la construction rappellent l’influence du grand chantier arlésien.
L’adoption de la nef à collatéraux à Notre-Dame du Château situe la construction de cet édifice
dans « la filiation directe des constructions arlésiennes du second quart du XIIe siècle, et plus
précisément dans celle du chantier de Saint-Trophime ».
Bibliographie sommaire
ALBANÈS (J.-H.), CHEVALIER (U.), Gallia Chritiana Novissima, t. VII, Avignon, Valence, 1920, n°294.
BELLEMÈRE (M.), Notre-Dame du Château, dans : Un village de Provence au cœur des Alpilles : Saint-Étienne du
Grès, Raphèle-lès-Arles, 1981
HARTMANN-VIRNICH (A.), Saint-Paul-Trois-Châteaux et Saint-Trophime d'Arles et l'église romane à trois nefs en
Provence rhodanienne : architecture, construction, évolution. Thèse Aix-Marseille I, 1992, p. 586-601.
ROUQUETTE (J.-M.), Saint-Étienne du Grès. Notre-Dame du Château, dans : Provence romane I, Éd. Zodiaque, Lapierre-qui-vire, 1974, p. 51.
BARRUOL (G.), DAUTIER (N.), Les Alpilles, encyclopédie d’une montagne provençale, Éd. Alpes de Lumière,
Forcalquier, 2009.
Pour en savoir plus
http://www.pays-arles.org/e-patrimoine/communes/saint-etienne-du-gres/
http://www.pays-arles.org/e-patrimoine/communes/saint-etienne-du-gres/article/le-patrimoine-de-la-commune-de-380
http://www.baladeenprovence.com/balade.php?reference=St-Etienne-du-Gres-Notre-Dame-du-Chateau
http://sanctuaires.coldev.org/index.php?r=cons&sr=cons&id=261
http://www.pays-arles.org/e-patrimoine/communes/saint-etienne-du-gres/article/le-patrimoine-de-la-commune-de-380
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