Les littéraires Mr Magliulo

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Les littéraires Mr Magliulo
Cycle de conférences Prépa
Littéraires et entreprises :
du lent mais inéluctable rapprochement de deux mondes
trop longtemps antagonistes
Bruno MAGLIULO
Inspecteur d’académie honoraire
Docteur en sociologie, agrégé de sciences économiques et sociales
Ancien professeur en classe préparatoire économique et commerciale
Animateur du blog de l’orientation : http://conseilsdeclasse.letudiant.fr
Auteur de divers ouvrages sur le thème « orientation » dans la collection L’Etudiant
D’un côté, des « littéraires » qui hésitent à se tourner vers l’entreprise, qui craignent de
pénétrer un univers qu’ils connaissent mal, voire dont les valeurs (« la recherche effrénée du
profit », l’ « absence de prise en compte du facteur humain »… qui caractériserait
fondamentalement le monde l’entreprise) seraient réputées incompatibles avec les leurs, dans
lequel ils pensent avoir à porter le poids négatif de nombre de préjugés qui les présentent
comme de doux rêveurs, éloignés du monde réel, ennemis des chiffres, pire, de l’action
concrète qui est inhérente au fonctionnement de toute entreprise.
De l’autre, des responsables d’entreprises qui se méfient de ces profils fréquemment
contestataires du système capitaliste, ne connaissant pas grand-chose du monde de l’entreprise,
réputés formés à la démarche réflexive mais inaptes ou peu aptes à passer au stade de l’action
(la recherche fondamentale plutôt que la recherche appliquée)… On a le sentiment que les
« littéraires » ont une distance quasi instinctive par rapport au monde du « business », et que
ce dernier le leur rend bien. Pour reprendre le titre d’une célèbre chanson de Serge
Gainsbourg, c’est vraiment « Je t’aime … moi non plus » !
Pourtant, depuis quelques années, il est beaucoup question du « capital lettres » dont
pourraient se doter les entreprises, plus qu’elles ne l’ont fait jusque là. Autant il a paru évident
que les entreprises avaient de bonnes raisons de se doter d’un « capital économique et
juridique » (en recrutant des étudiants de formation économique et juridique), d’un « capital
scientifique » aussi (pour le recrutement d’étudiants passés par les filières scientifiques de
l’enseignement supérieur), autant l’idée de se doter d’un « capital lettres », en recrutant des
étudiants issus de filières littéraires, est longtemps apparue saugrenue, et continue de l’être
dans une grande mesure, tant il paraît évident aux yeux de beaucoup que les « littéraires », à
quelques exceptions près, ne sont pas solubles dans les entreprises. Idée tout aussi saugrenue
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aux yeux de la plupart des étudiants fréquentant les filières littéraires de l’enseignement
supérieur, qui ne s’intéressent que très marginalement aux carrières proposées en entreprise,
sauf quand elles sont de nature plus ou moins littéraire, comme ce peut être le cas dans des
secteurs tels que la communication (écrite, parlée, audio-visuelle), l’édition, la publicité, les
relations publiques, le management culturel, etc.
Force est cependant de constater que de plus en plus nombreux sont ceux qui pensent qu’il est
temps, compte tenu de l’évolution des besoins en recrutement des entreprises, que ces
dernières s’ouvrent plus qu’elles ne l’ont fait ces dernières années à la « troisième culture » :
celle qui est d ‘essence « littéraire ». Ainsi, malgré le discrédit réel des compétences littéraires,
corollaire de la suprématie croissante des maths depuis un demi siècle, dans une société de
plus en plus dirigée vers l’individualisme triomphant, la quête de la réussite matérielle, de
l’efficacité, du progrès technique …, c’est du sein même d’un nombre croissant d’entreprises
et de responsables de formations au management des entreprises, que s’affirme l’importance,
pour l’avenir des entreprises, des compétences réputées littéraires.
Cette question renvoie au problème de l’identification des compétences littéraires, et, ce
premier travail accompli, à la nécessité de dire en quoi, dans la réalité économique, ces
compétences pourraient se révéler utiles, voire indispensables. Nous conclurons cette
première approche en présentant les divers itinéraires de formation que, du niveau
baccalauréat L, aux diplômes littéraires de niveau master (à bac + 5), il est possible de
proposer à un « littéraire » en vue de bien le préparer à une éventuelle prise de fonction dans
le monde de l’entreprise.
Qu’est-ce qu’un « littéraire » ?
L’évocation des quelques secteurs d’activité que nous venons de citer montre que de longue
date, certaines entreprises se sont intéressées à certains profils de « littéraires », susceptibles à
leurs yeux de correspondre à certains de leurs besoins en recrutement pour des métiers non
strictement d’ingénieurs, commerciaux ou de gestion comptable et financière. A cet égard,
force est de constater que dans le vaste secteur des formations supérieures dites « littéraires »,
il en est qui sont plus littéraires, donc plus éloignées des attentes des entreprises (et des
attentes des étudiants eux-mêmes) que d’autres.
Qui ne voit par exemple la différence qui existe entre un diplômé en lettres classiques (pur
littéraire s’il en est), et un sociologue (plus proche de certains besoins de nombre
d’entreprises) ?
A cet égard, nous devons distinguer les filières purement littéraires (lettres modernes, lettres
classiques, peut être même philosophie), de celles qui entrent plutôt dans la composition de ce
qu’il est convenu d’appeler les « sciences humaines » (géographie, histoire, psychologie,
sociologie…) et les langues (langues étrangères appliquées, langues-lettres et civilisations
étrangères) , qui semblent nettement plus en prise avec les réalités du monde contemporain.
Ainsi, quand il est question d’une « nécessaire ouverture vers les profils littéraires », c’est en
réalité aux étudiants issus de formations en « lettres, langues et sciences humaines » que l’on
pense, ceux de langues et sciences humaines représentant une sorte de position intermédiaire
entre les deux profils traditionnels (« scientifique », « économique et juridique »), et le profil
purement « littéraire » qui continue d’apparaître aux yeux de la plupart comme étant
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difficilement soluble dans les entreprises, du moins en dehors de toute formation
complémentaire.
Pourquoi les entreprises se mettent–elles à s’intéresser aux profils « littéraires » (au sens
large, tel que nous venons de le définir) ?
Il y a d’abord le fait que les entreprises évoluent. En particulier, elles sont de plus en plus
nombreuses à intégrer le fait que les impacts environnementaux et sociétaux représentent de
nouveaux paramètres stratégiques dans leur gouvernance. Il en découle qu’elles sont de plus
en plus nombreuses à considérer qu’il faut désormais concilier les performances économiques
– traditionnellement recherchées en tout premier – avec les performances environnementales,
et ce, tout en préservant l’intérêt sociétal. En d’autres termes, on parle de plus en plus de
« responsabilité sociale (ou sociétale) de l’entreprise » (RSE), et ceci entraîne un changement
de vision des objectifs à poursuivre, et en amont, une refonte des contenus pédagogiques des
formations préparatoires aux carrières en entreprises. Il va de plus en plus falloir
entreprendre autrement, et corrélativement, former autrement au management des
entreprises. Cette double évolution (certains parlent même de « révolution ») est
indéniablement en marche.
Pour cela, il convient désormais d’intégrer les champs nouveaux de la complexité et des
contraintes de la RSE dans un monde en mouvement accéléré, et donc faire plus
qu’auparavant de l’innovation, de la force créative, des facteurs clé de la compétitivité. En
d’autres termes, si les entreprises sont toujours à la recherche de têtes bien faites, leur
conception de ce qu’est une tête bien faite évolue : l’idée chemine qu’il convient d’intégrer
des diplômés qui réfléchissent autrement, se montrent capables d’apporter l’originalité,
l’esprit de synthèse, et la forte capacité de communication qui caractérise nombre de
littéraires. Comme le déclarait Serge Villepelet, patron de PricewaterhouseCoopers, un des
plus importants cabinet d’audit du Monde, parrain de la célèbre opération Phénix qui vise à
faciliter l’embauche de littéraires dans les entreprises, auteur d’un livre paru en septembre
2010, sous le titre « Le patron qui aime les littéraires ! », « avoir fait des études littéraires,
c’est se donner les moyens de connaître l’homme, sa psychologies, ses attentes. C’est savoir
écouter – ce que nos clients nous réclament ! – avant de proposer des solutions ».
Dans un article paru dans un numéro de la revue « Cadre emploi » en 2007, on apprenait que
chez Renault, on considère que « la diversification des profils permet de mieux comprendre
les marchés. Les « littéraires » issus de l’université apportent une richesse complémentaire par
rapport à la vision plus « business » des jeunes issus des grandes écoles (de commerce et de
management des entreprises) ». Comment par exemple ne pas comprendre que pour une
multinationale qui ne peut survivre sur son marché que par sa capacité d’innovation et de
création permanente, le fait de pouvoir anticiper les besoins du marché par une finesse
d’analyse de la psychologie des consommateurs, est un atout indispensable pour lequel
recruter des diplômés en lettres et/ou sciences humaines est chose essentielle ? Ainsi
s’explique en tous cas le fait que chez Renault, société partenaire de l’opération Phénix
précédemment évoquée, 30% des personnes nantie du statut cadre supérieur sont d’origine
universitaire, et 10% originaires de filières littéraires ou en sciences humaines. Autre
exemple : qui ne pourrait comprendre que dans les organisations financières spécialisées en
finance islamique, les chargés de mission doivent travailler au sein d’équipes où il y a
nécessité que certains soient porteurs d’une connaissance fine de la religion, de la culture et
de la philosophie musulmanes.
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Citons, pour en finir ave cette partie de notre propos, le résultat d’une enquête faite au
printemps 2010 auprès d’un échantillon de chefs d’entreprises et d’étudiants de filières
universitaires en lettres, langues, sciences humaines et sociales, dans le but de préparer un
colloque : « Sciences humaines : de nouvelles ressources pour l’entreprise ». A la question de
savoir quelles sont, parmi les formations universitaires, celles qui paraissent le plus adaptées
au monde de l’entreprise, les recruteurs, comme les étudiants, placent les formations en lettres
et sciences humaines parmi celles qui sont les plus éloignées :
Question : « Parmi les formations suivantes, quelles sont selon vous les plus adaptées au
monde de l’entreprise ?
Réponses :
Filières
Recruteurs
Sciences économiques et gestion
Droit
Langues étrangères
AES
Psychologie
Sociologie
Lettres
Philosophie
Art(s)
Histoire
78%
61%
44%
36%
25%
16%
11%
6%
5%
4%
Etudiants
57%
45%
40%
29%
18%
11%
15%
4%
2%
2%
Source : http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid50595/filiere-llss-des-etudiantsbien-percus-et-des-formations-pas-assez-valorisees
On observe que les recruteurs ont une vision plus positive de la capacité de ces diplômés à
s’intégrer au monde de l’entreprise, que les étudiants eux-mêmes. Cas particulier intéressant :
les étudiants en lettres sont les seuls à se voir proportionnellement plus nombreux en
entreprise que les recruteurs. Autre constat : les formations en lettres et sciences humaines se
classent loin derrière les sciences économiques et de gestion, le droit, les langues étrangères.
Enfin, parmi les formations « littéraires », celles du secteur sciences humaines (sociologie et
psychologie) tirent mieux leur épingle du jeu que les formations plus purement littéraires
(lettres, philosophie).
Autre question intéressante posée aux recruteurs : quelles sont les qualités des diplômés de
filières « littéraires »qui vous paraissent utiles dans le monde de l’entreprise ? Ils répondent
qu’ils apprécient leur capacité de communication (aussi bien écrite qu’orale), leur sensibilité
au facteur humain, leur capacité d’analyse et de synthèse, leur capacité d’argumentation, leur
autonomie et leur adaptabilité, leur créativité. Au titre des handicaps, ils mettent en avant des
contenus d’enseignement trop généraux et déconnectés du monde de l’entreprise. En d’autres
termes, les « littéraires » en entreprise oui, mais pas sans un complément de formation
au management des entreprises. Ajoutons que les recruteurs sont nombreux à se montrer
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méfiants vis-à-vis d’étudiants qui ont globalement la réputation d’être plus ou moins hostiles
au capitalisme en général, au monde de l’entreprise en particulier.
Pour les « littéraires » intéressés : des formations à tous les étages !
1) Après le bac L :
Comme beaucoup le savent, le bac L est en perdition, principalement victime de ce que
beaucoup qualifient comme étant une « crise des débouchés ». Un relativement récent rapport
de l’Inspection Générale de l’Education Nationale (« Evaluation des mesures prises pour
revaloriser la série littéraire au lycée », juillet 2006) démontre clairement que c’est un
indéniable facteur explicatif, mais qu’il serait réducteur de n’expliquer cette crise de la série L
par ce seul facteur. Toujours est-il qu’entre 1990 et 2010, on a assisté à un mouvement
continu et spectaculaire des effectifs de terminale L: - 33% !
Devant un tel constat, soucieux de sauver « le soldat bac L », le Ministère de l’Education
nationale prône une politique visant à élargir le champ des débouchés de ce baccalauréat. Les
formations supérieures, courtes ou longues, qui conduisent aux carrières du commerce et du
management des entreprises, font partie de ceux-là, non en tant que débouché nouveau (il y a
longtemps que certains bacheliers L optent pour de telles formations supérieures), mais pour
en augmenter le nombre.
Ainsi, rien n’interdit qu’un bachelier L présente s’il le souhaite sa candidature en vue de se
faire admettre dans des sections tertiaires d’IUT, de BTS, d’écoles professionnelles de toutes
sortes (de commerce, communication, gestion comptable et financière, hôtellerie, immobiliser,
management, publicité, tourisme, etc.), toutes tournées vers le monde de l’entreprise, dont le
recrutement se fait au niveau bac, et offrent des parcours de formation professionnelle en deux
à cinq ans.
2) A l’issue d’une deuxième année de CPGE :
Dans le panorama des CPGE « économiques et commerciales », s’il existe une « voie
économique » (principalement offerte aux bacheliers ES), « scientifique » (strictement
réservée aux bacheliers S), et « technologique » (strictement réservée aux bacheliers STG),
force est de constater qu’il n’existe pas de voie « littéraire » qui serait uniquement ou
principalement proposée aux bacheliers.
De longue date cependant, les bacheliers L ont la possibilité de se porter candidats en vue
d’entrer en CPGE économique et commerciale voie économique, en s’y ajoutant à une
majorité de bacheliers ES. Condition requise : qu’ils aient opté en terminale pour
l’enseignement de spécialité de mathématiques. Or, force est de constater que 10% à peine
des élèves de classe terminale L (soit environ 5600 élèves en 2010) font un tel choix, alors
qu’ils sont les deux tiers à opter pour des enseignement de spécialité ou options facultatives
de langues vivantes, près de 20% à choisir les arts… La réforme du lycée général et
technologique prévoit le maintien de la possibilité de choisir un enseignement de spécialité de
mathématiques en terminale L, mais force est de constater que non seulement ces élèves sont
très peu nombreux à faire un tel choix, mais qu’en outre, lorsqu’ils le font, c’est rarement pour
demander ensuite une telle orientation : les CPGE économiques et commerciale voie
économique sont composées à plus de 90% de bacheliers ES.
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Ce constat est ancien, et c’est la raison pour laquelle il a été décidé, en 1995, de créer une voie
« littéraire » d’accès aux grandes écoles de commerce et de management des entreprises par la
mise en oeuvre d’un « concours littéraire » réservé aux élèves des CPGE littéraires
volontaires pour s’y présenter. Le but visé était double : créer une voie littéraire d’accès aux
grandes écoles de commerce et de management des entreprises qui faisait alors défaut, ouvrir
un débouché nouveau pour les étudiants des CPGE littéraires, les seuls à souffrir d’une
pénurie de débouchés à la sortie (rappelons à cet égard que les Ecoles normales supérieures
n’intègrent que 4,5% des étudiants de Khâgne, et que deux lycées - Henri IV et Louis le
Grand - fournissent à eux seuls près de 70% des admis en ENS chaque année).
Ce concours littéraire (ou plutôt ces concours, car si certaines écoles se sont regroupées pour
offrir une « banque commune d’épreuves » à travers les concours BCE et ECRICOME,
d’autres procèdent à un recrutement indépendant) a fait l’objet en 2010 d’une réforme qui
entrera en application à compter de 2011. Il a été créé une « banque d’épreuves littéraires »
(BEL) qui sera désormais ouverte aux grandes écoles de commerce et de management via les
concours BCE et ECRICOME, mais aussi aux IEP de province, au CELSA, à l’ESIT, à l’ISIT,
à l’Ecole des Chartes, et quelques autres : en tout, une quarantaine de grandes écoles, et
d’autres sans doute puisque ce dispositif est appelé à s’étendre. Cette formule est proposée
aussi bien aux élèves des Khâgnes Ulm que Lyon. D’ici 2012, la BEL offrira 800 à 1000
places de plus aux 4000 élèves de Khâgne, soit quatre fois plus qu’aujourd’hui (214 places
pour les concours de 2010), à la condition bien sur que les « Khâgneux » acceptent plus qu’ils
ne l’ont fait ces dernières années, l’idée de se présenter aux concours d’entrée dans les
grandes écoles de commerce et de management des entreprises.
3) Après une L2 de lettres ou sciences humaines :
Toujours à bac + 2, il existe une possibilité ancienne d’ « admission parallèle » aux grandes
écoles de commerce et de management des entreprises, proposée aux étudiants ayant validé
un parcours d’études de niveau bac + 2 en dehors des CPGE. Il existe donc une voie d’accès
pour les étudiants parvenus à se doter de la L2 (deuxième année de licence universitaire), et
les « littéraires » sont tout autant ayant droit à cette procédure d’admission que les L2 en droit,
sciences économiques ou autres DUT,BTS …
C’est par exemple le cas de la « banque commune d’épreuves » Passerelle 1, qui existe depuis
plus de vingt ans, et propose chaque année à des étudiants issus de deuxième année de
licences universitaires de toutes sortes (y compris les L2 « littéraires »), de se présenter à un
concours en vue de l’admission directe en première année de 16 grandes écoles de commerce
et de management des entreprises (parmi lesquelles l’ESC La Rochelle), avec, pour les
étudiants issus de L2 en lettres et sciences humanes, la possibilité d’opter pour une épreuve au
choix intitulée « Philosophie, lettres et sciences humaines », donc une sorte d’épreuve « sur
mesure ». En cas de réussite, les candidats sont intégrés en première année de ces grandes
écoles, et rejoignent donc ceux qui sont issus des CPGE. A titre d’encouragement, faisons
remarquer qu’en 2010, 54% des étudiants issus de L2 en lettres, sciences humaines et langues,
qui se sont présentés à ce concours parallèle, ont été admis.
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4) A l’issue d’une licence complète (L3) :
Autre formule tout aussi intéressante que la précédente : l’existence de concours parallèles
(par exemple : Passerelle 2) permettant à des étudiants ayant atteint une licence complète,
d’envisager une admission directe en deuxième année d’une grande école de commerce et de
management des entreprises, en s’adjoignant aux élèves issus de première année. Notez que
les écoles qui pratiquent ce type de recrutement offrent à cette catégorie d’intégrés des
enseignements facilitateurs de la greffe, et que ce système donne d’excellent résultats : les
élèves admis directement en deuxième année à l’issue d’une licence en lettres ou sciences
humaines, ne rencontrent guère de difficulté à s’y intégrer puis à y réussir.
5) A l’issue d’un master (M2) :
Reste le cas des étudiants parvenus à se doter d’un master (professionnel ou recherche) du
domaine « lettres et sciences humaines », et qui, à ce stade de leur scolarité, ont le projet de
transformer leurs acquis universitaires en compétences pour exercer ensuite dans le monde de
l’entreprise. Comme chacun peut le comprendre, il n’est, sauf exception, que fort peu
envisageable que de tels diplômes, quelle que soit la force de leur vocation à travailler en
entreprise, puissent le faire avec pour seul formation celle qu’ils ont reçue à l’issue de tels
parcours d’études universitaires, non que ces derniers soient jugés négativement, mais parce
qu’ils sont plus ou moins inadaptés, et demandent une formation complémentaire.
Pour ce faire, un grand nombre de grandes écoles de management des entreprises proposent
des formations complémentaires courtes (le plus souvent en 9 à 12 mois), post masters :
masters spécialisés labellisés par la Conférence des grandes écoles, MBA …
Bibliographie complémentaire :
- « Le capital lettres » (des littéraires pour l’entreprise), par Alain Etchegyen, éditions
François Bourin, 1990
- « Le patron qui aime les littéraires », par Serge Villepelet, éditions Lethielleux/DDB, 2010
- « Pour quelles études êtes-vous fait ? » (avec tests et grilles d’auto analyse), par Bruno
Magliulo, éditions L’Etudiant, 2010
- « Bien choisir son école de commerce », par Philippe Mandry, éditions L’Etudiant, 2010
- Les actes du colloque « Sciences humaines : de nouvelles ressources pour l’entreprise »,
Paris, février 2010, http://www.educpros.fr/conference/colloque-llshs/presentation.html
- La réforme du concours littéraire de recrutement dans les grandes écoles de commerce et de
management
des
entreprises,
septembre
2010,
http://www.enseignementsuprecherche.gouv.fr/cid53038/de-nouveaux-debouches-pour-les-filieres-litteraires.html
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