Les différents degrés du YOGA Le symbolisme du char

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Les différents degrés du YOGA Le symbolisme du char
Les différents degrés du YOGA
Le symbolisme du char
C’est parce que la vie est une épreuve que le composé humain est représenté par un
char de guerre dans le symbolisme du YOGA.
Dans ce cas, le personnage occupant le char se trouve, pour ainsi dire dédoublé : il y a
d’une part celui qui dirige les chevaux (cavalier ou cocher), et d’autre part un personnage
assis, non-agissant, qui représente la pure-conscience, totalement transcendante par rapport à
l’action.
Donc le char, c’est le corps dans son aspect matériel, c’est à dire le cadavre. Les
chevaux fougueux et impatients sont les organes des sens. Le champ de course sur lequel les
chevaux galopent, représente les objets des sens, en somme, c’est le spectacle du monde. Les
rênes représentent le mental, ou la pensée en tant qu’activité. Le cavalier qui tient les rênes et
s’active debout dans le char, symbolise l’âme : c’est lui qui tire les ficelles de la vie
psychosomatique.
Enfin, le maître du char, ou passager, assis immobile, représente le Soi; c’est à dire, en
langage oriental, l’essence de l’être, ce qui, en lui, est plus qu’humain. En langage occidental
il faudrait dire l’esprit en redonnant à ce mot son sens médiéval car, pour l’homme moderne,
l’esprit est confondu avec le mental et cette confusion donne l’exacte mesure de son infirmité
spirituelle.
Selon que l’homme se centre sur tel ou tel aspect du symbole du char, il obtiendra une
vision du monde différent.
Présenter le YOGA comme une retrouvaille avec le corps, c’est se centrer sur les
chevaux, c’est une vision écologico-naturiste.
Ce n’est pas le cheval seulement qui doit être « bien dans sa peau », mais l’âme aussi.
Quand le cavalier est bien dans son char, les rênes sont en main, les chevaux convenablement
traités et dressés; tout est en ordre.
Dans le HATHA YOGA, on peut dire que le cheval qui s’emballe, c’est la personne
qui pratique une posture en forçant avec grimace et inconstance, changeant d’attitude toutes
les dix secondes comme un cheval fou de direction. Ca écume, ça hennit, ça s’essouffle et ça
rue dans les brancards. Dans ce cas, le cavalier, c’est celui qui ne connaît que le fouet en guise
de dressage. Il y a lutte entre le cavalier et le cheval. Dans cette lutte, beaucoup d’énergie est
perdue par l’un ou par l’autre, et, à l’extrême, le cheval finit par désarçonner le cavalier, ou le
cavalier par tuer le cheval. Ce n’est pas la bonne méthode.
L’homme habile se centre sur le mental. Il préfère la diplomatie à la guerre, il compose
avec son cheval, le caresse, le nourrit bien et exige de lui un travail modéré, tout en lui
expliquant qu’un minimum d’exercice lui sera bénéfique. Il y a alors dialogue entre le mental
et le corps. Le HATHA YOGA, tout en restant dans le domaine physique, devient alors
intelligent.
L’étape suivante, c’est couper les liens entre les chevaux et la route, c’est à dire entre
les sens et les objets des sens. Cela revient à mettre des oeillères aux chevaux, et cette étape
s’appelle concentration.
Michelle MALLE (Extrait des carnets du YOGA OCT. 1981)
« Les sens abusent la raison par de fausses apparences ».
PASCAL (Pensées)