Vie de la Société - Société scientifique historique et archéologique
Transcription
Vie de la Société - Société scientifique historique et archéologique
La vie de la Société Le compte rendu de l’assemblée générale du samedi 11 décembre 2010 L’assemblée générale s’est tenue le 11 décembre à 15 h dans la salle du musée Labenche d’Art et d’Histoire, aimablement mise à notre disposition par la mairie de la ville de Brive et l’équipe du musée que nous remercions de leur gentillesse et de leur disponibilité, en la présence de Mme Marie Odile Sourzat adjointe chargée du patrimoine et du développement culturel. Après avoir remercié le Conseil général (subvention de 300 €) et la mairie de Brive (subvention de 600 €) nous avons rappelé les activités de l’année écoulée. Signalons tout d’abord l’exposition Ernest Rupin que nous avons eu le loisir de visiter lors de la dernière assemblée générale. Puis les derniers mardis du mois dont le succès ne s’est pas démenti. Le site internet de la Société visité régulièrement, nous a valu plusieurs abonnés. Notre bulletin nous a réservé, de la part de la Poste la très mauvaise surprise d’un « redressement » de plusieurs centaines d’Euros sous le prétexte que nous n’avions pas le droit d’insérer la convocation à l’Assemblée générale, si bien que notre budget de cette année est quelque peu déséquilibré. Nos deux sorties, celles de Cardaillac et Assier au printemps et celle de Corrèze, Gimel et Saint-Priest en automne se sont toutes les deux très bien déroulées. Elles ont été précédées de plusieurs causeries lors des derniers mardis sur les deux caractéristiques essentielles du XVIe siècle dans la région de Cardaillac et Assier. Celles d’avoir, autour de Galiot de Genouillac et des autres seigneurs quercynois suscité nombre de vocations d’artilleurs et d’autre part autour des Lagarde ou des Plas de Curemonte ou encore des Noailles, des vocations d’ambassadeur. Après avoir présenté la situation financière, légèrement déséquilibrée ainsi que nous l’avons dit, par l’amende postale, nous avons demandé et reçu l’approbation de l’assemblée. Nous avons ensuite détaillé le programme à venir avec en particulier deux excursions prévues, l’une au printemps à Ségur et Saint-Yrieix, l’autre en automne sans doute dans la région de Cahors. Nous ferons au mois de décembre, une exposition à la mémoire d’Alexis Jaubert, maire de Larche, député, et plus tard conseiller de la République et sénateur de la Corrèze. (1879-1961) Parmi les prochains mardis du mois, nous pouvons signaler en janvier, un tour d’horizon rapide sur la ville de Saint-Yrieix et le bourg de Ségur, but de notre sortie de printemps, puis en février M. du Verdier qui nous entretiendra de la Norvège. M. Frédéric Le Hech nous a ensuite fait l’amitié de nous parler de Beaulieu dont il vient de publier aux Ardents Éditeurs une étude historique à la fois richement illustrée et très précise. Mais il ne nous parle pas de cette histoire en géné- ral : à la suite de la publication de son livre et de son appel aux lecteurs pour lui faire connaître de nouvelles sources de documentation, il a eu l’heureuse surprise de se voir prêter des documents précieux pour l’histoire de la ville, des compléments également très intéressants concernant le chanoine Poulbrière natif de Beaulieu, et enfin, d’autres précisions sur les peintres natifs de Beaulieu et sur les peintres qui, au tournant du XXe siècle, avaient été séduits par la Dordogne et par les sites ravissants qui entourent cette petite ville de la Riviera limousine, riche d’une abbatiale prestigieuse, mais aussi d’un centre ville bien préservé. Situation financière de la société au 31/12/2010 2010 Réalisations 2011 Prévisions Cotisations, dons et ventes de livres Subventions Excursions Produits financiers 9 375,00 900,00 2 908,00 360,00 9 000,00 900,00 3 000,00 500,00 TOTAL DES RECETTES DE L'EXERCICE 13 543,00 13 400,00 Excursions 2 908,00 3 000,00 Entretien, divers Assurances Coût de l'impression du bulletin Frais d'envoi du bulletin 412,00 210,00 8 577,00 2 665,00 450,00 230,00 8 600,00 2 700,00 LIBELLÉS RECETTES 1 DE L'EXERCICE DÉPENSES DE L'EXERCICE 2 TOTAL DES DÉPENSES DE L'EXERCICE 14 772,00 14 980,00 3 EXCÉDENTS OU INSUFFISANCES (+ OU ) -1 229,00 -1 580,00 4 FONDS PROPRES AU DÉBUT DE L'EXERCICE 37 000,00 35 771,00 5 FONDS PROPRES EN FIN D'EXERCICE 35 771,00 Les derniers mardis du mois Les derniers mardis du mois ont une double vocation. D’abord préparer nos traditionnelles sorties de printemps et automne, afin de ne pas avoir le jour même des visites, à subir de trop longs exposés. D’autre part, offrir à ceux de nos membres qui le désirent la possibilité de faire part de leurs travaux ou de leurs découvertes. Certains nous demandent de faire plus de publicité à nos séances, mais il faut garder l’esprit qu’elles se déroulent dans la salle des Archives municipales de Brive, choix qui fut le nôtre parce qu’il témoigne des liens qui nous unissent aux Archives où une certaine partie de nos livres sont en dépôt. Or cette salle n’est pas très vaste. Attirer du monde par le biais d’affiches ou de publications dans la presse serait bien entendu fructueux, mais supposerait que nous utiliserions une autre salle comme celle du Musée Labenche par exemple. Il ne nous semble pas que ce soit la vocation de notre Société. Il existe à Brive, l’Alliance française, l’Université du troisième âge et d’autres associations encore, qui se chargent de développer la culture artistique, littéraire et historique et nous ne voudrions pas entrer en concurrence dans ce domaine. Au premier type de réunions, ont appartenu les séances du 26 janvier où nous avons mis l’accent sur l’extraordinaire floraison d’ambassadeurs originaires du Limousin ou du Quercy au début du XVIe siècle, ceci dans le but de faire comprendre le rôle qu’ont joué certaines familles nobles autour des vicomtes de Turenne, les Noailles, les Cardaillac, les Plas, les Lagarde de Saignes. Celle du 25 mai constituait en quelques sorte un deuxième volet car si le XVIe siècle a été le siècle des ambassadeurs, il a été aussi celui des artilleurs grâce à la famille Ricard dont le rejeton le plus célèbre est Galiot Ricard de Genouillac, seigneur d’Assier. Autour de lui, l'artillerie a recruté une pléiade de jeunes seigneurs qui l’ont accompagné dans la guerre d’Italie et plus tard les guerres avec Charles Quint et Philippe II. Au mois de septembre le 28, peu avant notre sortie d’octobre, nous l’avons préparée en évoquant Corrèze et Gimel et, à propos du château de Saint-Priest, le souvenir d’Apollonie de la Rochelambert. Le 23 février, M. du Verdier nous a fait l’amitié de traiter de la noblesse au delà des mythes, causerie qui a suscité un grand intérêt, si bien que nous avons demandé à son auteur de nous confier son texte. Mme Sobieniak nous a tenu en haleine le 30 mars en évoquant la mystérieuse affaire Bonnel, le « découpé de Vigeois » au sujet duquel elle a écrit « Rebondissements dans l’affaire Lafarge » dont nous avons rendu compte dans le bulletin de l’an dernier (tome 131, année 2009). M. Bellande, le 27 avril, a décrit avec nombre de détails pittoresques, le petit pensionnat de filles institué par le chanoine Dubois auprès de l’Hôpital de Brive au XVIIIe siècle, pensionnat qui accueillait des demoiselles pauvres de la noblesse et de la bourgeoisie. En somme, l’imitation en beaucoup plus petit du pensionnat de Saint-Cyr. Brive, avec des Clarisses, puis des Bénédictines, des Ursulines et aussi les sœurs de l’hôpital, n’était pas en retard pour l’éducation des filles, comme en témoignent des lettres écrites par les dames de cette époque, telles que les dames Bachellerie, Amarzit ou Sahuguet. Enfin, nos séances ont parfois pour but de préparer nos activités culturelles. C’est ainsi que le 26 octobre nous avons présenté brièvement la personne d’Alexis Jaubert 1879-1961, dont nous allons commémorer en 2011 le cinquantenaire de sa disparition. Alexix Jaubert, maire de Larche depuis 1912 jusqu’à son décès, conseiller général, député de 1928 à la guerre, l’un des 80 qui, en 1940, a refusé le nouveau régime, conseiller de la République (ou sénateur sous la Quatrième République) est une figure incontournable du paysage politique de la Corrèze et surtout du BasLimousin. Si les Jouvenel à la personnalité flamboyante ou l’inévitable M. Queuille ont fait l’objet de nombreux travaux, il faut remarquer que ni la dynastie Labrousse, ni la dynastie Gouyon, ni d’une manière générale les hommes politiques du bassin de Brive n’ont eu le même succès. Il est évident que les historiens « de Tulle » ont tendance à traiter Brive comme un cas à part « l’exception briviste » et du même coup à la négliger. D’un autre côté, les historiens de « Brive » n’ont d’yeux dans cette période que pour Michelet. C’est le seul homme de droite qui trouve grâce à leurs yeux. Des personnalités de droite comme les Lasteyrie, les Escande, ou Aujol sont aussi peu étudiées que des radicaux tels que Chapelle ou, précisément Alexis Jaubert. C’est pourquoi, nous nous proposons de faire à son sujet une exposition en décembre 2011 aux Archives municipales et de vous inviter d’autre part à lire le premier tome de sa vie familiale racontée par Juliette Vilatte Jabiolle dont l’époux est le petit neveu et l’héritier d’Alexis Jaubert. Au mois de novembre, nous avons évoqué le maréchal de Turenne à l’occasion de l’anniversaire de sa naissance à Sedan en 1611. La ville de Sedan va fêter dignement en septembre cet événement et nous devons y apporter notre contribution. Aussi bien quant à son influence en Limousin et dans la vicomté de Turenne qui appartenait à son frère, que dans ses trop courtes visites. Les sorties culturelles Aux frontières des vicomtés de Ventadour et de Turenne, le pays de Corrèze et Gimel, 3 octobre 2010 Nous avions choisi pour ce dimanche d’octobre cette région de transition sur le plan historique, située sur les plateaux corréziens au nord de Tulle. La petite ville de Corrèze a appartenu à la branche cadette des Ventadour avec Boussac et Donzenac, lorsqu’elle s’est alliée aux Malemort. Des Ventadour, elle est passée en 1361 à Jean duc de Berry. Il donne cette châtellenie à sa femme Jeanne de Boulogne qui la transmet à sa nièce Marie. Par mariage, elle échoue aux La Tour d’Auvergne et d’eux à Catherine de Médicis, fille de Madeleine de la Tour. Les Ventadour la rachètent en 1583 et en font l’une des villes murées de leur duché L’enclos de la ville, circulaire, est fait de maisons servant de remparts, construites dans une belle pierre blonde. L’église Saint Martial qui fut à Beaulieu et Solignac puis aux augustins d’Aureil et finalement aux jésuites de Limoges abrite un beau retable et un mobilier religieux de qualité. La matinée s’est achevée après un bref arrêt à Notre Dame du Pont de Salut, par la visite de l’église d’Eyrein où se trouve un superbe retable sculpté et doré dû aux frères Tournier de Gourdon. Après un repas fort réconfortant au Relais Saint Jacques, nous avons pris le chemin de Gimel où M. le maire de Gimel La porte de Corrèze et membre de notre société nous a fort aimablement accueilli pour nous détailler les merveilles de son église et de la double surprise de son retable du XVIIIe siècle et de ses peintures murales du XVe siècle, dont M. de la Horie nous a entretenu avec passion dans le bulletin de 2009, tome 131. La visite de Gimel et de son château haut par ce bel après-midi d’automne précède notre dernière halte au château de Saint-Priest où nous sommes accueillis par M. de la Pradelle qui nous a fait l’amitié de venir ouvrir sa maison à notre indiscrète curiosité. Le château de Saint Priest rappelle le souvenir de d’Alexis de Valon et de sa noyade tragique dans les étangs, mais le souvenir plus réconfortant de sa bellesœur Apollonie de la Rochelambert, muse du Félibrige. Après sa mort en 1904, la famille de Valon s’éloignera du L’église d’Eyrein Limousin. Retable de Corrèze Saint Georges, retable de Corrèze Retable d’Eyrein Maison de Corrèze Nous ne pouvons clore ce bref compte rendu sans remercier nos hôtes, M. Alain Sentier, maire de Gimel, M. de la Horie et M. de la Pradelle qui nous ont si aimablement accueillis. Sur les pas de Galiot de Genouillac, le 6 juin 2010 Le 6 juin, nous sommes allés en Quercy tout d’abord à Assier, riche du souvenir de Galiot de Genouillac où nous avons visité tout d’abord l’église Saint Pierre, exemple unique d’architecture du XVIe siècle. Sa chapelle nord avec le tombeau de Galiot et la voûte en étoile qui le surplombe ont retenu surtout notre attention. La litre extérieure de l’église qui déroule des scènes de combat alternant avec des éléments décoratifs tels que l’épée du Arrivée à Assier Grand Écuyer, son collier de l’ordre de Saint Michel ou les canons du maître de l’artillerie ont fait notre admiration. L’église d’Assier Portail de l’église d’Assier L’église d’Assier Aspects divers de la litre de l’église d’Assier La matinée s’est achevée avec la visite du château, menée par un guide actif et passionné, littéralement assailli de questions par certains participants également passionnés. Façade extérieure du château Gravure ancienne de la façade extérieure Cour intérieure du château Gravure ancienne de la cour intérieure Après un excellent déjeuner à La Capelle-Marival, ancienne étape gastronomique célèbre du Causse de Gramat, nous sommes allés visiter le bourg fortifié de Cardaillac, moins connu que Rocamadour, assez difficile d’accès mais remarquablement préservé avec sa couronne de tours médiévales dans le fort et ses vieilles maisons du bourg. C’était un jour de fête à Cardaillac avec les habituelles difficultés de stationnement de ce genre de manifestation. Nous avons commencé par le tour extérieur des fortifications ce qui nous a permis d’apprécier l’architecture de certaines de ces tours construites sur le rocher et aussi les travaux récents que la mise en sécurité de ces rochers ont exigé de la commune. Quelques tours de Cardaillac Les Cardaillac ont toujours conservé, malgré leurs multiples branches installées à Montbrun, à Saint-Cirq, à Brengues ou à Thémines, une part de la seigneurie de Cardaillac. Prise et reprise durant la guerre de Cent Ans et les guerres de Religion, la petite cité fortifiée sert de place forte puis de place de sûreté aux protestants. Elle perdra une part de ses artisans et de ses bourgeois après la révocation de l’Édit de Nantes. Son isolement et en même temps la proximité de l’industrieuse Figeac, l’immobilise dans l’assoupissement qui lui a permis de ne pas perdre son caractère, son austérité et la beauté de ses murailles de pierre grise.