Parcours réalisé par Henri MOREAU pendant sa captivité en
Transcription
Parcours réalisé par Henri MOREAU pendant sa captivité en
Parcours réalisé par Henri MOREAU pendant sa captivité en Allemagne du 6 octobre 1915 jusqu'en octobre 1918 7 9 8 10 Folkestone 9 Eastbourne Minden 2 1 Friedrichsfeld 6 Gladbeck 3 5 4 Mobilisé le 6 septembre 1914, il est blessé (plaie à la fesse droite) le 8 juin 1915 à Hébuterne dans la Somme. Après avoir été soigné à l'hôpital de Lorient, il rejoint fin septembre 1915 la zone de combat en Champagne où il est fait prisonnier par les Allemands à Tahure le 6 octobre 1915. Le lendemain, il est amené au camp de Giessen, camp d'immatriculation et de transit situé au nord de Francfort, pour rejoindre aussitôt le camp de Munster I (voir ① sur la carte) où il reste jusqu'en juin 1916. Puis il est envoyé dans un "détachement de culture" (selon ses propres termes) faisant partie du camp de Minden, et il intègre Minden1 ② en novembre 1916 où il est employé à des travaux de voie ferrée (voir la vidéo de reconstitution du camp sur http://www.geneadel.com/47-camp-de-prisonniers-de-guerre-deminden). En mars 1917, il est amené au camp de Sennelager (Senne I, près de Munster) et quelques jours après à "Ameloux"2, où il est employé à des travaux agricoles. Il tente alors une première fois de s'évader en compagnie d'un civil belge, mais ils sont repris par un militaire allemand et ramenés au camp de Sennelager, avec une peine de prison de 11 jours. Fin novembre 1917, il est envoyé dans une usine à Gladbeck ③, camp se situant au nord de Düsseldorf et faisant partie du Münster I. En janvier 1918, il tente une deuxième fois de s'évader, il marche trois jours seul dans la campagne, puis est rejoint par un autre Français, et après un quatrième jour de marche, alors qu'ils doivent contourner un marécage, ils sont arrêtés par un militaire allemand et envoyés à Krefeld ④, puis de nouveau à Münster I où il subit 10 jours de prison assortis de privation de nourriture et de maltraitance. À sa sortie de prison, il est renvoyé à Gladbeck ③ où il reste jusqu'en mars. C'est alors qu'il tente une troisième fois de s'évader avec un autre prisonnier qui se nomme "Le Claire" profitant de ce qu'ils couchent dans une grange. Ils marchent pendant trois nuits, se cachant la journée, mais à 22 km de la frontière, leur présence est signalée aux militaires par des bûcherons et ils sont arrêtés et emprisonnés pendant huit jours dans un poste près du lieu de leur arrestation. À sa sortie, il est renvoyé au camp de Münster où il subit 20 jours de cellule. En juin 1918, il est conduit à Duisbourg ⑤ où il reste dix jours, puis à Friedrichsfeld ⑥ (camp situé près de Wesel, au nord de Duisbourg) où il reste jusqu'en août 1918, puis il est amené à Krefeld ④ dans une usine de gaz. Le 19 septembre 1918, il prend la fuite avec un prisonnier parisien surnommé "Titi". Munis d'une boussole et d'une carte d'État-Major, ils traversent les 34 km de plaine qui les séparent de la Hollande et rejoignent avec succès la frontière. Pris en charge par la police hollandaise, ils restent dix jours dans un camp dit de concentration3. Le 5 octobre, ils sont dirigés sur Rotterdam ⑦ au Consulat de France qui les fait embarquer pour l'Angleterre dans un bateau de marchandises. Ils arrivent dans un port anglais (probablement Eastbourne ⑧), et de là, ils sont envoyés par train à Londres ⑨, puis sur Folkestone ⑩ où ils embarquent à bord d'un bateau de guerre pour la France. Ils débarquent à Boulogne pour rejoindre ensuite la caserne Dupleix à Paris. Le 2 novembre, il part rejoindre le 65e Régiment d'Infanterie à Nantes où il lui est accordé une permission de 30 jours. Entre-temps, la guerre était terminée… 1 La formulation du document original n'est pas très claire. En fait, il n'est pas certain qu'il soit allé dans le camp principal de Minden, il a pu rester dans un détachement dépendant de ce camp mais situé près de Munster. 2 On ne retrouve pas de camp ainsi nommé, il pourrait s'agir de Hamm, près de Munster. 3 Il s'agit vraisemblablement d'un camp de rassemblement, à ne pas confondre avec les camps nazis de la guerre 39-45.