Octa+,toujoursfamilialetmulti

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Octa+,toujoursfamilialetmulti
L’ECHO VENDREDI 4 OCTOBRE 2013
19
Entreprises
Octa+, toujours familial et multi-énergies
L’ENTREPRISE
DE L’ANNÉE
Octa+, ce n’est plus seulement
des stations-service ou de la distribution de mazout, mais aussi
un business florissant dans les
cartes essence et un fournisseur
de gaz et d’électricité qui monte.
CHRISTINE SCHaRFF
«En 2008, quand le prix du baril de pétrole a atteint des sommets, on s’est dit
que c’était une vraie menace pour notre
activité, explique Étienne Rigo, CEO
d’Octa +. Nous avons regardé les résultats de Lampiris, le seul fournisseur de
gaz et d’électricité indépendant, et cela
avait l’air de fonctionner.»
Octa+ prend alors le temps de
mûrir le dossier, avec l’aide de son
conseil d’administration et de
conseillers extérieurs. Et fin 2010, il
se lance. Il a désormais dépassé le
cap des 84.000 contrats en gaz et en
électricité, et s’est fixé pour objectif
une croissance de 40.000 à 50.000
nouveaux contrats nets par an.
«Comme nous nous y attendions, c’est
un business très compliqué, avec des
changements de réglementation incessants, souligne Étienne Rigo. Mais
trois ans plus tard, cela s’avère rentable,
et nous voulons continuer à croître dans
nos nouveaux métiers.»
Octa+ a également, en 2009,
créé en joint-venture avec UK Fuels,
le leader européen de la carte carburant, une activité destinée aux
gros consommateurs, qu’il a développée en parallèle aux cartes
Octa+. «Fuel Car Services est une de
nos pépites, qui a atteint le break-even
fin de l’année passée, et qui va dégager
en 2013 des résultats que nous n’aurions jamais imaginés au départ», se
réjouit Étienne Rigo. Ces cartes sont
devenues, selon lui, numéro deux
du marché belge, derrière celles de
Total.
Le patron d’Octa+ est d’autant
plus satisfait d’avoir effectué ces
choix stratégiques que non seulement les volumes ont diminué, mais
aussi les marges, dans l’activité des
stations-service, qui sont près de 200
à porter les couleurs d’Octa+, et qui
fournissent toujours un gros tiers
des revenus du groupe. La distribution de mazout de chauffage, elle,
représente grosso modo 150 millions d’euros de chiffre d’affaires par
an.
électricité de prendre une carte carburant accompagnée d’une très bonne
ristourne, et nous avons eu un très bon
taux de réponse», détaille Étienne
Rigo.
Côté capital, 57% sont toujours
dans les mains d’Étienne Rigo, de ses
frères et sœurs et de ses enfants, l’autre actionnaire important étant la
famille Brouw, avec laquelle Étienne
Rigo a choisi de fusionner en 1999
(voir ci-contre). Et malgré la volonté
de croissance du groupe, ni une introduction en Bourse ni l’ouverture
du capital à un nouvel investisseur
ne sont à l’ordre du jour. «Pour nous
développer, nous misons notamment
sur les partenariats, comme celui que
nous avons récemment conclu avec Belgomazout-Liège.» La société liégeoise
apporte sa clientèle en mazout de
chauffage à une coentreprise créée
avec Octa+, et ses 15 stations-service
Avia passent sous la marque Octa+.
«Ce type de partenariats évite de gros
investissements, complète notre offre et
renforce notre visibilité», conclut
Étienne Rigo.
PORTRAIT
ÉTIENNE RIGO
«Je suis le quatrième d’une fratrie de cinq, mais dès mes 10
ans, il était clair pour tout le
monde que si quelqu’un devait
reprendre l’affaire familiale, ce
serait moi», explique Étienne
Rigo, 61 ans, CEO d’Octa+.
Son père, Gérard Rigo, avait racheté en 1945 la société,
alors active dans la distribution de houille, à la famille Becquevort, qu’il a
transformée en entreprise
de distribution de mazout.
Quand Étienne Rigo entame ses études à l’IaG, il
donne déjà des coups de
mains réguliers dans la société familiale, et consacre
son mémoire de fin
d’études aux finances de
l’entreprise. «Je n’ai pas fait
mes armes ailleurs, parce que
mon père trépignait pour que
je le rejoigne», explique-t-il.
En 1977, il entre dans l’entreprise, dont il prend pleinement les rênes en 1985,
même si son père reste actif
à ses côtés jusqu’à son décès. «Il m’a laissé faire exactement à ma façon, tout en
jouant les facteurs déclenchants à des moments importants. Ainsi, c’est lui qui
m’a incité à aller voir une station-service à vendre à Anderlecht, qui est devenue la première de notre réseau.»
En 1999, Étienne Rigo décide
de fusionner avec la société
Brouw. «Je visais deux choses:
un développement des activités, mais plus fondamentalement, une réponse au risque
du ‘one man show’ que je
jouais.»
Depuis, il codirige Octa+ avec
Thierry Van Coppenolle. Et si
ses deux enfants, Xavier et Magali, sont actifs dans l’entreprise et pourraient prendre sa
succession, il devrait toujours y
avoir, estime-il, un partage des
responsabilités à la tête de
l’entreprise. «Cela comporte
aussi des risques, mais
jusqu’ici, cela s’est toujours
bien passé.»
C.SF
EXPRESS
Octa+ a réalisé, en 2012, un
chiffre d’affaires consolidé de
578 millions d’euros, contre
363 millions en 2007. Son résultat net atteignait 1,5 million l’an dernier.
L’entreprise table sur une belle
croissance en 2013, grâce à
son activité de cartes essence
et au développement des
ventes de gaz et d’électricité.
L’entreprise familiale, qui employait 88 personnes en
moyenne en 2012, devrait clôturer 2013 avec 115 personnes sur son «pay roll».
Si le réseau de stations-service
et l’activité de distribution de
mazout de chauffage représentent toujours la plus grosse partie du chiffre d’affaires d’Octa+,
la fourniture de gaz et d’électricité, lancée fin 2010, affiche un
taux de croissance annuel à
deux chiffres. © WIM KEMPENAERS
Ventes croisées
Octa+, qui aime à souligner son
positionnement unique de fournisseur multi-énergies qui allie à la
fois carburants automobiles,
mazout, électricité et gaz naturel,
compte développer les ventes croisées et fidéliser ses clients grâce à
son concept d’Energy Box. «Nous
avons ainsi proposé à nos clients gaz-
ESPACE
ASSUR ANCES
JEU VIDÉO
Thalès Alenia Space
va ouvrir un second
site à Louvain
La Commission veut
reporter de deux ans
«Solvency II»
Désistement d’une
administratrice
de la New SNCB
Thalès Alenia Space Belgium va ouvrir dans le courant du premier semestre 2014 un second site en Belgique, a annoncé jeudi Jean-Loïc
Galle, le président de Thalès Alenia
Space, à l’occasion des 50 ans du site
carolo de l’entreprise.
L’implantation louvaniste emploiera à son lancement une vingtaine d’ingénieurs et permettra, selon les responsables, des partenariats plus intégrés avec des centres
de compétences.
Le constructeur belge d’électronique spatiale localisera à Louvain
deux lignes de produits: des convertisseurs pour satellites, qui permettent la fourniture en énergie, et des
sous-systèmes électriques pour lanceurs.
C’était prévu pour janvier 2014; ce
sera vraisemblablement pour janvier 2016. L’Europe, par la voix de
son Commissaire Michel Barnier, a
en effet proposé de reporter de deux
ans l’entrée en vigueur des nouvelles
normes de solvabilité du secteur de
l’assurance, connues sous le petit
nom charmeur de Solvency II. Un attirail de règles visant à mieux protéger les consommateurs mais qui a
subi des retards successifs dus, entre
autres, à des querelles politiques.
«Un accord est à portée de main», souligne Michel Barnier, qui reconnaît
toutefois que l’échéance de 2014
n’est «pas tenable aujourd’hui». Certains observateurs, dont l’autorité
des marchés allemands, estiment
même que 2017 serait plus réaliste.
À l’instar du processus de nomination des CEO de la New SNCB, qui a
vu le désistement de Frank Van Massenhove, la désignation des administrateurs connaît aussi des revers.
Bernadette Lambrechts, proposée
par le cdH, s’est désistée pour cause
d’empêchement professionnel. Elle
est l’une des trois femmes (avec Valentine Delwart/MR et Saskia Schatteman/sp.a) proposées sur un total
de 10 membres pour respecter le
quota légal d’un tiers de membres
féminins au conseil d’administration d’entreprises publiques autonomes. Le cdH a trouvé une remplaçante en la personne de Valérie Leburton, ex-chef de cabinet adjointe
du ministre wallon, André Antoine,
aujourd’hui directrice à la Sowaer.
Après GTA V, le monde du jeu vidéo est à nouveau en émoi. L’éditeur Valve vient en effet d’enregistrer le nom Half-Life 3, augurant du lancement d’un nouvel
épisode de l’une des licences les
plus célèbres du secteur.
R AIL
Cegeka, une société IT qui
veut miser sur les gens
Cegeka est l’une des quatre sociétés candidates au titre d’entreprise de l’année, côté néerlandophone. La récompense sera décernée le 8 octobre.
«On ne fait pas la différence avec la
technologie, mais bien avec les gens qui
sont derrière», déclare le fondateur de
Cegeka, André Knaepen, qui préside
aussi son conseil d’administration,
mais a cédé la gestion journalière au
directeur général Christoph Neut.
L’entreprise est pourtant active dans
les services et le développement de
solutions IT pour les entreprises.
En dix ans, son chiffre d’affaires
est passé de 25 à 214 millions d’euros, tandis que son Ebidta (résultat
d’exploitation) progressait de 2,5 à
15,6 millions d’euros. Et Cegeka
emploie aujourd’hui 2.100 personnes. La recette pour contrer la
crise et continuer à croître?
«Écouter les clients, répond André
Knaepen. Nous n’avons pas d’autre
stratégie que cela».
Une copie à Leuven
Sur ses serveurs, transitent les transactions financières de banques
comme Argenta ou les déclarations
de dommages d’un assureur
comme Delta Lloyd, mais aussi les
données d’Aviapartner, qui assure
notamment la gestion des bagages
à l’aéroport de Bruxelles. Cegeka
compte aussi comme grands clients
Telenet, Eandis, Vandemoortele ou
l’hôpital universitaire d’Anvers. Elle
a donc deux lignes de communications vers son data center d’Hasselt,
qui possède sa copie conforme à
Leuven, pour prendre le relais en cas
de problème. Et en cas de panne de
courant, deux énormes générateurs
peuvent livrer les 600 kilowatts nécessaires au fonctionnement du
centre de données pendant dix minutes.
Née en 1989 d’une collaboration
entre Volvo Cars Saint-Trond et les
Kempense Steenkoolmijnen, la société est passé dans les mains du management en 1992. Si Cegeka a réa-
«Notre seule stratégie
pour croître malgré
la crise? Écouter
les clients.»
aNDRÉ KNaEPEN
PRÉSIDENT DE CEGEKA
lisé une partie de sa croissance via
des acquisitions, elle n’a quasiment
jamais ouvert de filiales dans un
pays étranger, mais y a accompagné
ses clients. Elle réalise aujourd’hui
75% de son chiffre d’affaires en Belgique, 22% aux Pays-Bas et le reste en
Pologne.
L’entreprise, qui vise 320 millions
d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2015
et 1 milliard d’ici 2020, compte inverser la proportion dans les années
à venir, en développant les Pays-Bas
mais aussi l’Europe de l’Est. Pas nécessairement la Roumanie dans un
premier temps, même si elle y possède un centre de services mais plutôt la Pologne. TOM MICHIELSEN