joséphine baker - Mairie du 13e

Transcription

joséphine baker - Mairie du 13e
Journée Internationale des Femmes
8 Mars 2010
LES FEMMES
Joséphine BAKER
Jeanne D’ARC
Camille CLAUDEL
Georges SAND
Elsa TRIOLET
Hélène BRION
Marie CURIE
Simone DE BEAUVOIR
Marguerite DURAS
Simone WEIL
Léonie DUQUET et Alice DOMON
Louise WEISS
Marguerite DURAND
Maryse BASTIE
Françoise DOLTO
Augusta HOLMES
Elsa MORANTE
Héloïse et Abélard
Jeanne CHAUVIN
Hélène BOUCHER
Sœur Rosalie
Florence BLUMENTHAL
Marie Andrée LAGROUA WEILL HALLE
piscine
place, marché
collège
collège
collège
place
faculté de médecine, square
passerelle
rue
rue
rue
rue
bibliothèque
rue
rue
place
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square
rue
square
avenue de la
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église
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LES SAINTES
Sainte Rosalie de Palerme
Sainte Marie
Sainte Hélène
Sainte Anne
PETITES HISTOIRES
La Bergère d’Ivry
Les Sœurs Augustines
La Reine Blanche
place
maison de santé
rue
P 29
P 30
P 31
JOSEPHINE BAKER
(3 Juin 1906 à Saint Louis- 12 Avril 1975 à Paris)
Fille de Carrie Mac Donald et Eddie Carson, Joséphine n’a pas eue une enfance très heureuse. Après la
séparation de ses parents, elle se réfugia chez sa grand-mère et sa tante Elvara,
Son enfance fut rythmée par la musique, la danse et le théâtre, qui furent pour elle un refuge. C’est d’ailleurs à
10 ans qu’elle passa son premier concours de danse. Travaillant comme serveuse après avoir quitté le domicile
familial, elle se maria à l’âge de 13 ans, pour divorcer un an plus tard après une violente dispute.
Sa carrière commença réellement à l’âge de 15 ans avec les premières parties de spectacles de la troupe des
« Dixies Steppers ». Elle se maria, puis divorça de William Baker pour partir à Paris. Le rôle qui la rendit si
célèbre fut « La Danse sauvage » interprétée sur une musique de Charleston avec le fameux pagne de bananes au
théâtre des Champs-Élysées.
Après plusieurs mariages de courtes durées dont Giuseppe di Abatino en 1926, qui lui organisa une tournée
mondiale, elle s’essaya dans la chanson, avec « J’ai deux amours » et le cinéma avec le rôle de Zouzou et
Princesse Tam Tam. Mais le succès ne fut pas au rendez vous et elle retourna à sa passion, le music-hall.
Pendant la deuxième guerre mondiale, elle remplit des missions extrêmement dangereuses d’agent de
renseignement pour la Résistance et pour le contre espionnage français. Elle travailla également pour l’Armée de
l’air et le service des renseignements français au Maroc.
Joséphine continua à se battre contre l’injustice avec le soulevé de l’indignation du meurtre d’un jeune afroaméricain en 1955, la marche vers Washington pour le travail et la liberté aux côtés de Martin Luther King en
1963. Elle adopta également 12 enfants originaires de 12 pays différents avec son cinquième mari, Jo Bouillon,
qu’elle appela sa « Tribu arc-en-ciel ».
Au cours d’une revue à Paris en 1975, elle tombe malade et meurt des suites d’une hémorragie cérébrale le 12
avril.
Elle est la première femme noire américaine à recevoir les honneurs militaires français à ses funérailles, et elle
comptait parmi les grandes figures de la franc-maçonnerie.
Un siècle après sa naissance, Bertrand Delanoë, maire de Paris, donne son nom à la piscine publique flottante
dans le 13e arrondissement de Paris, lors de son inauguration en juillet 2006.
Quelques une de ses œuvres :
Filmographies
1927 : La Revue des revues de Joé Francys et Alex Napals
1928 : Le Pompier des Folies Bergère (court métrage - réalisation anonyme)
1929 : La Folie du jour de Joé Francys
1934 : Zouzou de Marc Allégret : Zouzou
1935 : Princesse Tam Tam d'Edmond T. Gréville : Aouïna
1940 : Moulin Rouge d'Yves Mirande
Chansons
1930 : J'ai deux amours
1930 : La Petite Tonkinoise
1934 : Haïti, tirée du film Zouzou
1935 : Sous le ciel d'Afrique tirée du film Princesse Tam Tam
Et aussi : Dis-moi Joséphine, Chant d'amour de Tahiti, Doudou, Mon cœur est un oiseau des îles, Nuit d'Alger,
Sans amour, Bye Black Birds, Dans Mon Village.
JEANNE D’ARC
(6 Janv.1412 à Domrémy- 30 Mai 1431 à Rouen)
Jeanne d’Arc vécut en Lorraine durant son enfance, dans une famille de paysans aisés, entourée de 3 frères et
une soeur. Jeune fille très pieuse, elle se rendait à l’église chaque samedi et pratiquait l’aumône pour les pauvres.
Elle grandit alors que la France sombrait dans le 2nde guerre de Cent ans. Le royaume était divisé entre les anglais
et les bourguignons d’une part, qui revendiquaient le trône de France suite au traité de Toyes, et la noblesse
française, fidèle au fils de Charles VI, le dauphin Charles.
La première fois qu’elle entendit des voix célestes fut à l’âge de 13 ans, dans le jardin de son père. Elles lui
auraient donné l’ordre de ramener le Dauphin sur le trône de France et de chasser les Anglais. Il fallut 4 ans
avant qu’elle obéisse aux voix.
Une prophétie annonçait qu’une vierge provenant des marches de Lorraine sauverait le royaume. Ainsi, elle se fit
entendre par le dauphin, qui lui fit subir néanmoins des interrogatoires.
Elle annonça 4 prédictions : les Anglais lèveront le siège d’Orléans, le roi sera sacré à Reims, Paris rentrera dans
le domaine royal de Charles et le duc d’Orléans reviendra de sa captivité en Angleterre.
Celle que l’on nomme la pucelle se fit confier une armée pour libérer Orléans des mains des Anglais, avec pour
seule défense, une armure et une épée. Elle ordonna aux Anglais de partir. Ils refusèrent et dans la nuit du 7 au 8
mai 1429, poussée par la foi, l’armée de Jeanne remporta la victoire. Sur son chemin vers Reims, chacune des
villes se soumirent aux nouvelles règles.
Le 17 juillet 1429, Charles fut couronné roi de France dans la cathédrale de Reims.
La moitié de sa mission fut accomplie. Il ne lui restait qu’à libérer Paris. Mais sa tentative se solda par un échec
et elle fut faite prisonnière à Compiègne le 23 mai 1430 par les Bourguignons qui la vendirent aux anglais pour
10 000 livres. On l’accusa ensuite d’hérésie au tribunal de Rouen.
Le 24 mai 1431 en séance publique dans la chapelle royale du château de Rouen, elle reconnut ses péchés, mais
elle se rétracta le 28. Le 30 mai 1431, elle fut brûlée vive sur la place du Vieux Marché à Rouen.
Le roi Charles VII n’intervint pas pour la délivrer alors qu’elle l’avait aidé à récupérer le trône.
Sa mère et le pape Calixte III intentèrent un second procès 25 ans plus tard pour réhabiliter Jeanne d’Arc. Ils
obtinrent satisfaction et elle fut canonisée en 1920 par Benoît XV.
Jeanne d’Arc, occupe une place à part dans l’Histoire de France. Vrai combattante, elle a su se battre avec force
et foi pour mener à bien sa mission. De nombreux écrivains (Shakespeare, Jean Anouilh..), de cinéastes (Luc
Besson, Victor Flemming..) et de musiciens (Verdi, Tchaïkovski..) se sont inspirés de sa vie.
CAMILLE CLAUDEL
(8 Déc.1864 à Fère-en-Tardenois-19 Oct.1943 à Villeneuve-lès-Avignon)
Camille Claudel est fille d’un conservateur des hypothèques. Elle est l’aînée de Paul et de Louise. Son enfance,
elle la passa à Villeneuve sur Fère, dans le presbytère que son grand-père avait acquis.
A l’âge de 17 ans, en 1881, elle part pour Paris convaincue de sa vocation de sculptrice. A son entrée à
l’Académie de Colarossi, elle y a pour maître Rodin.
Rodin est impressionné par son travail et il l’engage comme praticienne dans son atelier de travail en 1885. C’est
alors que commence une relation passionnée, faite d’amour et de violence, alors que Rodin est déjà engagée avec
Rose Beuret.
Les deux artistes s’influencent mutuellement. Dans leur atelier commun situé boulevard d’Italie à Paris, naissent
les oeuvres de La Jeune Fille à la gerbe et la Galatée de Rodin (1887), les Trois Faunesses et les figures
féminines de la Vague de Camille.
En 1893, elle expose au Salon une sculpture représentant deux danseurs nus, que Dayot fait recouvrir d’une
draperie.
Cinq ans après, elle décide de quitter son amant, incapable de rompre avec Rose Beuret. Cette séparation
bouleversera le reste de sa vie sentimentale mais pas de son art.
Le sculpteur retourne auprès de Rose, et laisse une Camille dévastée, qui montre dès lors des signes de paranoïa
envers son frère, devenu consul à New York.
A l’aube du nouveau siècle, elle adopte un nouveau style issu du japonisme, très en vogue à l’époque et encré
dans l’Art nouveau. Les plus célèbres de ses œuvres originales sont les Causeuses en 1897 et la Vague en 1900.
Pour ses sculptures, elle utilise un matériau rare, l’onyx.
Sa maladie commence à se manifester plus régulièrement mais Rodin ne retire pas pour autant son soutien à
Camille.
En 1906, elle devient totalement folle et sera internée à Montfavet. Elle ne pourra plus jamais retourner dans sa
maison familiale à Villeneuve, où elle décède en 1943.
Quelques unes de ses sculptures :
1884: Paul Claudel
1899-1913: L Age mûr
1888-1905 : Sakountala
1895 : La Valse
1887-1902 : La Vague
1897 : Les Causeuses
1900 : L’Implorante
GEORGES SAND
(1 Juil.1804 à Paris – 8 Juin 1876 à Nohant)
Née Aurore Dupin, elle est la fille d’un officier des armées impériales et d’une ouvrière en mode. Après la
disparition de son père, mort dans une chute de cheval, elle est envoyée au couvent des Augustines anglaises où
elle est surnommée « miss Calepin » du fait de sa passion pour l’écriture. Le 12 avril 1820, elle quitte
l’institution et séjourne chez des amis de son père, près de Melun. Elle y fait la rencontre de François Casimir
Dudevant, qu’elle épouse le 17 septembre 1822.
De ce mariage naîtra deux enfants ; Maurice en juin 1823 puis Solange en septembre 1828. Mais cette union est
un échec sentimental et elle trouve refuge dans les bras de Jules Sandeau, en 1930 à Paris, alors âgé de 19 ans
Aurore obtient de son mari une rente de 1500 Francs, qu’elle utilise pour voyager entre la maison familiale de
Nohant et Paris. Les deux amants ont les mêmes ambitions littéraires, ils publient leur premier roman, Le
Commissionnaire le 24 septembre 1830 et au mois de décembre suivant Rose et Blanche.
Le premier roman qui paraît en mai 1831 sous le pseudonyme de Georges Sand est Indiana, un roman d’amour
qui raconte l’histoire d’une jeune fille mal mariée.
Elle rencontre des personnalités du monde des lettres et des arts, notamment Alfred de Musset en juin 1833 avec
qui elle entretient une relation passionnelle, faite de ruptures et de réconciliations.
Musset et Sand partent pour un voyage romantique à Venise, mais le ciel d’assombrit par de multiples
tromperies. Ils finissent par se séparer.
Elle publie ensuite, Lélia, en 1833, Le secrétaire intime en 1834 et plus tard Jacques. Des histoires qui mettent
en scène l’amour en s’interrogeant sur l’utilité du mariage.
Au mois de juin 1838, elle débute une nouvelle histoire avec Frédéric Chopin, avec qui elle part en voyage aux
îles Baléares au mois d’octobre. Elle poursuit son travail de plume et publie de nombreux récits dont Le
Compagnon du Tour de France en 1840, Pauline en 1841 et Consuelo en 1842.
Sa fille se marie au sculpteur Auguste Clesinger le 19 mai 1847. Le mois de juillet qui suit, elle adresse une lettre
d’adieu à Frédéric Chopin qui meurt peu de temps après en même temps que Marie Dorval.
Elle participe à la scène politique aux côtés de Louis Blanc et d’Alexandre Ledru pour la cause de la Seconde
République. Mais le côté conservateur la déçoit et elle quitte définitivement la politique pour revenir à sa passion
dans la propriété familiale de Nohant.
Elle entame une liaison en 1850 avec son secrétaire et ami de son fils, le graveur Alexandre Manceau. Solange,
sa fille se sépare d’Auguste en 1854 et leur fille Jeanne décède l’année suivante.
Avec toute cette atmosphère pesante, elle décide de partir pour un voyage en Italie, pays qui l’inspire pour son
roman de cape et d’épée en 1857 intitulé Ces Beaux messieurs de Bois-Doré.
Après de nombreux séjours en province et de publications, Georges Sand décède d’une occlusion intestinale le 8
juin 1876. Elle fut inhumée dans la propriété familiale.
Georges Sand fut une féministe engagée, elle a revendiqué pour les femmes le droit au divorce et l’égalité civile
que le code Napoléon lui refusa. Elle est l’auteur de plus de 90 romans.
Quelques unes de ses œuvres :
Romans
1833 : Lélia
1846 : La Mare au diable
1847-1848 : François le Champi
Ecrits de journaux
La Cause du peuple
Collaboration avec La Revue des Deux-Mondes
La revue indépendante
ELSA TRIOLET
(12 Sept. 1896 à Moscou-16 Juin 1970 à Saint-Arnoult)
De son vrai nom Ella Iourevna Kagan, Elsa vient d’une famille bourgeoise. De ce fait, elle est très tôt baignée
dans les jeunes milieux intellectuels russes. Dès son plus jeune âge, elle apprend à lire le français et à tenir un
journal intime.
Elle rencontre le poète russe Maïakovski en 1911 qu’elle présente à sa sœur Lili Brick en 1915. Alors qu’elle
suit des études d’architecture à l’époque de la Révolution, elle doit travailler en usine pour pallier des difficultés
financières.
Sa rencontre avec le français André Triolet en 1917, alors en mission militaire en Russie lui permet de fuir vers
Paris. Ils se marient deux ans après. Leur voyage de noces se déroule à Tahiti au mois d’octobre où ils
envisagent d’acheter une plantation. Mais leur relation bat de l’aile et ils se séparent en 1921 alors que Roman
Jakobson, un ami d’enfance la demande en mariage. Elle rejoint sa mère à Londres où elle est embauchée dans
un cabinet d’architecte. Elle retourne à Paris en 1924, à Montparnasse et accueille Maïakovski, qui lui sert
d’interprète.
Elle fait la connaissance du surréaliste Louis Aragon en 1928, un soir de novembre. Dès lors, ils deviennent vite
inséparables. Elle devient sa muse et ils s’inspirent mutuellement. De nombreuses œuvres verront le jour dont
Les yeux d’Elsa en 1942.
Elle veut créer son œuvre propre. Dès lors, elle écrit en français, pour qu’Aragon puisse lire ses œuvres.
Mais un évènement inattendu survient, Maïakovski se suicide en avril 1930. Ils vont retrouver sa sœur Lili Brick
à Moscou. Le couple part ensuite pour le congrès de Karkhov. Mais la France n’est pas représentée, et Aragon
décide de quitter le milieu des surréalistes.
Le jeune couple va ensuite s’installer quelques temps à Moscou, où Elsa fait paraître Voyage au bout de la nuit
en 1934 et 1933 en France. Elsa et Aragon se marient le 28 février 1939.
De retour en France, ils doivent subir l’occupation allemande. Ils se réfugient à Nice et dans la Drôme sous le
nom de Monsieur et Madame Andrieux, car Elsa est recherchée pour ses origines juives.
En 1943, elle intègre la fondation des Lettres Françaises et du Comité National des Ecrivains.
Elsa continue de publier, et elle obtient le prix Goncourt en 1944 pour le récit Yvette, publié dans la clandestinité.
Un an plus tard, elle crée un Comité du Livre, dont le président sera Georges Duhamel. Elle obtient le poste de
secrétaire générale du Comité National des Ecrivains au mois d’octobre. Elle en profite pour créer en 1950 le
Groupe des jeunes poètes. Elle entame en 1959 la trilogie de l’Age de Nylon, avec Roses à Crédit et Luna-Park. .
Le couple est invité à une émission de télévision en 1967, qui leur rend hommage. Un an plus tard, elle participe
aux évènements de Mai 68 et contre la guerre du Viêt-Nam.
Le 16 juin 1970, elle meurt d’une crise cardiaque au Moulin de Saint-Arnoult, dans les Yvelines.
Louis Aragon lègue la totalité de son œuvre au CNRS.
Elsa Triolet fut une écrivaine militante qui savait prendre des initiatives pour la sauvegarde de l’Ecriture et du
livre.
Son œuvre entière pose le problème du bonheur, et comment l’homme se comporte pour y arriver. Pour elle, le
bonheur est à notre portée, à condition d’ouvrir les yeux sur le monde et d’avoir la volonté de le changer.
Quelques unes de ses œuvres :
1943 : Le cheval blanc
1943 : Les amants d’Avignon
1953 : Le cheval roux ou les intentions humaines
1962 : Manigances, le journal d’une égoïste
1965 : Le Grand Jamais
HELENE BRION
(27 Janv.1882 à Clermont Ferrand-31 Août 1962 à Ennery)
Elle passe son enfance dans les Ardennes, chez sa grand-mère, à laquelle elle était très attachée. Elle suit ensuite
des études à l’Ecole Primaire Supérieure Sophie Germain à Paris pour devenir institutrice.
En 1905, elle devient institutrice et s’inscrit au syndicat des instituteurs et institutrices et au Parti socialiste,
appelé à l’époque SFIO. Commence alors une vie syndicale très active. Mais c’est surtout dans le féminisme
qu’elle fera avancer les mœurs, par son courage et sa persévérance.
Elle milite pour les droits des femmes, inconsidérées par la société à l’époque et pour le suffrage des femmes à
travers Le Suffrage des femmes, l’Union fraternelle des Femmes, La Fédération féminine universitaire, La Ligue
pour le droit des femmes, La Ligue nationale du vote…
L’atmosphère du moment est militariste, la guerre approche et des tensions règnent dans les syndicats et les
partis. Après l’assassinat de Jean Jaurès, la révolte gronde, et Hélène qui jusqu’ici croyait à l’idée d’une grève
générale des travailleurs, suit la majorité, favorable à la guerre contre la barbarie allemande. Et les femmes ne
sont pas les dernières à se rallier à cette cause.
En 1914, elle devient secrétaire du comité confédéral de la CGT, puis secrétaire générale (le bureau est réduit à 2
membres à cause de la guerre). Elle devient de plus en plus mobilisée. En 1915, elle rejoint la propagande
pacifiste lors d’un congrès fédéral ; « Je m’incline devant la majorité et j’appliquerai les décisions du congrès en
faveur de la propagande pacifiste ». Elle soutient des publications interdites et les fait circuler dans des réunions
privées. Mais elle se fait piégée par les mouchards de la police et est arrêtée le 17 novembre 1917.
Alors qu’elle se trouve à la prison des femmes de St Lazare, deux campagnes ont lieu en décembre : une en sa
faveur et l’autre calomnieuse, l’accusant d’être hystérique, négligée, et de porter des pantalons.
Son procès se tient malgré tout en mars 1918 devant le Premier Conseil de Guerre, et non devant un tribunal
civil. Elle est jugée en même temps que Mouflard, son filleul, suspecté d’avoir fait circuler de la propagande
pacifiste au front. Il est condamné à 6 mois de prison avec sursis et Hélène à 3 ans de prison avec sursis.
Elle est libre mais se fait radier par l’Education Nationale. Hélène ne baisse pourtant pas les bras, elle dirige une
école maternelle en 1925 sous le Cartel des Gauches et s’occupe également de l’Orphelinat ouvrier qu’elle avait
créé avec son amie Madeleine Vernet. Du côté syndical, elle ne milite plus mais publie sa revue La Lutte
Féministe pendant 3 ans et écrit un livre de propagande racontant ses voyages en Russie Choses et gens de
Russie Rouge.
Elle se remet également dans l’écriture de son Encyclopédie féministe, qu’elle avait commencé avant la guerre,
on suppose en 1902, et qu’elle continuera jusqu’à sa mort. Une œuvre monumentale qui reste inachevée, tant la
tâche était énorme. On peut la trouver dans les Archives de la Bibliothèque Marguerite Durand.
Le reste de sa vie reste cachée, elle aurait séjournée dans les Vosges et à Pantin en région parisienne.
Elle entre en maison de santé à Ennery où elle décède en août 1962, seule et oubliée.
MARIE CURIE
(7 nov.1867 à Varsovie-7 juil.1934 à Sancellemoz)
De son vrai nom Marya Salomea Sklodowska, Marie est née dans une famille de cinq enfants. Ses parents sont
tous les deux enseignants. Sous l’occupation russe, sa famille subit vexations, contrôles policiers l’interdiction de
parler polonais. Son père perd le poste d’enseignant au gymnase. Pour faire vivre sa famille, il accepte de loger
jusqu’à dix pensionnaires chez lui. Mais l’une d’entre elles est atteinte du typhus et contamine Sofia, la sœur de
Marie et sa mère, qui finissent par en mourir. Pour ne pas sombrer dans le chagrin, Marie s’accroche au travail et
à sa famille. Elle donne des leçons de français, de géométrie et d’arithmétique et suit clandestinement des cours
d’anatomie, de sociologie et d’histoire naturelle à « l’Université volante », donnés par un groupe d’intellectuels
polonais.
En 1890, sa sœur Bronia se marie à un étudiant polonais, Casimir Dluski. Elle invite Marie à Paris, qui doit
économiser pendant un an. Dès son arrivée à Paris, à l’âge de 24 ans, elle s’inscrit à la Sorbonne et emménage
dans une chambre de bonne à proximité.
En juillet 1893, Marie est reçue première à la licence de physique. Le gouvernement polonais lui accorde une
bourse pour suivre une licence de mathématiques et faire des recherches sur les propriétés de certains aciers dans
le laboratoire de son professeur de physique, monsieur Lippmann.
Un an plus tard, elle rencontre Pierre Curie, physicien déjà reconnu à l’époque. Ils se marient le 25 juillet 1895 à
la mairie de Sceaux. Leur voyage de noces se fait en bicyclette en île de France.
Pierre enseigne ensuite à l’école de chimie tandis que Marie prépare le concours d’agrégation de l’enseignement
secondaire qu’elle obtient en juillet 1896. Leur premier enfant, Irène naît le 12 septembre 1897. Marie fait une
thèse sur l’étude des propriétés des rayons uraniques à l’âge de 30 ans. En 1898, elle découvre le polonium et le
radium, dans un monde scientifique en pleine effervescence. En Juin 1903, Marie soutient sa thèse intitulée
« Recherches sur les substances radioactives ». Elle est récompensée avec la médaille Davy et le prix Nobel de
Physique. En avril 1906, Pierre meurt écrasé par un fourgon à cheval.
Un mois plus tard, on lui propose le poste précédemment occupé par son mari, elle devient ainsi la première
femme de France à devenir professeur dans l’enseignement supérieur.
Pour ses nouvelles recherches sur le radium, elle reçoit le prix Nobel de chimie en 1911, et crée en 1914 l’institut
du radium.
Alors que la France est en guerre avec les allemands, Marie veut utiliser les progrès de la science, et plus
précisément les rayons X, pour soigner les blessés qui sont sur le front.
Elle équipe ainsi sa voiture d’un appareil à rayon X d’un médecin, d’un chauffeur mécanicien et part sur les
champs de bataille. D’autres voitures radiologiques la suivent. Grâce à cette performance, des milliers de blessés
ont pu être sauvés. Marie en conclut dans « la radioactivité et la guerre » que les découvertes initialement
scientifiques peuvent être appliquées dans d’autres circonstances.
En 1920, elle rencontre la journaliste américaine Marie Mattingley, qui va l’aider à trouver des aides financières,
des équipements et du personnel à travers une campagne de presse auprès de femmes fortunées. Elle s’installe à
New York avec ses deux filles, Irène et Eve au mois de mai 1921. Grâce à cette campagne, Marie devient un
symbole international de femme investie d’une mission scientifique. Elle se voit accorder tous les crédits
nécessaires et même plus.
En 1954, Marie succombe à une leucémie, dont le seul responsable était le radium qu’elle avait manipulé
presque toute sa vie.
SIMONE DE BEAUVOIR
(9 janv.1908 à Paris-14 avril 1984 à Paris)
Simone de Beauvoir est née dans une famille bourgeoise très fervente. A cinq ans, elle entre à l’établissement
catholique Cours Désir, réservé aux jeunes filles de bonne famille. Ses professeurs détectent très tôt chez elle des
capacités intellectuelles. Mais ruinés par la Première Guerre Mondiale, ses parents l’envoient en études.
A l’âge de 14 ans, elle perd la Foi et se déclare athée. C’est le début aussi d’un goût prononcé pour la littérature.
Elle entre à la Sorbonne en 1926 et en ressort agrégée de philosophie. C’est à cette époque qu’elle rencontre
Jean-Paul Sartre, avec qui elle entretient une relation affective et intellectuelle.
Elle part ensuite enseigner dans les lycées. La distance pousse Jean-Paul Sartre a la demander en mariage.
Alors qu’elle poursuit son travail d’enseignante, elle entretient des relations homosexuelles avec deux de ses
élèves dont Olga Kosakiewitcz, qui était aussi la maîtresse de Jean-Paul Sartre. Elle en rédige un manuscrit en
1938 intitulé L’Invitée, publié chez Gallimard en 1943.
Alors que la Seconde Guerre Mondiale éclate, Jean-Paul Sartre est mobilisé sur le front puis fait prisonnier.
Simone quant à elle remonte sur Paris enseigner au lycée Henri IV. Quand il ressort libre de sa capture en 1941,
ils entrent ensemble au sein du réseau d’intellectuels communistes résistants.
Elle s’essaie au théâtre en 1944 avec Les bouches inutiles, ce qui lui permet de rencontrer des écrivains et artistes
comme Albert Camus, Jacques Lacan, Pablo Picasso, Ernest Hemingway…
Un an plus tard, elle participe avec plusieurs de ses confrères à la fondation de la revue littéraire Les Temps
Modernes.
Les cinq années qui suivent, elle se consacrent aux voyages (Italie, Suisse, Tunisie, Suède, Etats-Unis.) et à la
publication de plusieurs livres ; Le Sang des autres en 1945, Pour une morale de l’ambiguïté en 1946, Le
deuxième sexe en 1949 etc..révélant ainsi son engagement pour le communisme et ses thèmes de prédilection ;
l’athéisme, l’existentialisme, le féminisme...
Elle obtient le prix Goncourt en 1954, pour son roman Les Mandarins.
Elle continue de voyager, surtout dans les pays communistes. Elle y rencontre des figures politiques célèbres
telles que Mao Zedong, Fidel Castro et Ernesto Che Guevara.
Avec ses échanges, elle va poursuivre ses engagements dans la lutte pour la décolonisation, contre la politique
française en Algérie et la guerre au Vietnam. Elle donne son soutien aux révolutionnaires de Mai 68 et aux
militants pour les droits des femmes. En 1969, elle créée avec Sartre le quotidien gauchiste Libération.
Son champ d’action va encore plus loin, quand elle signe le Manifeste des 343 salopes pour la légalisation de
l’Interruption Volontaire de Grossesse.
En 1980, Sartre meurt, et en 1981, elle lui rend hommage en publiant La cérémonie des adieux.
Simone de Beauvoir décède le 14 avril 1986, à l’âge de 78 ans.
Quelques unes de ses œuvres :
1946 : Pour une morale de l’ambiguïté
1949 : Le deuxième sexe
1955 : Privilèges
1957 : La longue marche
1964 : Une mort très douce
1968 : La femme rompue
MARGUERITE DURAS
(4 Avril 1914 à Saïgon-3 Mars 1993 à Paris)
Marguerite Donnadieu est née à Gia Dinh, une ville de la banlieue Nord de Saïgon. Son père meurt alors qu’elle
n’a que 5 ans. Sa mère s’installe en 1923, avec ses trois enfants à Vinh Long, une ville située dans le delta du
Mékong, où elle y passe toute son enfance.
Après l’obtention de son baccalauréat en 1932, elle part s’installer en France pour poursuivre ses études et
obtient une licence en droit.
C’est à cette époque qu’elle rencontre son futur époux, Robert Antelme, qu’elle épouse en 1939.
Troublée par la mort de son premier enfant, en 1942, alors qu’elle le met au monde, elle lie une amitié avec
Dionys Mascolo, qui devient très proche du couple. Le trio entre dans la résistance en 1943. Parallèlement, elle
publie un premier ouvrage sous le pseudonyme de Marguerite Duras, Les Impudents..
En 1944, son mari est arrêté et déporté à Dachau, elle s’inscrit au PCF, le Parti Communiste Français.
Robert Antelme est libéré mais ressort dans un état critique. Aussitôt retrouvés, le couple divorce en 1947.
Marguerite se remarie à Dionys Mascolo à qui elle donne un enfant, Jean.
Elle quitte le PCF en 1950. Cette année, elle publie une œuvre qu’elle avait commencé trois ans plus tôt, Un
barrage contre le Pacifique. Elle se sépare de Dionys en 1956 et en 1957 collabore avec le journaliste de FranceDimanche, Gérard Jarlot. Ensemble, ils créent de nombreuses adaptations théâtrales et cinématographiques telles
que Barrage contre le pacifique dirigé par René Clément. Mais la mort de sa mère marque sa vie personnelle. En
1958, elle écrit le scénario de Hiroshima mon amour avec Alain Resnais.
Sa vie professionnelle est toutefois très riche, elle diversifie ses pièces de théâtre en créant L’Amante anglaise.
Elle signe également le manifeste des 121, une déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie,
et manifeste aux évènements de Mai 68.
Elle passe aussi à la réalisation cinématographique en 1969 avec Détruire, dit-elle, et écrit de nombreux scénarii
comme La femme du Gange, Une aussi longue absence, Le camion, India Song..
En 1978, elle entreprend un voyage en Israël, mais elle commence à montrer des signes de fatigue dû à l’alcool.
Elle fait quelques séjours en hôpital, et tombe aussi dans le coma pendant 6 mois, alors qu’elle écrivait le
scénario de l’Amant pour le producteur Claude Berri. Elle sort de son sommeil en automne 1989, et reprend le
projet sous la caméra de Jean Jacques Annaud.
L’alcool ne la quittera jamais, et c’est avec l’aide de Yann Lemée, un jeune admirateur rencontré lors d’une
projection-débat, qu’elle continuera à publier.
Le 3 mars 1996, elle s’éteint à son domicile parisien de St Germain des Près. Elle est enterrée au cimetière
Montparnasse.
Quelques unes de ses œuvres :
1950 : Un barrage contre le Pacifique
1954 : Des journées entières dans les arbres
1955 : Le Square
1958 : Moderato Cantabile
1986 : La Pute de la côte normande
1987 : La Vie matérielle
SIMONE WEIL
(3 févr.1909 à Paris-24 août 1943 à Ashford)
Simone Weil est née dans une famille juive non pratiquante. Depuis son jeune âge, elle souffrait de violentes
migraines, qui l’empêchèrent souvent de travailler.
Très tôt douée pour les études, elle entre à l’Ecole Normale Supérieure en 1928 à l’âge de 16 ans. Déjà, on l’a
distingue comme une élève très active en politique pacifiste. En 1931, elle est reçue septième à l’agrégation de
philosophie.
Devenue professeur de philosophie, elle entre dans le milieu des militants syndicalistes révolutionnaires par
l’intermédiaire de la revue La Révolution prolétarienne, dont elle rédige quelques articles.
Au cours de l’été 1932, elle passe quelques semaines en Allemagne pour comprendre la montée du fascisme.
A cette époque, elle se montre très critique à l’égard du marxisme, du communisme, du stalinisme et de la
bourgeoisie. Délaissant quelques temps son poste d’enseignante, elle se range aux côtés du monde ouvrier, dans
lequel elle se fait embaucher en décembre 1934 par la société Alsthom, puis chez Renault jusqu’en 1935.
Ses notes sont retranscrites dans Journal d’usine. Elle reprend sa carrière d’enseignante à cause de sa mauvaise
santé, et commence la rédaction de sa grande œuvre Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression
sociale, publiée en 1955, après sa mort.
Un an après, elle passe un mois en Espagne aux côtés des républicains et des anarchistes, pour combattre le coup
d’état de Franco. Bien que républicaine, elle s’est interposée pour sauver de la fusillade un prêtre franquiste.
Malgré son courage et son humanité, elle est obligée d’abandonner la bataille à cause d’une brûlure à son pied.
Elle retourne en France et participe en 1937 aux Nouveaux cahiers, une revue économique et politique défendant
une collaboration franco-allemande.
Mais la guerre commence à s’installer en Europe, et elle abandonne l’idée du pacifisme. Elle se réfugie dans un
premier temps à Marseille en 1940 avec sa famille. C’est là qu’elle va rédiger quelques ouvrages tels que La
théorie des quanta, La Source grecque et les intuitions pré-chrétiennes..
En 1942, elle emmène ses parents aux Etats-Unis, mais refusant de vivre comme une privilégiée alors que la
France est sous l’occupation, elle part en Grande Bretagne, rejoindre la France libre. Elle travaille en tant que
rédactrice mais ses principes dérangent, elle se fâche avec les gaullistes et quitte l’organisation du général De
Gaulle en 1943.
Elle s’intéresse à la religion hindouiste et apprend le sanskrit, le catholicisme évoque pour elle une religion
d’esclaves.
A la fin de sa vie, elle tombe gravement malade, des suites de malnutrition et de tuberculose. Elle est hospitalisée
en Avril 1943 et meurt le 24 Août au Sanatorium d’Ashford.
Quelques unes de ses œuvres :
1942 : La Connaissance surnaturelle
1942 : Lettre à un religieux
1943 : Écrits de Londres et dernières lettres
1943 : L’Enracinement. « Prélude à une déclaration des devoirs envers l'être humain »
LEONIE DUQUET
ALICE DOMON
(9 avril 1916 à Longemaison- 1977 en Argentine)
(23 sept.1937 à Charquemont-1977 en Argentine)
Léonie Duquet, membre de la communauté des Sœurs des missions arrive en Argentine en 1949. Elle soutient le
combat des Mères de la Place de Mai et aide les plus démunis.
Alice Domon, quant à elle entre dans les ordres en 1957, dans la congrégation des Sœurs Etrangères de Notre
Dame de la Motte. Sa mission en Argentine commence en 1967 et elle arrive sous le nom de Sœur Caty. Elle
s’occupe dans un premier temps d’enfants handicapés.
En 1977, alors qu’elle recherchait les disparus de la dictature de Videla, avec l’aide des Mères de la Place de Mai
dans un bidonville de Buenos Aires, elle est enlevée le 8 décembre, dans l’église de Santa Cruz avec les onze
autres membres.
Deux jours plus tard, Leonie Duquet, est enlevée chez elle dans la banlieue sud de Buenos Aires.
Elles sont alors séquestrées à l’Ecole Mécanique de la Marine (ESMA), le plus grand centre de torture argentin,
où elles subissent l’enfer pendant 10 jours.
A la fin, elles sont jetées au dessus de la mer par avion. Le corps de Leonie Duquet est retrouvé, mais pas celui
d’Alice Domon.
La mairie de Paris, a attribué en 2005, le nom d’une rue à ces deux religieuses, porteuse de courage et
d’humanité. Cette rue est située dans le 13e arrondissement de Paris.
La dictature en Argentine a fait plus de 30 000 morts et disparus. Commencée en 1976, elle prit fin en 1983.
Le capitaine Alfredo Astiz, appelé l’ « Ange blond de la Mort », qui avait infiltré la congrégation, fut condamné
en 1990 à la réclusion criminelle a perpétuité.
LOUISE WEISS
(1893 à Arras-1983 à Paris)
Aînée de cinq enfants, Louise passe sa jeunesse à Paris. Son père est peu favorable à l’éducation des filles, mais
il laisse Louise faire ses études.
A 21 ans, elle est reçue à l’agrégation féminine de lettres. Elle se tourne ensuite vers le journalisme en dirigeant
la revue l’Europe Nouvelle de 1918 à 1934, qu’elle quitte à la suite de la montée du nazisme. Son combat en
faveur de la paix est un échec, mais elle continue cependant de militer en faveur de plusieurs causes : les
femmes, l’Europe et l’international. Elle fréquente aussi les exilés tchèques et slovaques.
En 1930, elle créé la Nouvelle école de la Paix, où l’enseignement forme à soutenir des actions de la Société des
Nations. La Société des Nations était une organisation internationale créée dans le cadre du traité de Versailles
en 1919, dans le but de conserver la paix en Europe après la Première Guerre Mondiale. Elle est l’une des
pionnière dans la construction européenne.
Elle milite également pour les femmes à partir de 1934, en fondant un mouvement de propagande appelé la
Femme Nouvelle, et en menant une campagne en faveur du vote des Françaises. La même année, elle épouse
José Imbert, un architecte dont elle divorce en 1936.
De manière symbolique, pour mener à bien sa campagne, elle se porte candidate aux élections municipales de
1935 et aux élections législatives de 1936. Malgré 16 852 votes déposés à sa candidature, le vote d’une loi en
faveur du suffrage féminin échoue face à l’hostilité du Sénat.
En 1936, elle publie son premier roman Délivrances, sélectionné pour représenter la France au « Grand Prix
International du Roman ».
Elle rejoint en 1939, le Comité chargé d’accueillir les réfugiés d’Allemagne et d’Europe Centrale, en tant que
secrétaire générale.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, elle participe activement à la Résistance, au sein de réseau Patriam
Récuperare.
Après la libération, elle part réaliser des documentaires sur le continent américain, en Afrique et en Asie et ce,
jusqu’en 1968.
De ses voyages, elle rapporte de nombreux films documentaires et photographiques, et de nouvelles études sur
les causes des conflits mondiaux qui règnent dans les pays décolonisés et ceux ayant subis la Guerre Froide.
En 1968, elle publie les Mémoires d’une Européenne, qui constitue son œuvre majeure. Elle crée ensuite la
Fondation Louise Weiss, destiné à récompenser les hommes et les femmes qui contribuent à la paix, à
l’amélioration des relations humaines et aux efforts en faveur de l’Europe.
En 1976, elle est sacrée Grand Officier de la Légion d’Honneur. Trois ans plus tard, elle est élue député au
Parlement Européen, dont elle est la doyenne d’âge.
Elle fait don à la ville de Saverne, de ses collections historiques et ethnographiques en 1981. En 1983, elle meurt
à l’âge de 90 ans.
Quelques unes de ses œuvres :
1919 : La République Tchécoslovaque
1946 : Ce que femme veut
1951 : Sabine Legrand
1960 : Le voyage enchanté
1973 : Lettre à un embryon
1979 : Dernières Voluptés
MARGUERITE DURAND
(24 Janv.1864 à Paris-12 Mars 1936 à Paris)
Marguerite Durand est née dans une famille de la bourgeoisie. Après avoir fait des études au Couvent des Dames
Trinitaires, elle entre au conservatoire où elle obtient un premier prix de comédie, puis à la Comédie Française,
dont ses rôles d’ingénue attirent beaucoup de succès.
Elle abandonne le théâtre pour se marier au jeune et brillant député et avocat, Georges Laguerre en 1888. Son
mari qui dirige le journal La Presse, lui confie la rédaction d’articles. Elle fait ainsi ses premières preuves dans le
journalisme.
Elle se sépare de lui en 1891, et entre immédiatement au Figaro, où elle crée la rubrique « Courrier ». C’est là
qu’elle va être envoyée au Congrès Féministe Internationale de 1896. Les femmes qu’elle rencontre, leur
discours et les revendications qu’elles expriment la pousse à créer un quotidien qui serait leur tribune,
entièrement dirigé par des femmes et pour les femmes. Ce quotidien d’information générale, appelé La Fronde
exista de 1897 à 1905.
Il permit aux femmes d’accéder à quelques nouveautés : intégrer l’Ecole des Beaux-Arts, assister aux débats
parlementaires, recevoir la Légion d’Honneur, accéder au Barreau…
Sa carrière de journaliste ne s’arrête pas là, elle créé en 1905 L’Action, et en 1909 Les Nouvelles.
Elle créé en 1907 un congrès pour la constitution d’un Office du Travail Féminin. Elle veut pousser
l’amélioration des conditions des femmes encore plus loin. En 1910, elle a pour projet d’organiser des
candidatures féminines aux élections législatives et se présente dans le 9ème arrondissement. Enfin, en 1927, elle
se porte candidate aux élections municipales au sein de son parti républicain-socialiste.
Féministe à tous les niveaux, elle organise la création d’une résidence d’été des femmes journalistes à
Pierrefonds, le Congrès des Droits des Femmes lors de l’Exposition Universelle de 1900 et une exposition sur les
femmes célèbres du 19è siècle en 1922.
Son « héritage féministe » se trouve parmi les documents et archives qu’elle a collecté durant toute sa vie. En
1931, la ville de Paris reçoit l’ensemble de sa collection, dans la bibliothèque féministe qui porte son nom, dans
le 13e. arrondissement de Paris.
Marguerite Durand est morte à l’âge de 72 ans, le 16 Mars 1936.
MARYSE BASTIE
(27 Fév.1898 à Limoges- 6 Juil.1952 à Bron)
Marie-Louise Bombec de son nom de jeune fille, a une enfance difficile. Suite au décès de son père, elle devient
orpheline à l’âge de 11 ans.
A l’adolescence, après avoir obtenu le certificat d’études, elle travaille dans une usine de chaussures comme
piqueuse sur cuir en apprentissage. Mais l’usine ferme, et c’est vers la couture qu’elle se dirige. Elle fabrique des
blouses pour le service de santé.
Quelques années plus tard, elle se marie et a un fils, Germain, qui naît en septembre 1915. Son mariage se solde
par un échec. Divorcée, elle se remarie à son filleul de guerre, le lieutenant pilote Louis Bastié. Le couple
s’installe à Cognac, et achète un magasin de chaussures.
Louis est nommé pilote monteur à Mérignac en 1925. Maryse va grâce à lui découvrir sa passion pour l’aviation.
La même année, au mois de septembre, elle obtient le brevet de pilote et compte parmi les rares femmes
accédant à ce statut. Cependant, la réussite ne vient pas, et elle n’a qu’une solution : se faire connaître.
Deux mois plus tard, elle entreprend un trajet Bordeaux-Paris dans des conditions météorologiques dangereuses.
Réussissant son pari, elle devient la deuxième femme pilote en exercice après Adrienne Bolland.
Elle effectue ensuite des vols de démonstration à des fins publicitaires et donne des baptêmes de l’air.
L’année suivante, le 15 octobre 1926, son mari décède dans un accident d’avion. Elle part s’installer à Paris, et
devient monitrice de pilotage en 1927 à Orly. Le 13 juillet 1928, le pilote Drouhin lui offre le poste de premier
pilote. Avec lui, elle établit un nouveau record féminin de distance de 1058 kilomètres, puis en 1929, un nouveau
record de France féminin de durée de vol de 10h30 et un record international de durée de 26h44. Elle dépasse
son propre record international de durée dans le froid et le manque de sommeil, le 4 septembre 1930 avec 37h55.
Elle établit un nouveau record de distance de 2976 km en parcourant Paris-Uring en URSS, en 30 heures et 30
minutes. Cet exploit lui est récompensé par la croix de chevalier de la Légion d’honneur et le « Harmon trophy »
américain en 1931, qui récompense les plus grands aviateurs du monde, décerné pour la première fois à une
aviatrice française.
L’année qui suit, elle est engagée dans la société Potez où elle assure la publicité. Mais elle se fait licencier en
1935, suite à une réorganisation. Son unique fils, qui travaillait dans la Marine nationale meurt à l’hôpital de
Bizerte. Elle crée ensuite, à Orly, l’école « Maryse Bastié Aviation ». Sa passion reprend quand elle traverse
l’Atlantique Sud, et en décembre 1936, l’Atlantique de Dakar à Natal, ancienne colonie britannique en Afrique
du Sud, seule à bord d’un Caudrin-Simoun. Le pilote Mermoz, qui l’avait aidé à préparer ce vol, meurt. Elle lui
rend hommage en baptisant son avion Jean Mermoz. En regagnant Paris au mois de février 1937, elle est promu
officier de l’ordre de la Légion d’honneur.
En mai 1940, alors que l’offensive allemande gagne du terrain, elle offre ses services à la Croix Rouge, en
soignant les prisonniers au camp de Drancy. Un mois plus tard, alors qu’elle recueillait des messages lancés par
les prisonniers à bord d’un train qui les emmenait dans un camp de prisonnier de guerre, elle est bousculée par
un SS allemand et se fracture le coude droit. Dès lors, elle ne peut plus piloter mais garde son activité à la CroixRouge en recueillant des renseignements sur l’occupant.
Le 24 novembre 1944, après avoir été arrêtée puis interrogée par la gestapo, elle s’engage dans les Forces
féminines de l’Air, qui l’affectent au cabinet du ministre puis au commandement des écoles. Elle est ensuite
envoyée en mission en Amérique du Sud, par le ministère de l’Air.
Au mois d’avril 1947, son grade s’élève au commandeur de la Légion d’honneur « pour titres de guerre
exceptionnels et faits de résistance ». Elle travaille ensuite dans les relations publiques, pour le Centre d’Essais
en Vol de Brétigny. Le directeur du centre lui demande en 1952, de décoller à bord de l’avion Nord 2501, qui
doit être présenté devant une importante délégation brésilienne lors d’un meeting.
Le 6 juillet 1952, l’avion décolle de Paris, mais s’écrase en bout de piste. Tout l’équipage et Maryse Bastié
meurent sur le coup. Elle est ensuite inhumée au cimetière Montparnasse, après des obsèques nationales aux
Invalides.
FRANCOISE DOLTO
(6 Nov. 1908 à Paris- 25 Août 1988 à Bourg-la-Reine)
Françoise Marette de son nom de jeune fille est née dans une famille chrétienne et bourgeoise dans le 16ème
arrondissement de Paris. Elle est la sœur de Jacques Marette, ministre français des Postes de 1962 à 1967.
Sa sœur Jacqueline meurt à l’âge de 18 ans, la laissant profondément bouleversée, alors qu’elle n’est âgée que de
12 ans. Sa mère tombe dans une grave dépression au point de lui faire porter la faute.
Dès son enfance, elle souhaite devenir médecin, mais sa mère très attachée aux coutumes, ne souhaite pas que sa
fille étudie, car elle ne serait plus mariable.
Elle réussit néanmoins à passer son baccalauréat et faire des études de médecine.
En 1934, elle entreprend une psychanalyse pour se libérer des poids du passé, le deuil de sa sœur et la dépression
de sa mère. C’est le professeur René Laforge, pionner de la psychanalyse en France qui la soigne pendant trois
ans. A la fin de sa psychanalyse, il lui conseille de devenir elle-même psychanalyste. Mais elle refuse longtemps,
voulant se consacrer uniquement à la médecine pour enfants.
En 1939, elle adhère à la société psychanalytique de Paris et soutient sa thèse intitulé Psychanalyse et pédiatrie.
Elle explique que les émotions construisent l’intelligence et soutiennent les troubles dès l’enfance. Elle considère
également que l’enfant, avant même qu’il sache parler, marcher ou s’exprimer est un être à part entière qui
communique à sa façon et donc apte à recevoir une psychanalyse.
Elle épouse Boris Ivanovitch Dolto en Février 1942, kinésithérapeute et fondateur d’une école de podologie.
Elle donne naissance à Yvan-Chrysostome Dolto, qui devint plus tard chanteur sous le nom de scène de Carlos, à
Grégoire puis à Catherine en 1946.
Dans les années 50, la société psychanalytique de Paris se dissout et c’est dans son appartement qu’elle fonde La
Société Française de psychanalytique avec Jacques Lacan comme président. Elle se consacre à la psychanalyse
des jeunes enfants, après avoir assisté pendant plusieurs années, Sophie Morgenstern, première psychanalyste à
pratiquer sur des jeunes enfants. L’analyse porte sur les rapports parents-enfants, le complexe d’Œdipe, et
l’importance du rôle du père dans les premiers jours.
Jacques Lacan, avec qui elle travaille beaucoup, et ce durant toute sa carrière lui voue une grande estime.
Elle est également une féministe politique qui a influencé beaucoup de femmes et de mouvements. En 1977, elle
signe la Pétition française contre la majorité sexuelle et la dépénalisation des relations consenties entre adultes et
mineurs de moins de 15 ans, la majorité sexuelle en France.
Critiquée sur ses théories de la psychanalyse de l’enfant, elle accepte d’animer une émission de radio Lorsque
l’enfant paraît, qui permet aux auditeurs de poser des questions sur l’éducation de leurs enfants. Cette émission a
un tel succès, qu’une anthologie sous forme de CD audio paraît une génération plus tard.
En 1979, elle créé les maisons vertes, des sortes de crèches qui permettent aux enfants de 0 à 3 ans comme aux
parents de se rencontrer.
Françoise Dolto meurt le 25 Août 1988, et est inhumée au cimetière de Bourg-la-Reine.
Françoise Dolto est l’une des pionnières dans la psychanalyse de l’enfant. Elle est réputée pour son travail en
clinique mais aussi pour ses théories, qui ont inspirées beaucoup de psychanalystes et de féministes.
Quelques unes de ses œuvres :
1939 : Psychanalyse et pédiatrie
1971 : Le Cas Dominique
1982 : Sexualité féminine
1984 : L'image inconsciente du corps
AUGUSTA HOLMES
(16 Déc.1847 à Paris- 28 Janv.1903 à Paris)
Augusta est née dans une famille bourgeoise d’Angleterre. Son père possédait des terres en Irlande qu’il a dû
revendre suite à la crise économique. Il était major dans l’armée anglaise. Il épouse Tryphena Shearer à
l’ambassade anglaise de Paris. A l’âge de onze ans, Augusta voit sa mère décéder.
A Versailles, où ils se sont installés en 1855, Augusta suit des cours de piano, d’harmonie et d’orchestration.
Elle est assez douée pour se produire devant le public versaillais à l’âge de 20 ans, et à présenter ses propres
compositions.
En 1869, elle devient l’amante de Catulle Mendès, marié à Judith Gautier, la fille du poète Théophile. Catulle est
un écrivain reconnu et directeur dans des journaux littéraires. Il participe également au mouvement poétique du
« Parnasse », qui prône la poésie impersonnelle et formelle en réaction au romantisme.
De cette union naîtra Raphaël, premier enfant d’Augusta et de Catulle, naît en mai 1870. C’est durant la même
année, qu’elle commence à fréquenter les milieux parisiens. Elle devient rapidement une célébrité en portant une
grande ferveur à la musique de Wagner, à qui elle rend souvent visite en compagnie de Catulle. Un an après, elle
est naturalisée française.
Par sa beauté et sa prestance, elle fait beaucoup d’admirateurs et reçoit même une demande en mariage de SaintSaëns, qui malgré un refus, restera un ami très proche durant toute sa vie.
Elle donne ensuite naissance à deux filles, Huguette le 1er mars 1872, et Claudine, en juin 1876.
Catulle et Judith divorcent en 1878. La même année, elle se présente au concours de symphonie chorale de la
ville de Paris et obtient une mention honorable le 13 février 1878.
Le 1er septembre 1879, naît sa troisième fille Hélyone, et plus tard, elle donne naissance à un cinquième enfant,
Marthian, mort en bas âge.
Elle compose dans les années 1880 des poèmes symphoniques tels que Lutèce, Irlande, Pologne et Ludus pro
patria, qui reflètent ses valeurs patriotiques.
Entre 1884 et 1886, la relation avec Catulle se dégrade. Ils finissent par se séparer, et Catulle garde les enfants à
sa charge. Celui-ci se marie plus tard avec la poétesse Jeanne Nette.
Augusta continue de vivre sa passion, jusque là réservée aux hommes. Elle traduit des poèmes de Charles
Swinburne, qu’elle publie dans la « République des lettres ».
En 1889, l’Etat lui passe une commande pour commémorer le centième anniversaire de la Révolution de 1789,
pendant l’Exposition Universelle. Elle compose l’Ode triomphale, dont les paroles et la musique sont jouées
sous la direction d’Edouard Colonne, avec 1200 choristes au Palais des Champs-Élysées, les 11, 12 et 14
septembre 1889.
L’année suivante, la ville de Florence lui commande un Hymne à la Paix, qui séduit les Italiens.
Elle crée ensuite un opéra, La montagne noire en 1889. Mais la presse se déchaîne sur le succès et les mérites
d’Augusta et fait de son opéra des salles vides, avec seulement 13 représentations.
Dix ans plus tard, elle participe aux mouvements politiques des anti-dreyfusards et prend le parti réactionnaire de
Déroulède, romancier et militant nationaliste français.
Elle se convertit ensuite au catholicisme en 1901, et prend pour prénom Patricia.
Son œuvre suscita toutes les réactions, admiration, jalousie, amour, rancœur…
Le 28 Janvier 1903, elle meurt à Paris.
Quelques une de ses œuvres :
1861 : Marche des zouaves
1869 : La fille de Jephté
1870 : Lancelot du lac
1877 : Roland furieux
1882 : Irlande
1884 : Noël : Trois anges sont venus ce soir
ELSA MORANTE
(18 Août 1912 à Rome- 25 Nov.1985 à Rome)
Elsa Morante est née à Rome. Fille d’une institutrice et d’un employé des postes, elle se consacre très jeune à
l’écriture.
Dès l’âge de treize ans, elle commence à publier des articles dans plusieurs journaux pour enfants. A dix-huit
ans, elle décide de faire de l’écriture sa carrière, en quittant études et famille.
De 1939 à 1941, elle collabore au journal Oggi.
En 1942, elle épouse Alberto Moravia, écrivain déjà célèbre à l’époque pour son roman Les Indifférents, en
1929.
Leur relation est assez tumultueuse. Alberto supporte mal qu’Elsa soit admirée par son entourage, mais il est
attiré par l’atmosphère artistique que cela implique. Leur amour est assez intense pour justifier d’une vie
commune.
Le fascisme monte en Italie. Malgré ses origines juives et les menaces des autorités à l’encontre d’Alberto, Elsa
publie tout de même des récits. Ils prennent ensemble la fuite dans les montagnes du Latium. Durant cette
période, Elsa se conduit de façon héroïque envers Alberto. Le soutien qu’elle lui apporte est tel qu’il ne
l’oubliera jamais. En novembre 1943, elle réussit à publier Il Gioco segreto (Le jeu secret).
En 1948, elle reçoit le prix Viraggio, pour son roman Mensonges et sortilèges. Ils emménagent ensemble dans un
appartement qui devient dès lors le lieu de la haute société des écrivains et philosophes italiens.
En 1957, L’Ile d’Arturo obtient le prix Strega.
Moravia est un romancier cérébral à l’opposé d’Elsa, mais il la considère comme un plus grand écrivain que lui.
Romancière irrationnelle, plongée dans des fables où se mêlent rêves, passions obscures, illogisme, ils
entretiennent des rapports fusionnels, avec des périodes de ruptures et de réconciliations. Mais ils finissent par
se séparer en 1962.
Entre temps, Elsa publie Alibi en 1958, un recueil de poèmes, Le Châle andalou en 1963, qui regroupe des
nouvelles. Touchante de sincérité, Elsa évoque des souvenirs d’enfance plus ou moins dessinés au fil de la
lecture. En 1968, elle publie Le Monde sauvé par les gamins.
Après de nombreux succès, elle publie sa grande oeuvre La Storia en 1974, qui raconte l’épopée de personnages
simples, mais envahis pas des passions bouleversantes. Il sera ensuite adapté au cinéma en 1985, par Luigi
Comencini.
En 1983, elle tente de se suicider, ne pouvant plus supporter d’être malade, des suites d’une fracture du fémur.
Elle reçoit le Prix Médicis en 1984, pour son roman Aracoeli.
Elle décède d’un infarctus en 1985. Eprise d’une humanité et d’une sensibilité pour ses personnages, Elsa fait sa
renommée dans les histoires qu’elle raconte. Elle aimait l’univers de Kafka et elle s’inspirait de Dostoïevski.
Quelques unes de ses œuvres :
1942 : Le jeu secret
1948 : Mensonges et sortilèges
1958 : Alibi
1968 : Le monde sauvé par les enfants
1974 : La Storia
HELOISE (1095-1163) ET ABELARD (1079-1142)
Héloïse, jeune fille de l’aristocratie et Jean Abélard, se rencontrent à la demande de Fulbert, l’oncle d’Héloïse,
pour lui donner des cours.
Héloïse d’une vingtaine d’années, et Abélard, âgé d’une quarantaine d’années, tombent amoureux l’un de
l’autre. S’en suivent une passion enflammée et un amour profond. Héloïse tombe enceinte. Obligé de se cacher
par peur des représailles de son oncle, Abélard la conduit à Pallet, une ville en Bretagne dont il était originaire,
pour y mettre au monde leur fils. Dans leur refuge, ils se marient discrètement pour ne pas attirer le scandale.
De retour à Paris, Héloïse rentre au couvent d’Argenteuil, et Abélard la rejoint. Mais Fulbert le rattrape aussitôt,
pour venger l’honneur de sa nièce, qui était promise à un bel avenir, dû à sa noble condition.
Fulbert engage deux hommes pour castrer Abélard. Malgré son châtiment, Abélard verra ses agresseurs
condamnés. Louis VI qui a connaissance de l’affaire, pratique la loi du talion, qui consiste à condamner un
agresseur avec les mêmes moyens qu’il a utilisé pour agresser. Elle illustre bien l’expression « œil pour œil, dent
pour dent ». Castrés, ils auront aussi les yeux brûlés.
Fulbert, quant à lui n’aura qu’une punition financière. Toutes ses ressources iront au bénéfice de l’Eglise.
Leur mariage, malgré la castration et la privation des plaisirs, continue à vivre. Héloïse, rentrée au couvent
d’Argenteuil, devient par la suite Abbesse au monastère le Paraclet, en Champagne vers 1129. Dès lors, ils
entretiennent une magnifique correspondance, dans un mélange de piété et de passion.
Abélard meurt à l’âge de 63 ans au prieuré Saint-Marcel près de Châlon sur saône. Douze ans plus tard, Héloïse
le rejoint.
En 1817, la Mairie de Paris transfère les ossements du couple au cimetière du Père-Lachaise, où repose dans un
tombeau leur amour éternel.
JEANNE CHAUVIN
(1862 à Jargeau-1926 à Provins)
Jeanne Chauvin est une fille de notaire. De sa vie, on ne sait que trop peu de choses.
Son histoire se reflète davantage dans sa lutte pour accéder à la profession d’avocat.
En 1890, elle obtient une licence de droit, et son doctorat en 1893.
Avec tous ses diplômes obtenus, elle se présente à la cour d’appel de Paris en 1897, pour prêter le serment
d’avocat.
Mais la loi de l’époque interdit aux femmes d’exercer la profession d’avocat. Devant ce refus, elle attend trois
ans, avant que les mouvements féministes ne fassent changer les lois.
Le 30 juin 1899, Raymond Poincaré et René Viviani, font voter la loi permettant aux femmes d’accéder au
barreau.
Malgré des réactions misogynes au sein du Palais et parmi le public, Jeanne prête serment le 7 Décembre 1900.
Elle est la première femme avocate française.
Aujourd’hui, les mœurs ont bien changées, puisque près de la moitié des effectifs des barreaux sont des femmes.
HELENE BOUCHER
(23 Mai 1908 à Paris-01 Déc.1934 à Versailles)
Hélène Antoinette Eugénie Boucher est la fille d’un architecte parisien, Léon Boucher. Adorée de tout son
entourage, elle garda toute sa vie le surnom de Léno.
Enfant, elle cherchait sa voie. Elle s’essaya à la couture, sans grand succès. Puis sa mère voulu en faire une
musicienne. Elle apprit le piano, le solfège. Sans trop être enthousiasmée par la musique, son père voyait en elle
une grande sensibilité. Il l’inscrit aux Beaux-arts.
A seize ans, elle apprit à conduire une automobile. Depuis, elle y découvrit une réelle passion.
L’école et les études ne l’intéressaient pas. Elle voulait se perfectionner en anglais. Son père emmena sa fille
dans une pension sur l’île de Wight pendant trois mois. Elle put profiter des plaisirs de la moyenne bourgeoisie.
De retour en France, animée par un optimisme pour la vie, elle chercha sans cesse sa voix.
En 1930, à l’âge de 22 ans, elle eu une révélation quand Jean Hubert, un ami de son frère se tua en avion. Elle
voulait être aviatrice.
Le 4 juillet 1930, elle entreprit de faire son baptême de l’air à l’aérodrome d’Orly. Pour passer son brevet de
pilote, elle prit des cours dans l’école de pilotage à Mont-de-Marsan, qu’Henri Farbos, pilote de réserve venait
de fonder. Son premier cours a lieu le 20 mars 1931.
Elle obtient son brevet de pilote en Juin 1932 (numéro 182), elle devient ainsi la 21ème femme à obtenir un
brevet.
Le sport et la vitesse dans la peau, elle participe dès juillet 1932 au rallye aérien Caen-Deauville, mais l’avion
qu’elle conduit tombe en panne. La descente est sans douleur puisque l’avion reste accroché dans les branches
d’un arbre.
Loin d’être découragée, elle participe à de nombreuses manifestations : le raid Paris-Saïgon en 1933, les 12
heures d’Angers en 1933. Le 2 Août 1933, elle tente le record du monde d’altitude féminine, qu’elle remporte
avec 5 900 mètres.
Au mois de juin 1934, elle signe un contrat avec la société Caudron-Renault. Elle peut ainsi avoir les moyens
techniques et financiers pour vivre pleinement sa passion. Son contrat l’oblige à promouvoir une voiture de
prestige, la Vivasport 6 cylindres, ce qu’elle fait avec plaisir.
Le 8 août de la même année, elle bat le record de vitesse sur 100km à 412 km/heure et le record des 1000km à
409 km/heure. Elle bat son propre record de vitesse le 11 août à 445 km/heure.
Le 1 Décembre, elle doit présenter le Caudron « rafale » au stand Cauldron-Renault, au Salon de l’aéronautique
du Grand Palais de Paris.
L’entraînement qu’elle effectue le 30 novembre lui est fatal, l’avion perd de la vitesse et s’écrase au dessus du
bios de Magny-les-Hameaux.
Gravement blessée, elle succombe à ses blessures dans l’ambulance qui l’emmenait à l’hôpital de Versailles.
SŒUR ROSALIE
(9 Déc.1786 à Confort-7 Févr.1856 à Paris)
Jeanne Marie Rendu, naît dans le Jura, à Confort dans une famille aisée et estimée par les habitants. Elle a quatre
sœurs. Dès le jour de sa naissance, elle se fait baptiser sous le regard attentionné de son parrain par procuration,
Jacques Emery, un ami de la famille et futur Supérieur Général des Sulpiciens de Paris.
La Révolution éclate alors qu’elle n’a que trois ans. En 1790, on impose à l’Eglise l’adhésion par serment à la
Constitution civile du clergé. Beaucoup de prêtres, fidèles à l’Eglise refusent malgré les représailles qui suivent.
Certains sont tués.
La famille Rendu décide de porter refuge aux prêtres qui prennent la fuite. Elle accueille notamment l’évêque
d’Annecy.
Dans ce climat hostile, Jeanne Marie reçoit une éducation religieuse et fait sa première communion, dans la cave
de sa maison.
Le 12 Mai 1796, son père meurt et le 19 juillet de la même année, sa plus petite sœur, seulement âgée de quatre
mois le rejoint. Cet évènement bouleverse toute la famille. Elle se sent responsable dans son rôle d’aînée, pour
veiller sur ses petites sœurs et aider sa mère dans les tâches quotidiennes.
Mais sa mère veut parfaire son éducation. Au lendemain de la Terreur, elle envoie sa fille chez les Sœurs
Ursulines à Gex. Pendant cette période de deux ans, au pensionnat, elle découvre sa destinée, auprès des Filles
de la Charité qui assurent des soins aux malades, dans un hôpital.
Le 25 Mai 1802, elle obtient l’accord de sa mère pour partir à Paris, dans la Compagnie des Filles de la Charité
de Saint Vincent de Paul dans le quartier Mouffetard. Elle a alors seize ans.
Ce quartier est à l’époque, l’endroit le plus misérable de la capitale. Misère psychologique et spirituelle,
maladies, taudis insalubres sont le quotidien de Jeanne Marie qui a reçu le nom de Sœur Rosalie. Lors de son
apprentissage, elle visite les malades et les pauvres, enseigne le catéchisme et fait la lecture aux petites filles
accueillies à l’école gratuite.
Le jour où elle devient la Supérieur de la Communauté en 1815, elle envoie ses Sœurs apporter des vivres, des
vêtements, des soins et une écoute à tous les nécessiteux de la paroisse.
Elle ouvre un dispensaire, une pharmacie, une école, une crèche, un patronage pour les jeunes ouvriers et une
maison pour les vieillards sans ressources. Tous ces établissements constituent un véritable réseau d’œuvres
charitables. Son dicton, qu’elle aimait répéter souvent, illustre parfaitement sa vocation : « Une fille de la Charité
est comme une borne sur laquelle tous ceux qui sont fatigués ont le droit de déposer leur fardeau ».
De jeunes sœurs arrivent par vague pour recevoir une formation de Sœur Rosalie, et fait du bureau de
Bienfaisance, une maison de charité avec un dispensaire et une école.
Elle devient très vite célèbre dans tous les quartiers de la capitale et même en province. Son efficacité et sa
perspicacité envers les pauvres font affluer des dons très rapidement. Dans les parloirs, elle accueille des prêtres,
l’ambassadeur d’Espagne, Charles X, l’Empereur Napoléon III et sa femme, et de nombreux étudiants, hommes
politiques.
Elle continue à suivre son destin, à travers les épidémies de choléra, dans le quartier Mouffetard où le manque
d’hygiène et d’air favorise la maladie.
Mais c’est lors des affrontements de juillet 1830 et février 1848, qu’elle risque réellement sa vie au milieu des
émeutes, des morts, des balles. Elle part au secours des combattants blessés, quel que soit leur camp. Quand
l’ordre est rétabli, elle essaie de sauver de nombreux hommes, aidée du maire de l’arrondissement, le docteur
Ulysse Trélat.
Pour sa bravoure et son dévouement, Napoléon III décide de lui remettre la Croix de la Légion d’honneur en
1852, qu’elle refuse, mais accepte par ordre de Monsieur Etienne, supérieur des Prêtres de la Mission des Filles
de la Charité.
Sa santé se fragilise, mais elle ne prend aucun repos. Durant les deux dernières années de sa vie, elle devient
petit à petit aveugle. Elle tombe malade, et meurt le 7 février 1856.
Elle est enterrée au cimetière Montparnasse, où les visiteurs, les admirateurs de sa générosité, viennent encore lui
rendre hommage.
FLORENCE BLUMENTHAL
(1873-1930)
Née aux Etats-Unis, Florence George Blumenthal se consacra aux lettres et aux arts.
Avec son mari, elle créa la fondation américaine pour l’art et la pensée française.
Durant une grande partie de sa vie, qu’elle passa en France, pays qui lui était cher à ses yeux, elle oeuvra pour
des actions de bienfaisance.
Elle érigea un pavillon médical pour le traitement des oreilles, et reçut la légion d’honneur.
MARIE ANDREE LAGROUA WEILL HALLE
(1916 à Le Bouscat-1994 à Paris)
On ne connaît de Marie Andrée Lagroua Weill-Hallée, que le rôle majeur qu’elle a eue dans la création de la
Maternité Heureuse, et par la suite le Mouvement pour le Planning Familial.
Dans les années trente, lors de sa première année de médecine, elle ressent déjà le problème des naissances et de
l’avortement, à l’époque illégale (pénalisé dans le premier Code de la Famille du 29 Juillet 1939).
L’étudiante comprenant le malheur et l’injustice qui se rattache au problème des naissances, décide de créer un
projet pour chercher des solutions. Dans son « Dossier pour la création d’une consultation pour l’étude des
problèmes de la naissance », elle désire satisfaire les vœux du couple, de la famille et les problèmes liés à la
naissance. Le projet porte le titre de « Maternité Heureuse ».
Elle se marie en 1944 au médecin Benjamin Weill-Hallé, remarqué pour sa thèse « Le développement de
l’hystérie dans l’enfance ». Lors d’un voyage dans des cliniques américaines, elle découvre de nouvelles
méthodes de contrôle des naissances, qu’elle communique à l’Institut de France en mars 1955. Le pasteur Marc
Boegner, l’écrivain Georges Duhamel et le philosophe Gabriel Marcel se rallient à sa cause.
L’année suivante, la Fondation de Maternité Heureuse est née avec l’appui de son amie, la féministe protestante
Evelyne Sullerot. Elle devient par la suite « Le Mouvement Français pour le Planning Familial ».
En 1951, elle fait partie d’une délégation avec à sa tête Fernand Lamaze. Envoyés à Leningrad pour observer les
méthodes d’accouchement sans douleur, ils reviennent en France avec des techniques améliorées.
Plus tard, elle s’affilie à la Fédération Internationale de la Parenté Planifiée.
Les recherches et les débats qui se font sur la contraception apportent des confusions dans les esprits. Mais la loi
autorisant la contraception est votée en 1967. Dès lors, des milieux proposent sans formation, des cours
d’éducation sexuelle et de contraception, ce qui amène Marie Andrée à démissionner du Planning Familial.
A partir du mois d’octobre 1968, elle mène une expérimentation pilote au CHU La Pitié- Salpêtrière, sur des
femmes fréquentant la Maternité. Elle cherche de meilleurs moyens contraceptifs dans une perspective d’hygiène
mentale.
Dès l’année 1969, elle participe à une série de conférences et de congrès internationaux, organisés pour la
plupart par la Fédération Internationale de la Parenté Planifiée. Après de nombreux constats sur la surpopulation
dans les pays du Tiers-Monde, la Fédération adopte l’avortement de masse comme remède majeur à la
surpopulation.
Le 22 novembre 1970, le Docteur Lagroua Weill-Hallé, présente son rapport aux Etats Généraux de la Femme à
Versailles. Son discours intitulé « La vraie ou la fausse libération de la femme par la contraception et
l’avortement », déplore que l’avortement soit considéré comme un moyen de contraception par la Fédération.
Elle fait remarquer que si de telles conclusions étaient prises en France, cela aggraverait fortement l’avenir de la
population.
A l’approche de la libéralisation de la loi sur l’avortement, la contraception n’est pas encore mis en place dans
les textes législatives, ni dans les pharmacies et encore moins faite dans les esprits.
Elle est fait Chevalier de la Légion d’Honneur est meurt à Paris en 1994.
SAINTE ROSALIE DE PALERME
(1140 en Sicile-4 Sept. 1170 à Palerme)
Rosalie était la fille du Seigneur Sinibald, descendant de Charlemagne. Alors qu’elle atteignait 14 ans, la Vierge
lui apparut pour la prévenir que sa beauté allait mettre en péril le salut de son âme, et qu'il fallait qu'elle se retire
du monde. La nuit tombée, elle quitta le domicile familial. Deux anges l'attendaient pour lui guider le chemin
vers le mont Quisquina. Au terme du voyage, ils l'abandonnèrent à l'entrée d'une grotte perdue dans la forêt et
enseveli sous la neige.
Quelques mois plus tard, les anges l'attendaient à nouveau. Ils voulaient la prévenir qu'elle devait fuir, car ses
parents la recherchaient. Ils la conduirent dans une caverne, au sommet du mont Pellegrino. Les anges de
l'eucharistie la nourrirent pendant les seize dernières années de sa vie. Elle y mourut le 4 septembre 1170 à l'âge
de trente ans.
Quatre siècles plus tard, le 15 Juillet 1624, elle fut retrouvée dans une gaine de cristaux de roche.
Sainte Rosalie est célébrée le 4 Septembre et le 15 Juillet, quatre jours d'affilées, dans un esprit assez solennelle.
Annoncée à coups de canon, elle trône sur un char rempli de musiciens et porté par quarante mules. Le char
parcourt la ville dans la prière, les chants et les cris.
SAINTE-MARIE
L’enfance de Marie se déroule dans la piété. A un an, elle reçoit la bénédiction des grands prêtres. A trois ans,
elle est accueillie au temple de Jérusalem. Alors qu’elle atteint les douze ans, les prêtres la confient à Joseph le
Charpentier.
Peu de temps après, elle reçoit le message d’un ange. Il lui annonce qu’elle enfanterait le fils de Dieu et qu’il
s’appellerait Jésus. A seize ans, elle met au monde Jésus.
Sur sa vie, très peu de choses sont dites dans les Evangiles.
Selon Saint Luc, elle est présentée comme l’épouse vierge de Joseph le Charpentier. Que l’ange annonciateur de
sa grossesse était l’ange Gabriel.
Alors qu’elle était enceinte, elle se serait rendu à Bethléem, en, compagnie de Joseph, pour participer au
recensement organisé par les Romains. A Bethléem, elle aurait mis au monde Jésus, dans une étable. La présence
de l’âne et du bœuf a été ajoutée au Moyen-âge.
Selon Saint Matthieu, elle aurait fui en Egypte et serait retourné à Nazareth.
Selon Saint Marc, Jésus aurait des frères, Jacques, Joset, Jude et Simon ainsi que des soeurs.
Enfin, selon Saint Jean, Marie aurait été présente lors du premier miracle de Jésus aux noces de Cana ainsi qu’à
sa crucifixion.
Celle que l’on appelle La Vierge Marie est célébrée lors de quatre fêtes : le 8 Septembre pour sa naissance, le 25
Mars pour la venue de l’ange, le 2 Février pour sa purification au Temple et enfin le 15 Août pour sa mort et
l’Assomption.
SAINTE-HELENE
(249 à Drépane-329 à Nicomédie)
Hélène est née en Bithynie à Drépane, dans une famille modeste.
Elle était la concubine de Constance Chlore, avec qui elle eut un fils, le futur empereur Constantin.
L’empereur romain, Dioclétien le nomme préfet de la Bretagne et de la Gaulle, à condition de répudier Hélène.
Constance épouse alors Théodora, fille de Maximien Hercule.
En 306, Constance Chlore meurt. L’armée de Bretagne, acclame Constantin, et le considère comme son
empereur. Hélène reçoit les honneurs et le titre d’Augusta et un palais à Trêves.
Hélène, convertie au christianisme se rend souvent à l’église pour prier. Elle est aussi charitable envers les
pauvres et les prisonniers. Elle se rend avec son fils à Rome, où elle reçoit le titre de Nobilissima Femina, et une
résidence impériale près du Latran, quartier appartenant au Vatican.
Après la victoire sur l’empereur d’Orient Licinius dans la bataille de 324, Hélène entreprend un pèlerinage en
Palestine en 326, et de nombreuses visites dans des lieux saints.
Elle fait construire à Bethléem, les basiliques du Mont des Oliviers.
Saint Ambroise, raconte qu’à cette époque, Hélène aurait trouvé la croix où fut crucifié Jésus. En visitant les
lieux saints, une voix lui aurait dit de chercher le bois de la croix, portant l’inscription « Jésus de Nazareth, Roi
des Juifs ».
Vers 329, Hélène meurt à Nicomédie. Son corps fut déposé à Constantinople dans un premier temps, puis dans
un mausolée construit par son fils à Rome. Le Vatican détient aujourd’hui son sarcophage.
Elle est célébrée le 18 Août.
SAINTE-ANNE
Sainte-Anne appartenait à la tribu de Juda et de la race de David. Dieu avait choisi Anne, pour accomplir la
destinée du Sauveur des hommes.
Ses parents étaient de bonnes vertus et très appréciés par leurs concitoyens et Dieu l’avait comblée de grâces et
de bénédictions.
Enfant, elle était douce, humble et modeste. Elle garda intact sa virginité par sa vertu.
Son destin était de se marier à Joachim, avec qui elle était prévenante, respectueuse et fidèle. Mais Dieu lui
refusa longtemps de devenir mère, et ensemble, ils continuèrent leur vie. A l’aube de la vieillesse, un miracle se
produit. Anne mit au monde Marie, celle qui devait être la Mère du Sauveur. Jusqu’à sa mort, elle mit tout son
cœur à éduquer Marie dans la vertu et l’innocence.
Son corps fut transporté en Provence, dans les souterrains d’une église, à l’époque des persécutions contre les
chrétiens. Quand il fut découvert à la fin du VIIIe siècle, il devint l’objet d’un pèlerinage.
Aujourd’hui, parmi tous les sanctuaires de Sainte-Anne, c’est celui d’Auray, en Bretagne qui est le plus
important en terme de fréquentation. Elle est célébrée le 26 Juillet.
LA BERGERE D’IVRY
L’histoire de la bergère d’Ivry est l’histoire d’une jeune fille de 19 ans, prénommée Aimée Millot. Tout le
monde la connaissait par le troupeau de chèvres qu’elle conduisait aux abords de la Bièvre. Elle avait toujours un
livre à la main et un chapeau de pailles sur sa tête.
Son éducation résidait dans le travail de « bonne à tout faire ». Malgré tout, sa maîtresse avait de l’affection pour
elle et veillait à ce que sa protégée reste vierge jusqu’au mariage.
Mais depuis quelques temps, un jeune homme, Honoré Ulbach vient régulièrement lui faire des beaux discours.
Sa réputation était sérieusement entachée par les procès au Palais de Justice où il était convoqué. Tous lui prête
des tendances morbides. Aimée n’est cependant pas indifférente à ses paroles.
Sa maîtresse, informée par des honnêtes gens, l’oblige à renoncer au jeune homme, au risque de se voir mettre à
la porte.
Sa décision est rapidement prise, et le lendemain, elle lui annonce sèchement un adieu. Sa réaction se ressent par
des ruminations contre la Terre entière, la maîtresse d’Aimée, et enfin Aimée. Il devient furieux et décide de se
venger.
Le lendemain, Aimée reprend ses habitudes, et vient s’installer avec son livre et ses chèvres. Elle est
accompagnée d’une petite fille de huit ans.
Honoré la surveille de près. En un instant, et sans un mot, il la poignarde de trois coups de couteau, s’enfuit et
laisse Aimée agoniser dans une marre de sang. La petite fille, terrorisée pousse des hurlements. Les passants
préviennent la gendarmerie. Le jeune homme, rapidement identifié est arrêté et jeté en prison.
Il est condamné à mort en 1826, après un jugement de trois mois. L’exécution à lieu le 10 septembre, place de la
grève. Une foule immense est venue assister à la mise à mort.
Une croix de bois fut dressée rue Croulebarbe. Gravée dessus « à la vertu » de celle qu’on appelait la Bergère
d’Ivry
LES SŒURS AUGUSTINES
Les Sœurs Augustines ont une vocation religieuse et hospitalière. Elles suivent aussi trois vœux : la chasteté, la
pauvreté et l’obéissance.
Leur vocation religieuse est transmise dès l’âge de 16 ans. Le postulat dure deux ans, puis la sœur accède au
noviciat pendant un an, où elle est guidée par une maîtresse des novices. Elle reçoit également un enseignement
infirmier. Enfin, la sœur devient professe à la cérémonie des vœux devant les autorités civiles et religieuses.
La vie des Sœurs Augustines est profondément marquée par la règle de Saint Augustin (354-430), philosophe et
théologien chrétien né et mort en Algérie. Cette règle défend la vie monastique et la communauté féminine.
Cette règle, de forme très souple, a servi de base à de nombreuses communautés religieuses.
Mais la particularité des Sœurs Augustines réside dans l’image du corps. Un corps malade est le corps souffrant
du christ. A ce titre, elles s’adonnent entièrement à leur mission, qui peut se présenter sous la forme de
surveillance, de soin, de gestion mais aussi de tâches ménagères.
LA REINE BLANCHE
La Reine Blanche était le nom donné à un hôtel situé à cet endroit.
L’histoire tragique de cet hôtel date du 28 Janvier 1393. Charles VI avait organisé le Bal des ardents, donné en
l’honneur des noces d’une demoiselle d’honneur. Toute la cour y était invitée. Un banquet se déroula la journée,
et les festivités continuèrent le soir par un bal. Alors que les musiciens commencèrent à jouer, le roi et quatre de
ses compagnons, décidèrent de se déguiser en « sauvage », pour amuser les convives. Mais le roi ne fut pas de la
partie. Les quatre compagnons s’enduisirent de poix, une matière collante et noire composée de goudron et de
résine, recouverte de plumes et de poils d’étoupes, pour se lier les uns aux autres à l’aide de chaînes.
La fête se déroula normalement jusqu’au milieu de la nuit. Alors que les lumières s’éteignaient, le duc d’Orléans,
frère du Roi, s’invite à la soirée, et intrigué par les danses « sauvages », s’empara d’une torche pour mieux voir.
Tout d’un coup, les costumes prennent feu et embrasent les corps des malheureux.
Le lendemain, le Roi, ordonne qu’on détruise l’hôtel. Depuis, le nom de la Reine Blanche à été donnée à la rue
qui remplaça l’hôtel.
Quant à l’histoire de la Reine Blanche, nul de sait qui est prénommée ainsi. Certains pensent que Blanche était
Blanche de Castille, femme du Roi Louis VIII. Pour d’autres, cela évoque la Dame Blanche, personnage
fantomatique et troublant, qui selon la légende, annonce la mort subite.
A côté de mystère, une tradition ancienne raconte que les reines de France portaient des vêtements blancs lors du
deuil de leur royal époux. Ce qui leur valait le surnom de « reines blanches » ou de « dames blanches ».