Profs absents€: le ras-le-bol

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Publié le 10/03/2010 08:17 | Recueilli par G.C.
Profs absents : le ras-le-bol
Education. Pour lutter contre l'absentéisme des enseignants, Luc Chatel propose
l'embauche d'étudiants et de retraités.
Pour nombre de collégiens, de lycéens, d'élèves
de l'école primaire, dès la sonnerie du matin, le
doute subsiste : les cours de français, de maths,
d'histoire-géo auront-ils lieu aujourd'hui ? En
clair, le prof sera-t-il présent ? Le problème, qui
n'est pas nouveau mais s'est accentué avec les
suppressions massives d'enseignants, revient sur
le devant de la scène médiatique et à moins d'une
semaine des élections régionales. Hier, Luc Chatel
a confirmé qu'il allait mettre en place « trois
mesures » pour améliorer, à la rentrée de
septembre 2010, le remplacement des
enseignants absents.
Non sans déclencher l'ire de la FCPE, première
fédération de parents d'élèves de l'enseignement
public, et du Snes-FSU (premier syndicat enseignant dans les collèges et lycées) qui crient « à la
démagogie » et « aux bricolages irresponsables » quand le ministre de l'Éducation propose de pallier
les absences de profs en embauchant des étudiants et des retraités. Une proposition diversement
accueillie dans le monde de l'éducation qui ne cesse d'additionner les postes supprimés : à la rentrée
2009, ce sont 3 000 postes de remplaçants qui ont disparu, le vivier actuel en France est de 50 000
remplaçants pour les écoles, collèges et lycées. Malgré ce volant de remplaçants disponibles, les
problèmes demeurent.
Selon un récent rapport de l'Inspection générale de l'Éducation nationale, chaque enfant perd
l'équivalent d'une année de scolarité lorsqu'on fait la somme de toutes les heures de cours perdues
faute de remplacement des enseignants absents. En Seine Saint-Denis (région parisienne), des parents
d'enfants scolarisés dans cinq écoles de Pantin ont envoyé hier une cinquantaine de recours pour
demander une « réparation symbolique d'un euro par jour » d'école non remplacé. En Haute-Garonne,
sur le site créé par la FCPE en octobre 2009 « ouyapacours », les parents d'élèves ont recensé plus de
1 800 heures non remplacées rien que pour le mois de janvier 2010. Dont 600 heures en primaire,
800 heures en collège et 400 heures en lycée. Dans ce bilan, la FCPE note d'ailleurs « une dégradation
importante des remplacements en école maternelle et élémentaire ».
Le plan proposé par Luc Chatel montre pourtant de l'ambition. S'en donnera-t-il les moyens ? Le
ministre veut accorder « plus de réactivité » au système avec « un responsable remplacement dans
chaque académie et chaque établissement », de sorte que « dès le premier jour d'absence de
l'enseignant, il puisse être remplacé ». Ainsi qu'en faisant appel, le cas échéant, à un intervenant «
interacadémique ». Un professeur de mathématiques de Bordeaux, par exemple, qui viendrait
remplacer un collègue absent de l'académie de Toulouse.
À part la Peep (deuxième fédération de parents d'élèves apparentée à droite), qui pense qu'avec de
telles mesures « la continuité du service public est assurée », personne ne croit vraiment à ce
théorème miracle. « Remplacer, ce n'est pas un job étudiant ou de la garderie, ça demande une réelle
formation », disent les syndicats.
FCPE : «C'est de la démagogie»
Pascal Astruc, président de la FCPE de la Haute-Garonne, réagit suite aux propositions de Luc Chatel.
Les pistes proposées par le ministre de l'Éducation nationale pour remplacer les profs absents par des
étudiants et des retraités vous paraissent-elles réalisables ?
C'est de la démagogie. Pour nous, le droit à l'éducation c'est autre chose. Les étudiants et les retraités,
qui ont déjà bien travaillé et qu'il faut laisser vire leur retraite, ne seront pas là pour faire de la
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garderie. Le non-remplacement des enseignants s'est amplifié depuis qu'on a systématisé la
suppression massive des enseignants en France. Et la généralisation des heures supplémentaires
empêche les enseignants de faire des remplacements de courte durée.
Quelle est la situation en France et dans la région sur le problème des remplacements ?
On est dans une situation qui devient intolérable. On sait que 10 % des heures de cours ne sont pas
assurés, c'est énorme. En France comme en Midi-Pyrénées. Sur la suppression du délai de 14 jours,
proposé par M. Chatel, on attend de voir ce que le Rectorat va mettre en lace en matière de
remplacement rapide.
Des cas sont-ils critiques en Haute-Garonne ?
Oui, il y a le cas du collège de Lèguevin où il y a une accumulation d'absences sur des classes de 3e qui
préparent le brevet des collèges.
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