Conseil de quartier Saint Sacrement - Accès savoirs
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Conseil de quartier Saint Sacrement - Accès savoirs
Enquête de terrain sur les motivations à participer des membres des plusieurs conseils de quartier de Québec Conseil de quartier Saint Sacrement RÉSUMÉ Les conseils de quartier sont les interlocuteurs privilégiés de la Ville. Ils ont pour mission de permettre aux citoyens d’exprimer leurs opinions et leurs besoins concernant leur quartier, notamment en ce qui a trait à l’aménagement du territoire, l’aménagement des propriétés municipales, la vie communautaire et la sécurité publique. Il existe 28 conseils de quartier pour la Ville de Québec. Chacun se réunit en moyenne une fois par mois lors de rencontres publiques. Le mandat nous provient du conseil de quartier de Saint-‐Sacrement. Le présent travail consistait à réaliser une enquête afin de mieux comprendre les motivations des membres impliqués dans plusieurs conseils de quartier de la ville de Québec. RÉALISÉ PAR Assouma, Abide Makilouwe ; Brostin, Aude Duval, Marion; Kavvadias, Zoé Kermarrec, Héloïse; Kharazian, Lia Leroy, Priscilla; Malouin-Ducharme, Marie-Pier Ndour, Laïty Mbassor Iba Amath ; Panier, Wisnique Samokhvalova, Liliana; Wuestenberghs, Nadège Étudiants et étudiantes de 2e et 3e cycle en communication DANS LE CADRE DU COURS COM 7010 — Communication publique, citoyenneté et démocratie SUPERVISÉ PAR Florence Piron, professeure titulaire à la Faculté des lettres et sciences humaines, Département de communication AUTOMNE 2014 Cette œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 3.0 non transposé Table des matières Introduction ...................................................................................................................................... 1 Présentation des conseils de quartier ................................................................................................ 1 Méthodologie de l’enquête ............................................................................................................... 2 Profil des répondants ........................................................................................................................ 3 1. D'où vient votre intérêt pour le conseil de quartier? Que représente votre quartier pour vous? . 6 2. Lorsque vous vous êtes présentés aux élections, aviez-vous un projet que vous souhaitiez soumettre ?................................................................................................................................... 8 3. Quel est le rôle du Conseil de quartier selon vous ? Et votre conception de celui-ci a-t-elle changé depuis votre implication ? ............................................................................................... 9 4. Depuis combien de temps êtes-vous élu? Seriez-vous prêt à prolonger votre mandat? Pourquoi? ................................................................................................................................... 11 5. Quel impact votre implication au sein du conseil de quartier a eu sur votre vie personnelle ?. 12 6. Les relations entre les élus sont-elles formelles, informelles ? ................................................. 14 7. Comment la hiérarchie est-elle vécue dans votre conseil de quartier? Est-ce que vous constatez qu’il y a des leaderships naturels? ............................................................................................. 15 8. Comment définissez-vous l’ordre du jour? Comment structurez-vous les séances des conseil de quartier? ................................................................................................................................ 16 9. Comment faites-vous le suivi des avis au sein de votre conseil? .............................................. 17 10. Avez-vous le sentiment que vos avis ont un réel aboutissement ? ......................................... 18 11. Comment constituez-vous le budget? Et vous l’utilisez à quelles fins? ................................. 18 Conclusion ...................................................................................................................................... 19 ANNEXE : Questionnaire final...................................................................................................... 21 i Introduction Le présent travail est le résultat d’un mandat confié à des étudiants candidats à la maîtrise et au doctorat à l’Université Laval, dans le cadre du cours Communication publique, citoyenneté et démocratie, donné par Florence Piron durant la session d’automne 2014. Ce mandat résulte aussi d’une entente entre le programme Accès Savoirs et le conseil de quartier de Saint-Sacrement (dans l’arrondissement de La Cité-Limoilou). Douze étudiants d’horizons divers se sont ainsi vus confier la mission d’enquêter sur l’implication des citoyens de la ville de Québec dans les conseils de quartier. Nous ne nous sommes néanmoins pas limités au seul conseil de quartier de Saint-Sacrement. Présentation des conseils de quartier La Ville de Québec compte 28 conseils de quartier, répartis dans ses six arrondissements. Les deux premiers (Saint-Jean-Baptiste et Limoilou) ont été instaurés en 1993, sous le mandat du maire Jean-Paul L’Allier. Ces conseils ont donc fêté leurs 20 ans d’existence l’année dernière, et sont une instance unique au Québec. La Ville de Montréal s’y est essayée, sans succès. Il suffit d’une pétition signée par 300 personnes demandant la constitution d’un conseil de quartier pour que celui-ci soit créé. La Ville de Québec compte 35 quartiers, le nombre maximum de conseils de quartier possibles à instaurer est donc presque atteint (28 conseils de quartier sur une possibilité de 35). Le nombre de conseils de quartier qu’il reste à instaurer est de 7 : 4 dans l’arrondissement de Charlesbourg et 3 dans l’arrondissement de Beauport. Le conseil d’administration d’un conseil de quartier est paritaire. Il est composé de 11 personnes, quatre femmes et quatre hommes élus par la population du quartier pour un mandat de deux ans et finalement trois personnes nommées par les administrateurs élus, pour un mandat expirant lors de la prochaine assemblée générale annuelle. Ces personnes doivent être des hommes ou des femmes résidants dans le quartier ou être le représentant d’un établissement commercial, industriel, institutionnel ou communautaire situé dans le quartier. Le conseil d’administration se réunit en moyenne une fois par mois en séance publique le soir. 1 En 2007, « l’administration municipale de Québec a suivi 90 % des recommandations que lui ont faites les conseils de quartier ». Nous verrons si c’est toujours le cas 7 ans plus tard, ou du moins si c’est le ressenti des personnes interrogées. Méthodologie de l’enquête Notre travail a commencé par une documentation qui nous a permis d’établir un cadre formel, c’est-à-dire de connaître la composition et les règles de fonctionnement des conseils de quartier. Ce premier travail nous a aussi permis de nous familiariser avec le modèle d’organisation et la répartition géographique des conseils de quartier dans la ville de Québec. Cette première phase a donc débouché sur l’identification des comités de quartier, leur calendrier d’organisation des réunions, ainsi qu’à la précision de la population cible de l’étude. Dès que cette première d’identification a été effectuée, nous nous sommes réparti les conseils de quartier par groupe de deux, voire trois personnes. La phase d’observation pouvait dès lors commencer. Chacun de notre côté, nous nous sommes rendus à au moins une séance publique du conseil de quartier qui nous était attribué. La population à l’étude est constituée de l’ensemble des membres des conseils d’administration des comités de quartier de la Ville de Québec. Notre échantillonnage est aléatoire, dans la mesure où les personnes interviewées ont été choisies par hasard lors des réunions des différents conseils d’administration. Notre présence lors de ces assemblées générales publiques a facilité la prise de contact avec nos cibles, en vue de réaliser un sondage visant à explorer la participation citoyenne. Dix-sept personnes réparties sur huit conseils de quartier ont été interviewées. Cet échantillon est donc composé de dix femmes et sept hommes. Ils siègent au sein des conseils de quartiers suivants : Saint-Roch, Saint-Sacrement, Saint-Jean-Baptiste, Cité-universitaire, Sillery, SaintLouis, Cap-Rouge et Vieux-Québec. La technique de collecte de données utilisée a consisté en l’élaboration d’un questionnaire de onze variables, et ce dernier a été administré du 29 octobre au 28 novembre 2014. La majorité de 2 nos questionnaires ont été complétés lors d’entrevues en face à face ou téléphoniques. Un seul questionnaire a été rempli par courriel. Nous avons privilégié au maximum le contact direct. Quelques difficultés non majeures ont été identifiées lors de la réalisation de ce travail. Il s’agit de contraintes imposées par le terrain. Plusieurs d’entre nous ne possédant pas de voiture, les conseils de quartier près de l’université ont été privilégiés, car ils étaient plus faciles d’accès. De plus, le faible échantillonnage qui ne nous permet pas de faire une étude exploratoire poussée. Ainsi, les résultats obtenus ne peuvent être généralisés à l’ensemble de la population à l’étude. Le délai très court de notre travail n’a pas non plus facilité l’adoption d’une méthode probabiliste afin de minimiser la marge d’erreur. Cette courte durée pour la réalisation de ce travail (octobrenovembre 2014) a aussi restreint l’accès des comités de quartier. Ce problème est à l’origine de la faible taille de notre échantillon et à la non-diversité des méthodes de collecte de données. Profil des répondants Les femmes sont se impliquées davantage que les hommes dans notre étude. Ceci n’est pas une analyse scientifique. Cela pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs (le manque de disponibilité des hommes pour l’entrevue, les femmes sont reconnues pour être plus sociables, etc.) Sexe des répondants Homme Femme 3 Les personnes interrogées étaient réparties dans plusieurs groupes d’âge. Il y a tout de même une concentration d’hommes âgés de 18 à 45 ans qui sont plus impliqués dans notre étude et plus de femmes de 46 à 75 ans. Âge des répondants Nombre de répondants 5 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 18-‐25 26-‐35 36-‐45 46-‐55 56-‐65 65-‐75 76-‐86 Âge des répondants Homme Femme Les personnes interviewées venaient de plusieurs horizons professionnels. Ce sont les retraités qui sont les plus impliqués dans les conseils de quartiers. Ceci, encore une fois, peut s’expliquer par plusieurs facteurs, notamment par le fait que ces derniers disposent de plus de temps à investir dans le bénévolat que les personnes ayant de jeunes enfants et un emploi. 4 Profession des répondants Retraités Professionnels MéOers Etudiants FoncOonnaires Entrepreneurs Pour ce qui est du statut matrimonial, les couples mariés semblent être plus impliqués dans leur conseil de quartier, suivis des célibataires. Finalement, 59 % des personnes interrogées ont répondu avoir des enfants. Statut Matrimonial Célibataire Marié(e) Veuf(ve) Concubinage Divorcé Sans Reponse 5 Nombre d'enfants 0 -‐ 2 enfants 3 -‐ 4 enfants 5 -‐ 6 enfants Sans reponse 1. D’où vient votre intérêt pour le conseil de quartier? Que représente votre quartier pour vous? 1) Intérêt pour le quartier D’après le recueil d’informations, il existe différentes variables et caractéristiques concernant l’intérêt des membres des conseils de quartier pour leur conseil. Ils s’y sont impliqués et s’y engagent pour différentes raisons ou enjeux. Nous regroupons donc ici les raisons de l’implication en quatre catégories. a) Implication en faveur du quartier Les membres des conseils de quartier souhaitent participer à la recherche de solutions à des problématiques du quartier. Tenir un projet ou encore trouver des solutions à certains enjeux du quartier est le motif principal de leur intérêt envers les conseils de quartier. En effet, plusieurs ont mentionné s’intéresser à leur quartier ou vouloir s’éveiller à la vie de ce dernier, tout en faisant quelque chose d’utile, en participant au dynamisme et au développement de celui-ci. L’important 6 semble résider dans la qualité de vie du quartier. Les membres s’en préoccupent et souhaitent la préserver. L’idée de résistance est aussi observable dans les données recueillies. Certains se sont impliqués pour résister à des projets imposés qui ne sont pas en adéquation avec l’avis général des résidents et proposer alors des solutions. b) Implication en faveur des habitants du quartier Si un conseil de quartier existe, ses membres s’y impliquent pour représenter les citoyens du quartier. Les membres des conseils pensent au bien-être des habitants, à leur accessibilité aux services et leur évolution dans le quartier. Il existe le souhait de lier les gens entre eux et la volonté d’action collective. Les membres veulent faire remonter les attentes et besoins des résidents du quartier en vue de l’amélioration de leur qualité de vie. c) Implication en faveur du bien-être personnel Les membres des conseils de quartiers pensent également à leur bien-être. Leurs valeurs propres sont en adéquation avec l’objectif des conseils. Plusieurs vont par exemple penser au bien-être de leurs enfants et de leur famille de façon plus générale ou encore à l’adéquation de leur participation en corrélation avec leurs études ou leur travail. Certains vont concevoir leur participation comme un loisir (une activité utile). Ils ressentent un sentiment communautaire fort, qui les anime dans leur implication. D’autres personnes portent en eux la volonté de participer et de se rendre utile, plusieurs ont effectivement déjà eu des expériences passées de bénévolat ou une implication associative. D’ailleurs, l’expérience en tant que membre leur permet d’acquérir des compétences dans le mouvement communautaire. Pour d’autres, c’est la curiosité qui les attire, le fait d’en connaître davantage (de savoir ce qu’il se passe) sur le quartier et le dynamisme de réflexion qu’ils vont pouvoir trouver au sein des conseils de quartier. Dans le même esprit, les membres souhaitent développer leur sentiment d’appartenance au quartier qui leur permet d’être des acteurs du milieu dans lequel ils vivent. 7 d) Implication liée au sentiment de devoir Plusieurs ont un sentiment de devoir envers leur quartier et les résidents de ce dernier. Par exemple, ils souhaitent se tenir informés, s’impliquer dans les affaires du quartier dans lequel ils vivent, faire entendre leur opinion, comprendre certaines décisions, y participer, ou encore apporter des solutions pour améliorer la municipalité, de manière concertée. Pour beaucoup, il s’agit d’un souhait d’améliorer leur quartier dans une démarche de « participation citoyenne », où cette participation serait ressentie comme un devoir. Il y a la mise en avant de la diversité des quartiers. 2) Représentation du quartier Les membres des conseils de quartier rencontrés voient leur quartier de diverses façons, bien que leurs visions comportent quelques points communs. Pour plusieurs, c’est d’abord un milieu dans lequel ils vivent avec d’autres citoyens. C’est un endroit de vie composé d’habitudes et de routines. Ils se sentent aussi souvent liés à ce quartier, c’est un lieu d’attache où ils évoluent, parfois depuis bien longtemps. Ils ont un regard très bienveillant sur leur quartier. C’est un lieu qu’ils considèrent comme attrayant, qu’ils associent au bien-être, où leur famille peut s’épanouir et où la qualité de vie est bonne, avec une bonne organisation. Certains parlent aussi de l’attraction de leur quartier : « c’est un lieu d’histoire ». L’aspect de la diversité et de la mixité d’un quartier est également abordé. C’est aussi un lieu dans lequel les citoyens ont l’opportunité de s’exprimer. Deux des répondants ont même évoqué un « milieu de résistance » ou encore un lieu « d’expression urbaine marginale ». Les voisins du quartier sont vus comme des citoyens. Tous les voisins ont des intérêts communs concernant le quartier. Le quartier est donc un endroit de discussions et d’échanges entre voisins-citoyens. 2. Lorsque vous vous êtes présentés aux élections, aviez-vous un projet que vous souhaitiez soumettre? L’analyse des informations recueillies auprès des personnes interviewées démontre que les administrateurs expriment diverses volontés en adhérant aux conseils de quartier. Les réponses recueillies démontrent pour la plupart une forte implication des membres dans la gestion de leur 8 quartier. Il s’agit de 85 % des réponses obtenues et validées. Ces répondants ont exprimé d’abord leur désir de participer à la vie de leur quartier. Ils parlent d’implication citoyenne en général dans le but d’être au service de leur communauté. Ils disent ressentir un fort engagement citoyen pour leur localité et être préoccupés par les activités et problèmes de leur localité. Cela reflète le fort degré d’appartenance des populations de la Ville de Québec en général. Ces administrateurs disent vouloir participer à l’amélioration de la qualité de vie de leur quartier. Ils estiment nécessaire leur implication pour aussi promouvoir la démocratie locale, en plus d’accompagner les conseils d’arrondissement et la Ville de Québec dans leurs tâches. Parmi eux, une personne dit vouloir représenter son corps professionnel (commerce) et contribuer à la visibilité de son quartier. On note aussi que les personnes interviewées ont également évoqué des projets particuliers. Cette expression de désir est souvent liée à la particularité et au développement des quartiers. Quelques administrateurs disent adhérer au conseil de quartier à cause d’un projet de transport urbain. Il s’agit souvent de modifications de parcours d’autobus, surtout quand ce changement affecte les citoyens du quartier. Face à ces désagréments, ces citoyens ont eu l’idée de s’engager dans les conseils de quartier en vue de porter la voix de leurs concitoyens. Le secteur de l’urbanisme et du patrimoine intéresse aussi des administrateurs. Deux des répondants ont dit vouloir participer aux conseils de quartier pour donner leur avis dans des projets d’urbanisme annoncés dans leur quartier. Un répondant justifie, lui, son adhésion par un projet lié à la sécurité dans son quartier. Un autre répondant a dit vouloir engager une pétition et changer la décision d’un fonctionnaire. Il a parlé d’une volonté de participer à la vie du quartier. Un répondant a aussi dit avoir le désir d’acquérir de l’expérience dans le milieu communautaire. Toutefois, près de 15 % des personnes disent n’avoir défendu aucun intérêt quand elles ont adhéré au conseil d’administration de leur conseil de quartier. 3. Quel est le rôle du Conseil de quartier selon vous? Et votre conception de celui-ci a-t-elle changé depuis votre implication? On retient des personnes sondées qu’un conseil de quartier est un lieu de parole publique qui fait valoir les préoccupations des citoyens. C’est un espace pour mettre en œuvre ses valeurs démocratiques et dynamiser la vie de quartier. Les conseils de quartier ont un rôle consultatif 9 pour la municipalité, leur rôle n’est en aucun cas décisionnel. Le conseil de quartier ne peut pas se substituer aux organismes existants, son pouvoir est certainement celui de l’information et de l’influence. Les membres sondés estiment que le conseil de quartier est le lieu où l’on peut apprendre davantage sur la vie de quartier, ses problématiques et les préoccupations des concitoyens. On peut y donner son avis, approuver ou désapprouver les projets qui sont réalisés aux abords de leurs lieux de résidence. Des consultations publiques sont tenues sur les questions touchant au quartier, afin de faire des recommandations sur des projets spécifiques. Le conseil de quartier exerce un certain rôle de pression sur la ville pour faire respecter, dans la mesure du possible, les préoccupations des citoyens. De plus, le conseil sert à appuyer des organismes locaux et à mettre en œuvre des projets portant sur l’embellissement du quartier, la dynamique sociale. Le conseil s’intéresse à plusieurs questions comme l’urbanisme, le zonage, les loisirs, l’environnement. Un large éventail des besoins du quartier sont discutés et problématisés au conseil. Les membres du conseil de quartier sont là pour ramener les élus au niveau de conscience des citoyens. Le conseil de quartier a une grande force pour tout ce qui concerne et touche le citoyen. Son rôle est celui de liaison et de représentativité des citoyens auprès de la municipalité. Le conseil de quartier doit s’intéresser à tous les sujets, ne doit pas être partisan et doit être impartial pour être en mesure de suivre l’avis de tous les citoyens et maintenir un lien de confiance et de proximité. Pour d’autres, le conseil est le lieu où on lance des idées pour les transformer en suggestions pour la ville. Le but ultime du conseil étant de rendre accessibles les décisions du quartier aux habitants. D’autres soulignent leur regret que les décisions soient prises à la mairie et que le conseil soit avisé à la dernière minute. En ce qui concerne la conception des conseils de quartier qu’ont les répondants suite à leur implication, quelques tendances sont ressorties. Pour plusieurs, la conception du conseil de quartier n’a pas changé, leur vision reste conforme à ce qu’elles pensaient au départ. Ces personnes continuent de croire en son utilité malgré certaines difficultés rencontrées. Elles citent en exemple la lenteur administrative ou le manque de pouvoir décisionnel. 10 D’autres nous ont avoué que leur vision du conseil a réellement changé. Ils estiment qu’il y a beaucoup de problèmes. Toutes les initiatives prennent beaucoup de temps. Les personnes se rendent compte, une fois impliquées, que le conseil n’a que peu de pouvoir, alors qu’au départ elles pensaient qu’il avait une réelle influence sur les décisions prises à la mairie. Pour certaines personnes interviewées, la conception du conseil de quartier a changé à cause d’une certaine détérioration des relations avec les élus. Ils considèrent qu’ils n’ont pas réussi à instaurer une relation d’ouverture avec les élus de la ville et qu’il faut beaucoup de patience, de détermination et de conviction pour continuer à s’impliquer et ne pas baisser les bras. D’autres n’avaient pas vraiment d’image préalable des conseils de quartier avant de s’y impliquer, ce qui limite leur diagnostic critique. Des personnes ont rejoint le conseil afin de socialiser, rencontrer des gens provenant de divers horizons et spécialités professionnelles, ou pour être plus proche de la communauté que forment les résidents de leur quartier. Beaucoup ont constaté que les décisions sont prises et abandonnées rapidement ensuite. Plusieurs questions ne sont pas abordées, comme la condition de vie des immigrants et des familles. Les autres regrettent le manque de collaboration entre les différents quartiers de la ville. 4. Depuis combien de temps êtes-vous élu? Seriez-vous prêt à prolonger votre mandat? Pourquoi? Près de la moitié (47 %) des personnes interrogées dans le cadre de notre enquête siègent dans des conseils de quartier depuis quatre ans ou plus. Cela signifie qu’ils n’en sont pas à leur premier mandat. Cette multiplication des mandats est due à plusieurs facteurs : certains le font par plaisir, d’autres par souci de continuer les projets du conseil de quartier. Certains le font peutêtre aussi un peu par dépit, parce qu’ils ont conscience que les successeurs potentiels ne sont pas nombreux. Parmi les répondants, 29 % siégeaient depuis un an et plus. Elles en sont à l’étape où elles ont intégré le concept et le fonctionnement des conseils et sont bien impliquées dans leurs conseils. Elles arrivent à la moitié ou au terme de leur premier mandat. Les autres personnes interrogées, 11 c’est-à-dire 23 % d’entre elles, sont en poste depuis quelques mois seulement (moins d’un an). Ils en sont à l’étape de la découverte du concept des conseils de quartier et à l’apprentissage. Ils peuvent avoir un regard plus critique sur les « anciens » de leurs conseils. À la question « Souhaitez-vous prolonger votre mandat? », 58 % des personnes interrogées ont dit se questionner encore à ce propos et 29 % ont mentionné, de façon assurée, être prêtes à poursuivre un nouveau mandat. Parmi ces dernières personnes, 60 % sont élues depuis quatre ans ou plus. Finalement, 13 % des membres de conseils de quartier interrogés ne veulent pas se représenter du tout aux prochaines élections. Les raisons qui poussent certains à vouloir prolonger ou non leur mandat sont hétérogènes. On remarque néanmoins que la perspective d’élections encore lointaine participe à l’indécision. Ceux qui se questionnent réfléchissent à leur disponibilité, et certains pensent que leur situation professionnelle, matrimoniale ou leur lieu de résidence pourrait être amené à évoluer d’ici les prochaines élections. La composition future du conseil de quartier semble aussi avoir une importance. Cela reflète peut-être certains désaccords qui peuvent exister entre les élus. Enfin, le peu de contrepartie et de reconnaissance offerte par la participation au conseil de quartier est aussi un facteur de doute. Ceux qui veulent continuer estiment qu’ils ont encore des choses à faire, qu’il faut continuer à veiller sur ce qui se passe dans leur quartier, qu’il faut continuer le travail en cours, toujours être au courant et donner des idées. L’un de nos panélistes veut aussi rester pour préparer quelqu’un d’autre à la tâche de président. Les citoyens qui ne veulent plus être réélus dans leurs conseils de quartier trouvent que les choses ne bougent pas assez, que les dossiers stagnent. Ils évoquent aussi des conflits d’horaire ou expriment le souhait de laisser la place à d’autres citoyens. 5. Quel impact votre implication au sein du conseil de quartier a eu sur votre vie personnelle? Lorsque l’on demande aux membres des conseils de quartier que nous avons rencontrés tout au long de notre enquête, l’impact de leur implication au sein du conseil de quartier sur leur vie personnelle, les réponses sont loin d’être homogènes. C’est une question très personnelle. Et les réponses varient fortement. Chacun a son interprétation propre de l’implication que peut 12 demander une telle activité bénévole. Les profils ne sont pas non plus les mêmes. Certains sont encore très actifs sur le plan professionnel, d’autres au contraire sont à la retraite. La vie de famille peut également entrer en jeu. Nous avons donc constaté quatre tendances se dégageant de leurs réponses. a) L’impact social C’est le thème qui est revenu le plus souvent dans les réponses analysées. La majorité des participants expliquent que leur implication a changé des choses dans leur vie sociale au sein du quartier. Ils sont beaucoup plus sollicités par la population locale. Les élus des conseils de quartiers sont des personnes clés pour le quartier et les citoyens le savent. Ils n’hésitent donc pas à leur parler librement, quand ils les croisent dans la rue, de tel ou tel projet ou encore de certains problèmes qu’ils veulent voir régler dans le quartier. « Je suis beaucoup interpellée par les gens, à propos de ci, à propos de ça... Les commerçants me parlent de leurs problèmes de stationnement, etc. » Les membres des conseils de quartier expliquent aussi, pour la plupart, que leur implication leur a permis de rencontrer d’autres personnes. De faire des connaissances intéressantes qu’ils n’auraient pas forcément faites s’ils ne s’étaient pas impliqués. b) L’impact sur la vie familiale Certains membres ont une famille dont ils doivent s’occuper. Ils expliquent que l’investissement dans leur conseil de quartier rend leur journée bien remplie parce qu’il faut pouvoir allier la vie de la famille, la vie professionnelle et le travail bénévole. L’un des participants à l’enquête a même mentionné que c’est plus facile de s’impliquer dans ce genre d’activité lorsque les enfants ont grandi et qu’il ne faut plus nécessairement s’en occuper. Un tiers des personnes interrogées nous ont aussi expliqué que le temps qu’elles consacrent dans les conseils de quartier, c’est du temps qu’elles ne peuvent pas utiliser pour faire d’autres activités. c) Un sentiment d’implication 13 Certains membres nous ont expliqué que leur implication bénévole dans leur quartier leur avait permis de se sentir impliqués. Ils ont un sentiment d’appartenance. Être membre d’un conseil de quartier leur a permis de réaliser qu’ils peuvent vraiment contribuer à une meilleure qualité de vie dans leur communauté. d) Aucun impact Bien que ça ne représente qu’une toute petite partie des participants, certains ont déclaré que leur implication dans les conseils de quartier n’avait eu aucune répercussion sur leur vie personnelle. 6. Les relations entre les élus sont-elles formelles, informelles? Nous avons pu dégager plusieurs caractéristiques des relations qui s’installent au sein des conseils. La majorité des personnes interviewées déclarent que les relations sont informelles au sein des conseils de quartier. Ils sont sept à avoir considéré que les relations informelles priment dans les conseils. Viennent ensuite les conseillers, au nombre de cinq, qui ont répondu à cette question par « formel ». Mais une petite partie des membres des conseils, au nombre de quatre, considère qu’il existe des relations formelles et informelles dans les conseils. Tout d’abord, nous avons remarqué, lors de la récolte des réponses, que les personnes qui considéraient que les relations étaient formelles répondaient par des phrases plus courtes que ceux qui avaient choisi la réponse « informelle ». Ceux-ci explicitent davantage leurs réponses. Ils donnent le contexte. Malgré le fait que les réponses ont été plutôt courtes concernant les relations formelles, un conseiller mettait en avant le fait que le lien qui unit l’ensemble des membres était l’intérêt pour le quartier dans lequel ils habitent. Ainsi, chacun met entre parenthèses son agenda personnel et ses problèmes, dans le but de former une équipe et de mener à bien tous les projets. Quelques membres nous ont avoué que, même si les relations sont maintenant informelles, la formalité était au rendez-vous lorsqu’ils sont arrivés pour la première fois au conseil de quartier. C’est avec le temps que les relations se sont détendues. Dans quelques conseils de quartier, les membres se fréquentent en dehors des réunions. Des affinités s’y créent dès lors plus facilement. 14 Mais certains nuancent en disant que malgré le fait que les relations deviennent de plus en plus informelles, ce ne sont pas des liens d’amitié qui s’engendrent. Concernant les sondés qui ont répondu que les relations entre élus étaient formelles et informelles, certains mettent en avant le fait que la relation est très formelle avec le conseil municipal, mais elle est informelle entre les membres du conseil de quartier. Les relations internes au conseil sont donc des relations informelles. 7. Comment la hiérarchie est-elle vécue dans votre conseil de quartier? Est-ce que vous constatez qu’il y a des leaderships naturels? Nous avons demandé aux répondants comment la hiérarchie était vécue dans leur conseil de quartier et s’ils constataient qu’il y avait des leaderships naturels. En réponse à cette question, peu de gens ont affirmé ressentir une réelle hiérarchie. En effet, il y a certaines personnes qui ont naturellement plus de leadership. Il est donc normal que ces dernières prennent davantage la parole et proposent davantage d’idées. Cette grande prise de parole est faite parce qu’ils ont plus d’aisance et non parce qu’ils occupent un poste particulier au sein du conseil. Quelques facteurs influençant la dynamique au sein des conseils de quartier sont ressortis. En premier lieu, la personnalité de chacun y est pour beaucoup. Comme il a été mentionné précédemment, ceux qui ont plus de leadership, prennent souvent la parole. Les gens timides ou réservés restent plus discrets. Un autre facteur déterminant qui est ressorti est la nationalité. En effet, ce ne sont pas tous les membres des conseils qui sont québécois d’origine et qui ont pour langue maternelle le français. Il est donc normal que ces derniers aient parfois plus de difficultés à exprimer clairement leurs idées et donc soient moins à l’aise de prendre la parole. La raison pour laquelle s’implique chacun des membres y est également pour beaucoup dans la dynamique des conseils de quartier. Certains ont un réel désir de faire changer les choses, tandis que d’autres sont davantage présents pour comprendre le fonctionnement. Les premiers prennent certes plus souvent la parole et donc s’imposent davantage. Ceux qui parlent moins le font généralement volontairement. L’ancienneté est aussi un facteur important. Ceux qui sont impliqués depuis plus longtemps prennent généralement plus la parole et ont moins de réticence à exprimer leur point de vue. Ces 15 derniers sont au fait de certains dossiers et sont plus à l’aise avec le fonctionnement des conseils et les règlements. Dans plusieurs conseils, il y a donc un certain respect de l’ancienneté, mais ce n’est pas perçu comme de la hiérarchie. Selon les avis recueillis, les interventions et les opinions de chacun sont considérées de façon égale. Finalement, on peut affirmer qu’il n’y a pas de hiérarchie formelle au sein des conseils. Certes, certaines responsabilités sont associées à certains postes, mais ce sont davantage la personnalité, l’origine, la raison de l’implication et l’expérience des gens qui influencent la dynamique. Les répondants ont affirmé ne pas avoir l’impression qu’il existe un « chef ». Leurs réunions et décisions se basent sur la complémentarité et non à cause des rangs de chacun. 8. Comment définissez-vous l’ordre du jour? Comment structurez-vous les séances des conseils de quartier? Après l’analyse des réponses relatives à la mise à l’agenda des réunions des conseils de quartier consultés, nous avons constaté qu’il existe plusieurs facteurs qui influencent la définition de l’ordre du jour et la structure des séances. En général, les conseils de quartier ont déjà un canevas pour la réalisation de leur séance. Ce qui veut dire une forme de squelette de l’ordre du jour qui contient un certain nombre de points à discuter. Cette trame est complétée ou mise à jour en fonction de plusieurs facteurs. Dans l’ensemble, nous avons décelé quatre facteurs qui sont susceptibles d’alimenter ou d’influencer l’ordre du jour d’un conseil de quartier. Tout d’abord, chacun des membres du conseil est habilité à suggérer des points qui peuvent être mis à l’ordre du jour. Cette proposition est adressée au président du conseil, au secrétaire ou à n’importe quel autre membre du conseil responsable de préparer l’ordre du jour. Cela peut se faire soit quelques jours avant la tenue de la rencontre ou le jour même avant le déroulement de la discussion. Tout comme les membres des conseils du quartier, les citoyens peuvent indiquer des points qu’ils souhaiteraient voir discuter en conseil de quartier en fonction de leurs préoccupations. À cet effet, les citoyens peuvent soit envoyer une correspondance aux membres du conseil, soit faire valoir le point qui les préoccupe avant l’organisation de la séance. Il est possible que le point soulevé soit mis à l’ordre du jour et discuté en conseil. 16 Dans la plupart des cas, les autorités municipales soumettent des points aux membres du conseil. Par exemple, la ville peut solliciter les membres du conseil de quartier pour une consultation publique sur un projet de modification de zonage. Ce point doit se trouver en priorité à l’ordre du jour. La plupart des points mis à l’ordre du jour sont adoptés en fonction de ce qu’il y a de nouveau dans le quartier. Avant la tenue des séances, l’ordre du jour est toujours provisoire. L’ensemble des points qui le constitue est annoncé par le président du conseil ou à défaut, par la personne qui préside la séance, mis en discussion et adopté en assemblée. Les points les plus importants, comme les points de décision, sont placés en premier à l’ordre du jour. Certains sujets doivent obligatoirement figurer à l’ordre du jour, en vertu du règlement sur le fonctionnement des conseils de quartier, tels que la période du conseiller municipal, la période du public et la période des membres du CA. Nous avons donc remarqué lors de nos présences aux assemblées que certains points revenaient systématiquement à l’ordre du jour, par exemple, les correspondances reçues et les suivis de certains dossiers à faire, ainsi que le procès-verbal des séances précédentes. Cela rentre dans le cadre des suivis à faire. Certains projets se réalisent sur plusieurs mois et demandent un suivi régulier du côté des membres du conseil. En général, c’est le principe de la collégialité qui domine dans les conseils de quartier. La définition de l’ordre du jour et la structuration des séances se fait de manière participative et démocratique. Dans certains conseils, le président a une plus grande influence sur les autres membres. 9. Comment faites-vous le suivi des avis au sein de votre conseil? Certains conseils de quartier utilisent plus d’une façon pour faire le suivi des avis. Les réponses se répartissent en cinq catégories. Les suivis peuvent se faire par le biais des personnes désignées au sein du conseil de quartier ou de l’Arrondissement. Ils peuvent également se faire par le biais des citoyens. D’après les répondants, les citoyens doivent venir assister au conseil de quartier afin de construire le débat, commenter, et veiller à la qualité de la vie de quartier. « S’ils n’assistent pas aux rencontres, les avis ne sont pas traités lors du conseil ». Le suivi des avis peut également se faire par Internet (médias sociaux lorsqu’ils en sont dotés, site Internet, courriels internes), par 17 le bulletin municipal de la Ville de Québec, et par le biais d’un tableau de suivis dans le local du conseil de quartier (mais cela reste une initiative isolée). 10. Avez-vous le sentiment que vos avis ont un réel aboutissement? Toutes les personnes interrogées nous ont affirmé avoir le sentiment que les actions de leur conseil ont un réel aboutissement. Cependant, plus de la moitié des membres interrogés ont apporté deux nuances à ces aboutissements. Premièrement, certains ont l’impression que la mairie, bien qu’elle n’en ait pas le choix, ne souhaite pas vraiment écouter leurs avis ou encore qu’elle les considère comme des « opposants ». Cela se fait surtout ressentir depuis l’arrivée du maire Labeaume. La deuxième nuance à apporter serait celle du temps. Souvent, cela prend beaucoup de temps avant de voir de réels aboutissements ou un impact du conseil de quartier. Les choses ne bougent pas rapidement et cela peut prendre plusieurs mandats avant de vraiment constater la portée des actions et des recommandations de son conseil de quartier. Néanmoins, tous affirment que, soit sur des projets citoyens, soit via leurs recommandations au conseil municipal, ils voient des aboutissements concrets à leurs actions. 11. Comment constituez-vous le budget? Et vous l’utilisez à quelles fins? Les conseils de quartier sont financés par la Ville de Québec. La ville leur accorde généralement 7000 $ par année, mais ce budget n’est pas uniforme à l’échelle de la Ville, il dépend des ressources financières des arrondissements. À noter que le versement des subventions par la Ville n’est pas une obligation. Sur cette somme, un maximum de1500 $ peut être alloué à des dépenses de fonctionnement (payer le secrétaire, les photocopies, les dépliants, les frais de participation à des colloques). Tous les frais administratifs peuvent donc être payés par la ville jusqu’à concurrence de 1500 $ selon les arrondissements. C’est le trésorier qui gère le budget de quartier. Le reste du budget est investi essentiellement pour mettre en œuvre le plan d’action et soutenir les projets présentés par les citoyens. Outre le financement de la ville, le conseil de quartier peut recevoir des commandites ou subventions provenant de commerçants du quartier, de fondations privées ou d’autres paliers gouvernementaux, pourvu que l’argent attribué serve à un projet répondant à la mission et aux 18 mandats du conseil de quartier. À noter que beaucoup de citoyens se sont intéressés à financer leur conseil de quartier. La situation n’est toutefois pas le même dans chaque conseil de quartier. Conclusion De tout ce qui précède, nous pouvons en déduire que les membres des conseils de quartier ont de véritables motivations et de vraies raisons de s’impliquer et de jouer la carte de la participation citoyenne. Dans la majeure partie des cas, leur implication est motivée par le bien-être collectif, c’est-à-dire l’amélioration de la vie au sein de leur localité. Il s’agit d’une forme de participation citoyenne très concrète. Nous pouvons noter une grande préoccupation des membres des conseils de quartier envers les activités et problèmes de leur localité. Les différentes rencontres organisées par les membres des conseils de quartiers permettent aux citoyens de s’impliquer dans l’amélioration de la qualité de vie de leur quartier. Les rencontres se déroulent de manière ouverte et démocratique. Chacun des participants est en mesure de s’exprimer et de donner son opinion sur des questions relatives à l’amélioration de la vie communautaire comme la propreté municipale, la sécurité publique, le transport en commun, ou encore l’aménagement du territoire. La majorité des participants à notre enquête sont des gens retraités. Ils expriment un sentiment de satisfaction de pouvoir être encore utile à leur communauté. Leur plus grande satisfaction et leur plus grande attente sont de voir aboutir ou exécuter leurs avis par les autorités concernées (conseil de l’arrondissement ou la municipalité). Même si dans certains cas leurs avis ne sont pas pris en considération ou prennent trop de temps pour se traduire en action conquête, cela n’affecte pas la volonté de la majorité d’entre eux de continuer à œuvrer pour le bien-être de leur quartier. Au niveau de la prise des décisions, c’est le principe de la collégialité qui domine. Il s’agit d’un très bel exercice démocratique. Tous les membres des conseils des quartiers sont des bénévoles. Ils ont un petit budget de fonctionnement qui leur permet de payer un(e) secrétaire de rédaction et réaliser quelques dépenses administratives. Il est important de souligner que cette enquête ne reflète pas la réalité d’un conseil de quartier spécifique. Ce sont des tendances générales qui se dégagent de l’ensemble des conseils de quartier consultés. 19 20 ANNEXE : Questionnaire final Présentation générale • • • • • I) Sexe Statut (marié[e], célibataire, veuf[ve], en concubinage…) Nombre d’enfant(s) Depuis combien de temps habitez-vous le quartier? Depuis combien de temps participez-vous à des conseils de quartier? Implication 1) D’où vient votre intérêt pour le Conseil de quartier? Que représente votre quartier pour vous? 2) Lorsque vous vous êtes présenté aux élections, aviez-vous un projet que vous souhaitiez soumettre? 3) Quel est le rôle du Conseil de quartier selon vous? Et votre conception de celui-ci a-t-elle changé depuis votre implication? 4) Depuis combien de temps êtes-vous élu? Seriez-vous prêt à prolonger votre mandat? Pourquoi? 5) Quel impact votre implication au sein du Conseil de quartier a eu sur votre vie personnelle? II) Rapports de pouvoir 6) Les relations entre les élus sont-elles formelles, informelles? 7) Comment la hiérarchie est-elle vécue dans votre Conseil de quartier? Est-ce que vous constatez qu’il y a des leaderships naturels? III) Mise à l’agenda et suivi des avis 8) Comment définissez-vous l’ordre du jour? Comment structurez-vous les séances de Conseil de quartier? 9) Comment faites-vous le suivi des avis au sein de votre conseil? 10) Avez-vous le sentiment que les actions de votre conseil ont un réel aboutissement? IV) Budget 11) Comment constituez-vous le budget? Et vous l’utilisez à quelles fins? 21