CS_juin-2014 - Don Bosco Canada
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CS_juin-2014 - Don Bosco Canada
5 0 00 20 4 OC TOBRE AVRIL JUIN 2 2014 Carrefour APRIL JUNE Bulletin Bulletin Carrefour EN D A N E M OND L L É SI E SA SL U L L E TI N EB BULLETIN DE LA FAMILLE SALÉSIENNE CANADIENNE Éditeur ROMÉO TROTTIER s.d.b. Édition électronique : INTERSCRIPT Sherbrooke Distribution : PRÉPARATIONS POSTALES DE L’ESTRIE Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Canada ISSN 261085 Envoi de publication Enregistrement no 40007764 SOMMAIRE Messages de deux piémontais : Bosco et Bergoglio ........................................ Chapitre Général 27 : Contrecourant avec espoir et décentrés........................ Marie Auxiliatrice .......................................................................................... Regard sur le monde Salésien ........................................................................ Nouvelles des ancien/nes du Salésien ............................................................ Le système préventif de Don Bosco : Fondement, actualité, enjeux (3e partie ) ................................................... La Catéchèse du Bon Pasteur ......................................................................... Prière du bicentenaire.................................................................................... Pape François en Terre Sainte au Pays de Jésus .............................................. Retour du pape François sur son pèlerinage ................................................... Deux nouveaux Saints du Québec ................................................................. Vie au Salésien de Sherbrooke ....................................................................... Pour une pastorale des jeunes à la lumière de la pédagogie de Don Bosco (3e partie) ........................................................................... Coupe du Monde de football : Tous vainqueurs ! ............................................ Galerie photos ............................................................................................... Les quatre bougies ......................................................................................... Grotte de Lourdes au Vatican......................................................................... Prions pour nos défunts ................................................................................. 3 4 7 9 10 11 13 15 16 18 20 22 24 26 28 29 30 31 Salésiens et Salésiennes Coopérateurs et coopératrices Volontaires de Don Bosco (V.D.B.) Anciens, Anciennes et Amis de Don Bosco : Tout un monde, toute une FAMILLE ont été suscités par SAINT JEAN BOSCO pour répondre aux appels des jeunes dans un esprit de service et d’amitié. À la suite de leur Père, ils ont à cœur la destinée et le bonheur des JEUNES. Ils les aident à réussir leur avenir. Fondé en 1877 par saint Jean Bosco, le Bulletin Salésien, porte-voix de la pensée du grand éducateur et de ceux qui se reconnaissent en lui et continuent sa mission, est publié dans 58 éditions en 29 langues. Le Carrefour Salésien, bulletin salésien pour le Canada, est membre de l’Association Canadienne des Périodiques Catholiques (A.C.P.C.). Page couverture : La statue de Don Bosco devant la façade du Séminaire Salésien à Sherbrooke. À ses côtés, saint Dominique Savio, son élève, et la bienheureuse Laure Vicuña, élève des sœurs salésiennes en Argentine. Le saint éducateur a dit : Ici, avec vous, je me sens bien. Ma vie, c’est vraiment d’être avec vous (MB, IV, 654) MESSAGES DE DEUX PIÉMONTAIS : BOSCO ET BERGOGLIO Depuis près de trois ans, la Famille salésienne est engagée sur le chemin de la célébration du bicentenaire de la naissance de son fondateur, saint Jean Bosco. Deux cents ans, ça peut sembler une longue période de temps. Et pourtant quand on y pense… ! Placez deux personnes centenaires l’une à côté de l’autre et le truc est joué. Vous avez votre bicentenaire. Placez vingt de ces personnes l’une à côté de l’autre et vous voilà au temps de Jésus, Jules César et Virgile En ce qui concerne Don Bosco, cela me frappe davantage quand je fais appel à quelques souvenirs personnels. Mon premier directeur dans une maison salésienne au début de mon High School à Newton, NJ, avait connu et parlé avec Don Bosco : le Père Enea Tozzi. Le Père Pierre Décarie qui avait amené plusieurs petits québécois dans cette institution nous passait le mot de temps à autre, nous invitant à « prendre une marche », comme on dit en bon québécois, avec le Père directeur après le repas du soir. Alors le Père nous racontait des faits de la vie de Don Bosco et comment il l’avait rencontré et passé quelque temps à son Oratoire de Turin vers la fin de la vie du saint. Autre souvenir. En juin 1957, j’ai participé avec d’autres séminaristes de Newton aux funérailles du P. Alphonse Volonté à Port Chester, NY ; il était venu nous parler quelques fois au Séminaire. Ce salésien très vénéré avait vécu plus d’un an à l’Oratoire du Valdocco – il avait alors 11 ans – où Don Bosco habitait. Il avait été vicaire pendant 8 ans à la paroisse salésienne de St. Agnes à Toronto (1925-1933). Vous voyez, je ne suis pas encore centenaire et j’ai des liens « presque directs » avec Don Bosco… ! Très significatives pour qui s’efforce d’œuvrer à la façon salésienne les quatre dimensions de l’action éducative : une maison qui accueille, une école qui prépare à la vie, une paroisse qui évangélise, une cour de récréation pour vivre dans la joie, thème développé par le P. Morand Wirth (les critères 3 et 4 pour le prochain no.). Le P. Attard dans l’article concernant la pastorale-jeunesse développe l’esprit et le climat de cette approche éducative. La tradition salésienne a su décrire cette pratique d’éducation intégrale et harmonieuse par l’expression : Éduquer en évangélisant, évangéliser en éduquant. Même les tout petits peuvent – et aiment – être évangélisés (La Catéchèse du Bon Pasteur). Le pape François continue à surprendre l’Église et le monde par sa sagesse tout à fait jésuite de liberté, de créativité, d’humilité, d’amour et du souci des pauvres. Comment demeurer indifférent face à ces images de son pèlerinage au pays de Jésus, région de ce Moyen-Orient nourri de haine et de violence ! Et tout le poids historique, quelques jours après son voyage, de cette rencontre de prière dans les jardins du Vatican, avec à ses côtés les présidents de ces deux pays « ennemis », Israël et la Palestine ! François croit au pouvoir de la prière ; la seule négociation ne suffit pas. La durée des années de tension et de violence en est la preuve. Au début des années 1860, Don Bosco confiait à l’un de ses disciples que Marie voulait être invoquée comme l’Auxiliatrice des chrétiens, puisque les temps sont difficiles. Les temps sont-ils moins difficiles aujourd’hui ? Marie, auxiliatrice des chrétiens, auxiliatrice des pauvres, auxiliatrice des jeunes ! Ne nous dit-elle pas, comme autrefois à Cana, Faites ce qu’Il vous dira. Et finalement, pourquoi pas quelques conseils de François pour la réussite de la Coupe du Monde au Brésil ? Bonne lecture ! P. Roméo Trottier sdb 3 CHAPITRE GÉNÉRAL 27 : CONTRECOURANT AVEC ESPOIR ET DÉCENTRÉS À la conclusion de cette assemblée internationale réunissant quelque 220 salésiens des 5 continents, les capitulaires du CG27 ont voulu partager à leurs confrères et à la Famille salésienne leur joie et satisfaction d’avoir participé à « un événement de grâce ». En voici le texte intégral Nous tous, qui avons participé au CG27, convoqués à Rome au nom du Seigneur, assistés par la force de l’Esprit, nous voulons partager avec vous l’extraordinaire expérience vécue durant ces derniers mois. Pour chacun d’entre nous, le Chapitre a été un événement de grâce dont nous voulons témoigner, en retournant chez nous. Nous voulons vous dire, en reprenant nos engagements et notre labeur : « Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous : nous étions en grande fête » (Ps 125, 3). Au commencement fut le Valdocco Nous avons commencé notre parcours en Terre Sainte Salésienne, lieu d’Évangile et de miracles quotidiens. Nous y sommes allés comme celui qui remonte un fleuve à la recherche de la source. Nous étions assoiffés, et l’eau fraîche des origines a étanché notre soif ; l’histoire de notre père est toujours une invitation toujours nouvelle. Dans sa vie et sa proposition, nous avons cherché l’inspiration pour faire revivre aujourd’hui le même charisme. Redécouvrir Don Bosco nous a permis de plonger dans les racines de notre vocation évangélique et trouver de nouvelles raisons pour vivre radicalement, comme il l’a fait, le don de soi pour le Royaume en faveur des jeunes les plus pauvres. À la lumière de son expérience, nous nous sommes mis en chemin, nous aussi, sous le regard de Marie Auxiliatrice, avec l’assurance de sa présence maternelle. Dieu nous donna un Père De retour à Rome, nous avons commencé nos travaux avec des réflexions et délibérations d’envergure. Le ton fraternel et la recherche commune nous ont vite permis de tisser des relations cordiales et sincères entre nous, ce qui nous a aidés à découvrir la richesse de l’interculturalité et la prophétie de la fraternité, vécues à la première personne déjà pendant les journées capitulaires. Nous nous sommes sentis en communion avec les communautés qui, en des pays en conflit, vivent des moments dramatiques de leur histoire : la Syrie, le Venezuela, la République Centrafricaine ou le Soudan ont été très présents dans nos prières. Le rappel de ces situations nous a rapprochés de la réalité douloureuse de tant de peuples, et a fait revivre en nous le témoignage de nombreux confrères qui vivent avec radicalité l’Évangile en des situations d’une grande complexité, et qui nous stimulent à nous donner davantage. Et Dieu nous donna un père. Tout en exprimant notre gratitude pour le ministère lumineux et fécond du Père Pascual Chávez Villanueva, nous ressentons que l’élection du Père Ángel Fernández Artime comme Recteur Majeur et Xe Successeur de Don Bosco a été un don de la Providence pour nous tous, pour la Famille Salésienne tout entière et pour les jeunes. Son sourire ouvert et sincère, sa simplicité, sa grande humanité et sa relation spontanée avec chacun des confrères nous ont fait voir tout de suite en lui le visage du Père qui nous avait été promis : « Il sera élu un Recteur Majeur qui prendra soin de vous et de votre salut éternel. Écoutez-le, aimez-le, obéissez-lui, priez pour lui... » (Don Bosco). Merci, Père Ángel, pour ton cœur de bon pasteur et pour ta générosité. François nous captiva Un moment particulièrement intense a été la rencontre avec le Pape François. Il nous a accueillis et il a béni, en nous, chacun de vous et des jeunes que le Seigneur nous confie. Sa parole, précise et incisive, a touché notre cœur. Dans l’esprit de « Evangelii Gaudium », il nous a rappelé que nous devons être, comme Don Bosco, des hommes d’Évangile, qui vivent avec simplicité et générosité la vie quotidienne dans un style austère et détaché. Il nous a rappelé que notre Père Don Bosco nous a appris à aimer les jeunes avec l’amorevolezza qui rend présente la tendresse de Dieu pour ses enfants les plus faibles. Il nous a demandé avec insistance d’aller vers les périphéries où les jeunes vivent et où ils expriment de façon plus virulente leurs pauvretés. Il nous a priés de ne ménager aucun effort pour destiner les personnes les plus capables (« les meilleurs ! ») à ceux, parmi les plus pauvres, qui vivent sans perspectives et sans avenir. Oui, François a vraiment enflammé notre cœur salésien. Son étreinte a été une expression d’affection sincère pour les enfants de Don Bosco. Et l’enthousiasme que nous avons éprouvé en lui serrant la main a renouvelé notre adhésion filiale au Successeur de Pierre, comme Don Bosco l’avait toujours voulu de la part de ses Salésiens. Le message du Saint-Père restera dans notre cœur ; il demeure un programme pour nous tous. À contre-courant et dans l’espérance Le thème de notre Chapitre Général, la radicalité évangélique, a suscité une réflexion profonde qui nous a stimulés à la conversion. Nous avons approfondi, à partir de la 5 Parole et avec la richesse d’expériences diverses, et dans la recherche commune, l’appel que Dieu nous lance aujourd’hui à être Mystiques dans l’Esprit, Prophètes de la Fraternité et Serviteurs des Jeunes. Nous sommes convaincus que ce que nous avons vécu au cours de ces semaines est déjà un prélude au chemin que nous voulons parcourir avec vous tous et avec les communautés éducatives et pastorales. Nous avons rêvé de l’avenir et nous nous efforcerons d’en faire une réalité. les plaies à travers des relations matures et qui régénèrent. Il y a nécessité d’un engagement décidé pour humaniser la vie commune afin de dépasser la solitude et faire abonder la miséricorde. Dans notre monde, l’option pour le pardon et la paix rend crédible notre manière de vivre, et plus évangélique notre annonce. Décentrés Unis à la Vigne et en tant que sarments nouveaux (cf. Jn 15,1-11), nous, les Salésiens, rêvons d’une vie consacrée qui, vécue à partir d’attitudes profondément évangéliques, soit capable de dialoguer avec la culture et d’interpeller la réalité sociale dans laquelle nous vivons. Nous aspirons, pour nos communautés, à un style de vie simple, marqué par la joie de l’Évangile et la passion pour le Royaume. Nous voulons vivre comme des hommes marqués par une forte expérience de Dieu et ayant aussi les pieds sur terre, capables de rendre compte de l’espérance que nous portons dans le cœur, avec une existence totalement donnée, authentique, intègre ; engagés à aller à la recherche des jeunes les plus abandonnés dans les périphéries et les déserts où ils se trouvent. Conscients du nouveau moment ecclésial que nous vivons, nous sommes convaincus que notre vie consacrée devient un cri contre l’égoïsme et l’autoréférentialité : il s’agit de sortir à la rencontre des besoins des autres avec l’attitude de compassion de Jésus et à partir de la réalité de notre vie pauvre et solidaire. Notre cloître est le monde des jeunes en difficulté ; notre prière, ce sont nos mains tendues et notre engagement pour rendre la dignité à ceux qui sont davantage exclus. Pour cela, nous ne pouvons pas ménager nos énergies ; nous n’avons plus de temps « pour nos affaires » ou pour nous enfermer dans nos intérêts personnels. Nous avons devant nous un exode qui nous fera atteindre une autre terre, mille fois promise : celle des plus abandonnés et des plus démunis. C’est là que nous trouverons, comme Salésiens, notre Tabor. Vivre à contre-courant aujourd’hui nous rend signifiants. Lorsque tout autour de nous grandit l’individualisme, la fraternité est une alternative crédible. Nous relevons le défi de bâtir des communautés où l’on apprenne à passer du « moi » au « nous », faisant prévaloir toujours le bien du confrère. Nous devons savoir ouvrir des espaces d’accueil et de dialogue qui puissent aider à panser François nous a invités à nous situer aux frontières, aux marges, dans les périphéries du monde, dans les déserts existentiels où beaucoup sont comme des brebis sans berger et n’ont rien à manger (cf. Mt 9,36). Ici se trouve la clé d’interprétation que le Pape nous présente pour nous décentrer : chercher d’autres horizons qui nous offrent des points de vue différents et nous aident à lire la 6 réalité au-delà de nous-mêmes. Voilà le nouveau défi pour la vie religieuse aujourd’hui : penser et vivre « décentrés » de notre manière de regarder la réalité, trop sûrs de nous-mêmes, installés en des œuvres garanties, engagés dans un travail structuré et satisfaisant. Quand nous pensons au renouvellement de notre Congrégation, n’aurionsnous pas ici un critère de signifiance qui pourrait nous aider à donner un nouvel élan à nos vieilles structures ? Il n’est pas facile de se « dé-centrer », mais il est urgent de le faire si nous voulons rester fidèles à l’appel de Dieu. Ces jours-ci, nous avons ressenti le souffle de l’Esprit qui « fait toutes choses nouvelles » (Ap 21,5). Il est temps de rendre opérationnelles les lignes du cheminement que notre Chapitre Général nous propose. Nous voulons, poussés par sa force et éclairés de sa lumière, « prendre le large » (Lc 5, 4), aller dans des eaux plus profondes, dans notre vie consacrée et dans notre mission au milieu des jeunes et des couches populaires. Nous éprouvons l’urgence d’annoncer avec audace l’Évangile libérateur de Jésus-Christ, Bonne Nouvelle pour les petits et les pauvres. Et si, en voyant le don que nous faisons de notre propre vie et notre joie, quelqu’un demande : « Pourquoi le faites-vous ? », nous répondrons avec liberté que Dieu remplit notre existence et que son amour débordant nous interpelle et crie en nous pour que les jeunes « aient la vie et l’aient en abondance » (Jn 10,10). Rome, le 12 avril 2014 Marie Auxiliatrice Au seuil du bicentenaire de la naissance de Don Bosco, nous vous proposons de découvrir quelques événements liés à la vie de Don Bosco. Le 24 mai est un jour important dans la famille salésienne car c’est la fête de Marie auxiliatrice. En effet, Marie tenait une place privilégiée dans la vie de Don Bosco. Marie auxiliatrice, une présence active « Il ne faut pas faire attention aux rêves » réplique la grand-mère à Jean qui vient de lui raconter son rêve de la nuit passée. Il a neuf ans. Dans ce rêve, Marie, bergère d’un troupeau, lui demande de conduire ses enfants égarés. Rêve d’un instant... Et pourtant, l’épisode revient dans la vie de Jean Bosco, à la façon d’un feuilleton aux multiples facettes. Au fil du temps, ces songes apparaissent comme des rendez-vous fixés par la Dame. À trois reprises, elle lui indique le lieu de sa mission : un quartier mal famé où seront construites trois églises de tailles différentes. Un peu plus tard, elle lui transmet un ruban où est écrit le mot « obéissance ». Face aux départs de prêtres qui venaient l’aider, Marie lui conseille de créer une congrégation. Pour la 7 fondation de l’Institut des Salésiennes, Marie doit insister, car Don Bosco rétorque aux jeunes filles aspirant à une telle création : « Je n’ai pas le temps, je ne peux rien pour vous. » Alors la Dame renouvelle sa requête. Jean Bosco se laisse finalement bousculer par la volonté de Marie. Jean Bosco fera ainsi connaître la Dame à ses jeunes et les invitera à lui faire confiance. Marie n’est pas éloignée de leurs préoccupations. Une présence active sur la cour de récréation, dans leurs études, les moments de fête et les temps difficiles. Le souci de Jean Bosco est de leur montrer que la Vierge Marie n’est pas uniquement celle que l’on exalte en récitant le Magnificat. Elle accompagne les évolutions de chacun, permettant aux « petits », à ceux qui sont mis à l’écart, de prendre toute leur place. C’est de cette façon qu’est lancée la Compagnie de l’Immaculée dont fait partie Dominique Savio. Ce petit groupe se retrouve à la fois pour des temps de prière et pour suivre des jeunes en difficulté au sein du Valdocco. Au terme de sa vie, Jean Bosco dira de la Dame : « C’est elle qui a tout fait. » Marie dans nos vies... À travers l’Histoire, Marie est invoquée sous le nom d’Avocate, d’Auxiliatrice, d’Aide et de Médiatrice, Secours des Chrétiens, Immaculée... Que de titres n’a-t-elle pas reçu ! Pourtant elle n’attendait qu’une seule chose : la venue du Messie, celui qui allait libérer le peuple d’Israël. Tout au long de sa vie, elle aura accompagné son fils durant son éducation puis sur le chemin de sa mission. Elle ne l’aura pas toujours compris et pourtant elle portait tous les événements passés dans la prière. 8 Nos vies sont marquées par des situations qui nous dépassent. La mort, la souffrance, la maladie... sont souvent vécues comme une non-action de Dieu : « Que fait donc le bon Dieu ? Pourquoi croire s’il ne fait rien ? » À son époque, Jésus n’a pas éliminé les mille et une détresses auxquelles il était confronté. Il faisait un bout de chemin avec les gens. Il importait pour lui de se mettre à leur écoute, le temps d’une rencontre, courte mais essentielle, pour remettre les personnes en marche, redonner un sens à leur vie. Au pied de la croix, Marie accueille les dernières paroles de Jésus : « Femme, voilà ton fils. » Puis il dit au disciple qu’il aimait : « Voilà ta mère. » Alors qu’elle vit le drame de la mort de son fils, celui-ci l’invite à dépasser cette épreuve en accueillant une nouvelle mission : devenir la mère de toute l’humanité. Comme une mère attentive à tous ses enfants, Marie se fait éducatrice. Elle nous invite à accueillir les imprévus de la vie, à nous laisser bousculer, à avancer dans notre pèlerinage terrestre. Elle nous demande de faire fructifier nos talents et de les mettre au service de nos frères. Ainsi, serons-nous signes de la construction du Royaume de Dieu, présent au cœur de nos vies. Laissons résonner en nous ces paroles qu’elle adresse aux serviteurs des noces de Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira ! » Sans cesse, Marie nous renvoie à Celui qu’elle a suivi tout au long de sa vie ; un Dieu qui nous libère du chacun-pour-soi pour être solidaire de ceux qui nous entourent. Don Bosco Aujourd’hui REGARD SUR LE MONDE SALÉSIEN KENYA, KAKUMA ALBANIE, SCUTARI : Fête du Mouvement Salésien des Jeunes Le 10 mai dernier environ 300 jeunes, provenant des maisons salésiennes et des Filles de Marie Auxiliatrice d’Albanie et Kosovo, se sont retrouvés dans la maison salésienne de Scutari pour vivre la fête du Mouvement Salésien des Jeunes. Les jeunes ont réfléchi sur la fécondité du charisme salésien, sur la culture albanaise et sur l’enrichissement de la culture albanaise grâce au charisme de Don Bosco. CAMBODGE, BATTAMBANG Dans l’œuvre salésienne Vithayalai Don Bosco Battambang a eu lieu la fête solennelle de saint François de Sales et de saint Jean Bosco au cours de la journée annuelle du sport. Les salésiens de l’œuvre Don Bosco dans le camp des réfugiés de Kakuma, sont en train de réaliser, en ces jours, différentes activités pour les enfants réfugiés. Avec l’aide de volontaires, réfugiés en divers endroits du camp, ils assistent les enfants avec des jeux et leçons scolaires, et ils offrent des produits alimentaires, tels le lait, biscuits, sucreries et habits. La disponibilité des biens nécessaires à ces enfants dépend des fonds disponibles. UKRAINE, LVOV En ces temps difficiles pour le pays, les Salésiens de Lvov ont pu offrir un moment de grande joie et fête à beaucoup de jeunes : le dimanche 1er juin, après la célébration de l’Eucharistie célébrée dans la paroisse salésienne dédiée à Marie Auxiliatrice, a été inauguré un nouveau bâtiment de la maison/ famille. La célébration, en rite byzantin, a été présidée par Mgr Josaphat Govera da Lutzk, Exarque de l’Église catholique grécoukrainien, et concélébrée par l’évêque Andriy Sapelak, SDB, évêque émérite de l’Éparquie de rite byzantin/ukrainien en Argentine, et par de nombreux autres salésiens de l’Ukraine, Pologne, Italie et Allemagne. Présents aussi de nombreux enseignants des écoles fréquentées par les jeunes des 9 Dans ce travail, une place de premier plan a été assumée par don Myhajlo Chaban, qui a collaboré avec un nombre toujours croissant d’éducateurs et de Salésiens Coopérateurs. œuvres salésiennes, Salésiens Coopérateurs et jeunes du Mouvement Salésien des Jeunes de Lvov. La fête a été clôturée par un concert de Vysokyi Zamok et les danses du groupe Cherevychku Veseli et de l’école de danse Pohulianka. La maison/famille abrite 40 jeunes, entre 6 et 23 ans. Les Salésiens de l’Ukraine, déjà en 2007 avaient commencé à s’occuper des jeunes, qui, à cause de graves situations, ne pouvaient plus rester dans leurs familles. NOUVELLES DES ANCIEN/NES DU SALÉSIEN • PIERRE DION (1980) a été nommé président et chef de la direction de Québecor. Il était le président de la campagne de la levée de fonds de la Fondation du Salésien. Originaire de l’Estrie, il était présent avec sa famille au souper aux crabes le 3 mai dernier. • EUGÉNIE TARTE (1996) fille de Pierre Tarte, professeur retraité du Salésien, a donné naissance à un garçon, Louis le 12 mai. Elle enseigne au Collège MontNotre-Dame à Sherbrooke. • MARIO DUROCHER (1980) est l’entraîneur des Foreurs de Val d’Or de la LHJMQ. Ingénieur forestier de formation, la passion du hockey, c’est ce qui le motive. 10 Le nouveau bâtiment était absolument nécessaire : il y a déjà 14 jeunes qui attendent depuis des mois d’entrer dans la maison/ famille. Le nombre total de places disponibles est de 80, et 40 autres étudiants venant de la campagne pourront vivre dans la structure et poursuivre ainsi leurs études à Lvov. Dans la ville les Salésiens gèrent aussi une école technique avec 80 élèves, près de la maison/famille, et une école supérieure avec plus de 200 garçons et filles du quartier de Syhiv. Un autre rêve de la communauté est celui de trouver un endroit pour étendre les structures de l’école. • NATHALIE MICHAUD, élève de 4e secondaire, a reçu le prix de l’engagement dans les activités parascolaires décerné par la Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP). Ces 120 écoles privées du Québec comptent plus de 80 000 élèves. • MARIE-FRANCE DUCLOS (1994) demeure au Kentucky, USA, avec sa famille de 3 enfants. Elle est en instance de doctorat en chant classique. Sa sœur ZOÉ (1993) a 2 enfants et est pharmacienne à Montréal. Félicitations à La Jeune Société, comité issu de la Fondation du Salésien, qui a organisé le 7 juin le Bal Salé pour les jeunes professionnels de Sherbrooke. Celle-ci est constituée en forte majorité d’anciens du Séminaire Salésien. C’est un montant de 20 000 $ qu’ils remettront au Centre Québecor grâce aux profits de la soirée. Morand Wirth, sdb Salésien de Don Bosco, historien de formation, il est depuis de longues années professeur à l’Université pontificale salésienne de Rome. Auteur de plusieurs publications sur l’histoire de la famille salésienne, saint François de Sales et sur la pédagogie et la spiritualité de Don Bosco. Quatre dimensions de l’action éducative Le modèle et le critère de toute action salésienne restent l’oratoire Saint-Françoisde-Sales de Turin, qui fut pour les jeunes « la maison qui accueille, la paroisse qui évan gélise, l’école qui prépare à la vie et la cour de récréation pour se rencontrer en amis et vivre dans la joie ». Toute œuvre ou activité salésienne fidèle au système préventif tente d’intégrer simultanément dans son projet ces quatre dimensions inséparables les unes des autres. Qu’est-ce donc que l’oratoire ? Une institution pauvre, mais qui intègre toutes les dimensions de la vie des jeunes. « Ce qui caractérise Don Bosco, affirme Pietro Braido, c’est qu’il exclut toute interprétation et toute pratique unilatérales en cherchant à réunir en une synthèse vitale tous les éléments importants ». Une maison et une famille, surtout pour ceux qui n’en ont pas Avant même de s’installer dans une vraie maison, qui sera la maison Pinardi dans la périphérie nord de Turin, Don Bosco consi- LE SYSTÈME PRÉVENTIF DE DON BOSCO : FONDEMENT, ACTUALITÉ, ENJEUX (3e partie ) dérait l’oratoire comme la maison de tous. Il voulait que le jeune se sente chez lui, en famille. Il pratiquait un accueil ouvert et cordial. La sélection à l’entrée n’existait pas ; au contraire, il parcourait les rues et les places pour inviter tous les volontaires à venir à l’oratoire. Le climat qu’il affectionnait était la simplicité, la familiarité et la gaîté, non exempte d’humour. C’est ainsi qu’il gagnait souvent le cœur des jeunes, au point qu’un jour ils le portèrent en triomphe pour le faire roi... La maison du Valdocco s’efforça de garder le plus longtemps possible un caractère familial. « Jusqu’en 1858, écrit don Lemoyne, Don Bosco gouverna et dirigea l’oratoire comme un père conduit sa famille, et les jeunes ne sentaient pas de différence entre l’oratoire et la maison de leurs parents. Pas de rangs pour aller d’un lieu à un autre, pas de rigueur dans l’assistance ni de coercition au moyen de règles minutieuses ». Avec le temps se produira néanmoins une évolution, due à la croissance des effectifs et aux changements de mentalité. ➜ 11 L’accueil du jeune « comme dans une maison » constitue un préalable indispensable à toute initiative, même évangélisatrice. Don Bosco en avait d’autant plus ressenti la nécessité que beaucoup d’adolescents étaient privés de tout : famille, nourriture, logement... C’est ce qui le poussa à réaliser avec ardeur un nouveau lieu communautaire et familial, la « maison » de l’oratoire, qu’il dédia au saint de la charité et de l’ardeur pastorale, François de Sales. Simple et cordial, l’accueil salésien cherche à gagner la confiance du jeune. Pour Jean-Marie Petitclerc, la confiance est le principe méthodologique de la pédagogie salésienne, qui commence par faire confiance au jeune de manière à rendre possible sa confiance envers l’éducateur. Comme dit le slogan salésien bien connu, « sans affection pas de confiance ; sans confiance, pas d’éducation ». Avoir un « chez soi » est indispensable à la construction de la personne. Dans la fameuse lettre de Rome du 10 mai 1884, où Don Bosco se plaint du changement des mentalités et des comportements chez les éducateurs, il fait l’apologie de l’esprit de famille, qu’il appelle la famigliarità. En effet, « la famigliarità apporte l’amour, et l’amour produit la confiance ». Aujourd’hui, le besoin de l’accueil et de la confiance se fait particulièrement pressant, car nombreux sont les « handicapés de l’amour », enfants ou jeunes blessés par la vie, frustrés par l’échec familial ou enfermés dans la pauvreté, la solitude ou l’indifférence. Une école, surtout pour ceux qui ont des difficultés Dès les débuts, Don Bosco avait compris que, pour rendre un vrai service à la jeunesse, l’acquisition d’un minimum de 12 connaissances était indispensable. Son but, au départ de son œuvre, n’était pas de fonder des écoles, même chrétiennes ou pour les pauvres, comme le fit saint Jean-Baptiste de la Salle. Ce sont les nécessités de la vie et les besoins des jeunes qui l’ont conduit à s’occuper de leur instruction et de leur formation professionnelle et culturelle. Au dix-neuvième siècle, l’illettrisme et l’ignorance sévissaient encore dans de larges couches de la population. L’oratoire devint donc progressivement un lieu de formation destinée à préparer les jeunes à la vie. Avant même son installation définitive au quartier Valdocco, on y dispensait des cours d’alphabétisation, d’abord chaque dimanche, puis chaque soir. On y enseignait la lecture, l’écriture, l’arithmétique et le dessin. Don Bosco recrutait et formait lui-même des enseignants, très jeunes pour la plupart. Il se fit même le propagateur du système métrique, qu’un édit royal venait d’introduire dans les écoles. À partir de l853, on va assister à la naissance à l’oratoire des premiers ateliers, d’abord pour les cordonniers et les tailleurs, puis des ateliers de reliure, de menuiserie et d’imprimerie. Mais aux apprentis vont bientôt se joindre des « étudiants », aptes aux études classiques. Le but recherché par Don Bosco est de trouver et de former de futurs collabo- d’une école, avec sa section professionnelle et sa section classique, ses classes et son internat. Pour désigner les activités qui se faisaient le dimanche et les jours de fête à l’intention des jeunes qui n’étaient pas pensionnaires, il fallait désormais préciser qu’il s’agissait de l’oratoire des externes, ce qui n’empêchait pas les internes d’y participer. rateurs, notamment des prêtres et des religieux. Au début, ils suivaient les cours chez des professeurs en ville, mais à partir de 1855, comme pour les apprentis, des classes furent organisées à l’intérieur de la maison. C’est ainsi que l’oratoire du Valdocco prenait de plus en plus l’allure extérieure Aujourd’hui comme hier, le jeune doit prendre sa place dans la société grâce à une formation sérieuse et adaptée à ses possibilités. La tradition salésienne valorise l’ardeur au travail et à l’étude. Sans négliger la réussite des plus doués, elle se préoccupe spécialement de ceux qui éprouvent des difficultés ou sont victimes d’échecs scolaires. Comme par le passé, la formation professionnelle peut devenir pour beaucoup un parcours de réussite. LA CATÉCHÈSE du Bon Pasteur La Catéchèse du Bon Pasteur est une approche liturgique basée sur l’Écriture Sainte en vue de la formation religieuse des enfants de 3-12 ans. Cette catéchèse utilise les principes éducatifs d’une pédagogue italienne bien connue, Maria Montessori, qui a su mettre en valeur les besoins spirituels et les capacités de l’enfant. Au centre de cette approche, il y a la préparation de l’Atrium, lieu de recueillement et de beauté, comparable à un centre de retraite pour enfants. Cet endroit se veut riche en matériel didactique fait à la main, pour accompagner les textes bibliques présentés, les sacrements, les gestes et les mo- ments liturgiques clés. Pour chaque thème, il existe un matériel précis qui accompagne la leçon et demeure disponible à l’enfant afin de poursuivre librement sa méditation au moment de son choix. La Catéchèse du Bon Pasteur tire son inspiration du travail éducatif d’une pionnière, Maria Montessori, et de ses observations concernant le développement de l’enfant et ses besoins spirituels. En 1954, Sofia Cavaletti, une théologienne juive catholique, et Gianna Gobbi, une éducatrice d’enfants, fondèrent à Rome le premier Atrium en s’appuyant sur les recherches de Maria Montessori et de son expérience 13 à la fois riche de contenu et adapté à leur niveau de développement. avec les catéchèses liturgiques. Aux ÉtatsUnis, une Association Nationale pour la Catéchèse du Bon Pasteur a été fondée en 1984 afin de soutenir le travail des catéchètes et émettre des certificats aux personnes ayant complété des cours selon cette approche catéchétique. En ce qui me concerne, ce n’est qu’en 1997 que je fis la connaissance de cette merveilleuse méthode d’enseignement religieux. De passage à Toronto, par hasard, j’ai pu visiter l’Atrium de la paroisse salésienne St. Benedict. Je fus émerveillée de voir ce bel espace religieux mis à la disposition des enfants pour l’apprentissage des mystères de la foi. Depuis lors, je n’avais qu’un désir : reproduire chez nous ce lieu de prière et d’initiation chrétienne. Enfin, en juin 2001, mon rêve se réalisa quand je suis allée à Maryland, Washington, USA, pour y suivre un cours intensif sur la Catéchèse du Bon Pasteur. De retour à Montréal, ma connaissance des parcours catéchétiques me permit de mettre en branle une équipe merveilleuse, mes consœurs, pour fabriquer ce beau matériel didactique qui accompagne chaque leçon de catéchèse. Dès le mois d’octobre 2001, les enfants de 3-5 ans fréquentant nos Centres de la Petite Enfance eurent la joie de recevoir cet enseignement 14 À l’automne 2011, prévoyant la loi de laïcité pour les C.P.E. du Québec, un Atrium a vu le jour au sous-sol de notre couvent pour accueillir les enfants âgés de 5-7 ans. En effet, tous les samedis et dimanches matin, d’octobre à avril, une session d’une heure et quinze minutes est offerte aux enfants pour découvrir Jésus, le Bon Berger, Le rencontrer dans la Parole, la prière, l’adoration et les activités en lien avec les thèmes de la Catéchèse du Bon Pasteur. En septembre, les parents sont invités à participer à une rencontre d’information pour connaitre le contenu du programme de la Catéchèse du Bon Pasteur, les activités connexes, le calendrier et les suggestions pour accompagner l’enfant dans son apprentissage religieux. Depuis les débuts de l’Atrium, nous avons accueilli deux jeunes filles fréquentant une école privée, l’École Secondaire Marie-Clarac, comme bénévoles pour accompagner les enfants dans leurs activités. Leur implication avec les enfants les aide à grandir dans la confiance en elles- mêmes, dans leur sens de responsabilité et la maturation de leur propre foi. Au terme de l’Année de la Foi et au seuil de la Nouvelle Évangélisation, cette Catéchèse du Bon Pasteur semble avoir été pour les parents et les enfants un chemin privilégié de croissance et d’approfondissement de la foi. À la source de Jésus Bon Berger, la famille fut invitée à devenir de plus en plus « une maison qui prend soin » et fait grandir la vie donnée et reçue comme un don de Dieu. Depuis 2011, au camp d’été Centre Salésien des Jeunes de Montréal, nous offrons six semaines de Catéchèse du Bon Pasteur aux enfants âgés de 5-7 ans. Deux jours par semaine, environ 75 enfants accompagnés de leurs moniteurs viennent par groupes au couvent pour rencontrer Jésus dans Sa Parole et Sa présence eucharistique. La majorité de ces enfants sont nouveaux car ils n’ont pas fréquenté nos C.P.E. C’est donc pour eux une expérience unique de recevoir cette catéchèse systématique et vivante dans une atmosphère de détente et de joie. À la fin de chaque rencontre, un temps d’adoration est prévu à la chapelle pour intérioriser à travers les chants et la prière le contenu de la catéchèse. Puisque la loi ne permet pas l’éducation religieuse dans les écoles, les vacances d’été sont pour nous, éducateurs (trices), des temps merveilleux pour faire vivre aux jeunes des expériences riches de foi et susceptibles de marquer leur vie. Comme Don Bosco, notre modèle et notre guide, nous voulons faire de tous ces jeunes que nous côtoyons « d’honnêtes citoyens et de bons chrétiens ». Sr. Pauline Cossette, F.M.A. responsable de l’Atrium Laura Vicuna, Montréal PRIÈRE DU BICENTENAIRE Ô saint Jean Bosco, Père et Maître de la jeunesse, docile aux dons de l’Esprit et ouvert aux réalités de ton temps, tu as été pour les jeunes, surtout pour les petits et les pauvres, un signe de l’amour et de la prédilection de Dieu. Sois notre guide sur le chemin d’amitié avec le Seigneur Jésus : nous pourrons ainsi découvrir en Lui et dans son Évangile le sens de notre vie et la source du vrai bonheur. Aide-nous à répondre avec générosité à la vocation que nous avons reçue de Dieu, pour être dans la vie quotidienne des constructeurs de communion, et collaborer avec enthousiasme, en communion avec toute l’Église, à l’édification de la civilisation de l’amour. Obtiens-nous la grâce de la persévérance pour vivre à un haut niveau la vie chrétienne, selon l’esprit des béatitudes ; et fais en sorte que, guidés par Marie Auxiliatrice, nous puissions nous trouver un jour avec toi dans la grande famille du ciel. Amen Pape François en Terre Sainte Accueilli par le roi de la Jordanie Avec un enfant réfugié de la Syrie Eucharistie à Bethléem : fresque des 3 papes qui ont visité Bethléem 16 Prière au mur de la séparation près de Bethléem Au lieu de la naissance de Jésus Au Saint Sépulcre avec patriarche Bartholomée 1er Au mémorial Yad Vashem L’Eucharistie au Cénacle, lieu de la 1re messe par Jésus Plantation d’un olivier, symbole de paix, à Gethsémani Rencontre de prière au Vatican avec présidents israélien et palestinien au Pays de Jésus 17 RETOUR DU PAPE FRANÇOIS SUR SON PÈLERINAGE « Avec ce pèlerinage, j’ai voulu apporter une parole d’espérance, mais je l’ai aussi reçue, à mon tour ! Je l’ai reçue de frères et sœurs qui espèrent “contre toute espérance” (Rm 4, 18), à travers tant de souffrances », confie le pape François au lendemain de son pèlerinage en Terre Sainte (24-26 mai). à l’audience générale sur la Place St-Pierre le 27 mai. Chers frères et sœurs, Ces jours derniers, comme vous le savez, j’ai effectué un pèlerinage en Terre Sainte. Cela a été un grand don pour l’Église et j’en rends grâce à Dieu. Il m’a guidé sur cette Terre bénie, qui a vu la présence historique de Jésus et où se sont vérifiés des événements fondamentaux pour le judaïsme, le christianisme et l’islam. Je désire redire ma reconnaissance cordiale à Sa Béatitude le patriarche Fouad Twal, aux évêques des différents rites, aux prêtres, aux franciscains de la Custodie de Terre Sainte. Ces franciscains sont forts ! Ils font un très beau travail ! Ma gratitude va aussi aux Autorités jorda18 niennes, israéliennes et palestiniennes, qui m’ont accueilli avec une telle courtoisie, je dirais même avec amitié, ainsi qu’à toutes les personnes qui ont coopéré à la réalisation de cette visite. –1– L’objectif principal de ce pèlerinage était de commémorer le cinquantième anniversaire de la rencontre historique entre le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras. Cela avait été la première fois qu’un Successeur de Pierre se rendait en Terre Sainte : Paul VI inaugurait ainsi, pendant le concile Vatican II, les voyages hors d’Italie des papes de l’époque contemporaine. Ce geste prophétique de l’évêque de Rome et du patriarche de Constantinople a posé une borne milliaire sur le chemin, difficile mais prometteur, de l’unité entre tous les chrétiens qui a, depuis, accompli des pas importants. C’est pour cela que ma rencontre avec Sa Sainteté Bartholomaios, frère bien-aimé dans le Christ, a représenté le moment culminant de la visite. Ensemble, nous avons prié auprès du sépulcre de Jésus et il y avait avec nous le patriarche gréco-orthodoxe de Jérusalem, Théophile III, et le patriarche arménien apostolique Nourhan, ainsi que des archevêques et des évêques de différentes Églises et communautés, des Autorités civiles et de nombreux fidèles. En ce lieu où résonna l’annonce de la résurrection, nous avons perçu toute l’amertume et la souffrance des divisions qui existent encore entre les disciples du Christ ; et vraiment, cela fait tant de mal, cela fait mal au cœur. Nous sommes encore divisés ; dans ce lieu où justement a résonné l’annonce de la résurrection, où Jésus nous donne la vie, nous sommes encore un peu divisés. Mais surtout, dans cette célébration chargée de fraternité mutuelle, d’estime et de respect, nous avons entendu fortement la voix du Bon pasteur ressuscité qui veut faire de toutes ses brebis un seul troupeau ; nous avons éprouvé le désir de guérir les blessures encore ouvertes et de poursuivre avec ténacité le chemin vers la pleine communion. Une fois encore, comme l’ont fait les précédents papes, je demande pardon pour ce que nous avons fait pour favoriser cette division et je demande à l’Esprit-Saint de nous aider à guérir les blessures que nous avons faites aux autres frères. Nous sommes tous frères dans le Christ et, avec le patriarche Bartholomaios, nous sommes amis, frères, et nous avons partagé notre volonté de marcher ensemble, de faire tout ce que nous pouvons faire aujourd’hui : prier ensemble, travailler ensemble pour le troupeau de Dieu, rechercher la paix, protéger la création, toutes ces choses que nous avons en commun. Et en frères, nous devons aller de l’avant. –2– Un autre objectif de ce pèlerinage était d’encourager dans cette région le chemin vers la paix, qui est à la fois un don de Dieu et un engagement des hommes. Je l’ai fait en Jordanie, en Palestine et en Israël. Et je l’ai toujours fait en tant que pèlerin, au nom de Dieu et de l’homme, en portant dans mon cœur une grande compassion pour les fils de cette Terre qui vivent depuis trop longtemps avec la guerre et qui ont le droit de connaître enfin des jours de paix ! C’est pourquoi j’ai exhorté les fidèles chrétiens à se laisser « oindre », le cœur ouvert et docile, par l’Esprit-Saint, pour être toujours davantage capables de gestes de paix, de fraternité et de réconciliation. L’Esprit permet d’assumer ces comportements dans la vie quotidienne avec des personnes de cultures et de religions différentes, et de devenir ainsi « artisans » de paix. La paix se fait artisanalement ! Il n’existe pas d’industries de la paix, non. Elle se construit chaque jour, artisanalement, et avec un cœur ouvert pour que vienne le don de Dieu. C’est pour cela que j’ai exhorté les fidèles chrétiens à se laisser « oindre ». En Jordanie, j’ai remercié les Autorités et le peuple pour leur engagement dans l’accueil de nombreux réfugiés venant des zones de guerre, un engagement humanitaire qui mérite et requiert le soutien constant de la Communauté internationale. J’ai été frappé par la générosité du peuple jordanien dans leur accueil des réfugiés, de tous ceux qui fuient la guerre dans cette zone. Que le Seigneur bénisse ce peuple accueillant, qu’il le bénisse beaucoup ! Et nous devons prier pour que le Seigneur bénisse cet accueil et demander à toutes les institutions internationales d’aider ce peuple dans ce travail d’accueil qu’il accomplit. Pendant ce pèlerinage dans d’autres lieux aussi, j’ai encouragé les Autorités concernées à poursuivre leurs efforts pour atténuer les tensions dans la région du Moyen-Orient, surtout dans la Syrie torturée, et à continuer de chercher une solution équitable au conflit israélo-palestinien. Pour cela, j’ai invité le président d’Israël et le président de la Palestine, tous deux hommes de paix et artisans de paix, à venir au Vatican prier ensemble avec moi pour la paix. Et, s’il vous plaît, je vous demande de ne pas nous laisser seuls. Vous, priez, priez beaucoup pour que le Seigneur nous donne la paix dans cette Terre bénie. Je compte sur vos prières. Fort, 19 priez, en ce temps, priez beaucoup pour que vienne la paix. –3– Ce pèlerinage en Terre Sainte a aussi été l’occasion de confirmer dans la foi les communautés chrétiennes qui souffrent tant, et d’exprimer la gratitude de toute l’Église pour la présence des chrétiens dans cette région et dans tout le Moyen-Orient. Ces frères sont des témoins courageux de l’espérance et de la charité, « sel et lumière » sur cette terre. Par leur vie de foi et de prière, et à travers leurs activités d’éducation et d’assistance tant appréciées, ils œuvrent en faveur de la réconciliation et du pardon, contribuant au bien commun de la société. Avec ce pèlerinage, qui a été une véritable grâce du Seigneur, j’ai voulu apporter une parole d’espérance, mais je l’ai aussi reçue, à mon tour ! Je l’ai reçue de frères et sœurs qui espèrent « contre toute espérance » (Rm 4, 18), à travers tant de souffrances, comme celles de ceux qui ont fui leur pays à cause des conflits, comme celles de ceux qui, dans différentes parties du monde, sont discriminés et méprisés à cause de leur foi dans le Christ. Continuons de leur être proches ! Prions pour eux et pour la paix en Terre Sainte et dans tout le Moyen-Orient. Que la prière de toute l’Église soutienne aussi le chemin vers la pleine unité des chrétiens, pour que le monde croie dans l’amour de Dieu qui, en Jésus-Christ, est venu habiter au milieu de nous. Et je vous invite tous, maintenant, à prier ensemble, à prier ensemble la Vierge Marie, Reine de la paix, Reine de l’unité entre les chrétiens, la maman de tous les chrétiens : qu’elle nous donne la paix, au monde entier, et qu’elle nous accompagne sur cette route de l’unité. DEUX NOUVEAUX SAINTS DU QUÉBEC Message de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec à l’occasion de la canonisation de François de Laval et de Marie de l’Incarnation. C’est avec beaucoup d’émotion que nous avons appris la canonisation par le pape François de Marie Guyart, fondatrice du monastère des Ursulines de Québec, – mieux connue sous le nom de Marie de l’Incarnation – et de François de Laval, fondateur du Séminaire de Québec et premier évêque de Québec, et de ce fait 20 évêque de tous les territoires d’Amérique situés au nord des colonies espagnoles. Eux qui avaient été béatifiés en même temps par Jean-Paul II, le 22 juin 1980, seront désormais invoqués comme sainte et saint et pourront être honorés dans la liturgie partout dans le monde. Cela signifie que l’Église reconnaît, par le ministère du pape François, que leur vie et leur enseignement, leur foi et leur engagement font de ces deux figures monumentales de l’histoire du Québec – et des débuts de l’Église en Amérique du Nord – des modèles et des sources d’inspiration pour les chrétiens et chrétiennes de tous les temps et de toutes les cultures. De Monseigneur de Laval, qu’elle a pu connaître à Québec de 1659 à 1672, Marie de l’Incarnation a écrit : « C’est bien l’homme du monde le plus austère et le plus détaché des biens de ce monde. Il donne tout et vit en pauvre, et l’on peut dire avec vérité qu’il a l’esprit de pauvreté. » Voilà un portrait qui convient magnifiquement au prénom de François et qui illustre fort bien l’invitation pressante que cet autre François, le pape actuel, nous lance sans cesse d’aller « aux périphéries » rejoindre les pauvres et les malades, les plus démunis et les plus délaissés. Mère Marie de l’Incarnation, quant à elle, a été qualifiée par Bossuet, son contemporain, de « Thérèse de la Nouvelle-France ». En la comparant à cette autre immense figure de la spiritualité chrétienne qu’a été sainte Thérèse d’Avila (1515-1582) – première femme à recevoir le titre de docteur de l’Église, en 1970 –, le célèbre évêque de Meaux attestait ainsi de la grande qualité mystique de la vie et de l’œuvre de Marie Guyart. Il est impossible de faire référence à Mère Marie de l’Incarnation et à Monseigneur de Laval sans souligner l’apport inédit qu’euxmêmes, ainsi que les femmes et les hommes qui ont marché dans leurs traces, ont donné à l’éducation dès les débuts de la colonie française et tout au long de l’histoire du Québec. Nous accueillons comme une grâce du Seigneur le fait que ces canonisations surviennent pendant le jubilé du 350e anniversaire de la création de la paroisse Notre-Dame de Québec. Après le don d’une Porte Sainte pour la basilique cathédrale de Québec et l’accession de l’archevêque de Québec, Mgr Gérald Cyprien Lacroix, au collège des cardinaux, le pape François, en choisissant de procéder maintenant à ces canonisations, fait preuve d’un attachement à l’Église d’ici qui nous touche profondément. Il nous propose ainsi une voie de croissance spirituelle faite d’humilité, d’espérance et de don de soi à tous ceux et celles qui sont dans le besoin. Nombreux seront les pèlerins qui franchiront cette année la Porte Sainte pour venir se recueillir près du tombeau de saint François de Laval, dans la cathédrale de Québec, et se rendront près de celui de sainte Marie de l’Incarnation, dans la chapelle du monastère des Ursulines. Puissions-nous, par l’intercession de ces deux nouveaux saints, grandir dans la foi, la paix et la joie. Sainte Marie de l’Incarnation, priez pour nous. Saint François de Laval – saint François de Québec –, priez pour nous. † Pierre-André Fournier archevêque de Rimouski président de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec 21 V I E AU S A L É S I E N La France (Gaule) est là ; Astérix aussi Salé La Jeune Société a organisé Le Bal rbr ooke She de els ionn fess pro es jeun pour les Groupe de finissants : 24 h à l'Abbaye St-Benoit-du-Lac Gala d'Excellence 2014 Voyage en Europe de l’Est : en mai à Prague Le rituel annuel de l'arbre des finissants Souper aux crabes de la Fondation du Salésien Gala Sportif : méritants avec professeurs d’Éducation Physique Nicolas Racine (discipline, kayak) intronisé au Temple de la Renommée des Spartiates Voyage à Toronto DE SHERBROOKE POUR UNE PASTORALE DES JEUNES à la lumière de la pédagogie de Don Bosco (3e partie) UNE COMMUNAUTE AU SERVICE DES JEUNES Une seconde ligne de proposition est la suivante : une fois qu’on a compris que la pastorale salésienne des jeunes trouve dans le Système préventif son expression la plus caractéristique et l’expression de l’esprit salésien, il s’agit de voir si c’est le cas concrètement dans la réalité des faits. Nous ne devons pas avoir peur de nous demander si dans notre action pastorale, nous agissons plus en patrons qu’en serviteurs, si nous trouvons plus commode d’agir selon le modèle clérical plutôt que selon le modèle communautaire, si nous préférons rester enfermés dans notre bureau plutôt que de faire de la cour de récréation par notre présence le lieu où nous annonçons l’amour de Dieu aux jeunes. En effet, si le modèle patronal, ou le modèle clérical, ou la séparation d’avec les jeunes dominaient dans nos maisons, alors ce serait le démantèlement et la destruction de toute l’expérience charismatique de notre Père et Maître Don Bosco. Déjà de son temps, quelque temps avant sa mort, don Bosco avait signalé et commenté avec beaucoup d’amertume cette situation dans sa fameuse Lettre de Rome de 1884. En outre, n’oublions pas qu’un an après cette lettre, il a dû faire un autre rappel dans les trois fameuses lettres pédagogiques adressées aux Salésiens d’Amérique. Avec toute sa bonté paternelle, don Bosco écrit ces trois lettres, qui restent encore pour nous aujourd’hui un rappel paternel. Je cite un passage de la troisième lettre à Don Domenico Tomatis, dans laquelle on sent cet amour d’un Père qui ne se lasse pas 24 de recommander à ses fils d’être de vrais pasteurs des jeunes : Mon cher D. Tomatis, le fait de recevoir très rarement tes lettres me fait penser que tu as beaucoup à faire ; je le crois, mais le fait de donner de tes nouvelles à ton cher don Bosco mérite certainement d’être parmi les affaires à ne pas négliger. Que faut-il écrire ? me diras-tu. Écris sur ta santé et sur la santé de nos confrères ; écris si les règles de la congrégation sont fidèlement observées ; si on fait et comment on fait l’exercice de la bonne mort ; le nombre des élèves et les espérances qu’ils te donnent d’une bonne réussite. Tu fais quelque chose pour cultiver et promouvoir les vocations : en as-tu quelque espérance ? (…) ces réponses, je les attends avec grand plaisir. Puisque ma vie avance à grands pas vers son terme, les choses que je veux t’écrire dans cette lettre sont celles que je te recommanderais dans les derniers jours de l’exil : mon testament pour toi. Cher D. Tomatis : pense toujours que tu t’es fait salésien pour te sauver ; prêche et recommande à tous les confrères la même vérité. Rappelle-toi qu’il ne suffit pas de savoir les choses, mais il faut les pratiquer. Que Dieu nous aide pour qu’on ne puisse pas nous appliquer ces paroles du Sauveur : Dicunt enim et non faciunt. (…) Avec ta conduite exemplaire, en pratiquant la charité dans les paroles, dans les ordres, en supportant les défauts des autres, la congrégation gagnera beaucoup de confrères. Recommande constamment la fréquentation des sacrements de la confession et de la communion. Les vertus qui te rendront heureux dans le temps et dans l’éternité sont : l’humilité et la charité. Sois toujours l’ami, le père de nos confrères, aide-les en tout ce que tu peux dans les affaires spirituelles et temporelles ; mais sache les employer en tout ce qui concourt à la plus grande gloire de Dieu. Chaque pensée que j’exprime dans cette feuille a besoin d’être un peu expliquée. Tu peux le faire pour toi et pour les autres. Que Dieu te bénisse, mon très cher D. Tomatis ; transmets un cordial salut à tous nos confrères, amis et bienfaiteurs. Dis-leur que chaque matin à la messe je prie pour eux, et que je me recommande humblement aux prières de tous. Que Dieu fasse que nous puissions encore nous voir en cet exil mortel, mais que nous puissions ensuite un jour louer le saint nom de Jésus et de Marie dans la bienheureuse éternité. Amen. Dans peu de temps, je t’écrirai ou ferai écrire une autre lettre d’une certaine importance. Que Marie nous garde fermes et nous guide sur le chemin du ciel. Amen. Votre affectionné en Jésus Christ Don Giovanni Bosco Mathi, 14 août 1885. En Amérique Latine, l’étude et la réflexion sur ces trois lettres a produit un changement profond dans les cœurs des salésiens. Souhaitons que ces trois lettres continuent à produire une constante conversion du cœur de chaque salésien encore aujourd’hui. P. Fabio Attard, sdb Conseiller général pour la Pastorale des Jeunes LA PÉDAGOGIE DE DON BOSCO DANS LA LUMIÈRE DE LA RÉSURRECTION Pour celui qui veut pratiquer la pédagogie salésienne, nul doute que la résurrection est une expérience que l’on peut faire à travers le travail éducatif. Notre travail construit la terre et nous reconstruit. Je me rappellerais toujours la réflexion de ce jeune qui m’interpelle, alors que je passais près de son chantier. Ils étaient à deux en train de planter des fleurs dans la rocaille d’un talus. « Dites, c’est beau notre travail ! » Ce jeune, malmené par la vie, avait grandi à ses propres yeux parce que la beauté des fleurs et de leur mise en place dans la rocaille lui avait procuré la joie d’une réussite, et plus que cela, un sentiment de la beauté dans cette lumière du printemps. C’était pour lui le début d’une résurrection. LA JOIE La joie est un peu le résultat tangible de la mise en œuvre de l’espérance et de la confiance. On fait la fête parce qu’on veut exprimer tous ces sentiments qui nous relient les uns aux autres et qui nous permettent d’éprouver le bonheur du « bien vivre ensemble ». La joie est un signe de l’épanouissement de soi et peut nous relier à Dieu, si nous savons le remercier pour la joie qu’il nous donne à travers les autres avec lesquels nous vivons. Henri Christophe, sdb 25 COUPE DU MONDE DE FOOTBALL : tous vainqueurs! Le sport, une école de paix « Le secret de la victoire, sur le terrain comme dans la vie », c’est de « respecter son compagnon d’équipe, mais aussi son adversaire. En apprenant les leçons que le sport enseigne, nous en sortirons tous vainqueurs », déclare le pape François aux participants et spectateurs de la Coupe du Monde de football, qui a lieu au Brésil (12 juin-13 juillet 2014). Dans un vidéo-message transmis par la télévision brésilienne, le pape souligne en effet trois leçons du sport : « école de paix » : « le besoin de “s’entraîner”, le fair-play dans le jeu d’équipe et le respect entre les adversaires ». Il souhaite que « cette Coupe du Monde puisse devenir une fête de solidarité entre les peuples. Cela présuppose que les matchs soient considérés pour ce qu’ils sont vraiment : un jeu et en même temps une occasion de dialogue, de compréhension, d’enrichissement humain réciproque ». Voici le message du pape François. 26 Chers amis, C’est avec grande joie que je m’adresse à vous tous, amoureux du foot, à l’occasion de l’ouverture de la Coupe du Monde 2014 au Brésil. Je souhaite adresser un salut cordial aux organisateurs et aux participants ; à chaque athlète et à chaque supporteur, ainsi qu’à tous les spectateurs qui, dans les stades ou au moyen de la télévision, de la radio et d’internet, suivent cet événement qui dépasse les frontières de langue, culture et nation. J’espère que, plus qu’une fête sportive, cette Coupe du Monde puisse devenir une fête de solidarité entre les peuples. Cela présuppose que les matchs soient considérés pour ce qu’ils sont vraiment : un jeu et en même temps une occasion de dialogue, de compréhension, d’enrichissement humain réciproque. Le sport n’est pas seulement une forme de distraction, mais aussi – et je dirais surtout – un instrument pour communiquer des valeurs qui promeuvent le bien de la personne humaine et contribuent à la construction d’une société plus pacifique et fraternelle. Pensons à la loyauté, à la persévérance, à l’amitié, au partage, à la solidarité. De fait, de nombreux comportements et valeurs promus par le sport se révèlent importants non seulement sur le terrain, mais dans tous les domaines de l’existence, et concrètement dans la construction de la paix. Le sport est école de paix, il nous enseigne à construire la paix. En ce sens, je voudrais souligner trois leçons de la pratique sportive, trois attitudes fondamentales pour la cause de la paix : le besoin de « s’entraîner », le fair-play et le respect entre les adversaires. En premier lieu le sport nous enseigne que, pour vaincre, il est nécessaire de s’entraîner. Dans cette pratique sportive nous pouvons voir une métaphore de notre vie. Dans la vie il est nécessaire de lutter, de « s’entraîner », de se fatiguer pour obtenir des résultats importants. L’esprit sportif devient ainsi une image des sacrifices nécessaires pour grandir dans les vertus qui forment le caractère d’une personne. Si, pour qu’une personne s’améliore, un grand « entraînement » constant est nécessaire, combien plus il faudra faire d’efforts pour arriver à la rencontre et à la paix entre des individus et entre des peuples « rendus meilleurs » ! Il faut tant « s’entraîner »... Le foot peut et doit être une école pour la construction d’une « culture de la rencontre », qui permette la paix et l’harmonie entre les peuples. Ici une deuxième lecture de la pratique sportive peut nous aider : apprenons ce qu’a à nous enseigner le fairplay du foot. Dans le jeu d’équipe il faut penser en premier lieu au bien du groupe, et non à soi-même. Pour vaincre, il faut dépasser l’individualisme, l’égoïsme, toutes les formes de racisme, d’intolérance et d’instrumentalisation de la personne humaine. Il n’y a pas que dans le foot qu’être ‘fominha’ [individualiste et égoïste en portugais] constitue un obstacle au bon résultat de l’équipe ; car, quand nous sommes ‘fominhas’ dans la vie, en ignorant les personnes qui nous entourent, toute la société est lésée. La dernière leçon du sport profitable pour la paix est le respect dû entre adversaires. Le secret de la victoire, sur le terrain, mais aussi dans la vie, tient dans le fait de savoir respecter mon compagnon d’équipe, mais aussi mon adversaire. Personne ne gagne tout seul, ni sur le terrain ni dans la vie ! Que personne ne s’isole ni ne se sente exclu ! Attention ! Non à la ségrégation, non au racisme ! Et, s’il est vrai que, au terme de ce Mondial, une seule sélection nationale pourra lever la coupe comme vainqueur, il est aussi vrai que, apprenant les leçons que le sport nous enseigne, nous en sortirons tous vainqueurs, en renforçant les liens qui nous unissent. Chers amis, je remercie pour l’opportunité qui m’a été donnée de vous adresser ces paroles pour cette occasion – je remercie particulièrement la présidente du Brésil, Mme Dilma Rousseff, que je salue – et je promets de prier afin que les bénédictions célestes soient sur tous. Que cette Coupe du Monde puisse se dérouler en toute sérénité et tranquillité, toujours dans le respect réciproque, dans la solidarité et dans la fraternité entre hommes et femmes qui se reconnaissent membres d’une unique famille. Merci ! www.zenit.org 13 juin 2014 AVIS AUX LECTEURS Vu le manque d’expérience du nouvel éditeur, il se peut qu’il y eut des erreurs en ce qui concerne votre changement d’adresse (svp : ancienne et nouvelle adresses), d’ajout ou d’annulation. Je m’en excuse. Si c’est votre cas, je vous prie de me le faire savoir par courriel préférablement (adresse en dernière page) ou par courrier postal. P. Roméo Trottier 27 GALERIE PHOTOS Surrey, B.C : La « parabole » du Père Mario : le lièvre et la tortue Toronto : jeunes de St. Benedict à March for Life à Ottawa avec le P. M. Pace Sherbrooke : le Fr. Marcel Gauthier fête son 60e de vie salésienne avec l’archevêque, Mgr Luc Cyr Stony Point, NY : Michael Eguino, sdb, ordonné diacre par Mgr Emilio Allué, sdb Montréal : Don Bosco Youth Festival au Centre des Jeunes Montréal : Salésiennes Coopératrices : 25 ans. Rosa, Sylvia, Patricia avec le P. R. Authier 28 LES QUATRE BOUGIES Les quatre bougies brûlaient lentement. L’ambiance était tellement silencieuse qu’on pouvait entendre leur conversation. La première dit : « Je suis la Paix ! Cependant personne n’arrive à me maintenir allumée. Je crois que je vais m’éteindre. » Sa flamme diminua rapidement, et elle s’éteignit complètement. La deuxième dit : « Je suis la Foi ! Dorénavant je ne suis plus indispensable, cela n’a pas de sens que je reste allumée plus longtemps. » Quand elle eut fini de parler, une brise souffla sur elle et l’éteignit. Triste, la troisième bougie se manifesta à son tour : « Je suis l’Amour ! Je n’ai pas de force pour rester allumée. Les personnes me laissent de côté et ne comprennent pas mon importance. Elles oublient même d’aimer ceux qui sont proches d’eux. » Et, sans plus attendre, elle s’éteignit. Soudain... un enfant entre et voit les trois bougies éteintes. « Pourquoi êtes-vous éteintes ? Vous deviez être allumées jusqu’à la fin » En disant cela, l’enfant commença à pleurer. Alors, la quatrième bougie parla : « N’aie pas peur, tant que j’ai ma flamme nous pourrons allumer les autres bougies, je suis l’Espérance ! » Avec des yeux brillants, l’enfant prit la bougie de l’Espérance... et alluma les autres. Que l’Espérance ne s’éteigne jamais en nos cœurs et que chacun de nous puisse être l’outil nécessaire pour maintenir l’Espérance, la Foi, la Paix et l’Amour ! Grotte de Lourdes au Vatican Le pape François s’est rendu à la « Grotte de Lourdes » des Jardins du Vatican, samedi soir, 31 mai, en la fête de la Visitation, dernier jour du Mois de Marie, au terme de la traditionnelle veillée mariale. Le pape a adressé la parole aux personnes présentes avant de leur donner sa bénédiction. Le pape a également salué les malades et leurs familles. Dans son allocution, d’abondance du cœur, sans papier, le pape a évoqué la « promptitude de Marie » à se rendre auprès de sa cousine Elisabeth, « en hâte » : « elle n’a pas perdu de temps », « tout de suite, elle est allée servir », « après l’Annonce de l’ange ». Elle est la « Vierge de la promptitude ». Tel est le mystère de la Visitation que l’on contemple en ce jour de fête. « Elle est tout de suite prête à venir à notre aide lorsque nous la prions, lorsque nous lui demandons son aide, sa protection », a insisté le pape. Il y a « tant de moments de la vie où nous avons besoin de son aide, de sa protection : rappelons-nous qu’elle ne se fait pas attendre. Elle est la Vierge de la promptitude. Immédiatement, elle va servir ». L’assemblée a ensuite prié ensemble la prière que le pape François a composée pour son exhortation apostolique, Evangelii Gaudium : « Vierge et Mère Marie, toi qui, mue par l’Esprit, as accueilli le Verbe de la vie dans la profondeur de ta foi humble, totalement abandonnée à l’Éternel, aide-nous à dire notre “oui” dans l’urgence, plus que jamais pressante, de faire retentir la Bonne Nouvelle de Jésus. 30 Toi, remplie de la présence du Christ, tu as porté la joie à Jean-Baptiste, le faisant exulter dans le sein de sa mère. Toi, tressaillant de joie, tu as chanté les merveilles du Seigneur. Toi, qui es restée ferme près de la Croix avec une foi inébranlable et a reçu la joyeuse consolation de la résurrection, tu as réuni les disciples dans l’attente de l’Esprit afin que naisse l’Église évangélisatrice. Obtiens-nous maintenant une nouvelle ardeur de ressuscités pour porter à tous l’Évangile de la vie qui triomphe de la mort. Donne-nous la sainte audace de chercher de nouvelles voies pour que parvienne à tous le don de la beauté qui ne se ternit pas. Toi, Vierge de l’écoute et de la contemplation, mère du bel amour, épouse des noces éternelles, intercède pour l’Église, dont tu es l’icône très pure, afin qu’elle ne s’enferme jamais et jamais se s’arrête dans sa passion pour instaurer le Royaume. Étoile de la nouvelle évangélisation, aide-nous à rayonner par le témoignage de la communion, du service, de la foi ardente et généreuse, de la justice et de l’amour pour les pauvres, pour que la joie de l’Évangile parvienne jusqu’aux confins de la terre et qu’aucune périphérie ne soit privée de sa lumière. Mère de l’Évangile vivant, source de joie pour les petits, prie pour nous. Amen. Alléluia ! » PRIONS POUR NOS DÉFUNTS Don Bosco disait : Ayez une confiance illimitée en Jésus Hostie et en Marie Auxiliatrice, et soyez assuré que la Sainte Vierge vous obtiendra tout ce que vous désirez. Elle vous accordera la grâce que vous implorez, ou bien une grâce plus importante et plus utile pour vous. De tous les noms de Marie, c’est l’Auxiliatrice que j’ai choisi. C’est le secours que je cherche et non l’assurance ! Toi, Marie, tu as su faire, et tu partages ton expérience, Ton enfant, tu as appris à le connaître, ton cœur s’y est investi. Pour avoir un Fils tu as donné ton corps. Un amour de mère, une présence de femme, Une patience secrète. Voilà ce dont j’ai besoin par excellence. Toi, Marie, c’est pas à pas que tu me suivras, car désormais je mets toute ma confiance en toi. Éduque mon cœur pour qu’avec les autres il sache conjuguer le vrai bonheur. Reste près de moi, Marie, pour me montrer ton Fils, car c’est vers lui que je bondis. Désormais je te considère presque comme ma mère. Tout en toi est disponible pour ce que je dois faire. Tu protèges, tu gardes. Ton corps défend tous tes enfants. Auxiliatrice, voilà le nom de ce que j’entreprends. Daniel Federspiel • Martin Lebel, 95 ans, de St-Georgesde-Champlain décédé le 5 janvier 2014. • Clément Gervais, 99 ans et 11 mois, de St-Tite, décédé le 14 février 2014. • M. Gervais, ainsi que M. Martin Lebel, étaient les oncles du Père Jean-Paul Lebel, sdb, missionnaire au Rwanda. • Pierrette Gauthier, 63 ans, de Sherbrooke, décédée accidentellement le 10 juin. Elle était l’épouse de Michel Fortin, déjà membre du conseil d’administration du Séminaire Salésien, et la mère de Marie-Édith (1996), Marjorie (2001) et JustinMikaël (2004). Les funérailles eurent lieu en la basilique-cathédrale StMichel de Sherbrooke le 21 juin. • Jean Guérin, 78 ans, de Dorval, décédé le 13 juin, époux de Monique St-Pierre. Il était le beau-frère de feu Sr. Lucie St-Pierre, fma, et de Sr. Céline St-Pierre, fdls. • Le P. Stanislas Sileika, SDB, 95 ans, décédé à Kaunas, Lituanie, le 17 juin. Il œuvra pendant plusieurs années à Montréal comme curé de la paroisse lituanienne St-Casimir. CARREFOUR SALÉSIEN 135, rue Don-Bosco Nord Sherbrooke, QC J1L 1E5 (Canada) [email protected] S.V.P. NOUS INFORMER SI VOUS CHANGEZ D’ADRESSE. www.donboscocanada.org CARREFOUR SALÉSIEN est publié tous les trois mois par les Salésiens de Don Bosco. Envoi de publication Numéro de contrat : 40007764 IMPRIMERIE H.L.N. INC. SHERBROOKE, QUÉBEC Date de parution – Juillet 2014
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