plan de paysage des vallees de la moselle et du rupt de mad
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plan de paysage des vallees de la moselle et du rupt de mad
PLAN DE PAYSAGE DES VALLEES DE LA MOSELLE ET DU RUPT DE MAD : A LA RECONQUÊTE DES COTEAUX Une volonté partagée de réappropriation du terroir Communauté de Communes du Chardon Lorrain Communauté de Communes du Val de Moselle Dossier de presse - Conférence du Mardi 9 Juin 2015 à 11h00 Confrontées à des problématiques communes d’enfrichement des espaces transitoires ouverts des coteaux de leurs vallées, les territoires désirent se réapproprier ces espaces de vie. Ainsi, dans le cadre d’un appel à projet national organisé par le Ministère de l’Ecologie du Développement Durable et de l’Energie en Février 2015, les Communautés de Communes du Chardon Lorrain et du Val de Moselle ont souhaité élaborer et porter conjointement leur candidature. D’autres communes ont été associées à cette démarche comme notamment la commune de Jussy. Le plan de paysage des vallées de la Moselle et du Rupt de Mad a récemment été retenu lauréat de l’appel à projet national, faisant parti des 25 territoires primés sur plus de 75 dossiers pré-sélectionnés. Ce projet d’envergure répond donc à des ambitions territoriales partagées, issues des projets de territoires des collectivités. En plus de la cohérence géographique du périmètre d’étude, ce sont également de véritables intentions de développement territorial conjointes qui sont soutenues. I. Un territoire menacé par l’enfrichement et l’urbanisation : 1 ) Un territoire aux spécificités rurales, sous l’influence des grandes aires urbaines Le périmètre du plan de paysage est composé de : - 8 communes de la Communauté de Communes du Val de Moselle : Ancy-sur-Moselle, Arry, Corny-sur-Moselle, Dornot, Gorze, Jouy-aux-Arches, Lorry-Mardigny, Novéant-sur-Moselle - 8 communes de la Communauté de Communes du Chardon Lorrain : Arnaville, Bayonville, Vandelainville, Onville, Waville, Rembercourt, Jaulny, Villecey - Plusieurs communes associées, appartenant à d’autres intercommunalités, comme notamment Jussy Ces territoires font partie d’un paysage caractéristique commun en Lorraine : le relief de côte. La côte de Moselle se structure autour de trois éléments de paysage typiques : des revers de côte, des terrasses alluviales et espaces ouverts, puis les fonds de vallées, où s’écoulent la Moselle et son affluent le Rupt de Mad. Ces trois composantes du paysage mettent en évidence l’occupation du sol. Sur les fronts de côte, la forêt prédomine le paysage, cœur de la richesse de la biodiversité locale. Dans les espaces de transitions, entre forêt et villages, s’étendent les terrasses alluviales, là où les terres sont plus fertiles et propices aux cultures maraîchères, viticoles, pastorales voire agricoles. C’est ainsi au sein de ces espaces de transition que les prairies et pelouses naturelles se déploient, livrant toute la beauté de leurs sites. En contre bas et à flanc de coteaux, les villages et centres-bourgs conservent leurs caractères authentiques, se maillant dans l’urbanisation du sillon de la Moselle.* Les vallées de la Moselle et du Rupt de Mad en limite de l’aire urbaine de Metz et d’une moindre mesure de Pont-à-Mousson, ne sont pas des espaces ruraux reculés, mais un lieu sous influence urbaine. Cette appartenance, cette proximité et la qualité de vie des deux vallées attirent de nouveaux habitants impliquant une pression foncière et un renforcement de l’urbanisation sur certains secteurs. 2) Une structure paysagère et un territoire en pleine évolution qui présentent de fortes potentialités à valoriser Si le paysage des vallées de la Moselle et du Rupt de Mad s’est clairement modifié aux cours des dernières années, les reliques des pratiques ancestrales forment malgré tout le paysage des coteaux et des fonds de vallée. Les pratiques culturales, la viticulture sur certains secteurs, les vergers familiaux et l’exploitation du sol en fond de vallée ont peu à peu façonné un paysage qui tend à s’homogénéiser. Cependant, les évolutions sociétales génèrent, depuis de nombreuses années, l’abandon de ces activités. Renforcé par la problématique du morcellement foncier, l’enfrichement a gagné les terrasses des coteaux, nuisant au développement d’activités et au cadre de vie. Il s’avère donc indispensable aujourd’hui d’entreprendre une revalorisation des richesses environnementales et patrimoniales de ces terrains, et ce au travers de domaines transversaux du développement local. Des initiatives communales, intercommunales, associatives ou encore populaires, tendant à un retour des activités ancestrales des territoires, existent sur l’ensemble du périmètre de manière isolée et mériteraient d’être mutualisées et confortées. Les acteurs du domaine agricole sont fortement sensibles à la reconquête de ces espaces abandonnés afin de développer de nouvelles cultures en lien avec les activités traditionnelles des territoires, telles que le maraîchage et le retour de la culture de la fraise sur les communes d’Arnaville, Jouy et Corny, ou encore la polyculture et les vergers. D’autres activités agricoles, comme la viticulture principalement, cherchent à agrandir leurs emprises foncières. Des initiatives locales et populaires, ainsi que l’évolution des comportements et de la prise de conscience des consommateurs, tendent également à renforcer ces ambitions, tournées vers les filières courtes et de proximité. II. Un plan de paysage, pourquoi faire ? 1) La multifonctionnalité du paysage pour défendre les terroirs Face à cette évolution de la structure paysagère des versants des vallées de la Moselle et du Rupt de Mad et pour répondre au dynamisme des populations locales de plus en plus désireuse de disposer d’un cadre de vie de qualité et de circuits économiques locaux, les élus souhaitent se rassembler autour d’un plan de paysage. Cet outil doit conduire à définir un projet commun fondé sur des objectifs partagés de qualité paysagère pour les vallées de la Moselle et du Rupt de Mad qui vise à : - Soutenir et développer une agriculture diversifiée à forte plus-value ancrée dans le territoire, en s’appuyant sur les potentialités locales. - Développer des productions qui trouvent leurs débouchés auprès d’une clientèle de proximité. - Offrir aux habitants un espace attractif de « nature » répondant à différents usages et permettant le dynamisme de la vie locale. - Renforcer l’attractivité touristique du territoire (tourisme de proximité mais également issu de la Grande Région) s’appuyant sur les qualités identitaires et patrimoniales du paysage. - Sauvegarder et préserver la richesse de la biodiversité locale 2) La concertation et la co-construction du projet avec l’ensemble des acteurs locaux des territoires : les facteurs clés de réussite du projet Au regard de cette volonté d’affirmer l’identité du territoire comme source de richesse pour un bassin de vie, le plan de paysage en tant qu’outil de médiation, doit mobiliser l’ensemble des acteurs des différents territoires administratifs, et les conduire à la formulation d’un projet commun. Ainsi, le plan de paysage repose sur une large concertation de tous les partenaires, habitants et acteurs des territoires. Cette concertation conditionne l’efficacité et de l’appropriation du projet par chacun. De nombreux ateliers de travail seront donc à constituer et à mener en vue de mieux s’approprier ces espaces, d’en définir leurs ambitions de développement et d’identifier ainsi les actions à engager. De la richesse des échanges naîtra un projet porteur pour les territoires et soutenus par ses habitants et acteurs. A terme, ce plan de paysage doit aboutir à « une feuille de route » pour guider les collectivités mais aussi les acteurs locaux dans la mise en œuvre d’un programme d’actions concrètes d’aménagement de l’espace.