N°153 - Province des îles Loyauté
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N°153 - Province des îles Loyauté
Éditorial Les décisions de la Province . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 4 Le président du Sénat à Maré . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 9 Nos plantes pourraient guérir le cancer . . . . . . . . p 10 Le nouveau dispensaire de Tiga . . . . . . . . . . . . . . p 12 La fête de Wajuyu à Roh . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 14 Les Maires à Ouvéa et le Sénat Coutumier à Lifou . p 15 Le festival Akawan à Xodre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 17 Le nouveau Paradis d'Ouvéa . . . . . . . . . . . . . . . . . p 19 Réussites et succès universitaires . . . . . . . . . . . . . p 20 Nos récifs sous la loupe de l'Unesco . . . . . . . . . . . . p 21 Les voeux du Président A l’aube de cette année 2014, la Nouvelle‐Calédonie, est à un tournant important de son devenir : l’Accord de Nouméa, considéré comme un processus de paix et d’émancipation, constitue la feuille de route d’une transformation en profondeur du Pays. En tout état de cause, la politique engagée dès 2000 s’est inscrite dans la dynamique issue de l’Accord de Nouméa dont la réussite souhaitée par tous exige une nécessaire adaptation des moyens déployés aux réalités locales. Il s’est agi pour l’essentiel de créer les conditions socio‐économiques nécessaires à l’émergence d’une citoyenneté calédonienne, l’un des éléments fondateurs d’une nation. Le dynamisme des femmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 23 Avion ou Internet : nos scolaires voyagent . . . . . p 25 Taro, letchi, vanille : l'agriculture en fête . . . . . . . p 26 Le Rimap à Gossanah . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 27 Disparition de Nicole Waia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 33 Ouvéa : bilan du coprah et gare au Bunchy Top . . p 37 Thalassa a filmé Ouvéa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 39 Le Tour Cycliste à Maré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 41 Funk et Flamenco à Maré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 43 Les finales UEP à Lifou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 44 Athlétisme et planche à voile à Ouvéa . . . . . . . . . p 45 La Province des Iles Loyauté, compte tenu de son insularité, est toujours confrontée à un certain nombre de handicaps en matière de désenclavement et de développement. Aussi parler de développement économique et de rééquilibrage passe d’abord par une prise en compte effective de cette double insularité. La Province des Iles Loyauté a toujours interpellé ses partenaires sur ce dossier sans perdre de vue ses priorités comme la formation du potentiel humain, la responsabilisation des acteurs sociaux et un développement économique durable, maîtrisé et équitable. Alors, quels que soient les responsables actuels et futurs, la réussite du développement de notre province dépendra de la motivation et l’engagement de tous et de toutes, dans nos actions de tous les jours, avec les moyens et les compétences dont nous disposons. Notre démarche devra toujours s’inscrire dans le prolongement d’une politique novatrice de développement et de formation mais aussi d’ouverture et de respect. Nous avons le devoir de n'oublier personne sur le bord du chemin de notre émancipation. Si 2013 fut une année où se sont engagés de grands débats, 2014 semble se profiler comme une année de décision. CONSTRUIRE LES LOYAUTE 10 rue Georges Clémenceau - B.P. 8591 - Nouméa Tél. : 41 15 45 / 77 47 10 - Fax : 41 15 45 Email : [email protected] - ISSN n° 1169-4998 Directeur de la publication : Jacques Aïzik Wamalo Rédacteur en chef : Jacques d’André - Réalisation : ADANIS Reportages : Angélique Rouquié - Céline Touet Henry Nemia - Marco Wanyano Maquette PAO : J. Boufenèche ADANIS Régie Publicitaire : ACP (Tél. 24.35.20) Impression : Artypo Abonnement : Un an : 2350 cfp pour la Calédonie (hors Loyauté) 4500 cfp pour la métropole Etranger : écrire B.P. 8591 Nouméa Cedex A toute la population des Iles Loyauté, ainsi qu’à tous ceux et celles qui nous accompagnent dans cette œuvre de construction, je souhaite que cette année soit placée sous le signe de la paix, de la prospérité, du bonheur et de la réussite. Au nom des élus que je représente, je vous adresse mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2014. Néko HNEPEUNE Président de la Province des Iles Loyauté les décisions de la province Le Budget Primitif 2014 en retrait de 838 millions Le 19 décembre s’est tenue la 27ème Assemblée de Province de la présente mandature. Sous la houlette du Président Hnepeune, les élus ont débattu et adopté 35 délibérations, dont le Budget Primitif 2014 qui s’établit, en recette et en dépense, à la somme de 17.227.256.744 CFP répartie comme suit : ‐ Section d’investissement : 3.336.832.603 CPF, ‐ Section de fonctionnement : 13.890.424.141 CPF. Dans sa présentation du budget, le Président a d’abord rendu hommage aux élus : “Rien n’aurait pu se faire sans vous. Cette assemblée a pu se tenir régulièrement, et elle a été animée par chacune et chacun d’entre vous, dans un esprit constructif, afin que les réformes proposées puissent être adoptées. Je pense notamment au code de développement économique, à l’habitat, aux bourses et prêts, aux installations classées mais aussi à la continuité pays et à la solidarité transport. Tout ceci a servi au progrès des conditions de vie des Loyaltiens. Certes, il y a eu des oppositions et c’est le fonctionnement normal et obligé d’une démocratie. Je vous suis reconnaissant d’avoir participé au débat passionnant qui a eu lieu entre nous durant ces cinq années”. Rappelant que la reprise économique reste timide sur le plan international et qu’un ralentissement des exportations de minerais a pu être observé, en raison principalement de la chute constante des cours du nickel conjuguée à une baisse de la valeur du dollar, provoquant une diminution des ressources fiscales de la Nouvelle‐Calédonie, le Président a souligné la baisse des prévisions budgétaires destinées aux provinces. “En clair, a‐t‐il noté, la Province des Iles Loyauté se voit amputer d’une recette de ‐807.132.114 CFP en fonctionnement et de ‐31.108.960 CFP en investissement” par rapport à 2013. Mais il a rappelé que les opérations d’investissement d’envergure, prévues dans les budgets précédents, verront leur réalisation pour le début de l’exercice 2014. Il a cité notamment la réalisation du quai de Hwadrilla (2 milliards), des bureaux des organisations syndicales (40 millions), du centre de recherche Hnexuijia de Hnadro (182 millions), de la réfection de la RP3 de Maré (475 millions), des nouveaux bureaux administratifs de la province (154 millions), de la rénovation de l’aérogare de La Roche (102 millions), des attributions en faveur du logement social (250 millions), soit un peu plus de 3,1 milliards de travaux en cours de démarrage. La commande publique restera donc soutenue et devrait produire un réel impact aux entreprises du bâtiment sur le champ provincial. C’est dans ce contexte de morosité budgétaire ambiant que le BP 2014 très en retrait par rapport à 2013 s’est construit. Il s’élève à 17.227.256.744 CFP soit une diminution de ‐7 % comparé à l’exercice 2013. Les priorités visent à soutenir l’investissement avec une large part dédiée au logement social et une inscription de 300 millions, permettant de répondre au double objectif de loger les bénéficiaires et de maintenir une activité économique pour notre artisanat. Il en est de même pour le renouvellement des équipements dédiés à l’enseignement, où le programme des rénovations des internats est prévu pour 250 millions afin de répondre aux besoins de rénovation des internats de Tadine, Wé et La Roche. Les enseignements privés ne sont pas en reste car 96,8 millions et 20 millions sont prévus pour la DEC et l’ASEE. La poursuite des travaux au centre médical de Hulup, déjà engagés en 2013, est complétée par un crédit de paiement de 70 millions. Les opérations destinées à notre jeunesse seront poursuivies : 50 millions sont prévus pour le plateau sportif de Gossanah, 35 millions pour celui de Mouli et 17 millions pour celui de Xépénéhé. Des moyens supplémentaires seront prévus pour lancer les études sur le terrain de cricket de Qanono, le complexe sportif de Hulup, la salle destinée aux sports de combat, soit 51 millions. Dans le domaine du patrimoine culturel, la poursuite de la réhabilitation de l’Eglise de La Roche est estimée à 43 millions. Le succès des scènes fixes a contraint la province à reconduire le programme pour 12 millions. Parmi, les réalisations économiques, l’accent sera mis sur l’accompagnement des pêcheurs, soit 20 millions et 25 millions pour la mise en place de DCP. L’agriculture n’est pas en reste puisque 40 millions lui seront dédiés pour l’équipement. En matière touristique, 20 millions sont destinés au développement de la filière, sans oublier le projet hôtelier du Cap des Pins dont le suivi est confié à la Sodil. Comme on le peut le constater, les efforts seront soutenus sur l’ensemble des secteurs, malgré les contraintes existantes. Au préalable, les élus avaient adopté la Décision Modificative (DM3) du budget 2013, arrêtée en recettes et en dépenses à la somme de 406.312.697 CFP dont 220.350.640 CFP en section de fonctionnement et 185.962.057 CFP en section 4 d’investissement. Elle a par ailleurs abrogé une dizaine de délibération d’aides à l’investissement concernant des projets non réalisés dans les délais fixés ou dont les promoteurs en ont fait la demande. Budget 2014 : Projets provinciaux et aides à l’investissement =Dans le cadre du budget primitif 2014, l’assemblée a voté des autorisations de programme en investissement et des autorisations d’engagement en fonctionnement à savoir : En Investissement : 4Augmentation de l’autorisation de programme concernant la réalisation de la maison de l’aire ne Drehu à Qanono de 6 millions, passant ainsi à 94 millions. 4Augmentation de l’autorisation de programme concernant la réalisation d’un faré, d’une salle de réunion et d’une salle d’archive de 84 millions, passant le programme à 234 millions pour permettre des travaux supplémentaires (déplacement du réseau téléphonique et informatique sur le site provincial, équipement de charpente et de couverture supplémentaire). 4Augmentation de l’autorisation de programme concernant la remise aux normes des internats provinciaux de 210 millions passant ainsi à 660 millions pour des travaux de rénovation sur les internats du collège de La Roche et de Tadine à Maré, l’internat du collège Laura Boula à Lifou. La participation de l’Etat est de 204 millions. 4Augmentation de l’autorisation de programme concernant la réalisation du centre dénommé en dréhu “Hnexujia” : Centre de recherche de méthodes et d’outils pédagogiques et didactiques en culture et langues kanak (CREMOPEDICLK) de 150 millions, passant ainsi le programme à 190 millions. La fin des travaux étant prévue pour 2015. 4Augmentation de l’autorisation de programme concernant la réalisation d’un dock et la mise aux normes du centre d’animation nautique Hnaipolë à Lifou de 33 millions, passant ainsi le programme à 177 millions. 4Augmentation de l’autorisation de programme concernant le réaménagement et l’extension de la marina de Wé à Lifou de 36 millions, passant ainsi le programme à 186 millions. 4Augmentation de l’autorisation de programme concernant l’aménagement des intersections et des carrefours de la RP3 à Maré de 220 millions, passant ainsi le programme à 495 millions. 4Ouverture d’une autorisation de programme de 400 millions pour l’aménagement des abords terrestres du quai de Wadrilla qui constitueront à terme la zone portuaire de l’île d’Ouvéa. Cet aménagement comprendra : un dock de stockage, une gare maritime, une maison pour le gardien, une aire de manœuvre et un parking d’une quarantaine de places. 4Ouverture d’une autorisation de programme de 150 millions pour la réfection du ponton d’Easo à Lifou. Ces travaux de réfection permettront l’accueil de navires des 2 côtés du front d’accostage, l’accueil de plus petites unités (navires de moins de 6 mètres) et une circulation piétonne sécurisée. Un premier crédit de paiement de 20 millions est inscrit. En Fonctionnement : 4Ouverture d’une autorisation d’engagement de 239 millions pour le fonctionnement du GIE DIL (Destination Iles Loyauté) avec un premier crédit de paiement de 160 millions. 4Ouverture d’une autorisation d’engagement de 49,3 millions pour le fonctionnement de la Case de l’Entreprise avec un premier crédit de paiement de 30 millions. =Dans le cadre du programme “Aménagement des tribus”, l’assemblée a accordé pour un montant total de 65 millions de subventions aux associations aux associations suivantes : Association Clan Epe, l’Association entraide paroissiale Fene Sila, l’Association les amis de Béthanie, la Chefferie de Tawainedre, le Comité de développement, économique, social culturel et religieux de Padawa, la Chefferie de Hnaenedre, l’Association Waueng ne Wocedrane, la Chefferie de Wadrilla “Association Siwidrane”, et l’Association des jeunes de Siroash. =Dans le cadre de l’organisation des fêtes événementielles, les associations touristiques Iaaï Penina, Draikaco Drehu, Nengone Rane Gupa et Lifou Tourisme se sont vu attribuer un montant total de 8,5 millions de subventions. =Et, dans le cadre de l’aménagement touristique de la plage de Yedjele à Maré, une subvention de 2.990.610 CFP est attribuée à l’association Cawe Si Yeke pour la finition d’un bloc sanitaire avec douche. =La Province a accordé des aides à l’investissement à une douzaine de bénéficiaires : ‐ 1.494.500 CFP à Henri Ihmanag de Xépénéhé pour l’acquisition d’un tracteur destiné à son activité d’entretien d’espaces verts. ‐ 14.253.493 CFP à la Sarl Drehu Travaux Publics de Hmeleck pour l’acquisition d’équipements de réparation de fuites d’eau. ‐ Une aide exceptionnelle de 15.568.863 CFP, une prime à l’emploi de 2.267.070 CFP et un allègement des charges patronales de 3.113.594 CFP sont accordées à la Sarl Calédonie Toiture, installée à Traput et qui emploie 19 salariés, pour l’acquisition d’équipements dans le cadre de son activité de maçonnerie. 5 les décisions de la province ‐ Une aide à l’équipement de 9.047.500 CFP est accordée à la Sarl Hniminau Transport de Hunöj pour l’acquisition d’un bus destiné au transport d’enfants. ‐ Une aide à l’équipement de 14.447.607 CFP, une aide à la comptabilité de 437.500 CFP, une aide à la communication commerciale de 354.060 CFP sont accordées à la Sarl JP Transport de Hnacaöm pour l’acquisition de véhicules de transport de marchandises. ‐ Une aide à l’équipement de 10.451.574 CFP, une prime à l’emploi de 1.823.820 CFP et un allègement des charges patronales de 2.504.835 CFP sont accordés à Jean‐François Nyikeine de Drueulu pour l’acquisition de deux VSL et d’une ambulance. ‐ Une aide à l’équipement de 12.123.151 CFP est accordée à la Sarl Snack d’Hulup à Ouvéa pour la création d’un restaurant près de l’aéroport. ‐ Une aide à l’équipement de 18.531.095 CFP est accordée à la Sarl Watruara de Maré, pour l’acquisition d’un semi‐remorque porte‐conteneur. ‐ Une aide à l’équipement de 1.723.091 CFP est accordée à Auguste Salo de La Roche à Maré pour l’acquisition d’un camion et d’équipements pour la maçonnerie. ‐ Une aide à l’équipement de 17.777.480 CFP et une aide aux études ICPE de 1.000.000 CFP sont accordées à la Sarl Beaurivage de Wabao à Maré pour la création d’une station‐service et la rénovation de son commerce. ‐ Une aide à l’équipement de 2.504.916 CFP et une aide aux infrastructures primaires de 1.778.429 CFP sont accordées à Jacques Simijane de Wakone à Maré pour l’installation d’une table d’hôte près du “saut du guerrier”. =Sur le volet enseignement, l’assemblée de province a révisé les tarifs de pension dans ses internats applicables dès la rentrée 2014 : 4Pour les élèves relevant de l’enseignement maternel et élémentaire : ‐ Aide d’internat : 81.000 CFP ‐ Demi Aide de pension : 37.500 CFP. 4Pour les élèves relevant de l’enseignement secondaire, technique et professionnel : ‐ Bourse d’internat : 102.000 CFP ‐ Demi‐Bourse d’internat : 51.000 CFP. =Sur le volet formation professionnelle, l’assemblée de province a adopté le plan de formation continue de la Province des Iles pour l’année 2014. vie politique Le bureau 2014 de l’UC élu à Dueulu Daniel Goa a été réélu président de l’UC, début novembre, à Dueulu. Le secrétaire général Gérard Reignier et Didier Poiroi, le commissaire général, ont aussi été maintenus. Les 192 délégués présents ont exprimé leur confiance au bureau sortant pour le nouveau bureau de 2014. Neko Hnepeune est toujours le premier vice-président et Gilbert Tuyenon a été reconduit à la deuxième vice-présidence, face à Rock Wamytan. Pour suppléer le secrétaire général, Philippe Ajapunhya fait son entrée comme premier adjoint et Christian Tein, jusqu’ici commissaire adjoint devient maintenant le deuxième secrétaire Le bureau de l’UC 2014 élu à Lifou. De g. à d. : Philippe Ajapunhya, Christian Dahote, Gérard Reigner, Didier Poiroi, Gilbert Tuyenon, général adjoint. Enfin, Christian Dahote fait, lui aussi, son entrée Daniel Goa, Néko Hnepeune, Christian Tein. dans le bureau de l’UC. Originaire de Poum, il est le nouveau commissaire politique adjoint. Les militants ont donc opté pour la stabilité à l’intérieur de leur état-major. Notons que le vice-président du gouvernement, Gilbert Tuyenon, élu sans discontinuer depuis 1999, entame, là, donc son 14ème mandat au sein du bureau de l’UC. Le Président du Sénat en visite à Maré Deuxième personnage de l’Etat, après le Président de la République, le Président du Sénat est élu par ses pairs tous les trois ans. Jean-Pierre Bel, l’actuel président, était à Maré mi novembre, accompagné de Marie-Claude Tjibaou et du Haussaire. Recueillement sur la tombe de Yé‐Yé à Hnidenod. A l’écoute des explications de Jean Waikedre à l’usine de santal. Accueilli à Tadine, dès sa descente d’hélico, par les élus provinciaux Jacqueline Deteix et Isabelle Béaruné, et par le maire de Maré Basile Citré, la délégation s’est rendue au monument aux morts de Tadine pour un dépôt de gerbe où des marins du patrouilleur “La Glorieuse”, en escale à Maré, ont rendu les honneurs. Sur la tombe de Yeiwene Yeiwene, le Président du Sénat a salué la mémoire du leader indépendantiste en l’associant à Jean-Marie Tjibaou et loué le travail de réconciliation accompli par toutes les parties concernées. Pour Jean-Pierre Bel, cela démontre également la richesse d’une très grande culture. Le déjeuner à l’usine de santal de Takone. Les élus provinciaux ont accompagné le Président du Sénat. Sur le site de Takone, c’est le grand chef Nidoish Naisseline qui a reçu les visiteurs : “Nous avons besoin de votre soutien, pour mener à bien le développement de cette usine”, a-t-il déclaré au président du sénat. Et en remerciant la coutume de la délégation, il a ajouté : “Le don est créateur de lien social”. Jean Waikedre, le directeur de l’usine de santal, a guidé la délégation dans les différents procédés d’extraction de cette essence parfumée. Un repas a été servi aux visiteurs pour clôturer cette visite de Jean-Pierre Bel à Maré. 9 recherche et médecine traditionnelle Photos : N. Cartacheff Plantes anti‐cancer : mythes et réalités Quand trois chimistes de l’UNC se penchent sur les vertus anti‐cancer des plantes calédoniennes, les esprits curieux s’interrogent sur le nouveau programme mené dans les coulisses de l’IRD. De la plante au médicament, un parcours du combattant ? Construire Les Loyauté : Comment identifier les bonnes plantes ? Mohammed Nour, professeur des universités en chimie : On a pris les plantes connues en médecine traditionnelle pour leurs propriétés anti-inflammatoires dans l’espoir de trouver des molécules actives qui puissent “guérir” ! La recherche sur les plantes anti-cancer a un an et on en a déjà trouvées ayant des activités potentielles. Nicolas Lebouvier, responsable pédagogique de la licence physique‐chimie : Les extraits récoltés sur ces plantes sont testés sur des cellules cancéreuses de plusieurs types (exemple : poumon, peau) car il n’existe pas une seule molécule efficace pour tous les types de cancer. C.L.L : Comment les Loyaltiens ont‐ils réagi au livre sur les plantes de Maré ? Edouard Hnawia, maître de conférences et co‐auteur du livre sur les plantes à Maré : Les plantes de Maré ont été choisies pour servir d’exemple mais se retrouvent sur l’ensemble de la Grande Terre. Les retours sur le livre sont positifs. Les gens ne peuvent pas s’en servir directement car cela pourrait être dangereux. Des plantes similaires n’ont pas forcément les mêmes fonctions et il y a eu des accidents rapportés à l’hôpital si on ne récolte pas la bonne plante. C.L.L : Médecines classique et traditionnelle sont‐elles compatibles ? N. Lebouvier : Dans certains cas, le remède traditionnel est efficace mais il peut aussi y avoir interaction avec les traitements classiques et il n’y a pas encore eu de recherche sur le sujet. C’est de la loterie, bénéfique ou très dangereuse selon les cas… C.L.L : Quel est le délai entre la découverte d’une plante efficace et sa transformation en médicament ? M. Nour : Il faut une autorisation de mise sur le marché (AMM) qui comprend plusieurs étapes dont une sur le rapport bénéficesrisques du produit (exemple : les effets secondaires). Cela prend dix à quinze ans… C.L.L : Est‐ce coûteux ? N. Lebouvier : Ces études très longues demandent un investissement très important de la part des industries pharmaceutiques qui sont les seules à pouvoir financer ce type de travaux. Si elles ne s’y intéressent pas, cela ne sera pas développé. M. Nour : Notre travail s’arrête à la découverte de la molécule. On peut dire que telle plante possède telle molécule et aura telle activité potentielle. Et aller jusqu’au stade du brevet de la molécule car on ne peut pas breveter une plante. 10 C.L.L : Quelle est la richesse potentielle de la Calédonie ? M. Nour : Il y a 3.600 plantes dont 76 % endémiques et seulement 10 % déjà étudiées. Près de 300 plantes sont connues pour être utilisées en médecine traditionnelle. Il y a donc un terrain riche et vierge, on en est au tout début… C.L.L : Comment avez‐vous collecté les données à Maré ? E. Hnawia : Les gens ont accepté de donner les informations, on leur a expliqué que ces savoirs allaient disparaître mais tout n’est pas dans le livre : les remèdes claniques sont gardés secrets, on n’y a pas accès. C.L.L : Pourquoi ne pas diffuser un remède qui pourrait sauver des vies ? M. Nour : Si la recette est divulguée, la plante perd de son pouvoir. L’aspect mystique est très important. On est dans une autre dimension. Ce qui nous intéresse, c’est de savoir que telle plante peut être utilisée en médecine traditionnelle. C.L.L : Travaillez‐vous avec d’autres pays ? M. Nour : On collabore avec des pays du Pacifique comme le Japon, l’Australie, Fidji et la Polynésie française et des colloques sont organisés tous les deux ans (dont un qui s’est déroulé ici en 2008) avec deux publications dédiées à la Nouvelle-Calédonie. Interview : N. Cartacheff Nos plantes pourraient guérir le cancer Certaines plantes médicinales, inconnues de la médecine moderne jusqu’à ces dernières années, doivent attirer notre attention. Les médecines traditionnelles les comptent parfois depuis des siècles dans leur pharmacopée. S’il n’est pas encore prouvé qu’elles peuvent guérir la maladie, il est certain qu’elles peuvent apporter une aide pour la guérison du cancer. Ces plantes sont, à présent, à notre portée, grâce notamment aux recherches menées par un certain nombre de passionnés d’ethnobotanique. Nous avons rencontré ces chimistes universitaires dans leur laboratoire de l’IRD. Nicolas Lebouvier étant absent, Edouard Hnawia et Mohamed Nour nous ont laissé pénétrer dans l’univers des éprouvettes et des extraits végétaux. L’identification de chaque espèce est rigoureuse, basée sur des collectes effectuées le plus systématiquement possible. Chaque spécimen est confronté, pour identification, à la collection de l’herbier du centre IRD de Nouméa avec l’aide du laboratoire de botanique. Il faut ensuite procéder aux extraits pour tenter de préciser les données chimiques et pharmacologiques relatives à chaque plante, sachant que ces résultats peuvent différer au sein d’une même espèce en fonction de la variabilité chimique, donc de l’origine géographique des échantillons traités. Dans ce labo, le savoir traditionnel rencontre la science moderne. Les extraits permettent des analyses chimiques très fines. L’un des objectifs de leur travail est aussi de jeter des ponts entre les savoirs traditionnels et les connaissances scientifiques, au profit des spécialistes mais aussi du grand public. Paradoxalement, les sociétés modernes s’intéressent de plus en plus à ces savoirs indigènes qui éclairent leur propre histoire, alors même qu’elles ont perdu tout lien intime avec la nature, et qu’elle mettent en lumière le rôle de la biodiversité dans la survie des sociétés traditionnelles, à une époque où les espèces animales et végétales disparaissent de façon alarmante. Aujourd’hui, la scolarisation des enfants, l’influence de la société de consommation, ainsi que les problèmes sociaux liés notamment à la consommation excessive d’alcool, semblent parfois sonner le glas des savoirs ancestraux. C’est pourquoi, dans leur étude, ces trois universitaires portent une attention particulière à la médecine traditionnelle et aux propriétés pharmacologiques des espèces végétales recensées. Avec un objectif bien déterminé : identifier les plantes qui pourraient guérir le cancer. 11 inauguration Un robot médical au nouveau dispensaire de Tiga L’accès aux soins pour la population de l’île de Tiga constitue un enjeu vital au regard de son isolement. La rénovation du dispensaire de Tiga avait un double objectif : autonomiser le dispensaire sur le plan énergétique, et rompre l’isolement sanitaire par l’installation d’un système de télé présence robotique médicale, certainement le premier dans le secteur public hospitalier de la Nouvelle-Calédonie. Corinne Sipa a inauguré le nouveau dispensaire de Tiga. L’autonomisation énergétique est venue de l’installation de panneaux photovoltaïques producteurs d’énergie solaire et renforcés par deux groupes électrogènes neufs, et de l’acquisition de cuves pouvant contenir 12 jusqu’à 11.000 litres d’eau dont le circuit est équipé de surpresseurs. Il s’agit d’un investissement provincial de 37 millions CFP avec un apport de l’Etat par les contrats de développement et les crédits du Fond Exceptionnel d’Investissement à hauteur de 22 millions CFP. La rupture de l’isolement s’est traduite par l’acquisition d’un système de télé présence robotique médicale (un robot avec son équipements : chargeurs, batteries et sac de transport), dont le coût s’élève à 1.740.000 CFP, financé à 64 % par la Nouvelle-Calédonie dans le cadre du projet TOTEM (Téléprésence rOboTiquE Médicale). Cette rénovation va ainsi permettre, d’améliorer la qualité et surtout la permanence de l’accès aux soins sur Toka Nod et d’optimiser la prise en charge de l’urgence, qu’elle soit sanitaire ou sociale. Le dispensaire fonctionne 24h/24h, avec des vacations mensuelles : du docteur Perroy (centre médical de Nouméa), d’un chirurgien-dentiste vacataire, de la sagefemme, mais également par la présence de Le système de télé présence robotique médical fonctionne avec Nouméa. l’assistante sociale et du régisseur de l’AMG. Le ruban inaugural a été coupée par Corinne Sipa, présidente de la commission santé-social, entourée du directeur de la Dacas Claude Gambey, du Commissaire délégué et du Secrétaire général adjoint du gouvernement. Une démonstration du système de télé présence robotique médicale, par une connexion avec le dispensaire de Wé et le centre médical de Nouméa s’est déroulée sous les yeux du public. fête du vivaneau Roh a célébré le Wajuyu Créée en 2006 à l’initiative des pêcheurs de Maré, la Fête du Wajuyu célèbre chaque année autour du 11 novembre le seul poisson que les Vieux de Nengone pêchaient en dehors du lagon : le vivaneau. Elle se déroule à Roh, tribu qui a vu grandir une longue lignée de pêcheurs. Le souvenir de l’Armistice du 11 novembre 1918 est l’occasion pour les organisateurs de fêter “le vivaneau de la paix, de la réconciliation, de l’amour et de la convivialité”, explique Charles Wamejonengo, président de l’Association des pêcheurs de Maré. Pour que la fête soit réussie, les pêcheurs de l’île avaient ramené plusieurs centaines de kilos de vivaneau. A Maré, la dizaine de pêcheurs professionnels utilisent des embarcations équipées d’un treuil électrique et de deux ou trois lignes munies chacune de quatre ou cinq hameçons. Des morceaux de thon ou de bonite constituent un bon appât. Nul besoin de naviguer longtemps... à quelques centaines de mètres de la côte on atteint déjà les grands tombants. A l’issue des coutumes et des discours officiels, la Fête du Wajuyu a pu démarrer. Chants, concerts de kanéka et danses traditionnelles se sont succédés sur le podium durant trois jours. Les étals du marché proposaient aussi les produits de la terre : citrouilles, ignames, bananes poingo, choux kanak, patates douces, chouchoutes, aloé vera, papayes, canne à sucre, “wael” (variété d’igname sucrée comme le walei d’Ouvéa) etc. L’association “Vanille no Nengone” Photos : Gérard Kupisz Le wajuyu : un poisson magnifique et délicieux ! Venus de Nouméa, les touristes ont vidé les stands de vivaneau. 14 proposait, outre de la vanille, des paniers et des fleurs en pandanus, et un sculpteur présentait des flèches faîtières et des chambranles. Au menu des stands de restauration : du vivaneau conjugué à toutes les sauces : en carry au coco, en papillotes, frit, ou encore au four comme les anciens le consommaient traditionnellement. A l’heure du déjeuner, le vieux Kaloi Cawidrone, de la tribu voisine de Tenane, a lu quelques contes en Nengone : le crabe de cocotier et le Bernard L’ermite, l’histoire de la pieuvre qui mangeait les enfants, ou encore celle du Diable et de la grand-mère... Une dégustation rythmée par les danses de bienvenue d’une troupe de Hnawayace. A l’issue du repas, chacun a été conduit dans sa famille d’accueil. A Roh même, mais aussi dans les tribus voisines de Tenane, Wakuarori et Hnawayace. L’accueil sous la case suscite une grande authenticité et des moments de partage inoubliables, au contact du mode de vie traditionnel des Loyaltiens. De multiples activités étaient proposées aux visiteurs, avec l’aide de la DIL, et pour tous les goûts : plongée à la passe aux Tortues ou à la cathédrale Ruetaa, dans la baie de Thogone, pêche au gros à la traîne, et capture nocturne du crabe de cocotier, après avoir posé les pièges en début d’après-midi. Les randonneurs, de leur côté, avaient le choix entre différentes balades, et les moins sportifs pouvaient opter pour des circuits en minibus. vie associative Les Maires de Calédonie en assemblée à Ouvéa Mi décembre, la Commune d’Ouvéa a accueilli l’Assemblée Générale Extraordinaire de l’Association des Maires de Nouvelle-Calédonie, avec à l’ordre du jour, le bilan moral et financier de l’année et plus largement de la mandature. Après la visite des installations de la filière coprah (l’huilerie et la savonnerie) la délégation s’est rendue au Paradis d’Ouvéa pour tenir sa réunion. Dans sa coutume, Lecture du rapport annuel avant les débats. “ému de faire ce geste car ce sera le dernier ”, Jean-Pierre Aifa, maire de Bourail, doyen de l’association, s’est dit “heureux de revenir à Ouvéa, c’est la deuxième fois que l’AMNC se déplace ici”. “Je vous remercie pour votre geste car il est symbole d’amour, de respect et d’humilité, je vous souhaite à tous la bienvenue”, a répondu Cyriaque Alosio, coutumier du lieu et premier adjoint du Maire d’Ouvéa. Le Président, André Gopea, Maire de Ponérihouen, a demandé une minute de silence pour honorer les récentes disparitions dans le monde politique calédonien et celle de Nelson Mandela, puis il a donné lecture du rapport. Une vive discussion s’est engagée sur le transfert de compétence de la Sécurité Civile, en déplorant le manque d’anticipation et de concertation du gouvernement sur le sujet, malgré de multiples appels de l’association. Les maires ont l’impression que “tout est fait pour Les maires ont visité la savonnerie. arriver à un échec, qui mènerait en cas de catastrophe, comme l’a dit le Haussaire, a une reprise en main par l’Etat”. Enfin le Service de l’aménagement et de la planification du gouvernement a présenté le projet de schéma d’aménagement et de développement NC 2025, avec pour objectif de fournir aux communes un soutien dans la lecture du document en vue de la consultation qui sera lancée prochainement. Sénat Coutumier Définir le socle commun de l’organisation sociale kanak A l’initiative du Sénat Coutumier, 150 représentants des huit aires coutumières, des élus du Gouvernement et du Congrès, le comité d’animation et l’instance de pilotage se sont retrouvés début octobre, à la tribu de Saint Paul, à Lifou pour poursuivre le travail sur le socle commun des valeurs kanak, dans le cadre des Etats-Généraux. Il y avait eu la question de l’identité, en mai Les sénateurs coutumiers en assemblée à Lifou. au Mont-Dore, celle du droit civil coutumier, en juin à Touho, puis le foncier et les ressources naturelles, en septembre à Nouméa. Dernier point abordé lors de ces Etats-Généraux à Lifou, la question de l’organisation sociale. Pour le Sénateur coutumier Luc Wema, “définir le socle commun des valeurs kanak, c’est faire l’effort de dire quel sens commun les huit pays kanak donnent aux “coutumes” que l’on fait dans la vie de tous les jours et au mode de vie traditionnel. C’est un passage obligé pour pouvoir inscrire le droit kanak dans un système juridique moderne”. Les échanges ont été riches avec un soucis de précision pour trouver les mots justes, et traduire en français des concepts et des réalités sociales complexes. Pour Georges Mandaoue, membre du gouvernement en charge des affaires coutumières, il s’agissait de “revisiter ce que nous sommes pour mieux avancer, de confirmer et affirmer des valeurs communes. Une fois ces valeurs et le concept kanak de vie en société identifiés, on pourra se demander quel modèle de développement on veut pour le pays, et avec quelles valeurs”. La synthèse de ces travaux était prévue début décembre, pour un retour début 2014 vers les chefferies pour validation. Le socle commun des valeurs kanak sera ensuite présenté à la classe politique. 15 spectacle Aux couleurs du Festival Akawan Wenekuka L’édition 2013 du festival Akawan Wenekuka a tenu ses promesses, avec une programmation musicale de qualité, dans une ambiance familiale. Le public était au rendez‐vous de ces trois jours de festivités, entièrement gratuites, dans la tribu de Xodre. La programmation était résolument ouverte et éclectique. Vendredi soir, le public a découvert le groupe Lions Rock, mais aussi le rock énergique de Dolorès. Samedi et dimanche, les danses traditionnelles de Lifou et du nord étaient programmées en journée. Ykson s’est donné sans compter, sur scène, mais aussi avec les jeunes de la tribu, en réalisant une fresque sur le nouveau bâtiment du centre de loisirs de Xodre. La protection de l’environnement était, cette année, le message porté par les organisateurs. Les jeunes de Xodre ont œuvré dans ce sens, et le service environnement de la Province des îles proposait, samedi, des animations autour de la biodiversité, de la gestion des déchets et des espèces endémiques des Loyauté. Photos : Kaniapa Gope‐Fenepej Les groupes de Lifou et les invités ont proposé des prestations de qualité. Ici, le groupe Gayulaz. L’organisation repose sur l’association Wenekuka de la tribu de Xodre, et sur l’équipe de Cap Wessel pour la programmation musicale. Tous les concerts étaient gratuits. Ambiance résolument familiale, sur le site de Xodre. Des animations, des randonnées et des visites guidées de grottes étaient proposées, en journée, tout au long du week‐end. 17 tourisme Le Paradis d’Ouvéa inauguré officiellement Le 4 octobre, la direction et l’équipe de l’hôtel Paradis d’Ouvéa avaient invité les professionnels du tourisme d’Ouvéa et de Nouméa, les coutumiers, les autorités administratives et la presse afin de découvrir la structure nouvellement rénovée et agrandie. Dans son discours, le Président de l’hôtel, Melchior Saoulo a rappelé que la première pierre avait été posée en 1998 et l’établissement ouvert en 2000. Il a évoqué l’activité touristique devenue inexistante après les événements de 88 et 89, avant que des initiatives menées par les forces vives de l’île “permettent de trouver au cœur des hommes leurs propres ressorts pour rebondir, leurs propres ressources pour ré-exister, et enfin retrouver une dignité d’hommes debout, tournés vers l’avenir”. Soulignant l’importance des activités annexes de sorties, de randonnées, de visites d’ateliers de sculpture, d’artisanat ou de vanilleraies qui permettent des durées de séjour plus longues, il a annoncé que “le Paradis d’Ouvéa va structurer ces activités pour le développement touristique d’Ouvéa”. Après l’accueil et les gestes coutumiers, un buffet a été offert, et l’après-midi a été consacrée à la visite du site. Autour du maire d’Ouvéa, les invités et officiels. Le Chef cuisinier et sa brigade. Des gestes coutumiers ont marqué l’inauguration. Les agents de voyage de Nouméa ont visité les chambres. Opération “tribu propre” à Luecila‐Hnapalu Comme tous les ans, à Lifou, entre Noël et le jour de l’an, les tribus de Luecila et Hnapalu se sont mobilisées pour une opération “tribu propre”. Petits et grands ont nettoyé la tribu, et pris de bonnes résolutions pour l’année à venir. Près de 80 jeunes et adultes s’étaient donné rendez-vous pour un ramassage des déchets sur toute la tribu, de la cocoteraie au terrain du Suisse, en passant par la plage. Equipés de gants et de sacs poubelles, les collecteurs ont rempli une bonne quarantaine de sacs poubelles. “Il faut changer nos habitudes et arrêter de jeter les bouteilles et les emballages dans la nature, a noté un responsable. Avec l’évolution rapide de la consommation, les comportements ont changé et on doit se demander quelles valeurs on veut transmettre” ! 19 objectif réussite Ingrid Wamytan : la première inspectrice kanak de l’action sanitaire et sociale à la DACAS Ingrid Wamytan est née en mai 1984 d’un père calédonien, Franck Aucher, et d’une mère kanak, Rachel Honakoko. Sa scolarité commencée à l’école Amélie Cosnier de Nouville s’est poursuivie au collège de Koutio. En 1998, sa famille est partie pour deux ans à Wallis, où Ingrid obtiendra son brevet mais en 2000, la famille rentre à Nouméa où Ingrid intègre une 1ère S et obtient avec la mention assez bien un bac Scientifique option Science de la Vie et de la Terre au lycée La Pérouse. Après l’obtention d’un DEUG Science de la Vie à l’Université de Nouvelle-Calédonie, elle s’envole en 2005 vers Marseille où elle obtiendra avec la mention assez bien, une licence Science et Technique spécialité Science Sanitaire et Sociale, puis à Montpellier avec la mention bien, un master-1 Ingénierie Territoriale, Sociale et Urbaine et enfin un master-2 droit économie gestion spécialité management public, parcours management hospitalier, à l’Institut d’Administration des Entreprises de Nancy avec la mention bien. Afin d’entrer à l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique à Rennes, elle intègre la première Classe Préparatoire Intégrée de l’EHESP, pour se préparer au concours d’Inspecteur de l’Action Sanitaire et Sociale (IASS). En 2010 après avoir été admissible à l’ensemble des quatre concours nationaux de l’EHESP : Directeur des Etablissements Sanitaires Sociaux et médico-Sociaux (D3S), Directeur d’Hôpital (DH), Attaché d’Administration Hospitalière (AAH) et IASS, et admise aux concours de D3S et IASS, elle confirme son choix en suivant la formation statutaire de fonctionnaire d’Etat IASS. En 2012, elle occupe à l’Agence Régionale de Santé Centre le poste de responsable de l’unité prévention de la Délégation Territoriale de l’Eure et Loir. Elle est aujourd’hui chef du service de l’action sanitaire de la DACAS à la Province des Iles Loyauté. “L’objectif pour moi a toujours été de participer à la construction de mon pays dans un domaine qui m’attrait, explique-t-elle. J’ai choisi la santé car tout commence par l’homme, si l’homme n’est pas bien, on ne peut avoir d’économie durable notamment. Aujourd’hui, nous la jeunesse, sommes en mesure de montrer que nous avons la capacité, avec nos aînés, de construire un pays qui nous ressemble, dans lequel chacun trouve sa place”. Succès universitaires à Ouvéa L’épreuve terminale du DAEU 2013 s’est déroulée, mi octobre au collège Shéa Tiaou d’Ouvéa. Dix stagiaires ont suivi cette formation assurée par des enseignants du collège public et ont fait preuve de détermination puisque six ont atteint l’objectif : décrocher le précieux diplôme délivré par l’Université de Nouvelle-Calédonie. Roselyne Bolo du pôle formation de l’EPEFIP d’Ouvéa a noté : “Ce diplôme permet chaque année à des jeunes de retourner vers des formations post bac, nous sommes attentifs à ce que les stagiaires restent motivés toute l’année, nous sommes heureux du travail et de la régularité dont ils ont fait preuve”. En collaboration avec le GRETA des bilans ont été effectués à chaque période pour assurer un suivi personnalisé, grâce à des outils mis en place par l’équipe éducative. En début de période, une jeune universitaire diplômée du DAEU et aujourd’hui en 3ème année d’histoire géographie à l’UNC, et une lauréate de la session 2012 sont venues partager leur expérience et donner des conseils. Trois filles des Loyauté à Science Po Au Lycée des îles Williama Haudra, le dispositif Sciences Po a atteint ses objectifs. Mado Hutihni (photo ci-contre), 17 ans, a décroché son bac ES avec mention assez bien. Avec Laura Pin et Ornhella Nyikeine, elles sont trois cette année à avoir réussi l’admissibilité à Sciences Po Paris. Elles se sont envolées début décembre pour Paris, où elles passeront l’oral d’admission. Une épreuve préparée tout au long de l’année, avec de belles perspectives pour la rentrée prochaine. 20 bilans et diagnostics EPEFIP : soutenir les formations vers l’emploi Fin septembre, dans la toute nouvelle salle de conférence de l’hôtel Paradis d’Ouvéa, l’EPEFIP a organisé une journée de réflexion avec les entreprises, les administrations et les partenaires financiers et comptables. Lors de la coutume d’accueil, Armand Wamo, secrétaire général adjoint de la Province des Iles a indiqué : “Nous souhaitons faire le bilan avec vous, les acteurs économiques et administratifs, sur les dispositifs mis en place par notre structure. Notre objectif est d’aider à la création d’activités et ainsi à la création d’emplois. On a besoin de vous pour construire nos programmes de formation et d’insertion de demain”. La journée a ensuite été rythmée par des présentations de l’EPEFIP et des dispositifs d’accompagnement des établissements présents : ADIE, Case de l’entreprise, DACAS, Mairie, Province des Iles et SODIL, puis des débats ont été organisés autour des problématiques rencontrées par les professionnels des secteurs du tourisme, du BTP, de l’agriculture, de la pêche, de l’agroalimentaire, du transport, de l’environnement et des loisirs. L’occasion de préciser le fonctionnement des emplois aidés et d’imaginer les évolutions possibles, de faire le point sur les offres de formations, les formations manquantes et les filières d’avenir pour orienter les jeunes vers l’emploi. Pour conclure, Capaié Xowie, chef du service FFIPE (femme, formation, insertion professionnel et emploi) a indiqué : “Aujourd’hui nous avons des jeunes qui reviennent diplômés mais ils ne trouvent pas d’emploi sur les îles, nous devons améliorer l’identification des filières d’avenir de la Province et soutenir la formation vers ces métiers”. L’oeil de l’Unesco sur nos récifs classés Une mission d’évaluation de l’état de santé des récifs coralliens d’Ouvéa et Beautemps Beaupré, commanditée par la Province des Iles et le GDPL “Bomene Tapu”, a été pilotée début novembre par Sandrine Job, diplômée en écologie récifale, et accompagnée de deux spécialistes : Maël Imirizaldu pour les poissons commerciaux et les habitats, Pierre Laboute, pour les autres poissons, elle-même concentrée sur les invertébrés et l’état de santé des coraux. L’équipe a effectué des plongées sur les 36 points de l’état zéro réalisé en 2008, au moment du classement de ces sites au patrimoine mondial de l’UNESCO, 10 à Beautemps Beaupré, 26 sur Ouvéa. Les observations et comptages ont été réalisés en respectant le même protocole de suivi qu’en 2008, également employé sur l’ensemble des autres sites UNESCO de Nouvelle-Calédonie. Cela permet d’optimiser les comparaisons dans le temps et de mettre en perspective l’évolution des récifs des Iles Loyauté par rapport à l’ensemble du Bien listé au Patrimoine Mondial pour la Nouvelle-Calédonie. Sur des portions de 50 m, les scientifiques ont minutieusement observé et comptabilisé les poissons, les invertébrés, les habitats et en plus de la précédente étude, les maladies et nécroses coralliennes. “Nous avons vu de très belles choses, des invertébrés à forte valeur marchande, qui sont rares ailleurs et encore ici bien présents, des espèces emblématiques et protégées en grand nombre, perroquets à bosse, requins et bénitiers par exemple”, a noté Sandrine. “Concernant les poissons commerciaux, nous en avons rencontrés beaucoup et de grande taille, d’autant plus visibles que nous sommes en saison de frai” ont précisé Maël et Pierre. Accompagnés par la Province, ils organiseront une restitution de leur travail auprès du GDPL et des différentes tribus de l’île au cours du premier trimestre 2014 et Sandrine a précisé “avoir apprécié ce séjour à Ouvéa où les récifs apparaissent très préservés et les paysages terrestres et marins sont magnifiques”. 21 vie sociale Congrès : la commission de la Femme en visite à Lifou Les élues de la commission de la Femme du Congrès étaient en visite début décembre à Lifou, à la rencontre des Fédérations de femmes, et des femmes porteuses d’initiatives économiques. “La loi de parité aura dix ans en 2014, a expliqué Corinne David, la présidente de la commission. Nous avons entamé une série de rencontres, en Province Nord, notamment avec des femmes qui travaillent à Vavouto, et nous prévoyons de nous rendre en Province Sud, peut-être à Sarraméa, en janvier”. Aux côtés de Corinne David, la délégation, composée de Henriette Tidjine-Hmae, Henriette Falelavaki, Ghislaine Arlie, Dominique Daly, Jacqueline Deteix, Pascale Doniguian, Evelyne Leques et Monique Millet, a été reçue à l’hôtel de Province par la commission et le service de la Femme, accompagnés des représentantes des fédérations et conseils des femmes. Sur le site d’Easo, qui accueille les croisiéristes, il a été question du dynamisme des femmes dans le développement économique. Enfin, l’association des femmes du district de Lössi a choyé les invitées en préparant un petit-déjeuner et une collation de produits locaux, dans leur nouveau local, près du port de Wé. Transmettre et partager les savoir‐faire La tribu de Hanyaü, du district centre d’Ouvéa, a accueilli en septembre les journées provinciales du savoir-faire. Financées par la Province des Iles, elles étaient organisées conjointement par le Conseil des femmes, les fédérations Fe ne drehu de Lifou, Gureatsea ni menew et la fédération des femmes de Iaaï. Après Lifou en 2011 et Maré en 2012, c’était donc au tour d’Ouvéa d’accueillir la manifestation de 160 femmes de la Province. Ces 2 jours d’échange ont été l’occasion de transmettre leur savoir d’une île à l’autre mais aussi entre les générations, avec des ateliers sur le tressage en pandanus et cocotier, sur la couture, la sculpture, la cuisine mais aussi la coiffure et la manucure. Les contes et les légendes étaient également à l’honneur. “C’est la bonne humeur et l’amour du partage des femmes des îles qui font de ces journées une réussite” a indiqué Marie-Anne Begueu, présidente de l’association des femmes d’Ouvéa. Des emplois pour l’été Le dispositif Emploi d’été, destinée aux bacheliers et étudiants de la Province des Iles de 17 ans à 27 ans, est reconduit cette année. Entre coup de pouce financier et expérience professionnelle d’un premier pas dans le monde du travail, la formule est désormais rodée. Le candidat trouve sa structure d’accueil, et une convention-type est signée. La Province, via l’EPEFIP, prend en charge l’intégralité de la rémunération du jeune, sur la base du SMG, pour deux semaines de travail à temps plein, environ 70.000 CFP. L’an dernier, 230 jeunes des Iles Loyauté ont ainsi bénéficié du dispositif, pour un budget de 33 millions de francs. 23 enseignement Bozu së amigos y amigas ! Mi novembre, le projet “la cultura no tiene fronteras” mis en place par trois enseignantes a permis aux collégiens de communiquer en langue espagnole entre les établissements de Grèce, d’Irlande et de Nouvelle-Calédonie. Et c’était au tour de Lifou de dire “Bienvenidos amigos y amigas” ! Ou plutôt “Bozu së” : “Bonjour à tous” ! A travers le blog du collège de Laura Boula : http://lifouparis.over-blog.com les élèves des établissements partenaires de cet échange ont partagé durant une année en langue espagnole leurs vies, présenté leurs cultures, leurs histoires, leurs goûts etc. En octobre, les collégiens s’étaient rencontrés à La Foa. L’échange s’est poursuivi à Lifou où les jeunes de La Foa ont été accueillis par leurs correspondants, suivi les cours, visité l´île et partagé la vie en tribu. L´enthousiasme entre les hispanisants était présent : “Durant toute l´année j´ai progressé en espagnol parce que c´était comme parler à une amie et je voulais bien faire” confiait une élève de Sarramea. Et les enseignantes étaient ravies de ce travail en équipe : “Voir les élèves communiquer en espagnol avec des étudiants grecs, irlandais et de Nouvelle-Calédonie, est très une grande réussite pour nous”. Muchas gracias à Gilles Ukeiwe et Richard Kruczek, pour nous avoir permis de concrétiser ce projet “etwinning”. Découverte scolaire : de Houailou à Lifou Mi octobre, les 35 enfants de l’école de Waraï, à Houailou, étaient en visite à Lifou. Dans le projet de l’école de Waraï, à Houailou, les “contes et légendes de chez nous” sont au cœur des apprentissages, pour donner du sens à la lecture et se l’approprier. Mais l’équipe pédagogique a aussi décidé, en 2011, d’emmener les élèves à la découverte de la Province Sud, direction Nouméa, puis l’année suivante en Province Nord. Ne manquait que la Province des Iles. Pour l’année 2013, l’objectif était donc Lifou, l’île natale du directeur, Gilbert Siapo. Le projet a reçu le soutien des collectivités, des entreprises locales et des parents qui ont multiplié les bingos et autres ventes, pour boucler le budget de 1,9 millions, comprenant le transport et l’hébergement des trente-cinq élèves. Le projet était orienté sur la découverte de l’île et sur l’axe culturel, avec la visite d’une grande chefferie, et la participation à une cérémonie de mariage, mais aussi sur la vie de groupe et sur l’autonomie. Les objectifs semblent largement atteints, et les 35 élèves de la maternelle au CM2 et leur dix accompagnateurs garderont un souvenir mémorable de leur voyage à Lifou. Les voyages forment la jeunesse Mi octobre, 13 enfants de la tribu de Kirinata à Lifou et leurs trois accompagnatrices, sont partis à la découverte de la région de La Foa. Au programme, la ferme aquacole Sodacal, le Fort Teremba, le village de La Foa. Après une nuit à la ferme de Pierrat, le groupe a enchaîné sur une randonnée à Sarraméa. A Nouméa, les enfants ont découvert le musée de l’histoire maritime et le parc forestier. Ce voyage a pu voir le jour grâce au soutien des parents qui ont payé les billets d’avion, mais surtout grâce aux enfants eux-mêmes qui ont effectué toute l’année des débroussages et des ratissages payants, des ventes de gâteaux, de bami, et même une petite tombola. Les jeunes ont également présenté un spectacle théâtral payant pour financer leur voyage. Leurs efforts ont été récompensés car leur séjour a été inoubliable. L’objectif était de permettre aux enfants de sortir de leur tribu, de leur île et de leur faire découvrir d’autres paysages et d’autres façons de vivre. Isa Qala 25 monde agricole Le taro en fête à Ouvéa Début décembre s’est déroulé à la tribu de Hnyiehiök à Ouvéa, la 4ème édition de la Fête du taro. Après le chant d’accueil, les discours : au Maire Maurice Tillewa et aux représentants de la Province, le président de l’association Bassy Wahebane a rappelé que “ces journées sont un temps de rencontre et de partage. C’est l’occasion de mettre en valeur nos produits et nos savoir-faire, je suis heureux car depuis que cette manifestation a été initiée, des champs autrefois abandonnés sont de nouveau cultivés. A l’heure où l’on parle de sécurité alimentaire, il nous faut retourner vers nos cultures pour manger local”. Le concours des stands a eu lieu sur 3 jours, le jury a donc 3 fois noté la décoration, la mise en valeur du taro et la présentation du stand par les membres des tribus. Ainsi, tous on fait l’effort de se présenter sous son plus bel aspect, fleur, taro en quantité et en diversité et création de mini champs. C’est Wassaudjeü qui a remporté le titre. Chaque stand proposait une dégustation, l’occasion de redécouvrir des recettes parfois moins pratiquées, et pour les plus jeunes d’y associer les mots en Iaaï, une des langues d’Ouvéa et pour les touristes la possibilité de goûter au meilleur du produit. Ont ainsi été préparés : le grand bougna, celui du dimanche et des fêtes coutumières, le bougna “okûhwege” qui a donné son nom à l’association et qui désigne les jeunes pousses de taro, et le bougna “sumat” confection à destination des jeunes de la tribu pour leur aide. Mais il y avait également, les taros cuits à l’eau, dans le four kanak avec la peau ou épluchés et enveloppés dans les feuilles de bananiers “dodong”, dans la marmite au lait de coco, râpés en boulette puis frites, en gratin ou tout simplement cuits à l’eau, dit “omuhnyin”. Les autres activités n’étaient pas en reste, Arbofruits a fait de la prévention bunchy-top et donné une multitudes de conseils, les pêcheurs ont proposé crabes, poissons et brochettes, le stand santé a fait du dépistage du diabète et à donner des conseils en alimentation, hygiène dentaire, et le stand du CANIO n’a pas désempli d’enfants. Hnacaöm a fêté le letchi Pour cette édition 2013 de la Fête du Letchi, à la tribu de Hnacaöm, la récolte a été bonne, avec 1,3 tonne de fruits. A midi, tous les filets de 1 kg étaient partis. Vendus à 1.100 francs le kilo, les letchis étaient juteux et sucrés, parfaitement bien conservés. Pour cela, la tribu de Hnacaöm a renouvelé son partenariat avec les techniciens d’Arbofruits pour la récolte et la taille en simultané, et l’UCPA de Traput pour conditionnement et stockage en chambre froide. La tonne de letchis récoltée a été dépassée, s’appuyant sur seulement cinq producteurs : Boniface Wasakua, qui a collecté plus de 600 kg, Halo Nyipie, Paul Sinemaja, ainsi que Raymond et Xarama Wanono. S’il en était resté, le surplus de production aurait été acheté par l’UCPA, mais à midi, tout était vendu. Des animations étaient programmées tout au long de la journée, avec la démonstration de marcottage, de taille et d’entretien du letchi, l’intervention de l’association Waco me Wela sur les espèces envahissantes (rats, cochons sauvages et fourmis électriques), les explications sur le Santal de Serei No Nengone, l’intervention de la Maison de la Vanille ou encore celle des apiculteurs de Lifou. Les danses du jeune groupe Sisi Danse, et le Bua de Kejeinyi ont ponctué la journée. A la Fête de la Vanille La Fête de la Vanille s’est tenue, fin octobre, dans la tribu de Mou. Les animations se sont succédées tout au long des trois jours, avec la journée de samedi dédiée aux savoir-faire traditionnels. Dans le cadre des packages proposés par la DIL, 150 visiteurs ont été accueillis dans les familles du sud de l’île, avec un hébergement en case et des visites à la carte. Les animations n’ont pas manqué, tout au long du week-end, avec des danses traditionnelles et des groupes locaux en soirée. Les stands de la Maison de la Vanille et d’Arbofruits ont misé sur la proximité, entre vente des gousses et des produits dérivés, et information sur la culture de cette liane de la famille des orchidées. 26 l’armée en tribu Gossanah et le Rimap ont construit ensemble Début décembre, un Puma de l’armée de l’air s’est posé à Gossanah dans le Nord d’Ouvéa. Là où, il y a 25 ans, il annonçait la répression, il a déposé ce jour-là des gradés venus visiter une section de 21 militaires du Rimap, dont 3 femmes, accueillis pour une semaine. L’émotion était grande ce jour là : les vieux, les enfants, les jeunes et les mamans qui s’activaient en cuisine, tout le monde a levé les yeux, chacun à son souvenir... Après les coutumes, les jeunes sont allés découvrir l'hélico posé face au temple. Du côté des adultes, Maky Wea a expliqué : “C’est la foi qui a guidé les Vieux de la tribu sur le chemin de la réconciliation avec les familles Tjibaou, Yeiwene et Fisdiepas, c’est elle qui aujourd’hui nous mène à accueillir le Rimap. Ce chemin nous l’avons fait tous ensemble pour libérer nos familles, libérer nos fils et filles de ce poids de l’histoire. La tribu de Gossanah a été longtemps, et elle est encore caricaturée, pourtant nous avons beaucoup oeuvré pour partager notre histoire. Je suis content que les médias soient là pour montrer au pays que nous sommes une tribu comme les autres. C’est grâce à nos racines, à notre coutume et à notre foi que nous nous sommes relevés, après la souffrance, aujourd’hui c’est le symbole de notre résurrection”. Le Colonel Damien de Marsac, du Rimap, a expliqué que “ces stages ont plusieurs objectifs : amener les gens à se rencontrer, encourager les liens armée-nation, militaire-population, puis faire connaître les métiers de l’armée et enfin créer des liens avec les tribus qui peuvent être utiles en cas de catastrophe naturelle. Nous avons été magnifiquement accueillis, le contact est excellent, les échanges nombreux, et je suis heureux que nous ayons pu dépasser notre héritage historique”. Ainsi pendant 5 jours, les militaires et les jeunes de la tribu ont oeuvré ensemble pour construire une maison, débrousser le terrain de sport, couper et rouler des feuilles de cocotier pour une case et réparer bon nombre de machines agricoles. “Vos militaires travaillent avec nous depuis plusieurs jours, ont dit les Anciens, et pour nous c’est une libération de vous voir ici”. Ouvéa : hommage et médaille à la famille Baouma Le Général de Revel s’est rendu à Ouvéa début novembre pour constater les travaux effectués par une section du Rimap (notre reportage ci-dessus) et partager un déjeuner avec la tribu et les militaires. Sur place, le patrouilleur “la Glorieuse” se trouvait en escale. Le général s’est rendu à la tribu de Banutr et, en présence d’une cinquantaine de militaires, marins et gendarmes, d’un groupe d’anciens combattants, et de représentants de la Mairie, de la Province, de la famille du disparu et des membres de la tribu, il a commémoré les cinq ans de la disparition du caporal Mélam Baouma en Afghanistan par une allocution et un dépôt de gerbe. Puis le général a décoré sa soeur, le matelot Jeanne Baouma, en service dans la marine nationale, de la médaille d’honneur pour acte de courage et dévouement, après qu'elle ait sauvé de la noyade un matelot tombé à l’eau une nuit de février 2013, lors d’une escale à Luganville au Vanuatu. Et le général a conclu : “Elle a montré, en ces circonstances, de belles qualités humaines de courage et de dévouement et elle fait honneur à la Marine”. La cérémonie s’est terminée par un pot convivial au cours duquel s’est exprimé le papa Baouma, très touché et ému de ce double hommage à ses enfants. 27 cérémonies Comme tous les ans, Lifou a célébré le 11 novembre, anniversaire de l’armistice de la guerre 14-18, par un dépôt de gerbe et une prise d’armes. Cette année, la présence du patrouilleur “La Glorieuse” de la marine Nationale a donné un volume supplémentaire à la cérémonie, ajoutant les pompons rouges de l’équipage en blanc aux uniformes bleus des gendarmes. Devant un public comprenant notamment des anciens combattants, le commissaire délégué a déposé une gerbe, entouré des représentants de la Province des Iles, de la Commune de Lifou et des coutumiers. Photo : CPL Nouméa ‐ Aurélie Pugnet Le 11 novembre à Lifou Le nouveau patron des gendarmes de Wé Le nouveau chef de la brigade de gendarmerie de Wé, l’adjudantchef Pascal Vermersch a officiellement pris ses fonctions mi octobre, lors d’une cérémonie conduite par le capitaine Amestoy et à laquelle ont assisté une trentaine de personnes, parmi lesquelles des représentants coutumiers des trois districts, des représentants des institutions provinciales et communales, des services publics, des pompiers, des retraités de la gendarmerie. Venant d’Alsace, avec son épouse, l’adjudant-chef Pascal Vermersch est affecté pour quatre ans au commandement de la brigade de Wé. Il succède au Major Mene, qui a fait valoir ses droits à la retraite. Sainte Geneviève en famille Fin novembre, à l’invitation du capitaine Amestoy, les gendarmes, leurs familles et les retraités des Iles loyauté se sont retrouvés au gîte de Jeannette et Samy à Luecila pour un moment très agréable de partage. Après une coutume d’accueil et une pensée pour Sainte Geneviève “la patronne de la gendarmerie”, les invités ont pu se retrouver autour d’un buffet. La légende raconte que cette Geneviève aurait encouragé les Parisiens à résister à l’invasion des Huns par ces paroles célèbres : “Que les hommes fuient, s’ils veulent, s’ils ne sont plus capables de se battre. Nous les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’Il entendra nos supplications”. Et, de fait, Attila a épargné Paris... La maison de l’Eglise rénovée à Qanono La maison de l’Eglise Protestante de Lifou, située tribu de Qanono, a bénéficié de travaux de rénovation. Un projet à hauteur de dix millions, dont sept millions financés par le programme d’aménagement des tribus de la Province des Iles. Fin novembre, le président de la Province des Iles Neko Hnepeune, accompagné de Damien Yeiwene, le président de la commission infrastructures, a inauguré officiellement les bâtiments rénovés. Les travaux de second œuvre, comme le remplacement des huisseries, de la toiture et des plafonds de la maison du président ont été confiés à l’entreprise loyaltienne MJ Construction. La salle de réunion a également été rénovée, et optimisée, avec la création de nouvelles ouvertures et la construction d’un bloc sanitaire adjacent. 29 vie scolaire Les écoliers des Iles au Carrefour des Arts L’année scolaire 2013 a été couronnée pour certaines écoles des Iles Loyauté, par leur déplacement sur Nouméa fin novembre et leur participation au Carrefour des Arts au centre culturel Tjibaou. Certaines ont présenté une pièce de théâtre, d’autres des chorales, sur la scène de la célèbre salle Sissia, ou encore un court-métrage projeté à la case Emane, comme l’école pilote de Wé. Il y a eu ainsi l’école de Cengeite (Maré), de Luecilla, de Traput, de Drueul, et aussi l’école Pasias de Tingeting. Cette dernière a présenté une pièce de théâtre “Gelenöj” et une danse traditionnelle “Drui”. Les journées étaient consacrées aux visites habituelles : aquarium de Nouméa, musée, parc forestier, marché de Nouméa… mais cette fois-ci en évitant soigneusement les fast food, et pour cause : les écoles du secteur Nord de Lifou ont mis l’accent cette année sur l’hygiène et l’équilibre alimentaire. Les parents et l’amicale de Tingeting sur Nouméa avaient respecté la consigne : pour le goûter des enfants, n’apporter que fruits, eau et yaourts. A l’issue de ce Carrefour des Arts, les jeunes ont confié : “Cette expérience restera gravée dans nos cœurs. Oleti atraqatr”. A la Journée internationale des Enfants Dans le cadre de la journée internationale des enfants, le 20 novembre, l’AJASEL (Association des Jeunes Animateurs Socio-éducatifs de Lifou) proposait une journée récréative gratuite, ouverte à tous et à laquelle 55 enfants ont participé. Accueillis le matin à l’école de Luecila, les enfants ont participé à des activités manuelles et des jeux collectifs, avant de partager un repas commun. Après une petite sieste, la joyeuse bande est partie à la mer, accompagnée d’un surveillant de baignade. A l’AJASEL, chaque membre de l’équipe est titulaire du BAFA ou du BAFD, et les projets ne manquent pas : de l’animation des temps péri-scolaires aux centres de Loisirs, en passant par les camps en pleine nature. Lors de cette journée, des timbres autocollants de la Jeunesse au Plein Air ont été vendus au bénéfice des enfants qui ne partent pas en vacances. L’association Jeunesse au Plein Air, basée à Nouméa, redistribuera l’argent collecté sur l’ensemble du territoire, sous forme de “bons vacances” solidaires. Double retraite à Hnaizianu M. Fia le documentaliste et Mme Waméua la plongeuse de l’établissement scolaire de Hnaizianu ont fêté à deux reprises leur départ à la retraite. Le 6 décembre d’abord, les élèves du collège et du primaire ont organisé des festivités d’au revoir avec les deux retraités, ils ont dansé et donné eux-mêmes le geste coutumier. Malgré une certaine tristesse, le vieux Fia a été émerveillé par les spectacles des élèves. Beaucoup d’entre eux retiendront sa fameuse phrase : “La lecture est la clé de la réussite” qu’ils ont reprise dans leur danse. La deuxième cérémonie a eu lieu le 13 décembre, où une soixantaine de personnes venues des différentes écoles de l’Asee de Lifou ont été invitées à un repas communautaire pour fêter le départ de leurs aînés de Hnaizianu, sous les notes traditionnelles du groupe “Kool groove”. 31 31 disparitions Nicole Waïa : la première voix de Djiido n’est plus Nicole Waïa nous a quittés fin novembre après une longue maladie. Femme de caractère, femme d’engagement, Nicole avait été, en 1987, la Rédactrice en Chef de Radio Djiido. Pendant de longues années elle était la voix de la radio indépendantiste. Militante de l’Union Calédonienne, elle avait finalement décidé de s’engager pleinement en politique à la fin des années 90 et était élue sur la liste UC-FLNKS au Congrès. Ceux qui ont rencontré Nicole Waïa garderont en mémoire l’image d’une femme de caractère, avec un franc parler, notamment dans les meetings politiques qu’elle a toujours fréquentés, mais aussi le souvenir d’une personne généreuse qui s’intéressait beaucoup aux autres. Cette mère de famille âgée de 58 ans, originaire de Maré, n’a pas eu le temps d’atteindre l’âge de la retraite. La maladie a été plus forte qu’elle, mais une chose est sûre : Nicole s’est battue jusqu’au bout. Elle a rejoint Lucienne Moréo-See, un autre pilier de Radio Djiido disparue l’an dernier. La classe politique et le monde des médias ont rendu à cette belle personnalité un hommage unanime auquel nous nous associons. Décès de Jean Sésé à Port‐Vila C’est avec émotion que l’on a appris début novembre le décès à Port-Vila de Jean Sésé, haut fonctionnaire du Vanuatu. Au lendemain de l’indépendance en 1980, Jean Sésé était de ces jeunes qui deviendront l’élite locale et sera l’un des premiers francophones diplômés de l’Université du Pacifique Sud. Il a inconditionnellement soutenu et accompagné le FLNKS dans la Région et particulièrement au sein du Groupe Fer de Lance Mélanésien durant ces 25 dernières années. En 1985, il a intégré les services du Gouvernement vanuatais et a occupé de hautes fonctions au ministère des Affaires Etrangères ainsi que comme conseiller des Premiers Ministres Walter Lini, Donald Kalpokas, Maxime Carlot, Serge Vohor, Barak Sope, Edward Natapei, Ham Lini, Sato Kilman et Moana Kalosil. A sa femme Merelyn, ses enfants, sa famille et son clan d’Ambae, le FLNKS a présenté ses condoléances “pour la perte de cet homme de grande valeur qui a dédié sa vie à la République du Vanuatu. Jean Sésé restera dans la mémoire de ses amis Kanak un homme de respect et d’engagements, animé Jean Sésé, sur les marches du Congrès d’une profonde gentillesse”. lors d’une mission à Nouméa. Hommage à Nelson Mandela Le monde entier a appris avec une infinie tristesse la disparition de Nelson Mandela, qui aura personnifié de façon incontestable à la fois le combattant pour la liberté et l’artisan de la réconciliation. Nelson Mandela avait libéré son peuple d’une ségrégation inhumaine sans jamais perdre le véritable sens de son combat qui était de faire de l’Afrique du Sud un pays réconcilié, capable de s’inventer un avenir en surmontant les blessures et les cicatrices des divisions du passé. Depuis ses premières années de militant du Congrès national africain jusqu’à la présidence de l’Afrique du sud, en passant par la prison de Robben Island, Nelson Mandela aura été une lumière, un sémaphore universel guidant tous ceux qui, de par le monde, croient en une seule suprématie : celle des valeurs humanistes de liberté, d’égalité, de fraternité et de paix. Dans son communiqué de presse, Victorin Lurel, ministre des outre-mer, a noté : “Cette lumière ne s’est pas éteinte en ce 5 décembre 2013. Elle rayonne et rayonnera encore, tant que sera honorée la mémoire de Nelson Mandela et que sera perpétué le souvenir du combat victorieux de sa vie”. 33 AIRCAL INFOS Samuel Hnepeune, PDG d’Aircal : Quatre ATR, un plateau technique et des projets jusqu’en 2018 ! Ce début d’année est l’occasion de faire le point sur 2013 avec Samuel Hnepeune, PDG d’Air Calédonie, de tirer un bilan et de faire un tour d’horizon sur les projets et les objectifs pour 2014. D’emblée, le patron de la compagnie exprime sa satisfaction : “2013 a été une année d’activité exceptionnelle ! Nous avons passé les 400.000 passagers et nous allons d’ailleurs mener prochainement une opération de communication en offrant à notre 400.000ème passager, transporté le 31 décembre, un voyage pour 2 personnes”. Il note au passage que les dispositifs aidés (continuité pays, solidarité transport, etc.) notamment sur la Province des Iles, ont très fortement boosté l’activité Aircal et c’est ainsi qu’en avril 2013 a été décidé l’achat du 4ème ATR car avec un tel trafic, la compagnie fonctionnait en flux tendu en permanence : “Fin 2012, avec 3 avions, c’était déjà difficile d’y arriver, on a réduit les temps d’escale pour ajouter un 6ème vol par avion et par jour, ce qui faisait 18 vols par jour début 2013. Il faut savoir que Lifou c’est le bonheur pour Aircal, c’est l’une des deux lignes excédentaires avec l’Ile des Pins. Si on met 6 vols dans la journée, les 6 vols sont pleins et le deuxième avantage, c’est qu’à Lifou on a la bonne longueur de piste et l’ATR-72 décolle à pleine capacité avec 68 passagers, ce qui n’est pas le cas de Maré ou Ouvéa, par exemple, où les pistes ne sont toujours pas rallongées et un ATR décolle avec 42 passagers au lieu de 68 : on laisse 26 personnes sur place ! Il nous est arrivé de faire jusqu’à 10 vols par jour sur Lifou : ils étaient tous pleins. Les autres destinations sont couvertes par 2 vols par jour en moyenne, mais sur l’Ile des Pins, en période estivale, on arrive à 4 vols par jour”. Et cette faculté pour Aircal de fonctionner à un tel rythme, a d’ailleurs suscité l’admiration à l’étranger : “J’étais à la conférence des compagnies aériennes du Pacifique, l’ASPA (Association of South Pacific Airlines) il y a un mois, à Samoa, raconte Samuel Hnepeune, et les gens des autres compagnies me disaient : il faut que vous nous expliquiez comment vous faites : on ne comprend pas comment vous pouvez traiter 400.000 passagers avec 3 ATR ? C’est impossible ! Et ils m’ont demandé notre taux de remplissage, j’ai dit qu’on était à plus de 80 % et ils ont répété : c’est impossible ! Et pourtant c’est vrai”... C’est tellement vrai qu’en fait, le 4ème ATR va apporter du confort et fournir à Aircal 35 % de plus en terme d’offre mais il va surtout absorber le surplus de trafic qu’Aircal ne peut pas traiter aujourd’hui. Par contre, ce n’est pas suffisant pour rentabiliser un appareil à 100 %, il faudra donc lui trouver du travail. C’est pourquoi la compagnie va recruter un Directeur commercial car le précédent Avec les représentants du constructeur ATR à Singapour. avait été remercié, ce qui a permis de faire l’économie du poste pendant un an, 2014 : Aircal fête ses 60 ans ! Nous sommes en 1954. Ils sont cinq à comploter : Henry Martinet, Herbert Coursin, Tom Johnston, Louis Eschembrenner et Jean Hagen. Il faudra attendre le 9 décembre pour que tombe le voile : la “France Australe” annonce la création, entre ces 5 personnes, de la “Société Calédonienne des Transports Aériens TRANSPAC” qui compte exploiter un service aérien entre Nouméa, l’intérieur et les Iles. TRANSPAC achète un “Dragon Rapide” DH29 de Havilland (photo ci-contre) et l’avion se pose le 9 août 1955 à Tontouta, accueilli par MM. Martinet, Coursin et Lafargue, le futur pilote du Dragon de la TRANSPAC. A partir de janvier 1958, de petits quadrimoteurs, les Hérons, vont remplacer les Dragons, puis viendront les TWIN OTTER en février 1968 et les Britten Norman à partir de 1970. Et c’est le 1er janvier 1968 que la TRANSPAC devient la “Société Calédonienne de Transports Aériens AIR CALEDONIE” qui signera sa réussite dans le ciel calédonien... 34 mais il faut maintenant complètement restructurer la politique commerciale. Par ailleurs, Aircal va répondre à deux grosses demandes : “D’une part la Province Sud demande une plus grosse desserte de l’Ile des Pins, explique Samuel Hnepeune, ce sera sans problème, et elle nous demande aussi d’ouvrir des lignes depuis Tontouta sur l’Ile des Pins. Ca aussi, on sait faire, c’est le 4ème ATR qui va s’en charger. Et enfin elle nous demande de desservir Gouaro-Deva, on a dit : Aircal en direct, non, mais on affrète Air Loyauté qui a les avions adaptés pour desservir Deva dont la piste va être re-surfacée et bitumée. L’autre demande vient de la Province Nord qui a lancé près de 2 milliards de travaux pour allonger et élargir la piste de Koné. A terme, elle viendra juste après celle de Magenta, c’est-à-dire encore plus longue que celle de Lifou. Pour nous, aujourd’hui, c’est une aberration d’envoyer un ATR sur Koné car, avec les limitations encore une fois, on décolle avec 30 et quelques passagers, alors qu’à partir de mi2014, on pourra positionner un ATR 42 ou 72 et là, on décollera quasiment à pleine capacité. Du coup, Contrat signé pour l’entetien des ATR. Koné deviendra une destination économiquement intéressante pour nous” ! Profitant d’être à Singapour le mois dernier pour l’achat du 4ème ATR, Samuel Hnepeune a signé avec la société Fokker un contrat pour l’entretien des ATR d’Aircal. Le premier part le 15 février, pour 6 semaines de révision, juste après l’arrivée du nouvel appareil. Renouveler les ATR-72 et vendre notre savoir-faire Au niveau des projets, 2014 annonce deux événements majeurs : le premier est évidemment l’arrivée du 4ème ATR avec une mise en exploitation autour du 10 février, et le second ce sera le 60ème anniversaire d’Air Calédonie (voir ci-contre) qui sera marqué régulièrement tout au long de l’année par des événementiels. Et, dans la lancée des grands projets, Aircal voudrait faire adopter en mars, par son prochain conseil d’administration, la création d’un siège social, souhaiterait signer enfin le pacte social en chantier depuis 1995, et aimerait renouveler sa flotte en revendant ses ATR pour les remplacer par quatre ATR-72 de la dernière génération, plus performants, mais sans sortir de trésorerie, grâce à l’échange des appareils, à la défiscalisation et à un prêt pour 25 % du montant total, ce qui ne pose aucun souci. Mais ATR est une marque d’appareil très demandée et, avec la meilleure bonne volonté, la livraison du premier “avion neuf” n’interviendrait pas avant fin 2015. Dernier projet enfin, tout à fait innovant, le PDG d’Aircal a réalisé une évidence :“On va à Singapour pour l’entretien de nos avions, ce qui coûte cher, alors que ça, on sait le faire, et on pourrait le faire nous-même ici, sauf qu’on ne possède pas le matériel ni surtout le hangar pour cela. C’est pourquoi je vais soumettre au conseil d’administration de mars la création à Nouméa d’une plate-forme technique qui pourrait traiter nos propres avions mais qui intéresserait aussi vivement Air Vanuatu pour l’entretien de leurs appareils. Ainsi, on travaillerait pour nous, mais on vendrait aussi notre savoir-faire dans la région, car Aircal est connue pour avoir un service technique de très haute qualité, et ce serait une nouvelle Entretien avec Pratt & Whitney, le fabriquant de moteurs. activité économique et commerciale de la compagnie”. Tout cela va conduire à regarder encore plus loin, à dresser des plans à plus long terme, et Samuel Hnepeune souhaiterait que, dès aujourd’hui, soit couché sur le papier un “schéma directeur Aircal 2018” qu’il puisse présenter en mars au conseil d’administration. Voilà une dynamique d’entreprise qui donne envie de dire : “Bonne Année Air Calédonie” ! Avant Après Le 4ème ATR d‘Aircal a subi une sérieuse métamorphose. Mis aux normes de la compagnie, il a été repeint aux couleurs d’Air Calédonie et immatriculé F‐ONCL, les lettres NCL symbolisant “Nouvelle‐Calédonie” tout comme 3 les précédents avions sont “PS” pour Province Sud, “PN” pour Province Nord et “PI” pour Province des Iles. 35 agriculture Ouvéa fait le bilan du coprah Début octobre, dans la salle de réunion de la Province des Iles d’Ouvéa, l’association Arbofruits a présenté le travail de Gaël Seroc, stagiaire 3ème année à l’ISTOM (Institut Supérieur des Techniques d’Outre Mer) réalisé sur la filière coprah de l’île. Les producteurs invités avaient répondu nombreux à l’appel de Kuin Wete-Wea, technicien de l’association à Ouvéa. Le présentateur était entouré de Simsy Lefevre, directrice, Noréné Warekaicane, Président, et André Itrema, Secrétaire. Il a rappelé les enjeux du coprah à Ouvéa : environnementaux dans l’aménagement du paysage et la production d’agro carburant, économique par la création d’une source de liquidité et la possibilité d’une autosuffisance énergétique, et sociaux car le coprah fait partie de la vie des habitants depuis des générations et permet de lutter contre l’exode rural. Suite à une forte baisse de la production, la Province avait missionné Arbofruits pour redynamiser la filière. Grâce à des actions de terrain, la production a retrouvé son niveau des années 2000. Aujourd’hui l’huilerie est approvisionnée par 139 producteurs qui travaillent sur 38 fours majoritairement dans le Nord. Mais comme l’a montré l’étude de Gaël, il existe une incohérence entre le prix d’achat du coprah du producteur par l’huilerie, 100 CFP/kg et le coût réel, compte tenu du travail (sur une hypothèse de main d’œuvre rémunérée au Smag) estimé à 150 CFP/kg. Pourtant il existe des subventions de la Province des Iles et de l’ERPA sur cette filière, à hauteur de 58 CFP/kg. Mathias Waneux est intervenu à ce niveau, prenant pour exemple Tahiti, “où la réelle volonté des politiques de fixer les populations, a permis de monter le prix d’achat du coprah au producteur à 140 CFP/kg et ça marche”. Noréné Warekaicane, suite à l’intervention de plusieurs producteurs, a précisé : “Ce travail n’est qu’un début, il nous faut affiner nos données, prendre en compte les temps de défrichage et d’entretien. La clef de la réussite tient aussi dans la possibilité pour les producteurs de se regrouper pour mieux organiser la filière et être unis face aux pouvoirs publics. Arbofruits a de l’expérience, nous serons là pour vous aider”. Lifou a récolté ses pommes de terre La récolte de pommes de terre, qui devait atteindre les 20 tonnes au bout d’un mois, a débuté mi novembre à Lifou, chez Victor Zeoula, en contrat de production avec l’UCPA de Traput. Dans le cadre de ces contrats de production, la totalité de la récolte est achetée par l’UCPA qui avance les semences et qui assure aussi, selon les besoins, le travail du sol et le suivi technique, qui sont ensuite déduits du produit de la récolte. L’avantage est certain pour le producteur, qui bénéficie d’un suivi technique et d’une garantie d’écouler la totalité de sa récolte, avec une faible prise de risque. L’UCPA a la volonté de trouver d’autres producteurs qui répondent à ses critères : il faut une arrivée d’eau sur l’exploitation, et surtout être motivé pour mener la production à son terme. Les moyens techniques ne sont pas un frein puisque l’UCPA peut facturer des prestations de gyrobroyeur, labour, plantation, buttage, qui sont ensuite déduites du montant de la récolte. Vigilance sur le Bunchy Top à Ouvéa Du 28 octobre au 22 novembre, la Chambre d’Agriculture et l’association Arbofruits ont mené à Ouvéa une mission de sensibilisation sur le thème du bunchy top, le but étant d’encourager la population à une surveillance régulière des plantations. Pothin Wadra, technicien en épidémio-surveillance à la Chambre d’agriculture pour les Iles Loyauté, a rappelé que la règle la plus importante est de ne pas amener de bananiers venant de la grande terre, des îles ou d’ailleurs pour préserver Ouvéa où, jusqu’à présent aucun plant malade n’a été décelé : “Nous sommes allés dans les écoles, les marchés, les collèges pour faire passer notre message puis dans un deuxième temps nous avons rencontré des producteurs”. Parallèlement, le travail mené l’année dernière par Arbofruits sur le recensement des variétés de bananiers a été prolongé, ainsi sur les 17 déjà observées 2 nouvelles se sont rajoutées, la Wadritr et la Wakoro. L’étude se poursuivra pour associer ces noms en Iaaï aux noms français et scientifiques. 37 biodiversité Ouvéa sous la caméra de Thalassa Fin novembre, une équipe tournant un documentaire pour la chaîne “Planète+ Thalassa” a rencontré l’Association pour la sauvegarde de la biodiversité d’Ouvéa et a ainsi filmé les guides dans leurs actions de suivi et de protection de la faune, abordé leur activité de guide touristique et les a interviewés sur les liens qui les attachent à la mer. Le réalisateur, Stéphane Jacques et la présentatrice, Sabine Quindou, connue pour sa participation à l’émission “C’est pas sorcier”, avaient organisé bien en amont leur venue à Ouvéa. Dans un timing serré et une météo incertaine, ils ont pris la mesure du travail de l’association et fait connaissance avec le monde kanak. Ils avaient pour mission, en 2 mois, de réaliser 2 reportages de 52 minutes pour la Collection Odyssée du Pacifique. Le premier, celui qui nous concerne, s’attachera à découvrir les fonds marins et à mettre en lumière les liens qui attachent les kanak et la mer tandis que le deuxième, plus scientifique, accompagnera la mission de suivi du parc naturel des atolls d’Entrecasteaux, site également inscrit au patrimoine de l’Unesco. Le premier jour, après les coutumes d’arrivée, Michel Sooulou leur a fait découvrir la réserve naturelle coutumière de Fayava où des milliers de puffins du Pacifique s’installent chaque année, d’octobre à mai, pour la reproduction. Après la visite du site de nidification L’équipe de Thalassa se prépare pour le tournage. Tout commence par un geste coutumier. à la lumière du jour, le réalisateur-caméraman et son équipe ont pu filmer de nuit l’arrivée spectaculaire des puffins adultes venus du large par vagues successives et dégringolant dans les arbres jusqu’à leur terrier. Le lendemain, c’est Jean-Baptiste Dao, de la tribu de Téouta, qui leur a permis de découvrir Nimëk (nurserie en langue Iaaï) et la passe aux requins. Ce fut aussi l’occasion de parler de son quotidien d’observation et de recensement des tortues et oiseaux marins, en parallèle de son autre mission dans l’association, qui est le suivi de la perruche d’Ouvéa, emblème de l’association et de l’île tout entière. Enfin l’équipe a terminé son séjour par une belle plongée sur les récifs des Pléiades Nord avant de prendre le large en direction de Lifou. Avec Michel, sur la trace des puffins du Pacifique. Un inventaire de la flore des Loyauté Forestier botaniste, Jean-François Butaud, a réalisé début décembre un travail sur la flore des Iles Loyauté avec l’appui de guides locaux rémunérés. L’opération est financée par le service environnement de la Province des Iles. Le premier objectif est de réaliser un guide et des affiches floristiques des plantes locales, des espèces indigènes et de celles introduites par les premiers habitants, en donnant les noms en langue, iaaï, faga, drehu et nengone. Ce guide donnera aussi des indications sur l’utilisation de ces plantes, au niveau alimentaire et médicinal. Le 2ème objectif est de voir si les plantes sont en bonne santé, si certaines sont en risque de disparition, de vérifier si certains milieux sont en train de se dégrader, comme par exemple les zones marécageuses d’Ouvéa, qui sont envahies par Pluchea odorata. Enfin de faire l’état des lieux des plantes envahissantes et voir lesquelles posent problème. Le but est aussi de fournir des éléments pour le code de l’environnement. Il est revenu, par exemple, des Pléiades du Nord avec 3 plantes non encore répertoriées à Ouvéa. Le dernier inventaire complet a été réalisé par Maurice Schmidt de l’Orstom en 1967, mais d’autre botanistes ont déposé des échantillons d’herbier à l’Orstom, devenu l’IRD, et ont affiné le travail, tout ceci étant disponible sur Internet. Il s’est également inspiré des travaux de Bernard Suprin sur les plantes et les noms vernaculaires et de ceux de Françoise Ozanne Rivierre. Nos plantes rares sous l’oeil d’un forestier botaniste. 39 sport Maré a reçu le Tour Cycliste Comme tous les ans, le Tour cycliste de Nouvelle-Calédonie 2013 s’est ouvert aux Iles Loyauté, plus précisément à Maré à la mi octobre. Pour le prologue, le départ du premier des 65 coureurs a été donné depuis la plage de Mebuet et l’arrivée était à la Mairie de Tadine (un contre-la-montre de 5,1 km). Ensuite, la première étape de 75 km s’est courue de Ceingeite à Wabao, en passant par Pénélo et La Roche. La deuxième étape de 64 km a pris le départ sur la place du marché de Tenane, avec une arrivée à la Mairie de Tadine, en passant par Nece, Padawa et Hnawayac. Stefan Kung a pris le maillot jaune sur le prologue, son équipier Cyrille Thierry le lui a subtilisé dès la première étape, qui a été marquée par l’égarement du peloton. A noter que la population de Maré a été très présente sur le passage des coureurs. Le sprint du peloton à l’arrivée. Des ballons multicolores attendaients les coureurs à Tadine. Dur dur la montée du col de Padawa ! Trois Suisses à l’arrivée du prologue. 41 maré en fête Le Festival Femme Funk à Nengone Lors du Festival “Femme Funk” qui s’est déroulé à Maré début octobre, la chanteuse Flavia Coelho dite “Flavia, Femme Funk de la Favela” a été accueillie avec ses quatre musiciens. Le groupe a été reçu à Eni au sud de l’île par l’association des artistes de Nengone et les notables de la tribu. Des groupes locaux, comme Nodeak, Dick Buama et d’autres ont animé la soirée et Flavia a permis au public de découvrir son style musical aux couleurs du Brésil, la Bossa Muffin. Comme le note, Jean Wahéo, un des responsables de la Fédération des Artistes de Nengone : le Festival “Femme Funk” est avant tout une opportunité pour se rencontrer, partager, découvrir les styles de musique différents et au-delà de la musique, s’entretenir et partager sur des sujets aussi divers que variés… Les gens de Eni ont présenté la danse de la tribu, puis les musiciens locaux : “Atreguit”, “Celenod”, “Vent du Nord”, “Les Mains Noires”…et beaucoup d’autres encore se sont succédés sur scène. Les chorales des écoles publiques de Cengeité ainsi que celles de la FELP (Fédération des Églises Libres Protestantes) ont également eu un franc succès auprès d’un public très chaleureux. Flavia a précisé qu’à Maré, elle se sentait chez elle, dans sa maison et dans sa famille et que l’île l’avait inspirée pour ses prochaines compositions. La chorale des écoles du sud. Le Flamenco à la playa de “la Baie des Tortues” Dans le cadre de sa tournée mondiale, l’association “Gypsier Jazz Festival” a inscrit dans son calendrier et mis à l’affiche le groupe “Puerto Flamenco” pour se produire en Nouvelle-Calédonie. Originaire de Séville, les cinq artistes pratiquent le Flamenco depuis leur enfance. Mi novembre, à Maré, la plage de Mebuet, ou “Baie des Tortues”, comme aime à la nommer les artistes de passage, a accueilli les musiciens du Flamenco. Chargé de l’organisation de ce mini-festival, le comité “Pahnameneng de Mebuet” a tout de même rassemblé plus de cinq cent personnes en soirée. L’un des artistes a confié combien il était émerveillé par la beauté du site : “Je croyais que des endroits de ce genre n’existaient plus dans le monde” ! Egalement très touchés par l’accueil des habitants, ils garderont longtemps dans leur mémoire cette image de gentillesse qui caractérise les gens des îles. La danse, le chant, la guitare acoustique et le rythme imposé par le Cajon ont donné à cette soirée une sonorité toute particulière. L’énergie des artistes a fait l’admiration du public de Nengone. 43 sport et jeunesse 300 élèves à Lifou pour les finales USEP Cette année, la rencontre territoriale USEP CM2 s’est déroulée à Lifou, autour des sports collectifs : rugby et ultimate. Début novembre, plus de trois cents élèves des écoles primaires se sont rencontrés, dans un esprit très fair-play. La rencontre, initiée par la DENC, a rassemblé les élèves des écoles Gustave Klein de Koutio-Dumbéa, Louise Vergès de TinduNouméa, La Rizière de la Coulée Mont-Dore, Louise Michel de Bourail, Nakéty de Canala, Téari de Koné, Atha de Maré, Fayaoué d’Ouvéa, et Luengöni de Lifou ! La finale territoriale Rugby-ultimate a été remportée par la classe de CM1-CM2 de Luengöni qui jouait à domicile. Le nombre de participants est ensuite monté à 330, avec la venue d’autres classes de CM2 de Lifou. Les organisateurs avaient préparé des ateliers sportifs sur le thème “olympisme et ses valeurs”, avec du lancer sur cible, des relais déménageurs, du rugby, de l’ultimate, du tennis et du football. Pour favoriser les rencontres, les classes ont été mélangées, constituant pas moins de 23 groupes ! Assurément, les rires ont fusé tout au long de la journée. Le directeur de la DENC, M. Pralong, ainsi que la Direction de l’Enseignement et de la Jeunesse et la Direction des Sports et Loisirs de la Province des Iles ont soutenu l’événement, notamment par la mise à disposition du stade et du matériel, par l’hébergement gracieux en internat, et par la qualité de l’encadrement. De Lifou à Nouméa par le slam Cinq élèves du lycée des Iles et un du collège Laura Boula, sélectionnés pour participer à la finale du concours de Slam, au Conservatoire de Nouméa, ont rejoint début octobre une vingtaine d’autres jeunes de la Grande Terre, du Vanuatu et d’Australie pour une compétition, qui au fil du séjour au Centre Tjibaou, s’est transformée en répétition générale de lecture de slam. Les accompagnateurs ont vu, durant 3 jours, les liens se tisser entre ces garçons et filles, qui déclamaient tous azimuts leurs pamphlets contre la pollution et les dégradations de leur nature : “Mon environnement”, “Mon Ile”, “Ode aux nuages”, des textes riches en rimes, en rythmes et en révoltes. La cérémonie de remise des prix s’est achevée en beauté par le duo Isaline Pasquier et Cedella Ajapuhnya, lauréates du concours de la Francophonie, qui ont chanté leur création musicale “La voie”. L’émission Endemix a consacré un reportage à cet événement avec tous les protagonistes, organisateurs membres du jury et slameurs en herbe… 44 Six élèves de Lifou ont participé aux finales du concours de slam et profité des nombreuses activités culturelles du Centre Tjibaou. Athlétisme UNSS : bravo les collèges d’Ouvéa ! Les 3 collèges d’Ouvéa ont fait le déplacement début novembre au stade Numa Daly pour participer aux finales d’athlétisme UNSS. Le collège Eben Eza en est revenu avec 11 médailles, 9 en individuel et 2 par équipe, dont une d’or pour le cadet Mikael Humuni au javelot. L’équipe benjamine féminine de Shéa Tiaou a ramené l’or et l’argent en javelot (respectivement Heidy Baoutouo et Joanna Tangopi) et l’argent au 50 mètres haies. Enfin les minimes filles de Guillaume Douarre sont revenus avec la médaille d’argent au javelot grâce à Paula Deuleu. Les sauts ont donné lieu à de belles performances. Heidy a remporté l’or au javelot. Joanna a remporté l’argent au 50 mètres haies. Au vent des finales territoriales de planche à voile La base de voile d’Ouvéa a accueilli fin novembre les finales territoriales UNSS de planche à voile. Ainsi, 17 jeunes des provinces Nord et Sud, 10 de Lifou et 12 d’Ouvéa, appartenant aux collèges de Koumac, Cluny, Tuband, Guillaume Douarre et Shéa Tiaou et aux Lycée Jules Garnier et de Pouembout se sont affrontés sur le plan d’eau pendant 3 jours. Pour les épreuves en équipe mixte, après une sélection des 4 meilleures équipes de chaque poule et une finale en 5 manches, le gagnant a été le collège Laura Boula de Lifou. Pour les épreuves individuelles collèges, lycées, féminines et masculines, les 10 meilleurs de chaque catégorie ont disputé les finales sur un parcours triangulaire olympique en 5 manches. Ainsi, le lycée Williama Haudra a raflé les 2 médailles d’or et c’est Tom Pico du collège de Koumac qui gagné l’or. C’était la deuxième année consécutive que la base accueillait ces finales, l’année prochaine ce sera sur la base de voile de Lifou qui vient d’être rénovée. Les bénévoles et les salariés du club se sont mobilisés pour l’organisation et l’encadrement, et les participants ont montré leur esprit sportif et leur combativité. Autour du premier adjoint Cyriaque Alosio, les gagnantes en individuel. Jusqu’aux finales, les manches se sont disputées par équipe et ont donné lieu à des podiums bien agités et très joyeux ! 45 vie artistique Les contes sur la natte rassemblent La deuxième soirée “Contes sur la natte, ifejicatre hune ixöe” s’est déroulée début octobre à la maison commune de Xépénéhé, où une cinquantaine de personnes, grands et petits avaient répondu à l’invitation du Pasteur Var Kaemo et de l’association Lire en Calédonie. Assis sur des nattes, le public a écouté durant plus de deux heures des contes d’ici et d’ailleurs, voyageant de Lifou jusqu’en Afrique, navigant sur l’arche de Noé et reprenant en chœur des chants Lifou et la dernière création de Jules Thomadra. Des mamans avaient préparé des barquettes pour les spectateurs qui ont fait preuve d’une belle attention. Une soirée de partage très réussie, comme la dernière soirée de “Contes sur la natte” qui a clôturé l’année, début novembre, à la “Vanille Joyeuse” chez Luès Rokuad, à Mou. Tourisme : le Vieux Gilbert réduit la voilure Surnommé “Gilbert Qatr” par les Anciens des Iles Loyauté, et “chasseur d’escale” par ses amis, Gilbert Thong a cédé ses intérêts dans l’Agence Kenua. Pionnier et développeur des croisières internationales aux Iles Loyauté, c’est en 1995, à la demande du Grand Chef Paul Sihaze, que l’aventure a commencé. Grâce au financement de la Province des Iles et de la Mairie, il a obtenu la confiance des armateurs australiens et en 1996, le “Fairstar” faisait son entrée dans la magnifique baie de Santal, pour débarquer les touristes à Easo où un village kanak avait eté construit par toutes les tribus. Le comité du Wetr a ensuite été mis en place, dirigé par l’opératrice Josiane Kaemo, qui est aujourd’hui une référence dans le développement des croisières en milieu kanak. Après son succès à Easo, le Vieux Gilbert a ouvert la route du Nord en 2005 avec la mise en place d’un village genre Club Med sur l’Ile de Mwak à Poum, suivi de l’ouverture de Hienghène, puis d’Ouvéa. Le dernier né en 2012 a été Tadine à Maré. La pirogue Kenua, dirigée par lui-même et sa jeune associée Elodie Jaunay, a représenté en 2013 plus de 98 % de la croisière internationale en Nouvelle-Calédonie. Mais à 82 ans, l’Ancien a réduit la voilure, même si la nouvelle société Kenua a sollicité son expérience pour une année supplémentaire en qualité de consultant, puisque les compagnies maritimes internationales lui accordent leur confiance. On continuera donc à voir le Vieux Gilbert sur le terrain... Comme dans nos précédents numéros, voici un poème extrait du recueil de poésies et de contes nés sous la plume de W. Teji, un auteur ne Drehu. (Le diamant de Kittlitz : un oiseau d’Océanie). Diamant de Kittlitz Que sont ces signaux de morses qui déchirent Le silence d’un matin brumeux ? L’éclat de son plumage perçant le brouillard Pour laisser passer les premières lueurs de l’aube Il s’est paré de son atout chatoyant Pour retenir les rayons d’un soleil radieux Il s’arc-boute sous la charge céleste À rendre mirifique un univers désœuvré Et quand viennent les premières goûtes de pluies Il sème des joyaux aux couleurs d’émeraude Son murmure strident et saccadé Signale un envol rapide et furtif Ses chants perdurent dans mon esprit 46 Comme un appel de détresse Car l’infamie des hommes a eu raison de son aura Pareil à l’arc-en-ciel Et l’étreinte mortelle du sérail des rapaces Dans ce jardin des délices De la raison à l’oraison, fut elle funèbre Un mélodrame tel un déclin annoncé Les princes des étoiles l’ont invité A tirer le rideau de la nuit Comment ne pas t’oublier diamant de kittlitz Si rare et joyeux dans ton ingénieuse splendeur Comment ne pas t’admirer joyau de mes rêves Si timide et secret dans cet écrin de verdure.
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