Au loin, une île ! exposition au frac aquitaine du 30 septembre au 17

Transcription

Au loin, une île ! exposition au frac aquitaine du 30 septembre au 17
JESSICA WARBOYS
Née en 1977 à Wales (Royaume-Uni), vit et travaille à Londres et à Paris
Sea Painting, Dunwich, Summer 2011 est une nouvelle œuvre de Jessica Warboys, réalisée pour l’exposition
Au loin, une île !. Un ensemble de trois peintures superposées est accroché de façon à occuper toute la
hauteur de l’espace, du sol au plafond, altérant ainsi l’architecture du lieu en refermant une de ses larges
ouvertures. Les Sea Paintings de Warboys – une pratique commencée en Cornouailles en 2009 – sont de
larges toiles que l’artiste immerge dans la mer avant de disperser sur leur surface différents pigments de
couleur. Les vagues et le vent déploient alors des motifs colorés pris dans les plis de la toile, comme si le
paysage pouvait s’y inscrire de façon directe. À travers sa réinvention performative de la tradition picturale
des marines, Jessica Warboys réactive ainsi une magie du processus et de l'empreinte.
Au loin, une île !
exposition au frac aquitaine
du 30 septembre au 17 décembre 2011
Programmation culturelle au frac aquitaine
• Rencontres
Tout public // Entrée libre // Gratuit
Samedi 1er octobre 2011, 15h-17h
Avec Marie Canet et Vanessa Desclaux, commissaires de l’exposition et en présence des artistes Marc Camille Chaimowicz et Uriel Orlow
Samedi 5 novembre 2011, 15h-17h
Avec Vanessa Desclaux
• Ateliers
Pour les enfants de 6 à 10 ans et les centres de loisirs // Sur inscription *
Se jeter à l’eau ! Atelier fanzine avec Camille Lavaud, artiste
Mercredi 26 octobre, 14h30-17h
Pour les 6-10 ans accompagnés d’un adulte
Jeudi 27 et vendredi 28 octobre, 14h30-17h
Pour les 6-10 ans des centres d’animation et de loisirs
Step by step. Visite et atelier philo avec Ingrid Bertol, professeur de philosophie et metteur en scène
Samedi 19 novembre, 15h-17h
Pour les 6- 10 ans
• Visites accompagnées
Tout public // Sur inscription *
Groupe de 10 pers. minimum, durée de la visite 1h
Tarifs : 30€ en semaine, 60€ la semaine en soirée ou le samedi
Enseignement supérieur, scolaires et centres d’animation et de loisirs // Sur inscription *
Durée de la visite 1h, gratuit
* Sur inscription : 05 56 24 90 85 / [email protected]
• Rendez-vous au comptoir
Tout public // Entrée libre // Gratuit
Tous les samedis à 16h30
Présentation de l’exposition par la médiatrice
• Ouverture exceptionnelle
Tout public // Entrée libre // Gratuit
Dimanches 9 et 16 octobre de 14h30 à 18h30
Présentation de l’exposition par la médiatrice à 16h30
Au loin, une île ! est une exposition consacrée à la scène
artistique britannique actuelle en réponse à l’invitation
du Fonds régional d’art contemporain d’Aquitaine.
Amalia Pica, Island, 2006
© A. Pica
Avec les œuvres de Louis Benassi,
Marcel Broodthaers, Marc Camille
Chaimowicz, Ian Hamilton Finlay,
Susan Hiller, Bethan Huws, Ian
Kiaer, Uriel Orlow, Amalia Pica
et Jessica Warboys.
Hangar G2, Bassin à flot n°1
Quai Armand Lalande
33 300 Bordeaux — France
Tél. +33 (0)5 56 24 71 36
Second volet de l'exposition à la
Fondation d'entreprise Ricard
Du 9 janvier au 11 février 2012
La scène artistique britannique ne peut exister pour ellemême mais peut, en revanche, être un objet d’étude, de
description, d’analyse et aussi de fantasme. Nous avons
accepté d’emblée la difficulté du projet en revendiquant
la singularité de nos regards et de notre approche commune en choisissant un motif aux origines littéraires,
philosophiques et picturales, lieu réel et fictionnel : l’île.
L'île est ici une réalité géographique et une allégorie, un
espace idéologique et un motif visuel. Elle est un espace
autre, une marge, un exil, un ailleurs. Elle renvoie au
champ visuel de la terre contre la mer. C’est une oasis :
la mer y est le sable, l’eau y est la terre. À travers le motif
de l’île, l’exposition rassemble des œuvres riches et ainsi
bifurque en de multiples directions. Elle est l’occasion
d’évoquer les rapports qui lient les individus à des territoires (lieux pouvant incarner le départ ou bien l’arrivée),
à la fois paysage, culture et identité. Elle est également
le prisme par lequel nous questionnons l’idée même de
création, associée aux notions d’origine, de retranchement et d’action. L’île renvoie enfin à l’utopie dans ses
dimensions architecturale, sociale et politique.
L'île est aussi une proposition de voyage à la fois théorique et esthétique qui prend corps dans l’exposition.
Cette dernière est la mise en perspective d’une histoire et
d’une lecture des formes. Le regard jeté de l’étranger sur
l’étranger est nécessairement précaire, mais Au loin, une
île ! a l’ambition de montrer que ce regard produit par
ricochet un jeu de points de vue mobiles et pertinents.
Le catalogue Au loin, une île
Un catalogue bilingue qui se présentera comme un ouvrage critique construit autour de deux textes signés
par les commissaires sera publié à l’automne 2011. Des interventions graphiques et visuelles seront réalisées pour l’occasion par les artistes qui participent à l’exposition. Au-delà de l’aspect théorique, le catalogue
a été pensé comme un objet, le concept graphique répond donc à la problématique soulevée par le thème
de l’île.
Graphisme : Design Present Perfect
Edition : Les Presses du Réel
Du 9 janvier au 11 février 2012, la Fondation d’entreprise
Ricard présente le second volet de l’exposition, soit une
réactualisation de la précédente privilégiant un point
de vue sur la période actuelle en recentrant l’exposition
autour d’artistes vivants, certains émergents sur la scène
artistique internationale, et d’œuvres nouvelles ou récentes, en cohérence avec l’action de la Fondation d’entreprise Ricard.
Toute la programmation sur www.frac-aquitaine.net
Commissariat : Marie Canet et Vanessa Desclaux
Le Frac Aquitaine est membre de l’association Platform. Il est financé par le Conseil régional d’Aquitaine et l’État (Ministère de la
Culture et de la Communication — Direction régionale des Affaires culturelles d’Aquitaine)
LOUIS BENASSI
Né en 1961 à Glasgow (Royaume-Uni), vit et travaille à Londres
Dans Midnight-De-construction, filmé en 2003 et édité en 2010, Louis Benassi se munit d’une hache et d’un
marteau pour détruire des années de recherches artistiques. Admettant la faillite de son propre système, il
nourrit sa performance d’un discours critique sur l’art, sa fonction, sur l’artiste et son orgueil. La destruction,
en réponse à des contradictions esthétiques issues de problèmes stylistiques et idéologiques insurmontables, est un acte intime, perpétré de nuit. Plaçant sa démarche sous l'autorité de la notion de « dépense »
développée par Georges Bataille, Benassi tente ici de racheter la pauvreté de contenu de ses propres productions dans une performance où le feu et la vie pourraient, en contrepartie, apaiser la rage de son acte théâtral.
MARCEL BROODTHAERS
Bruxelles (Belgique), 1924 – Cologne (Allemagne), 1976
Voyage en mer du Nord (1973-1974) de Marcel Broodthaers est une œuvre qui se compose de deux supports
distincts : un film et un livre édité par Hossmann (Bruxelles) en association avec Petersburg Press (Londres).
Dans un court film en 16 mm, les photographies d’un bateau de plaisance et une marine du XIXe siècle se
succèdent, entrecoupées d’intertitres proposant un système de pagination. Broodthaers y alterne, selon une
approche étrangement didactique, représentations historique et contemporaine, peinture et photographie.
Voyage en mer du Nord est réalisée et montrée pour la première fois à Londres le 28 janvier 1974 dans les
bureaux de Petersburg Press. Cette œuvre fait donc écho aux déplacements de l’artiste lui-même – fréquents
à cette période – entre Bruxelles et Londres et met en exergue l’insularité de la Grande-Bretagne. Le film
renvoie littéralement au livre, dont il est une mise en abyme, et à l’acte de lecture. C’est pourtant en l’absence
de récit que les images défilent, ne donnant peu à peu à voir que des fragments.
MARC CAMILLE CHAIMOWICZ
Né à Paris, vit et travaille à Londres et en Bourgogne (France)
Man Looking out of Window, for S.M. (2006) est une photographie noir et blanc qui donne à voir l’artiste
regardant par la fenêtre de son appartement londonien d’Approach road, à la fois atelier et œuvre à part
entière, qu'il occupe de 1974 à 1979. Design, décoration intérieure, peinture, photographie et performance
se confondent au sein d’un espace où le rêve et la fiction s’emparent du quotidien. L’œuvre de Chaimowicz
produit un espace qui lie l’éphémère (la performance) à l’immuable (les objets). Ce mouvement est métaphoriquement représenté par Pendulum (1984-2006) dont le balancement dessine un lieu singulier dans l’espace
de l’exposition. Arch (1977-2011) est un élément qui apparaît à la fois, en deux dimensions, sur la photographie et dans l’espace physique de l’exposition. Ce dédoublement permet de jouer, à nouveau, sur l’ambiguïté
de la représentation à travers la mise en présence de deux temporalités distinctes.
IAN HAMILTON FINLAY
Nassau (Bahamas), 1925 – Édimbourg (Royaume-Uni), 2006
Ian Hamilton Finlay, qui se définissait comme « artiste-paysager », a pratiqué la poésie, la philosophie, l'histoire, le jardinage : cartes, textes, aphorismes s'inscrivent dans des sculptures de pierre ou de bois, dans des
installations et des environnements paysagers. À l'âge de 25 ans, l'artiste émigre à Édimbourg où, de 1966
jusqu'à sa mort, il s'applique à transformer les marécages de sa ferme de Stonypath en territoire artistique.
Little Sparta est réellement l'épicentre de sa production, son atelier, l'extension spatiale de son imaginaire
et de son culte de l'antiquité. Au croisement de l'avant-garde littéraire et d'un néoclassicisme ambigu, Finlay
est reconnu dans les années 1960 comme l'une des personnalités majeures de la poésie concrète britannique. Il transporte le langage – mots, expressions inventées ou empruntées, citations et autres dispositifs
sémantiques – sur des supports matériels, dans le monde. La sélection d’affiches, cartons, marque-pages, dépliants, produits de 1966 aux années 1980, rend hommage à Ian Hamilton Finlay éditeur, poète, dessinateur.
SUSAN HILLER
Née en 1940 à Tallahassee (États-Unis), vit et travaille à Londres
Pour Dedicated to the Unknown Artists (1972-1976), Susan Hiller a recueilli des centaines de cartes postales
de mer démontée s’écrasant sur les côtes de la Grande-Bretagne. Le paysage apparaît ici dans une dimension dramatique et sublime. Cette investigation choisit néanmoins une approche qui emprunte sa méthodologie à l’anthropologie, traitant les données de manière systématique en les inscrivant dans des grilles cataloguant ces représentations populaires en fonction de leur provenance, de leur date et du message qu’elles
contenaient. L’analyse d’Hiller s’inscrit ainsi volontairement dans l’esthétique des pratiques conceptuelles
des années 1960 et 1970. Elle s’en distingue néanmoins par la relation qu’elle tisse à la perception romantique du paysage dans la peinture, et à l’intérêt porté par la culture populaire à la carte postale. Cette
dernière cristallise à travers l’œuvre d’Hiller des problématiques essentielles : celle du rapport entre représentations collectives et usage individuel, révélant la dimension intime du rapport à l’image.
BETHAN HUWS
Née en 1961 à Bangor (Royaume-Uni), vit et travaille à Paris et Berlin
Boat (Boat Vitrine of Ten Boats) (1983-1999) et la série d’aquarelles Sans titre occupent une place particulière dans l’œuvre de Bethan Huws qui questionne le rôle du langage. Le travail de nature conceptuelle de
Huws crée des situations où l’espace de l’exposition met en scène une sémiotique complexe qui mêle texte,
objets et interventions spécifiques. La langue y est investie en tant qu’instrument de médiation, entre une
réalité dite objective et le domaine subjectif de la perception. Boat (Boat Vitrine of Ten Boats) et les aquarelles Sans titre s’écartent pourtant du domaine purement verbal et engagent une autre mémoire, celle du
paysage et de la culture populaire du pays de Galles. Ces petites sculptures en jonc formant des dizaines de
petits bateaux correspondent à une tradition populaire que l'artiste s’approprie. Les aquarelles esquissent
en quelques traits de pinceau des fragments de paysage comme autant de souvenirs d’enfance, images qui
continuent d’être profondément ancrées dans son imaginaire.
IAN KIAER
Né en 1971 à Londres, vit et travaille à Londres
UEA, Steps (2011) a été conçue pour le contexte spécifique de l’exposition Au loin, une île !. L’œuvre de Kiaer
est souvent revenue sur les questions de la relation entre architecture et utopie, et des liens possibles entre
les notions de pensée et d’action, entre l’intention artistique ou poétique et son mode d’existence matérielle
dans un contexte sociopolitique plus vaste. Le modèle et la maquette ont occupé une place essentielle
dans l’œuvre de Kiaer qui questionne les distinctions entre peinture, sculpture et architecture. Ses œuvres
proposent une constellation d’éléments éclatés dans l’espace jouant de contrepoints formels sur fond d’un
récit qui reste perméable à l’imagination de chaque visiteur. Le point de départ de cette nouvelle œuvre est
la notion d’université comme potentiel lieu utopique de la production du savoir et de l’échange intellectuel.
Le projet s’inspire particulièrement des propositions de l’architecte Denys Lasdun dans les années 1960,
qui appellent à une mixité des départements afin d’encourager une pensée interdisciplinaire au sein de
l’université, construite au cœur d’un paysage pastoral.
URIEL ORLOW
Né en 1973 à Zurich (Suisse), vit et travaille à Londres
The Short and the Long of It 6.0 (2010-2011) est un dispositif fragmentaire ayant pour sujet l'immobilisation
en 1967 de quatorze cargos de nationalités différentes dans le canal de Suez. Ce blocage fut une conséquence de la guerre des Six Jours, conflit qui opposa l'Égypte, Israël, la Jordanie et la Syrie, et refroidit un
peu plus les relations entre les États-Unis et l'URSS tout en ravivant les frictions entre Israël et la Palestine.
Les bateaux purent quitter le canal en 1975, soit huit ans après sa fermeture. Malgré les tensions créées par
la guerre froide et les divergences politiques, l'ensemble des équipages, pour des questions de survie ont
inventé, dans cet espace et ce temps suspendu, un nouveau système social à travers l’association GBLA
(Great Bitter Lake Association) alliance pan-nationale dont le but principal était la gestion de la vie de cette
communauté hétérogène. Les archives filmées ou photographiques côtoient ses dessins de poissons ou les
timbres édités par l’association GBLA. Ce dispositif fragmentaire, pluriel et éclaté, est à la fois signe d’un
univers en ruine et résurrection du lieu, des protagonistes et événements de l’histoire.
AMALIA PICA
Née en 1978 à Neuquén (Argentine), vit et travaille à Londres
Dans Dialogue (Paper and Mountain)(2010), Amalia Pica défie, comme un toréador, une montagne en
tenant à bout de bras une feuille de papier vierge. La dimension performative de ses productions recouvre un ensemble hétéroclite (photographie, film, sculpture, performance, installation) dont l’enjeu
reste la représentation des conditions de l’énonciation comme condition du processus et de la tâche
artistique. Transformer la réalité en signe (verbal ou visuel) y est une hypothèse ou un possible que
rien ne garantit. Le mégaphone, le microphone ou la feuille de papier, substituée dans Island (2006) à
la neige immaculée sont les outils de cette possible transformation, mis en scène pour leurs qualités
fonctionnelles, communicatives et participatives.