levangile-selon-paul..

Transcription

levangile-selon-paul..
L’EVANGILE
SELON
PAULO
Pièce en deux actes de François LE ROUX
CONDUITE
LUMIERE
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Personnages :
- Charles Aristide Gontran DE LA PATELLE DU ROCHER DUBAR DE LA
POINTE alias Paulo
- Bérengère DERCHACOURT
- Marie-Madeleine
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ACTE I – Marie-Madeleine - Paulo
(Paulo -Voix d’ivrogne venant des coulisses, il chante en entrant en scène)
-
Soupe à l’oignon bouillon démocratique
Perdreaux truffés du faubourg St Germain
Vous serez tous c’est une loi physique
Bouffés la veille chiés le lendemain
2
(Paulo entre en scène)
- Et puisqu’il faut faut faut
- Que rien n’se perde
- Dans la nature où tout est bon, où tout est bon
- Amis amis pressons la pompe merde
- Le jour se lève à l’horizon, à l’horizon
- ÔÔÔÔÔÔÔ ….
(Marie-Madeleine - Voix venant des coulisses)
Marie-Madeleine
- Va t’coucher Paulo
Paulo
- Marie-Madeleine ouvre-moi j’ai grand soif !
Marie-Madeleine
- Non t’as assez bu comme ça
Paulo (il chante sur l’air de Au clair de la lune)
- Marie-Madeleine ouvre-moi la porte pour l’amour de D ….
- Ah non pas çui-là dès potron-minet ….
2
- ouvre-moi la porte pour l’amour de … Karl Marx
Marie-Madeleine
- Non, j’ai dit non …. Paulo t’es encore plus saoul qu’un Jean-Paul II
Paulo
- Soit … j’admets la comparaison uniquement en hommage à cette belle métaphore
sur les origines natales de cet escroc canonisé.
- Mais ça n’est pas une raison pour ne pas ouvrir ta porte à un pauvre pêcheur
assoiffé
Marie-Madeleine
- Ben avec c’qu’y tient l’pauvre pêcheur, s’ il a pissé dans l’port, on a enfin une
explication scientifique plausible sur la montée du niveau des océans !
Paulo
- J’ai besoin d’un stimulant … d’un Proudhon ou d’un Bakounine, à moins que je
ne sirote un Blanqui ou une Louise Michel …. C’est notre carte des cocktails
anticapitalistes, mais …
Marie-Madeleine
- C’est plutôt d’un rince-cochon dont tu as besoin.
Paulo
- Ca c’est une idée Marie-Madeleine
(avec l’accent de Marseille, il mime la scène de Marius « les fractions »)
- Un rince-cochon : tu mets un tiers de jus de citron, fais attention hein un tout petit
tiers, un tiers de vin blanc … tu vois … un bon tiers de vin blanc … tu vois … et
alors …. un grand tiers d’eau …. Voilà …… Et ça fait 4 tiers ….
3
Marie-Madeleine (elle entre en scène vêtue d’une robe de chambre et de mules)
- Dis-donc Paulo tu n’vas quand-même pas nous faire la trilogie d’Pagnol à sept
plombes ….j’aimerais bien dormir moi … et j’ te rappelle que vous avez quitté
l’Enfer à 5h00 du mat’ toi et tes apôtres : Les Apôtres de « PAULOCALYPSE »
Paulo
- Marie-Madeleine nous avons trimé, répété avec acharnement et force créativité
une scène essentielle de cette œuvre qui fera date dans l’histoire des arts !
Marie-Madeleine
- Tu veux dire dans l’histoire des bars Paulo
3
-
Vous avez répété le dernier pique-nique du Christ, la Cène, de 4h00 de l’aprèsmidi à 5 plombes du mat’, soit 13h00 sans interruption ! … j’ai bien peur qu’avec
c’que vous lui avez pompé comme raisinet au p’tit jésus, y soit un peu anémique
le messie.
- Bon assieds-toi, tu vas prendre un café et manger du pain beurre. T’as besoin
d’éponger un peu … et avec c’que tu tiens, elle a intérêt à avoir des qualités
absorbantes l’éponge.
(Marie-Madeleine sort et revient avec un plateau sur lequel il y a 2 bols de café, des
tartines de pain et un beurrier, elle beurre une tartine pour Paulo)
4
Marie-Madeleine
- Tiens, mange, ça t’f’ra du bien.
Paulo
- Merci. (il mange) Huumm il est bon ton beurre, il vient d’où ?
Marie-Madeleine
- Si j’te l’dis tu vas croire que j’te veux du mal
- …………………..
- Du couvent Notre Dame des Filles du Saint Esprit
Paulo
- …………………………
- C’est vrai qu’elles ont toujours fait du bon beurre au couvent …. C’est normal tu
m’diras avec des frangines qui viennent essentiellement de Bretagne et de
Normandie …. C’est forcément des bonnes laitières !
Paulo
- Tu sais Marie-Madeleine, que j’ai sauvé cet estaminet tombé en désuétude, de
l’âpreté immobilière de l’Evêché, qui voulait le racheter sous prétexte qu’un
bistrot sur le parvis d’une église était une offense à la religion …. Et je t’en ai
confié la gérance à deux conditions irrévocables qui figurent dans le bail …
Marie-Madeleine
- Je sais Paulo, je sais :
- Un : ne pas changer le nom du bar : L’ENFER EST EN FACE
- Deux : te laisser, moyennant le paiement de toutes vos consommations, la salle du
bistrot 4 fois par semaine pour les répétitions de ton Opéra : L’OPIUM DU
PEUPLE
4
Paulo
- Et je t’avais promis Marie-Madeleine que nous serions de loin les premiers
contributeurs à l’épanouissement financier de ton trocson … Avons-nous failli
Marie-Madeleine ?
- Je te pose cette question solennellement, il en va de mon honneur : Avons-nous
failli Marie-Madeleine ?
Marie-Madeleine
- Ah ça non, vous n’avez pas failli …. Ça j’dois dire que vous avez tenu vos
engagements au-delà de toute espérance …. Ça fait quinze piges que vous répétez
LA CENE ….. mais c’est plus le dernier gueuleton du Christ que tu mets en scène
mon Paulo …. Mais la plus grande cuite de toute l’histoire de l’humanité !
Paulo
- La philosophie libertaire n’est pas sœur de la tempérance, et je fais mienne cette
locution latine de Pline l’Ancien : « In vino veritas » à laquelle j’ajoute celle de
mon cru … bourgeois : « J’ai vu, j’ai « compru », j’ai bu »
Marie-Madeleine
- Tu peux la conjuguer au présent la locution de ton cru Paulo :
- Je vois, je « comprois », je bois
- Mon bon Paulo … malgré tout l’amour que j’ai pour toi … et compte-tenu de mes
origines professionnelles, tu sais bien que j’ai une conception de l’amour
totalement dénuée de toute considération matérielle ou technique …. Et je te serais
éternellement reconnaissante d’avoir pu, grâce à toi, tourner la page, fermer
définitivement ce putain de bouquin … ou l’inverse …. Mais là mon Paulo … il
est 8h00 du matin et j’aimerais encore écraser un peu, parce que demain je te
rappelle que vous répétez encore, et qu’hier vous n’étiez pas d’accord sur la taille
du calice dans lequel chaque apôtre de Paulocalypse doit siroter de l’hémoglobine
christique …. vous hésitiez entre 1 et 15 litres, soit entre un vase et un seau et sur
la quantité ingérable par chacun des membres du cénacle.
- Grand débat …. Et qui n’est pas clos … j’en ai peur !
- Alors là Mon Bon Paulo, mon lapin, faut qu’ je pionce !
Paulo
- D’accord Marie-Madeleine … juste une dernière question … tu sais la drôle de
paroissienne qu’on voit régulièrement entrer dans l’église …
Marie-Madeleine
- Hahaha elle t’a toqué dans les mirettes celle-ci hein mon Paulo !
Paulo
- Mais non …. Mais je me demande ce qu’une femme comme celle-ci peut aller
faire dans une église … enfin Marie-Madeleine, avoue qu’elle n’a apparemment
pas grand-chose à obtenir de plus que ce que le hasard de la génétique lui a
accordé.
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Marie-Madeleine
- C’est vrai qu’elle est plutôt carrossée la sainte pouliche !
Paulo
- Et puis elle semble abonnée au sauna d’eau bénite en plus, on la voit au moins 5
fois par semaine.
Marie-Madeleine
- Et alors Paulo, un philosophe comme toi devrait savoir que l’âme humaine recèle
de mystères étrangers à tout entendement.
Paulo
- Oui j’veux bien …. Mais quand-même elle m’intrigue
Marie-Madeleine
- Ben t’as qu’à aller voir !
Paulo
- Allez voir où ?
Marie-Madeleine
- Ben à l’église, mon gros canard, va voir ce qu’elle y fait.
Paulo
- Moi à l’église …. Non mais là tu as perdu la raison Marie-Madeleine, je n’ai pas
mis les pieds dans une église depuis mon premier mariage … qui a duré
exactement 7 jours 9 heures et 33 minutes …. Soit la semaine que j’ai passé dès la
sortie de l’église avec mes potes à noyer cette infamie à laquelle j’avais été
contraint … et ça fait quand même plus de trente piges !
- Et puis c’est peut-être un peu risqué …. avec tout ce que je balance sur le taulier
….
Marie-Madeleine
- Hahaha tu balises Paulo, avec ta grande gueule de mécréant, t’as les flubes de te
retrouver dans l’antre de l’ennemi juré !
Paulo
- Mais certainement pas !
Marie-Madeleine
- Si Paulo, t’as les foies.
Paulo
- Non j’te dis … mais simplement je ne vois pas ce que j’irais faire chez les
corbeaux.
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Marie-Madeleine
- Ben découvrir le secret de cette drôle de paroissienne …. Mais si tu n’en as pas le
courage, n’en parlons plus !
Paulo
- Quoi, moi, manquer de courage …. Et bien tu vas voir, je vais y aller dans cette
église et je vais bien voir ce qu’elle y fait la donzelle …. Si ça tombe y’a anguille
sous roche … et c’est une pute qui vient satisfaire la lubricité refoulée du clergé.
Marie-Madeleine
- Paulo ! je te prie de surveiller ton langage et de respecter celles qui œuvrent au
soulagement des peuples démunis d’affection … et compte-tenu de mon prénom
prédestiné … c’n’est tout de même pas toi qui va jeter la première pierre Paulo,
non ?
- Et puis fais moi confiance …. C’n’est pas l’genre … c’n’est pas d’l’engeance de
lève la patte, ni en division professionnelle, ni en amateur ….
- Non cette crevette là mon Paulo … c’est du homard … et fais moi confiance, j’ai
côtoyé assez la marine pour renifler à 15 miles l’odeur de la morue … et là mon
Paulo c’est du caviar !
- Faut pas confondre !
Paulo
-
Bon si je dois me rendre chez l’ennemi, il me faut des munitions !
Allons derechef quérir de quoi tenir un siège !
La division de Paulocalypse part en campagne !
Sus à l’ennemi ! Et ça ne signifie pas, Marie-Madeleine, que nous aurons recours
à des diversions buccales pour égayer la violence de la rencontre avec les hordes
papistes !
Marie-Madeleine
- Paulo !
- Allez allez ouste vilain polisson va !
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(Marie-Madeleine pousse gentiment Paulo. Paulo quitte la scène.
Marie-Madeleine en fond de scène à Paulo)
Marie-Madeleine
- Qui sait, c’est peut-être tes premiers pas vers la rédemption Paulo… de toute
façon un peu d’flotte, bénite ou pas, ça n’pourra pas te faire de mal.
- Tu pourras toujours chanter la danse des canards en cuvant dans l’bénitier … mon
gros canard !
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(elle revient vers la table. Elle l’essuie)
- Eh bien, ça va faire les manchettes de la gazette locale cette expédition !
- Quand au journal de la paroisse …. Va falloir faire une édition spéciale !
(elle quitte la scène)
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ACTE II – Bérengère DERCHACOURT – Paulo
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Lieu : Une église
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Bérengère, vêtue avec des vêtements qui mettent son corps en valeur, un peu courts pas
trop.
Elle est d’un style « coincée refoulée allumée »
Elle prie
Paulo, complètement ivre, dépenaillé, mais on sent chez lui une classe naturelle, une
élégance libertaire.
Bérengère prie
Bérengère
– Mon Dieu, Sainte Vierge, Sainte Mère de notre Sauveur, Vierge Marie Sainte entre
toutes les femmes, Sainte Marie mère de Dieu, Sainte Vierge Marie Mère entre toutes
les femmes de Dieu notre sauveur, Mère Marie Vierge Sainte de Jésus Fils de Dieu
bénie des anges de Bethléem en Judée ….. Bethléem en Judée petite cité de caractère
aux ruelles typiques et ensoleillées particulièrement connue pour sa gastronomie et sa
spécialité : Le Jésus en Croix de Lorraine Persillé
– Ma mère à moi adorée, j’ai une prière à vous soumettre et vous demande d’intercéder
en ma faveur pour que mon vœu soit exaucé.
– Je veux être mère, je veux devenir maman, je veux enfanter comme vous Sainte
Vierge dans la douleur et la joie de donner la vie et un fils à notre Seigneur !
– Mais tout comme vous, très Sainte Vierge Marie, je veux immaculer concevoir,
recevoir le souffle de Dieu et être dispensée de l’acte de chair, bénéficier tout comme
vous très Mère Sainte Vierge entre toutes les Vierges ….d’ une …. d’une …..
PMI …. Procréation Miraculeusement Immaculée
– Je vous en supplie du plus fort de mon âme Ma Marie Préférée, si vous pouviez en
toucher un mot à votre patron, là-haut, le Tout-Puissant ….. il accepterait sans doute
vue ma grande dévotion et ce désir farouche de pureté, cette volonté « imbranlable »
d’accéder au royaume des cieux , vierge de toute salissure, de me donner un petit
coup de pouce …. hein …. Hein …. Juste un petit coup de pouce …. …. juste le
pouce ….
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– Il pourrait redemander à l’Ange Gabriel, habitué et très compétent pour ce genre de
mission, de venir m’inséminer du souffle du créateur.
– Je sais bien Ma Marie Chérie qu’on n’a pas renouvelé l’expérience depuis belle
lurette, et bien justement, en terme de communication, ça ferait un bon scoop …. On
crée une page sur Tête de Bique « Bérengère l’immaculée » ….. un carton je vous dis
…. Et en période de disette des vocations ça boosterait un peu l’audimat.
– Je ne demande pas grand chose, juste d’être … en quelque sorte ….. « La Mère
Porteuse de Dieu »
– Mais je ne veux pas qu’un de ces pervers phallocrates vienne polluer mon jardin avec
son goupillon turgescent et sa semence diabolique !
– Je m’interdis toute forme de plaisir pour consacrer ma vie entière à louer le Seigneur
…. Vous ne voudriez tout de même pas que je loue mon corps à un de ces détraqués
sexuels en quête d’émotions libidineuses, obscènes … et …. et …. et …. si … si … si
… si …. Fortes et intenses et profondes ….. dans le dévoiement et la perdition de la
raison …. et de l’âme par l’accomplissement d’actes irréversibles et condamnés par
notre Sainte Mère l’Eglise dont tous les prêtres donnent l’exemple irréprochable
d’une vertu scrupuleuse et toute dévouée à l’éducation des enfants dont ils préservent
le corps des tentations autres que celles de se donner totalement au service de la foi et
de ses serviteurs ….. Vous ne voudriez pas ….. hein …. Ma Petite Mère Marie ? …..
hein …. ?
– Je sais bien, compte-tenue de ma formation de Gynécologue Obstétricienne que la
science est plutôt sceptique quant à mes chances de réussite dans cette Sainte croisade
de l’enfantement …. Et j’ai bien constaté que sans l’intercession phallique de tous ses
mâles bavant, le taux de fécondité connaîtrait sans doute une baisse sensible …. Mais
tout de même, ce n’est pas parce que toutes ces grues écervelées, que je vois défiler
dans mon cabinet n’ont pas eu la volonté de préserver leur plus précieux trésor, et
bien au contraire en ont ouvert le coffre à des hordes de pillards qui n’ont même pas
eu besoin de chercher la clef …. Oui parfaitement …. Comme la maison bleu adossée
à la colline ….. on a jeté la clef … c’est porte ouverte tous les jours de la semaine …..
– Mais moi NON et NON …… je veux ma PMI …. Procréation Miraculeusement
Immaculée ou RIEN
(Bérangère prend des poses très suggestives sur le prie-dieu ….)
– Enfin regardez Ma Marie bien aimée, Ma Sainte Vierge Number One ….. regardezmoi …. Avouez que la très sainte nature m’a pourtant dotée de qualités avantageuses
pour qui voudrait se laisser aller à la banalité usuelle d’une conception organique
sexuée ….
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(Paulo complètement ivre arrive dans l’église à proximité de Bérengère et la
regarde. Elle ne s’en aperçoit pas)
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– et je vois bien tous ces coqs qui tournent autour de moi à me flairer les phéromones
….. il ne faudrait pas les … PRIER … longtemps … EUX ….. pour que tel Ribery
ils mettent droit au rut !
Et bien tout ça Ma Petite Vierge Marie Zadorée …. Je l’offre à mon ange ….. à Gabriel !
(Elle se met cambrée, les fesses en arrière)
Voilà …. je me mets comme ça …. le dos tourné …. comme ça je ne le regarde même
pas pendant qu’il fait sa petite affaire ….. l’âme grande ouverte ….. et il vient m’insuffler
le souffle de Dieu dans la marmite à moutard, vite fait bien fait, un bon gros souffle, bien
au fond
….. et dîtes-lui de ne pas retenir sa respiration hein ….. surtout qu’il se vide
bien …. les poumons …. Bon, vu que ça fait quand-même plus de deux mille ans qu’il
n’a pas soufflé un coup ….. ça ne devrait pas être trop long ….. allez tiens ….. je vais
être bonne et généreuse …. allelujah ….. il pourra même prendre sa respiration pour
souffler un deuxième coup !
- Alors c’est d’accord vous voyez avec le Boss pour mon I I …… Insémination
Immaculée !
- Ahhh Ma Bonne Vierge, Ma Marie Adorée …. Je savais que je pouvais compter
sur vous.
- Après Bernadette SCOUBIDOU …… voici Bérengère L’IMMACULEE
Paulo
- Eh ben dîtes donc vous avez une façon de prier vous ….. Ca change de tous ces
batraciens de bénitier à la tenue aussi affriolante qu’un moulin à légume …. Au
moins vous …. Vous … vous y mettez du c…c….c….cœur ….. et visiblement du
reste aussi.
Bérengère
- Mais monsieur ne vous ….
Paulo
- Et ça donne des résultats cette parade érotico-apostolique, vous pensez que les
saints seront sensible aux charmes des vôtres ?
Bérengère
- Mais enfin Monsieur je ne ….
Paulo
- A dire vrai je doute un peu, que vous obteniez quoi que ce soit à faire du gringue à
toute cette bande d’emplâtrés ….. mais je reconnais que la situation est plutôt
cocasse et inhabituelle en ces lieux de réprimande farouche et d’interdiction
formelle de tout ce qui s’apparente aux désirs ….. quant aux plaisirs de la chair
pour lesquels vous semblez encline à une pratique très spontanée et en des lieux
….. pour le moins …. incongrus ….
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- Ma pauvre petite Dame ….. vous risquez d’attendre longtemps avant que le
crucifié ne se décroche pour venir vous conter fleurette …. Quant aux autres
statufiés, j’ai bien peur pour vous que leurs soutanes ne demeurent de pierre même
face à cette tentation que vous symbolisez dans sa plus parfaite …. et divine …..
et band …. band … band….
Bérengère
- Oh Monsieur je vous en prie …
Paulo
- band ….. band …. band ….
Bérengère
- Mais Monsieur cessez, vous êtes indécent …
Paulo
- band …. band … band …. banditesque …. banditesque expression !
Bérengère
- Banditesque expression ?
Paulo
- Banditesque expression ….. farpaitement !
- Vous êtes farpaitement banditesque !
Bérengère
- Mais ça ne veut rien dire banditesque expression ….. vous racontez n’importe
quoi, vous êtes complètement ivre, vous délirez …
Paulo
- Sans doute, mais ce n’est pas moi qui ai commencé …. Question délire …. Vous
semblez avoir des prédispositions …
Bérengère
- Mais pas du tout j’intercédais auprès de la Vierge Marie, je priais, je ….
Paulo
- C’est bien ce que je dis …… du délire …. Hallucinatoire en plus ….. c’est
remarquable …. et tout ça sans rien se mettre dans le cornet, ni vin, ni joint ?….
Rien du tout ?
(il sort une bouteille de vin rouge entamée d’une serviette en cuir, regarde la bouteille
et boit au goulot)
- Pauillac 95 ….. (il boit) ….. ahhhhhh le p’tit jésus en culotte de velours ….. (il
tend la bouteille) ….. vous en voulez …… (elle fait un signe négatif dégoûté) …..
z’avez tort …. Un breuvage digne des Dieux (il boit) ….. et pas de votre Dieu
seul et unique ….
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(il se lance dans un délire éthylique)
- Ah ça non, nom de Dieu de nom de Dieu, bordel de Dieu …..Pas votre Dieu,
triste, égocentrique et flagellateur, Les Dieux antiques, ceux de l’Olympe, des
Dieux, farceurs, lubriques, colériques, jaloux, des Dieux qui vivent des aventures
extraordinaires, qui portent le monde sur leurs épaules, qui animent des forges
dantesques, qui soulèvent les montagnes et les océans au gré de leurs fantaisies,
qui font des joutes musicales avec des satyres, qui épousent des nymphes, se
transforment en taureau pour déjouer la jalousie de leur épouse, des Dieux qui
picolent et ripaillent pire qu’une armée de carabins, alleluia Dyonisos, mon frère
d’ivresse ….. des Dieux vivants et tellement humains !
(il boit, il tend la bouteille, elle refuse, poliment avec moins de dégoût)
- Et puis à chacun son boulot, pas des Dieux omnipotents qui savent soit disant tout
faire, pas des Dieux qui concentrent tous les pouvoirs en leurs seules mains, qui se
prétendent créateurs et sauveurs de l’humanité …. Nooooonnnnn les Dieux de
l’Olympe sont pour le partage du travail et la concertation avec les forces vives de
la nation, la preuve ils fréquentent des mortels, pas comme le vôtre qui ne descend
jamais de son ciel et qui se permet tout de même de nous juger ! Non mais !
(Il boit puis s’adresse au ciel)
- Je me fous du jugement dernier et de ton paradis à la con …. Si c’est pour m’y
emmerder à cent sous de l’heure en y retrouvant toute l’armée de culs bénis, de
pisse-vinaigres, de peine à jouir qui me pourrissent le bonheur depuis mes
premiers vagissements, j’aime autant encore aller m’asseoir en bas sur le
calorifère avec mes potes de comptoir !
Alleluia Saint Paulo a parlé !
(il boit)
- Et vous …. Vous …. vous ….. c’est pas en tournant du cul sur un prie-dieu que
vous allez résoudre vos problèmes exis …. Sexis …. Sexist … sexistentiels ….
Vous avec des problèmes sexistentiels ….. farpaitement !
Bérengère
- Mais enfin Monsieur je vous prie de surveillez votre langage et de me dispenser
de vos allusions salaces en ce lieu de prière et de dévotion à la grâce de notre
Seigneur, le Tout-Puissant et des saintes écritures bibliques …..
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Paulo
- Ah ah ah ah ah ah nous y voilà …. Les saintes écritures bibliques …. la Bible,
l’Ancien et le nouveau Testament, la Torah, le Coran …… la trilogie des bestsellers qui ont fait couler le plus de sang dans toute l’histoire de l’humanité …..
c’est pas des livres c’est des abattoirs !
- Ecoutez ma p’tite Marie-Madeleine ….
Bérengère
- Mais je ne m’appelle pas Marie-Madeleine …
Paulo
- Ah bon ? Je croyais …. parce que vu la façon dont vous aguichiez le crucifié, je
me suis dit « tiens v’là la Mado qu’a une montée d’hormones et qui s’prendrait
bien ….. »
Bérengère
- Mais ça suffit maintenant, puisque je vous dis que j’étais en prière, j’intercédais
auprès du Seigneur et de la très Sainte Vierge Marie, notre mère à tous et surtout à
vous pauvre pêcheur.
Paulo
- Ah je vous en prie Marie Madeleine ….
Bérengère
- BE-REN-GERE, je m’appelle Bérengère DERCHACOURT !
(Paulo reste interdit et la regarde, puis séducteur, bourré, mais séducteur, très galant
vieille France)
Paulo
- Bérengère ….. Bérengère ….. comme c’est charmant
- Permettez que je me présente très chère Bérengère :
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- Charles Aristide Gontran DE LA PATELLE DU ROCHER DUBAR DE LA
POINTE
(il lui baise la main)
- alias Paulo
- Paulo parce que ça rime avec goulot et que je ne bois qu’au goulot, en toute
occasion …. Une trouvaille de mes compagnons d’ivresse ….. « Paulo aime le
Goulot »
- C’est fou ce que les piliers de comptoir peuvent être créatifs …. Pas comme vos
piliers d’église !
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Bérengère (un peu stupéfaite)
- Vous vous appelez Charles Aristide De La …..quoi ?
Paulo
- Charles Aristide Gontran DE LA PATELLE DU ROCHER DUBAR DE LA
POINTE
- Descendant, en plus de la cave familiale, en direct des DE LA PATELLE DU
ROCHER, vieille famille nobiliaire française du 13 ème siècle, qui a eu
l’intelligence, ce qui est un miracle compte-tenu du taux de consanguinité à
l’origine de l’état de débilité avancée de toutes les noblesses du monde, de se
mettre au boulot après la révolution française, qui soit dit en passant n’est
malheureusement pas parvenu à éradiquer ces deux plaies que sont, le clergé et la
noblesse, qui a donc eu l’intelligence d’investir dans l’industrie, le charbon, le
pétrole, l’uranium, la banque ….. et d’amasser une fortune considérable.
- DE LA PATELLE DU ROCHER …… et mes philosophes de Bistrot, dans lequel
nous nous réunissons …. Plutôt …. dans lequel nous vivons …. Ont ajouté à mon
patronyme DUBAR DE LA POINTE ….. c’est là qu’on se désaltère ! qu’on
s’humecte les mandibules ….. mais moi toujours au goulot !
(….. il lui tend la bouteille …. Elle hésite …. Puis refuse poliment …. il boit)
Bérengère
- Vous ne buvez qu’au goulot ? Mais pas dans vos …. Vos ….vos ….vos raouts
familiaux tout de même ?
Paulo
- Surtout dans les raouts familiaux comme vous dîtes …. C’est même là que j’ai
commencé et adopté définitivement ce mode d’absorption de tout ce qui est à
l’état liquide ….. pour emmerder la Baronne !
Bérengère
- Pour emmerder la Baronne ?
Paulo
- La Baronne : Madeleine Marie Victorine Eugénie DE LA PATELLE DU
ROCHER ….. Ma mère !
- Bigote et dévote, mère d’une fratrie de huit enfants, dont je suis le dernier et vilain
petit canard, tous élevés dans le respect des principes de Notre Sainte Mère
l’Eglise, comme vous dîtes, qui encore aujourd’hui érige en valeurs intangibles, en
principes sacrés et indiscutables l’observation stricte des 10 commandements, qui
ne manque jamais de faire la charité à SES pauvres et de secourir de SES bonnes
œuvres tous les déshérités de la terre, en même temps qu’elle mène SES affaires
d’une poigne de fer, et n’hésite pas à délocaliser une partie de SES usines afin
d’exploiter d’autres forçats dans des contrées exotiques, mais tout en dispensant
SA charité chrétienne aux ouvriers qu’elle vient de mettre sur la paille, avec l’aide
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de SES complices que sont la plupart de mes frères et de mes sœurs, tous passés à
la moulinette à pensées des institutions religieuses et des grandes écoles.
-
La Baronne Madeleine Marie Victorine Eugénie DE LA PATELLE DU
ROCHER, née Madeleine SUPPO, fille d’un pharmacien qui fit fortune dans les
cosmétiques et le pillage des biens des juifs pendant la seconde guerre mondiale.
-
Il maria sa fifille zadorée, môôôman, au BARON Charles Hugues Louis DE LA
PATELLE DU ROCHER ……. Mon père, qui mourut peu après ma naissance de
la vérole dans les bras d’une pute dans un bordel sur le port de Saint Louis au
SENEGAL, où il s’adonna , à part ses séjours en la demeure familiale durant
lesquels il ne manquait pas d’engrosser sa femme et les bonnes, à ses deux
principales passions : l’Afrique et les Femmes ….. jeunes, très jeunes et
professionnelles ….. dans la continuité de ses ancêtres dont une partie de la
fortune fut amassée dans le cadre de la traite des nègres !
- Bon la généalogie familiale m’a ouvert l’appétit !
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(il sort un saucisson de sa serviette et une planche à découper et un opinel de sa poche)
Bérengère
- Mais vous n’allez tout de même pas saucissonner dans une église ?
Paulo
(il coupe des rondelles de saucisson avec application)
- Vous y polissonner bien avec vos saints !
- Et puis contrairement aux musulmans et aux juifs, les chrétiens peuvent
consommer cette viande divine qu’est le cochon.
- Pour une fois qu’une religion ne condamne pas un plaisir et n’accable pas
d’opprobre ceux qui s’en repaissent …. Profitons en …. Car c’est plutôt rare !
- De mon Berger le Bâton !
(il regarde le crucifié et mange avec délectation)
Bérengère
- Ah je vous en prie … Monsieur …. pourquoi n’allez-vous pas vous repaître de
votre cochonnaille dans le bouge de vos débauches, votre temple à … à …. à
Pinard ! ?
Paulo
- Mademoiselle Bérengère, je vous prie de respecter cette huitième merveille du
monde que je savoure avec grande délectation, fruit du savoir faire ancestral d’un
de mes amis producteurs Aveyronnais, de son nom Maître Renard !
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(il mange une autre rondelle)
Bérengère
- Oh j’imagine, encore un triste sire de votre espèce : un rustre.
Paulo
- Un véritable poète depuis des lustres.
Bérengère
- De toute évidence encore un mécréant !
Paulo
- Un philosophe chez les manants !
Bérengère
- Dans votre genre un expert en pitreries.
Paulo
- Un noble de la charcuterie.
(il mange une autre rondelle avec délectation)
Bérengère
- Soit … !
- oh et puis cessez de me prendre pour une godiche introvertie et hermétique à tout
humour.
Paulo
- Vous voulez dire close à tout amour ?
(il s’approche d’elle l’air malicieux, taquin)
- Eh la gamine vous voulez la rondelle ?
Bérengère (provocatrice)
- Eh bien soit, après tout, Cauchon est bien le nom d’un abbé à l’ effroyable
célébrité, rendons hommage à notre sainte Jeanne, en en dégustant en prière une
parcelle de son nom.
(elle hésite un peu, regarde autour d’elle, puis le crucifié, se signe, se met en position de
communion, ouvre la bouche et attend)
17
Paulo
- Cochon qui s’en dédit
12
(il coupe une rondelle et lui donne comme une hostie)
- Le porc du christ.
Bérengère
- Amen
(elle mâche de façon quasi extatique)
(il sort une autre bouteille de sa serviette … il regarde l’étiquette et boit)
(elle attrape la bouteille … se signe …. Regarde autour d’elle ….)
Bérengère
- Et maintenant … le sang du christ.
- Hum pas mal votre piquette … voilà une communion qui me change de
l’ordinaire !
13
Paulo
- Une piquette ???
- Mais c’est un Saint ! Décidément …. un St Estèphe …. Encore un 95 ….. doit
y’avoir du stock en 95, la Baronne est généreuse sur cette année là !
(Elle boit de nouveau…. Elle avale de travers et tousse)
Paulo
- Ca fait souvent ça au début. Après on s’habitue vous verrez.
Bérengère
- Heureusement que pour contrebalancer ce modèle de dépravation que fut votre
père, de par sa vie sacrifiée sur l’autel de la luxure, votre mère vous a offert une
éducation pieuse et moralement irréprochable dans les plus nobles établissements
confessionnels.
- Sinon il fut à craindre, Monsieur De La Patelle Du Rocher, que vous ne fussiez
vous-même torturé par des attitudes compulsives et des penchants addictifs …..
comme …… (chuchoté, hésitant) … l’al-coo-lis-me …..
(Il la regarde d’un air dubitatif, puis il tend la main pour prendre la bouteille, il boit)
18
Paulo
- Vous avez raison …. (il boit) … heureusement pour moi … (il boit) … aucune
addiction … (il boit) … grâce aux frères et à môôôman La Baronne !
(il la regarde, l’air à moitié dépité, courroucé)
- On m’a affublé de prénoms à la con, ensuite je me suis cogné l’Ecole des frères, le
Lycée chez les Jésuites, soit douze années à protéger mon céans des déviances de
cette armée de frustrés psychotiques à tonsure lustrée, heureusement que ma sœur
cadette m’avait prévenu que Sodome n’était pas uniquement une historiette
biblique et enseigné dès le plus jeune âge le lattage de roubignolles pour curetons
en mal d’oignons, ensuite Sciences Po et HEC pour participer à l’expansion de
l’empire familial ….. Lorsqu’à 25 ans, après un quart de siècle de silence et de
prosternation devant la douairière, La Baronne, j’ai annoncé lors de l’Assemblée
Générale de la Holding Familiale que je les remerciais de l’honneur qu’il me
faisait en me proposant le poste de Directeur Adjoint d’une des Filiales de la
Mafia familiale, mais que j’avais le regret de décliner leur offre car je m’étais
inscrit au cours SIMON pour faire du Théâtre !
- Vous savez ce qu’elle a fait La Baronne ?
Bérengère
- Ben non ?
Paulo
- Elle m’a enfermé dans le Donjon de l’aile médiévale du château pendant 3
semaines avec les œuvres complètes de St Thomas d’Aquin en version originale,
en latin …. et une bible !
(elle tend la main pour prendre la bouteille et boit)
- Comme au moyen-âge la Douairière !
Bérengère
- Et qu’est ce que vous avez fait ?
(elle lui tend la bouteille, il boit)
Bérengère
- Et qu’est ce que vous avez fait ?
Paulo
- Je me suis masturbé pendant 3 semaines !
(Il veut boire, elle lui prend la bouteille, elle boit)
- Au bout de trois semaines, toute la sainte famille, le cénacle des DE LA
PATELLE DU ROCHER était réuni au grand complet pour assister à la
cérémonie d’auto flagellation, de repentance et surtout de soumission à l’ordre
établi du mouton noir !
19
- Dans le grand salon, on venait de nous servir le caviar, du beluga, bien sûr, pas sur
des toasts, nous ne le dégustons qu’à la petite cuillère en argent rehaussée des
armoiries familiales et du champagne, du Bollinger millésime 61, année de ma
naissance tout un symbole !
Bérengère
- Alors votre retraite monastique vous avait ramené sur la voie de la raison
maternelle ?
Paulo
- Sur la voie de la raison ….. certes ….. (il boit)
- J’ai dit : « Mère, très chère mère, cette retraite m’a beaucoup apporté et je vous
sais gré de m’en avoir fait présent afin que j’ éclaire ma conscience de la lucidité
indispensable à la poursuite de mon existence selon des choix pertinents, réfléchis
et lucides quant au sens que je dois donner à celle-ci et auquel je ne peux déroger
en tant que descendant des DE LA PATELLE DU ROCHER.
- A ce moment j’ai lu sur le visage de la Baronne toute la satisfaction d’avoir une
fois de plus fait plier un récalcitrant à (il prend l’accent allemand en claquant des
talons) à
14
- l’Organization de La Société Familiale des DE LA PATELLE DU ROCHER.
(Imitant sa mère)
15
- Et bien voilà qui est parfait Charles Aristide Gontran et je suis heureuse que vous
ayez raison recouvrée.
- Ainsi vous allez pouvoir, après cette petite retraite spirituelle, prendre dès lundi
vos fonctions au sein de la société.
- Mes chers enfants je porte un toast à l’entrée de Charles Aristide Gontran dans le
giron de l’entreprise familiale.
- Vive Charles Aristide Gontran, vive les DE LA PATELLE DU ROCHER
Bérengère
- Ohhh comme votre mère devait être contente ! Et qu’avez vous fait ???
(il boit …. S’essuie la bouche avec sa manche …… et rote)
20
Paulo
- Ca ….. mais avec une bouteille de Bollinger ….. puis j’ai plongé la main dans une
des coupes de caviar et je m’en suis goinfré et j’ai dit la bouche pleine ….
- Mère vous ne m’avez pas compris ….. La mission que je me suis assignée est non
seulement de poursuivre mes cours de théâtre, mais surtout de financer, grâce aux
dividendes que je touche de la Holding familiale, les activités des sections
syndicales CGT dans chacune de nos entreprises !
(elle prend la bouteille et boit …. On voit qu’elle commence à être ivre)
Paulo
- Donc, depuis cette époque je n’ai bu qu’au goulot et mangé avec mes doigts dans
toutes les réunions familiales et assemblées générales …. Puis à force cela est
devenu une habitude et de Charles Aristide Gontran je suis devenu « Paulo aime le
goulot. »
16
- Et vous Bérengère ….. à part allumer le crucifié …. (il prend un accent paysan)
Vous intercédiez auprès d’la Marie, la Bonne Femme du Joseph, l’charpentier,
qu’est aussi la mère du p’tit Jésus qui cause bien des soucis à ses parents, depuis
sa naissance, les pauvres.
(elle boit)
Bérengère (elle commence à être ivre)
- Oui j’étais en prière pour que mon vœu soit exaucé
Paulo (toujours avec un accent paysan)
- Ah bon ??? Et qu’est c’est y vous lui d’mandez au p’tit gars Jésus …. Parce que
vous savez ça fait belle lurette qu’il fait plus grand chose …. Les miracles il a,
comme qui dirait, un peu perdu la main ! ….. eh eh eh eh eh oh vingt Dieu d’vingt
Dieu !
(elle n’ose pas parler)
Bérengère
- Je …. Je …. Je ….
Paulo
- Oui …. J’ééééécoute ?
Bérengère
- Je …. Je …. Je
21
Paulo
- Tiens ….bois donc un p’tit coup ma p’tite caille, ça t’détendra, hein … eh eh eh
…ça s’ra plus facile pour causer au bon Paulo …. Oh vingt dieu d’vingt dieu !
(elle boit ….. elle est franchement ivre)
Bérengère (elle est à peine audible)
- Je demandais une ….. une …. Une …. Une PMI
Paulo
- hein ?
Bérengère
- Une PMI
Paulo
- Pardon
Bérengère (articulant avec insistance, mais bourré)
- Je de-man-dais u-ne P-M-I
Paulo
- Ah ? une PMA
Bérengère
- Non, non, une PMI
(elle boit et commence à avoir l’articulation pénible)
Paulo
- Non on dit une PMA …. Pas une PMI
Bérengère
- Non puisque je vous dis non, je sais c’qu’j’veux, j’veux pas d’une PMA …. JE
VEUX UNE PMI
Paulo
- Au risque de vous contrariez très chère Bérengère, les PMI ça n’existe pas on dit
une …..
Bérengère
- OHHH …. OHHH …. OHHH …. ça va oui l’nobliaud du goulot, j’sais
c’que’j’dis, c’est pas un Baron d’comptoir, un sang bleu teinté au rouge qui va
m’apprendre mon métier non !
22
- P-M-I …..P-M-I …. JE VEUX UNE
MIRACULEUSEMENT IMMACULEE
P-M-I
…
PROCREATION
(silence, il la regarde avec des yeux ronds)
Paulo
- Ben je ne sais pas ce que vous exercez comme métier Sœur Bérengère ……
Bérengère
- Gynécologue
(silence)
Paulo
- Pardon ?
Bérengère
- Gynécologue Obstétricienne, diplômée de la Faculté de Médecine de Lyon,
ancienne interne des hôpitaux de Paris, Chef de service de Gynécologie
Obstétrique de l’Hôtel-Dieu à Pont L’abbé dans le Finistère !
- Bérengère DERCHACOURT pour vous servir Monseigneur, Mon Paulo !
(Il tend le bras pour attraper la bouteille, elle lui donne , il boit)
Paulo
- Sans vouloir jouer les prophètes de malheur, vous avez conscience que les chances
de réussite sont extrêmement minces, ténues …. Si ce n’est inexistantes, voir
carrément NULLES !
Bérengère
- Et pourquoi pas ? Ca a bien marché pour l’autre !
Paulo
- L’autre, quelle autre ?
Bérengère
- Ben l’autre … la number one …. Maman Marie …. La Sainte Vierge ….
L’immaculée ….. la ….
Paulo (presque hors de lui)
- Mais c’est des conneries tout ça, que des conneries, des balivernes pour peuple
inculte que l’Eglise a maintenu dans un état d’ignorance et d’inculture
volontairement pour mieux asseoir son pouvoir en collusion avec le pouvoir royal
et aujourd’hui avec les forces les plus réactionnaires de la société !
23
Bérengère
- Des conne …. Des conne …. Des conne … ries …. ries …. Ah ouiiii ….. des
conneries ….. l’immac ….. l’immac …. culée conssss … ternation …… l’im-macu-lée cons-ter-na-tion …. Des conneries ….. et le jardin d’Eden alors ….. et
Adam et Eve alors ….. et le serpent alors ….. et la pomme alors …… c’est bon les
pommes …..c’est bon les pommes …. et Eve comme Blanche Neige …. Hop la
pomme ….. elles la bouffent ….. elles la bouffent la pomme ….. les connasses ….
On peut pas leur présenter une pomme, faut qu’elles la bouffent ….. et zaprès …..
et zaprès …… elles zont des pépins et elles viennent voir Bérengère au Planning
Familial parce qu’elles ont des pépins …. Là ! (elle montre son ventre) …. Des
gros pépins là ….. des pépins qui vont grossir … grossir …. Grossir …. Et les
faire chier pendant 20 ans !
- Ben voilà …. Fallait pas manger la pomme !
Paulo
- Enfin je ne pense pas que ce soit leur seul amour des fruits qui leur lègue ce genre
de pépins, à priori le jardinier y est souvent aussi pour quelque chose !
Bérengère
- Eh ben ….eh ben …. C’est bien c’que j’dis …… le jardinier avec son serpent, sa
pomme et sa sale gueule de mec bavant comme un gros porc au cul d’ Blanche
Eve.
- Et le jardinier y s’appelait bien Adam non ? ….
- Adam et Blanche Eve au jardin d’Eden ….. y faisait pas leurs courses à
Intermarché mais au jardin d’Eden
(silence, elle parle un peu en aparté)
- Moi son serpent quand il a voulu que j’l’embrasse …. J’ui ai coupé avec les dents
…. A 10 ans on n’aime pas les serpents …. Sales bestioles !
17
Paulo (il boit …. Il est lui aussi franchement bourré)
- Mais pas du tout, ça c’est pas du tout passé comme ça !
- Ca c’est passé dans l’jardin de Ben ….. y’avait le curé en visite, le père Judas, un
vrai serpent, y matait la p’tite Eve, la frangine de Mowgli, que son pote Adam
trouvait vachement sympa, le père Judas, avec ses yeux vicieux, pour l’attirer il
lui a montré une pomme en chantant :
(Il chante et ils dansent tous les deux une espèce de chorégraphie genre tango
argentin)
24
18
« Aie confiance
Crois en moi
Que je puisse
Veiller sur toi ...
Fais un somme
Sans méfiance
Je suis làààà
Aie confiance
(il
la
renverse
dans
une
passe
de
tango
….
Et
la
laisse
tomber)
19
- Alors là Adam, y voit bien qu’y a embrouille et que l’vieux saligaud veut lui
chauffer la p’tite Eve, alors y’s’dit, faut qu’j’appelle mes frérots à la rescousse :
- Il envoie un texto à son frangin Maho ….. enfin, Mahomet ….. « rapplique fissa
au jardin de Ben, viens avec Jésus …. Faut niquer Judas …. Surtout ne dîtes rien
au daron, y bricole dans son atelier et il a mis la pancarte : Dieu travaille, ne pas
déranger »
- Bon Mahomet, enfin, Maho, il était en train de faire le mariole sur un cheval dans
le ciel de Jérusalem pour épater les gonzesses qui attendaient de pouvoir entrer
dans la nouvelle boîte à la mode « Le Dôme du Rocher »
- Là y s’dit ….
(il parle avec l’accent arabe)
- Avant d’aller chercher Jésus, je vais prendre Momo …. enfin, Moïse …. Il est pas
loin, y travaille dans l’bâtiment dans une boîte qui s’appelle : Salomon
Construction, Temple en tout genre … et en ce moment y bosse sur la restauration
d’un mur juste en dessous.
- Il descend d’son canasson, il regarde en bas, il voit son pote Momo, enfin Moïse,
en train de s’taper la tête contre l’mur et d’se lamenter …..
- « Oh Momo …… viens, laisse tomber tes lamentations, y’a Adam qu’a une
embrouille avec cette crevure de Judas, faut qu’on aille chercher Jésus aussi ….
Tu sais pas où on peut l’trouver ?
(Bérengère bourrée à la clef et pétée de rire, elle fait Momo en regardant Paulo comme
si elle était en dessous)
25
Bérengère
- Si je sais où il est, il est en train de négocier avec les boulangers, les marchands de
poisson et les bistrotiers, ils l’accusent de concurrence déloyale.
- Faut dire qu’il a fait fort le Jésus, il paraît qu’il a fait une promo dingue sur le pain
et le poisson et qu’en plus il aurait trouvé le moyen de faire passer de la flotte pour
du pinard.
- Putain si y continue ses conneries sûr qu’les marchands du temple y vont faire une
croix dessus.
(ils rient tous les deux et partent dans un délire)
Paulo
- Ah y fait trop d’bêtises Jésus.
- L’autre jour il s’invite dans une soirée gothique, dans une boîte qui s’appelle LE
TOMBEAU DE LAZARE
- Y’a toujours une ambiance mortel dans c’te boîte.
- Normal les Gothiques ils écoutent que de la musique d’outre-tombe, triste à
mourir.
- Et Jésus il a pété un câble et il a pris le micro et il a gueulé « DEBOUT LES
MORTS » et il a chanté Born to be alive avec son nouvel apôtre Patrick
Hernandez.
Paulo
- Et t’habites où toi Moïse ?
Bérengère
- En haut d’une montagne dans une station de sport d’hiver : LE MONT SINAÏ
Paulo
- Ouh il doit faire froid là-haut.
Bérengère
- Oui mais j’ai un chauffage divin : LE BUISSON ARDENT
Paulo
- Et c’est quoi ton métier Moïse
Bérengère
- Eleveur d’oies. L’étable est en haut du mont Sinaï.
Paulo
- C’est L’ETABLE DE L’OIE
Bérengère
- Et j’élève des veaux aussi. Du veau d’or, ça ça marche bien
- Mon peuple adore le veau d’or.
26
Paulo
- Ouh là là, mais ça doit être dur tout ça !
Bérengère
- Oui surtout le travail dans l’ETABLE DE L’OIE, toujours en train de monter
descendre monter descendre la montagne avec l’ETABLE DE L’OIE ….. C’était
trop fatiguant !
- Alors j’ai brisé L’ETABLE DE L’OIE !
- Et sinon t’es marié toi Mahomet ?
Paulo
- Oui j’ai plein d’épouses.
Bérengère
- Ah bon, comment ça plein ?
Paulo
- 365 une par jour , et 366 les années bissextiles.
- Je les change régulièrement pour toujours avoir des épouses toutes neuves qui
travaillent bien à la maison.
- Là je vais changer Radija c’est a 1ère , elle est trop vieille elle marche plus bien,
elle est foutue.
- J’vais prendre un nouveau bateau pour ma flotte d’épouses.
Bérengère
- Un nouveau bateau ?
Paulo
- Ben oui ce sont des épouses à voile !
- Pour le mariage on va faire une grande fête on va égorger un cochon on va
l’empaler, le faire rôtir …. Hum c’est délicieux !
- C’est du cochon Hallal broche.
Bérengère
- Tu manges du cochon toi Mahomet ?
Paulo
- Ben oui, c’est très très bon le cochon tu connais pas l’expression ?
- « tout est OUF dans le ALOUF»
27
Bérengère
- Et vous manger le cochon à table ?
Paulo
- Non au bar
(parodie de la prière musulmane) : ALOUF AU BAR
Bérengère
- ALOUF AU BAR
(Bérengère et Paulo en devant de scène le poing levé scandent)
- ALOUF AU BAR
- ALOUF AU BAR
- ALOUF AU BAR
Paulo
- Moïse je t’invite pour mon prochain mariage.
Bérengère
- D’accord et c’est où ?
Paulo
- A la mer rouge
Bérengère
- Bon alors d’accord je passerai avec mon peuple par la Mer rouge.
- Et j’offrirai des sacs de terreau pour les jardinières de ton épouse.
Paulo
- Oh c’est pas la peine Moïse
Bérengère
- Ah si Mahomet, si ! Je m’engage : c’est de la TERRE PROMISE !
Paulo
- Eh au fait ….. tu connais la dernière ?
Bérengère
- Non, quoi, raconte ?
Paulo
- Bon tu m’jures de rien dire hein, Momo (avec l’accent arabe), ty m’jures hein, ty
m’jures ?
Bérengère
- Oui oui j’te jure, j’te jure,
28
Paulo
- Wallah Momo t’y m’jures sur la tête de la Mecque ?
Bérengère
- Non Mec c’est masculin, on dit un Mec
Paulo
- Non Mecque c’est féminin, on dit une Mecque…… Bon on s’en fout un Mec, une
Mecque …..
- Bon alors j’t’y l’dis …. Ben y paraît qui Joseph c’y pas l’vrai Daron de Jésus …..
Bérengère
- Non ….. waouhhh trop fort …. Et c’est qui alors.
Paulo
- Tu diras rien ….hein juré …. Tu diras rien …
Bérengère
- Mahomet, tu peux m’faire confiance, j’te jure, tu sais bien qu’on sera toujours
pote tous les deux, nous et nos enfants, et les enfants de nos enfants de nos enfants
de nos enfants, toujours amis, Mahomet et Moïse, amis pour la vie !
Paulo
- C’est vrai ça …. C’est bien de savoir qu’on pourra toujours vivre ici, détendu,
sans gueguerre à la con ….. Ti mon ami Moïse, et moi Mahomet j’y vais ti faire
un très beau cadeau ; j’y vais t’offrir la collection complète di Charlie Hebdo !
- bon alors j’ti l’dis …
- Ben y paraît que Marie, quand elle était jeune elle a eu une aventure avec un gars
qui faisait de l’aile volante, du parapente quoi, un mec qui s’appelait Gabriel, p’tit
blond, p’tite gueule d’ange …. Enfin tu vois … genre quoi ! …. Il lui a fait un
vieux rentre dedans, l’autre, la Marie, un soir de grosse chouille, le jour de
l’Association, elle était un peu pétée, il l’a chopée dans une grotte, à Nazareth et y
s’est barré illico avec ses ailes ….
(Sur la chanson de Johnny Halliday en devant de scène, elle fait un show rock’n’roll,
complètement déjantée. Lui fait une chorégraphie totalement décalée en mimant l’ange
qui volette autour d’elle)
20
Bérengère
- Waooouuh Gabriel !
29
-
Paulo
-
Tu es venu du ciel avec ton aile j’étais pucelle
Hon hon hon hon (faire les riffs de guitare)
T’es super
Tu as une bonne tête tu m’as fait ma fête à Nazareth
Hon hon hon hon
Tout la-haut y’avait Dieu qui faisait les gros yeux c’est tant mieux
Hon hon hon hon
Tu m’as prise et reprise et reprise et reprise et reprise et reprise et reprise et reprise
et reprise.... c’était le paradis
Hon hon hon hon
Ohhhhh c’est bon c’est bon tout ça
Viens mon ange tu vas jouir tout au fond de moi
Quelle nuit divine sans voir le jour
Mais quel amant quel pro de l’amour
Pour rien au monde je veux laisser ma place
Je vais larguer Joseph et son usine de croix
Très peu pour moi oi
Je serai pour toi la plus bonne des garces
J’suis Gabriel
A nul autre pareil on m’appelle le ROCCO du ciel
Hon hon hon hon (faire les riffs de guitare)
J’suis le roi
De l’insémination, jamais artificielle, naturelle
Hon hon hon hon
Quand je dis que c’est Dieu qui le veut on va direct au pieu
Hon hon hon hon
J’vais te prendre et reprendre et reprendre et reprendre et reprendre et reprendre
…. direction 7ème ciel
Hon hon hon hon
Ohhhhh c’est bon c’est bon tout ça
Viens Marie je vais jouir tout au fond de toi
Quelle nuit divine sans voir le jour
Mais quel amant quel pro de l’amour
En Palestine les femmes m’appellent le king
Si vous voulez des p’tits Jésus
J’ai l’sacré ju-us
C’est en promo, livrés avec la croix, divin marketing !
21
(elle finit par terre fin très rock’n’roll …. )
30
(Paulo mime une fin à la guitare et entame le thème de « Il est le divin enfant » comme
s’il jouait de la guitare.
Paulo
- One, two, three
(il fait comme s’il jouait de la guitare et se déplace en faisant la duck walk façon Chuck
Berry)
(Bérengère chante sur l’air de « Il est né le divin enfant »
Bérengère
- Il est né le divin Paulo
- Nom de Dieu s’qu’il boit, encor’ une musette
- Il est né le divin Paulo
- Trinquons tous, buvons au goulot !
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Bérengère
- Noooonnnn
Paulo
- Si j’te jures …..
Bérengère
- Ouaiiiissss trop fort, c’est trop dément ….
Paulo
- Et après, elle était tellement cassée la Marie, que le lendemain elle se souvenait de
rien. Mais elle était plombée, farcie la dinde !
- Alors elle a raconté des conneries sur un ange ….
Bérengère
- Waouaaiiisss trop la mytho la meuf, la mythoooooo ….. j’y crois pas
Paulo
- Ben si, un ange qui lui aurait dit un truc, mais que dans l’oreille …. Que dans
l’oreille …. Ah ah ah ah ah j’savais pas qu’on pouvait entendre quelque chose par
là ….. ah ah ah ah ah
23
31
Bérengère
- Waouaaaiiis la mythooooo, trop pas, ooohh la mythooooo j’y crois pas, mais j’y
crois pas
Paulo
- Si, si, si j’te jure
Bérengère
- Ouaaaiiiis la Marrrrrriiiiieeee trop la mythhhoooooooo ……. J’suis verte, trop la
mytho grave la meuf, grave …… eeennnnnhhh j’y crois pas, mais j’y crois pas
….. oooohhh mais c’est pas vrai !
- Mais j’ y crois pas ….. j’y crois pas ….. j’y crois pas
Paulo
- Ben j’te l’avais dit Bérengère, c’est que des conneries tout ça, c’est que des
conneries la religion, allez laisse tomber Bérengère, viens, allez viens, on s’en va
….
Bérengère
- Et Gabriel aussi ?
Paulo
- Mais pareil …. Tous des enfoirés !
(ils quittent tous les deux l’église bras dessus, bras dessous, Bérengère répétant en
boucle « j’y crois pas, j’y crois pas …. »
FIN
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