30-15 IIT
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Université Claude Bernard - Lyon 1, UFR STAPS Master 2 Préparation Physique, Mentale et Réathlétisation 30-15 Intermittent Ice Test : Adaptation du 30-15 IFT, Reproductibilité, Validité et Sensibilité. Etudiant : Benjamin Lefebvre Tuteur : Martin Buchheit 2/34 Remerciements Je tiens tout particulièrement à remercier : - Martin Buchheit, pour m’avoir guidé tout au long de l’élaboration de ce test, pour sa disponibilité et pour m’avoir laissé à disposition une partie de son matériel. - Romain Bachelet, Sébastien Bergès et Adrien Valvo pour toute l’aide apportée et sans qui je n’aurai pu mener à bien cette étude. Ils ont bravé l’hiver grenoblois sans hésitation pour m’aider à encadrer les tests. - Les joueurs pour le sérieux de leur participation et leur implication. - La société Matsport représentée par Johan Cassirame pour le prêt du matériel et pour son aide sur le terrain. - Mme C. Ferrand, pour sa compréhension dans la poursuite du Master. - M J. Devaux, pour ses conseils dans la mise en place du protocole de l’expérience. 3/34 Sommaire 1) Introduction ........................................................................................................................... 5 2) Méthode .................................................................................................................................. 7 2.1 Population ......................................................................................................................... 8 2.2 Création du protocole de test .................................................................................... 10 2.3 Mise en place de l’expérience ..................................................................................... 12 2.3.1 Reproductibilité ......................................................................................................... 12 2.3.2 Validité ....................................................................................................................... 13 2.3.3 Sensibilité .................................................................................................................. 13 2.3.4 Les mesures ............................................................................................................... 14 2.3.5 Statistiques ............................................................................................................... 15 2.3.6 Analyse des données................................................................................................. 17 3) Résultats ............................................................................................................................... 20 4) Discussion .............................................................................................................................. 24 4.1 Reproductibilité :.......................................................................................................... 24 4.2 Validité :......................................................................................................................... 25 4.3 Sensibilité : ................................................................................................................... 26 4.4 Limites – Perspectives : ............................................................................................... 26 5) Conclusion .............................................................................................................................. 28 6) Annexes ................................................................................................................................. 29 7) Bibliographie ......................................................................................................................... 33 4/34 1) Introduction Compte tenu des connaissances actuelles dans le domaine de la physiologie, il est devenu primordial de pouvoir calibrer précisément les séances afin d’optimiser le développement des filières énergétiques, notamment la capacité et la puissance aérobies. Ce calibrage est obtenu par la mise en place de tests de référence. Mais encore faut-il que les tests soient véritablement spécifiques à l’activité… Dans le cadre de la préparation physique en hockey sur glace, le travail aérobie est généralement effectué en course à pied. Or, il va de soi que ce type de déplacement ne correspond pas à celui des hockeyeurs sur la glace. Par ailleurs, les tests hors glace ne correspondent pas à la spécificité de l’activité en compétition. En effet, le hockey sur glace est caractérisé par l’intermittence des actions et donne donc lieu à une répétition d’efforts intenses. Au regard des particularités de l’activité hockey sur glace, les tests intermittents s’avèrent les plus adaptés. Le test 30-15 Intermittent Fitness Test (30-15 IFT, Buchheit M., 2008), en particulier, permet de se rapprocher de la redondance des efforts sur la glace, dans la mesure où les temps de travail sont entrecoupés de périodes de récupération. Il nous a donc semblé intéressant d’adapter ce test au hockey sur glace. En effet, en l’absence d’un test spécifique sur la glace, il est impossible de mettre en place des séances aérobie (puissance ou capacité) sur la glace. Lorsque les entraîneurs tentent tout de même de travailler l’aérobie sur la glace, ils n’individualisent en aucun cas la séance, puisqu’ils ne disposent pas des données de référence pour chaque joueur. L’enjeu consiste donc à mettre en place un test sur glace intermittent, le 30-15 Intermittent Ice Test (30-15 IIT), permettant : - D’évaluer une performance maximale aérobie (soit un effort maximal dans ce domaine, tout en sachant que le versant anaérobie est également présent) spécifique glace et d’avoir une donnée chiffrée pour chaque joueur - De déterminer une vitesse maximale de référence sur glace (VIIT) pour paramétrer des entraînements adaptés au développement des capacités aérobies des hockeyeurs. 5/34 Première étape, il s’agit d’adapter le protocole du 30-15 IFT à ce mode différent de locomotion qu’est le patinage sur glace, pour aboutir au 30-15 Intermittent Ice Test. Une fois cette étape achevée, il s’avère ensuite nécessaire de tester la validité, la reproductibilité ainsi que la sensibilité de ce nouveau test, afin de l’établir comme instrument de référence, pouvant être utilisé par les entraîneurs de hockey sur glace. 6/34 2) Méthode Le but de cette recherche consiste à mettre en place un protocole de test sur glace permettant d’évaluer une performance aérobie maximale spécifique au hockey sur glace. Deux protocoles ont déjà été créés mais ne sont pas totalement satisfaisants. Le premier est l’adaptation du test navette, le 20-m SRT (Leger, LA and Lambert, 1982.) pour les sports sur glace par Suzan Mary Kuisis, 2003. L’inconvénient de cette adaptation est le même que celui qu’on reproche au test navette pour les sports collectifs sur sol traditionnel : il n’est pas intermittent. Il ne correspond donc pas à la modélisation des efforts en hockey sur glace. Le second, est le « On-Ice Aerobic Maximal Multistage Shuttle Skate Test » (MSRT), Leone M., 2007. Le temps d’effort est de 1’ et le temps de récupération est de 30’’. La distance des navettes est de 45 m. Ce test se rapproche cette fois de la spécificité du hockey sur glace. Mais ce sport est connu pour être le plus rapide du monde et une fois l’analyse de l’activité effectuée, on se rend compte que les phases déterminantes en compétitions sont celles où les joueurs sont à vitesse maximale. Il s’agit donc d'efforts explosifs. Ces efforts très intenses ne peuvent être maintenus qu’une poignée de secondes. C’est pourquoi un palier d’une minute semble être trop long, et la vitesse atteinte au dernier palier ne se rapproche pas de la réalité de la compétition. On obtient donc une « Vitesse Maximal Aérobie » glace à partir d’une vitesse s’éloignant significativement des efforts déterminants du hockey sur glace. Par ailleurs, la longueur d’une patinoire varie entre 56 et 61 mètres. La distance entre les lignes de buts varie donc de 48 à 53 mètres. La distance de 45 mètres semble trop longue, car les joueurs ne réalisent que rarement ces distances en ligne en une seule fois. Le hockey sur glace, par la complexité de son jeu tactique, oblige les joueurs à effectuer des changements de direction régulièrement. La distance de 40 mètres semble ainsi plus intéressante et possède des avantages pratiques qui seront détaillés dans la création du protocole. Le 30’’-15’’ me semble donc être un bon compromis entre ces deux tests : - il est intermittent (contrairement au 20 MST), - les temps d’effort sont « courts » (contrairement au 1’ – 30’’), - la distance n’est pas trop longue. 7/34 Patinage Course à pied Caractéristiques : Palier de 1’ On-Ice Aerobic Maximal Multistage Shuttle Skate Test (SMAT) LEONE M. 1’ - 30’’ Intermittent NON OUI OUI Temps d’effort continu 1’ 30’’ Intensité (vitesse) ** ** *** Distance des navettes 20 m 45 m 40 m Test : Modification of the 20 metre shuttle run test (MSRT) for ice sports KUISIS S. MS 30-15 IFT BUCHHEIT M. 30’’ - 15’’ Tableau 1 : résumé des caractéristiques des différents tests. Pour mettre en place le 30’’-15’’ IIT sur la glace, il sera dans un premier temps nécessaire de trouver le bon calibrage des différents paramètres. En effet, l’adaptation du 30-15 IFT à la glace se fera au niveau : - de la vitesse de départ, - de l’incrémentation de la vitesse à chaque palier, - de la modalité des demi-tours, - du calcul des temps de passage pour les bips sonores, - des modalités de récupérations. Dans un second temps, il s’agira de vérifier la reproductibilité (performance identique sur deux essais), la validité de ce test (comparaison avec le 30-15 IFT), ainsi que la sensibilité du test (capacité à détecter un changement - amélioration ou diminution - de performance) auprès d’un groupe de hockeyeurs. 2.1 Population Pour la création du test, une étude pilote a été mise en place : elle consistait à tester différents protocoles jusqu’à ce que le meilleur soit trouvé. Plusieurs joueurs de l’équipe junior et cadet participant aux tests finaux se sont portés volontaires. Les tests ont été réalisés en début d’entraînement sur le côté de la patinoire par deux joueurs. Il m’était impossible de tester plus de deux joueurs à la fois en raison du manque de cardio fréquencemètres. Ensuite, l’expérience visant à tester le protocole a été réalisée par 17 hockeyeurs (14 joueurs de champs et 3 gardiens de but) du centre de formation des Brûleurs de loups, dont 14 cadets et 3 juniors. 8/34 Les joueurs ont 17 ans, mesurent 174 cm, pèsent 69,9 Kg, en moyenne. Des tests de lactatémie étant menés lors de cette expérience, l’évaluation des stades pubertaires s’avère nécessaire. Cette évaluation s’est faite à partir d’une estimation basée sur les stades de Tanner (Leone M., 2007). Toutes ces données ont été relevées la semaine précédant les tests. Pour des raisons qui seront évoquées dans la prochaine partie, quelques joueurs ne sont pas inclus dans l’analyse de certaines données, c’est pourquoi on peut considérer qu’il y a trois populations différentes. Age Taille Poids Maturité, stade de Tanner (années) (cm) (Kg) (nombre de joueurs) Moyenne 17 174 69,9 Ecart type 1 6,3 9,12 Min / Max 15,5/18,5 165 /192 57,9 / 86,9 Stade 2 Stade 3 Stade 4 Stade 5 1 6 9 1 Tableau 2 : Caractéristiques anthropométriques des joueurs ayant participé à cette étude (mise en place du 30-15 IIT). Age Taille Poids Maturité, stade de Tanner (années) (cm) (Kg) (nombre de joueurs) Moyenne 17 174,8 69,3 Ecart type 1,03 5,73 8,59 Min / Max 15,5/18,5 169 /192 57,9 / 86,9 Stade 2 Stade 3 Stade 4 Stade 5 1 6 7 0 Tableau 3 : Caractéristiques anthropométriques des joueurs ayant participé à cette étude (mise en place du 30-15 IIT), en retirant les trois gardiens. Age Taille Poids Maturité, stade de Tanner (années) (cm) (Kg) (nombre de joueurs) Moyenne 17,2 175,6 70,5 Ecart type 1 5,8 8,62 Min / Max 15,7/18,5 170 /192 57,9 / 86,9 Stade 2 Stade 3 Stade 4 Stade 5 0 5 7 0 Tableau 4 : Caractéristiques anthropométriques des joueurs ayant participé à cette étude (mise en place du 30-15 IIT), en retirant les gardiens et 2 joueurs pour erreur d’enregistrement des données. Ces joueurs ont cinq entraînements sur glace par semaine. Ils ont commencé le hockey sur glace très jeune et évoluent en catégorie Elite, championnat le plus élevé en France dans leur catégorie. Ils sont donc considérés comme des spécialistes de leur activité. 9/34 2.2 Création du protocole de test Neuf essais auront été nécessaires pour trouver le bon protocole. Voici le détail du protocole final. Les athlètes doivent se déplacer sur une distance de 40 mètres en aller-retour pendant 30 secondes avec une vitesse initiale de 3 m.s-1 (soit 10,8 km.h-1). Les demi-tours sont effectués à l’aide d’un freinage et non d’un virage. Une période de 15 secondes de récupération passive permet aux athlètes d’aller se placer sur la ligne de départ pour le prochain palier où la vitesse est incrémentée de 0,175 m.s-1 (soit 0,63 km.h-1). Pour compenser la perte de temps due aux freinages, le laps de temps sur la première partie des 40 mètres a été augmenté de 5% du temps nécessaire à parcourir cette distance (0,33’’ au palier 1 et 0,18’’ au palier 15). Pour rester fidèle au 30-15 IFT, le test est balisé par 3 lignes (A, B et C) qui sont situées chacune à 20 mètres de la ligne centrale (ligne rouge). Des bips sonores 1 indiquent aux athlètes qu’ils doivent être au niveau des lignes pour leur permettre de réguler leur allure selon les paliers. Il n’y a pas d’échauffement à effectuer au préalable, car il est intégré au test. En effet, la vitesse de départ est assez lente. Les athlètes doivent suivre ce protocole en essayant de le respecter le plus longtemps possible. Une fois que leur allure ne respecte plus celle prescrite par les bips sonores, c'est-à-dire lorsqu’ils sont en retard trois fois de suite, ils se retirent. 30'' - 15'' IFT 30'' - 15'' IIT Vitesse de départ 8 km.h-1 10,8 km.h-1 incrémentation 0,5 0,175 Distance 40 m 40 m stop and go Freinage (dérapage) 0,7'' 5% du temps des 20 m Modalité des 1/2 Tours Temps pour les 1/2 tours Tableau 5 : Résumé des différences entre le 30-15 IFT et IIT. 1 Cf Annexe 3 : détails des temps de passage et des intervalles de temps pour les bips sonores. 10/34 Pour mettre en place le test sur la glace, il faut tout d’abord mesurer une distance de 20 mètres de chaque côté de la ligne centrale rouge. Selon les patinoires (elles ne sont pas toutes de la même taille), il arrive que les 20 mètres tombent sur les points d’engagement, ce qui facilite l’installation des plots. Des plots jaunes représentent les trois lignes A, B et C, tandis que les coupelles rouges, placées à 3 mètres des plots jaunes, délimitent la zone de tolérance, zone dans laquelle doivent se trouver les joueurs au moment des bips sonores. Schéma 1 : Mise en place du test : Point de départ et d’arrêt des 30 secondes d’effort. : les joueurs se laissent glisser pour rejoindre la ligne B. : Point de départ du palier suivant après les 15’’ de récupération. Schéma 2 : Détails des déplacements pour le palier 1 et le départ du palier suivant. Par ailleurs, l’on peut noter que la mise en place du test est facilitée par le fait que la plupart des patinoires sont équipées d’une sono, ce qui permet d’obtenir un niveau sonore suffisant pour que les joueurs entendent correctement les bips sonores. 11/34 2.3 Mise en place de l’expérience Une semaine avant les tests, une séance d’explication est mise en place à l’aide d’un diaporama afin de présenter le protocole aux joueurs. Les buts de cette expérience leur sont expliqués ainsi que tout le détail du protocole. Bien qu’il y ait des similitudes avec les 30-15 IFT qu’ils ont déjà réalisés en course à pied, je leur ai montré une vidéo du protocole final sur la glace afin qu’ils se représentent le déroulement du test. Ils ont également écouté la bande son prévue pour ce test, car les bips sonores sont différents du 30-15 IFT. La bande son a été créée à l’aide du logiciel Audacity2. Puis la prise de lactate leur est expliquée en détails, avec photos à l’appui et démonstration sur moi-même. Les joueurs ont pu poser toutes les questions qu’ils souhaitaient à la fin de la présentation. Une période de deux semaines sans compétition en décembre m’a permis de mettre en place les tests. Un cycle de PMA a donc été programmé pour cette période, les tests s’insérant ainsi dans la planification annuelle. 2.3.1 Reproductibilité Deux tests ont été réalisés sur la glace à deux jours d’intervalle pour montrer qu’il n’y a pas de différences de performance entre deux essais sur un intervalle de temps assez court (reproductibilité à court terme). En effet, le potentiel aérobie ne peut s’améliorer en si peu de temps. Si les joueurs réalisent alors la même performance, cela signifie que le test est reproductible, qu’il n’y a pas d’effet d’habituation et qu’il dépend bien du potentiel aérobie (central et périphérique) et anaérobie (lactique) de l’athlète. Pour chaque test réalisé, le protocole était identique, composé de trois phases : 2 - La préparation - Le test - La récupération Audacity 1.2.6, logiciel libre, Dominic Mazzoni, 2006. 12/34 - La préparation : les joueurs s’équipent comme pour une compétition dans le vestiaire collectif : casque, plastron, coudière, culotte rembourrée, jambière, crosse, etc.. Une fois prêts, ils passent un par un dans le vestiaire d’à côté pour s’équiper d’un cardio fréquencemètre. Il faut éviter toutes interférences entre les émetteurs pour que chaque montre capte la fréquence cardiaque de la bonne personne. N’étant pas habitués à en porter un, la ceinture leur est installée, le bon fonctionnement vérifié et l’enregistrement déclenché. Les joueurs vont ensuite s’asseoir sur le banc de gauche au bord de la glace et attendent que les autres joueurs soient prêts pour monter sur la glace et aller se placer sur la ligne de départ sans effectuer d’échauffement (ni tour de piste, ni maniement de palet). Les joueurs sont répartis en deux groupes, un qui passe le test et un qui encourage les joueurs qui passent. - Le test : après une dernière vérification des cardio fréquencemètres par mes soins, une bande son leur indique que le départ s’effectuera 10 secondes plus tard. Au bip de départ, ils appuient sur le bouton rouge des montres, pour marquer le début du test sur l’enregistrement. Ils n’ont plus qu’à se laisser guider par le rythme des bips sonores. - La récupération : une fois que les joueurs n’arrivent plus à tenir le rythme imposé par la bande son, ils arrêtent de patiner et se laissent glisser jusqu’au banc de droite pour une récupération passive de cinq minutes durant laquelle leur taux de lactatémie est mesurée (voir paragraphe 2.3.4 Les mesures). 2.3.2 Validité Concernant maintenant la validité du test sur glace, il est nécessaire de le comparer au test de course à pied servant de référence en terme de performance maximale aérobie (avec une participation non négligeable du métabolisme anaérobie). Le 30-15 Intermittent Fitness Test a été réalisé le mercredi suivant à la même heure que le 3015 IIT. Ces 17 joueurs ont passé le 30-15 IFT suivant à l’identique le protocole sur la glace (préparation, test et récupération). 2.3.3 Sensibilité Il s’agit ici de calculer, à partir des résultats de performance (paliers complétés) la sensibilité du test, c’est-à-dire, voir si le bruit inhérent au test n’est pas supérieur au SWC et ensuite trouver la valeur minimale à observer pour assurer un réel changement, ou une progression significative d’une augmentation de potentiel athlétique. 13/34 2.3.4 Les mesures Trois données sont relevées sur chacun de ces trois tests : la performance (paliers complétés), la fréquence cardiaque puis le taux de lactate. La lactatémie n’est mesurée que sur le premier test sur glace et sur le test de course à pied. L’encadrement doit donc être composé de plusieurs personnes, chacune avec une tâche bien précise. - La performance : deux encadrants ont pour mission de noter à quel moment exactement les joueurs ne peuvent plus suivre le rythme imposé par le test. De plus chaque session est filmée afin de permettre la vérification des données recueillies et de trancher au cas où les valeurs retranscrites par les deux encadrants s’avèrent différentes. - La fréquence cardiaque : elle est mesurée à l’aide de cardio fréquencemétre, 10 Polar 810i et 3 RS 800 (Polar Electro, Kempele, Finland). Le mode d’enregistrement est définit en R-R (toutes les secondes) pour des résultats très précis. Les courbes de fréquence cardiaque sont par la suite analysées à l’aide du logiciel Polar Pro Trainer 5. - La prise de lactate : un chronomètre est déclenché pour chaque joueur lorsqu’ils coupent leur effort. Il y a 9 chronomètres, un par joueur, pour éviter toutes erreurs. Une prise de lactate (cf image 1 page suivante) est prévue à trois minutes après l’arrêt de l’effort au niveau du majeur de la main gauche. Elle est effectuée avec l’analyseur de lactate suivant : Simplified Blood Lactate Test Meter Lactate Pro LT-1710, ARKRAY, Inc. Japon. Pendant ce temps de récupération passive, les joueurs se font nettoyer à l’eau claire et avec des compresses désinfectées le doigt où la goutte de sang est prélevée. A 2’ 40’’, les joueurs doivent eux même utiliser le stylo piqueur pour faire apparaitre une première goutte de sang, qui est enlevée à l’aide d’une compresse. Seule la seconde goutte de sang est prélevée par le joueur au bout de la languette de l’analyseur de lactate. Il faut alors attendre une minute pour avoir le résultat. L’aiguille est immédiatement mise dans une bouteille en plastique pour éviter tout contact avec le sang. De même pour les compresses, elles sont jetées dans une poubelle spécialement réservée à cet effet une fois que le saignement est terminé. Toutes les personnes chargées de guider les joueurs dans cette prise de lactate sont équipés de gants en latex. 14/34 Image 1 : Démonstration de la prise de lactate (http://www.arkray.co.jp). Les joueurs restent assis en récupération passive jusqu’à 5 minutes post effort. Une fois ce laps de temps atteint, le cardio fréquencemètre est arrêté puis enlevé. Lors de la prise de lactate sur le 30-15 IFT, il a fallu que l’analyse de la goutte de sang se fasse au même moment que lors du 30-15 IIT, pour pouvoir comparer les données. En effet, la concentration de lactate dans le sang évolue assez rapidement et atteint un pic environ trois minutes après l’arrêt de l’effort, (Freund H., 1981). 2.3.5 Statistiques Les données recueillies 3 lors des deux 30-15 IIT et du 30-15 IFT sont traitées à l’aide du logiciel Microsoft Office Excel 2007. Certains calculs ont été vérifiés avec une feuille Excel crée par Hopkins W.G. (2000b). - Reproductibilité : Pour tester la reproductibilité, deux tests sur glace ont été réalisé, il s’agit maintenant par l’analyse statistique, de montrer qu’il n’y a pas de différences significatives entre les deux sessions. Pour cela, 4 approches ont été utilisées: la comparaison de moyenne, la corrélation, la variation et B & Altman. 3 Cf annexes 2 : données recueillies sur les trois tests. 15/34 1) le test de Student pour des données appariées sera utilisé au niveau de la vitesse maximale atteinte et de la fréquence cardiaque maximale : « p =Test.Student()4 ». Si p > 0,05, il n’y a pas de différences significatives entre les deux tests. 2) Il est nécessaire de savoir si les performances sont réparties de la même manière, à savoir si les joueurs ayant effectués les meilleures performances au premier test sont ceux qui les réalisent sur le second test. Le coefficient de corrélation sera utilisé pour calculé cette disparité : « r =COEFFICIENT.CORRELATION() ». Plus r sera proche de 1, plus les données seront corrélées. Mais à partir de 0,7, nous pouvons dire que la corrélation est significative. La significativité de la corrélation est calculée à l’aide logiciel Minitab5. Cette valeur : P-value, doit être inférieur à 0,05. 3) Le coefficient de variation est calculé de la façon suivante : c’est le bruit divisé par la moyenne des valeurs de palier complété (en vitesse) du test 1, le tout multiplié par 100. Un CV > 3% sera considéré comme témoin d’une bonne reproductibilité. (Hopkins W.G., 2000a) Coefficient de variation = (bruit/moyenne (T1))*100. 4) Bland et altman : Il s’agit d’une approche simple à mettre en œuvre : il suffit de représenter, pour chaque paramètre, la différence moyenne entre les estimées issues des deux tests en fonction de la moyenne des deux estimées. Sur un tel graphe, la moyenne des différences correspond au biais moyen entre les deux méthodes. Si on fait l’hypothèse que les différences suivent une loi normale, 95% des différences seront comprises entre cette valeur moyenne 1.96 x écart-type des différences, et la valeur moyenne + 1.96 x écart-type des différences. C’est la raison pour laquelle on représente également ces deux lignes sur le graphe. (Cf graphique 3, p 21). 4 5 Formule permettant au Logiciel Microsoft Office Excel 2007 de réaliser le test. Minitab 14.1 (Minitab Inc, Paris, France) 16/34 - Validité : Seuls les calculs de corrélation ont servi pour tester la validité. Le détail des analyses se situe dans la partie suivante (2.3.6 Analyse des données). - Sensibilité : Le bruit est comparé au SWC : Le bruit, ou Erreur type, correspond à l’écart type des différences entre les valeurs (de palier complété –en vitesse-), du second test et du premier test sur glace, divisé par racine de 2 : Bruit = l’écart type des différences (T2-T1)/!(2). (Hopkins W.G., 2000a) SWC : Smallest worthwhile change (Hopkins W.G., 2000a), correspond à 20% de l’écart type des valeurs du test 1. SWC = 0,2*ecart type (T1). Le test est jugé sensible si le bruit est < ou = au SWC La progression minimale sensée être ‘réelle’ correspond à l’addition du bruit et du SWC (Hopkins W.G., 2000a). 2.3.6 Analyse des données Première remarque, il manque certaines valeurs dans le tableau récapitulatif des données (annexe 2). En effet, six cardio fréquencemètre n’ont pas correctement fonctionné pour des raisons inconnues. Les courbes étaient illisibles dans le logiciel Polar Pro Trainer 5. De plus, un joueur s’est blessé à l’entraînement et n’a pu participer au 3015 IFT. Par ailleurs, il faut analyser ces données avec une attention particulière, car trois gardiens ont participé aux tests. Il faut en effet noter que leurs équipement est très différent de celui des joueurs de champ. Ils ne peuvent donc se déplacer avec autant d’aisance que ces derniers. 17/34 Image 2 et 3 : Différences d’équipement entre les gardiens et les joueurs (http://www.hockeyfrance.com). A partir de ces résultats, il sera possible : - D’évaluer la reproductibilité du test : pour cela il faut comparer les résultats obtenus entre les deux 30-15 IIT, au niveau de la fréquence cardiaque et de la performance réalisée (paliers terminés). Les joueurs ayant un défaut d’enregistrement de la fréquence cardiaque sur un test, ne seront pas retenus pour l’analyse de la FC (car elle est conduite sur la base de paires ; données appariées), mais peuvent avoir été retenus pour l’analyse de la performance. - De valider le test : pour montrer qu’il est maximal d’un point de vue cardiorespiratoire, il faut démontrer que les joueurs atteignent au moins leur fréquence cardiaque maximale et présentent une lactatémie proche voire supérieure à 8 mmol.l-1. Le 30-15IFT ayant été validé comme test maximal (atteinte de la FC maximale, de VO2max avec une lactatémie élevée (Buchheit, 2009)), la comparaison des mesures physiologiques mesurées lors du 30-15 IIT avec celles relevées lors du 30-15 IFT permettra de démontrer indirectement la validité du 30-15 IIT. Nous observerons ainsi les corrélations/comparaisons suivantes : - V 30-15 IIT vs V 30-15 IFT - V 30-15 IIT vs VO2 prédite à partir du 30-15 IFT (Buchheit M., 2008 ; Predicting intermittent..) - Fc max 30-15 IIT vs Fc max 30-15 IFT - La 30-15 IIT vs La 30-15 IFT 18/34 Les gardiens n’ont pas été retenus dans cette analyse, car ils risquent de fausser la comparaison. Ils sont en effet pénalisés sur la glace par leur équipement et réalisent une performance très en dessous de celle des joueurs. Par contre, en course à pied ils participent au test dans les mêmes conditions que les joueurs de champs et réalisent des performances équivalentes. - De tester la sensibilité du test : déterminer si le bruit inhérent au test permet de détecter le plus petit changement de performance considéré comme ‘réel’. Ceci permettra d’estimer les changements de la performance (progression ou régression) nécessaires pour pouvoir affirmer qu’il y a une réelle progression/régression. Reproductibilité Sert à montrer Données analysées Entre quels tests ? Nombre d’athlètes pour ce test : Que la performance est identique d’un test à l’autre Fc max Vitesse Validité Sensibilité Que l’effort est maximal L’augmentation nécessaire pour signifier une progression Vitesse IIT 1 et IIT 2 N = 12 N = 17 Fc max Lactates IIT 1 et IFT N = 14 N = 12 Vitesse IIT 1 et IIT 2 N = 17 -3 pour les gardiens Justifi-cation Défaut d’enregistreme nt des Polars (équipement très imposant sur la glace) ---- -1 pour défaut d’enregistrement du Polar -1 pour blessure ---- Tableau 6 : Résumé des analyses à partir des données prélevées lors de cette étude 19/34 3) Résultats ! Reproductibilité : Comparaison entre 30-15 IIT 1 et IIT 2 Reproductibilité : 30-15 IIT1 vs IIT2 Vitesse (paliers) IIT 1 Coefficient de Variation (CV) IIT 2 Fc max IIT 1 1,57 IIT 2 --------- Moyenne 18,67 18,8 192,67 193 Ecart type 1,52 1,4 7,39 7,72 IIT 2 - IIT 1 0,15 0,33 Student p = 0,15 p = 0,57 Coefficient de corrélation P-value r = 0,96 0,000 r = 0,97 0,000 Tableau 7 : Résultats de l’analyse des données pour tester la reproductibilité du 30-15 IIT IIT 2 Vitesse IIT 1 (km.h-1) IIT 2 (bpm) Graphique 1 : Relation entre les données de vitesse du premier test (IIT 1) et du second test (IIT 2). IIT 1 (bpm) Graphique 2 : Relation entre les données de fréquence cardiaque maximale du premier test (IIT 1) et du second test (IIT 2). 20/34 Image 4 : Superposition de deux courbes d’un même joueur effectuant les deux 30-15 IIT. IIT 2 (km.h-1) Moyenne + 2 SD Moyenne Moyenne - 2 SD IIT 1 (km.h-1) Graphique 3 : Bland-Altman montre les différences entre les données de vitesse du premier test (IIT 1) et du second test (IIT 2). ! Validité : Comparaison entre 30-15 IIT et le 30-15 IFT Validité : 30-15 IIT1 vs 30-15 IFT Vitesse (paliers) Fc max Lactate IIT 1 IFT IIT 1 IFT IIT 1 IFT Moyenne 19,2 19,9 192,1 192,17 10,28 11,18 Ecart type 0,7 1,06 7,09 4,99 2,282 1,86 IIT 1 - IFT 0,64 0,083 0,9 Student p = 0,01 p = 0,96 p = 0,198 Coefficient de corrélation r = 0,721 r = 0,609 r = 0,409 P-value 0,012 0,048 0,271 Tableau 8 : Résultats de l’analyse des données pour tester la validité du 30-15 IIT 21/34 IFT (km.h-1) Vitesse IIT 1 (km.h-1) Graphique 4 : Relation entre les données de vitesse du test sur glace (IIT 1) et du test en course à pied (IFT). V IIT 1 / Vo2 IFT IFT (ml.kg-1.min-1) n = 12 r = 0,71 p = 0,012 IIT 1 (km.h-1) Graphique 5 : Relation entre les données de vitesse maximale atteinte sur le test sur glace (IIT 1) et la VO2 max au test en course à pied (IFT). Fc max IFT (bpm) n = 12 r = 0,609 p = 0,048 IIT 1 (bpm) Graphique 6 : Relation entre les données de fréquence cardiaque maximale du test sur glace (IIT 1) et du test en course à pied (IFT). 22/34 Lactates IFT (mmol.L-1) n = 12 r = 0,409 p = 0,271 IIT 1 (mmol.L-1) Graphique 7 : Relation entre les données de lactatémie du test sur glace (IIT 1) et du test en course à pied (IFT). Validité : 30-15 IIT1 vs 30-15 IFT IIT 1 IFT Vitesse (km.h-1) VO2 max (ml.min-1.kg-1) Coefficient de corrélation r = 0,71 P-value 0,012 Tableau 9 : Résultats de l’analyse des données pour tester la corrélation entre la vitesse maximale atteinte sur le 30-15 IIT et la VO2 max sur 30-15 IFT ! Sensibilité : Comparaison entre 30-15 IIT 1 et IIT 2 Sensibilité : progression nécessaire SWC 0,31 km/h Bruit 0.30 km/h Changement minimal considéré comme réel 0,60 km/h Tableau 10 : Résultats de l’analyse des données pour tester la sensibilité du 30-15 IIT 23/34 4) Discussion 4.1 Reproductibilité : Les données recueillies lors de la présente expérimentation montrent qu’il n’y a pas de différences significatives entre les deux tests sur glace réalisés à une semaine d’intervalle. En effet, au niveau de la performance, c'est-à-dire de la vitesse atteinte, il n’y a pas de différence de moyenne entre les tests IIT 1 et IIT 2 (tableau 7, p > 0,05). De plus, les valeurs sont très fortement corrélées (tableau 7 et graphique 1, r = 0,96, P-value < 0,05). Le coefficient de variation (CV) de 1,57% confirme la bonne reproductibilité de la vitesse maximale atteinte (un coefficient < 5% témoigne d’une bonne reproductibilité – Hopkins). Cette valeur de CV est d’ailleurs semblable aux valeurs reportées dans d’autres études ayant étudié la reproductibilité de tests de terrain. Par exemple, le CV pour un test de répétition de sprint est de 2% (Impellizzeri F. M., 2008). On s’aperçoit aussi que le CV (1,57%) pour le 30-15 IIT est inférieur à celui trouvé pour le On-Ice Aerobic Maximal Multistage Shuttle Skate (Le bruit est de 0,56 par palier, et le palier moyen atteint est de 10,52 (± 1,44, p < 0,05), soit CV = (Bruit / palier moyen atteint) x 100 = (0,56/10,52) x 100 = 5,32.%), ce qui nous indique que le 30-15 IIT est plus reproductible que le test de Léone M. La même analyse peut être menée au niveau des valeurs de fréquence cardiaque maximale et nous montre qu’il n’y a pas de différences significatives entre les tests IIT 1 et IIT 2, tant au niveau de la moyenne (tableau 7, p > 0,05), qu’au niveau de la corrélation entre les valeurs (tableau 7 et graphique 2, r = 0,97, P-value < 0,05). Ces statistiques ne font que confirmer l’aspect reproductible des courbes de fréquence cardiaque (image 4, p 21). Cette analyse nous permet de conclure à la très bonne reproductibilité à court terme du test. ! Le test 30-15 IIT est donc reproductible. 24/34 4.2 Validité : Concernant la validité, il y a des différences significatives dans la performance (en terme de vitesse de déplacement) atteinte entre le 30-15 IIT et le IFT (tableau 8, p < 0,05). Ces différences sont logiques dans la mesure où il n’y a pas de correspondance de vitesse entre ces deux tests. Par contre, la corrélation des données (tableau 8 et graphique 4, r = 0,721, P-value < 0,12) nous indique que la répartition des données est la même sur les deux tests. Les joueurs les plus performants sur le test sur glace restent les plus performants au test de course à pied. De même, en estimant la VO2 max à partir du test 30-15 IFT, on s’aperçoit que les joueurs les plus performants au 30-15 IIT sont ceux présentant le meilleur VO2max, ce qui confirme la validité du test en tant que reflet de la capacité cardiorespiratoire maximale (tableau 9 et graphique 5, r = 0,71, Pvalue > 0,012). Cette corrélation est d’ailleurs similaire à celle rapportées par kuisis et Léone (Tableau 11). corrélation entre vitesse atteinte au test sur glace et VO2 max 30-15 IIT Vs IFT SMAT Vs 20-m SRT (Leone) MSRT Vs 20-m SRT (Kuisis) coefficient de corrélation r = 0,71 r = 0,69 r = 0,73 P-value 0,012 < 0,01 < 0,01 Tableau 11 : Comparaison entre les trois tests sur glace, de la corrélation des données entre la vitesse maximale atteinte sur la glace et la VO2 max sur le test de course à pied. De même, au niveau de la fréquence cardiaque maximale, il n’y a pas de différences de moyenne entre les tests IIT 1 et IFT (tableau 8, P > 0,05). En outre, les valeurs sont significativement corrélées (tableau 8 et graphique 6, r = 0,609, P-value < 0,05). Par contre, au niveau de la lactatémie, il n’y a pas de différences entre les tests IIT 1 et IFT (tableau 8, p > 0,05). Mais les données ne sont pas corrélées significativement (tableau 8 et graphique 7, r = 0,409, P-value > 0,05). Cela ne remet en aucun cas en cause la validité du test. En effet, nous venons de montrer que les joueurs ont réalisé un test d’effort maximal, ils ont atteint leur fréquence cardiaque maximale et dépassé 8 mmol.L-1 pour la lactatémie. Ces différences de lactatémies peuvent être liées à des différences interindividuelles dans la technique de course et/ou de patinage, engendrant des contraintes musculaires différentes (entraînant une disparité énergétique et donc une réponse physiologique différente) lors des deux tests. ! Le test 30-15 IIT est donc validé comme test d’effort maximal. 25/34 4.3 Sensibilité : Hopkins démontre que le progrès n’est significatif pour un athlète que s’il l’est d’au moins 20% de l’écart type de valeur du groupe ou de l’équipe de l’athlète considéré (SWC). Le bruit inhérent au test a été calculé à 0,29 km.h-1 . Ainsi, puisque le bruit est légèrement inférieur au SWC, nous pouvons dire que le test est suffisamment sensible pour détecter un changement sensible de performance. Une progression supérieure au SWC, tout en tenant compte du bruit, donc de 0,6 km.h -1 (tableau 10) lors d’un nouveau test 30-15 IIT assurerait ainsi que le joueur a ‘significativement’ progressé. En dessous de cette valeur, nous pouvons dire qu’il y a une tendance à l’amélioration, mais il n'est pas possible de l'affirmer avec certitude à 100%. 4.4 Limites – Perspectives : Les joueurs ont correctement réalisé cette étude et ont été amenés à devoir réaliser une bonne performance à chaque réalisation de celui-ci. En effet, l’entraîneur de la catégorie est présent à chaque session de test (pour des raisons de sécurité – diplômes-). La concurrence installée, la dimension athlétique et l’aspect mental que requiert cette activité oblige les joueurs à réaliser la meilleure performance possible et à aller au bout d’eux-mêmes. Les valeurs de fréquence cardiaque maximale et de lactatémie viennent conforter cette analyse. Cependant il aurait été intéressant de corréler les données obtenues avec la perception qu’ont les joueurs de l’effort réalisé. Une telle comparaison pourrait être menée en utilisant l’échelle de perception subjective de la fatigue (Rating of Perceived Exertion) de Borg G. (1982). Il serait également intéressant de corréler les résultats obtenus avec des données de performances en situation de compétition. En effet, l'enjeu ici consiste à pouvoir prédire les performances, ou du moins définir un minimum à atteindre sur un protocole de test pour donner une indication sur la performance potentielle d’un athlète en compétition. Par exemple, en football, des corrélations ont été trouvées entre les performances en match (par l’analyse vidéo des efforts) et des tests mesurant la capacité à répéter des sprints (RSA) sur des joueurs professionnels (Rampinini, 2007). 26/34 Par ailleurs, il serait intéressant pour compléter cette étude, de réaliser à nouveau ce protocole d’expérience sur un groupe plus étoffé et diversifié. C'est-à-dire avec des joueurs séniors (de haut niveau si possible), des femmes puis des catégories de jeunes comme cela a été réalisé dans le protocole du test intermittent sur glace : le MSRT (Léone M., 2007) Enfin, dans une perspective d’utilisation par les entraîneurs et préparateurs physique, il sera nécessaire de tester différents pourcentage de vitesse d’entraînement sur des séances de puissance maximale aérobie (effort intermittent) afin de calibrer par la suite et faire correspondre une vitesse de patinage (donc un temps à réaliser sur une distance) à un développement spécifique, par exemple centrale ou périphérique, comme pour le 30-15 IFT (Buchheit M., 2005). 27/34 5) Conclusion Cette étude a permis de mettre en place un test de terrain spécifique au hockey sur glace mesurant principalement le potentiel maximal aérobie. Ce test, le 30-15 Intermittent Ice Test, est aujourd’hui reproductible et validé. Il peut désormais être utilisé pour mesurer une performance athlétique spécifique au hockey sur glace à un instant T d’une saison, ou dans la carrière d’un athlète. L’utilisation du 30-15 IIT ne doit pas se limiter à une performance pour un suivi longitudinal, mais elle doit être employée pour le travail aérobie spécifique à l’entraînement et surtout en période estivale : - spécifique dans la création de groupe de travail selon le palier atteint au test (vitesse, et donc distance différente lors des efforts intermittents selon les joueurs), - spécifique car le travail aérobie se ferait sur la glace contrairement à aujourd’hui où il se réalise en course à pied. 28/34 6) Annexes " Annexe 1 Palier 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Temps 00:45 01:30 02:15 03:00 03:45 04:30 05:15 06:00 06:45 07:30 08:15 09:00 09:45 10:30 11:15 12:00 12:45 13:30 14:15 15:00 15:45 16:30 17:15 18:00 18:45 19:30 20:15 21:00 21:45 22:30 23:15 30'' - 15'' IIT km.h-1 10,80 11,4 12,1 12,7 13,3 14,0 14,6 15,2 15,8 16,5 17,1 17,7 18,4 19,0 19,6 20,3 20,9 21,5 22,1 22,8 23,4 24,0 ---------- 30'' - 15'' IFT km.h-1 8 8,5 9 9,5 10 10,5 11 11,5 12 12,5 13 13,5 14 14,5 15 15,5 16 16,5 17 17,5 18 18,5 19 19,5 20 20,5 21 21,5 22 22,5 23 Tableau 12 : Correspondance des vitesses entre le 30-15 IFT et IIT. 29/34 " Annexe 2 30-15 IIT : Test 2 30-15 IIT : Test 1 Nom Palier FC max Lactate prélèvement à (en minute) Palier 30-15 IFT FC max Palier FC max Lactate prélèvement à (en minute) AR 19 --- 12,6 4 19 195 20,5 199 15 5 AP 18,4 192 11,7 5 18,4 189 18 199 10,8 4,4 BC 14,6 --- 7,4 3 15,2 197 16 198 10 3 BJ 19,6 197 8,6 3,2 19,6 193 20 191 10,2 3,3 BL 20,3 209 12,2 5 20,3 205 21 208 13,2 5,15 BJ 20,3 199 12,2 5,1 20,3 197 20,5 195 11,9 6,2 CC 19 182 8,8 4,5 18,4 178 21 188 12 4,5 CT 18,4 205 12,1 3 18,4 208 19,5 209 9,9 3 DR 19 191 11,4 3 18,4 193 18,5 197 9,3 4 IF 19 190 10,7 4 19 --- --- --- --- --- KA 16,5 209 10,3 3 17,1 209 19,5 211 12,4 3,5 MA 20,3 191 12,2 4,3 20,3 190 21 194 11,7 4,3 PW 18,4 --- 7 6,5 18,4 188 18,5 192 12,1 6,5 SB 19 197 7,9 3 19,6 203 20 203 8,1 3,15 BB 16,5 --- 12,9 3,4 17,1 --- 20 200 14,2 3,4 CR 19,6 189 6,7 3,15 20,3 191 20,5 193 10 3,15 MV 19,6 194 13,4 4,1 20,3 195 19,5 193 8,4 6,2 Tableau 13 : Résumé de toutes les données relevées sur les deux 30-15 IIT et le 30-15 IFT. 30/34 " Annexe 3 31/34 32/34 7) Bibliographie Bland JM, Altman DG. 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