Petite révolution dans le monde de la BIÈRE : sans (presque) aucun
Transcription
Petite révolution dans le monde de la BIÈRE : sans (presque) aucun
Epoque Bons plans UNE SPÉCIALISTE ÉLISABETH PIERRE, LA FILLE DE L’ORGE experte en bière indépendante, zythologue – équivalent pour la bière de l’œnologue –, elisabeth pierre est la seule à exercer ce métier à plein temps en france. son savoir-faire ? transmettre sa connaissance de la bière aux professionnels comme aux amateurs via des formations, des soirées dégustations thématiques, etc. Du houblon Pour avoir accès à son blog : www.lafilledelorge.com et des blondes UN CLUB CLUB DES BUVEUSES DE BIÈRE À TALONS AIGUILLES rendez-vous sur facebook pour suivre l’actualité et, pourquoi pas, rejoindre ce cercle de femmes qui aiment la bière, osent en boire et le disent ! Petite révolution dans le monde de la BIÈRE : sans (presque) aucun complexe, les femmes l’aiment et le disent! UN LIEU LA FINE MOUSSE deux en un ! un bar à bières artisanales, avec 20 becs pression et une large carte de bouteilles, et un restaurant « biéronomique » voué aux accords metsbières. sans oublier de nombreux ateliers d’initiation et de perfectionnement à la dégustation de la bière. PAR PIERRICK JEGU 64 styles/25 juin 2014 TROIS BIÈRES LA TCHANQUÉE une mousse brune artisanale et iodée infusée à l’huître chez Karin forrer, fondatrice de la brasserie de l’entre-deux-bières. 2,50 € les 33 cl. montrent que la consommation de bière reste encore très majoritairement masculine, mais « les femmes sont de plus en plus décomplexées pour en boire et pour le dire », constate Karin Forrer. « Dans mes ateliers de dégustation, elles sont en moyenne plus nombreuses que les hommes », affirme Elisabeth Pierre, « fille de l’orge » et experte reconnue. Les Blanchets, Mauriac (Gironde), 05-56-71-17-57. PELFORTH RADLER un mélange pétillant et rafraîchissant de bière blonde et pamplemousse rose. 4,64 € le pack de six bouteilles de 25 cl. DESPERADOS VERDE des arômes de tequila, menthe, citron et citron vert pour un effet cocktail. 4,95 €, le pack de trois bouteilles de 33 cl. devant le glamour, et la misogynie est battue en brèche par des résistantes qui n’ont rien de garçons manqués. Sur le ton de la blague, la créatrice Stella Cadente a, en 2008, lancé son Club des buveuses de bière à talons aiguilles. Résultat : 3 000 ami(e) s sur Facebook, des dégustations de quatre à six fois par an – « ouvertes aux hommes… Pas question de faire du machisme à l’envers ! » –, et des répliques en province. Les codes changent, plus prompts à séduire les amatrices. « On a créé un lieu cosy, on utilise de jolis verres à dégustation… Notre clientèle est à 40 % féminine, avec des filles qui viennent entre elles et pas forcément escortées de leurs copains », déclare Laurent Cicurel, patron de la Fine Mousse, à Paris. Comme d’autres, ce bar et restaurant du XIe arrondissement donne ses lettres de noblesse à la bière, devenue objet de dégustation, et relaie auprès du grand public les évolutions d’un univers en pleine effervescence. « L’époque des bières standardisées sur un même profil d’amertume est révolue, témoigne Elisabeth Pierre. Aujourd’hui, notamment grâce aux brasseries artisanales, l’offre s’ouvre à une palette de chris craymer/trunK archive/photosenso – sdp L’IMAGE DE LA BIÈRE CHANGE TOUT DOUCEMENT MAIS TRÈS SÛREMENT : la caricature « beauf » s’efface peu à peu la fine mousse/alexandremartin.fr/sdp P lus que jamais en cette période de Coupe du monde de « futchebol » au Brésil, la bière serait une boisson réservée à ces messieurs, supporteurs sur canapé, pour qui un match n’aurait pas la même saveur sans un peu de houblon pour fêter la victoire ou noyer le chagrin de la défaite. Les clichés ont la vie dure, qui voudraient que la gent féminine regarde la bière avec l’appétit d’un végétarien pour une côte de bœuf. Continuer à les colporter reviendrait à ignorer le rôle des femmes dans l’histoire brassicole et le renouveau de leur intérêt pour la bière. Petite mise au point pour clouer le bec des sceptiques : pendant des millénaires, l’élaboration de la bière fut la chasse gardée des femmes. L’une d’elles, l’abbesse allemande Hildegarde de Bingen, fut même, au XIIe siècle, la première à révéler les vertus du houblon pour cette production. En Grande-Bretagne, les ale wives, à l’origine des premiers pubs (contraction de public house), brassaient chez elles et ouvraient la porte de leur maison à leurs voisins séduits par leur divin breuvage… Certes, le métier n’est plus leur apanage depuis longtemps ; mais des « brasseures » ou « brasseuses » sévissent aujourd’hui dans une centaine des 550 brasseries françaises, dont une foule de microbrasseries artisanales qui poussent comme des champignons dans tout l’Hexagone. Anne-Laure Pelloux-Prayer signe ainsi de superbes « cuvées » à la Brasserie de la Loire, à Saint-Just-Saint-Rambert, tout comme Stéphanie Altermatt à la Brasserie Artmalté, à Annecy, ou encore Karin Forrer, qui a fondé la Brasserie de l’Entre-deux-bières, au cœur du vignoble girondin. Parmi leurs clients, de plus en plus de clientes ! Les statistiques 6, avenue Jean-Aicard, Paris (XIe), 09-80-45-94-64, www.lafinemousse.fr goûts extrêmement vaste. » Comme dans le vin, le « boire moins mais mieux » accompagne désormais un marché français passé d’une logique quantitative à une vision qualitative. Les femmes semblent s’y retrouver, d’autant qu’elles sont aussi sérieusement draguées par les mastodontes du secteur, qui voient en elles un vivier de palais à conquérir. « Elles sont notre cible prioritaire pour des nouveaux produits comme la gamme Radler, vendue sous la marque Pelforth et déclinée au citron, au pamplemousse rose », confirme Annick Vincenty, directrice marketing de Heineken France. Est-ce à dire qu’il y aurait un goût féminin, un penchant naturel des consommatrices pour les bières douces, fruitées, aromatisées et peu alcoolisées ? La question provoque un débat tranché dans le vif par Stella Cadente : « On est encore dans le cliché… Je n’ai rien d’une camionneuse et pourtant j’adore la bière brune. » C’est dit ! . styles/25 juin 2014 65
Documents pareils
Heineken réinvente la pression à domicile
insomniaques. Réunis sous le
même signe « attention au kangourou », ils viennent danser et se rafraîchir à grand renfort de cocktails et
de Foster's à la pression, la bière des
wallabies...