Michel Petrossian Musique

Transcription

Michel Petrossian Musique
Dossier de présentation
« Swiss Life à 4 mains»
Candidat musique
Nom du candidat : Michel Petrossian
Recommandé par : Isabelle Duha
À renvoyer avant le 10 mars 2014 par mail à [email protected]
ou par voie postale à l’intention de:
Anne Pizet Fondation Swiss Life
7 rue Belgrand 92682 Levallois-Perret Cedex
I. CV du candidat
 Civilité
Prénom : Michel
Nom : Petrossian
Date de naissance : 2 décembre 1973
Adresse email : [email protected]
 Formation
Nom et lieu de(s) formation(s) suivie(s) :
Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris
Paris IV- Sorbonne
Ecole des Langues et des Civilisations de l’Orient Ancien (ELCOA)
Diplôme(s) obtenu(s) :
Diplôme de Formation Supérieure (DFS) en Composition (comprenant des
Prix de Composition et d’Analyse musicale et des Certificats en Orchestration,
Ethnomusicologie et Musique classique de l’Inde), CNSMDP.
Master 2 en Lettres Classiques, Paris IV- Sorbonne
Master 2 en Philologie et Histoire de l'Orient Ancien, ELCOA
 Réalisations personnelles
Parlez-nous des œuvres, concerts, représentations, expositions, etc. que vous avez
déjà réalisés :
Co-fondateur de l’ensemble Cairn
Plusieurs concerts conçus avec cet ensemble qui font croiser différentes disciplines
artistiques
Interprète de la partie de guitare électrique solo dans « D’un espace déployé » de
Gilbert Amy pour soprano et deux orchestres sous la direction de Pascal Rophé
(tournée à Paris et à Lyon, et enregistrement d’un CD)
Compositeur pour le court métrage Lacanau-Océan présenté à la Cité de la Musique
et à la télévision, ainsi qu'à Prague et à Londres, dans le cadre du festival des
Premiers Films
Résidence au CNR de Limoges - commande de l’œuvre « Iris lunaire » pour chœur et
orchestre créée au Grand Théâtre de la ville
Double résidence à l’Abbaye de Royaumont(France) et au Domaine Forget (Canada)
Compositeur invité au Goteborg Art Sound Festival (Suède), œuvre commandée et
créée par l’ensemble KammerensembleN
Commande de l’œuvre « Autel des parfums » pour 8 instruments, crée en France
(ensemble l’Instant donné) et au Canada (Nouvel Ensemble Moderne de Montréal)
Commande d’une œuvre pour piano « La lutte ardente du vert et de l’or » par le
Musée de l’Armée, créée au Salon d’Honneur de l’Hôtel des Invalides par le pianiste
Pascal Godart.
Avez-vous un site internet ou des liens pouvant illustrer vos réalisations ?
Un site personnel rend possible la découverte et l’écoute d’une dizaine d’œuvres
www.michelpetrossian.com
 Prix et/ou bourses obtenus
Avez-vous déjà obtenu des prix, bourses ou autres récompenses ? Si oui, lesquels
(merci d’indiquer les années d’obtention) ?
Boursier de la Fondation Calouste Gulbenkian (1995 - 1997)
Bourse de la SACEM pour le meilleur Prix en Analyse (à l’unanimité avec les
félicitations du jury) au CNR de Paris (1996)
Prix Veuve Buchère, Académie des Beaux-Arts – Institut de France (2000)
Boursier de la Fondation des Chevaliers de Saint Jean, pour un séjour annuel à
l’École biblique et archéologique française de Jérusalem (2011)
Grand Prix International Reine Elisabeth de Composition (Belgique) (2012)
 Projets en cours ou en préparation
Compositeur invité d’honneur au Donbass Modern Music Art (Ukraine)
« In the Wake of Ea » sera donné par Rémi Geniet (2ème prix du Concours
International Reine Elisabeth de Piano) et l’Orchestre Philharmonique d’Arménie
Portrait de compositeur sur France Musique, invité de Bruno Letort (enregistrement
mi-mars 2014)
Oeuvre pour l’ensemble de musique médiévale Vox in Rama qui dialoguera avec les
œuvres polyphoniques de la Renaissance
Oeuvre s’appuyant sur un texte en grec ancien pour l’ensemble Kérylos spécialisé
dans la musique antique gréco-romaine,
Oeuvre pour chœur, solistes et orchestre (la formation du Requiem de Mozart) à
l’intention du chef d’orchestre Alain Altinoglu.
 Autres informations
Vous pouvez ajouter tout renseignement sur vous ou votre parcours qui vous
paraitrait pertinent
Intérêt pour les langues et les civilisations anciennes, le lien entre les religions et
entre la musique et le sacré dans différentes traditions spirituelles (judaïsme,
christianisme, zoroastrisme, islam).
A ce titre, de nombreux voyages, un enseignement sur la Musique au Proche Orient
Ancien à Jérusalem en mai 2014, et la co-écriture d’un livre sur la Musique de Grèce
antique avec Annie Bélis, professeur à Paris IV et directeur de recherche au CNRS Ecole Normale Supérieure rue d’Ulm.
Animation des émissions sur ces thèmes, notamment sur les ondes de Fréquence
Protestante
Quelques titres :
« A la découverte du chant grégorien », cinq émissions avec Frédéric Rantières,
chef de chœur et chercheur médiéviste, fondateur de l’ensemble Vox in Rama
« A la découverte de la musique antique », quatre émissions avec Annie Bélis
« La poésie dans la Bible », quatre émissions avec Michael Edwards, académicien,
philosophe, et poète, professeur au Collège de France.
« Chants chrétiens anciens et liturgies d’Orient », série de quatre émissions avec
les représentants des traditions copte, éthiopienne, arménienne et syriaque.
« Aux origines du Judaïsme » (autour du livre éponyme, éd. Les liens qui libèrent/
Actes Sud, 2012)
« La partition du Judaïsme et du Christianisme », quatre émissions autour du livre
de Daniel Boyarin
II. Lettre d’intention
 Décrivez en quelques lignes (1 page maximum) ce que le thème « Chagall et la
musique » vous inspire et la création artistique que vous envisagez sur ce
thème ?
Tout m’intéresse chez Chagall, et beaucoup de choses m’émeuvent.
La première, c’est cette immense liberté intérieure qui s’est manifestée tout au long de son
parcours. Même s’il a été perméable à bien des techniques et des courants, il est impossible
de classer Marc Chagall dans une école, le résumer par une esthétique précise, l’enfermer
dans un seul mouvement.
Un deuxième aspect rend sa démarche si singulière : son vaste projet de ré-enchantement
du monde par la couleur. « Si toute vie va inévitablement vers sa fin, - disait Chagall, - nous
devons durant la nôtre, la colorier avec nos couleurs d'amour et d'espoir ... ».
Couleur et liberté donc : je voudrais m’inscrire dans la perspective de ces deux mots repris
dans le discours inaugural du peintre pour le nouveau plafond de l’Opéra ; ils soulignent la
dimension quasi prophétique de l’art dont nous avons vitalement besoin aujourd’hui. Ces
notions trouvent leur illustration la plus appuyée dans les esquisses, variantes et version
finale de cette surface de 200m2, découpée en 23 triangles.
Dans cette œuvre monumentale que je voudrais prendre comme point de départ Chagall
associe cinq couleurs à dix compositeurs. Pour créer un canevas préalable à mon projet j’en
choisirai sept (trois russes, trois français et un allemand) en maintenant les couleurs de
Chagall :
 Moussorgski (Boris Godunov) - bleu
 Tchaïkovski (Le lac des cygnes) - jaune
 Stravinsky (Oiseau de feu) et Ravel (Daphnis et Chloé) – rouge
 Berlioz (Romeo et Juliette) et Wagner (Tristan et Iseult) – vert
 Debussy (Pelléas et Mélisande) – blanc
Ma pièce sera donc en sept parties, et un objet musical choisi dans l’œuvre de chaque
compositeur constituera le noyau de chaque mouvement : une figure mélodique ou
rythmique, un accord, une structure ou un timbre…
Je voudrais m’imposer cette contrainte, souhaitant travailler dans une étroite association
avec un photographe. Or, dans le cadre qui nous est proposé, la contrainte fondamentale qui
est la sienne – confronter l’image à l’image, - me paraît plus grande que la mienne–
confronter l’image et le son.
Induire un quatrième paramètre, dans ce dialogue initial à trois (Chagall - compositeur –
photographe) me stimule, équilibre les contraintes et multiplie les possibilités de rencontres
entre plusieurs disciplines.
En ce qui concerne l’instrumentation, mes choix préalables sont dictés par le travail de
Chagall : voix, violon, piano, clarinette et accordéon.
 la voix - à cause de l’Opéra !
 le violon, omniprésent et porteur des thèmes qui traversent l’œuvre de Chagall en
continu (la fête, l’identité hassidique, l’érotisme conjugal…) ;
 le piano, instrument cher à Ravel et à Stravinsky qui constitueront l’axe principal de
mon travail, pour des raisons historiques liées à Chagall (le plafond de l’Opéra a été
inauguré en 1964, au cours d’une représentation de Daphnis et Chloé de Ravel, et
Stravinsky avec lequel Chagall a collaboré est le seul compositeur vivant
représenté) ;
 la clarinette et l’accordéon, emblèmes de la musique klezmer.
Un axe intéressant – ouverture possible pour la collaboration avec le photographe - serait
d’associer chaque instrument à une couleur, et d’explorer la thématique de chacune de ces
couleurs à travers l’œuvre de Chagall.
Ce cadre initial, je le conçois de manière très libre, comme un appui pour l’imagination et
comme un horizon, pas comme une contrainte rigide. Il s’agit de quelque chose qui
fonctionne comme une « nostalgie créatrice », comme un appel pour une musique de
maintenant qui accueille les thèmes chers à Chagall : le monde de l’enfance, l’imaginaire
biblique, la notion de mémoire, la confusion volontaire entre les plans verticaux et
horizontaux…
Je voudrais retrouver cette conscience d’un monde relié, ré-enchanté, à partir d’une musique
rêvée par Chagall.