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REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE *************** UNITE-DIGNITE-TRAVAIL ****** DISCOURS BILAN A MIS PARCOURS 18 MOIS APRES LA FORMATION DU GOUVERNEMENT DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT (Octobre 2012) Centrafricaines, Centrafricains, chers compatriotes, Le bilan de l’action gouvernementale que je me fais le devoir de vous livrer aujourd’hui répond aux aspirations légitimes des Centrafricains qui attendent des réponses des dirigeants que nous sommes. Ils veulent savoir l’état de la gouvernance de leur pays et si leur pays est en bonne intelligence avec le reste du monde. C’est leur droit et c’est aussi notre devoir de leur rendre compte, eux qui ont plébiscité le Président de la République, Chef de l’Etat Son Excellence le Général d’Armée François BOZIZE YANGOUVONDA, le 23 janvier 2011. C’est pourquoi, du reste, les principales charpentes du présent discours prennent assise sur les grands axes de la Déclaration de politique générale du Gouvernement que j'ai eu l'honneur de présenter le 18 mai 2011 devant l'Assemblée Nationale, qui prévoyait des réalisations à court, moyen et long terme. Je m’exprime aujourd'hui à vous après 18 mois de Gouvernement, pour rappeler les engagements pris, évaluer ensemble le chemin parcouru depuis lors et explorer les perspectives d'avenir. Je voudrais, par ailleurs, vous annoncer qu’à compter de ce jour et selon un chronogramme régulier, chaque membre du Gouvernement à travers une série d’émissions radio diffusée, que j’inaugure par cette déclaration, exposera les réalisations de son département et répondra aux questions des journalistes professionnels de la presse publique et privée ainsi qu’à celles des auditeurs et téléspectateurs résidant aussi à Bangui, à l’intérieur du pays, qu’à l’étranger. Cet exercice inspiré par le Président de la République, Chef de l’Etat constituera l’espace démocratique à travers lequel le peuple sera informé régulièrement de l’état d’avancement des projets de développement socioéconomique de notre pays portés par le Gouvernement. Centrafricaines, Centrafricains, chers concitoyens, Le dernier Gouvernement, sur les orientations du Président de la République, s’est fixé trois(3) objectifs majeurs : premièrement, consolider la paix, la gouvernance et l’Etat de Droit en République Centrafricaine ; deuxièmement, relancer l’économie ; troisièmement, développer le capital humain et les services sociaux essentiels. Ces objectifs que nous nous sommes fixés répondaient, comme vous en convenez, à des impératifs d’ordre politique, sécuritaire, économique et social. Aussi avons-nous pris un certain nombre de mesures sur lesquelles j’aimerais revenir. Sur le plan politique, au nombre des faits saillants ayant marqué ces 18 derniers mois, l’on retiendra l’élection présidentielle et législatives du 23 janvier 2011et l’engagement d’un dialogue politique avec l’opposition démocratique le 15 mai 2012 ayant permis un large 2 consensus autour de l’épineux problème de la révision du Code électoral et la mise en place de l’Autorité Nationale des Elections(ANE), organe indépendant qui sera chargé de gérer les futures élections en République Centrafricaine. En effet, les élections se sont déroulées sur l’ensemble du territoire après plusieurs reports dus à l’impréparation qui était observée par tous les acteurs de la vie politique. La recherche du consensus autour des difficultés rencontrées ont amené le Président de la République a organisé plusieurs réunions en présence de tous les acteurs concernés par le processus électoral ainsi que les partenaires de la communauté internationale. Les élections qui se sont déroulées dans le calme ont conduit au plébiscite de son Excellence le Général d’Armée François BOZIZE, déclaré élu le 12 février 2011, dès le 1er tour par la Cour Constitutionnelle à l’élection présidentielle ainsi que les résultats du 1er tour des élections législatives. Le deuxième tour des élections législatives a eu lieu le 27 mars 2011 et a donné lieu à des résultats proclamés par la Commission Electorale Indépendante (CEI). Ces résultats ont été par la suite soit validés, soit invalidés par la Cour Constitutionnelle après recours de certains candidats se sentant lésés. Mais, pour répondre au constat partagé selon lequel les dernières élections ont connu certaines imperfections, le principe de la révision du Code Electoral, texte de base applicable à l’organisation des élections, a été retenu. Le Gouvernement a fait le choix de mettre en place un comité de concertation élargie à toutes les sensibilités politiques et à la société civile pour proposer un nouvel instrument devant régir les prochaines élections, de même qu’il doit proposer le profil d’une structure permanente qui devra gérer les futurs scrutins. Ce choix a donné lieu à l’organisation de deux(2) ateliers visant la révision du code électoral et la mise en place de l’organe de gestion des élections. Les contradictions nées des débats tenus dans ce cadre ont conduit le Président de la République, Chef de l’Etat garant de la paix sociale à ouvrir personnellement le 15 mai 2012 dialogue politique avec l’opposition démocratique et les autres composantes de notre société. Ce dialogue entrepris par son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat a crée un climat favorable qui a permis aux acteurs politiques du pays de trouver un large consensus autour l’épineux problème de la révision du Code électoral et la mise en place de l’Autorité Nationale des Elections(ANE), organe indépendant qui sera chargé de gérer les futures élections en République Centrafricaine. Cette entente entre Centrafricains a été saluée par la communauté internationale qui encourage les acteurs politiques de notre pays à utiliser le dialogue et la concertation comme moyens de règlement des différends politiques. Le Gouvernement a, conformément à ses attributions, pris toutes les dispositions pour que les projets de loi préparés dans ce cadre, soient transmis à l’Assemblée Nationale pour adoption au cours de sa présente session. Le Gouvernement veillera à ce que les autres mesures en relation avec ces questions soient prises le moment opportun sur des critères objectifs. 3 Centrafricaines, Centrafricains, chers concitoyens, La sécurité étant un préalable à la réalisation des actions de développement, le Gouvernement s’est employé aux cours de ces 18 derniers mois à renforcer la sécurité des personnes et des biens grâce à la détermination de nos forces de défense et de sécurité et aux actions de la police nationale. Comme faire autrement lorsque l’on sait que le besoin de sécurité est devenu aujourd’hui, non seulement une impérieuse exigence mais aussi une aspiration psychologique de tous les Centrafricains en raison du climat d’insécurité qui régnait dans nos régions du Nord-Ouest, Nord- Est et de l’Est ? En réalité, la situation sécuritaire du pays s’est améliorée depuis que les ex-groupes rebelles signataires de l’Accord de paix global conclu à Libreville participent au processus de paix en République Centrafricaine à travers le Programme de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR). Le DDR et la RSS qui sont deux programmes constituant les bases de la stabilité et de la paix en RCA. Dans ces domaines, nous avons fait des progrès. Pour le DDR, l’on a obtenu la démobilisation et le désarmement progressifs de presque 6500 ex-combattants dans le nord ouest du pays. Il reste la finalisation de la campagne dans le Nord Est. Concernant la RSS, le Gouvernement est entrain de rédiger une stratégie nationale RSS qui guidera et coordonnera les efforts des acteurs nationaux et internationaux pour les 3 ans à venir (2012-2015). Cette stratégie permettra de renouer le dialogue avec les bailleurs de fonds pour solliciter leurs soutiens en complément des engagements nationaux. Le départ du territoire national de Baba Laddé et ses troupes participe également à l’amélioration du climat sécuritaire que je viens de décrire, puisque ses anciennes positions étaient une source d’insécurité pour nos populations. Il reste, cependant, la situation dans la région Nord Est pour la quelle le Gouvernement travaille en ce moment avec la force tripartite (RCA-Tchad-Soudan) mise en place et en coordination avec l’Union Africaine, l’Organisation des Nations Unies, l’Armée Ougandaise pour mettre fin à la menace que pose la LRA. Au plan de la sécurité publique, des mesures ont été prises, notamment la mise en place d’un contrôle de sécurité dans la ville de Bangui pour : - Marquer la présence de la police dans toute la ville ; Appliquer la règlementation en matière de circulation routière ; Organiser les interventions de nuit pour répondre aux sollicitations du public avec pour effet de réduire la délinquance urbaine et les actes de braquages. Tout cela ne peut s’opérer sans un renforcement de l’effectif de la police se trouve depuis 2010 en situation de sous effectif, le ratio étant d’un policier pour 2500 habitants. 4 Le Gouvernement s’engage à renforcer, dans la limite des moyens de l’Etat, le nombre des policiers pour atteindre un ratio provisoire d’un policier pour 1800 habitants à travers un recrutement à moyen terme d’au moins 900 policiers supplémentaires. Dorénavant, les efforts du Gouvernement se porteront sur la sécurité transversale dans l’optique de préserver les droits fondamentaux des citoyens et des collectivités, de veiller au respect de notre souveraineté et de consolider les institutions de l’Etat. Nos forces de sécurité bénéficieront de formations spécifiques à cet effet. Centrafricaines, Centrafricains, chers concitoyens, En optant pour la décentralisation et la régionalisation, le Gouvernement n’avait d’autre alternative que de favoriser l’appropriation des politiques publiques par les populations, et ceci dans tous les domaines, mais aussi de mettre à leur disposition les moyens d’action. C’est bien dans cette perspective qu’il a été organisé en 2011 plusieurs rencontres en vue de l’adoption des textes portant transfert des compétences et des ressources de l’Etat aux collectivités territoriales. La validation de ces textes permettra ultérieurement la signature des protocoles de transfert des compétences et des ressources entre l’Etat et toutes les communes pour leur permettre de mettre en œuvre leurs programmes d’investissements prioritaires. Par ailleurs, le Gouvernement a organisé la toute première conférence des Préfets pour marquer tout l’intérêt qu’il porte à l’ d’Administration du Territoire et la gestion des problèmes et politiques s’y rapportant. Je reste néanmoins conscient que malgré ces efforts les attentes sont encore fortes en matière de décentralisation. Tout sera mis en œuvre pour que les grandes lignes des réformes qui interviendront pour impulser une dynamique nouvelle à notre processus de décentralisation soient suivies et conduites à terme. Centrafricaines, Centrafricains, chers concitoyens, Malgré un contexte international et sous-régional difficile, la République Centrafricaine a réalisé des performances économiques appréciables. Le taux de croissance du PIB réel s’est stabilisé à 3 % en 2011, tiré par la bonne tenue de la production agricole vivrière et la reprise des principaux produits d’exportations (le bois et le diamant) ainsi que des cultures de rente. Cependant, l’activité économique en 2011 a souffert des incertitudes liées à la tenue des élections présidentielle et législatives, des préoccupations sécuritaires, et surtout, du report des investissements prévus dans le secteur minier et de l’absence d’appuis budgétaires extérieurs. L’année 2011 correspond aussi pour la RCA à celle de l’achèvement du document de sa deuxième stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) soumis à la Table –Ronde des partenaires du pays à Bruxelles les 16 et 17 juin 2011. 5 Les perspectives économiques en 2012 sont favorables, avec un taux de croissance du PIB réel qui devrait atteindre 4.2 %. Cette croissance bénéficie de l’amélioration de l’environnement sécuritaire et de la fin des incertitudes électorales. Elle devrait être tirée par l’activité agricole et la reprise d’investissements qui ont été retardés dans le secteur minier. L’inflation devrait se situer en dessous du critère de convergence de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) mais en augmentation, passant de 1 % en 2011 à 2.8 % en 2012 en raison de la reprise de la demande intérieure. Le redressement des finances publiques initié en 2011 laisse présager de meilleures perspectives pour 2012-13, avec le nouveau programme avec le FMI et le renouement avec les bailleurs de fonds. Les programmes et projets sur financements extérieurs dans les domaines des infrastructures (transports, énergie, télécommunications) pourraient renforcer les perspectives de croissance, d’autant plus qu’ils s’ajoutent à de nombreux projets d’investissement dans les secteurs miniers et pétroliers. Dans le domaine des finances publiques, des progrès notables ont été enregistrés : l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE en juin 2009 et récemment en juin 2012 la conclusion du programme de Facilité Elargie de Crédit(FEC) avec le Fonds Monétaire International(FMI). Il reste cependant quelques contraintes structurelles majeures qui continuent à gêner le développement économique de notre pays et contre lesquelles le Gouvernement se déploie. Centrafricaines, Centrafricains, chers concitoyens, Le Gouvernement fait de la transparence dans la gestion des revenus miniers un point d’honneur. Aussi a-t-il adhéré à l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE). La publication des rapports intervenue au cours de l’année 2010-2011 sur les paiements et les recettes provenant de l’exploitation de ses ressources minières qui s’inscrivait dans ce processus et a permis à la République Centrafricaine d’accéder le 1er mars 2011 au statut de pays conforme, lors de la 5ème conférence mondiale de l’ITIE tenue à Paris. Le Gouvernement tient depuis lors que les mêmes informations qui sont rendues publiques soient connues de l’ensemble des citoyens pour qu’ils soient mieux informés sur l’apport du secteur minier au budget de l’Etat. Dans le domaine de la recherche minière, le Gouvernement a centré les activités sur l’expertise des échantillons des roches des sociétés minières destinés à l’exportation pour analyses géochimiques. Ces études ont pour objectif d’actualiser les données de recherches et les résultats correspondants afin de permettre de nouvelles orientations dans la recherche de grands investissements pour un développement effectif de la République centrafricaine basé en partie sur l’exploitation de ses ressources naturelles. Au cours de l’année 2011, 1349,60 Kg d’échantillons de roche provenant des sociétés minières Aurafrique, AREVA et ORGEM ont été expertisés. 6 D’autres travaux d’échantillonnage ont été réalisés à BOGOIN pour la recherche de l’or et du fer, à SOKOULA dans le secteur de Bambari pour la recherche du fer, à BOZORO dans le secteur de BOSSANGOA pour la recherche du Nickel. Au total pour l’année 2011, 4 427 échantillons ont été prélevés pour des analyses chimiques dont 2165 échantillons seront envoyés à OMAC en Irlande pour des analyses géochimiques. Pour ce qui concerne l’exploration pétrolière, un(1) Permis de recherche de type H a été attribué à la société chinoise PTI-AS Petroleum Holding Company dans la région de Birao. La première phase des travaux a constitué en la réalisation de 804,78 Km de lignes sismiques dont les données sont actuellement en analyse au laboratoire en Chine. Dans le domaine de la commercialisation des pierres précieuses, la production du diamant pour l’année 2011 s’élève à 323 575,53 carats contre 301 557,62 carats en 2010 soit une augmentation de 4%. La production en or a atteint un poids de 63478,71 grammes pour l’année 2011 contre 59 687,59 grammes en 2010 soit une augmentation de 6%. Centrafricaines, Centrafricains, chers concitoyens, L'agriculture est au centre de l'économie de notre pays en raison de la richesse qu'elle génère, sa contribution à l'emploi, à l'autosuffisance alimentaire et à la lutte contre la pauvreté. En effet, l’analyse des informations disponibles montre qu'elle emploie plus de 67% de la main d'œuvre et compte aussi pour 57% du PIB. Notre agriculture fait vivre aussi plus de 75% de la population totale et occupe 1,3 millions de personnes, soit près de 76% de la population active : elle constitue donc le principal moteur de l'économie Centrafricaine. Après l'agriculture vient l'élevage qui contribue elle aussi à 12% du PIB et emploie 6,6% de la main d'œuvre. En dépit des progrès enregistrés au cours de ces dernières années, les cultures de rente qui avaient pratiquement disparu ont connu une croissance remarquable : +37% pour le coton et +32% pour le café, l’agriculture centrafricaine fait encore face à plusieurs contraintes, qui limitent son développement, au nombre desquels figurent le faible niveau d’utilisation des intrants agricoles et le sous équipement des paysans. Ces facteurs énumérés expliquent le fait que la croissance agricole reste moins forte. Ce constat soulève une question de fond du point de vue des politiques publiques. Comment accroître la part de l’agriculture dans la croissance économique en République Centrafricaine, en vue de réduire la pauvreté? Le Gouvernement s’est engagé à accroitre les investissements dans le secteur de l’agriculture. Dans ce cadre il a mis en place depuis le 15 avril 2011 différents Programmes de soutien au Développement Rural en République Centrafricaine en particulier le programme Détaillé de Développement de l’Agriculture(PDDAA) et le Programme National d’Investissement 7 Agricole et de Sécurité Alimentaire(PNIASA) qui constitue le cadre de mobilisation des ressources pour le financement de l’Agriculture Centrafricaine. Un Business Meeting sectoriel Agriculture est en cours de préparation en étroite coopération avec les partenaires du secteur et vise à nous donner les ressources nécessaires au financement de ce secteur. Centrafricaines, Centrafricains, chers concitoyens, Pour préserver l’équilibre naturel du milieu forestier et assurer la pérennité de la foret par la gestion et la rentabilisation du secteur, le Gouvernement a pris d’importantes mesures en 2011 ayant conduit à : - La signature par toutes les sociétés forestières attributaires des PEA d’une convention définitive d’aménagement avec le Gouvernement ; La production des normes nationales d’aménagement ; La production des plans d’aménagements pour l’ensemble des PEA attribués soit 3.021 773 ha de forets aménagées dans le sud-ouest du pays ; Mise en place d’une équipe mobile de lutte contre les exploitations illégales de bois ; L’organisation d’une journée nationale de l’arbre avec le planting de plus de 20.000 pieds de jeunes plants forestiers. En matière de gestion de la faune, le Gouvernement a renforcé le contrôle de l’exploitation illégale de la faune sauvage par : - L’organisation des opérations mixtes FACA- Eaux et Forets de lutte contre le braconnage ; La mise en place d’une brigade mobile de lutte contre l’exploitation illégale de la faune sauvage. Le tourisme cynégétique est aussi au centre des préoccupations du Gouvernement. A cet effet, il a signé avec l’Union Européenne une convention de financement pour la mise en œuvre du Projet ECOFAUNE dans le nord du pays, de même qu’il a signé un contrat de financement du programme de conservation des Ecosystèmes du bassin du Congo avec la CEEAC et le Réseau des Aires Protégées d’Afrique Centrale. Dans tous les cas, le Gouvernement poursuivra la mise en place des outils et instruments nécessaires à une gestion efficace de l’environnement. Il veillera également à accroître la contribution du secteur à l’économie nationale tout en préservant le capital naturel pour les générations futures. Centrafricaines, Centrafricains, chers concitoyens, Il est aussi un devoir régalien de l’Etat de créer les conditions propices à l’émergence d’un secteur privé compétitif et dynamique. La rencontre périodique gouvernement/secteur privé à travers le Cadre de Concertation Etat/ Secteur Privé(CPC) qui se tient depuis 2006 traduit bien cette prérogative. Le Gouvernement compte ouvrir une réflexion sur la mise en œuvre du Partenariat publicprivé (P.P.P.) en tant que alternative viable à la faiblesse des ressources publiques pour le 8 financement du développement. Cette réflexion qui doit démarrer cette année devra aboutir à son terme par l’adoption, par le gouvernement, d’une stratégie nationale de mise en œuvre du partenariat public-privé. L’évaluation de ce cadre de dialogue après six années de fonctionnement s’impose aujourd’hui, en vue d’en améliorer le format et l’efficacité. En tout état de cause, le gouvernement reste constant dans ses efforts d’amélioration du climat des affaires. Les mesures visant à faciliter la création d’entreprises se sont encore renforcées en 2011, avec la réduction du délai qui est désormais de deux (2) jours au Guichet Unique de Formalités des Entreprises. Au total, 1462 dossiers de création, de dissolution ou de modification d’entreprises ont été enregistrés en 2011, ce qui témoigne d’une dynamique de partenariat entre l’Etat et le secteur Privé. Le Gouvernement a continué d’accorder la plus grande importance au secteur du Tourisme et de l’Artisanat. Ainsi, le processus de réhabilitation et de mise en norme des anciennes unités hôtelières relevant du domaine public s’est consolidé par des travaux d’expertise visant la réhabilitation de l’Hôtel du Tourisme de Bambari, l’Hôtel du Tourisme de Bangassou et l’Hôtel du Tourisme de Bossangoa. Le même travail s’est réalisé pour la réhabilitation et l’équipement des infrastructures du Lac des crocodiles sur la route de Boali. La réhabilitation et l’entrée en service de l’Hôtel Leger Plaza avec l’appui de la Lybie est l’une des marques de l’engagement du Gouvernement à promouvoir notre tourisme. Centrafricaines, Centrafricains, chers concitoyens, Dans le domaine de l’énergie, le Gouvernement a poursuivi ses efforts pour en accroître l’offre. A ce jour, plusieurs actions essentielles ont été menées pour réduire les délestages qui indisposent les ménages et freinent l’expansion de notre économie: - - - - La réalisation des travaux visant le renforcement de la capacité en production électrique de l’usine de Boali 3 comprenant l’évaluation de tous les biens affectés par le projet (propriétés, domaines, champs) situés sur le tracé de la nouvelle ligne à construire depuis Boali jusqu’à Bangui ainsi que l’ouverture des pistes de chantier. Le contrat pour l’exécution de ces travaux de réhabilitation de Boali 3 a été signé le 22 juillet 2011 entre le Gouvernement et l’entreprise chinoise Shengli Oilfield Engineering Construction Co Ltd. Le lancement officiel des travaux a été présidé par son Excellence le Général d’Armée François BOZIZE, Président de la République, Chef de l’Etat le 28 novembre 2011 ; La réalisation des missions d’évaluation du projet de développement du système électrique de Boali et d’interconnexion des réseaux électriques RCA-RD Congo dont le dossier est inscrit à l’ordre du jour du Conseil d’Administration de la Banque Africaine de Développement(BAD) du 23 janvier 2012 ; Les négociations devant aboutir à la signature dans les tous prochains jours avec l’Inde de la convention de financement des travaux de réhabilitation des usines de Boali 1 et 2; La signature en juillet 2011 d’un protocole d’accord avec la compagnie Mauricienne VUNA POWA Holding Ltd pour la réalisation d’une étude visant l’extension de l’usine hydroélectrique de Boali 2 dans une perspective de mise en concession du site. 9 - La signature d’un protocole d’accord le 11 juillet 2011 avec la société ELSWEDY POWER pur la fourniture et l’installation d’une centrale thermique de 15 MW. Dans le cadre du développement de l’électrification rurale, l’étude du Projet pilote d’Electrification Transfrontalière (PPET) a été accélérée au point que ses résultats ont été finalisés et validés lors des réunions du comité de pilotage tenues en aout et en novembre 2011 au siège du Pool Energétique de l’Afrique centrale à Brazzaville. Le projet intéresse l’électrification des localités d’Ima- Langadji, Kongbo, Dimbi, Kémbé, Pavica et Alindao. Par ailleurs, des dispositions nécessaires sont déjà prises par le Gouvernement pour assurer la promotion des Energies Nouvelles et Renouvelables et concrétisées par la signature d’un protocole d’accord en aout 2011 avec la société HELIOS ENERGIE basée en Guadeloupe pour la construction et l’exploitation des centrales solaires photovoltaïques de 20 MW pour l’alimentation en électricités des villes de Berberati, Carnot, Bouar, Bossangoa et Bambari. Les perspectives dans le domaine sont aussi intéressantes, vu que des accords ont été signés respectivement avec la République du Tchad le 30 décembre 2011pour la construction des dépôts de stockages des produits pétroliers à Mongoumba et Bambari d’un coté, et d’aménagement d’un site hydroélectrique dans la Lobaye avec la société Tchèque PK HORISIA, en juillet 2011 de l’autre. Dans le domaine de l’Hydraulique, le Gouvernement a mis en place des projets réalisables à court terme en matière d’alimentation en eau potable et assainissement de la ville de Bangui et des provinces. Il s’agit entre autres : - - Du Projet d’alimentation en eaux potables et d’assainissement de trois chefs lieux de préfectures et des zones rurales financé par la BAD, qui commencera ses travaux courant avril-mai 2012 ; Du Projet de réhabilitation des Infrastructures et services urbains(PURISU) permettant la réalisation de 2000 branchements sociaux ; Du Projet ACP-UE pour l’alimentation en eau potable et assainissement dans les Préfectures de la Nana Mambéré, l’Ouham et l’Ouham Pendé. Centrafricaines, Centrafricains, chers concitoyens, Dans le domaine du Transport Aérien, l’attention du Gouvernement s’est focalisée sur le développement des infrastructures aéroportuaires, ce qui l’a conduit à négocier et signer avec l’Agence Française de Développement(AFD) d’une convention de financement qui a permis depuis le 31 mars 2012 d’engager les travaux de construction de la clôture de l’aéroport International Bangui Mpoko, puis d’entamer ceux de l’extension de l’aérogare. A cela, il convient de citer la tenue le 11 octobre 2012 de la Table Ronde des bailleurs de fonds sur la Modernisation des Infrastructures Aéroportuaires de Bangui M’Poko pour obtenir le soutien et l’engagement des pays amis et de la Communauté financière internationale à appuyer le Gouvernement dans sa détermination à relever le défi majeur posé par l’enclavement de notre pays. Pour ce qui concerne le désenclavement interne et externe les efforts du Gouvernement en la matière sont traduits par : 1129 Km de routes réhabilitées, 27 km de pistes rurales réhabilités et 100 Km de routes bitumées. 10 Par ailleurs, le Gouvernement envisage de construire à très court terme des ponts à Batouri à Berberati, aussi sur l’axe Carnot – Boda et sur l’axe Bria- Mouka. En matière d’urbanisme et de reconstruction des édifices publics, le Gouvernement mesure à sa juste portée l’enjeu de la maîtrise de l’urbanisation de nos principales villes et agglomérations en tant que véritables pôles de croissance. Ainsi, il poursuivre la mise œuvre du Projet d’Urgence de Réhabilitation d’Infrastructures et de Services Urbains(PURISU) pour les travaux d’alimentation en eau, le drainage fluvial, la gestion des déchets solides et la réhabilitation de la voirie urbaine en terre dégradée. Le Projet THIMO 4 sera également poursuivi pour permettre le recalibrage et le perreyage des collecteurs et caniveaux à Bangui. Les actions en cours de réalisation concernent : - - La réhabilitation de la voirie, l’assainissement et cinq(5) ouvrages d’art à Bangui, parmi lesquels les ponts de SAPEKE et de SICA- CASTORS déjà effondrés, sur financement concomitant de l’Union Européenne sur le 10ème FED (Projet d’Appui au développement Urbain) et des autres partenaires ; Le projet du nouveau Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme(SDAU) de la ville de Bangui sur financement de la BAD. Centrafricaines, Centrafricains, chers concitoyens, Dans le domaine de l’action sociale et de la solidarité nationale, les actions les plus significatives au cours des mois écoulés sont : - - La création du Conseil National de Protection de l’Enfant le 11 avril 2011avec pour mission principale d’assister le Gouvernement dans la mise en œuvre de la politique de protection de l’enfance ; La formation des travailleurs sociaux de trois Cour d’Appel sur la prise en charge des enfants en conflit avec la loi ; Réflexion en cours sur la gestion du Fonds de solidarité et la mise en place d’une plate forme nationale de gestion de catastrophes en RCA ; Construction de seize (16) centres de prise en charge des OEV avec l’appui des partenaires ; Remise de kits scolaires aux Orphelins et autres enfants rendus vulnérables par le VIH/sida sur 15 sites du Projet d’Appui d’Urgence au secteur de la Santé, de l’Education et de la Lutte contre le Sida des localités de : Dékoua, Mbrès, Bamingui, Grimari, Seko, Tagbara, Ippy, Kongbo, Gambo, Damara, Bongangolo, Bouca, Batangafo et Kokoro Boeing. Centrafricaines, Centrafricains, chers concitoyens, Le Gouvernement qui a de l’ambition dans le domaine de l’Enseignement technique, Professionnel et de la Formation Qualifiante a poursuivi son programme de réalisation des infrastructures scolaires au niveau secondaire. Dans ce cadre, il a négocié et signé un accord de construction d’une école technique et professionnelle au PK 24 sur la route de Boali pour un cout de 7 milliards de francs de f CFA. 11 Cet institut technique formera des techniciens supérieurs dans les différentes filières intéressant la vie économique nationale en complément de la formation assurée par le lycée technique et l’Agence pour la Formation Professionnelle et l’Emploi(ACFPE). Dans le même cadre, le Gouvernement a en projet : - La construction de trois(3) lycées à Bouar, Mbaïki et Bambari sur financement du CANADA ; La construction d’un Institut polytechnique avec l’appui du Gouvernement Marocain ; La construction d’un Institut polytechnique avec l’appui du Viêt- Nam ; La construction de quatre (04) lycées à Bossangoa, Berberati, Bangassou et Sibut sur financement de l’Inde. Centrafricaines, Centrafricains, chers concitoyens, En matière de promotion d’emplois, l’action du Gouvernement a porté sur l’organisation avec l’appui du BIT en novembre 2011 d’un Forum National sur le travail Décent visant la définition des axes d’une politique cohérente et active de l’emploi en République Centrafricaine. Aussi, le Gouvernement s’est-il employé, dans le domaine de la fonction publique à poursuivre les mesures devant lui permettre de connaitre de manière précise l’effectif des fonctionnaires et agents de l’Etat afin de mieux maitriser la masse salariale, à travers: - Le recensement pointage ; Le contrôle paiement ; La vérification de l’authenticité des diplômes ; La procédure simplifiée ; L’audit organisationnel des ministères. Enfin, dans le cadre du renforcement du dialogue social, le Gouvernement a poursuivi ses concertations avec les organisations de travailleurs du secteur public et mis en œuvre progressivement les points d’accord suite aux différentes négociations. Ainsi les concertations menées en 2011, ont permis la prise des mesures sociales inscrites dans la loi de finances 2012 telles que le déblocage des effets financiers des avancements pour la période 2004-2007, la réduction du taux des abattements sur les indemnités mensuelles à 15 %. En outre, le Gouvernement a décidé de consentir aux enseignants du supérieur les indemnités de recherches selon un taux qu’ils leur a proposé et qu’ils ont accepté en tenant compte de la conjoncture économique et financière du pays. Ces différentes mesures visent à donner aux fonctionnaires et agents de l’Etat des conditions minimales de travail. Le Gouvernement est, toutefois, convaincu que la situation salariale des agents n’est pas à la hauteur de leur espérance. C’est pourquoi il étudie actuellement avec les centrales syndicales au sein du Cadre Permanent de Concertation et de Négociation(CPCN) les points prioritaires de leurs revendications en vue d’y donner suite. S’agissant des retraités, le Gouvernement a poursuivi l’effort d’assainissement de leur situation, ce qui a permis le paiement de leurs pensions de retraite. Il ne manquera pas de faire 12 des efforts supplémentaires pour réduire les arrérages chaque fois qu’il disposera de ressources exceptionnelles. La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (C.N.S.S.), quant à elle, continue à payer les prestations aux assurés sociaux. La conduite efficiente de sa restructuration cette année devra permettre l’améliorer des conditions de ses allocataires. Centrafricaines, Centrafricains, chers concitoyens, Le rayonnement international de notre pays est un des axes majeurs des ambitions du Président de la République, Chef de l’Etat. Je puis affirmer, avec fierté, que ces 18 derniers mois auront été pour notre pays une période au cours de laquelle il a continué de consolider sa place en Afrique et dans le monde tout en œuvrant pour la paix et l’intégration régionale. Partisan de l’intégration économique régionale comme meilleur moyen d’insertion des économies nationales dans la compétition mondiale, le gouvernement n’a économisé aucun effort pour promouvoir la libre circulation des personnes et des biens, et l’intégration des communautés étrangères qui nous font l’amitié de vivre parmi nous. Outre les nombreuses concertations bilatérales, notre pays a pris une part active dans de nombreux forums aux plans sous-régional, régional et international sur des questions aussi bien politiques, économiques que sociales. Centrafricaines, Centrafricains, chers concitoyens, Si le bilan que je viens de faire laisse percevoir les efforts fournis par le Gouvernement, nous avons l’obligation de souligner que, malgré les bonnes intentions souvent exprimées, de nombreuses lacunes, des dysfonctionnements de notre système de gouvernance freinent considérablement notre développement. Ce beau tableau ne saurait cacher la déception et l’incompréhension de nos concitoyens face à une certaine mal gouvernance toujours persistante. La mauvaise gestion des deniers publics par certains agents publics irresponsables, l’absentéisme chronique dans les services publics ou les abandons de poste, la corruption et le gaspillage mis à nu par les institutions de contrôle, appellent à un sursaut au risque de voir nos efforts s’annihiler. Mon Gouvernement est décidé à apporter les corrections nécessaires pour redonner à notre pays les valeurs essentielles d’une République. Je voudrais, ici même, encore une fois, dire combien le Président de la République attache du prix à la bonne gouvernance, aux libertés d’association, de manifestation et d’expression. Mon Gouvernement mettra tout en œuvre pour aller davantage vers les principes d’une société démocratique et moderne. Toutefois, le Gouvernement ne manquera pas de fermeté lorsqu’il s’agira de rétablir l’autorité de l’Etat quand celle-ci est menacée ; ceci dans l’intérêt, le seul intérêt du peuple Centrafricain. 13 Centrafricaines, Centrafricains, chers concitoyens, Terminant mon propos, je voudrais remercier les partenaires au développement qui ont accepté partager notre destin et nous assurer de leur disponibilité pour la réalisation d’une République Centrafricaine en marche pour le progrès. C’est le lieu pour moi d’exprimer toute mon admiration aux vaillantes populations rurales qui, au cours de cette campagne agricole 2011-2012, ont continué à travailler nourries par cette conviction que la terre ne ment jamais, qu’elle rend toujours à la hauteur des efforts consentis. J’ai donc de l’admiration pour nos braves paysans qui n’ont pas baissé les bras. Le Gouvernement ne ménagera aucun effort pour les soutenir dans le combat inlassable qu’elles mènent contre la nature en faveur du développement de notre pays. Je vous remercie de votre aimable attention. 14