Le bébé sauvé des eaux
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Le bébé sauvé des eaux
Le bébé sauvé des eaux Il y a très longtemps en Égypte, un homme régnait sur tout le pays. Il s'appelait Pharaon. Très riche et très puissant, il se prenait pour un dieu. Il voulait que son peuple entier soit soumis à lui et l'adore comme divinité. Les Enfants d'Israël espéraient qu'un jour, un homme parmi eux viendrait les sauver de ce tyran. Pharaon était très orgueilleux et méchant. Il possédait un immense palais, avait de nombreux esclaves et faisait construire de grands bâtiments dans tous le pays. Il possédait une très grande armée et était lui-même un très grand guerrier. Le peuple d’Égypte accordait une grande importance aux rêves et à leurs interprétations. Un jour, Pharaon rêva qu'un feu provenant de Jérusalem ravageait les cités d’Égypte et les gens de son royaume, mais qu'il épargnait les Enfants d'Israël ainsi que leurs maisons. Horrifié par ce songe, il rassembla les prêtres et les magiciens pour leur demander l'interprétation de ce qu'il avait vu. Ils se concertèrent puis annoncèrent à leur maître : « Un enfant viendra au monde parmi les Fils d'Israël et causera ta perte et celle de ton peuple ! » A ces paroles, Pharaon se mit en colère et une rage l'emporta ! Il ordonna de tuer tous les garçons nouveau-nés parmi les Enfants d'Israël pour éviter que la prophétie se réalise. Il envoyait même des soldats pour rechercher les femmes enceintes afin de prendre leur bébé dès la naissance si celui-ci était un garçon. Mais une femme très pieuse arriva à cacher sa grossesse et aucun soldat de Pharaon n'a pu voir son ventre. Puis elle accoucha, ce fut un garçon. La peur l'envahissait, elle craignait pour la vie de son fils. 1 Alors, Allah révéla à la mère du bébé : « Allaite-le. Et quand tu craindras pour sa vie, jette-le dans la rivière. N’aie nulle crainte et ne t’afflige pas! Nous te le rendrons et ferons de lui l’un de Nos messagers. » (coran 28:7) La mère de l'enfant plaça alors toute sa confiance en son Seigneur. Elle l'allaita et quand la situation devint compliquée pour son bébé, elle décida de le mettre à la rivière. Cependant elle avait peur pour son fils car le Nil était gigantesque et avait de forts courants d'eaux. Et s'il se noyait ? Afin de le protéger au mieux, elle fabriqua un solide panier en osier et plaça son bébé à l'intérieur. A l'instant où elle posa le panier sur l'eau du Nil, le courant s'apaisa et transporta le bébé délicatement. Elle demanda à sa fille d'avancer doucement dans les roseaux pour suivre le chemin de la corbeille. Le panier descendit le cours de la rivière et alla se poser juste devant le palais de Pharaon. Quelqu'un du palais vint pour récupérer la corbeille. La sœur du petit bébé observait ce qu'il se passait et avait très peur pour son petit frère ! Qu'allait-il devenir maintenant qu'il était dans la maison de Pharaon ? Elle rentra chez elle et avertit sa mère. Celle-ci savait déjà que son bébé allait arriver dans les mains d'un ennemi car Allah l'avait prévenue en lui disant : « Mets-le dans le coffret, puis jette celui-ci dans les flots pour qu'ensuite le fleuve le lance sur la rive; un ennemi à Moi et à lui le prendra ». (coran 20:39) 2 Le bébé fut amené à Assiya, la femme de Pharaon. Contrairement à son mari, elle était bonne, et pleine de compassion. Elle supplia son mari de l'adopter comme leur fils. Pharaon accepta de laisser la vie sauve à ce nouveau-né, et de le laisser grandir dans leur palais. Le bébé s'appela Moussa. Mais Assiya fut confrontée à un gros problème. Le bébé refusait de téter et de se nourrir, et refusait d'ailleurs le lait de toutes les nourrices ! La femme de Pharaon s'inquiétait et cherchait une solution à ce problème. Elle partit dans les marchés avec des sages-femmes dans l'espoir de trouver une femme qui puisse l'allaiter. La sœur de Moussa avait réussi à se faufiler dans la foule. Voyant que la femme du souverain était désemparée face à la situation, la petite sœur prit son courage à deux mains et s'avança pour proposer une solution. Elle lui dit qu'elle connaissait les gens d'une maison qui pouvaient prendre soin du bébé. Les sages-femmes la suivirent alors chez elle où la mère de Moussa les attendait. Sans révéler sa véritable identité, la maman du bébé le prit et le mit au sein. Immédiatement, Moussa se mit à téter goulûment. Tout le monde fut heureux car aucune nourrice n'avait réussi à le nourrir, sauf cette femme inconnue. On rapporta la bonne nouvelle à Assiya, la femme de Pharaon, qui proposa à la mère de Moussa de s'installer au palais pour allaiter l'enfant. Mais la mère du bébé refusa en expliquant qu'elle avait un mari et des enfants à entretenir, et qu'elle préférerait prendre soin du bébé chez elle. Assiya accepta et lui donna un salaire et des cadeaux pour la récompenser. La mère de Moussa avait désormais le cœur apaisé, elle avait retrouvé son enfant comme le lui avait promis Allah. 3 Et c'est ainsi que Moussa (paix et bénédiction sur lui) resta auprès de sa mère les premiers temps. Plus tard, il retourna au palais pour y grandir près de Pharaon sans que celui-ci se doute que cet enfant allait devenir l'homme de la prophétie, celui que le souverain arrogant avait vu en songe quelques années plus tôt... Colorislam Source de l'histoire : Les histoires des prophètes par Ibn Kathir, chapitre 17 p.237 à 244 4