La bonté de son cœur lui valut l`amitié de tous, les nobles
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La bonté de son cœur lui valut l`amitié de tous, les nobles
La bonté de son cœur l ui valut l'amitié de t ous, le s n oble s se nti me nts de so n â me lu i val ure nt l 'e sti me de t ou s. Elle étai t notre ma man et not re ma mie d'amour et de dé vo uemen t san s rése rve. Elle étai t mon épouse géné reuse et ré conforta nte. Elle nous a été donnée pour fai re not re bonheur. Elle nous a été re pri se. Nous la rejoindrons tous u n j our p ou r l 'é t e rni t é . Que Dieu de misé ri corde la bénisse et l'accueille parmi le s bien heu reux . 1 LE GLAS D’AMOUR Je tendrai mes mains au ciel Mes yeux cherchant ton visage Je lancerai mon appel Et j'étoufferai ma rage Je céderai mon regard A la fin de ma prière Et comme un coup de poignard Je porterai ma misère Je ne fermerai mes yeux Que sur mon cris de douleur Je ne reverrai les cieux Que sous un voile de pleurs Je n'entendrai plus ta voix Qui enchante mes réveils Le silence de l'émoi Viendra creuser mon sommeil Je ne prendrai plus ta main Pour t'offrir un autre jour Je haïrai le matin Qui viendra sans amour Viendra me hanter ton glas Mon cœur lui sera pareil Quant à l'ombre de ta croix Je viendrai fuir le soleil Se dessécheront mes lèvres Quand je retiendrai ma plainte Me consumera la fièvre Et je tomberai mains jointes... 2 "miserere" Il pleut sur ta tombe, il pleut dans mon cœur Temps rempli de tristesse, tristesse dans mon cœur Il pleut dans le vide, le vide dans mon cœur Je cherche ton visage, je ne le vois pas Je cherche ta main, je ne la sens pas Je prononce ton nom Tu n'es pas là pour me répondre Je ne peux plus te prendre dans mes bras Je ne peux plus te serrer contre moi Le vide est autour de moi, le vide est en moi Il me manque ta chaleur J'ai froid dans le cœur Ton silence, c'est ton absence Tu es partie pour toujours Sans retour Tu es décédée, Tu es morte Et moi je reste seul, abandonné Dans le froid, dans la pluie Devant ta tombe Avec mes mains vides Avec mon cœur inondé de pleurs. . . Miserere mon amour, miserere Pia roger 3 Le non-retour La dernière rose je l'ai posée sur ton cercueil oh ! mon amour Comme la fin du fleurir ta vie s'est arrêtée pour un partir sans retour Ton dernier souffle a frôlé mon visage comme un baiser volé à la mort Ton dernier regard fut emporté sous tes paupières closes au triste sort La vie est peu de chose elle pèse moins qu'une pétale de rose sur le fatal seuil De cette dernière rose que j'ai posée sur ton cercueil du non retour oh ! mon amour... 4 Le fleuve des âges Toi au bord du fleuve et moi de l'autre coté entre nos cœurs écartés toutes les eaux se meuvent Et coulent les flots et passent les barques qui vont vers le dépôt où tout le monde débarque Il nous manque un pont et nous courrons les méandres nous continuons de descendre le fleuve de tout son long qui ne cesse de s'étendre sous un ciel toujours plus bas vers un horizon de plus en plus plat Nous suivons les deux rives d'un pas toujours plus las nos cœurs à la dérive Au bout de notre errance à la dernière extrémité moi au bord du fleuve et toi de l'autre coté... 5 La toussaint Les pierres, toutes ces pierres Qui se dressent là debout Dans ce cimetière Entre eux et nous A la mémoire A toutes les mémoires Qui remontent de dessous Pour revenir en nous Les noms, tous ces noms Qui nous interpellent En notre tréfonds Et qui nous rappellent Leur passé De nous séparés A tous ceux , à toutes celles Qui nous ont précédé Les tombes, toutes ces tombes Aux fleurs, toutes ces fleurs Aux adresses d'outres tombes D'éternelle demeure Bienveillant message De notre passage De tous nos pleurs Pour la fin des âges Aux cimetière, tous les cimetières Les fleurs, toutes ces fleurs Qui répondent à l'élan du cœur En silence et dans la prière Quand nos yeux se remplissent de pleurs Avec les images d'hier Qui remontent des profondeurs Des tombes, toutes ces tombes... 6 Haï Kaï de l'adieu L'adieu qui nous peine Après nos jours de bonheur Faut-il le redire ? L'adieu qui m'entraîne Et m'arrache de ton cœur Faut-il le redire ? L'adieu me malmène Faut-il taire ma douleur Faut-il le redire ? HA Ï KA Ï de l’Ab s en ce Sans toi mon amour Le jour qui traîne et qui dure Est un jour perdu Un temps sans retour Que 1' heure emporte à mesure Et ne nous rend plus Sans toi un jour Est un temps long que j 'endure D'amour dépourvu 7 J'ai du partir hélas J'ai du partir hélas sans toi Quitter mon nid quitter ma mie Seul dans un lit il fait froid J'ai du partir hélas sans toi S'en aller au printemps crois-moi C'est jeter un froid dans la vie J'ai du partir hélas sans toi Quitter mon nid quitter ma mie L'automne est là qui me défie J'ai du partir hélas sans toi Quitter mon nid quitter ma mie Nous nous reverrons plus je crois. Rêve qui nous unit… 8 Le silence blanc Quand tombent doucement Les premiers flocons blancs En silence en silence Tout semble s'arrêter Le temps me rapporter Mes tendres souvenances En silence en silence Le drap du firmament Recouvre mes tourments En silence en silence Étouffe ma douleur Les rappels de mon cœur Mes tendres souvenances En silence en silence Le blanc recouvrement Efface lentement En silence en silence Tes regards pleins d'émoi Les échos de ta voix Mes tendres souvenances En silence en silence L'alternative Vais-je foncer comme un train fou Pour m'écraser contre un butoir Vais-je tomber dans un trou Ou bien m'effacer dans le noir ? Que me reste-t-il de la vie A mon temps infiniment triste Où sans amante et sans amie Plus aucun amour ne subsiste ? Quand l'heure viendra pour sceller Le cours de mon attente vaine Je n'aurai plus qu'à m'en aller En emportant regrets et peines 9 Le départ Ce fut comme un rêve qui trop tôt s'achève et rend malheureux image trop brève regret qui soulève mon cœur douloureux Dans mes bras retenue toute nue étendue elle a guetté le jour l'ai vu partir émue comme elle était venue ses yeux remplis d'amour Une dernière parole comme un oiseau qui s'envole s'est élevée vers les cieux… chaque aube depuis m'affole et l'aurore me désole en pensant à cet adieu Ce fut comme un rêve qui trop tôt s'achève et rend malheureux image trop brève regret qui soulève mon cœur douloureux 10 Pour ma naissance vaine Je donnerais tous mes poèmes Pour un seul oui un seul je t'aime Je vendrais mon âme et mon moi Pour entendre encore ta voix Me redire je t'aime Je cesserais de composer Pour un seul oui un seul baiser Je vendrais ma plume te ma Muse Pour te revoir toute confuse Me donner un baiser Heureux j'arrêterais décrire Je contemplerais ton sourire De mon sang je ferais ce jour Mon dernier poème d'amour Posé sur ton sourire Mais le regret revient ce soir Qui ne me laisse aucun espoir A quoi bon sert mon existence Qui ne me laisse aucune chance L'espoir de te revoir ? Que vaut la vie en quarantaine A quoi bon celle que je mène ? Sans toi c'est vivre dans le tort Sans amour c'est vivre la mort Naissance rendue vaine ! 11 Le temps de sept poèmes Le temps de sept poèmes Fugitif comme un fleurir Concis comme un je t'aime Passager comme un soupir Le temps de sept poèmes Qui vit naître mon amour Comme les grains qu'on sème Fit germer mes plus beaux jours Le temps de sept poèmes Qui fit mûrir dans mon cœur Le plus vertueux thème Dicta mes mots de bonheur Le temps de sept poèmes Les heures de joie d'amour Les minutes suprêmes Je les comptais à rebours Le temps de sept poèmes Les jours et les nuits sacrés De 1'amour pour emblème Retiennent mon cœur ancré Ce bonheur qui m'a frôlé Concis comme un je t'aime Ce sursis aura duré Le temps de sept poèmes 12 L'hiémal Comme la tempête brise les ramures ta douleur brise mon cœur Le vent qui hurle qui cogne à ma porte soulève mes craintes tes plaintes Dans la solitude tournent avec les heures mes tourments cruels tes appels Au lit de l'absence la nuit vient recouvrir mes regrets du soir tes espoirs La peine qui nous accable n'a qu'un seul visage ma détresse ta tristesse Comme les neiges couvrent les froids monts tes pleurs couvrent mon cœur 13 Vent de blessure Écoute le vent qui murmure comme un enfant que la blessure rend souffrant Il frôle ta porte dans l'espoir que tu sortes pour aller voir s'il n'y a personne qui te nomme quelqu'un de familier quelqu'un de particulier et le vent qui effleure à cette heure ta peau tes cheveux d'un élan langoureux te rapporte une parole te rappelle un nom te désole trouble ta raison… Et tu écoutes le vent qui murmure comme un enfant que la blessure rend souffrant ... 14 Je sais au fond... Je sais au fond d'un rêve Un visage d'amour Oh que la vie est brève Oh que le rêve est court Je sais au fond d'un songe Un rappel de bonheur Oh sursis qui se ronge Oh songe qui se meurt Je sais au fond d'une âme Un espoir immortel Oh mort qui nous réclame Oh refuge éternel Je sais au fond d'un rêve Un amour infini D'un court instant de trêve Rêve qui nous unit… 15 L'ombre et le vent Pour qui cette ombre étrange avec le vent avance D'où vient le vent si triste où porte-t-il ses pleurs ? Son appel désolant lance dans le silence Ce nom qui fait grandir un trouble dans mon cœur L'heure enchaîne sans bruit ma peine à sa langueur Et sous son voile humide endeuille ma présence Comment chasser mon doute et fuir ses profondeurs Vers où cette ombre étrange avec le soir avance ? Les jours ont égrainé ma solitude immense Au moulin des oublis qui brise les clameurs Obstinément tourné envers mes souvenances D'où vient le vent si triste en répandant ses pleurs Sur mes yeux fatigués sur mes vains scrutateurs Tombe le voile épais 1'ombre d'indifférence Et dans l'obscurité résonne avec ampleur Cet appel désolant lancé dans le silence L'interminable écho dans la nuit de 1'absence Me hante sans répit et creuse ma douleur Comme un rappel plaintif me poursuit dans 1'errance Ce nom qui fait grandir le trouble dans mon cœur Où court le vent en pleurs porter ses doléances Pour qui cette ombre étrange avance avec lenteur ? Déjà je sens en moi grandir ma défaillance Au rappel de ce nom à l'espoir qui se meurt... Je sais d'où vient ce vent... pour qui cette ombre avance ! 16 Lune éploreuse Un rayon de lune opale par une fenêtre ouverte lentement très lentement avance sur un plancher sur un tapis d'Orient sur un parquet luisant sur un drap de lit pour finir sur un beau visage calme très calme de dormeur étendu au sommeil profond très profond... Le rayon de lune opale s'arrête sur ce visage immobile de dormeur tranquille de ce dormeur pâle pour l'embrasser lentement car la lune a le temps d'embrasser tous les dormeurs semblants aux beaux visages couleur de cire froids très froids 17 Morne visiteuse Visiteuse silencieuse indésirable au regard affable... Son manteau est vide sa tête creuse ses yeux éteints sa bouche cousue elle est sans ombre et ses mains sèches sont intouchables Elle joue ses préludes criards sur les nerfs tendus et les poitrines creusées émettent sa lugubre mélopée Symphonie vaseuse au fond des éthers sulfuriques où saignent et se décomposent les lambeaux de douleurs humaines et dans la lave de sang coagulé crèvent les bulles de cris noyés Son haleine déchire la plaie fumante et comme des bottes gluantes la chair tombe elle pourrit se craquelle et retombe en poussière Le souffle léger d'une brise insouciante efface la forme et emporte la substance 18 L'isle inaccessible Cet Atolan de nul'part Ce rivage salutaire Le but fixé pour départ De ma course solitaire C'est une isle fabuleuse Que lèche l'onde du temps Cyclades miraculeuses De mon rêve à contretemps Mais pour 1'oiseau migrateur Epiant la route opale Je suis le navigateur Qui la creuse à coups de pale Sur 1'Océan de l'étrange Tangue mon esquif perdu Qu'émousse l'écume blanche Sur le récif défendu Au lit de mer des appels Des écailles argentées Je le vois mon archipel Sirène de voie lactée Mais ma barque prise au piège Par les algues de morte-eau Coule par son sortilège Sur le bas fond de coraux Triste lagune aux épaves Où se calme 1'onde amère De mon Atoll brise-étrave D'Océanie aux chimères. 19 Ma vie s'en va Ma vie est en pièces détachées Qu'est donc devenu mon noble moi Image qui me fut attachée A l'âme pour trahir mon émoi ? Ma vie adhère aux derniers morceaux Que devint-elle ma chère enfance Présence qu'on dépose au berceau Et qu'on expose à 1'âpre existence ? Ma vie escalade des ruines Que devint la force de mon cœur Doux flot de la jeunesse héroïne Dont je ne fus jamais le vainqueur ? Ma vie échoue en brèves séquences Que devint ma belle raison d'être Fil rompu par trop de conséquences Dont je ne fus jamais le maître ? Ma vie abouche aux derniers débris Qu'est devenu mon je ne sais quoi Mon moi-même que je n'ai compris Et mon autre entrevu parfois... ? 20 Poussière humaine Pauvres que nous sommes nous, les humains mortels petite fraction d'existance d’hommes dans le temps universel Que de peines subies pour entretenir notre souffie de vie petite flamme vascillante tremblante dans le grand courant d’air de l'univers Que d’efforts il nous faut dans notre court éspace pour nous maintenir à la surface d’une humanité éphémère de par les âges millénaires Que de luttes continuelles nous fatiguent,nous vieillissent dans notre course temporelle vers le grand précipice pour croire ou ne pas croire sans rien savoir Que de maux nous affligent pendant notre court passage à l’échelle réduite entre d’étroites limites de la naissance à la mort la temporelle fuite... sans jamais avoir pu entrevoir l’ultime rivage à notre voyage... 21 Vers le néant Qu'il est long et lent le temps le temps qui dure et se fige, à vivre au présent dans le sens qui nous dirige vers le néant... Qu'ils sont brefs et courts les jours les jours qui vont et repassent dépassent au carrefour tous les voyageurs qui passent vers le néant... Qu'ils sont peu de chose tous ces ans les ans qui lentement s'accumulent et nous acculent en s'éloignant comme des fantômes qui reculent vers le néant 22 Dans 1'attente J'ouvre ma porte au grand jour Je laisse sortir l'ennui Monsieur le Soleil bonjour Au revoir Dame la Nuit Je laisse entrer la lumière Pour entrevoir de doux instants De besogne journalière Déjà me presse le temps J'ouvre ma fenêtre à 1'air Fais entrer le chant d'oiseaux Je laisse sortir mon hier Entre mon présent nouveau J'embrasse l'heure nouvelle Je range mes souvenirs Je jette les bagatelles J'arrange mon avenir Car elle viendra bientôt Peut-être bien aujourd'hui Viendra sans doute assez tôt Sans faire le moindre bruit Et c'est pour cela que j'ouvre Ma chambre et mon corridor Afin que je la découvre Quand elle viendra la Mort… 23 A L O R S... Alors il y aura d'autres soirs comme celui-ci ! ....des soleils rouges arrachés du ciel en délire saigneront jusqu'à mourir dans le glauque clapotis de ce canal maudit Alors… du fond de l'horizon meurtri naîtra la paix fragile et bénie le chant doux et tendre des nuits vibrant comme 1'âme d'un poète mouvant et pur comme un vol d'alouette : -le silenceenveloppera toute vie… ... les heures passeront de seconde en seconde lentement, si lentement emportant dans leur sillon tragique l'oubli lâche et bienfaisant si patiemment bâti le jour ! Et ressuscitera mon rêve et revivra la Vie ! Alors… alors dans nos yeux émerveillés resplendira la divine lumière de nos âmes offertes bénies, unies par notre amour sanctifié alors, battra au bout de nos doigts scellés l'étreinte sacrée de nos corps nus 24 donnés, noyés, confondus dans l'éblouissant bonheur de cet instant où ni toi ni moi n'existons plus que par NOUS Alors… il y aura d'autres matins comme celui-là... ... une aube blafarde d'hiver blanchira ma fenêtre puis, un oiseau chantera l'hymne à la joie le silence s'éveillera en mille cris ténus Alors… les doigts tremblants je tisserai la trame de ce jour j'inventerai une vie sans amour je sourirai pour ceux qui ne connaissent que mon rire et ma jeunesse Ne me restera de toi que l'ombre dans mes yeux et ce grand silence au fond de moi... Alors... tu ne seras plus là… 25 La mort Je sais que je verrai en un quelconque instant le moins attendu révolu l'extinction de la lumière Un voile opaque invisible me couvrira et je ne verrai plus rien je n'entendrai plus rien je ne sentirai plus rien je ne serai plus rien... Arrêté comme une horloge mon cerveau ne pensera plus il ignorera ceux qui m'attendent qui parleront de moi qui me toucheront pour la dernière fois Je ne serai plus de ce monde... je ne saurai non plus si une cloche sonnera pour moi ou si Dieu seul se souviendra de moi… 26 Le chapelet d'ambre Un soir de fatigue, d'un air placide Je le vis entrer dans ma chambre Pour me dire : me voici je suis ton guide Et m'offrir un chapelet d'ambre Il vint prendre place au bout de ma table Et me fit signe des deux mains De ses doigts secs comme des fruits d'érable Que l'on ramasse le matin Dans les orbites creuses de son crâne Se sont perdus tous mes regards Et je vis sous son manteau diaphane L'esquisse de mon cauchemar Il étendit son sceptre de sentence A l'aube de mon dernier jour Et m'invita pour l'ultime partance D'un long voyage sans retour Je devais le suivre en pèlerinage En égrenant le chapelet Que m'offrit cet étrange personnage Décharné sous son noir complet Chapelet de souvenances rangées Ses perles m'ont fait entrevoir Des ressemblances dans l'ambre figées Les aspects vains de mon valoir Ce soir de fatigue, d'un air placide Il me conduisit dans sa chambre Et j'ai pu voir la chambre de mon guide Regorger de chapelets d'ambre... 27 Le passant On le vit par hasard un beau jour de printemps le front relevé, le regard fier il rencontra la marée humaine il croisa les passants émerveillés, bienveillants et prévenants chacun s'empressa de lui parler du passé, du présent et du futur de la route à suivre et de leurs espoirs On le vit par hasard un bel après-midi d'été le front luisant, le regard ardent il embrassa la marée humaine il aida les passants il leur parla à son tour de ses projets, de ses joies et de ses peines du moment, de l'heure, du jour et on le suivit un bout de chemin On le vit par hasard un beau soir d'automne le front plissé, le regard rêveur il se confondait à la marée humaine il emboîta le pas des passants il se retourna pour voir derrière lui la houle vive et ascendante il se tourna et vit devant lui la houle lente et descendante On le vit par hasard une froide nuit d'hivers le front renversé, le regard absent il se détacha de la marée humaine quelques passants l'emportèrent puis on le déposa au carrefour des passants qu'il croisa par hasard au hasard de la marée transcendante... 28 Le gra nd pa ssag e Vous les passants qui me croisez sans me voir où courir si pressés ? Vous les passants traces cosmiques du décompte génétique dans le temps… Les passants qui passent se croisent et ne se revoient plus les passants fatigués qui tendent la main en vain Les passants qui s'approchent au son de la cloche Les passants sable mouvant du grand sablier de l'éternité… Vous les passants qui passez tellement pressés tous vous serez arrêtés ! 29 La futilité Dans cette infinie étendue Où tu es venu par hasard Fouler la grève inconnue Qui ramène au point de départ Ta vie vécue... Dans la durée incessante Où ton sursis est décompté Par la mesure insaississsante Qui annule ton cours foulé ta vie passante... Dans l'incommensurable espace Dans la fuyante éternité Où tu viens et où tu passes... De tout ce que tu as été Ne restera aucune trace ! 30 L'irrésistible Chantez riez dansez oui aimez sans remords La chanson vous le dit le bonheur comme un rêve Un instant vous le donne un autre vous l'enlève Les chanteurs d'autrefois les maîtres les stentors Lorsqu'on eut applaudi l'un après l'autre est mort Les heureux les moqueurs oui riez sans remords Un rire enlève un pleur tous deux le cœur soulève La joie et la gaieté l'humour noir les achève Les rieurs d'autrefois Jean-Foutre de tous bords Après avoir bien ri l'un après l'autre est mort Les ballants les valseurs oui dansez sans remords Le bal est entraînant mais la danse est bien brève Vos pas vous sont comptés vous qui foulez la grève Les danseurs d'autrefois Pierrots et matadors Après un dernier pas l'un après l'autre est mort Amoureux et amants oui aimez sans remords L'amour est un doux mal pendant un temps de trêve Il laisse un goût amer de verte pomme d'Eve Des couples d'autrefois et que l'on chante encor Leurs baisers envolés l'un après l'autre est mort 31 METABOL Dépassant en barcarolle L'aqueduc de sylvius Je vis au pont de varole Calamus scriptorius Je vis sa lame criblée De la trépanation Creuser le lit de Vallée De ma subgrondation Fou je vins hisser les voiles Au filin sensorium Où dégouline la moelle Du monde delirium Quand à l'arbre de la vie Au mât cérébro-spinal Vint se pendre Synovie Par déficit mental... Que l'hiatus dénivelle Mon métabol alcali Et coule de ma cervelle Mon néo plomb ramolli 32 La rose printanière J'ai senti la douleur Quand l'épine à la rose Eut transpercé mon cœur… Les ans et toutes choses Comme des gouttes de sang Vint dessécher le temps L'avais aimé d'amour De folle insouciance… Au fil de quelques jours Rêve et inconscience M'ont ravi la romance J'ai retiré l'épine De la rose fanée La plaie que l'on devine Avait déjà séchée… Lorsque l'été venu Je ne m'en souvins plus 33 L'étranger de la roseraie Au jardin secret de mon âme S'est éclose une fleur nouvelle Nul autre n'a connu son charme Que tu filtres dans ta prunelle L'enclos sacré de ma nature Nul voyageur ne pénétra Les pétales de ma fleur pure Aucun autre doigt n'effleura Nul autre n'eut droit de séjourner Dans la serre de mes espoirs Quand ton pollen vint hyméner Sa souche au sortir d'un beau soir Tu vins à l'aube de ma vie Au détour de mon innocence Lever ma première envie Au lendemain de mon enfance Dans le recoin de mon jardin Qui fleurira pour ton retour Tu es venu semer ton grain Le fruit pur de mon seul amour Mais quand se lèvera l'ivraie Seras-tu là toi l'étranger Pour refermer la roseraie Toi qui fut son seul passager ? 34 L a mè r e épr o u v ée 1 C'est une douleur morbide D'une pauvre mère en pleurs Devant un petit lit vide Le berceau de son bonheur 2 L'enfant qu'elle a mis au monde De sa chair et de son sang pleurs Son enfant qui fait la ronde Loin de son cœur languissant 3 C'est au creux de sa demeure Accablée par le grand vide En silence qu'elle pleure Face à ce grand mur aride 4 Sa plaie d'amour se déchire A la vue du petit lit Où fait défaut le gai rire De son bonheur aboli 5 Le destin qu'elle réprouve De ne pas voir son enfant Oh ! ce grand mal qui 1'éprouve Au cœur lui glace le sang 6 Ce doux visage innocent Qui la poursuivra encor Malgré le sort attristant Reste son seul réconfort 7 Elle est devant le lit vide Chancelante et convulsée Sur son visage livide Sa misère est retracée 8 Ses mains effleurent les draps Aux pans mouillés par ses Elle appelle sans la voix Son enfant dans la douleur 9 Des yeux brillent de mémoire Et qui cherchent la maman Deux petites mains d'ivoire Rappel d'un amour d'enfant 10 Qu'elle est grande sa douleur Eplorée elle se tait Elle entend sa voix du cœur Qui ne trouve plus de paix 11 C'est la douleur morbide D'une pauvre mère en pleurs Qui pose sur le lit vide Un petit bouquet de fleurs 35 L’orphelin Il y a un pauvre enfant qui pleure Abandonné au coin d'une rue Il attend déjà depuis une heure De chaudes larmes troublent sa vue Il tord un mouchoir entre ses doigts Tout imprégné de ses pesants pleurs Il sanglote il tremble il a froid Il sent un mal en plein dans son cœur Le pauvre enfant si triste et tremblant Se sent bien seul au bord du trottoir Il revient de 1'école en pensant A sa maman qu'il allait revoir Il avait couru sans s'arrêter Pour trouver sa maman bien contente Il avait tant à lui raconter Mais le voici dehors dans 1'attente Oh ! Maman où es-tu ? gémit-il Des hoquets étouffent ses paroles Quelqu'un vient, c'est elle se dit-il Ah Maman ! ... mais soudain il s'affole La dame du dessus vient vers lui Oh ! mon pauvre petit, ta maman... Alors il pousse un cris et s'enfuit Dans la nuit froide aux enfants errants... 36 Victime d’attentat J'ai pu voir tout le désespoir causé par les grands dans les yeux de cet enfant qui ne comprenait pas son monde de parias Dans la pâleur de ce visage d'enfant se dessinait tout le malheur causé par les grands quand sonnait le glas pour sa maman et son papa J'ai pu voir dans les yeux hagards de cet enfant en pleurs tout le malheur tout le désespoir d'un monde sans amour et cet appel illusoire : au secours… 37 L'orphelin de guerre Quel est ce bruit qui s'avance au loin Comme un martèlement de sabots ? Un père et son fils ne pourront point Aller sur un cheval au galop… Dis papa que font tous ces soldats ? Oh je voudrais voir leur défilé ! Mon fils nous ne pouvons rester là Tu as vu, on met des barbelés Oh ! papa je vois un tank, attends La parade va donc commencer… Mon fils, viens nous n'avons plus le temps Tiens moi bien, il faut nous empresser Mais papa, pourquoi courir encor Attends, j'entends jouer le tambour Jamais on ne le jouait si fort... Ne t'arrêtes pas mon enfant, cours Le père aperçut saisi d'effroi Des points d'impact d'un mortel grésil Il empoigna son fils en émoi Qui s'exclama sans voir le péril… ... Oh ! regardes papa, ces lueurs C'est un feu d'artifice épatant ! Le père implora dans sa frayeur Hâtes toi, cours vite mon enfant... Papa je vois un pétard là-bas Attend il va faire un joli bruit Le père prend 1'enfaht dans ses bras Mon fils…mon garçon…cours…il fait nuit… 38 Papa ! oh Papa ! relève toi ! Vois le feu d'artifice est fini Papa ! oh Papa ! mais lâches moi ! Pourquoi restes tu couché ainsi ? Quand son fils de lui se dégagea Et lorsqu'il vit emporter son corps Dans les bras rouges de deux soldats L'enfant pleura…son père était mort. L’ ENFANT TRISTE Il a les yeux grands ouverts Son regard perdu là-bas Au fond de son univers Trop lourd comme son cabas Sur le fond de ses prunelles Le ciel semble condensé Dans deux larmes rebelles De pauvre enfant esseulé A quoi pense-t-il 1'enfant Debout devant la fenêtre ? Il lutte et il se défend Pour ne rien laisser paraître... De gros nuages, des ombres Lui voilent les yeux, des pleurs Tombent comme une pluie sombre Sur ses taches de rousseur Et l'enfant pleure en D'accablement étouffé Petit cœur en défaillance De grand amour assoiffé L'enfant triste est dénanti De son bien réconfortant Son Papa qui est parti Il y a bien trop longtemps 39 Le soldat trompé Les soldats viennent les soldats vont les soldats ne reviennent les soldats font ce qu'il ne faut pas faire les soldats font la guerre Les soldats tuent les soldats meurent les soldats se dévertuent les soldats font le malheur ils obéissent aux politiciens qui en font des assassins Un soldat est un ennemi un soldat est une victime un soldat perd le crédit un soldat commet le crime pour ceux qui l'envoient à la mort plutôt que de reconnaître leurs torts ! 40 Ballade de 1'uniforme Allons enfants dans 1'uniforme En uniforme de soldat Gentils petits soldats qu'on forme Pour porter un méchant mandat En grand apparat de gala Pour un bal de tous les tonnerres Valsez au pas de 1'au-de-là En boue et sang, de mort vulgaire C'est une garde-robe énorme Pour le plus grand opéras D'après les règlements et normes Que l'on ne discutera pas En uniforme les soldats Iront faire la noble guerre Et leur galon se couvrira De boue et sang de mort vulgaire Qu'il est affreux cet uniforme ! Ce costume d'assassinat Sur des enfants que l'on déforme Pour être de cruels soldats Malheur à qui l'endossera Cet effet d'état militaire Son honneur se salira De boue et sang de mort vulgaire Envoi: Prince aux mille actes scélérats Aux milliers de cimetières Ton uniforme est reliquat De boue et sang, de mort vulgaire ! 41 Les camarades… Les camarades sont morts Ils sont morts au champ d'honneur Ils sont morts au camp d'horreur Ou pour ou contre le sort Les camarades sont morts Sont tombés pour le bonheur Sont tombés pour le malheur Tous à raison ou à tort Les camarades sont morts A corps et à cœur ouvert Leurs corps et leur cœur en l'air Du plus faible au plus fort Les camarades sont morts De la mort des aryens Ou de la mort des vauriens Dans un trou ou dessus bord Les camarades sont morts En appelant leur maman En appelant leurs enfants A prime ou ultime effort Les camarades sont morts Et leurs prières d'espoir Et leurs cris de désespoir Résonnent toujours encor. 42 Les soirs où les canons… C'était les soirs où les canons tonnaient Sur la stupidité des nations Contre leur gré, sans leur opinion Que les hommes trahis marchaient, couraient C'était les soirs où les canons crachaient Des tonnes de crachats du mortel fer En plein cœur des pèlerins de l'enfer Qui sans dire amen ou merde crevaient C'était les soirs où les canons visaient Le triste ramassis d'âmes d'autrui ; Les mous les impuissants, fils éconduits Le plein mille aux vendus qui chialaient C'était les soirs où les canons semaient Le grain dans un fumier stérilisant En labourant le sol de trous béants Gorgés du sang d'hommes qui se vidaient C'était les soirs où les canons fauchaient Les pauvres ignorants des champs d'honneur Gerbe d'épis glanés par des voleurs Des assassins qui se les disputaient C'était les soirs où les canons creusaient Les lits ouverts devant 1'éternité Les longs sillons de l'inhumanité Que le meilleur et le pire abreuvaient C'était les soirs où les canons scellaient La victoire et l'échec la paix et le deuil Que les frais de la guerre et les cercueils Les pauvres gens les innocents payaient Pendant les soirs où les canons rouillaient Au vent de 1'espérance et du regret Pourrirent en silence et sans arrêt Les Croix Blanches pour ceux qui oubliaient 43 A l'orée du bois Il est une orée âpre et brumale A la corne du bois des pendus Où le chardon et l'herbe hiémale Ont plié sous leurs corps étendus D'étranges ombres de l'heure hagarde Entre chien et loup montent la garde… En ce sombre endroit déshérité Où 1'ennuis même crie à la mort Le faite au noir sapin agité Griffe un ciel qui pleure de remords Le sous-bois pourri de froides larmes Regorge la haine et ses malheurs Son sol recèle le plomb des armes Et la fibre des nœuds étrangleurs D'étranges voix troublent le silence Triste brise et vent de violence… C'est au bout de bras paralysés D'arbres de la malédiction Qu'ils ont ballotté, les cous brisés Par la fatale conviction Se vidaient leurs glandes lacrymales Flot sacré coulant sur le terreau Sur le chardon et l'herbe hiémale Rompus sous les bottes des bourreaux Etranges fleurs qui ornent 1'espace Entre l'espérance et la disgrâce… A la corne du bois des pendus Où l'orée offre un dernier adieu Aux roides corps des hommes perdus Témoins muets d'un crime odieux 44 Au déserteur… Une petite fleur rouge frissonnante dans le souffle froid du vent nerveux d'un matin de printemps Une petite fleur rouge comme le sang s'accroche fébrile à la brique pourrie d'un mur hideux Une petite fleur solitaire qui tremble de toutes ses fibres dans le rayon blafard d'un soleil lointain Une petite fleur avec son ombre mouvante qui fuit ce mur hideux… L'ombre d'une silhouette chancelante a caché son baiser au mur le bruit d'une détonation a couvert son cri d'amour Goutte de sang incrusté dans une brique meurtrie petite goutte de sang petite fleur rouge sur ce mur hideux qu'il n'a pu franchir… 45 Ils étaient cent mille… Ils étaient cent mille hommes venus de partout les yeux tournés vers d'autres aurores leur cœur et leur âme logeaient ailleurs en mémoire et en pensée ils vidaient leurs souvenirs Ils étaient cent mille enfants nés de l'amour venus sur terre pour faire le bonheur aux jeux innocents grandissant ensembles ils avaient découvert la joie de vivre Ils étaient cent mille jeunes et la terre entière et le ciel au-dessus d'eux les nourrissaient de bonne augure et l'espoir de vivre et la crainte de mourir les fit gaillards et hardis Ils étaient cent mille soldats avec l'amour en gage et leur état civil dans le paquetage enfants innocents de la patrie qui leur fit un trop pesant héritage ils fleurissaient le bout de leurs fusils Ils étaient cent mille héros qui ne voulaient pas la guerre qui rendaient leur amour en tombant sur leur terre ils voulaient donner la vie on leur fit donner la mort ! Ils étaient cents mille parmi tant d'autres… 46 Le Tanka de la mer Ohé les marins Gars de joyeux équipages Ivres pèlerins Jalonnant sur leur passage Le chapelet des naufrages Ohé les matelots Compagnons de l'onde amère Morts étreints dans l'eau Emportés dessous les flots Vers le Levant aux chimères Ohé les gaillards Equipiers du dernier quart De vaisseaux fantômes Perdus dans le brouillard Cap sur 1'inconnu royaume Ohé les vagabonds Des profondeurs souveraines Amants des sirènes Doux fiancés des grands fonds Que l'onde amoureuse entraîne Ohé les apôtres Fils de la témérité Le salut des vôtres Vous suit dans 1'éternité Des ave et ptrtenôtre Ohé pauvres âmes Marins fauchés haut-le-corps Par la froide lame Soit à bâbord ou tribord A Dieu va et mill' sabords 47 La cha rge fata le 1 Un p an Tou t no ir Au v en t D 'un so ir 2 Tou rb illon D e ma l h eur Bataillon Gu erro yeur 3 So mb re convo i Dans le lo intain Pou r un tourno i D e ma l a n d r in s 4 Tou t e s t ca lme e n cor Su r la f in du temp s L 'o mb re de la mor t S 'é tend sur le s ch a mp s 5 Tressailleme n t léger D e 1 'air environn an t A v eug le me s s ag er D 'un ma s s acr e immin en t 6 Un e lo in tain e c la me ur Ren forc e son tr é mo lo Pu is se mê le la ru me ur Au r yth me sourd d 'un galop 7 L 'a nx ié té d an s le s env iron s Abrège le fatal rép it D e p e lo tons d e f anf arons Ep eronn és par le d ép it 48 8 La pou ssière vo ile 1 'hor izon Le so leil s'in cline sur le s lieux P ré lud e d e fun es te or a ison Arr ê t d 'un cr épuscu le de d ieux 9 D ans la p lain e d ébouch e 1 'escad ron D es av an t- cour eurs d 'h ag ards c av a lie rs S u r l 'e sp a c e an i mé s 'é t en d l e f r o n t C'est l'instan t du défi, po in t d e qu artier ! 10 L a ch arg e fa ta le d ép lo ie s e s cours ie rs Un d éf er le me n t d 'a ss au t d e cu ir as s ie rs Br is e le s r ang s aux f an ta s s ins eff rayé s E t c 'e s t le cho c, le co mb a t, d es co rp s s abr és 11 Sou s les henn isseme n ts d e ch evaux talonn és Retend issent les cr is d e me n eur s exhor tan ts Et percen t le s app e ls d 'ho mmes d ésarçonn és D ans un bruit inf ern al de bou lets exp losan ts 12 L'ard en te vagu e d e nouveaux cav aliers S'enfonce dans la b rèche d es rang s f lo ttan ts Et l'assourdissan t dr ibble d es écu yer s Ex cite l'hantise aux mo rn es co mb attan ts 13 Co mme un e b ande de loup s affamé s Qu i se mu ltip lie au lieu d e mo urir Su r l'ultime fron t d e rang s reformés D e fr ais destr iers von t accour ir 14 Le d éf er lemen t du gr and assau t L 'e nc er c le me n t d es d ernie rs c arr és Des me illeurs ho mmes, me illeu rs gou ssau ts Ann ih i l e un sur sau t d 'e ff ar és 15 L a terr eur au tr ip le g a lop Cr ib le le tr is te ra ma s s is D es d er n i er s a c cu lé s p âl o ts Face à la mort qu i le s saisit 49 16 L e ma c a b r e v a e t v i ent F au ch e s an s arr ê t l es cor p s Sou s l es v o lte s s an s f in S 'é t a l en t l es ma l e mo r t s 17 D ans la p la in e d 'enf er V ers l'ho rizon b laf ard L e s chev aux du rev er s G a lopen t au h as ard 18 Champ s nauséabonds Jonch é d e vaincu s Tou s les mor ibond s D e l'e spo ir p erdu 19 So mb re parcours D e f aux en tr ain C'est le retour D es ma l an d r in s 20 Tou rb illon D e ma l h eur Bataillon Gu erro yeurs 21 S er v an ts Du tor t S e ma n t L a mo r t 50 HAÏ KAÏ D'HIROSHIMA Au jour "J " 1 'heur e "H " Par l'éclair du mortel bleu Le ciel se fracasse Les atomes crachent La cité s'effondre en feu Les humains trépassent Une horrible tache Quelques rescapés hideux Dans l'histoire passent 51 Le vaisseau perdu C’est dans l’atmosphère anarchique Sur un bateau au nom biblique Un capitaine énigmatique Pour une bordée archaïque Nef au sillage indifférent Voguant contre marées et vents Défiant l’espace et le temps D’éternel accomplissement Coque ébranlée par la houle Esquif qui tangue et qui roule Sur la vague qui s’écroule Comme la rumeur d’une foule Un trois mâts à formes de croix Une proue qui brandit pour foi Une figure de paria Qui voulut parfaire des lois Ce bâtiment porte chapelle Appelle avec cloche et crécelles Pour une croisière éternelle Les passants sur sa passerelle Et l’ancre remontée du fond Amarres lâchées par le second Vaisseau hanté par le démon Emporte ignorants, martyres et leur patron 52 Comme moi… 1 J'avais un oncle, il s'appelait Forst comme moi et Charles comme De Gaulle c'était le douzième né d'une famille de pauvres il vint au monde le jour où mourut mon grand-père au front de Russie pendant la drôle de guerre il s'appelait Forst comme moi et Joseph comme mon père 1'ainé de treize enfants 2 J'avais un oncle, il s'appelait Forst comme moi et Charles comme De Gaulle qu'il rejoignit en Angleterre sur le dernier rafiot de Dunkerque puis il alla traquer le renard des steppes entre Bir Hakeim et El Alemain il revint en France pour chasser l'occupant aux cotés de son frère qui s'appelait Forst comme moi et Louis comme les rois le second de treize enfants 53 3 J'avais un oncle, il s'appelait Forst Comme moi Et Charles comme De Gaulle Qui le couvrit de médailles Et lui fit des citations Puis il alla en Indochine Et reçut trois balles à "Dien Bien Fu" Dont une à la tête Comme son frère mort sur l’Ile de Crète Il s'appelait Forst comme moi Et Pierre comme le bon apôtre Le troisième de treize enfant 4 J'avais un oncle, il s'appelait Forst Comme moi Et Charles comme De Gaulle Qui le mit avec les anciens Sur la liste des invalides Il épousa une femme apathique Et lui fit un gosse intelligent Qui mourut d'une appendicite Le jour de sa première communion Il s'appelait Forst comme moi Et Paul comme le Pape Mon premier cousin 5 J'avais un oncle, il s'appelait Forst Comme moi Et Charles comme De Gaulle Qui mourut peu avant lui ! Il est mort dans un dépôt de fer Au travail pour invalide de guerre Pour 1'Honneur et la Patrie Comme son père et ses frères Qui s'appelaient tous Forst Comme moi… 54 PRESENTATION DE L’AUTEUR Ancien Physicien adjoint du CNRS, 7 années Ingénieur Physicien agent de la Commission des Communautés Européennes, 37 années. Homme de lettres MEMBRE ACTIF... Membre distingué de la Fondation du Mérite Européen Membre cofondateur du cercle Littéraire de la Commission Européenne Membre du Centre Européen Promotion Arts et Lettres Membre de l'Association Rencontres Européennes Membre de la Sté des Auteurs d'Alsace-Lorraine et Territoire Belfort Membre de l'Association Auteurs Artisans Artistes d'Alsace Membre de la Sté des Poètes de France Membre de l'Association Littéraire et Artistique "Flammes Vives" CREATIONS LITTERAIRES 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 Le calendrier rural de la cathédrale de Strasbourg : 1998 Le jubé disparu de la cathédrale de Strasbourg : 1998 Le pilier du jugement dernier de la cathédrale de Strasbourg : 1999 Le Strasbourg disparu : 2001 Les curieuses têtes de clefs de voûte de la cathédrale de Strasbourg : 1998 Les merveilles cachées de la cathédrale de Strasbouirg : 1997 Les ouvrages inachevés de la cathédrale de Strasbourg : 1990 Dix années d'économies autrichiennes : traduit par Forst Roger 1955 Les Voix Ardentes / recueil de poésie : 2001 Traité de Versification : 2001 Les curiosités de la cathédrale de Strasbourg : 2004 Essais de reconstitution de la cathédrale de Strasbourg à la mort de Erwin 1318 : 2004 Les saints et les démons de la cathédrale de Strasbourg 2004 Décor sacré, décor profane de la cathédrale de Strasbourg 2003 Rhapsodies flamandes / cycle poétique : 1972 Sprechle üs'em Henterkopf / épigrammes et poèmes dialectaux / 2004 Zehn märchenhafte Geschichten / contes rhénans / 2004 Strasbourg il était une fois / 2005 (grand ouvrage illustré) Historique de la première collection de phototypies de Strasbourg / 2000 Réflections éparses / 2007 Roman "La Venus de Haydenec / 2006 Gedichtsband / 2005 Receuil de nouvelles fantastiques / 2002 Recueil "Petites histoires pour rire" 2007 "Le chant des chants d'amour" 2006 SITE : www.forst-roger.com Courriel : [email protected] 55