N°9 - PriNtemPs 2009 - Accueil
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MUSICALS MAGAZINE est édité par Matthieu Gallou Entertainment 14, rue Cavé, 75018 Paris N°9 - printemps 2009 Tirage : 1 000 exemplaires Directeur de la publication : Matthieu Gallou Rédacteur en chef : Matthieu Gallou Rédactrice en chef adjointe : Geneviève Krieff Rédacteurs : Vanessa Bertran - Gilles de Lesdain Gabriel Elian - Dorothée Gallou Benjamin Giraud - Anne-Marie Hallynck Nicolas Maille - Hélène Milon Michel Pouradier - Sébastien Riché Christine Sabban - Tomoko Sawauchi Nicolas Williamson Secrétaire de redaction : Josée Krieff - Anne-Marie Hallynck Hélène Milon Conception graphique et mise en page : Geneviève Krieff (www.genevievekrieff.com) Crédit photographique : Angélique Le Goupil (Viel chante Brel) Geneviève Krieff (Casting) Johan Persson (On the Town) Eric Devert (L’Opéra de Sarah) Stofleth (Lady in the dark) Mathieu Zazzo (Mozart l’Opéra Rock) Antoine Soltys (Dove Attia et Albert Cohen) Magali Bragard et L. Ledoyen (Le Jazz et la diva) Agnes Konopka (Musicalifragilistic) Jean-Marc Lobbé (Orphéon Celestra) Renaud Chassaigne, Xavier Lagarin et Julien Lapp (Les Frangines) Thierry Boccon-Gibod (Michel Berger) Impression : PRINTALL, Lettonie Rédaction : [email protected] Publicité, partenariat : [email protected] Site Internet : www.lesmusicals.com Aucun texte, photographie ou illustration ne peut être reproduit sans l’autorisation de l’éditeur. Merci LES MUSICALS® est une marque déposée. ISSN 1958-3915 - Dépôt légal 2009 édito En attendant l'été... à l’heure où nous imprimons ce numéro, nous ne pouvons pas encore vous annoncer la programmation officielle du festival Les Musicals qui se tiendra à Paris du 6 au 26 juillet 2009. Ce sera chose faite début avril sur le site www.lesmusicals.com. Par contre, nous connaissons l’ampleur de la programmation : entre 25 et 30 musicals, tous genres confondus (tout public, jeune public, comédies musicales, spectacles musicaux, opérettes) et plus de 200 représentations ! Les organisateurs ont aussi déterminé un tarif unique pour tous les spectacles : 19€. Ce qui permet d’accéder à des spectacles de premier ordre et normalement affichés à 30, 35 € la place. Ceux qui ne partent pas en vacances, ceux qui travaillent encore, mais aussi les jeunes et les séniors pourront ainsi s’offrir des sorties à portée de leurs moyens. La fin de saison approche et les récompenses commencent à être distribuées. Après les Césars, les Oscars, les Tony Awards, les Victoires de la Musique et les Molières, se profile la cérémonie des Marius, honorant les meilleurs musicals de l’année et les meilleurs interprètes. En 2008, Panique à Bord, Madame Raymonde, Le Roi Lion, West Side Story et Le Prince et le Pauvre avaient triomphé dans chacune des cinq catégories de spectacles. Vincent Heden, Zama Magudulela et David Eguren avaient reçu également un Marius pour leur interprétation. Au delà des résultats, c’est avant tout l’occasion de célébrer la richesse et la diversité des productions de musicals en France lors d’une cérémonie entièrement conçue comme une comédie musicale. Pour l’heure, je vous laisse découvrir le sommaire du Musicals Magazine n°9 dans lequel nous faisons connaissance avec le duo de choc Albert Cohen et Dova Attia passés maîtres du musical-business. Musicalement vôtre. Matthieu Gallou Directeur de la publication et rédacteur en chef Abonnez-vous à Musicals Magazine en page 4 de ce numéro et sur www.lesmusicals.com sommaire change de formule 4 numéros par an livrés à domicile + 1 accès privilégié à toute la base de données du site + La réception par mail des brèves de prod* 24 h avant leur publication sur le site 1 an 28 € seulement N°9 - Printemps 2009 6 AGENDA L'actualité du théâtre musical 8 NOUS AVONS VU Gagnez du temps ! commandez les anciens numéros et abonnez-vous en ligne sur notre site internet : www.lesmusicals.com/magazine.html * castings, nouveaux projets, offres d’emploi, news, etc... bulletin d'abonnement à renvoyer accompagné de votre règlement sous enveloppe affranchie à : MUSICALS MAGAZINE - 14, rue cavé 75018 Paris Mes coordonnées : Oui, je m'abonne à Musicals Magazine pour 1 trimestre à 7 €* pour 1 semestre à 14 €* pour 1 an à 28 €* pour 2 ans à 56 €* Nom ................................................................................................................................................................................. 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Cléopâtre Rose Bonbon Anne, le musical Frères Jacques... dormez-vous ? On the town Les Animaux malades de la peste Le Cirque des mirages Furioso Une Diva à Sarcelles 22 focus Le Spectacle musical fait son Cabaret Les Frangines Léo Férré... tu connais ? Barbara, 20 ans d'amour Viel chante Brel Brel où l'impossible rêve Don Quichotte - Jacques Brel 25 Coup de projecteur Lady in the dark 11 Coup de projecteur Le Jazz et la diva 26 événement Madame Raymonde revient ! 12 événement Casting 28 focus 14 Coup de projecteur Hair Le soleil peine à briller 16 événement L'Opéra de Sarah Si Sarah Bernhardt m'était chantée 18 PLEINS FEUX SUR Mozart, l'Opéra Rock Dove Attia et Albert Cohen : Musicalement Vôtre 34 enfants Dothy et le magicien d'Oz et Une étoile au Palace 36 ailleurs L'actualité de Broadway et du West-end 38 ON BROADWAY L'Asie à l'heure du musical Pekin, prochaine capitale de la comédie musicale ? Roméo et Juliette en Corée Quid des comédies musicales au Japon ? Rencontre avec Sae Karashima 42 BOUTIQUE Du swing et de l'humour à La Nouvelle ève 29 Côté cour côté jardin Les Coulisses du théâtre musical 31 dans vos salles Retour sur le film surprise Le Bal des Actrices 32 CIné-musicals L'actualité du cinéma musical Prochain Numéro à paraître mi-JUIN ...Agenda AGENDA... à découvrir en famille Les filles de Babayaga Depuis son arrivée en France, Stage Entertainment a effectué un sans faute avec les versions françaises de Cabaret aux Folies Bergère et du Roi Lion à Mogador, deux spectacles largement suivis par le public (ils ont déjà attiré plus de 1 150 000 spectateurs). Il assurera à la rentrée la création de la version française de Zorro, une comédie musicale sur des musiques des Gipsy Kings, un livret et des lyrics originaux de Stephen Clark (Martin Guerre) adaptée du roman éponyme d’Isabel Allende, dans une mise en scène de Christopher Renshaw (The King and I, We Will Rock You), une chorégraphie signée par Rafael Amargo, danseur et chorégraphe espagnol de renommée internationale et des décors et costumes de Tom Piper (créateur rattaché à la prestigieuse Royal Shakespeare Company). Voir notre article dans la rubrique "Côté cour côté jardin". Cette rentrée 2009 verra également la création, à partir du 22 septembre 2009, au Palais des Sports, de Mozart, la nouvelle grosse production de Dove Attia et Albert Cohen avec Mikelangelo Loconte, Mélissa Mars, Claire Pérot, Solal, Flo, Maëva Meline, …, dans une mise en scène du cinéaste Olivier Dahan ainsi que du retour après sa tournée - de Roméo et Juliette de Gérard Presgurvic, à partir du 2 février 2010 au Palais des Congrès La fin de saison du Théâtre Silvia Monfort verra la création à Paris, les 26, 27 et 28 juin 2009, de Maraina, un spectacle musical en français et malgache surtitré en français d’Emmanuel Genvrin, sur une partition de Jean-Luc Trulès et celle d’Opérette au Grand Hôtel, une comédie lyrique de Jean-Michel Sereni, les 2, 3 et 4 juillet 2009. Plus d’infos sur www. theatresilviamonfort.com Le Théâtre du Rond Point assure, du 17 mars au 11 avril 2009, la création en France de l’"opérette amorale" en palermitain surtitré d’Emma Dante, sur des musiques de Gianluca Porcu : Le Pulle Plus d’infos sur www. theatredurondpoint.fr Après une nouvelle reprise au Théâtre Musical Marsoulan, Les Animaux Malades de la Peste, la succulente comédie musicale de François Bréant qui développe à sa manière la célèbre fable de Jean de la Fontaine, se réinstallera sur la scène du Théâtre de Ménilmontant, du 25 mars au 5 avril 2009, toujours interprétée par les 17 chanteurs et musiciens de la compagnie Okeko Plus d’infos sur www. okeko.com Anne, un Journal Musical, la comédie musicale de Jean-Pierre Hadida, d’après Le Journal d’Anne Frank, revient du 18 mars au 5 avril 2009 à l’Espace Rachi, dans la mise en scène de Pierre-Yves Duchesne et Christine Giua. Pour les amateurs de répertoire, l’anémique mais excellente programmation de l’Opéra Comique leur proposera du 27 avril au 5 mai 2009 une nouvelle production d’un ouvrage rarement représenté : Le Roi Malgré Lui d’Emmanuel Chabrier avec, en tête de distribution : JeanSebastien Bou, Amel Brahim Djelloul, Franck Leguérinel, Sophie Marin-Degor, Gordon Gietz, Nabil Suliman, le Chœur de l’Opéra de Lyon accompagné par l’Orchestre de Paris placé sous la direction de William Lacey et dans une mise en scène de Laurent Pelly. Initialement prévu du 3 décembre 2008 au 15 février 2009 au Sudden Théâtre, En Voyage de notes, le nouveau spectacle des "Bons Becs" conçu (en collaboration avec Nicolas Vallée) et mis en scène par Caroline Loeb, a déménagé au Théâtre Le Ranelagh, cinq jours plus tard pour jouer les prolongations. La Grande Halle de La Villette présente du 4 au 28 mars, la création à Paris de Folies Coloniales, une revue sur l’Algérie des années 1930, sur des musiques originales de Ronan Maillard et autour de textes regroupés par son metteur en scène : Dominique Lurcel. La pittoresque salle "kitch" de La Nouvelle ève délaisse de plus en plus souvent sa programmation de cabaret parisien pour se tourner vers le théâtre et les spectacles musicaux. trois américains à paris Troisième et nouveau volet de Singing in Paris, après Paris je t’aime et Puisque vous partez en voyage, le spectacle Trois Américains à Paris nous ballade dans un jardin parisien, propice aux rencontres, et rend hommage aux grands succès de la comédie musicale française et américaine au travers de 35 chansons (Mary Poppins, Un Américain à Paris, Les Demoiselles de Rochefort, Les Parapluies de Cherbourg, West Side Story...). Après un galop d’essai (du 5 au 14 juin) au Théâtre Marsoulan, cette nouvelle revue musicale écrite et mise en scène par Benjamin Lefebvre s’installera du 24 au 26 juin sur la scène du Centre Wallonie Bruxelles. Elle sera interprétée par Ellen Wolf, Tracy Darin et Lexie Kendrick, accompagnés par Christine Lajarrige ou Daniel Glet au piano. Plus d'infos sur www.singing-in-paris.com Ainsi, elle présente depuis le 4 décembre 2008 et jusqu’au 22 mars 2009 une nouvelle reprise du dernier spectacle d’Orphéon Célesta, De la Fuite dans les idées et la création des Sea Girls. Depuis le 25 janvier (et jusqu’au 29 mars 2009), s’est également rajoutée la création d’un spectacle comico-chorégraphique de et avec Stéphanie Djoudi dans une mise en scène d’éric Blouet : Le Lac des signes ou La Mécanique des bourrelets. Côté théâtre musical familial, on notera la prolongation jusqu’au 26 avril 2009, dans la petite salle du Théâtre des Variétés des Filles de Babayaga, la comédie musicale de Catherine Thevenot, d’après un conte traditionnel russe, sur une partition de Camille Turlot et dans une mise en scène de Patrick Alluin. Le prince et le pauvre Spectacle à voir en famille, Le Prince et le Pauvre de Julien Salvia sur un livret et des paroles de LudovicAlexandre Vidal, d’après Mark Twain, continue, sans grand battage, sa carrière. Après une nouvelle reprise à la rentrée sur la scène du Marsoulan prolongée jusqu’au 29 mars 2009, il ira s’installer au Vingtième Théâtre du 1er avril au 27 mai. Plus d’infos sur www.leprinceetlepauvre.com Une rencontre surprenante entre le tango, le jazz et l’opéra, TangOpéra restitue le cabaret argentin de Buenos Aires entre humour et folie. Au Théâtre de la Vieille Grille, les dimanches 23 mars, 18 mai et 22 juin. Les Bouffes Parisiens présentent du 20 janvier au 30 avril, la création du nouveau spectacle de la Framboise Frivole (Peter Hens et Yves Gourmeur) : Furioso. Le Théâtre de la Porte Saint-Martin a repris depuis le 2 février, pour 30 représentations (les dimanches et lundis), Feu sacré, le spectacle conçu par Bruno Villien, autour des textes de George Sand et des musiques de Frédéric Chopin interprété par Macha Méril et le pianiste Marc Laforet. La Diva et le toréador, le spectacle de et avec Raphaëlle Farman et Jacques Gay, accompagnés par Fabrice Coccito, continue sa carrière au Petit Montparnasse, où il avait déménagé le 1er septembre dernier. Plus d’infos sur www. operaenfete.com/diva. htm Le Théâtre Le Ranelagh présente également depuis le 9 janvier 2009, la création du nouveau spectacle de l’excellente Anne Baquet : Non, Je ne veux pas chanter. Elle est accompagnée par Grégoire Baumberger dans une mise en scène et une chorégraphie de Claudine Allégra et des éclairages créés par Jacques Rouveyrollis. Compagnie Colette Romanoff Le Théâtre Fontaine, de son côté, présente depuis le14 septembre 2008 quatre spectacles musicaux "jeune public" de la compagnie Colette Roumanoff : Dim Dam Doum et le Petit Roi et Dim Dam Doum 2, pour les tous petits (spectacles de marionnettes de Séverine Levasseur et Claire Fauthoux-Rabant) ainsi que Le Chaperon Rouge et Cendrillon, deux comédies musicales de Colette Roumanoff d’après Charles Perrault sur des partitions de Jérôme Lemonnier. Plus d’infos sur www. theatre.roumanoff.com HIGH School musical High School Musical sur glace arrive en France ! Non content d’avoir inonder nos écrans de télé et de cinema, c’est au tour de la scène de recevoir le phénomène High School inspiré du film et des chorégraphies de Kenny Ortega. Caroline Loeb passe en "revue" le MusicHall accompagnée à l’accordéon par son complice Patrick Brugalières dans Mistinguett, Madonna et moi. Elle y chante Gainsbourg, Joséphine Baker ou encore Annie Cordy au Théâtre des Blancs-Manteaux jusqu’au 28 mars… Après A Voix et à vapeur, Les Versatiles revisitent Les Misérables de Victor Hugo dans une version devenue pour l’occasion Les Miséreuses. Une "joyeuse cacophonie théâtro-variétale" à voir au Théâtre Darius Milhaud du 28 février au 25 avril. Le rock-musical de la scène underground New Yorkaise arrive enfin en France ! Après une série de représentations en décembre dernier, Hedwig and the angry Inch, entre glam rock et punk, revient au Sentier des Halles du 7 mars au 14 avril. Plus d’infos sur www. hedwigfrance.com Elle est Américaine, chanteuse lyrique. Il est Français, baryton. Tous les deux cherchent un engagement. Leur histoire va commencer lors d’une audition sur les standards du répertoire musical américain. Une Américaine à Paris est à entendre au Théâtre du Tambour Royal jusqu’au 27 mars. Madame Mouchabeurre, une "Butterfly" à la mode de Bretagne… C’est la nouvelle comédie musicale des Caramels Fous sur un livret et des lyrics de Michel Heim. Après Les Dindes Galantes, cette nouvelle production que l’on attend aussi extravagante que les précédentes dévoilera l’époque 1 et 2 de ses aventures dans une série d’avantpremières au Théâtre Trianon, les 25, 26 et 27 juin. Il faudra attendre la fin octobre pour voir "la complète". Plus d'infos sur www.le-theatre-demichel-heim.fr nous avons vu... ...nous avons vu Rose Bonbon on the town En voilà une jolie surprise juste assez colorée pour égayer cet hiver parisien ! Cette pièce chantée de Justine Heynemann nous invite à changer d’humeur en allant chez le coiffeur, ou plus précisément Chez Alice. Dans ce salon aux couleurs de bonbons se côtoient cinq jeunes femmes au caractère bien trempé, tour à tour excentriques et sensibles. De la shampouineuse bercée par des rêves de gloire à la coloriste idéaliste en passant par la patronne bienveillante, on suit le parcours initiatique d’Héloïse, la petite stagiaire en pleine crise d’adolescence. Au rythme de la préparation du mariage d’une de leur cliente hystérique à la limite de la drama queen, Rose bonbon nous parle des femmes et de leurs états d’âme. Un spectacle girly qui ne manquera pas de faire sourire les messieurs, servi par des comédiennes délicieuses accompagnées en direct, une fois n’est pas coutume, à la guitare. G.E. Trois semaines de représentations fin 2008 au Théâtre du Châtelet qu’il ne fallait pas manquer… On the Town n’est certes pas l’œuvre de Bernstein et Robbins la plus connue mais elle méritait bien de l’être un peu plus. Loin de la dramaturgie de West Side Story, les pérégrinations à NYC de Joshua Dallas (Gabbey), Tim Howar (Ozzie) et Adam Garcia (Chip) mises en scène par un talentueux Jude Kelly nous promenent des docks de Brooklyn aux bars musicaux de Manhattan en passant par l’ancestral métro de NY et Coney Island. Si les matelots lancent l’action (New York New York), leurs comparses féminines reprennent le mouvement avec un train d’enfer et des méthodes de séduction sans équivoque. Le duo Caroline O’Connor (Hildy) / Garcia sur "Come up to my place" reste un moment d’anthologie. Sans oublier "I understand" interprété par Jonathan Best (le juge Pitkin) et les drôlissimes versions d'"I wish dead" de la plantureuse Alison Jear. Les chorégraphies de Stephen Mear, les décors et costumes de Robert Jones, le professionnalisme des acteurs, danseurs et de l’orchestre Pasdeloup en ont fait un musical parfait ! D.G. Théâtre Musical Marsoulan Cléopâtre Des singles faiblards, un album sans cohérence musicale… cette Cléopâtre version femme d’aujourd’hui avait de quoi laisser plus d’un Romain perplexe. Et pourtant, ce nouveau blockbuster musical a plutôt du nez ! Merci Kamel Ouali qui, à défaut d’être toujours très subtil, sait ménager ses effets et jouer du spectaculaire. Marche après marche, les tableaux se succèdent donc entre dorures, acrobaties, chanteuses qui volent, danses fluos et lac artificiel. Pour un peu, on se croirait presque à Broadway ! Malgré des chansons qui ne resteront pas dans les annales, l’histoire arrive quand même à avoir une certaine unité, chose qui faisait cruellement défaut au Roi Soleil. Dans le rôle-titre, Sofia Essaïdi s’impose face à Christopher Stills (César) plutôt fade et au beau Florian Etienne (MarcAntoine). Mais la véritable révélation est sans conteste Dominique Magloire qui apporte une touche presque divine à ce qui s’avère au final un très bon spectacle populaire. N.M.. Palais des Sports de Paris jusqu’au 19 avril puis en tournée dans toute la France Frères Jacques… Dormez-vous ? Miriam Allais (en rouge), Marièle Chartier (en bleu), Angélique Dessaint (en jaune), Eve Druelle (en vert) et Sophie Rieger (… au piano), dites Les FranJines, reprennent Les Frères Jacques au travers de vingt-deux chansons choisies sur les 400 que comptent à leur répertoire les quatre compères en quarante ans de carrière. Elles revisitent "hier" à la mode de "demain" avec audace… et féminité. Toutes gantées de blanc, en hommage à leurs pères… ou leurs frères si vous préférez… elles recréent Les Frères Jacques sur un ton décalé avec leur propre gestuelle et chorégraphie, s’accompagnant pour seul décor d’accessoires savamment choisis. Chacune y apporte sa personnalité et sa voix avec énergie et talent. Et si beaucoup des spectateurs présents dans la salle n’ont pas pu connaître Les Frères Jacques, tous en ressortent le cœur léger et le sourire aux lèvres. Un spectacle tout en poésie et en humour... G. K. Petit Théâtre des Variétés – jusqu’au 4 avril Anne, le musical Adapté du célèbre journal d’Anne Frank écoulé à plus de 25 millions d’exemplaires, ce "journal musical" était un défi périlleux. L’histoire, tout le monde la connaît : la petite Anne et sa famille fuient l’Allemagne nazie pour les Pays-Bas. Elle entreprend alors l’écriture d’un journal où elle raconte son quotidien et celui de sa famille condamnée à vivre cachée durant 2 années, avant la terrible arrestation et la déportation... Ce spectacle musical avait été créé en juillet 2007 au Café de la Gare puis repris à la rentrée 2007 à l’Essaïon avant de s’installer à l’Espace Rachi pour la saison. Composé par Jean-Pierre Hadida et servi par une troupe talentueuse et très nombreuse, ce musical ne tombe à aucun moment dans le pathos mais nous montre les espoirs, les doutes, les courts moments de joie d’une famille dans la tourmente nazie. Le tout porté par la mise en scène sobre et efficace co-signée Christine Giua et Pierre-Yves Duchesne. Un spectacle où l’émotion est à son comble, l’occasion de revivre, en musique, le plus célèbre des journaux intimes et la plus poignante des histoires. B.Gi. Espace Rachi - Du 19 Mars au 06 avril Plus d’infos sur www.annelemusical.com Plus d’infos sur www.theatre-des-varietes.fr Les Animaux malades de la peste C’est au Théâtre Musical Marsoulan, ouvert depuis novembre 2008, que la compagnie Okéko a repris son spectacle Les Animaux malades de la peste, créé en novembre 2007 au Vingtième Théâtre. S’inspirant librement du poème éponyme de La Fontaine, François Bréand met en scène un bestiaire varié qui doit déterminer lequel des animaux s’est rendu coupable par ses méfaits du terrible fléau qui s’est abattu sur le cheptel. Dans ce procès défilent chattes, lions, crocodiles ou bisons qui libèrent leur conscience et se font absoudre. Toute référence à la "jungle" contemporaine est bien évidemment voulue. Et c’est là que le bât blesse : les comparaisons sont trop stéréotypées. À cela s’ajoute une mise en scène abusant des effets de chœur qui laissent à penser qu’il fallait contenter tous les artistes de la troupe. Cela dit, quelques effets de surprise très drôles permettent de joyeux fous rires. D.G. Plus d’infos sur www.okeko.com ...coup de projecteur nous avons vu... Furioso C’est dans le très beau théâtre des Bouffes Parisiens que La Framboise Frivole propose son nouveau spectacle Furioso jusqu’au 30 avril, avant d’entamer certainement une tournée européenne comme ce fut déjà le cas pour Pomposo. Peter Hens utilise comme fil conducteur sa passion pour la gastronomie et son amour pour la musique (les deux fortement inspirés par sa relation avec sa mère) pour nous servir un festin assaisonné de bons mots et mitonné aux notes endiablées de tubes contemporains et de grands classiques. Mieux vaut avoir l’esprit alerte, tant les airs virevoltent et s’entrecroisent à un rythme époustouflant. Mené de main de maître par Peter Hens au violoncelle et au chant et par Yves Gourmeur au piano et à la trompette, ce spectacle musical n’en finit pas de nous faire sourire et de forcer notre admiration par la maîtrise des enchaînements… jusqu’au final des plus… cocasses. D.G. Le Cirque Théâtre des bouffes Parisiens - jusqu'au 30 avril des mirages Tout a commencé par un bouche-à-oreille élogieux. Renseignons-nous. Le site internet, avec un beau graphisme rappelant l’univers de Tim Burton, annoncent les dates de concerts. Aïe. Dans Musicals Magazine, nous ne traitons pas les "concerts". Mais bon. Deux dates au Limonaire en février. Qui sait ? Le restau est archi bondé. Où est la salle de spectacle ?! Ce sont les 3m² au fond à gauche ? Je suis coincée debout à droite du comptoir, avec pour toute visibilité l’espace compris entre l’épaule de ma voisine et la nuque de son compagnon. Courage, restons. Il n’a pas fallu longtemps pour que je me sente captivée et que j’applaudisse à tout rompre. Cela tient d’abord au charisme du chanteur Yanowski, grand et fort comme un chêne. Une diction parfaite et une gestuelle à vous donner des frissons dans le dos. Et des chansons sombres, très sombres (mais drôles, très drôles). Des paroles ciselées sur une musique composée par son acolyte Fred Parker (au piano). Ce duo complémentaire et soudé fait de ce spectacle une petite merveille. Un vrai coup de cœur. D.G. Plus d'infos sur www.cirquedesmirages.com Une Diva à Sarcelles Quand j’apprends que deux comédiens que j’admire recommandent un spectacle, je ne me pose pas de questions. ça a été le cas pour Une Diva à Sarcelles. L’occasion également de découvrir une toute petite salle de spectacle, l’Atelier Théâtre de Montmartre, où le spectacle a été créé. Pour la petite histoire, Virginie Lemoine, amie de la directrice Michèle Tollemer, tombe sous le charme de Divas du pavé (Cie Nag’airs) interprété entre autres par Brigitte Faure et décide alors d’écrire et mettre en scène un musical à la mesure de la comédienne : une diva déchue et grande consommatrice de remontants alcoolisés n’a plus que la cuisine de son HLM pour scène et des fans imaginaires pour public. Qu’à cela ne tienne, une diva ne se laisse pas couper la voix pour autant, au grand dam de ses voisins. à l’aide d’un tuteur prévenant et d’une chaine hi-fi conciliante (le pianiste), le spectacle oscille entre scènes de légèreté et de dure réalité entrecoupées de moments surréalistes tels les cours de chant donnés par la diva. Drôle et poignant, ce spectacle ne laisse pas de marbre. D.G. Plus d’infos sur http://ateliertheatredemontmartre.ifrance.com 10 Jazz Le et la Diva Un hymne à la musique à travers le temps et les styles musicaux de Haendel à Didier Lockwood en compagnie de quatre artistes de très grand talent ! "Sans la musique la vie serait une erreur". Cet aphorisme de Nietzsche semble évident quand on voit avec quel plaisir et talent, les quatre artistes du Jazz et la Diva opus 2 nous offrent un moment de musique rare en ces temps où la médiocrité musicale semble être de mise. Les quatre artistes ? Petit retour sur la conception de cet opus 2… Créé en 2005 par Didier Lockwood et Caroline Casadesus et récompensé par le Molière 2006 du Meilleur Spectacle Musical, Le Jazz et la Diva mettait en scène la rencontre a priori improbable entre les univers musicaux du violoniste de jazz et de la chanteuse lyrique. Cette rencontre fut, de l’avis même de Didier Lockwood, explosive : "Nos cruelles différences commençaient à s’exprimer dans la violence". Afin d’éviter de tels "débordements", Caroline Casadesus a imposé à Didier Lockwood (son mari à la ville) la présence de son fils Thomas Enhco - pianiste et violoniste de formation classique ; Didier Lockwood accepte mais impose à son tour la présence du fils aîné de Caroline Casadesus - David, brillant trompettiste et « bassiste groove à mort » d’après son beau-père. La nouvelle équipe est formée, le spectacle peut commencer ! Après un bref résumé de l’opus précédent, pendant lequel Didier Lockwood ne tarde pas à repartir dans les "dérives" du premier spectacle "pour nous montrer ce qu’ils ne feront pas ce soir", le spectacle s’ouvre par une succession d’airs lyriques classiques et des compositions jazz de Didier Lockwood. Tout semble bien ordonné dans ce nouvel opus… Mais Thomas, qui accompagnait sa maman gentiment jusque-là, se sort des griffes maternelles et rejoint le duo formé par son frère et son beau-père pour une séance d’improvisation jazz de haute volée. Les trois artistes se régalent et le public est aux anges tant l’enthousiasme des interprètes est communicatif et leur talent indéniable : Thomas et David Enhco suivent la route tracée par leur mère et leur beau-père et sont des artistes à suivre avec attention. La soi-disant frontière entre classique et jazz devient poreuse et il ne faut pas longtemps pour que le quatuor se retrouve autour de Jean-Sébastien Bach - le premier jazzman selon Didier Lockwood - pour une interprétation toute en finesse et en émotion de "Erbarme dich" extrait de la Passion selon Saint-Matthieu. La frontière est désormais abolie entre des styles musicaux que d’aucuns cherchent encore pourtant à hiérarchiser. L’entente est ici de rigueur : seuls le talent et le plaisir de la musique comptent. C’est d’ailleurs la musique elle-même - sans artifices en tout genre dont on nous abreuve régulièrement - qui est au centre du spectacle, même si certaines questions fort différentes sont posées (avec légèreté !) tout au long de la soirée. En particulier, un thème essentiel de ce nouvel opus semble être l’importance de la filiation, de la transmission - d’autant plus éclatante (et émouvante) qu'ici on est en famille. C’est en effet une question essentielle si l’on veut que la musique ne soit pas enfermée dans des formes figées et ne se résume pas à des œuvres déjà écrites. Il y a quelque chose de sain et de vivifiant dans le fait d’entendre dans la même soirée un air de Haendel et GlobeTrotter II pour violon et dispositif électro-acoustique de Didier Lockwood ! On regrettera peut-être quand même que les œuvres classiques du spectacle s’arrêtent au XIXe siècle - il y a pourtant tant de chefs-d’œuvre pour soprano au XXe siècle : une piste pour un troisième opus ? Nicolas Williamson Une mère soprano interprète de Strauss, Wagner, Mahler… Un beau-père compositeur et violoniste de jazz génial… Un héritage lourd à porter ? Non : une formidable motivation pour David et Thomas Enhco (les fils de Caroline Casadesus) pour se lancer à leur tour dans la musique. Pour éviter des conflits familiaux sans fin, Thomas étudie le répertoire classique (piano et violon), pendant que David se tourne vers le jazz et la trompette. C’est sans compter sur le complexe d’Œdipe dont Caroline rabâchera les oreilles de Thomas, à l’origine plutôt attiré vers le jazz, pour l’attacher à elle et la peur de ne pas plaire à leur beau-père qu’elle insufflera à David, plus sensible a priori au répertoire classique… Si le jour chacun fait semblant de croire en cette comédie, le soir chacun laisse libre cours à ses envies musicales les plus profondes sous l’œil protecteur et amoureux de Caroline Casadesus ! Grâce à cette ouverture d’esprit, nous assistons à un spectacle de haut niveau, tout en restant d’une grande légèreté, sur la musique de Bach à Didier Lockwood ! Un moment de très grande qualité, où règnent la bonne humeur et l’humour – et l’émotion – dans une mise en scène inventive d’Alain Sachs ! 11 événement... Un ...événement Casting Grand vainqueur du Prix Découverte du dernier Festival des Musicals, le spectacle de Guillaume Nozach et Vinh Giang Vovan est de retour après sept mois d’attente ! Comment devenir une vedette quand on s’appelle Pamela Pouète ?... Telle est la question que nous pose Casting. Après avoir triomphé au Vingtième Théâtre où le spectacle était présenté pour la première fois au mois de juillet dernier, les comédiens de ce musical surprenant repassent leur grande audition tous les vendredis et samedis soirs au Théâtre Musical Marsoulan. Les trois coups résonnent déjà, le silence s’installe, le rideau peut enfin s’ouvrir. La jeune et innocente Pamela est sur le point de passer sa première audition pour la nouvelle comédie musicale du tyrannique et non moins excentrique Maxime Strombo. Au moment de remplir une fiche de renseignements délicatement remise par le maladroit Jérémy Bolduck, la chanteuse hésite. Comment le producteur pourrait-il la prendre au sérieux avec un nom comme le sien ? Pouète… Ce nom qu’elle tient de son père disparu est à la fois lourd comme un fardeau et précieux comme un trésor. Pourtant, en un sans erreur ! Et le casting alors ? Guillaume Nozach et Vinh Giang Vovan insistent sur la qualité et la différence des interprètes qu’ils ont sélectionnés pour incarner leurs personnages. Mais qui sont-ils ? Gaëlle Pinheiro, habituée de l’opéra et de l’opérette (Phi Phi, Le Mariage secret de Cimarosa, etc.), prête à Pamela sa très belle voix lyrique. Florian Cléret (Big Manoir, Clemenceau, la tranchée des baïonnettes, etc.) apporte beaucoup de poésie au personnage attachant qu’est Jérémy, le collectionneur rêveur. David Koenig (La Périchole, Le Prince et le pauvre, etc.) est surprenant dans ce rôle qui semble avoir été écrit pour lui tant son Maxime met nos zygomatiques à rude épreuve ! Jack Danglard, le vieil acteur vicieux à la mauvaise haleine est campé par Fred Colas (Kid Manoir, Aimé et la planète de signes, etc.) et nous fait froid dans le dos. Venue de Suisse, Camille Favre-Bulle (Théo Prince des pierres, Kid Manoir, etc.) a su faire de Gloria Donuts, la comédienne aigrie et revancharde, l’une des favorites du public. Sans oublier bien sûr les deux clowns qui confèrent tant d’originalité à Casting. Zoé Micha (Poum) et Gaël Massot (Pim) sont tous les deux des artistes de cirque aguerris. Quant aux créateurs de cette comédie musicale, Vinh Giang Vovan accompagne toutes les chansons au piano lors des représentations et l’on peut même voir Guillaume Nozach (L’Homme qui rit, Pomme d’Api, etc.) dans certains des rôles masculins en cas d’absence des comédiens titulaires. éclair, tout s’emballe. Un café renversé, un costume endossé, un chant entonné et hop, Pamela décroche le rôle tant convoité ! Mais à quel prix ? Maxime lui impose de changer son patronyme. En passant de Pouète à Paillette, Pamela va perdre bien plus qu’elle ne l’imaginait. Car derrière ses couleurs et son slogan accrocheur, Casting n’est pas qu’une simple comédie. Si les éclats de rire sont nombreux dans la salle grâce à des interprètes étonnants, la noirceur et le pessimisme se cachent derrière le rose des projecteurs et des chemises de l’irrésistible et néanmoins pathétique Maxime Strombo. Au travers du parcours et de la chute de Pamela qui, dévorée par son ambition, finit par se perdre en choisissant la voie de la facilité, c’est toute l’histoire qui bascule. Les chansons guillerettes, à l’image de l’inimitable duo des Crustacés, laissent peu à peu la place à l’angoisse. L’ambiance devient pesante. Pamela vient de mettre les pieds dans un véritable panier de crabes. Sa candeur va être mise à mal par le libidineux Jack Danglard, l’acariâtre Gloria Donuts (deux acteurs sur le retour) et Maxime le névrosé. Dans ce climat dérangeant, il ne reste plus que Jérémy, le bon copain, sincère et généreux, pour nous donner un peu d’espoir. Heureusement, les interventions des clowns Pim et Poum, tour à tour en dedans et en dehors du récit, viennent apporter un peu de distance, de poésie et de légèreté. Vous l’aurez compris, Guillaume Nozach et Vinh Giang Vovan sont des petits malins. Derrière les paillettes du monde du spectacle qu’ils ont choisi pour décor, le duo d’auteurcompositeur de Casting n’a pas hésité à écailler le vernis, 12 nous dépeignant, un peu malgré lui, les coulisses d’une certaine forme de show-business. Mais encore une fois, il ne s’agit là que d’une métaphore. Le principal objectif de Casting n’est pas, à en croire Guillaume Nozach, de dresser un tableau noir du métier d’artiste, mais un moyen parmi tant d’autres de parler du passage à l’âge adulte. D’après les auteurs : confrontée à l’urgence des choix et aux jugements de valeur, Pamela nous montre la difficulté des compromis et la force du libre-arbitre. Aussi, Casting alterne-t-il des moments de franche rigolade ("La Chasse au lapin"), des instants attendrissants ("Un Petit rôle"), quelques notes inquiétantes ("L’élixir enchanté") ou ce passage émouvant et mélancolique de "La Fée des bois" où la sarcastique Gloria tombe le masque en redevenant, le temps d’une chanson, aussi naïve que Mlle Pouète. Au final, Casting est donc une œuvre qui surprend. Inclassable, si ce n’est dans cette catégorie un peu fourre-tout qu’est la comédie dramatique, c’est à n’en point douter un spectacle à découvrir sans plus attendre. Gabriel Elian Théâtre Musical Marsoulan, les vendredis et samedis à 21h30, jusqu’au 23 mai Plus d’infos sur www.castinglemusical.com 13 coup de projecteur... ...coup de projecteur hair Le soleil peine à briller Après West Side Story, place à Nous avons bien besoin d’air en ce début d’année et on attendait cet HAIR-là comme un véritable événement. On nous le promettait toujours d’actualité mais malgré son énergie, la Tribu ne parvient pas à convaincre… HAIR INTEMPOREL ? Quarante ans après sa création au Théâtre de la Porte SaintMartin, Hair retrouve le devant de la scène dans une version adaptée en 2009 jouant sur l’ambiguïté de la profusion d’amour, du "Peace and love"… Aujourd’hui, l’insouciance est voilée par le VIH. La guerre du Vietnam est remplacée par d’autres conflits. La société capitaliste décriée en 1969 existe toujours mais s’écroule. Certes, rien n’a vraiment changé et pourtant… nos libertés ne sont plus les mêmes et notre manque de libertés aussi d’ailleurs. Alors peut-on vraiment adapter Hair à notre époque ? Pas sûr et c’est là le gros point faible du spectacle. Conserver les thèmes d’hier en y ajoutant des allusions à des références actuelles comme Facebook, la clé USB ou encore Obama font l’effet de cache-misère alors qu’aucun conflit et drame de notre temps n’ose être vraiment abordé. Ceux qui étaient là en 1969 ont sans doute reconnu l’affiche de Hair dans la rue ou le métro. Publicité mensongère ? était-il vraiment judicieux de reprendre le visuel original pour présenter une libre adaptation d’une œuvre qui prend tout son sens dans son contexte historique ? Il semblerait pourtant que les soixante-huitards soient les moins hostiles à cette adaptation "moderne". Un petit coup de "reviens-y" peut-être ? D’ailleurs, à en voir les réactions des spectateurs, Hair fait toujours et encore réagir… les discussions sont houleuses sur de nombreux sites et forums. Les passions se déchaînent entre les "pour" et les "contre", le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à chaque époque, Hair fait débat ! UNE TRIBU DE TALENT Pas de doute, le point fort de cette version de Hair réside dans sa distribution, du charismatique Berger dit "Burger" (Laurent Bàn) à Claude, le rêveur (Fabian Richard, le Emcee de Cabaret) en passant par la belle Sheila (Liza Pastor découverte dans Belles, belles, belles), tous donnent de la voix et toute leur énergie pour faire renaître les tubes "Aquarius", "Manchester", "I got life", "Let the sunshine in" sur une bande son aux arrangements périlleux. Mention toute particulière à Antoine Lelandais, issu de la Commedia del Arte, que l’on découvre dans un Woof haut en couleurs et en octaves. Le reste de la tribu n’est pas en reste. Une bande de jeunes pleins de fougue et sensuels à souhait qui jouent avec le public créant rapidement une complicité et ça ne manque pas de nous séduire ! HARE KRISHNA À en voir la qualité du casting, on peut se demander comment un cafouillage pareil a pu se produire ! En voulant s’éloigner de l’évocation hippie de Hair, c’est toute l’identité de l’œuvre qui se perd. C’est dans le "Peace and love" des années 1970 que "Hare Krishna" prend toute sa dimension. En quoi la jeunesse d’aujourd’hui peut-elle se reconnaître dans ce Hair-là ? Quel jeune d’aujourd’hui peut s’identifier dans ses costumes et ses coiffures extravagantes (certes plutôt esthétiques) ? Exit les pantalons patte d’eph et les chemises à fleurs. Le look de cette nouvelle tribu est plus proche d’un revival des années 1980 que de notre époque. Fumer de la Marijuana n’a plus grand-chose de révolutionnaire. D’autre part, montrer ses fesses sur scène n’est plus une nouveauté, il ne suffit pas de se déshabiller pour que ça ait du sens. Alors que la comédie musicale d’origine se voulait être une lutte intelligemment irrévérencieuse, iconoclaste et politiquement incorrecte de l’époque, cette version devient une simple provoc' d’une tribu divertissante qui tente juste d’exister… Geneviève Krieff Au théâtre le Trianon depuis le 20 janvier du mardi au samedi à 20h00 et le dimanche à 15h30 www.hairmusical.fr La tribu 2009 Comédie musicale rock de Gérôme Ragni et James Rado - Musique : Galt Mac Dermot, adaptatée en français par Sylvain Meyniac dans une mise en scène de Ned Grujic, des chorégraphies de Raphaël KaneyDuverger. La direction musicale est assurée par Andrés Villani et Alberto Centofanti, la direction artistique par Marco Daverio et la direction vocale et chœurs par Emanuele Friello. Les décors sont signés Giuliano Spinelli, les costumes de Sara Bianchi et les lumières, Danilo Larosa. Avec : Fabian Richard, Liza Pastor, Laurent Bàn, Melusine, Antoine Lelandais, Marc Beaujour, Tiphanie Doucet, Billy Tran, Magali Bonfils, Yoni Amar, Daniel Delyon, Julia Giamette, Yvana Verbecq, Caroline Bal. 14 événement... ...événement S arah B ernhardt ’ … Si m était cha ntée Pari fou lancé par Alain Marcel et réussi haut la main par Jérôme Pradon, cet opéra est aussi étonnant que son sujet, la grande tragédienne du XIXe siècle, Sarah Bernhardt. S’attaquer à un mythe comme elle, à une époque où ceux qui auraient pu la connaître doivent être en maison de retraite, c’est risqué. Pourtant, trois hommes relèvent le défi : Alain Marcel à l’écriture et à la composition, Damien Roche à l’accompagnement au piano et Jérôme Pradon à l’interprétation d’une foultitude de personnages ! Seul en scène donc, dans des vêtements de ville, sans autre décor que le piano et le jeu de lumières. Comment est-il possible d’imaginer que pendant près de 2 heures de spectacle, cet homme va nous interpréter un opéra ? Et c’est le cas. Et il faut bien tout le talent de Jérôme Pradon pour entrer pleinement dans son histoire. La "Divine" renaît, ainsi que tout son entourage de sa jeunesse à Quimperlé jusqu’à son départ vers l’Amérique, soit plus de quarante années de sa vie retracées devant les spectateurs. Le ton est juste, le jeu extraordinaire, Jérôme Pradon sait nous emmener là où il veut. Ce challenge est plus que réussi même si on note parfois quelques longueurs dans certains tableaux - peutêtre dues au rythme imposé qui ne laisse que peu de temps au comédien pour reprendre son souffle. Tout est enchaîné, calibré afin que le public ne se lasse pas une seule seconde. Il est dommage également de constater que l’interprétation de certains personnages, en particulier masculins, 16 soit parfois un peu trop maniérée, la faute, sans doute, à l’enchaînement rapide et l’alternance entre personnages féminins et masculins. Reste un spectacle de qualité pour découvrir la grande Sarah Bernhardt. Il faudra attendre la rentrée prochaine pour que nous soit dévoilée la suite de ce spectacle qui relatera sa vie de son voyage en Amérique jusqu’à sa mort, en 1923. En apprendre plus sur... sarah Bernhardt’ en train de tourner son dixième film, La Voyante. Elle repose au Cimetière du Père Lachaise. Sarah Bernhardt n’a cessé d’inspirer ses contemporains ainsi Sacha Guitry : "Madame Sarah jouait un grand rôle dans notre existence. Après notre père et notre mère, c’était assurément la personne la plus importante du monde à nos yeux. [...] Que l’on décrive avec exactitude et drôlerie - ainsi que Jules Renard l’a fait dans son admirable Journal - sa maison, ses repas, ses accueils surprenants, ses lubies, ses excentricités, ses injustices, ses mensonges extraordinaires, certes [...] mais qu’on veuille la comparer à d’autres actrices, qu’on la discute ou qu’on la blâme, cela ne m’est pas seulement odieux : il m’est impossible de le supporter. [...] Ils croient qu’elle était une actrice de son époque. [...] Ils ne devinent donc pas que si elle revenait, elle serait de leur époque." (cf. Si j’ai bonne mémoire, Librairie Académique Perrin, Paris, 1965). Hélène Milon Voilà une figure trop peu connue de la jeune génération. Outre les Parisiens qui sont à peu près capables de situer le Théâtre Sarah Bernhardt… Alors ? Où est-il ? Il est Place du Châtelet ! C’est l’actuel Théâtre de la Ville, en face du Théâtre du Châtelet bien connu des lecteurs. Henriette Rosine Bernard dite Sarah Bernhardt est née en 1844 à Paris. Connue pour être la première grande tragédienne de théâtre des temps modernes, elle est aussi le premier "monstre sacré" de la culture française. Si au début de sa carrière, la jeune Sarah a usé de ses charmes pour trouver sa place dans la société, comme sa mère, courtisane, son tempérament a vite fait d’elle la coqueluche du Tout-Paris. Jouant à la Comédie Française et à l’Odéon notamment, elle crée des pièces de Victor Hugo, George Sand ou encore François Coppée. Son célèbre caractère lui fait prendre des chemins audacieux : elle quitte deux fois le "Français" et part jouer à l’étranger : notamment au Québec, à Londres et en Amérique ; elle se spécialise également dans des rôles de travestis ce qui inspirera l’écriture de L’Aiglon à Edmond Rostand en 1900. Sur tous les fronts, elle sera aux côtés des insurgés et des blessés durant la guerre de 1870 et celle de 1914-1918. Côté vie privée, elle aura un seul enfant, un fils issu d’une liaison avec un noble belge. Beaucoup de conquêtes, parfois homosexuelles, un mariage raté avec un Grec rencontré à Londres, Sarah Bernhardt n’en demeure pas moins seule. Entourée d’une cour d’admirateurs qui la suit même jusqu’à Belle-Île où elle fit construire une villa près d’un fort retiré, elle meurt en 1923, malade et infirme. Elle était L’Opéra de Sarah Théâtre de l’œuvre jusqu’au 30 avril Écrit, mis en musique, en scène et réalisé par Alain Marcel avec Jérôme Pradon et Damien Roche (piano) www.alainmarcel.fr www.jeromepradon.com le texte de la pièce Le texte intégral de L’Opéra de Sarah, Avant l’Amérique est disponible dans la collection L'AvantScène. Il contient également un entretien avec Alain Marcel, ainsi qu’avec Jérôme Pradon. En commande sur www.avant-scene-theatre.com 17 pleins feux sur... ...pleins feux sur M ozart l'O péra Rock Mozart première rock star de l’histoire ? Tel est le défi fou que s’est fixé le producteur Dove Attia, en proposant dès le 22 septembre 2009 un opéra rock retraçant la vie du plus célèbre compositeur autrichien. Entre musique classique et composition rock, ce spectacle crée déjà l’événement depuis quelques mois en France. Zoom sur ce musical d’un autre genre. Une chose est sûre, cette comédie musicale repose sur la dualité entre innovation et tradition, dualité qui est d’ailleurs reprise dans le titre même du spectacle "Mozart – L’Opéra rock". Savoureux mélange ou accumulation indigeste ? Un seul mot d’ordre : l’innovation … Innovation de par la présence d’un "100 % live" avec une cinquantaine d’artistes sur scène : des chanteurs, comédiens, danseurs mais aussi une quinzaine de musiciens pop et classique en costumes d’époque. Mais les vraies innovations se trouvent ailleurs, notamment dans la mise en scène qui sera créée par le réalisateur Olivier Dahan, à qui l’on doit le film La Môme, et qui a voulu pour l’occasion que Mozart se présente comme un film joué en live sur scène ! Enfin, côté musique, c’est l’alternance entre des chansons originales dans le style "Opéra Rock" et les plus belles œuvres classiques de Mozart qui feront l’originalité de ce spectacle hors norme. …mais qui doit rimer avec tradition ! Tradition dans le merveilleux, en effet ce genre de productions promet de magnifiques costumes et de somptueux décors qui nous feront voyager au XVIIIe siècle. Mais aussi tradition dans l’écriture, plus d’une année consacrée à l’écriture du livret pour construire des personnages authentiques et attachants et une dramaturgie solide. Et enfin tradition dans la qualité musicale avec un travail de fond qui aura duré près de deux années afin de créer une bande 18 son de grande qualité qui respecte la direction musicale de l’Opéra. Avec ses 9 millions d’euros de budget, ce spectacle devra conquérir un public français qui semble un peu sceptique à cette volonté de dépoussiérer l’histoire de Mozart dans une version rock ! Pour se faire une vraie idée du spectacle, il faudra se procurer l’album qui est en cours d’enregistrement et qui sera disponible dès le 27 avril. Tout cela en attendant le 22 septembre où, entre robes à crinolines, perruques poudrées et blousons de cuir, la troupe de Mozart nous racontera les succès et les échecs du plus célèbre des compositeurs. Benjamin Giraud Silence, on tourne… C’est tout près de Prague, dans l’ancien archevêché de Krom’, qui avait servi de cadre pour la réalisation du film Amadeus de Milos Forman, que se retrouvent les six rôles de Mozart - L'Opéra rock, pour le tournage du premier clip "Tatoue-moi". Un clip qui résume à lui seul l’univers de cette nouvelle production réunissant judicieusement deux styles qu’on croyait jusqu’alors diamétralement opposés. Ce premier clip est l’occasion de découvrir le casting du spectacle et notamment le chanteur italien Mikelangelo Loconte qui tiendra le rôle de Mozart. À ses côtés, la pétillante Claire Pérot, qui nous avait séduit dans le rôle de Sally Bowles aux Folies Bergère, sera pour l’occasion Constance. Autre visage connu, celui de Melissa Mars qui sera Aloysia Weber, et qu’on a déjà pu entendre en radio dans son duo avec Obispo "1980". Pour les amateurs de comédies musicales, ça sera l’occasion de retrouver Solal que certains ont pu voir à l’Espace Pierre Cardin dans le rôle de Tristan. Enfin, c’est Florent Mothe qui campera le rôle de Salieri, un artiste qu’on avait découvert dans la comédie musicale l’Alphoméga. À noter que depuis déjà 5 semaines, le single "Tatoue-moi" trône en tête des ventes de disques ! L’occasion rêvée pour la production de lancer le nouveau titre "Vivre à en crever" mettant en scène Mozart et son rival de toujours, Salieri. 19 pleins feux sur... Mozart l'opéra rock Musicalement Vôtre Dove Attia et Albert Cohen La scène se passe devant le Grand Rex, à quelques jours de la première de Dothy et le magicien d’Oz. Dove Attia, la cigarette au bec et le portable à l’oreille, répond aux dernières questions de Musicals Magazine. Une adolescente le reconnaît et l’aborde, tout excitée. "C’est Dove ! oh, j’y crois pas, regarde Maman, c’est Dove Attia !" Grand sourire de notre interlocuteur qui donne à la jeune fille le courage de se lancer : "Est-ce que je peux vous embrasser ?" Bises sur les deux joues, l’adolescente repart conquise en ajoutant "J’ai adoré Cléopâtre, merci !". Dove se tourne vers nous, et, beau joueur, précise "Elle a adoré Cléopâtre. C’est super, mais c’est pas moi. C’est Kamel Ouali." Puis, il se réconforte en ajoutant "C’est la famille, c’est tout comme…" Voilà, c’est ainsi. Dove Attia est une star. Il règne sur le spectacle musical "à la française". Cléopâtre est au Palais des Sports, on croit tout naturellement qu’il en est le producteur. Rien ne le disposait pourtant à faire ce métier. Surdoué, il est reçu à l’école Polytechnique, l’une des plus prestigieuses écoles hexagonales. "Doué ? Mon copain de promo Manuel Munz (producteur notamment du film La Vérité si je mens, ndlr) l’était bien plus que moi. Je l’ai vu s’enfiler un bouquin sur la mécanique quantique en une nuit et réussir son exam’ le lendemain. Il est d’ailleurs sorti major de promo !". Dove Attia aurait pu suivre le parcours classique de la majorité de ses camarades : grandes entreprises, ministères, carrière internationale. Mais il choisit de créer une école pour aider les aspirants aux grandes écoles à réussir leurs concours. Et ce pendant 10 ans. Il croise alors un homme dont il deviendra l’associé : Albert Cohen. Ca se passe en 1989, dans un club de sport parisien. Cohen est l’un des fondateurs de Radio Nostalgie qu’il vient de vendre à RMC. Il se lance à peine dans la production de films dont le tout premier retrace la tournée des Gipsy Kings aux USA. Impressionné par la faculté de son nouvel ami à comprendre les subtilités du métier de producteur, il s’associe à Dove Attia en 1994 en créant Artimuse, une société destinée à produire des documentaires et, à terme, des fictions. Si Albert Cohen est un bon professeur, Dove Attia apprend vite. Et son profil atypique le fait repéré par un cabinet A vos agendas ! Les Mozartiens vont pouvoir suivre pas à pas la création du spectacle. Outre les pages MySpace, Skyrock, la Fanpage Facebook, le Groupe Facebook et la ribambelle de messages et d’actualités qui sont envoyés à tous les membres/amis, les plus assidus pourront vivre chaque instant en suivant le planning et les news du site… 15 janvier : enregistrement de l’alum ; 1er février : création des décors ; 1er mars : création des costumes ; 6 avril : sortie de l’album ; 1er juin : création des chorégraphies... la liste n’est pas exhaustive. Vous ne pourrez pas manquer, non plus, le moindre passage télé ou les coupures de presse. Tout un programme ! 20 de chasseurs de tête qui le recrute pour prendre la direction d’une nouvelle filiale de TF1 : TF1 International. Son job consiste à coproduire des films avec les grands studios européens et américains. Il s’en sort parfaitement bien et commence à s’ennuyer "c’est chiant le cinéma !". Albert Cohen et Dove Attia assistent au succès phénoménal de Notre-Dame de Paris. Ils veulent la même chose. Un soir de Shabbat, au Café de Flore, ils imaginent LE spectacle de leur rêve. Le thème des Dix Commandements leur saute aux yeux. Daniel Lévi, croisé sur Radio Nostalgie, est intéressé. élie Chouraqui aussi. Manque un compositeur et un chorégraphe. Pascal Obispo, au sommet de sa notoriété, donne son accord. Arielle Dombasle recommande alors son prof de danse : il s’agit de Kamel Ouali, quelques années avant la Star Ac’. Le coup de cœur entre eux trois est immédiat, la production est lancée. Ils misent tous leurs biens : 1,5 million d’euros chacun, "s’entourent des meilleurs" et réussissent presqu’aussi bien que Notre-Dame de Paris. On parle tout de même de millions d’euros. Rebelote avec Autant en emporte le vent puis avec Le Roi Soleil. Dove Attia, dont la notoriété a explosé depuis son concours à La Nouvelle Star sur M6, fait des pleines pages de magazines. Albert Cohen, plus en retrait, assure la gestion. Leur réussite financière est fabuleuse. Le public est présent, même si la presse n’adhère pas toujours au style de leurs spectacles. Les amoureux de Broadway crient au scandale, mais le public est roi. Albert Cohen et Dove Attia deviennent une marque. Il leur suffit d’afficher dans toute la France leur nouvelle production pour déclencher les ventes de billets par dizaine de milliers. "Mozart fait un buzz énorme" nous déclare Albert Cohen. à tel point que la tournée dans toute la France est annoncée alors qu’aucune chanson n’est encore écrite. Une pointe de marketing "Mozart, la première rock star de l’Humanité" et le tour est joué. L’objectif est désormais de conquérir le monde avec un "World Tour" à partir de 2010. On devine qu’ils réussiront à nouveau ce "challenge", ils ont de l’or dans les doigts.On a beau s’être ennuyé fermement sur Dothy, le couple Attia/ Cohen trace sa route, main dans la main, pour le meilleur et pour le pire. Matthieu Gallou Toutes les infos sur Mozart l'Opéra Rock www.mozartloperarock.fr et sur www.mozartoperarock-leblog.com Vous pouvez aussi dialoguer sur www.mozartoperarock-leforum.com 21 ...focus sur Cabaret Le spectacle musical fait son Léo Ferré… Tu connais ? Dans le petit Théâtre du Marais, Depoix chante Ferré au travers de morceaux peu connus (Ton style, Graine d’Ananar) sur de nouveaux arrangements judicieux. "On s’est rencontré par hasard, ici, ailleurs ou autre part". Une rencontre rare dans une ambiance cabaret où se mêlent de la poésie à la verve acerbe interprétée avec justesse et de la musique jouée avec révolte et tendresse. Pas d’imitation, un artiste entier, authentique qui rend un hommage pudique au grand Ferré dans un voyage tour à tour mélancolique, violent et drôle. Un petit bijou… G.K. Théâtre du Marais – jusqu’au 31 mars Plus d’infos sur www.l-equipage.com Barbara vingt ans d’amour Il rêvait d’accompagner Brel, pourtant Roland Romanelli a passé vingt ans avec Barbara. Vingt ans d’amour et pas seulement… vingt ans de musique et de scène racontés avec tendresse au travers de ses chansons reprises par Rébecca. Par son interprétation, elle pourrait nous faire ressentir la présence de Barbara, là, sur la scène du Petit Hébertot. Roland Romanelli nous livre avec pudeur et passion, ses souvenirs et ses anecdotes avec celle qu’on appelait la dame en noir et qui pourtant, d’après lui, était la femme la plus amusante qu’il ait jamais rencontrée. Et on le croit, à entendre les extraits parlés, inattendus et drôles de Barbara elle-même, qui s’invite en intermède de cet hommage personnel à celle qui a disparu voilà déjà dix ans… G.K. Petit Hébertot – les vendredis et samedis à 19h depuis le 14 novembre 22 De Brel à Ferré en passant par les Soeur Etienne, les spectacles musicaux "hommage" ne cessent de fleurir dans les théâtres et les cabarets parisiens. À la redécouverte du patrimoine musical français... Les Frangines Les Frangines retracent avec bonheur le répertoire des Sœurs Etienne, véritable petit bijou de l’Après-Guerre. Sous ce nom se cache toute une famille ! D’abord la maman, Julie Ravix, qui met en scène le duo et puis les "frangines", Rachel Pignot (notre petit bijou du musical en France, bien connu des doublages Disney) et sa sœur aînée Rosalie Symon (plus connue au théâtre comme pour leur papa, Yves Pignot). On applaudit l’initiative car le pari est risqué ! Qui, de nos jours, est capable de fredonner une chanson des Sœurs Etienne ? Personne, pensez-vous ? Détrompez-vous ! Le public se surprend à reconnaître des airs célèbres moult fois arrangés, réorchestrés, traduits : "C’est si bon", ce sont elles ; "Qui sait ? Qui sait ? Qui sait ?" Ce sont encore elles ! Incroyable comme leurs chansons sont de véritables petites histoires, chose que nous ne savons plus faire aujourd’hui. Au milieu de la scène, une vieille TSF nous rappelle que les Sœurs Etienne (nos Andrews Sisters à nous) ont connu leur heure de gloire au sortir de la Seconde Guerre mondiale grâce aux émissions de radio. Leur duo s’arrêta quelques années plus tard, en 1953, et elles regagnèrent l’anonymat. Dans une mise en scène jouant astucieusement de leur complicité naturelle, les deux comédiennes chanteu- Il existe des lieux singuliers dans Paris qui riment encore avec variété et cabaret. Des salles conviviales nichées ici et là à Montmartre ou dans le Marais où des spectacles musicaux et concerts s'enchaînent chaque soir… Le Lapin agile Au cœur de Montmartre, au pied de ses vignes, s’élève une petite maison singulière, un lapin comme enseigne. Il y a foule comme tous les soirs, on se tasse sur les petits bancs, un petit verre de leur spécialité "maison" à la main. à la table, au centre, ça chante et on participe. Pas de scène, pas de spots, juste une pièce remplie de gens qui partagent un moment convivial en compagnie d’artistes. On arrive quand on veut et on part quand on veut au son des standards mais aussi des ses évoluent sur une trop petite scène pour leur talent. Au risque de trébucher sur leurs costumes similaires, elles n’en oublient pas moins leur sourire et la musique. On déplorera tout de même les affreux pieds de micros qui leur font perdre du temps et qui donnent la désagréable sensation d’anachronisme dans ce joli spectacle. Dommage ! Trois musiciens les accompagnent : un contrebassiste, un flûtiste/violoniste et un guitariste. Aujourd’hui, les Sœurs Etienne revivent grâce aux Frangines et à la fraîcheur de leur interprétation. On passe une heure délicieuse en leur compagnie. Elles attendent vos applaudissements tous les lundis au Théâtre de l’Essaïon jusque fin avril. Hélène Milon Théâtre Essaïon - JUsqu'au 27 avril Plus d'infos sur www.les-frangines.com chansons de chacun. Le répertoire est varié et la soirée s’étend jusqu’à ce que la salle soit vide… tard… très tard... Les Trois Baudets Les Trois Baudets, haut lieu de mémoire de la chanson française, rouvre ses portes et va faire du bruit ! Fermée en 1967, cette salle mythique a accueilli les débuts de jeunes inconnus tels que Brel, Brassens, Gainsbourg, qui inspirent plus que jamais le spectacle musical français. Racheté par la Mairie de Paris, ce théâtre, successivement sex-shop, cabaret érotique et salle à l’abandon, devrait accueillir les "jeunes" espoirs de la chanson comme à l’époque de son fondateur Jacques Canetti. C’est en tout cas ce qu’assure Julien Bassouls, gérant du lieu… Plus d’infos sur www.lestroisbaudets.com 23 ...coup de projecteur L ady in the Jacques Brel 1929 – 1978 Quand, aujourd’hui encore, on réécoute Brel interpréter ses chansons, avec toute cette fougue presque hypnotique, on en a encore la chair de poule. Les personnages peints dans ses textes sont tellement approfondis qu’on pourrait croire qu’ils existent vraiment. Chaque chanson raconte une histoire et on comprend aisément qu’elles donnent envie d’être "jouée" dans un spectacle musical… Viel chante Brel Laurent Viel revisite Brel et la fougue de ses textes, accompagné de Thierry Garcia à la guitare et au ukulélé. Si certaines versions réinventées peuvent s’avérer osées, d’autres comme Les Remparts de Varsovie laissent place à l’exubérance et à l’ambiguïté ou encore La Quête, une vraie réussite toute en sobriété. Le visage glacé, de rares sourires en coin, Laurent Viel offre une prestation scénique à couper le souffle en s’emparant de n’importe quelle chanson pour en faire la sienne, en créant des personnages entre Don Quichotte et Jacques Brel lui-même. Le public est séduit et ne peut sortir que "secoué" après cette ballade à l’humour noir… C.S. Théâtre Essaïon jusqu’au 21 mai Plus d’infos sur www.myspace.com/laurentviel Brel ou l’impossible rêve À l’occasion des trente ans de sa disparition, Brel ou l’impossible rêve nous invite à redécouvrir le parcours de Brel de Bruxelles aux Marquises. André Nerman incarne Brel avec conviction et surtout sans imitation. À ses côtés Manon Landowski (ou en alternance Nelly-Anne Rabas et Hélène Arden) est toutes les femmes de son cœur et de sa vie. Et puis il y a Jojo, l’ami fidèle, à qui il dit tout et dont la brutale disparition lui inspira une si poignante chanson qui ne manque pas de tirer une larme à certains. Créé en 2004, Brel ou l’impossible rêve est de retour au Théâtre Musical Marsoulan. Cet hommage chaleureux, à la fois chanté, dansé et parlé nous plonge dans l’œuvre de Brel avec beaucoup de respect et d’émotion. Une belle réussite… C.S. Théâtre Musical Marsoulan jusqu’au 28 juin 24 Auteur, chanteur, acteur et même réalisateur, Brel a touché à tout. Désireux d’échapper à un avenir écrit dans la cartonnerie familiale, il sort son premier disque en 1953 et quitte sa Belgique natale pour se rendre seul à Paris. Les débuts sont difficiles, néanmoins il persévère et, au fil de ses rencontres, naitra son premier succès Quand on a que l’amour en 1956. Son premier album La Valse à mille temps le propulse définitivement au devant de la scène. En 1965, son passage au Carnegie Hall de New York inspire à Mort Shuman et Eric Blau, une comédie musicale. Jacques Brel is alive and well and living in Paris restera cinq ans à l’affiche en Off-Broadway et sera jouée dans de nombreux pays. Malgré les succès qui s’enchaînent, il décidera de mettre un terme à sa carrière en 1967 pour se consacrer au cinéma. Rattrapé par la maladie, il s’exile… aux Îles Marquises et enregistre un dernier titre Les Marquises, en 1977, avant de s’éteindre quelques mois plus tard. Il aura fallu attendre près de 70 ans pour que l’adaptation de Lady in the Dark soit créée en France. Quelle excellente initiative ! L'Histoire Côté cour, Lisa Elliot est rédactrice en chef d’un célèbre magazine de mode. Elle manage avec une volonté de fer son équipe éditoriale et côtoie les stars du showbiz. Côté jardin, la hargne et l’envie n’y sont plus et c’est à reculons qu’elle se résout à consulter le docteur Brooks, analyste réputé sur la place newyorkaise. Au travers des rêves étranges et hauts en couleur qu’elle raconte, Lisa Elliot va retrouver petit à petit cette force qui l’habitait en apprenant, en plus, à assumer une liberté d’esprit nouvelle. Cette analyse, qui pourrait paraître "plombante", est au contraire traitée de façon légère, et est admirablement mise en exergue par la musique. Un musical intemporel qui ne souffre d’aucune manière de son statut de sénior. La Genèse Don Quichotte - Jacques Brel Une comédie musicale de Gérard Chambre d’après Cervantès Les amateurs de Brel se régaleront dans ce spectacle librement inspiré de L’Homme de la Mancha, comédie musicale adaptée par Brel en 1968. On y retrouve les grands airs du spectacle qui s’est ici ressourcé dans le célèbre roman picaresque, et ce Don Quichotte fait ressortir avec humour des questions toujours d’actualité : quel sort le monde réservet-il aux rêveurs, pourquoi mettre les poètes en cage ? D ark Lady in the dark voit le jour le 23 janvier 1941 à l’Alvin Theatre de New-York, quatre ans après que Moss Hart eût l’idée de transcrire en musical sa propre expérience auprès du docteur Kubie. Moss Hart soumet son projet, initialement intitulé I am listening à Kurt Weill, compositeur, qui le propose à son tour à Ira Gershwin pour en écrire les paroles. De cette collaboration, naîtra une œuvre étonnante prenant place dans trois univers très différents : l’intimité feutrée du cabinet d’analyse, le rythme trépidant de la rédaction du magazine et les histoires oniriques sorties tout droit de l’imagination de Lisa Elliot. Et les trois rêves développés prennent tant d'importance qu’ils sont qualifiés de petits opéras en acte par Kurt Weill. Le musical rencontre un beau et fier succès. Une version cinématographique fut même réalisée avec Ginger Rogers et Ray Milland en 1943. Toutefois, le film s’éloigne beaucoup de la version originale. La Création française Co-produite par l’Opéra de Lyon et mise en scène par Jean Lacornerie à qui l’on doit également Signé Vénus, Lady in the Dark tourne depuis quelques mois en France. Les salles sont combles, ce qui, vue l’affiche, ne surprend guère. En effet, le casting français est largement à la hauteur de l’œuvre. Coups de cœur particuliers pour Cécile Camp qui interprète le rôle parlé de Liza Eliott (magnifique de cynisme, de dureté et d’autant de fragilité), Florence Pelly (Maggie Grant) en collaboratrice et amie très précieuse et Jacques Verzier (Russell Paxton) étonnant par sa présence envolée dans son rôle de Monsieur Loyal. La mise en scène de Jean Lacornerie est une réussite, les univers sont parfaitement identifiables : très sobres pour le cabinet, simple et efficace dans le bureau de rédaction et délirants dans les rêves. C’est donc un beau travail dû notamment à Bruno de Lavenière pour les décors et à Robin Chemin pour les costumes. Malgré un premier acte qu’il faut apprivoiser pour entrer dans cette œuvre complexe, Lady in the Dark mérite grandement d’être sous les feux des projecteurs. Dorothée Gallou Avec une grande simplicité et beaucoup d’astuce, cette mise en scène servie par les interprétations subtiles de Gérard Chambre et d'Irène Roussel nous invitent à ne jamais abandonner notre quête de l’inaccessible étoile à travers la jungle d’une réalité où trop d’hommes font fi de l’imaginaire. Entre sérieux et comique, l’adaptation émaillée de références à Brel souligne les points de convergence entre l’univers du grand Jacques et L’Homme de la Mancha : Dulcinea rappelle parfois la fameuse "Madeleine" et on entendrait presque Don Quichotte dire que l’Espagne est "mon Amérique à moi"... Après s’être joué à l’Espace Cardin à Paris en janvier, le spectacle part en tournée en Espagne, au Maroc et en Syrie avant une reprise en France… V.B. 25 événement... madame raymonde revient ! Tout, tout, vous saurez tout sur Madame Raymonde ! Cette sacrée « bonne femme » incarnée par Denis D’Arcangelo parcourt les villes de France. Musicals Magazine vous propose de découvrir d’un peu plus prêt ce curieux personnage haut en gouaille et en humour ! L’oiseau que je préfère : le rouge-gorge Mes auteurs favoris en prose : Jules Verne, Stephen King, Charles Perrault… Mes poètes préférés : Pierre Mac Orlan, Jacques Prévert, Bernard Dimey, Allain Leprest… Mes héros favoris dans la fiction : les amoureux transis et infatigables Serait-ce la fille cachée de Marcel Carné et d’Arletty ? Si la Dame effraie quelque peu les premières secondes, elle saura à coup sûr vous arracher des éclats de rire ! Madame Raymonde, créée depuis quelques années (nous tairons le nombre exact par respect pour la dame), revient sur scène pour sa troisième revue en compagnie de son fidèle ami Sébastien Mesnil à l’accordéon. Elle nous ballade dans son univers sensible, drôle et parfois grinçant enrobé d’un répertoire allant d'Allain Leprest à Boris Vian, le tout saupoudré de quelques verres de vin. Interprété par le très talentueux Denis d’Arcangelo, cet artiste est l’un des comédiens les plus marquants dans l’univers du théâtre musical français. Son parcours impressionnant lui a permis de montrer toute l’étendue de son talent et le public a déjà eu le délice de pouvoir le découvrir tant sur les planches (Les Z’années Zazous, Le Cabaret des hommes perdus…) que sur petit et grand écran (Les Nuits fauves…). Bien plus qu’un interprète, Monsieur d’Arcangelo est un poète, un auteur, un créateur et nous livre son plus beau personnage. Mes héroïnes favorites dans la fiction : Véritable coup de cœur, nous ne pouvions qu’avoir envie d’en savoir un peu plus sur cet homme hors du commun. À spectacle original, interview originale, l’artiste se cache, le personnage se confesse… M. D’Arcangelo enfile le costume de Mme Raymonde… Mme Raymonde répond au questionnaire de Proust... Reste à savoir où se trouve la frontière entre l’artiste et le masque… Mes héroïnes préférées dans la vie réelle : les reines folles et les actrices déchues Mes compositeurs préférés : Bach, Mozart, Barbara, Kurt Weill, Patrick Laviosa… Mes peintres préférés : Botticelli, Da Vinci, Gauguin, Rembrandt, Norman Rockwell… Mes héros préférés dans la vie réelle : les médecins les mères Mes héros dans l’histoire : les Résistants, de toutes époques Ma nourriture et boisson préférée : les pâtes et le champagne Ce que je déteste par-dessus tout : la bêtise Le personnage historique que je n’aime pas : Napoléon Bonaparte Ma principale qualité : la bienveillance invasions Mon occupation préférée : apprendre le défilé du 14 Juillet leur disponibilité Mon rêve de bonheur : avoir une gouvernante Ma vertu préférée : pas une grande ! Quel serait mon plus grand malheur ? être oubliée Le fait militaire que j’estime le plus : La réforme que j’estime le plus : l’abolition de l’esclavage Le don de la nature que je voudrais avoir : À part moi-même qui voudrais-je être ? une fée Comment j’aimerais mourir : entourée La qualité que je préfère chez les hommes : Où aimerais-je vivre ? L’état présent de mon esprit : inquiète La qualité que je préfère chez les femmes : La couleur que je préfère : la timidité le rouge, et pas que le gros. Ma devise : « Si tu hésites, rajoutes-en. » Mon principal défaut : la paresse La fleur que j’aime : le lilas Propos recueillis par Michel Pouradier la tendresse l’insoumission à Paris, avec vue sur le Canal Saint-Martin Au Vingtième Théâtre du 11 mars au 26 avril, du mercredi au samedi à 19h30 le dimanche à 15h00 Plus d’infos sur www.madameraymonde.com Madame Raymonde s’invite dans votre salon Le DVD du spectacle est enfin disponible. Courez au Vingtième Théâtre, vous le trouverez en vente à la fin du spectacle. Vous pouvez aussi le commander en envoyant un chèque de 22 euros (20 euros + 2 euros de frais de port) aux Concerts Parisiens, 21 rue Bergère, 75009 Paris. la beauté Le principal trait de mon caractère : peut-on dire la bonhommie pour une femme ? 26 Les faits historiques que je méprise le plus : les Ce que j’apprécie le plus chez mes amis : L'agenda de Raymonde La faute qui m’inspire le plus d’indulgence : 27 focus sur... ...côté jardin Du swing et de l'humour à la nouvell e ève Cette saison, La Nouvelle Ève dans le 9 e arrondissement de Paris, nous offre deux spectacles musicaux très décoiffants : Orphéon Célesta et les Sea Girls. Petit tour d’horizon… La soirée débute avec le trio Orphéon Célesta dans leur nouveau spectacle intitulé De la Fuite dans les idées. Dans la même veine que Duel, Le Quatuor ou encore La Framboise frivole, ces trois musiciens-chanteurs jonglent avec l’humour et l’invention : jeux de mots, instruments détournés, grands standards de jazz revisités, ils ne ratent aucune occasion pour faire rire le public. Si l’histoire manque de profondeur un directeur d’Hollywood les appelle régulièrement pour suivre leurs recherches musicales - on a du mal à comprendre où ils veulent en venir. Seul bémol pour ce spectacle : les textes. L’enchaînement des sketchs paraît bien laborieux d'autant qu'ils ne sont manifestement pas comédiens. Le spectacle gagnerait en dynamisme s’il n’y avait pas autant de liants entre chaque numéro musical. C’est bien dommage car le public n’attend que d’être emporté dans leur humour et leur univers. Cependant, de très beaux moments de musique et d’ingéniosité nous surprennent : un trio de jazz vocal black façon Le Chanteur de jazz en mime et peu d’accessoires ou encore le doublage et le bruitage d’un épisode de la série Zorro, propice à de nombreux gags ou bien un numéro de verres mais avec des bouteilles de bières, l’idée est là ! En somme, un spectacle qui pourrait gagner en légèreté et en énergie. à l’affiche jusqu’au 22 mars. Pour succéder à ce trio farfelu, la Nouvelle ève a fait appel à un quatuor peu commun dans le milieu de la musique et du spectacle : les Sea Girls ! Quatre femmes incroyablement talentueuses manient le bon mot et la belle note dans un spectacle à "pousse-pousse" ! Le décor est minimaliste et pourtant bien suffisant : une chaise "pousse-pousse", un vieux phono- 28 gramme et quelques jolis accessoires. L’attrait essentiel du spectacle est de toute évidence les quatre comédiennes toutes savamment maquillées et habillées façon Soleil Levant à la sauce rock : une véritable explosion de couleurs envahit la jolie salle de cabaret de La Nouvelle ève. Mais que font-elles me demanderez-vous ? Et bien, elles chantent ! Et c’est tout ? Dans leur cas, c’est un tout, une évidence : elles osent détourner des chansons cultes comme "Un petit poisson, un petit oiseau" ou bien "Le Loup, la biche et le chevalier" avec tant d’espièglerie et d’humour que l’on se surprend à redécouvrir ces beaux textes sous une lumière différente. De chansons cocasses ("Avec mon chat" ou "Crevette") au véritable cri du cœur ("Où sont passés les hommes ?" ou bien "J’cherch’ un rich’"), elles manient l’humour décapant et décoiffant tant dans leur interprétation que dans leur gestuelle. Le public en est quitte pour près de 2 heures de fous rires garantis. Assurément, les Sea Girls sont un excellent remède contre la morosité actuelle et peut-être bien contre la crise… Allez savoir ! A l’affiche jusqu’au 28 mars. Hélène Milon Orphéon Célesta Jusqu’au 22 mars, les jeudis, vendredis, samedis à 20h00 et les dimanches à 15h00 Plus d’infos sur www.orpheoncelesta.com Les Sea Girls Jusqu’au 28 mars, les jeudis, vendredis, samedis à 21h30 Plus d’infos sur www.les-seagirls.com Mais qui es-tu jolie ève ? D’abord baptisée "Les Fantaisies parisiennes" lors de sa construction en 1898, la salle accueilli des spectacles de vaudevilles de Labiche ou de Feydeau. Elle s’appela ensuite "Gaîté" et vit apparaître, en 1920, la première revue nue de Paris. Elle prit son nom actuel en 1949 et continua, à l’abri des boulevards de Pigalle, à présenter des shows typiquement parisiens. Le lieu en forme de petit cabaret intimiste vaut le détour de par sa scène illuminée au parterre multicolore ou bien les nombreuses étoiles du plafond. Aujourd’hui, on y joue la revue "Paris je t’aime" en alternance avec des spectacles musicaux ou de style cabaret comme celui de Shirley et Dino. Nouvelle Eve 25, rue Pierre Fontaine 75009 Paris - Tél: 01 48 74 69 25 Plus d’infos sur www.lanouvelleeveparis.com À nos actes manqués Alors que Le Roi Lion a entamé une nouvelle saison de succès à Mogador, plusieurs de ses artistes ont réuni leurs talents une fois de plus pour soutenir l’association AVVO. "A nos actes manqués" sortira en single en avril, tous les bénéfices de la vente seront reversés à AVVO afin d’améliorer les conditions de vie des veuves et des orphelins en Afrique en développant un meilleur accès à l’eau potable, à l’éducation, au logement… Ensemble pour AVVO avec Mathieu Boldron, Leah Vincent, Energyworld, Céline Languedoc, Valérie Louri, Jee-L, Linda Rheretyane, Phindile Nyandeni, Jérémy Fontanet, Mélina, Thierry Picaut, Zamokuhle Sithole, Andrew Isar, Portia Talpot, Olivier Breitman, Zama Magudulela, Theodora Valente, Rorisang Kgwathe, Sandy Louis… C.S Visitez le site de l’association www.avvo-asso.org Starmania, 30 ans Le spectacle de Luc Plamondon et Michel Berger fête cette année ses 30 ans. En 2007, France Gall déclarait à Télé 2 Semaines "Avec Luc Plamondon, nous avons le projet de remonter le spectacle et de le faire tourner, cette fois-ci, dans le monde entier. On pourrait aussi imaginer, pour la télé, un documentaire qui raconterait l’aventure Starmania". En attendant un éventuel retour, France 2 va proposer une émission spéciale pilotée par France Gall autour de la comédie musicale. De nombreux artistes devraient être présents pour faire renaitre les tubes cultes Quand on arrive en ville, Ziggi, Le Blues du businessman, Le Monde est stone… L’occasion peut-être de confirmer la rumeur qui circule sur une adaptation de Starmania au cinéma. Une aspiration de Luc Plamondon qui pourrait se réaliser avec la collaboration d’EuropaCorp, la société de production de Luc Besson. à suivre… C.S 29 portrait... Côté cour... ...dans vos salles Notre-Dame de Paris de retour ? Hélène Segara aurait laissé sous-entendre dans une interview accordée au magazine Télé 7 jours qu’elle serait prête à redevenir Esméralda dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris de Luc Plamondon et Richard Cocciante qui l’avait révélée au grand public il y a déjà dix ans. Elle déclare à ce sujet que "le projet ne devrait pas aboutir avant 2010, à cause de nos emplois du temps". Un film écrit et réalisé par Maïwenn Avec Jeanne Balibar, Romane Bohringer, Julie Depardieu, Mélanie Doutey, Marina Foïs, Estelle Lefébure, Maïwenn, LinhDan Pham, Charlotte Rampling, Muriel Robin, Karole Rocher, Karin Viard, Joey Starr, Nicolas Briançon. Voilà déjà deux ans que la rumeur d’un retour circule et il se pourrait bien qu’il se concrétise. Notre-Dame de Paris a été le tremplin pour des artistes comme Garou, Julie Zenatti et Patrick Fiori. Depuis, de nombreux artistes ont endossé les costumes de Quasimodo et Esméralda dans le monde entier, de Madrid à Londres en passant par Moscou et Pékin…C.S. Sortie France le 28 janvier 2009 Durée : 1h45 Site officiel : www.snd-films.com B.O.F disponible chez Capitol. retour sur le bal actrices des Le Horla, Une fois n’est pas coutume, le film est déjà sorti depuis janvier, mais revenons sur l’une des bonnes surprises de l’année, et pas seulement pour la polémique de l’affiche ! le musical Nouvelle de Guy de Maupassant adaptée pour la première fois en comédie musicale, Le Horla viendra hanter les murs du Théâtre Musical Marsoulan à compter du mois d’avril. Être invisible ou sentiment d’une présence constante, simple inquiétude ou angoisse grandissante, ou encore emprise d’une irrémédiable folie ? Qui est Le Horla ? Sommes-nous dans le réel ou le fantastique ? Comédien chanteur ayant participé à de nombreuses comédies musicales et opérettes, c’est en qualité de librettiste et metteur en scène que Florian Cléret présente ici sa dernière création. Un spectacle qu’il a voulu traiter comme un film "en live", avec des techniques innovantes permettant au spectateur de plonger dans l’atmosphère particulière et parfaitement retranscrite du roman. Les musiques sont signées Erik Sitbon qui, en plus d’une carrière solo, a déjà composé de nombreux spectacles musicaux (citons notamment Le Portrait de Dorian Gray et Jack-The Musical, ou le conte pour enfants Souricolor). A-M H. AU THÉÂTRE MUSICAL MARSOULAN À PARTIR DU 2 AVRIL 2009 Plus d’infos sur http://lehorlalemusical.com Dernière minute : Lorenzo Vitali qui produit actuellement Hair au Trianon prépare l'adaptation d'Hairspray au Casino de Paris pour 2010. The Producers et Young Frankenstein sont prévus les années suivantes... 30 Au bal masqué Zorro à paris Alors qu’il ferme prématurément à la mi-mars à Londres, Zorro est annoncé aux Folies Bergère à l’automne 2009 et sera produit par Stage Entertainment (Cabaret, Le Roi Lion). Le musical devrait également voir le jour en Allemagne, Hollande, Italie, Japon, Corée et en Russie. Le musical créé sur les musique des Gypsy Kings (dont les tubes Djobi, djoba et Bamboleo) et les lyrics de Stephen Clark a été nominé cinq fois aux Laurence Olivier Awards (meilleur musical, meilleur performance pour Matt Rawles, Emma Williams et Lesli Margherita). Rafael Amargo (qui s’est illustré comme professeur dans la dernière Star Academy) est quant à lui nominé pour les meilleures chorégraphies. Zorro, le musical promet du grand spectacle aux parisiens : flamenco, acrobaties, pyrotechnie sont les ingrédients de cette production spectaculaire. Quant à la distribution française… patience, le casting est en cours ! G.K. Plus d’infos sur le site anglais : www.zorrothemusical.com Une jeune réalisatrice, Maïwenn, souhaite réaliser un documentaire sur les actrices en devenir, populaires, intellos ou comiques, les "has been" et les "never been" (dixit le personnage de la professeur de théâtre frustrée). Remettant en question les doutes de son producteur, elle se lance dans l’aventure. Filmant leur vie quotidienne avec ou sans leur accord, Maïween nous entraîne dans un vrai "documenteur", comme dirait Agnès Varda. Le Bal des actrices est un film léger, loin des longs-métrages en DV filmés façon télé-réalité. On y sort le sourire aux lèvres : l’humour parodique, les séquences amusantes de danses et de chants, le ton vif et le contre-emploi du rappeur Joey Starr sont les ingrédients d’une comédie musicale réussie sur les actrices et sur les femmes, leurs blessures et leurs forces. L’inconscient en chansons ! Maïween agrémente ses différents portraits avec des chansons décalées, qui (dé)montrent en dérision l’inconscient des actrices ! La force du montage est de savoir couper ces séquences à temps : ni trop longues ni trop répétitives. Maïwenn explique comment s’est passé le croisement entre les chanteurs et les acteurs : "Avant même de connaître mon casting de comédiennes, j’avais été voir les compositeurs avec qui j’avais envie de travailler. Je leur ai expliqué l’idée de mon film avec les différents thèmes que je souhaitais aborder tout en leur précisant que je ne savais pas encore quelles actrices l’interpréteraient. A ce moment-là, ceux qui étaient intéressés m’ont précisé le thème qu’ils préféraient développer dans leurs chansons et l’actrice pour laquelle ils préféraient écrire. Puis, une fois mon casting d’actrices réuni, je suis allée les voir une par une et leur ai donné les noms des compositeurs. Et à partir de là, j’ai fait des couples : Charlotte Rampling/JoeyStarr, Mélanie Doutey/Benjamin Biolay, Karin Viard/Anaïs… en fonction des affinités." La musique originale est signée par le compositeur Gabriel Yared, lequel a travaillé pour Godard, Beinex, Altman, Annaud… et a reçu un Oscar pour la musique du film Le Patient anglais. Le dancing des egos Maiween nous en dit plus sur la préparation des chorégraphies qui émaillent son film : "Je suis une fan de danse. Concevoir toutes ces scènes a donc été un bonheur pour moi. Je suis allée à toutes les répétitions car je voulais connaître toutes les chorégraphies de chaque actrice en détail avant de commencer. Cela s’est étalé sur plusieurs mois…" Été 1960, Jean Rouch et Edgar Morin tournent une Chronique d’un été, film enquête unique sur les conditions de vie et la notion du bonheur de quelques français qui se terminait par les réactions des interviewés face à leurs propres images, et concluait par la réaction des deux auteurs sur cellesci. Maïween, 48 ans plus tard, récidive. L’avant-première de l’équipe du film a été sûrement la plus belle mise en abyme de l’année. Sébastien Riché 31 Ciné-musicals... de la scène à l'écran ...Ciné-musicals recompensée Le spectacle vivant arrive sur Quand Hugh Jackman les écrans de cinéma ! Saviez-vous qu’il était possible de voir un match de football, un spectacle (théâtre, ballet, humour...) en direct depuis votre siège de cinéma ? Entretien avec Marc Welinski, fondateur en 1997 de la chaîne Mezzo consacrée à la musique, l’opéra et la danse, actuel directeur général de CielEcran, société pionnière sur le marché européen de la diffusion de programmes événementiels sur grands écrans. Quelle est votre activité ? CielEcran est une société de distribution de programmes dit alternatifs pour les cinémas et auditoriums. Nous proposons à des salles équipées en numérique de diffuser des événements culturels, soit trois retransmissions par mois en moyenne : théâtre, one man show, concerts, avec un opéra par mois toujours en direct en haute définition (HD) dans presque 150 salles en Europe. Nous avons commencé avec la coupe du monde de football en direct. Nous diffusons en direct ou pas suivant les cas, par satellite, vers la France et quelques autres pays européens. Quel est le bilan des premières années d’exploitation ? Cela a été un très grand succès pour les opéras en nombre de spectateurs, avec moins de monde pour le très contemporain Doctor Atomic du compositeur minimaliste américain John Adams. Nous avons eu aussi un grand succès avec le concert d’Elton John en direct de Bercy. Comment travaillent les réalisateurs ? D’après des spectateurs qui ont vu Doctor Atomic, la réalisation fut tellement parfaite qu’elle ne pouvait être que le résultat d’un découpage très précis… voire d’une réalisation accompagnée par un ordinateur ? Les réalisations du Metropolitan Opera de New York sont magnifiques, le Met n’engage que les meilleurs réalisateurs qui travaillent aussi pour le cinéma. Bien sûr, le découpage des plans a été étalonné sur des diffusions antérieures, mais on travaille toujours comme cela pour la captation de spectacles. "Monter" en direct par ordinateur est impossible car une scène est toujours plus ou moins longue, il peut survenir des retards. Les séquences sont très découpées, ce qui donne des plans sublimes, par exemple en contre-plongée, rien n’est laissé au hasard. Cherchez-vous de nouveaux talents ? Nous sommes en discussion avec l’Opéra Comique sur de nouveaux projets et avec EMI pour la diffusion de concerts. CielEcran est très demandeur de projets dans la comédie musicale. Cela ne gênera pas les tournées éventuelles, au contraire : cela crée du buzz et apportera un complément de rémunération importante grâce aux réseaux de salles. Voir un spectacle sur grand écran est une autre expérience que le live, le spectacle vivant. Nous sommes déjà compétiteurs de la télévision : un opéra qui passait sur la chaîne ARTE a attiré 7 000 entrées à 18-20 euros en même temps en salles ! La captation étant très chère à produire, nous souhaitons travailler avec des noms déjà connus mais l’inverse ne sera pas impossible dans le futur. Propos recueillis par Sébastien Riché Toutes les infos sur "L’événement sur grand écran" : www.cielecran.fr 32 présente les Oscars… Début musical et chanté pour la 81e cérémonie des Oscars le 22 février dernier, Hugh Jackman, présentateur de la soirée, aidé d’Anne Hathaway, revisite avec talent les films de l’année. Entre deux remises de prix, "The show must go on" ! Mamma Mia est devenu le film qui a réalisé le plus d’entrée en Angleterre devançant Titanic et, pour Hugh Jackman : "A change has finally come" ! Un autre grand numéro chanté et dansé, mis en scène par Baz Luhrmann, retrace les plus grandes comédies musicales, de West Side Story à Moulin Rouge en passant bien sûr par Mamma Mia avec à nouveau Hugh Jackman, Beyonce, les stars d’High School Musical, Zac Efron et Vanessa Hudgens, et le couple de Mamma Mia, Amanda Seyfried et Dominic Cooper. G.K. en salle ça tourne Incognito Damn Yankees : le remake Après Cali dans Magique, c’est au tour de Bénabar de faire ses débuts au cinéma. C’est derrière un micro et sur grand écran qu’il s’illustrera aux côtés de Franck Dubosc, Jocelyn Quivrin et Isabelle Nanty. Tous réunis par le réalisateur éric Lavaine pour aborder le thème de l’amitié et de la confiance. Très investi dans le projet, Bénabar a participé à l’écriture du scénario et a créé les chansons originales du film. Lucas devient une grande star en s’appropriant les chansons d’un ami qu’il croit disparu. C’est sans compter la réapparition de cet ami… Pour lui cacher la vérité, il fait l’erreur de demander à Francis, un comédien raté, de prendre sa place… Sortie le 29 avril Après avoir incarné Dieu dans Bruce tout-puissant, Jim Carrey (actuellement à l’affiche de Yes Man) s’apprête à entrer dans la peau de Satan aux côtés de Jake Gyllenhaal dans l’adaptation cinématographique de la comédie musicale Damn Yankees. Le film racontera le parcours de Joe Boyd, un homme marié et sans histoire, passionné de baseball. Désespéré de ne jamais voir son équipe gagner, il signe un pacte avec le diable et lui vend son âme… In the heights adapté au cinéma Universal Pictures a acquis les droits pour l’adaptation au cinéma du musical de Broadway, In The Heights, sacré Meilleur Musical au dernier Tony Awards. Quiara Alegria Hudes, auteur du livret, travaillerait déjà sur l’adaptation. D’autre part, d’après Hollywood Reporter, Lin-Manuel Miranda, la créatrice du spectacle, a signé un accord avec Dreamworks pour créer In the Heights en film d’animation '' unique et innovant '' avec le scénariste d’High School Musical, Peter Barsocchini. à suivre… Antoine de Caunes se mouille… "Musical is back" comme on aimerait le croire ! Antoine de Caunes, gonflé à l’hélium, a ouvert la cérémonie des Césars, le 27 février, en se mouillant dans une parodie approximative de "Chantons sous la pluie". Quelques pas de danse, des claquettes en playback comme un petit clin d’œil à Hugh Jackman et son ouverture des Oscars. On ne pourra pas reprocher à De Caunes d’avoir essayer quand, aux Victoires dites de la Musique, la comédie musicale n’a pas été représentée. Mais pas de doute, on préfère quand même l’original… G.K. Wesley Snipes devient James Brown Sœur Sourire "Dominique-nique-nique s’en allait tout simplement routier pauvre et chantant..." Qui ne connait pas ce refrain ? La reine des hits parade des années 1960 était "une sœur". Cécile de France devient Jeanne Deckers, alias Sœur Sourire dans le biopic de Stijn Coninx. Le récit bouleversant d’une femme, entre doute et enthousiasme, qui vit son existence chambouler en 1963 avec le triomphe international de sa chanson "Dominique". Cette chanson en tête des hits parade planant au-dessus de Elvis et des Beatles et ses deux millions d’albums vendus n’auront, pourtant, pas empêcher sa fin tragique. Sortie le 29 avril Spike Lee prépare actuellement un biopic consacré au grand James Brown, décédé le 25 décembre 2006. Le roi de la soul devrait être incarné par Wesley Snipes. Comme pour Jamie Foxx dans Ray, les passages chantés seront doublés par la voix originale du chanteur. Une Cléo rock’n'roll Le réalisateur Steven Soderbergh prépare, entre autres, une comédie musicale rock’n'roll et en 3D, sur l’histoire d’amour entre Cléopâtre, la reine d’Egypte et Marc-Antoine, l’amoureux transi. Hugh Jackman, d’abord pressenti par le réalisateur pour incarner Marc-Antoine, s’est vu contraint de décliner l’offre en raison d’un emploi du temps surchargé. On ne sait donc pas qui donnera la réplique à Catherine Zeta-Jones. Aucune date de tournage n’est prévue à ce jour et avec un Soderbergh surbooké, on peut se demander quel est l’avenir de ce projet… 33 ...enfants D othy et le Magicien d'Oz Une saison "Over the rainbow" Une étoile au palace Le 22 juin 1969 s’éteignait l’une des plus grandes figures de la comédie musicale américaine : Judy Garland. Star parmi les plus grandes, celle qui a créé au cinéma le rôle de Dorothy dans Le Magicien d’Oz en 1939 et bien d’autres chefs d’œuvre, renaît le temps d’une soirée spéciale en son honneur. Sous les traits et la voix de notre Judy Garland à nous, Isabelle Georges, le spectacle-hommage Une Étoile et moi sera repris au Palace le 22 juin 2009, 40 ans jour pour jour après sa disparition. On ne le sait pas toujours mais la vocation, parfois, ne tient pas à grand-chose. Pour Isabelle, ce fut lors d’une longue hospitalisation qu’elle découvrit les chansons et les films de la star américaine. Avec sa force et sa ténacité, elle réussit le pari d’être une véritable performer et de faire de sa vie le plus beau des spectacles de Broadway. La soirée, à sa demande, sera donc placée sous le signe de la charité et de l’entraide puisqu’une partie de la recette sera reversée à l’association Arc-en-Ciel (www.arc-en-ciel. com). Celle-ci, parrainée par Sophie Marceau et Nicolas Hulot, s’occupe de réaliser les rêves des enfants hospitalisés. Si vous avez déjà vu Une Étoile et moi en septembre à la Péniche Opéra, cette soirée-là sera complètement différente puisqu’Isabelle Georges ne sera pas accompagnée uniquement d’un pianiste (Frédérik Steenbrink) mais d’un petit orchestre de 16 musiciens conduit par le chef d’orchestre Philippe Barbey-Lallia (à la tête de l’Orchestre Cinématographique de Paris regroupant 80 musiciens). L’occasion pour venir découvrir ou redécouvrir ce spectacle et Judy Garland et soutenir l’action d’une association. Belle initiative ! Le Palace – soirée unique le 22 juin 2009 Plus d’infos isabellegeorges.free.fr et www.judyandme.net Hasard du calendrier, le printemps voit fleurir deux spectacles évoquant la grande Judy Garland. Le premier s’adresse au jeune public en reprenant l’un des grands films de sa carrière, Dothy et le magicien d’Oz. Le deuxième est une soirée spéciale orchestrée par Isabelle Georges pour célébrer le quarantième anniversaire de sa mort, Une Étoile et moi. pour se retenir facilement et participent largement à la réussite du spectacle. Il est d’ailleurs amusant de noter qu’à la sortie, sur le quai du métro, on entendait la chanson-phare "Vert" fredonnée par quelques personnes ! Si les adultes peuvent déplorer un manque de profondeur à l’ensemble, ceux qui, heureusement, ont gardé leur âme d’enfant (c’est-à-dire ceux encore capables de regarder les Goonies sans une pointe d’ironie) auront passé un bon moment à sourire des réactions des enfants. Il faut dire que le spectacle est bien conçu car les personnages interrogent très souvent le public pour lui demander de les aider à résoudre des énigmes. Stratagème très réussi car les enfants (même les plus éloignés de la scène) se prêtent au jeu et crient à tue-tête pour aider les héros. Côté prod, rien n’a été laissé au hasard. On sent le spectacle à budget et cela fait plaisir de voir que le jeune public n’est pas lésé (on l’avait déjà noté au moment de la recréation en comédie musicale du Soldat rose) : décors, costumes, chorégraphies ont soigneusement été imaginés. Les lumières sont aussi un élément très important car elles déterminent vraiment l’ambiance de chaque tableau. Enfin, les scènes "en l’air" et avec "de l’air" surprennent agréablement car elles ne sont pas là juste pour en mettre plein la vue. Côté casting, aucune fausse note. Chaque comédien-chanteur prend plaisir à interpréter son ou ses personnages et semble griser par les réactions du public. Une mention spéciale est à adresser à la délicieuse sorcière de l’Ouest interprétée par Sophie Delmas : elle a fichu la trouille à l’ensemble des petits spectateurs même les plus téméraires ! Pari gagné pour une "méchante" ! Pari également réussi pour la troupe car, et on le sait tous, la vérité sort de la bouche des enfants et ceux présents quand nous étions là, ont largement plébiscité le spectacle. Hélène Milon Initialement prévu pour les vacances scolaires de février, Dothy et ses camarades jouent les prolongations du 11 au 19 avril au Grand Rex. Dothy et le Magicien d’Oz Produit par Dove Attia et Albert Cohen Adapté du conte de Franck L. Baum Mise en scène et chorégraphies de Stéphane Jarny Plus d’infos sur www.lemagiciendoz.fr Si le spectacle, Dothy et le magicien d’Oz, de Dove Attia et Albert Cohen, reprend le thème du film de Victor Fleming, Le Magicien d’Oz, l’histoire est édulcorée pour les enfants. Dothy (pour Dorothy) vit avec sa tante au fin fond du Kansas. Un jour de cyclone, la petite fille n’a pas le temps de se mettre à l’abri et s’envole avec sa maison. C’est alors qu’elle atterrit dans un monde merveilleux où elle devra affronter pleins de dangers pour pouvoir rentrer chez elle. Accompagnée d’un lion peureux, d’un bûcheron de fer sans cœur et d’un épouvantail sans cervelle, elle doit retrouver le magicien d’Oz qui, lui seul, a le pouvoir de la ramener chez elle. La salle du Grand Rex se prête très bien (outre les fauteuils moelleux) à la mise en scène de Stéphane Jarny. La scène et les avant-scènes servent l’histoire et le décor de sorte que les enfants sont très vite captivés par le spectacle. Les mélodies, composées par Antoine Essertier sont formatées 34 35 ailleurs... ...ailleurs OBAMA ON MY MIND ça Bouge ! L’élection de Barack Obama ne cesse d’être source d’inspiration dans le monde entier. À peine investi à la Maison Blanche… Obama fait ses débuts sur scène. Alors qu’on évoquait une adaptation cinématographique de la vie de l’ancien sénateur de l’Illinois, c’est finalement en star d’une comédie musicale qu’il sera illustré au petit Hen and Chicken Theatre de Londres. Obama on my mind retrace avec humour le parcours de Barack Obama jusqu’à la Maison Blanche au travers des personnes qui l’entourent. Mais qui va bien pouvoir incarner Obama sur scène ? Personne. La production s’est facilité la tâche en ne faisant jamais apparaître son personnage sur scène. La première a eu lieu le 3 mars dernier. À l’heure où nous écrivons, nous ne pouvons pas vous en dire plus sur l’accueil qu’a reçu ce spectacle très attendu de la part des spectateurs et de la presse locale. G.K. Thriller live n’est pas à proprement dit ce que l’on peut appeler un musical mais plutôt un spectacle compilant les plus grands tubes de Michael Jackson et les Jackson 5 : un "jukebox show". De I want you back à Beat it, tout y est ! Actuellement au Lyric Theatre (Londres) www.thrillerlive.com Devant le succès rencontré à la Menier Chocolate Factory, A little Night Music sera transféré au Garrick Theatre à partir du 28 mars et ce jusqu’au 25 juillet. Il prendra la place de Zorro, fermé prématurément. Succès oblige ! Quatre productions du West-End, Thriller live, La Cage aux folles, les hits Hairspray et Dirty Dancing, ont récemment annoncé des prolongations devant le succès des réservations… Le musical innocemment rock Spring Awakening qui a fait des débuts brillants, acclamé par la critique, au Lyric Hammersmith devrait être transféré au Novello Theatre à partir du 21 mars. springawakening.co.uk Six ans après le musical très controversé qui porte son nom, Jerry Springer fera ses débuts dans Chicago au Cambridge Theatre. Il reprendra le rôle de Billy Flynn à partir de juin 2009 et pour une période limitée. Si vous aviez dans l’idée d’aller voir Rowan Atkinson (Mr Bean) dans Oliver ! au Royal Drury Lane de Londres, pensez à réserver vos places : le spectacle marque déjà quasi complet ! Il jouera le rôle de Fagin jusqu’au 18 juillet et sera remplacé ensuite par le comédien Omid Djalili, connu en Grande-Bretagne pour "The Omid Djalili Show" sur la BBC… www. oliverthemusical.com Cette fois, c’est officiel ! Spider-Man sera à l’affiche du Hilton Theatre de Broadway à partir de janvier 2010. Le spectacle sera mis en scène par Julie Taymor sur des musiques de Bono et The Edge, deux des membres du groupe légendaire U2. La suite du Fantôme de l’Opéra, Phanthom, Love Never Dies devrait voir le jour à la fin de l’année et devrait être présentée simultanément à Broadway, Londres et Shanghai. 36 MUSICALIFRAGILISTIC Hen and Chicken Theatre (Londres) – 3 au 21 mars Sunset Parfois, certaines personnes proposent une idée toute simple qui vous rende verts d’envie (Wicked, ça vous dit quelque chose ?). À mon avis, celle de Musicalifragilistic en est un exemple parfait. Le concept est efficace : organiser une soirée sur le thème des meilleures musiques de spectacles et films musicaux, encourager tous les participants à se costumer comme leur personnage favori (c’est un minimum), proposer quelques performances (de qualité bien sûr) inspirées des classiques en leur genre, lancer le mouvement sur des chorégraphies connues (Chitty Chitty Bang Bang et Time Warp… géants) et s’assurer qu’il y a assez d’alcool pour fournir l’énergie nécessaire à la soirée. Boulevard Mise en scène : Craig Revel Horwood - Avec Kathryn Evans (Norma Desmond), Ben Goddard (Joe Gillis), Dave Willetts (Max von Meyerling), Laura Pitt-Pulford (Betty Schaefer). Imaginez maintenant un cocktail de London’s GAY, Guilty Pleasures with Bells, Fishnets, de garçons et filles chauds bouillants de tous âges oubliant presque la présence des appareils photos (oups)… et vous obtenez un cabaret du XXIe siècle appelé Musicalifragilistic, franchement hilarant ! Prochaine date : 18 avril 2009 à Londres avant une adaptation "à la française" lors du Festival Les Musicals 2009. Jason Bick (trad D.G.) Soirée Musicalifragilistic - A Mission Room, Londres – 7 février 2009 Prochaines dates sur www.musicalifragilistic.com SISTER ACT Sister Act est de retour ! Non, ce n’est pas dans un revival de plus au cinéma mais dans une comédie musicale que Dolores Van Cartier reprendra du service à partir du 2 juin prochain. S'il y a un film qui méritait bien une adaptation en musical, c’est bien Sister Act ! Il aura fallu attendre quatorze ans pour que le film de 1992 d’Emile Ardolino soit transposé sur scène. Quatorze ans pour que Dolores, une diva du disco, obligée de se réfugier dans un couvent après avoir été témoin d’un meurtre, reprenne vie à Pasadena, en Californie en octobre 2006. Sister Act le “divin” musical repose sur des compositions originales d’Alan Menken (The Beauty and the beast, The Little shop of horrors,...) contrairement au film qui faisait la part belle aux standards de la Motown. Les lyrics seront signés Glen Slater et le livret Cheri et Bill Steinkellner. Le rôle cultissime tenu par Whoopi Goldberg, co-productrice du spectacle, sera repris et créé sur scène par Patina Miller une jeune Américaine de 24 ans remarqué dans Hair à Broadway. La messe est dite. Alleluia !!! G.K. London Palladium (Londres) à partir du 2 juin 2009 Plus d’infos sur www.sisteractthemusical.com A LITTLE NIGHT MUSIC “Sold out”... c’est ce qu’on peut lire sur les affiches de cette nouvelle production installée dans le cadre particulier de la Menier Chocolate Factory (The Little Shop of Horrors et La Cage aux folles). Succès oblige, le musical de Stephen Sondheim et Hugh Wheeler, créé à Broadway en 1973 d’après le film d’Ingmar Bergman, Sourire d’une nuit d’été, affiche complet depuis plusieurs semaines... Dès les premières notes, la séduction est immédiate. Un quintet apparaît dans les brumes d’un souvenir. Il tournoie de plus en plus vite, découvrant la première scène. L’actrice Desirée Armfeldt (Hannah Waddingham) tente de reconquérir son ancien amant, l’avocat Frederick Egerman (Alexander Hanson), récemment marié à une jeune vierge, Anne, elle-même secrètement désirée par son austère beau-fils Henrik (Gabriel Vick) à la recherche des plaisirs de la chair… Lors de "a week-end in the country" dans l’immense propriété de la mère de Désirée, la vieille Mme Armfeldt scotchée dans son fauteuil roulant, les couples vont se séparer, se réunir dans une valse musicale de duos et de trios aux charmes envoûtants. Trevor Nunn explore l’intimité de l’espace. Le public devient voyeur de ce drame humain où les comédiens évoluent dans une vitrine aux décors simples et romantiques et aux costumes sophistiqués. Un pur régal… G.K. Garrick Theatre (Londres) Plus d’infos www.menierchocolatefactory.com Sunset Boulevard, qui fut le plus grandiose des shows d’Andrew Lloyd Webber, est de retour au West End. Inspiré du film de Billy Wilder, ce mélodrame sur le Hollywood des années 1950 revient dans une mise en scène épurée. Il est interprété par onze comédiens qui sont également l’orchestre. Bien que déjà vu (cf. les mises en scènes de John Doyle), le dispositif surprend tant la séquence d’ouverture (Un matin aux studios Paramount) semble maladroite. Les onze interprètes peinent à restituer le tableau de foule que proposait la version originale et se retrouvent à faire des acrobaties pour passer de leurs personnages à leurs instruments. Pourtant, dès que Joe arrive chez Norma, dès que le ton se fait plus intimiste, la magie opère. Kathryn Evans s’impose. Et nous entraîne au plus près de la tragédie du personnage qu’elle incarne. Trop influencée par le film de Wilder, la mise en scène d’origine ne parvenait pas à se défaire du modèle. Ici, Sunset s’affranchit enfin de l’œuvre dont il est tiré et trouve son propre souffle ; une identité visuelle : des lambeaux de mobilier noir et blanc poussiéreux, un escalier circulaire qui tourne de plus en plus à mesure que la folie de Norma prend toute son ampleur. Un regard moqueur sur les personnages présentés comme des marionnettes, des figures de cire condamnées à jouer toujours la même tragédie. Un jeu outrancier enfin, qui rapproche Sunset d’un drame de Tennessee Williams. Cette nouvelle production nous donne à réentendre l’oeuvre sans l’étalage des moyens qui allait avec. Du vrai théâtre avec une précieuse fragilité. N.E. Comedy theatre (londres) - jusqu'au 18 avril 37 on broadway... Asie à l'heure L' du musical L’Asie serait-elle le nouvel eldorado du musical ? Alors que notre Roméo et Juliette vient de triompher une fois de plus en Corée, la Chine s’apprête à ouvrir 32 théâtres spécialement dédiés au musical... L’Amérique a déjà Broadway, l’Europe, Londres. D’ici 5 ans, l’Asie aura Pékin. L’annonce du grand projet ''Creative Beijing'', projet colossal considéré comme le Broadway chinois, préfigure un nouveau triangle d’or qui ravira tous les amoureux de la comédie musicale. choix de Pékin se justifie par la ville qui est ''un centre culturel traditionnel avec le plus grand public et les meilleurs talents'' en Chine. 500 millions d’euros seront nécessaires à l’élaboration de cette nouvelle plate-forme incontournable pour les musicals. Implanté à Haidian, dans la banlieue nord-ouest de la capitale chinoise, ''Creative Beijing'' s’étendra sur plus de 600 mètres carrés et proposera 32 théâtres consacrés presque exclusivement aux spectacles musicaux. La plus grande salle pourra accueillir plus de 2 000 personnes tandis que les autres théâtres auront des capacités moyennes de 300/500 places. Cent spectacles sont prévus chaque année, ce qui fait une moyenne de 3 shows par théâtre. L’ambition de ''Creative Beijing'' est double : importer les grands succès occidentaux mais également former les équipes artistiques chinoises pour qu’elles produisent à terme des comédies musicales originales. Derrière ce projet excitant, la famille Nederlander, propriétaire à New-York de plusieurs théâtres comme ''Le Gershwin'', ''Le Palais'' ou ''Le Marquis'' qui avait déjà importé en Chine les spectacles 42nd Street. Pour eux, le La Chine est-elle donc sur le point de devenir un nouvel eldorado pour les producteurs américains ? En effet, en se libérant de la censure, le spectacle musical peut enfin fleurir en Chine et s’ouvrir aux classiques de Broadway. C’est Cameroun MacKintosh qui, en 2002, se risque le premier à monter Les Misérables à Shangaï puis à Pékin. Les billets s’arrachent. Suivront Cats ou encore Hairspray ainsi que quelques trop rares productions locales. Tous ces spectacles ont montré un véritable engouement du public chinois pour le genre, mouvement que va très certainement amplifier le ''Creative Beijing''. Ironie de l’histoire, l’annonce de ce Broadway made in Pékin intervient alors qu’à New-York, un musical chinois Soul of Shaolin (produit par Nederlander !) vient de débuter et que 10 spectacles dont Grease et Hairspray ont tiré rideau. Nicolas Maille du théâtre musical comme art ancestral ? Il remonte à la fin du XVIIIe siècle, l’Opéra de Pékin est considéré comme l’art qui prime sur tout autre en Chine tant par sa beauté que par son interprétation. Dans cet art, la dramaturgie est hautement stylisée et en quête d’esthétisme. Les personnages sont idéalisés et la fin est heureuse. Les légendes, les mythes et les thèmes adaptés de l’Histoire composent le vaste répertoire de l’Opéra de Pékin qui compte plus de 5 000 pièces. Il accorde autant d’importance au chant, à la parole, au jeu et aux acrobaties chorégraphiées alors que les décors et accessoires sont minimalistes. Le maquillage des comédiens est très spécifique, proche des motifs du masque et il en dit long sur le personnage : son caractère, ses qualités, ses défauts… L’Opéra de Pékin est actuellement en tournée dans toute la France. 38 Gérard Presgurvic nouveau Roi du monde ? Certainement lorsque l’on voit l’incroyable voyage de son spectacle musical inspiré de la tragédie de Shakespeare. Depuis sa première en France au Palais des Congrès le 19 janvier 2001, Roméo et Juliette s’est ainsi exporté dans le monde entier avec des mises en scène et orchestrations légèrement réajustées selon les pays : Belgique, Suisse, Canada, Angleterre, Hollande, Hongrie (où le spectacle se joue encore depuis 6 ans), Russie, Autriche, Mexique… En 8 ans, plus de 7 millions d’albums se sont vendus à travers le monde et près de 5 millions de spectateurs ont chanté Aimer à l’unisson. Forcément, l’Asie ne pouvait pas rester insensible au phénomène Roméo et Juliette. De janvier à avril 2007, Gérard Presgurvic emmène donc sa troupe à Séoul et à Taïwan. Le succès ne se fait pas attendre. Joué en français, le Roméo et Juliette Asia Tour est salué par la critique, classé numéro 1 des entrées à Séoul et vu par plus de 350 000 personnes en 4 mois ! Devant l’ampleur de l’événement, une nouvelle tournée est programmée en février 2009, toujours à Séoul avec 40 shows exceptionnels. Et l’on parle même de nouvelles dates à Hong Kong d’ici 2010. Gérard Presgurvic et le chorégraphe Rheda ont complètement revisité le spectacle avec des nouveaux costumes plus colorés, une scénographie plus réaliste et un décor gigantesque nous transportant au cœur de la vieille Vérone. Parmi les survivants de la première version, Damien Sargue (l’éternel Roméo), Tom Ross (Tybalt) et Frédéric Charter (qui reprend le rôle de Frère Laurent) se voient rejoints par Joy Esther dans le rôle de Juliette ou encore par Cyril Niccolaï vu dans Autant en emporte le vent. Qui dit nouvelle version dit aussi nouvelles chansons et ce ne sont pas moins de 4 titres inédits qui ont été composés parmi lesquels on retiendra la délirante Grosse et Avoir 20 ans, tube en puissance qui a autant de punch qu’en son temps Les Rois du monde. Quintessence de tous les spectacles qui se sont joués à travers le monde, Gérard Presgurvic veut faire de Roméo et Juliette Asia Tour la version de référence. Un plaisir que l’on pourra apprécier à Paris en 2010 ! Nicolas Maille Plus d’infos sur www.romeoetjuliette.eu et sur www. myspace.com/romeoetjuliettemusical 39 on broadway... asie Quid des comédies musicales au Japon ? L’essor des comédies musicales au Japon date du début de la décennie. À l’origine de cette tendance, des productions comme Miss Saigo ou Elisabeth qui ont connu le succès dans l’archipel mais pas aux états-Unis où elles furent créées, Les Misérables produite régulièrement depuis vingt-deux ans, ou encore Marie-Antoinette, une comédie musicale née au Japon puis exportée en Allemagne. La thématique historique est récurrente, si bien qu’une professionnelle explique que "l’on sait quelles sont les comédies qui marcheront et celles qui resteront plus confidentielles…" Pour comprendre une telle tendance, il suffit peut-être de se promener dans Paris avec des Japonais. On se rend alors compte de leur attachement à des personnages comme Victor Hugo, Marie-Antoinette, ou encore que la décapitation de Louis XVI est loin de leur être inconnue. Il est difficile pour les producteurs de sortir de ce cadre. C’est ce qu’a tenté en janvier dernier la société Toho Entertainment en relançant pendant dix jours la comédie Mori ha ikiteiru (la forêt est en vie), une comédie musicale issue d’une pièce de théâtre écrite en 1943 par l’auteur russe Samuil Yakovlevich Marshak. À l’origine, cette pièce était destinée à dénoncer l’absolutisme stalinien. Elle raconte la difficile vie d’une jeune fille, Musume (fille en japonais) qui doit supporter la bêtise et l’autorité de sa belle-mère et de sa belle-sœur. Alléchée par une récompense promise à toute personne qui trouverait pour la reine des fleurs qui ne poussent qu’au printemps, la marâtre envoie Musume dans la tempête et le froid. Les esprits de la forêt lui viendront en aide... Une première comédie musicale sur ce thème a été jouée 1 900 fois au Japon à partir de 1954. L’histoire a fait l’objet d’un film en 1956, puis d’un opéra en 1992. Une nouvelle version de la comédie musicale, plus chantée, a été créée il y a six ans. Elle apparaît depuis épisodiquement au Japon. Si Mori ha ikiteiru n’attire pas le plus grand nombre, elle perdure grâce à une forte adéquation entre l’histoire et la relation de l’héroïne à la nature. Gilles de Lesdain Sae Karashima "Beaucoup d’affection pour Cosette" Sae Karashima, Cosette dans Les Misérables depuis 2007, Musume dans Mori ha ikiteiru, a répondu aux questions de Musicals Magazine en février, alors qu’elle préparait un mois de représentations pour Les Misérables à Nagoya. Le musical au Japon vu par… une japonaise Le Japon, Tokyo plus particulièrement, présente chaque année de nombreuses comédies musicales malgré le gros risque pris par les producteurs. En effet, les théâtres se réservent très longtemps à l’avance et pour une durée déterminée sans possibilité de prolongations en cas de succès (à l’exception de la compagnie Shiki qui possède ses propres théâtres). Le travail de promotion des spectacles commence donc très tôt pour éviter l’échec. Les comédies musicales japonaises sont produites par des compagnies ou des sociétés de production. Parmi les principales compagnies, on trouve Shiki (The Phantom of the Opera, Wicked, Cats) qui présentera Spring Awakening à partir du 2 mai ; ou encore Takarazuka où tous les rôles sont joués par des femmes. Les sociétés de production "utilisent" fréquemment la notoriété de comédiens de télévision connus du grand public pour leurs têtes d’affiche. C’est ainsi que la production Toho a monté Les Misérables, Miss Saigon ou encore Elisabeth. La production Horipro quant à 40 elle, présente actuellement et jusqu’à la fin mars, l’adaptation de Marguerite de Claude-Michel Schönberg. Depuis la venue d’Elisabeth il y a une dizaine d’années, les comédies musicales viennoises, notamment les oeuvres de Michael Kunze et Sylvester Levay (Mozart !, Tanz der Vampire, Rebecca, Marie-Antoinette), sont en vogue au Japon. Mais qu’en est-il de la comédie musicale française au Japon ? Même s’il existe de nombreux "fans" de musical français qui se procurent en import les CD et DVD, les productions japonaises semblent frileuses devant les propositions de tournée de nos spectacles musicaux. Et ce malgré le fait de leur succès dans le reste de l'Asie (Notre-Dame de Paris, Le Petit Prince, Don Juan et tout récemment Roméo et Juliette) et de la demande croissante du public japonais qui n’hésite pas à se rendre dans les pays voisins pour voir un spectacle. L’échec des Dix Commandements en 2005 dont l’histoire sur l’Ancien Testament est un sujet peu connu des Japonais, en serait-elle la cause ? Tomoko Sawauchi Vous vous apprêtez à reprendre le rôle de C osette après avoir interprété M usume en début d ’ année . C es deux femmes se comprendraient - elles ? comme quand on lit le livre : il serait presque anormal de ne pas pleurer après avoir suivi ses aventures et sa vie hors du commun. J’ai visité il y a deux ans la maison de Victor Hugo à Paris. La photo de l’auteur et de sa fille m’a évoqué la relation qu’a Jean Valjean avec Cosette. J’ai gardé une copie et la regarde souvent. Vous jouez Cosette petites filles . en binôme avec des Certainement ! Elles ont toutes les deux souffert étant jeunes, mais ont su garder espoir et affronter les épreuves sans lâcher prise. J’ai beaucoup d’affection pour ces deux personnages et j’essaye de m’en inspirer dans ma vie personnelle. Oui ! Ce qui est amusant est que chacune d’elle joue le rôle très différemment. Certaines sont plus timides que d’autres… J’essaye toujours de saisir la personnalité de la jeune Cosette du soir et de m’en nourrir pour ma propre interprétation. Plus précisément, sur C osette ? On quel regard portez - vous Elle rayonne ! C’est le seul personnage, avec Marius, qui peut espérer un avenir meilleur. Les révolutionnaires, Jean Valjean, Fantine, Gavroche… Tous à terme sont condamnés. Ils sont les seuls qui peuvent, à la fin de l’histoire, se tourner avec confiance vers l’avenir, malgré toutes les épreuves endurées. Et que vous évoque Jean Valjean ? La charge émotionnelle de la scène de sa mort est très forte. à chaque représentation, je suis au bord des larmes. C’est dit le public japonais froid … C’est sûrement vrai, mais cela dépend tellement des soirs et des régions ! Nous avons joué Les Misérables sur l’île de Kyushuu (Ouest du Japon, ndlr), le public était bien plus réactif qu’à Tokyo ! Cela dépend aussi de la musique : quand je chante du classique, les gens semblent être là pour s’instruire et l’ambiance dans la salle s’en ressent ; ils viennent voir une comédie musicale pour passer un bon moment, ils sont donc bien plus détendus et cela se ressent très clairement sur scène. Propos recueillis par Gilles de Lesdain 41 Disney and co. INtégrale HannaH Montana Les ados seront ravis, ils vont pouvoir se procurer tous les téléfilms à succès de Disney Channel avec une pléiade de bonus en plus (karaoké, recettes pour devenir une star, clip vidéo,…). Et oui ! Tout ça, tout ça... Malgré une 200e place dans le classement officiel des ventes d’albums en 2008, Cléopâtre la dernière reine d’Egypte s’offrait son intégrale à dix jours de sa première. Un double CD contenant 25 titres dont les singles aux succès en demi-teintes Femme d’aujourd’hui et Une autre vie. Malgré tout, les ventes ont pourtant l’air de commencer à décoller. Le spectacle serait-il en train de créer un bouche à oreille positif ? Bharati Attention ils reviennent ! Le troisième opus d’High School Musical de Kenny Ortega sortira le 22 avril. Les aventures de Troy et Gabriella prennent fin avec l’obtention de leur diplôme de fin d’études. Ils font face à l’éventualité d’être séparés l’un de l’autre et au choix de leur avenir. Au programme : bonne humeur et énergie ! Plus d’infos sur www.disney. fr/FilmsDisney/high-school-musical-3 Autre sortie DVD chez Disney, Camp Rock de Matthew Diamond, l’occasion de découvrir la version longue inédite du film. Ce nouveau "teen-movie" raconte l’histoire de Mitchie, fille de cuisinière qui rêve de rentrer dans le club de vacances très huppé de Camp Rock et y suivre les cours dont celui dispensé par la jeune star Shane Gray. (Disponible également la bande originale de 13 titres). Tous les programmes de Disney Channel sur www.disney.fr/DisneyChannel 42 Plus qu’un show, Bharati est un reflet des traditions indiennes. Une invitation au voyage où se mêle danses (plus de 100 danseurs sur scène), chants et acrobaties dans un univers haut en couleurs. À défaut de visiter l’Inde, Bharati en donne un bel avant-goût le temps d’un spectacle. En même temps que son retour sur la scène parisienne, la production de Bharati sortait une nouvelle version de l’album agrémenté de quatre nouveaux titres inédits. De quoi faire entrer Bollywood dans son salon… Le concert 3D d’Hannah Montana et/ou Miley Cyrus sort en DVD. De la 3D sur son écran de télé ? Disney pense à tout et fournit dans le coffret 4 paires de lunettes 3D pour profiter d’un film-concert entre amis. Inclus huit titres en karaoké et deux chansons en bonus. Les tous premiers épisodes de la série à succès sont également disponibles dans leur intégralité, 4 volumes en tout. Derrière Hannah Montana, se cache Miley Cyrus et sa jeune carrière solo. Son premier album Breakout est à l’image de la jeune star : plein d’énergie et de fraîcheur ! www lmeusi s ouverture le 1er déceMbre 2008 BOUTIQUE... www.lesmusicals.com shine a light Shine a light, le reportage live de Martin Scorsese est sorti dans une édition simple 2 DVD et une édition de luxe 3 DVD. Bien plus qu’un simple reportage, les moyens mis dans ce film tant du point de vue technique que de la complicité entre les Rolling Stones et Scorsese ont grandement contribué à en faire un témoignage unique. Les DVD contiennent, entre autre, un reportage sur les coulisses du tournage, quatre chansons supplémentaires dont Paint it black, et une interview de Philippe Manœuvre sur l’histoire du groupe. mamma mia Mamma Mia, véritable carton au box-office en 2008, est sorti en DVD le 10 mars. Déjà disponible en Angleterre, il a battu tous les records de vente, détrônant Titanic. Au programme des réjouissances, les commentaires de l’équipe créatrice, le making of du film et son bêtisier… Sing Along ! À votre tour de chanter à tue tête avec la version karaoké du film… Voilà qui promet des soirées animées ! cals LE NOUVEAU PORTAIL DU SPECTACLE ET DU FILM MUSICAL* News, brèves de prod, castings, annonces, critiques, base de données, billetterie, abonnement Musicals Magazine com Matthieu Gallou entertainment présente paris 6 > 26 juillet 2009 Pass 4 spectacles 60 € * Tous les spectacles à 19 € Tarif réduit 10 € Carré Or 25 € l’atelier vingtième théâtre le trianon l’Européen camille c. piaf, une vie en rose et noir une étoile et moi La french touch Tismée marlène d. Boom andromaque - tragic-hall jeux de mots laids pour gens bêtes ulysse le dernier jour epouse-moi coup de foudre le prince et le pauvre La french touch another road les chiche-capon l’envers du décor pinochio mademoiselle souris le horla jean de la lune infos résa www.lesmusicals.com 0892 430 440 et points de ventes habituels 0,34 €/minute Conception graphique : Geneviève Krieff - Licence 2 N° 7501521 * voir conditions sur www.lesmusicals.com les musicals