Le guide de la grossesse - LimogesauFéminin : Annuaire Féminin

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Le guide de la
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Auteurs : MM. Coste et Guelmane
© Fine Media, 2012
ISBN : 978-2-36212-062-6
Document publié sous licence Creative Commons BY-NC-ND
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Table des matières
La grossesse en un coup d’œil 7
Vivre sa grossesse
7
Faire suivre sa grossesse
8
Les risques et pathologies d’une grossesse
8
L’accouchement9
Les formalités
9
I. Tomber enceinte et gérer le début de sa grossesse
10
Réussir à tomber enceinte
11
Les signes d’une grossesse
17
Les premiers symptômes : prise de poids et nausées
19
La déclaration de grossesse
22
L’annonce de la grossesse
23
AA Pour aller plus loin26
Astuce26
Questions/réponses de pro 26
II. Vivre sa grossesse
30
La vie de famille
31
Les activités
32
L’alimentation34
Les vêtements
37
La ceinture de grossesse
39
Le coussin de grossesse
40
Le stress
42
Les vergetures
43
AA Pour aller plus loin45
Astuce45
Questions/réponses de pro
45
III. Faire suivre sa grossesse
Qui consulter ?
Les rendez-vous importants
La grossesse mois par mois
L’échographie obstétricale
La protéinurie
48
48
51
54
56
58
5
La glycosurie
60
L’amniocentèse61
AA Pour aller plus loin64
Astuce64
Questions/réponses de pro 64
IV. Les risques d’une grossesse
67
La grossesse à risque
67
La grossesse tardive
69
L’alcool70
Le tabac
72
La grippe
73
L’endométriose74
La scarlatine
76
La toxoplasmose
77
La listériose
79
Les mycoses
81
AA Pour aller plus loin83
Astuce83
Questions/réponses de pro 83
V. Les pathologies
86
Les pertes marron
87
Les saignements
89
La fausse couche
90
La fausse couche tardive
93
La grossesse extra-utérine
95
Le déni de grossesse
98
La grossesse nerveuse
99
AA Pour aller plus loin101
Questions/réponses de pro 101
VI. L’accouchement
La préparation à l’accouchement
L’accouchement par voie naturelle
L’accouchement dans l’eau
La césarienne
L’accouchement de jumeaux
Le déclenchement de l’accouchement
6
105
107
115
118
119
122
123
AA Pour aller plus loin125
Astuce 125
Questions/réponses de pro 125
VII. Les formalités
129
Le congé maternité
129
Le congé pathologique
134
Le congé paternité
135
La mutuelle
137
AA Pour aller plus loin140
Questions/réponses de pro 140
Lexique143
Index des questions et des astuces145
Les professionnels et experts cités dans cet ouvrage147
Trouver des professionnels près de chez vous148
7
La grossesse en un coup d’œil
Connaître sa période de
fécondité ou utiliser un test
d’ovulation peut être d’une
aide précieuse lorsqu’on
désire avoir un bébé. Tomber
enceinte n’est pas toujours si
facile, certains obstacles
peuvent se mettre au travers
de votre route.
Mais une fois le test positif,
il vous faut aussi gérer vos changements hormonaux et vous préparer pour
l’accouchement.
Vivre sa grossesse
Au début d’une grossesse, surtout pour la première, il est normal de se poser
des questions sur son déroulement :
ππComment bien vivre sa grossesse ?
ππComment être une femme enceinte active ?
ππQuelle alimentation privilégier et que faut-il éviter de manger ?
8
La grossesse en un coup d’œil ππQuels vêtements porter pendant la grossesse ?
ππEst-il utile de se procurer une ceinture de grossesse ou un coussin de
grossesse ?
ππQu’en est-il des désagréments : vergetures, stress ?
Faire suivre sa grossesse
Connaître le suivi de la
grossesse est indispensable pour n’oublier
aucun examen et poser
les questions nécessaires aux professionnels
concernés.
Il est donc impératif de
suivre un calendrier précis
pour organiser vos échographies obstétricales,
voire une amniocentèse.
Le suivi de grossesse consiste aussi en plusieurs dépistages de protéinurie
(toxémie gravidique) et de glycosurie (diabète gestationnel).
Les risques et pathologies d’une grossesse
Il est également indispensable de savoir dépister les signes d’une grossesse à
risque, de fausse couche ou de grossesse extra-utérine pour pouvoir agir au
plus vite si de tels symptômes apparaissaient.
Il faut également prendre en compte les problèmes liés aux grossesses tardives, mais aussi à l’alcool et au tabac.
Par ailleurs, certaines maladies peuvent avoir des conséquences plus graves
chez une femme enceinte, que ce soit pour la mère ou le bébé ; c’est le cas de
la grippe, l’endométriose, la scarlatine, la toxoplasmose ou la listériose.
9
La grossesse en un coup d’œil L’accouchement
Qu’il s’agisse d’un accouchement par voie naturelle
ou par césarienne, il doit être
préparé :
ππÀ quelle date faut-il le
prévoir ?
ππQuelle préparation à
l’accouchement, et que
penser de l’haptonomie ?
ππChoisir sa maternité, pré-
parer sa valise, faire sa
liste de naissance : quand faut-il s’en occuper ?
ππEt l’accouchement dans l’eau ?
ππComment se passe l’accouchement de jumeaux ?
ππÀ quels signes reconnaît-on que c’est le moment de l’accouchement, et
que faut-il faire ?
Les formalités
Il est important d’être au courant de la réglementation du congé maternité
(notamment du calcul de l’indemnité du congé maternité), des congés pathologiques, du congé paternité, ainsi que celle de la mutuelle maternité.
Médecin, gynécologue, obstétricien, sage-femme, tous ont un rôle important
pendant la grossesse.
10
I.
Tomber enceinte et gérer le
début de sa grossesse
Comment tomber enceinte ? Si
cette question peut paraître saugrenue, elle ne l’est pourtant pas tout à
fait. La conception d’un bébé
nécessite la rencontre d’un spermatozoïde avec un ovule suite à un
rapport sexuel entre un homme et
une femme qui doit avoir lieu à un
moment bien précis du cycle féminin : la période de fécondité.
Cependant, même en sachant cela,
il n’est pas toujours facile de tomber enceinte, pour mille et une raisons dont
toutes ne sont pas encore connues.
En outre, le début d’une grossesse, d’autant plus si c’est la première, suscite
beaucoup de questionnements et de sentiments divers (joie, doute, peur,
etc.).
11
I. Tomber enceinte et gérer le début de sa grossesse De plus, dès qu’une femme pense être enceinte, elle doit prendre certaines
précautions pour protéger l’embryon qui est peut-être en train de se former
en elle :
ππNe pas prendre de médicaments sans avis médical.
ππNe plus boire d’alcool.
ππArrêter si possible de fumer ou réduire fortement sa consommation de
tabac.
ππNe plus manger de viande crue ou peu cuite ainsi que des produits à base
de lait cru.
ππÉviter le contact avec des personnes atteintes d’une maladie contagieuse.
ππPrévenir le radiologue si une radiographie était prévue, ou son médecin
s’il devait faire un vaccin.
Réussir à tomber enceinte
Une femme est fertile – c’est-à-dire qu’elle
a la capacité de procréer – dès l’apparition
de ses premières règles jusqu’à ce qu’elle
soit ménopausée. En effet, à chaque cycle
menstruel, une ovulation (la libération d’un
ovule par un ovaire) se produit, normalement jusqu’à la ménopause.
Chaque ovulation définit une période de
fécondité pendant laquelle la fécondation
de l’ovule par un spermatozoïde est possible. Cette fécondation permet la formation
d’un œuf qui ira se fixer au fond de l’utérus (on appelle cela la nidation), pour
donner un embryon, puis un fœtus, puis la naissance d’un bébé. Il faut savoir
que la fertilité diminue avec l’âge.
Connaître sa période de fécondité est donc essentielle pour mettre toutes les
chances de son côté pour concevoir un enfant. En outre, il existe des moyens
simples pour l’estimer de manière fiable, par exemple les tests d’ovulation.
12
I. Tomber enceinte et gérer le début de sa grossesse Période de fécondité
La période de fécondité féminine est limitée à seulement quelques jours lors de
chaque cycle menstruel.
Pour que la fécondation puisse avoir lieu,
la rencontre entre un spermatozoïde et
un ovule est nécessaire. Les spermatozoïdes peuvent survivre jusqu’à trois jours
dans les voies génitales féminines, tandis
qu’un ovule reste fécondable pendant les 48 h qui suivent l’ovulation.
Lors de chaque cycle menstruel, la rencontre entre spermatozoïde et ovule est
donc limitée à une période de cinq à six jours. Un rapport sexuel peut ainsi
être fécondant s’il a lieu dans les trois jours qui précédent l’ovulation ou dans
les deux jours qui la suivent.
La date précise de l’ovulation est donc primordiale pour définir la période de
fécondité ! En théorie, chez une femme avec des cycles réguliers, l’ovulation a
lieu quatorze jours avant les nouvelles règles.
Exemple : pour une femme qui a des cycles de vingt-huit jours, l’ovulation aura
lieu le quatorzième jour du cycle ; mais pour une femme avec des cycles de
trente jours, l’ovulation aura lieu le seizième jour du cycle, etc.
En pratique, ce n’est pas aussi simple, car peu de femmes ont des cycles
complètement réguliers. Dans ce cas, il est possible de connaître sa période
de fécondité grâce à la méthode de la courbe de température ou des tests
d’ovulation.
La méthode de la courbe de température
permet de savoir si l’ovulation a bien lieu
et permet d’évaluer les dates des prochaines. Elle consiste à prendre la
température rectale de la femme tous les
matins au réveil et à tracer une courbe
avec toutes les valeurs quotidiennes.
13
I. Tomber enceinte et gérer le début de sa grossesse En effet, la température rectale augmente d’un demi-degré 24 h à 48 h
après la libération de l’ovule par l’ovaire. Il est ainsi possible, en examinant
la courbe, de déterminer quand a eu lieu l’ovulation (24 h à 48 h avant le
décrochage de la courbe).
L’idéal est de la renouveler pendant au moins trois mois consécutifs afin
de savoir si les cycles sont réguliers ou non et connaître ainsi leur durée
moyenne.
De cette façon, il sera plus facile d’estimer le jour prédictif de l’ovulation
(14 jours avant les nouvelles règles).
Attention cependant, la méthode de la courbe de température permet de
prouver que l’ovulation a bien eu lieu, mais ne permet pas de la prédire.
Les tests d’ovulation permettent quant à eux de savoir quand aura lieu
l’ovulation.
À noter : la détermination de la période de fécondité est le moyen utilisé dans
les méthodes dites naturelles de contraception. Le principe est alors de pratiquer l’abstinence pendant la période de fécondité.
Mais on peut également utiliser la méthode Billings (par l’observation de
la glaire) pour déterminer le moment de l’ovulation, donc la période de
fécondité.
Test d’ovulation
Les tests d’ovulation sont des tests
utilisés pour aider les femmes à identifier leur période de fécondité,
puisqu’ils permettent de connaître la
période d’ovulation et donc la
période de fécondité. Ce test n’augmente pas les chances de fécondité,
mais permet aux couples de savoir
quelle est la période la plus propice
pour essayer de concevoir un enfant.
14
I. Tomber enceinte et gérer le début de sa grossesse Ainsi, ce test prédit l’ovulation en détectant dans l’urine une hormone présente en grande quantité juste avant l’ovulation.
Cette hormone, la LH (ou hormone lutéinisante) est produite en permanence
par l’hypophyse, mais la sécrétion varie en fonction du moment du cycle.
Un pic de sécrétion est alors atteint au moment de l’ovulation ; un test d’ovulation positif annonce donc une ovulation dans les 24 h à 48 h suivantes.
Le test d’ovulation s’adresse aux couples
désirant concevoir rapidement un enfant
et potentialiser leur chance de grossesse.
Il concerne plus particulièrement les
femmes ayant des cycles irréguliers avec
une période d’ovulation difficile à
prévoir.
Par ailleurs, il est recommandé de commencer à faire un test d’ovulation deux à trois jours avant la date présumée,
puis tous les jours jusqu’à ce qu’un test devienne positif :
ππIl est recommandé de faire le test sur les premières urines du matin, car
elles sont plus concentrées.
ππLorsqu’un test est positif, les couples désirant concevoir un enfant
doivent, pour mettre toutes les chances de leur côté, avoir des rapports
sexuels non protégés le jour même et les deux jours suivants.
Les tests d’ovulation mis sur le marché sont fiables, avec un risque d’erreur
d’environ 10 %, mais ces derniers doivent être renouvelés à chaque utilisation
(usage unique). En outre, ils peuvent être réalisés à domicile.
Le prix d’un test d’ovulation varie de 20 € à 55 € pour une boite contenant
cinq réactifs. Présents en pharmacie ou parapharmacie, ces tests ne sont
cependant pas remboursés par la Sécurité sociale.
À savoir : il existe aussi un test d’ovulation électronique qui coûte environ
100 € pour seize réactifs, puis aux alentours des 15 € les huit réactifs supplémentaires.
15
I. Tomber enceinte et gérer le début de sa grossesse Test de grossesse
Fiables à 99 %, les tests de
grossesse permettent de savoir
si une femme est enceinte ou
non. Pour cela, ils détectent
dans les urines une hormone
spécifique de la grossesse, qui
n’est sécrétée que par les
femmes enceintes. Simples
d’utilisation, ils peuvent être
réalisés chez soi.
Le test de grossesse peut en général être réalisé dès le premier jour de retard
des règles. Certains tests peuvent même être faits trois jours avant la date
présumée des menstruations. Néanmoins, il faut toujours lire attentivement la
notice.
Par ailleurs, le test peut être fait à n’importe quel moment de la journée, mais
comme l’hormone détectée se trouve en plus grande quantité dans la première urine de la journée, il est recommandé de l’effectuer le matin.
Son utilisation est simple. Il s’agit de placer le testeur sous le jet d’urine ou
de le mettre dans un flacon contenant de l’urine. Attention, le flacon ne doit
pas avoir été lavé avec un produit agressif ou de l’eau de Javel, il faut préférer
l’utilisation d’un flacon ou un verre en plastique à usage unique.
Ensuite, le résultat est généralement visible au bout de cinq minutes ; il est
alors normal de voir une barre témoin qui montre que le test fonctionne :
ππSi aucune barre n’apparaît, le test n’a pas marché et il faut le refaire.
ππSi une seule barre apparaît, aucune grossesse n’est détectée, mais le test
marche bien.
ππSi deux barres apparaissent, une grossesse est en cours.
De nouveaux tests marquent directement les inscriptions « Enceinte » ou
« Pas enceinte » sur le testeur.
16
I. Tomber enceinte et gérer le début de sa grossesse Toutefois, un test de grossesse ne peut être utilisé qu’une seule fois. Les tests
sont en vente libre en pharmacie et en parapharmacie. Ils ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale et leur prix varie entre 7 € et 15 €.
Une fois le test réalisé, il est préférable d’effectuer une prise de sang afin de
confirmer le résultat. Cette dernière étudie le dosage sanguin de l’hormone
spécifique de la grossesse, ou bêta-HCG (hormone chorionique gonadotrope
humaine). Cette analyse est en plus remboursée par la Sécurité sociale si elle
est prescrite par un médecin.
En revanche, il n’est pas nécessaire de faire un test sanguin si l’on dispose
déjà d’un test urinaire positif.
Psychologie et grossesse
Qui n’a pas entendu
parler de femmes sans problèmes médicaux, mais qui
n’arrivaient pas à tomber
enceintes, et qui ont mis
naturellement une grossesse
en route après une fécondation in-vitro ou qui se sont
épanouies grâce à une adoption ? Comme si la pression
diminuait enfin pour rendre
finalement possible cette grossesse tant désirée.
Difficile à admettre et à comprendre lorsqu’on cherche à tout prix à être
enceinte, mais le psychisme est complexe et a son importance dans la
conception d’un enfant.
Multiplier les centres d’intérêt ou fourmiller de projets (maison, vacances,
travail, événements sportifs ou associatifs, etc.) peut aider à ne plus se focaliser sur la venue d’un futur bébé et permettre de tomber enceinte sans trop y
penser.
17
I. Tomber enceinte et gérer le début de sa grossesse Une position idéale pour tomber enceinte ?
Aucune étude ne montre qu’il existe une position idéale pour concevoir un
enfant. Le fait de lever les jambes après l’acte sexuel n’aiderait en rien le passage des spermatozoïdes dans l’utérus.
Atteindre l’orgasme pour la femme n’est pas obligatoire pour faire un bébé,
même si, selon certains spécialistes, les contractions liées à l’orgasme faciliteraient la progression des spermatozoïdes.
Néanmoins, pour faciliter la migration des spermatozoïdes, il est recommandé
de rester allongée une dizaine de minutes après l’acte sexuel et de ne pas
faire de douche vaginale dans les heures qui suivent.
Les signes d’une grossesse
Il n’est pas toujours facile, au tout
début de la grossesse, de savoir si
l’on est enceinte ou non. Si certaines femmes le savent très
rapidement, pour d’autres, il faudra
plus de temps.
Certains symptômes caractéristiques du début de grossesse
peuvent cependant orienter le diagnostic. Il faut noter que tous les symptômes n’apparaissent pas toujours.
Arrêt des règles
C’est le signe le plus évident de la grossesse. L’arrêt des règles est le symptôme qui avertit le plus souvent les femmes enceintes, surtout celles qui ont
des cycles réguliers.
Mais un retard de règles peut aussi avoir de multiples significations, autres
qu’un début de grossesse : fatigue, amaigrissement important, choc émotionnel, certaines maladies, approche de la ménopause, etc.
18
I. Tomber enceinte et gérer le début de sa grossesse Symptômes digestifs
Les symptômes digestifs sont
très fréquents surtout au début
de la grossesse. Nausées, vomissements ou dégoût à la vue de
la nourriture, surtout le matin,
sont des signes qui peuvent être
annonciateurs d’une éventuelle
grossesse.
Gonflement des seins
Dès le début de la grossesse, les
seins se modifient : ils deviennent
plus volumineux, plus tendus et
peuvent aussi être douloureux.
Mais certaines femmes ressentent ces mêmes symptômes lors
du syndrome prémenstruel juste
avant la survenue des règles, ce
n’est donc pas un signe toujours
fiable.
Par ailleurs, lorsque la grossesse avance, de petites veines apparaissent sur la
poitrine, et la pigmentation de l’aréole s’accentue.
Modifications de l’humeur
Les modifications hormonales liées à la grossesse entraînent souvent des
changements d’humeur, différents d’une femme à une autre et d’une grossesse à une autre : irritabilité, nervosité, apathie, sensibilité exacerbée, etc.
D’autres symptômes peuvent également faire penser à un début de grossesse,
comme une envie fréquente d’uriner, des fringales, une envie de dormir en
pleine journée, etc.
19
I. Tomber enceinte et gérer le début de sa grossesse Les premiers symptômes : prise de poids et nausées
Le début d’une grossesse est marqué par deux symptômes principaux : la
prise de poids et les nausées, souvent matinales. La prise de poids est une
préoccupation majeure des femmes enceintes, mais savoir gérer ses nausées est aussi essentiel, surtout lors du premier trimestre où elles sont les plus
fréquentes.
Prise de poids
Lors d’une grossesse, la prise de poids doit
être suffisante pour assurer le développement d’un bébé en bonne santé, mais pas
trop importante pour éviter à la maman
de se retrouver avec de trop nombreux
kilos superflus après l’accouchement.
Bien que chaque femme et chaque grossesse soient différentes, la prise de poids
idéale avoisine les 10 kg ou 12 kg, mais
ce chiffre est à adapter à la corpulence
et au poids habituel de la future maman.
De plus, lorsqu’une femme attend des
jumeaux, la prise de poids est majorée de
3 kg à 4 kg.
Une femme enceinte ne doit pas commencer seule un régime, car tous les
régimes restrictifs sont contre-indiqués lors de la grossesse (sauf en cas d’avis
médical contraire). Des régimes hypocaloriques trop stricts risquent d’entraîner des carences et nuire au bon développement du bébé.
Il faut également savoir que la prise de poids est faible durant le premier trimestre, car le bébé grandit peu au cours de cette période. Elle s’accélère à
partir du quatrième mois avec la prise d’un à deux kilos par mois jusqu’au
huitième mois. La prise moyenne au cours des huitième et neuvième mois est
de deux kilos par mois.
20
I. Tomber enceinte et gérer le début de sa grossesse Par ailleurs, une prise de poids progressive permet au corps d’avoir le temps
de s’adapter et peut éviter l’apparition de vergetures (traces inesthétiques de
rupture de la peau suite à une distension trop importante).
Il est conseillé à la femme enceinte
de surveiller son poids tous les
quinze jours sur une même balance,
au même moment de la journée. Par
ailleurs, une prise de poids excessive, ou inversement, une perte de
poids trop importante, doit amener
la femme enceinte à consulter son
médecin.
Une trop grosse prise de poids
durant la grossesse s’accompagne
souvent d’un surpoids après l’accouchement avec des difficultés pour
retrouver sa silhouette d’avant et
l’apparition de vergetures.
Hormis les problèmes esthétiques
qu’entraîne une trop importante prise de poids, elle favorise
également :
ππl’apparition d’une hypertension
artérielle (qui peut entraîner un
défaut de passage du sang au niveau du placenta et être responsable
d’un retard de croissance du fœtus) ;
ππl’apparition d’un diabète gestationnel (risque d’avoir un gros bébé, ce
qui nécessite un déclenchement prématuré de l’accouchement ou une
césarienne) ;
ππun accouchement plus difficile ;
ππl’augmentation du risque de phlébites.
21
I. Tomber enceinte et gérer le début de sa grossesse Nausées
Les nausées affectent beaucoup de femmes
enceintes, surtout lors du premier trimestre.
Les causes de ces nausées ne sont pas totalement connues, mais elles pourraient être liées
aux variations hormonales du début de la
grossesse.
Les nausées constituent un des symptômes les
plus fréquents de la grossesse : plus de la moitié des femmes enceintes en souffrent. Elles
débutent généralement entre la quatrième et
la huitième semaine de grossesse et peuvent
durer tout au long de la grossesse, même
si elles s’estompent le plus souvent vers la
douzième semaine.
Les nausées sont plus ou moins invalidantes d’une femme à une autre et
d’une grossesse à une autre, comme la plupart des autres symptômes. Elles
surviennent principalement le matin, mais peuvent se déclencher à n’importe
quel moment de la journée. De plus, elles se traduisent par un dégoût alimentaire, des haut-le-cœur qui peuvent aller jusqu’aux vomissements et causer
une perte de poids.
Toutefois, vous pouvez mettre en place certains
gestes afin de soulager ces nausées :
ππFractionner les repas en mangeant de plus
petites quantités, mais plus souvent, ainsi
l’estomac est moins lourd et la digestion plus
facile.
ππÉviter les aliments trop riches ou trop gras.
ππFaire préparer les repas par quelqu’un d’autre
si un dégoût alimentaire empêche de cuisiner
en étant à l’aise.
22
I. Tomber enceinte et gérer le début de sa grossesse ππPrivilégier les boissons en dehors des repas.
ππNe pas s’allonger après les repas.
ππÉviter les odeurs fortes (ail, parfum, etc.).
Si les nausées deviennent trop invalidantes, une consultation chez le médecin
généraliste ou le gynécologue s’impose : il existe des traitements compatibles
avec la grossesse qui permettent de diminuer cette sensation désagréable et
d’avoir de nouveau de l’appétit.
La déclaration de grossesse
La déclaration de grossesse est nécessaire pour l’ouverture des droits de la
future mère à la Sécurité sociale et à la Caisse d’allocations familiales.
Principe
La déclaration de grossesse a
pour but d’informer la Caisse
d’allocations familiales et la
Caisse primaire d’assurance
maladie que l’assurée est
enceinte. Elle permet d’ouvrir les
droits liés à la grossesse, ce qui
entraîne la mise en place des
futures prestations familiales,
ainsi que la prise en charge des
frais médicaux et pharmaceutiques liés à la grossesse.
La femme enceinte reçoit en retour un carnet de maternité qu’il faut conserver tout au long de la grossesse. Il contient des informations pratiques sur
toutes les étapes de suivi et sur l’arrivée du bébé. Il renferme également les
feuillets correspondant aux examens obligatoires, qui sont ensuite à renvoyer
aux organismes concernés pour la poursuite des remboursements.
En outre, la déclaration de grossesse est utile pour réserver une place en
maternité.
23
I. Tomber enceinte et gérer le début de sa grossesse Quand la remplir ?
La déclaration de grossesse est à remplir
avant la fin de la quatorzième semaine de
grossesse.
Elle permet de justifier que la femme
enceinte a bien effectué son premier examen pré-natal, qui a lieu durant le premier
trimestre.
La déclaration peut ainsi être remplie par un
médecin généraliste, un gynécologue ou une
sage-femme.
À qui l’adresser ?
La déclaration doit être adressée aux
organismes concernés avant la fin de la quatorzième semaine de grossesse sous peine de complications administratives
(une nouvelle ouverture des droits est cependant possible en fin de grossesse
si la déclaration n’a pas été faite à temps).
Elle se compose de trois feuillets :
ππLes deux premiers volets de couleur bleue sont à envoyer à la Caisse d’allocations familiales.
ππLe troisième volet rose est à envoyer à la Caisse primaire d’assurance
maladie.
L’annonce de la grossesse
Une fois la grossesse confirmée, se pose la question de l’annonce. À qui et
quand annoncer la bonne nouvelle ?
Il s’agit d’une question très personnelle qui dépend de l’histoire de chacune.
24
I. Tomber enceinte et gérer le début de sa grossesse Au père
La grossesse doit bien évidemment être
annoncée en premier au père pour éviter
tout faux pas. Il est aussi préférable de lui en
parler le plus tôt possible pour partager avec
lui ce grand moment de bonheur !
Si vous ne savez pas comment lui annoncer
la nouvelle, laissez juste parler vos émotions,
vous trouverez certainement une façon originale et bien à vous pour lui faire
comprendre qu’il va bientôt être papa !
À la famille et aux proches
Même s’il est difficile de garder cette bonne nouvelle pour soi, il est préférable d’attendre la douzième semaine d’aménorrhée avant de l’annoncer à
ses amis.
En effet, les fausses couches sont plus fréquentes durant cette période (10 %
à 15 % des grossesses), et il peut être difficile de rappeler toutes les personnes mises au courant pour leur annoncer la mauvaise nouvelle.
Bien sûr, suivant les liens qui vous unissent à votre famille proche ou à certains de vos amis, il est possible de partager plus rapidement la joie d’attendre
un enfant !
À son employeur
Légalement, rien ne vous oblige à
annoncer votre grossesse à votre
employeur. Il est cependant préférable
de ne pas trop tarder afin que ce dernier
puisse s’organiser pour vous remplacer
durant votre congé maternité, et que
vous puissiez bénéficier des aménagements prévus pour les femmes enceintes.
25
I. Tomber enceinte et gérer le début de sa grossesse En effet, les femmes enceintes bénéficient de droits. Elles peuvent par
exemple s’absenter pour des visites médicales liées à leur grossesse, sans
qu’aucune retenue de salaire ne soit prélevée. Leur travail est également protégé par la loi, qui interdit de licencier une femme lors de sa grossesse.
En outre, selon les entreprises, des pauses ou horaires aménagés sont prévus
pour les femmes enceintes. Il faut se renseigner auprès de la direction du personnel pour savoir ce que prévoit la convention collective.
Il est possible de l’annoncer de vive voix à votre employeur, puis de lui
adresser un courrier recommandé en précisant la date présumée de l’accouchement et du début du congé maternité, accompagné d’un certificat médical
attestant de la grossesse.
Par ailleurs, il est également préférable de l’annoncer une fois passé le troisième mois de grossesse (pour laisser passer la période des fausses couches).
26
I. Tomber enceinte et gérer le début de sa grossesse AA Pour
aller plus loin
Astuce
Sommeil et grossesse
par Pédébé
La grossesse a pour effet de rendre la future mère un peu somnolente.
Ce phénomène est dû à une hormone sécrétée en plus grande quantité lors de la
grossesse : la progestérone. C’est en fait une bonne chose, car la femme enceinte
a besoin d’un sommeil réparateur pour se reposer (il est conseillé de dormir au
moins huit heures par jour).
Si malgré cela, la future maman a du mal à s’endormir, elle ne doit pas prendre
de somnifères, car ils sont dangereux pour le fœtus.
En revanche, l’homéopathie, une infusion de tilleul ou de camomille, ou un bain
tiède avant de se coucher… peuvent vous aider à vous endormir tranquillement.
Questions/réponses de pro
Prise de la pilule et grossesse
Je prends la pilule, mais je viens de découvrir que je suis enceinte. La pilule estelle dangereuse pour ma grossesse ?
Question de Marine86
ΔΔ Réponse de Clara
Non, heureusement. Vous devez juste arrêter de prendre la pilule. Mais il
n’y a aucun risque de malformation ni de fausse couche.
Grossesse et test de fertilité
J’ai fait un test de grossesse qui s’est révélé positif : selon ce test, je serais enceinte
de dix jours. Puis, j’ai réalisé un test d’ovulation, qui s’est avéré positif.
Un test de fertilité fonctionne-t-il quand on est enceinte ? Suis-je enceinte ?
Question de Soumaeva
27
I. Tomber enceinte et gérer le début de sa grossesse ΔΔ Réponse de SOS Grossesse
Votre question n’est pas très claire, car vous parlez d’une grossesse de
dix jours, or à cette date, le test sanguin est à peine positif et le test urinaire
négatif.
Il est probable que le test d’ovulation sera modifié par la grossesse si elle
existe, avec la persistance du signe positif.
De toute façon, il ne faut pas faire de lien entre ce test et l’existence d’une
grossesse : il faut tout simplement attendre douze jours après un rapport
supposé fécondant pour que le test sanguin soit fiable, et quatorze jours
pour un test urinaire.
Quant à l’échographie, elle ne montre le sac ovulaire qu’après trois semaines
de grossesse, et l’embryon et les battements du cœur ne sont visibles qu’après
quatre semaines de grossesse.
Il est donc trop tôt pour savoir si vous êtes enceinte ou non.
Deux ovulations dans un même cycle ?
J’essaie actuellement de tomber enceinte de mon deuxième enfant. Je fais
régulièrement des tests d’ovulation ainsi que des courbes de température. Mon
dernier test d’ovulation a été positif entre le onzième et le quatorzième jour du
début du cycle.
Au bout du quinzième jour, le trait de contrôle était nettement plus clair : j’ai
donc pris cela pour un résultat négatif pensant que mon ovulation était déjà passée. Mais au vingtième jour, par curiosité, j’ai refait un test d’ovulation qui s’est
avéré positif, ainsi que le lendemain.
Pensez-vous à une double ovulation ou à un début de grossesse ?
Question d’Ylann
ΔΔ Réponse de SOS Grossesse
La réponse est positive : il arrive souvent que plusieurs ovules se développent en même temps et arrivent à peu près ensemble à maturité.
Cela peut s’expliquer par de nombreuses choses. Par exemple, il existe une
forte stimulation des ovaires chez les jeunes femmes de moins de 18 ans ou
chez la femme de 40 ans, où l’hypophyse fait son possible pour poursuivre
les cycles et hyperstimule également les ovaires.
28
I. Tomber enceinte et gérer le début de sa grossesse Il est aussi possible qu’une femme ait un rapport sexuel se terminant par la
fécondation d’un ovule, puis quelques heures après, un autre rapport avec
un individu différent, qui solliciterait la mise en disposition d’un deuxième
ovule
Il faut donc noter que ce phénomène est assez rare. Il s’agit de deux ovulations rapprochées par hyperstimulation, mais il ne faut pas croire qu’il y a
dans un même cycle toute une séquence préparant une première ovulation
suivie d’une deuxième séquence plusieurs jours après préparant une deuxième ovulation.
Pour conclure, je vous conseille d’effectuer précisément trois courbes de
température ou, au contraire, d’abandonner cette surveillance trop technique et rapprochée.
Risques de stérilité avec une pilule contraceptive ?
Je souhaite avoir des enfants plus tard, mais j’hésite pour le moment à prendre
une contraception hormonale de peur qu’elle ne dérègle tout mon cycle et
entraîne une forme de stérilité.
Ai-je raison de m’inquiéter ?
Question d’Audrey12
ΔΔ Réponse de Clara
La contraception hormonale met le cycle menstruel en sourdine pendant
le temps de la prise et ne rend absolument pas stérile de façon irréversible.
À l’arrêt du traitement, la fertilité normale peut prendre un peu de temps à
se rétablir totalement, mais elle finira par revenir.
Vitesse de sédimentation
Est-ce que la vitesse de sédimentation (VS) augmente lors du début de la
grossesse ?
Question de Michel
ΔΔ Réponse de SOS Grossesse
La vitesse de sédimentation est une mesure de l’inflammation qui avoisine
généralement les 100 mm/h chez une personne normale.
29
I. Tomber enceinte et gérer le début de sa grossesse Il est cependant classique, en cas de grossesse, d’observer une augmentation naturelle des valeurs de la vitesse de sédimentation.
Symptômes d’une grossesse
L’hypotension et une baisse de la température corporelle après l’ovulation sontelles des symptômes d’une grossesse éventuelle ?
Question de Topazze
ΔΔ Réponse de Lili36
Il est tout à fait normal que la température chute avant l’ovulation. En ce
qui concerne l’hypotension, elle est fréquente en début de grossesse, mais
seuls un test et une prise de sang pourront déterminer si vous êtes enceinte
ou non.
Période d’ovulation
Je voudrais savoir s’il est possible de tomber enceinte entre le neuvième et le
dixième jour du cycle d’ovulation, sachant que j’ai un cycle régulier de trente jours.
Question de Missouria
ΔΔ Réponse de SOS Grossesse
Si vous avez des cycles de trente jours, alors que la normale est de vingthuit jours, cela veut dire que vous avez des ovulations retardées de deux jours.
Ainsi, votre ovulation a lieu le seizième jour de votre cycle à la place du
quatorzième (le premier jour étant le premier jour des règles).
Vous êtes donc féconde les jours 16, 17, 18, 19. Si vous désirez être enceinte,
ce ne sont donc pas les jours 9 ou 10 du cycle qui sont féconds (c’est trop
tôt).
Si vous ne désirez pas être enceinte, faites attention, car ce genre de calculs
peut être largement faux avec un risque d’erreur d’environ 25 %, ce qui est
très important.
En effet, même des cycles réguliers peuvent changer, et vous pouvez avoir
une avance ou un retard d’ovulation.
30
II.
Vivre sa grossesse
« Comment bien vivre sa grossesse ? »
est une question que se posent souvent
les femmes enceintes. Quelques éléments de réponse peuvent être apportés.
La grossesse n’est pas une maladie, et
il est tout à fait possible d’être enceinte
tout en vivant normalement ! Il suffit de
faire attention à certains sports ou pratiques à risque (ski, sport de combat) et à certains aliments (éviter la viande
peu cuite, les laitages à base de lait cru, etc.).
C’est un moment unique dans la vie d’une femme, souvent source d’épanouissement. De nombreuses femmes se sentent d’ailleurs plus désirables et
féminines durant cette période de leur vie.
Par ailleurs, sauf dans de rares cas qui nécessitent du repos, une grossesse n’empêche pas de poursuivre ses activités habituelles. De nombreuses
femmes se trouvent plus créatives lorsqu’elles sont enceintes.
31
II. Vivre sa grossesse La vie de famille
La venue d’un bébé, futur membre de la famille, a un impact sur votre
couple, mais aussi vos enfants si vous êtes déjà mère. Il faut donc préparer
sa venue, en concertation avec l’ensemble de la famille, afin que chacun se
sente partie intégrante de cette nouvelle organisation familiale.
Vie de couple
La grossesse modifie les rapports au sein du
couple. La place du père lors de la grossesse et
lors de l’arrivée du bébé n’est pas toujours bien
définie ni facile à prendre.
Il faut que le futur papa se sente impliqué dès le
départ. En effet, si la maman ressent la grossesse
dans son corps, le père doit l’intégrer psychologiquement, surtout s’il s’agit du premier enfant.
En outre, avoir une sexualité épanouie ne perturbe pas le déroulement d’une grossesse
normale.
Pour certains spécialistes, les rapports sexuels en
fin de grossesse pourraient déclencher un accouchement prématuré, mais de
récentes études sembleraient dire qu’ils auraient peu ou pas d’incidence.
Vie de famille
L’arrivée d’un enfant change l’équilibre familial déjà en place. Il faut donc
anticiper et expliquer aux enfants que la venue d’un petit frère ou d’une
petite sœur risque de laisser moins de temps au début à la maman, mais que
l’on continue à les aimer toujours aussi fort.
Il est cependant conseillé d’attendre la fin du premier trimestre pour annoncer la grossesse aux jeunes enfants (pour laisser passer la période des fausses
couches).
32
II. Vivre sa grossesse Les activités
La grossesse modifie toutes les situations dans lesquelles la future maman
évolue. Il est important pour elle de se préparer à ces changements afin de
pouvoir y faire face en toute sérénité.
Activité professionnelle
Le travail permet de rester en contact
avec le monde extérieur et a un effet
positif chez la femme enceinte : rester active pendant sa grossesse, sauf
contre-indication médicale, permet de
vivre au mieux cette période.
Des études ont montré que les
femmes exerçant une activité
professionnelle avaient moins d’accouchements prématurés que les autres.
Cependant, certaines professions très
physiques (travail de manutention,
etc.) ou avec des horaires décalés ou
nécessitant de fréquents trajets ne sont
pas adaptées à une femme enceinte et
doivent faire l’objet d’une évaluation
par le médecin du travail.
Certaines conventions collectives prévoient néanmoins un aménagement du
travail (par exemple, une demi-heure en moins par jour). Il est nécessaire de
vérifier auprès du délégué du personnel si tel est le cas.
S’il s’agit d’une profession à risque pour le futur bébé (travail en contact avec
des produits radioactifs, manipulation de solvants, etc.), il faut également
se renseigner auprès du médecin du travail pour connaître les précautions à
prendre et les démarches à suivre.
33
II. Vivre sa grossesse Activités sportives
Être enceinte ne veut pas dire ne
plus bouger ! Si vous êtes sportive,
il n’y a pas de raison d’arrêter
d’être active ! Au contraire, pratiquer une activité physique douce
et régulière permet de se sentir
bien dans son corps et dans sa tête
et ainsi de s’adapter aux modifications corporelles.
Il faut cependant veiller à ne pas pratiquer d’exercices trop intenses qui pourraient priver le fœtus d’oxygène (l’oxygène est alors apporté en priorité aux
muscles au détriment de l’utérus et du fœtus).
Certaines activités sont particulièrement bien adaptées à la grossesse. Par
exemple, la marche est un excellent sport de plein air pour les femmes
enceintes.
Peu traumatique, il permet de s’aérer, de faire travailler l’ensemble du corps et
de favoriser un bon retour veineux au niveau des jambes. Il suffit de marcher
à son rythme et pourquoi pas avec de la compagnie !
La pratique du vélo ne pose pas non plus de problème au premier trimestre,
mais peut devenir difficile à pratiquer par la suite, du fait des changements
morphologiques.
D’autre part, la natation est une très bonne activité physique pour les femmes
enceintes. L’eau porte le poids du corps et évite de se faire mal. Il vaut mieux
cependant éviter la brasse qui accentue l’hyperlordose liée à la grossesse et
peut entraîner des douleurs au niveau du dos. Le dos crawlé est particulièrement adapté aux femmes enceintes.
Enfin, la gymnastique douce a des vertus tonifiantes et relaxantes adaptées
aux besoins des femmes qui attendent un enfant. Pratiquée de façon modérée, elle permet d’entretenir sa musculature sans effort violent. Pour connaître
34
II. Vivre sa grossesse les mouvements les plus adaptés, il est possible de se renseigner auprès de sa
sage-femme pour savoir où se déroulent les cours spécifiques pour femmes
enceintes.
En revanche, d’autres activités sportives sont à proscrire lorsqu’on est
enceinte. Il vaut mieux éviter tous les sports violents ou risquant de priver le
fœtus d’oxygène. C’est le cas de la plongée sous-marine, du ski nautique, de
l’athlétisme, du ski alpin, de l’alpinisme, du patinage, de l’équitation, du tennis, ou encore des sports de combat tels que la boxe, le judo, etc.
L’alimentation
Être enceinte ne veut pas dire manger pour deux, mais manger sainement et
de façon équilibrée !
Une alimentation saine et équilibrée
Lorsqu’on est enceinte, il est important de garder une
alimentation normale, saine, équilibrée et variée. La
grossesse est souvent l’occasion de renouer avec de
bonnes habitudes alimentaires : préférer les produits
frais, prendre l’habitude de cuisiner plutôt que d’acheter des plats tout prêts, etc.
Par ailleurs, la quantité d’énergie nécessaire varie peu
au cours de la grossesse : la ration habituelle doit être
augmentée d’environ cent calories chaque trimestre
(soit l’équivalent de deux yaourts nature non sucrés).
Il faut également penser à bien s’hydrater en buvant
au moins un litre et demi d’eau par jour. Il est aussi conseillé de limiter les
eaux gazeuses, trop riches en sodium, et les sodas, riches en sucre.
Durant la grossesse, il ne faut pas faire de régime restrictif sans avis médical.
En effet, les régimes hypocaloriques peuvent être néfastes au développement
du fœtus.
35
II. Vivre sa grossesse Lors d’une prise de poids trop importante au cours de la grossesse, il est possible de limiter les apports en sucres rapides en cessant la consommation de
certains produits, tels le sucre, la confiture, le miel, les gâteaux, etc.
Imposer un rythme régulier des repas
Pour assurer un apport alimentaire optimal au bébé
et pour éviter toute fatigue, il est conseillé de
prendre quatre repas à heures fixes : un bon petitdéjeuner, un déjeuner, un goûter et un dîner.
En outre, si la mère n’arrive pas à petit-déjeuner le
matin, elle peut prendre une collation à 10 h pour
compléter ses apports.
De plus, il vaut mieux éviter les grignotages en
dehors des repas, car ils pourraient déclencher un
pic d’insuline quelques heures après et être responsables de fringales et de fatigue.
Consommer des éléments nutritifs
Certains éléments nutritifs sont nécessaires au bon développement du
bébé : le fer, la vitamine C, le calcium,
le magnésium et la vitamine D.
Le fer est essentiel à la fabrication de
l’hémoglobine ; or le volume sanguin
double chez la future maman au cours
de la grossesse. Les besoins en fer sont
donc essentiels à satisfaire, afin d’éviter une anémie chez la mère ou le bébé. Le fer se trouve plus particulièrement
dans les viandes rouges, les œufs, les abats, les lentilles, les fèves, le germe de
blé, le chocolat, les fruits secs, etc. Une femme enceinte a besoin d’environ
40 mg d’apport en fer par jour (soit le double des apports normaux).
36
II. Vivre sa grossesse La vitamine C, quant à elle, favorise l’absorption du fer nécessaire à la formation des cartilages. Elle se trouve principalement dans les fruits frais, les
agrumes, etc.
Le calcium est important pour l’édification du squelette du bébé (surtout au
cours du troisième trimestre). Les besoins en calcium d’une femme enceinte
sont de 1 000 mg à 1 500 mg par jour. Cet élément nutritif est principalement présent dans les produits laitiers, mais on en trouve aussi dans certains
légumes, par exemple les épinards, et certaines eaux minérales.
En comptant les apports calciques d’une alimentation équilibrée (environ
200 mg par jour), les besoins d’une femme enceinte en produits laitiers sont
de quatre à cinq par jour. Un produit laitier apporte environ 200 mg de calcium et correspond à un yaourt ou à 150 g de fromage blanc, ou encore à un
verre de lait ou à 40 g de fromage.
Il est important de couvrir
ces besoins en calcium,
afin que l’organisme n’ait
pas à puiser dans les
réserves de la mère (par
exemple au niveau des
dents, ce qui peut entraîner des caries).
Le magnésium participe
également au bon développement du fœtus, car
il permet la multiplication cellulaire. Les besoins sont multipliés par deux au
cours de la grossesse, il est donc recommandé d’en consommer 400 mg par
jour. Le magnésium est présent dans le germe de blé, le riz, les bananes, le
chocolat, les amandes, les noix et noisettes, etc.
Quant à la vitamine D, elle permet la fixation du calcium sur les os. Fabriquée
par la peau sous l’effet du soleil, elle peut nécessiter un supplément chez certaines femmes enceintes à partir du septième mois de grossesse.
37
II. Vivre sa grossesse Par ailleurs, lors de la grossesse, les besoins augmentent également en ce qui
concerne :
ππla vitamine B6 (indispensable au développement du système nerveux et
de la peau), que l’on trouve dans les légumes secs ou le foie ;
ππla vitamine A (nécessaire au métabolisme des lipides et à la vue), que l’on
trouve dans les poissons gras ou le foie également ;
ππla vitamine B9 (nécessaire au développement du tube neural de l’em-
bryon), que l’on trouve dans les légumes verts, les noix ou les amandes.
Les vêtements
Les vêtements de grossesse doivent avant tout être confortables, mais ils
doivent rester féminins pour se sentir bien et belle quand on est enceinte !
Des vêtements confortables
Les vêtements de grossesse ne doivent pas serrer
le ventre ni les jambes. Ils doivent être confortables aussi bien debout qu’assise.
Pour éviter les infections urinaires, plus
fréquentes lors de la grossesse (du fait des modifications hormonales), il est conseillé d’éviter les
pantalons trop serrés au niveau de l’entrejambe.
Il faut également privilégier les matières naturelles (coton, lin, etc.) aux matières synthétiques
(nylon), elles sont plus agréables à porter et plus
faciles d’entretien.
Le choix de sous-vêtements adaptés est aussi
très important : les culottes ne doivent pas serrer le ventre (mieux vaut les
choisir en coton pour le confort et l’entretien) et les soutiens-gorge doivent
maintenir la poitrine sans la comprimer (il vaut mieux éviter les armatures, privilégier les bretelles larges et un agrafage modulable).
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II. Vivre sa grossesse Des vêtements pour se sentir belle
Pour se sentir bien et pleinement féminines, les femmes enceintes peuvent
profiter de leurs nouvelles rondeurs en les mettant en valeur. De nombreuses
formes de petits hauts permettent de mettre en avant la poitrine : décolleté Empire, col en V, petit débardeur échancré, cache-cœur, etc.
Être enceinte ne veut pas dire s’habiller en XXL ! Si les vêtements de grossesse doivent être confortables pour se sentir bien, être à la mode est aussi
important pour le moral. Surtout que certains vêtements sont tout à fait compatibles avec le bien-être nécessaire à la grossesse, par exemple un leggings
et une blouse un peu ample.
Par ailleurs, quelques accessoires permettent parfois de féminiser des vêtements
basiques. Il ne faut donc pas omettre de
porter des bijoux, et le maquillage permet
de montrer que, même enceinte, on peut
être belle et féminine.
Néanmoins, la garde-robe d’une femme
enceinte est très limitée dans le temps.
Même s’il reste quelques rondeurs après
l’accouchement, peu de femmes ont envie
de remettre leurs vêtements de grossesse.
La question de l’investissement dans de
nombreux vêtements spécifiques « femmes
enceintes » peut se poser avec raison
lorsqu’on souhaite avoir plusieurs grossesses. Cependant, les vêtements
risquent de ne plus être à la mode ou de ne plus plaire lors d’une grossesse
ultérieure.
Le choix de vêtements évolutifs est alors une solution : ces derniers s’adaptent
aux différentes étapes de la grossesse. Même s’ils sont plus chers que des
vêtements basiques, il peut être utile d’investir dans deux ou trois pièces
indispensables (pantalon avec empiècement extensible sur le ventre, robe
stretch, etc.), qui vont pouvoir s’adapter aux modifications corporelles.
39
II. Vivre sa grossesse Le troc est également une alternative. En effet, de plus en plus de femmes
s’échangent ou se prêtent des vêtements, notamment les vêtements de grossesse, parce qu’ils se portent peu de temps et coûtent relativement cher.
Pourquoi ne pas faire des échanges avec une cousine ou une amie qui vient
d’accoucher ? Sinon, beaucoup d’enseignes de magasins à petits prix ont
désormais des rayons pour les femmes enceintes. Il est ainsi possible d’acheter
quelques pièces à la mode pour se faire plaisir sans trop se ruiner.
La ceinture de grossesse
Plébiscitée par certaines mamans, critiquée par certains professionnels de la
santé, que penser de la ceinture de grossesse ?
Utile ou néfaste ?
Si la ceinture de maintien de grossesse
permet de soulager les douleurs selon
les uns, pour d’autres, elle ne serait pas
bénéfique, car elle empêche les muscles
d’assurer leur fonction. Cependant,
tous les spécialistes s’accordent à dire
qu’une ceinture ne doit pas être portée
en continu, et qu’elle ne doit être utilisée
qu’épisodiquement. Pour éviter le mal de dos causé par le poids du ventre,
il faut apprendre à bien se tenir, sans cambrer le dos (hanches basculées en
avant, le dos droit et les épaules « jetées » en arrière).
Quand la porter ?
La ceinture peut être utile en position debout prolongée ou pendant la
marche, lorsque le ventre commence à être proéminent. En principe, les
futures mamans commencent à mettre une ceinture de maintien à partir du
sixième mois. Attention néanmoins, la ceinture de soutien ne doit jamais être
portée toute une journée ni plusieurs jours de suite. Elle ne doit pas non plus
faire mal ou comprimer le ventre.
40
II. Vivre sa grossesse Types de ceinture de grossesse
En simple tissu ou véritable ceinture de maintien,
elle existe en plusieurs modèles.
En vente dans les magasins de maternité et en
grandes surfaces, les ceintures en tissu ont surtout
un rôle esthétique. Elles coûtent environ 15 €.
Les ceintures dites de maintien quant à elles
soutiennent le ventre et permettent à certaines
femmes de mieux se tenir, sans cambrer le dos, et
d’éviter ainsi les douleurs lombaires.
En vente dans les magasins spécialisés dans la
maternité et en parapharmacie, elles coûtent
entre 40 € et 50 €
Il est par ailleurs essentiel de toujours essayer la ceinture avant de l’acheter,
car elle doit être parfaitement adaptée à votre morphologie.
De plus, opter pour un modèle évolutif permet de pouvoir l’utiliser tout au
long de la grossesse. Enfin, d’un point de vue pratique, choisir une ceinture
qui se lave simplement vous facilitera grandement la vie.
Le coussin de grossesse
Le coussin de grossesse n’est pas indispensable, mais il est très utile pour
trouver des positions agréables pour dormir ou s’asseoir sans trop solliciter
son dos.
Principe
Le coussin de grossesse permet surtout d’éviter une trop grande cambrure du
dos en position assise : les extrémités du coussin peuvent servir d’accoudoir et
permettent de reposer les bras.
41
II. Vivre sa grossesse De plus, il protège le ventre lorsque la maman est allongée sur le côté,
puisque le ventre repose sur le coussin ainsi que la tête, l’autre extrémité
étant placée entre les jambes.
De cette manière, la colonne vertébrale aussi est
soulagée lorsque la mère est allongée sur le dos.
Le coussin se place alors sous les jambes, un peu
au-dessus des genoux.
Mais rien ne vous empêche de continuer à utiliser
ce coussin après votre grossesse.
Par exemple, lors de l’allaitement, il permet d’être
à la hauteur idéale pour donner le sein ou le biberon, et évite les mauvaises positions responsables
de maux de dos. Il cale en effet le dos et soutient
le bras qui maintient le bébé. Il peut également
servir à tenir le bébé en position assise.
Quel coussin choisir ?
Un coussin de grossesse idéal doit remplir
quelques critères de validation.
En effet, il doit être :
ππergonomique, pour s’adapter aux
formes du bébé et de la maman ;
ππdéhoussable, pour un lavage fréquent
à haute température (la housse du
coussin doit être en coton ou dans
une matière qui permet son lavage) ;
ππrempli de microbilles silencieuses et
inodores plutôt que de mousse (plus
stable, il permet de mieux garder les
positions).
42
II. Vivre sa grossesse Le stress
Le stress est l’apanage des temps modernes et de la vie active, les femmes
enceintes n’y échappent pas !
Stress et conception
Les femmes mènent une vie de plus en plus stressante, jongler entre la vie
professionnelle et familiale n’est pas toujours facile. Il est donc fréquent que
les femmes commencent une grossesse en étant stressées par leur vie de tous
les jours.
Pour certains spécialistes, le stress pourrait être responsable de difficultés à
concevoir un enfant, car il entraînerait une baisse du taux de progestérone
dans le sang. Or, cette hormone est essentielle au bon déroulement de la
grossesse.
Des difficultés au moment de la conception peuvent également être à l’origine d’une forte anxiété qui peut perdurer au cours de la grossesse (avec
notamment la peur de perdre le bébé).
Stress et grossesse
De nombreuses femmes sont stressées au cours
de leur grossesse, d’autant plus s’il s’agit d’un
premier enfant, ou si elle fait suite à une fausse
couche ou à un accouchement prématuré.
L’anxiété peut aussi être due à des questionnements sur l’avenir propre de l’enfant
(environnement, travail, etc.). Insomnies,
craintes ou phobies, palpitations, etc., le stress
revêt bien des formes.
Le fœtus étant très sensible aux médicaments, le
traitement du stress de la mère doit essentiellement se composer de repos et d’homéopathie.
43
II. Vivre sa grossesse En outre, certaines études ont montré qu’une femme enceinte stressée sur
une longue période risquait davantage d’avoir un enfant avec des troubles
comportementaux (des troubles de l’attention ou une hyperactivité, par
exemple).
Comment combattre le stress ?
Pour diminuer, voire faire disparaître son
anxiété, il est important d’opter pour une
bonne hygiène de vie. Garder du temps pour se
reposer et prendre soin de soi est donc essentiel. Profitez-en également pour déléguer les
problèmes d’intendance de la maison.
Pour répondre aux nombreuses interrogations
qui apparaissent au cours d’une grossesse, il
ne faut surtout pas hésiter à poser vos questions à des professionnels et à les partager avec
d’autres femmes enceintes.
Enfin, vous pouvez aussi pratiquer une activité relaxante comme le yoga ou des exercices
de décontraction (comme ceux proposés par la méthode Vittoz ou en
sophrologie).
Les vergetures
Les vergetures sont un véritable fléau pour toutes les
femmes enceintes. Cependant, il existe des moyens
pour limiter leur apparition et ne pas garder ces vilaines
traces en souvenir de la grossesse.
Les vergetures sont des zébrures correspondant à des
traces de rupture des fibres élastiques de la peau. De
coloration violacée, elles vont prendre avec le temps un
coloris blanc nacré.
44
II. Vivre sa grossesse Une fois les vergetures présentes, il est difficile de les faire disparaître (le laser
peut les atténuer, mais la peau ne régénère pas les fibres élastiques qui se
sont déchirées).
Prédisposition génétique
Il existe une prédisposition génétique aux vergetures : certaines femmes sont
malheureusement plus concernées que d’autres.
La nature de la peau et plus particulièrement son élasticité entrent en jeu dans
la formation des vergetures.
Contrôler la prise de poids
Une des principales raisons de l’apparition des vergetures est une prise (ou
une perte) de poids trop rapide, qui entraîne une forte distension des tissus.
Il faut donc surveiller sa prise de poids lorsqu’on est enceinte et surtout faire
en sorte qu’elle soit progressive. Sans être obsessionnelle avec sa balance, un
contrôle hebdomadaire est recommandé.
Après l’accouchement, il faudra aussi privilégier un retour au poids de forme
de façon progressive (la perte de poids ne doit pas être trop rapide non plus
pour éviter de déchirer les fibres élastiques de la peau).
Hydratation cutanée
Pour limiter l’apparition de vergetures, il est important de bien hydrater sa peau. Il est recommandé de
masser les zones les plus souvent atteintes (principalement les seins, le haut des cuisses, les fesses et le
ventre) avec une crème hydratante spéciale vergetures ou avec de l’huile d’amande douce.
Dans l’idéal, ce massage doit être fait tous les jours
en insistant sur les zones à risques, chaque zone
devant être massée pendant au moins 5 min.
45
II. Vivre sa grossesse AA Pour
aller plus loin
Astuce
Comment éviter le masque de grossesse ?
par Pédébé
Le masque de grossesse se caractérise par des taches brunes sur une peau blanche
ou des taches blanches sur une peau brune.
Ces troubles de la pigmentation sont une conséquence des modifications hormonales de la grossesse. Irrégulières, ces taches apparaissent principalement autour
de la lèvre supérieure et sur le front.
Pour éviter leur apparition, il est recommandé de s’exposer le moins possible au
soleil et toujours sous protection solaire avec un écran total réappliqué toutes
les deux heures.
D’autre part, vous pouvez en plus utiliser une crème de jour contenant un filtre
solaire puissant et porter lunettes de soleil et chapeaux à larges bords.
Questions/réponses de pro
Aller au sauna pendant sa grossesse
Est-il possible d’aller dans un sauna ou dans un hammam au début de la
grossesse ?
Question d’Ophélie
ΔΔ Réponse de Pédébé
Il n’est pas recommandé tout au long de la grossesse d’aller dans un sauna
ou un hammam, ni de prendre des bains trop chauds.
En effet, la chaleur trop élevée entraîne une dilatation des vaisseaux sanguins. Cela augmente le travail du cœur, ce qui provoque une modification
rapide de la circulation sanguine.
La conséquence suivante peut être une mise en souffrance du fœtus.
En revanche, des bains ou des douches tièdes ont un effet relaxant et bénéfique à la fois pour la maman et le bébé.
46
II. Vivre sa grossesse Hoquet du bébé dans le ventre de sa mère
Est-il possible qu’un fœtus ait le hoquet et, si oui, est-ce normal ?
Question d’Aude059
ΔΔ Réponse de Pédébé
Oui, il est tout à fait possible qu’un fœtus puisse avoir le hoquet. La maman
ressent alors des séries de secousses, différentes des mouvements habituels.
En général, ces secousses apparaissent souvent au troisième trimestre de
la grossesse et sont sans signification particulière au sujet de la santé de
l’enfant.
Diabète et grossesse
Je suis diabétique depuis l’âge depuis 21 ans, et sous pompe depuis 5 ans. Mon
bilan sanguin est à 6,8 %, ce qui est un exploit pour moi.
Seulement, je n’arrive pas à tomber enceinte depuis près d’un an et je me
demande souvent si le diabète peut être lié à ce problème.
Question d’Aurore74
ΔΔ Réponse de SOS Grossesse
On sait seulement que la femme diabétique met un peu plus de temps à
obtenir une fécondation qu’une femme non diabétique, dont la moyenne se
situe à quatre ou cinq mois.
D’autre part, la période pendant laquelle la fertilité de la femme existe (en
nombre d’années) serait un peu plus courte, et la ménopause plus précoce,
chez les femmes diabétiques.
C’est pourquoi, après un an d’infertilité, il est nécessaire d’avoir un bon
équilibre glucidique grâce à la pompe à insuline, de perdre du poids si
besoin, et de consulter un service spécialisé dans l’infertilité en recherchant
notamment si vous n’avez pas un syndrome des ovaires micropolikystiques
(ovaire comportant des microkystes, ce qui est parfois associé au diabète).
Seul votre gynécologue traitant décidera s’il faut que vous fassiez, à votre
âge, l’ensemble des tests échographiques ou biologiques que l’on fait à une
femme qui ne parvient pas à tomber enceinte au bout d’un an et demi.
Et ce sera également l’occasion de vérifier la qualité du sperme du conjoint.
47
II. Vivre sa grossesse Sachez aussi qu’une femme enceinte a un besoin d’insuline plus important.
Il vous faudra donc être parfaitement vigilante pour éviter d’avoir un fœtus
trop gros (macrosomie) ou avec des malformations.
De plus, il faudra aussi surveiller les infections urinaires, la tension artérielle, le rein et surtout l’équilibre glycémique.
Une coopération entre un diabétologue et votre gynécologue ou médecin
traitant, et vos efforts personnels vous assureront une grossesse sans risque.
Prendre l’avion pendant la grossesse
Peut-on prendre l’avion lorsque l’on attend un enfant ?
Question de Robine152
ΔΔ Réponse de Pédébé
Oui, c’est même le moyen de transport recommandé pour les longues distances, car le moins fatiguant.
Vous pouvez donc voyager jusqu’au huitième mois de grossesse. Au-delà,
le voyage n’est plus autorisé que sur justificatif médical, mais doit être évité
si possible.
Si vous faites un long voyage, il est recommandé de marcher fréquemment
dans l’avion pour éviter que le sang ne stagne dans vos jambes, et de vous
hydrater tout au long du vol en buvant de l’eau pour éviter d’être fatiguée.
48
III.
Faire suivre sa grossesse
La surveillance médicale d’une grossesse a pour but de suivre sa bonne évolution et de dépister les facteurs de risques éventuels.
Qui consulter ?
Les gynécologues-obstétriciens étant de
moins en moins nombreux, la majorité
des grossesses normales (ou dites « non
à risque de complications ») sont suivies
soit par un médecin généraliste, soit par
un gynécologue médical, soit encore
par une sage-femme.
Un médecin généraliste
La majorité des grossesses non à risque sont suivies par le médecin traitant
jusqu’au septième mois. Le généraliste est un médecin qui connaît bien la
famille ainsi que les antécédents de la future maman.
49
III. Faire suivre sa grossesse Il peut également traiter la plupart des petits problèmes pouvant survenir au
cours de la grossesse. En outre, il est parfois plus facile de poser des questions
à son médecin, plus accessible que les spécialistes.
De plus, un médecin généraliste est d’habitude proche de votre domicile,
c’est qui est plus pratique.
Un gynécologue médical
Le gynécologue médical est un médecin spécialisé en gynécologie, mais qui
ne s’occupe que de la partie médicale de cette discipline : il ne fait pas d’interventions chirurgicales ni d’accouchements.
Les femmes qui consultent un gynécologue médical pour leur suivi gynécologique habituel peuvent continuer pendant leur grossesse.
Certains gynécologues médicaux possèdent dans leur cabinet le matériel
nécessaire pour effectuer une échographie et peuvent ainsi assurer le suivi
échographique de la grossesse.
Un gynécologue-obstétricien
Le gynécologue-obstétricien est le
médecin spécialiste de la grossesse et
des accouchements. Ils sont peu nombreux, et il est donc rare que toutes les
consultations de suivi se fassent avec lui.
C’est le médecin qui s’occupe des grossesses à risque et des grossesses
pathologiques.
Les échographies obstétricales sont habituellement réalisées par un gynécologue-obstétricien, mais elles peuvent aussi être effectuées par un radiologue.
À savoir : les gynécologues médicaux et les sages-femmes peuvent passer des
qualifications pour apprendre à réaliser et interpréter des échographies de grossesse.
50
III. Faire suivre sa grossesse Dans certaines maternités privées, l’obstétricien réalise lui-même l’accouchement, mais dans la majeure partie des cas, cette activité est assurée par une
sage-femme. Le gynécologue intervient dès qu’un accouchement se complique (utilisation de forceps ou de ventouses, césarienne, etc.).
À noter : la césarienne est une intervention chirurgicale qui est nécessairement
réalisée par un gynécologue-obstétricien (ou un chirurgien d’une autre spécialité si urgence).
Une sage-femme
Dans les hôpitaux publics, les accouchements
« non à risque de complications » sont assurés
par une sage-femme ; c’est également le cas
dans certaines maternités privées.
En cas de problème lors de l’accouchement, la sage-femme fait appel au
gynécologue-obstétricien.
Les sages-femmes sont également habilitées à
faire des consultations de suivi de la grossesse,
elles peuvent parfois prescrire des examens
complémentaires (prise de sang, échographies,
etc.) et les interpréter.
Il existe des sages-femmes libérales qui assurent le suivi des grossesses normales, mais aussi pathologiques (elles peuvent réaliser des monitorings à
domicile sur prescription médicale).
Par ailleurs, la plupart des cours de préparation à l’accouchement sont assurés
par une sage-femme.
Elles prodiguent également des conseils pour vivre au mieux la grossesse et
gérer l’arrivée du bébé.
Elles sont à même de répondre à toutes les questions que la future maman
pourrait se poser au sujet de sa grossesse.
51
III. Faire suivre sa grossesse Un anesthésiste
Une consultation avec un anesthésiste est prévue pour la
fin du huitième mois de grossesse ou dans le courant du
neuvième mois. Elle est obligatoire, même si la maman
ne souhaite pas avoir de péridurale : lors d’un accouchement, il existe toujours un risque d’avoir besoin d’une
anesthésie en urgence.
Cette consultation se passe avec un médecin-anesthésiste exerçant dans la maternité où la future maman va
accoucher.
Durant la consultation anesthésique, le médecin pose des questions sur les
antécédents médicaux, chirurgicaux et obstétricaux ainsi que sur les éventuelles allergies et le traitement habituel. La consultation se poursuit ensuite
par un examen général (prise de la tension, du pouls, examen de la colonne
vertébrale, etc.).
Le médecin-anesthésiste peut également prescrire des examens supplémentaires (une prise de sang, par exemple).
Les rendez-vous importants
La première consultation de suivi de grossesse doit obligatoirement se dérouler pendant le premier trimestre, avant la quinzième semaine d’aménorrhée
(période sans règles). C’est au cours de cette consultation qu’est remplie la
déclaration de grossesse.
Première consultation
Sauf problème médical, une seule
consultation de suivi est nécessaire
durant les trois premiers mois de la
grossesse. Cette dernière est assurée par un médecin généraliste ou un
gynécologue.
52
III. Faire suivre sa grossesse La première consultation de suivi de grossesse a plusieurs objectifs. Elle permet d’affirmer avec certitude le diagnostic de la grossesse et de préciser son
terme (et, par conséquent, estimer la date de l’accouchement).
De plus, le médecin évalue la probabilité d’une grossesse à risque et programme les différents examens et consultations de suivi ultérieurs.
Cette première consultation est la plus importante et la plus longue. Au cours
de celle-ci a lieu un interrogatoire médical. Le médecin pose des questions sur
les antécédents personnels et familiaux, afin de déceler d’éventuels facteurs
à risque pour la grossesse. Le suivi sera bien évidemment différent si la grossesse est classée à risque ou non.
Il effectue dans un second temps un examen général afin d’évaluer l’état de
la patiente et note la tension, le pouls, le poids, etc. Cet examen servira de
référence pour le reste du suivi.
Puis, le médecin réalise un examen gynécologique et obstétrical de début de
grossesse (examen des seins, examen du col avec spéculum, toucher vaginal,
etc.), ainsi qu’une échographie.
Néanmoins, cette dernière n’est pas systématiquement réalisée ce jour-là,
puisqu’elle doit être faite autour de la douzième semaine d’aménorrhée.
À la suite de cette première consultation,
un certain nombre d’examens complémentaires doivent être réalisés :
ππUne prise de sang : détermination
du groupe sanguin avec la recherche
d’agglutinines irrégulières, réalisation d’un hémogramme, sérologie
de la rubéole et de la toxoplasmose,
du VIH (virus responsable du sida),
de la syphilis et éventuellement de
l’hépatite C.
ππUne analyse d’urines (recherche de protéinurie et glycosurie).
53
III. Faire suivre sa grossesse À l’issue de cette première consultation, le médecin remet un carnet de
grossesse qui regroupe l’ensemble des informations pour les consultations
et examens ultérieurs de suivi ainsi que des conseils pour vivre au mieux sa
grossesse.
Consultations suivantes
Les consultations ultérieures sont obligatoires et mensuelles de la quinzième à
la trente-septième semaine d’aménorrhée.
Au cours de ces consultations, le médecin réexamine la future maman pour
s’assurer que la grossesse se déroule bien.
Certains examens complémentaires sont aussi réalisés tous les mois : la
recherche de protéinurie et de glycosurie dans les urines ainsi que la sérologie
de la toxoplasmose si elle était négative au début de la grossesse.
Par ailleurs, d’autres tests ne peuvent être effectués qu’à un moment précis
de la grossesse. Ainsi, l’examen de dépistage de la trisomie 21 se fait par prise
de sang au cours du quatrième mois.
La deuxième échographie obstétricale doit, elle, avoir lieu au
cours du cinquième mois (vers
la vingt-deuxième semaine
d’aménorrhée).
Au cours du sixième mois,
une prise de sang de contrôle
est réalisée ainsi qu’un hémogramme, une sérologie de
l’hépatite B et une glycémie.
En outre, le test de dépistage du diabète gestationnel appelé O’Sullivan peut
se faire entre la vingt-quatrième et la vingt-huitième semaine d’aménorrhée.
Ce test consiste à doser la glycémie une heure après l’ingestion de 50 g de
sucre.
54
III. Faire suivre sa grossesse Enfin, d’autres consultations sont nécessaires :
ππLa consultation du septième mois est une consultation de suivi classique.
ππLa troisième échographie a lieu au cours du huitième mois (autour de la
trente-deuxième semaine d’aménorrhée).
ππLa consultation avec l’anesthésiste se passe soit au huitième soit au neuvième mois de la grossesse.
ππLa dernière consultation de suivi avant l’accouchement doit être assurée
par un gynécologue-obstétricien ou se dérouler dans la maternité où va
accoucher la future maman.
La grossesse mois par mois
Une grossesse est rythmée par différentes étapes, qu’il est préférable de
connaître afin de les anticiper et bien les vivre.
Premier trimestre
À un mois de grossesse, l’embryon est grand
comme une tête d’épingle, il grandit de 1 mm
par jour, sa tête est volumineuse et représente
environ un quart de la longueur totale du
corps.
À deux mois, l’embryon mesure environ 3 cm
et pèse 9 g. Les battements de son coeur
deviennent aussi visibles à l’échographie, la
maman peut alors ressentir des nausées, être
irritable, se sentir fatiguée, etc.
À trois mois, l’embryon devient fœtus,
mesure à peu près 9 cm et pèse environ 45 g.
Les organes internes commencent à être bien
formés, les doigts et orteils deviennent apparents à l’échographie, et le fond
de l’utérus commence à dépasser le pubis.
55
III. Faire suivre sa grossesse Deuxième trimestre
Avec le quatrième mois, vous rentrez dans le deuxième trimestre de votre
grossesse. Le fœtus mesure alors environ 15 cm et pèse à peu près 250 g.
La mère peut commencer à percevoir ses mouvements, et le sexe du bébé
devient apparent à l’échographie.
Du côté de la mère, les nausées matinales s’estompent, la pigmentation de la
peau s’accentue, et une ligne sombre verticale apparaît sur l’abdomen.
À cinq mois, le fœtus mesure entre 20 cm et 25 cm et pèse environ 500 g. Il
peut dès lors sucer son pouce, et sa chevelure et ses sourcils commencent à
pousser. C’est la période au cours de laquelle il bouge beaucoup, car il commence à entendre les bruits ultérieurs. Ses périodes d’activité sont brèves,
mais fréquentes. Anatomiquement, l’utérus atteint l’ombilic.
À six mois, le fœtus mesure environ 35 cm et pèse aux alentours de 1,2 kg, et
la hauteur utérine est de 24 cm. C’est au cours de ce mois qu’il ouvre les yeux
pour la première fois.
Dernier trimestre
Les trois derniers mois sont
souvent les plus difficiles à
supporter. Ainsi, à sept mois,
le fœtus mesure à peu près
40 cm et pèse environ 1,7 kg.
En outre, il commence à boire
le liquide amniotique, et la
hauteur utérine est d’environ
28 cm.
L’utérus appuie alors en bas,
sur la vessie, avec des risques
d’incontinence urinaire lors du rire et des efforts. Il repousse aussi vers le haut
l’estomac (source de brûlures et de reflux gastro-œsophagiens) ainsi que le
diaphragme (cause d’essoufflement).
56
III. Faire suivre sa grossesse À huit mois, le fœtus mesure environ 45 cm et pèse à peu près 2,5 kg, il est
souvent tourné la tête vers le bas ; la hauteur utérine est de 30 cm.
Durant le dernier mois, le fœtus mesure environ 50 cm et pèse aux alentours
des 3,4 kg, avec une hauteur utérine d’environ 32 cm à 33 cm. Des contractions utérines non douloureuses et intermittentes apparaissent.
L’échographie obstétricale
Trois échographies obstétricales sont recommandées pour le suivi de la
grossesse.
Principe
L’échographie obstétricale est un examen
indolore qui utilise une
sonde pour envoyer
des ultrasons. Ces derniers créent des échos,
qui sont transmis par
les éléments à l’intérieur de l’abdomen.
Ces échos sont ensuite
transformés en images
par le biais d’une
reconstitution informatique et permettent ainsi de visualiser l’intérieur de l’abdomen, et donc le fœtus.
Cet examen n’a pas montré de danger ou de toxicité pour le fœtus depuis
qu’il est utilisé (le niveau sonore des ultrasons est très faible).
Par ailleurs, l’échographie dure environ une demi-heure. Elle peut être réalisée
par un médecin ou une sage-femme. Habituellement, l’examen se déroule en
deux parties : une sonde est d’abord placée sur le ventre de la maman, puis
une autre sonde est placée dans le vagin.
57
III. Faire suivre sa grossesse Lors d’une grossesse normale, le nombre d’échographies obstétricales est
habituellement de l’ordre de trois.
Deux d’entre elles sont prises en charge à 100 % par la Caisse d’assurance
maladie, ce sont celles des deux derniers trimestres de la grossesse.
Échographie du premier trimestre
Le plus souvent,
l’échographie obstétricale du premier
trimestre est réalisée
vers la douzième semaine
d’aménorrhée (entre la
onzième et la quinzième semaine
d’aménorrhée).
Elle peut avoir lieu
avant, si des difficultés
diagnostiques ou des anomalies ont été rencontrées lors du premier examen
clinique réalisé par le médecin.
Elle a pour fonction de confirmer la grossesse et de définir s’il s’agit d’une
grossesse simple ou multiple (jumeaux, triplés, etc.).
Il est alors également possible de dater précisément la grossesse et d’établir la
date prévue d’accouchement.
En outre, cette échographie permet au médecin d’apprécier la vitalité
du fœtus, puisqu’il est possible de repérer son activité cardiaque dès la
sixième semaine d’aménorrhée.
Enfin, la première échographie a aussi pour but d’estimer le risque potentiel
d’anomalie chromosomique chez le fœtus (avec notamment la mesure de la
clarté de la nuque du fœtus) et d’évaluer le besoin d’une amniocentèse.
58
III. Faire suivre sa grossesse Échographie du deuxième trimestre
L’échographie obstétricale du deuxième
trimestre se déroule vers la vingt-deuxième semaine d’aménorrhée.
Elle permet alors de contrôler le bon
déroulement de la grossesse (localisation du placenta, quantité de liquide
amniotique, etc.) et de vérifier la bonne
croissance et la bonne vitalité du fœtus.
C’est aussi le bon moment pour dépister des malformations congénitales éventuelles et pour proposer un dépistage
par amniocentèse si tel était le cas.
Cette deuxième échographie est en plus un moment important, puisqu’à ce
stade, il vous est possible de connaître le sexe du bébé.
Échographie du troisième trimestre
L’échographie obstétricale du troisième trimestre a lieu autour de la trentedeuxième semaine d’aménorrhée.
Elle a toujours pour but de suivre le déroulement de la grossesse (localisation
du placenta, quantité de liquide amniotique, etc.) et de vérifier la bonne croissance et la bonne vitalité du fœtus.
Enfin, il est aussi possible de dépister des malformations tardives éventuelles.
La protéinurie
La recherche de protéinurie se fait tous les mois lors de la grossesse et a pour
fonction de dépister une maladie qui peut être grave pour la mère et le bébé :
la toxémie gravidique.
Elle correspond à la présence de protéines dans les urines.
59
III. Faire suivre sa grossesse Qu’est-ce qu’une protéinurie ?
La quantité de protéines dans les
urines est normalement très faible
(inférieur à 50 mg/24 h), aussi on a
tendance à dire qu’à l’état normal, il
n’y a pas de protéinurie. Autrefois
appelée albuminurie, c’est une grosse
protéine présente dans le sang, mais
qui ne se trouve habituellement pas
dans les urines, car son volume l’empêche de passer à travers le filtre du rein. Cependant, lorsque le rein souffre,
si la tension dans les vaisseaux est trop élevée par exemple, il peut laisser passer des protéines, dont l’albumine, qu’on retrouve alors dans les urines.
Une recherche systématique tous les mois
La protéinurie est recherchée systématiquement tous les mois lors de la grossesse. Cette recherche se fait sur les urines du matin en même temps que la
recherche de glycosurie.
Lorsqu’une analyse de protéinurie est positive, le médecin demande souvent
un nouveau contrôle de l’analyse associé à une prise de sang. La mère doit
être examinée notamment pour mesurer sa tension artérielle et vérifier l’absence d’œdèmes. Il est alors possible qu’elle soit hospitalisée pour un bilan,
voire pour une surveillance.
Toxémie gravidique
La toxémie gravidique est une maladie rénale
qui peut survenir lors d’une grossesse. Elle est
cependant plus fréquente chez les primipares
(femmes qui attendent leur premier enfant),
les femmes de plus de 40 ans, les femmes
qui attendent des jumeaux ou celles dont la
prise de poids a été trop rapide.
60
III. Faire suivre sa grossesse Cette maladie associe une protéinurie, une hypertension artérielle et des
œdèmes (gonflement des doigts, des pieds, du visage, etc.). Le traitement
nécessite alors des médicaments antihypertenseurs et du repos, et, le plus
souvent, une hospitalisation.
Non dépistée et non traitée, la toxémie gravidique peut provoquer une
éclampsie, qui associe une tension artérielle très élevée et des convulsions.
Cependant, l’éclampsie est très rare aujourd’hui, du fait de la surveillance et
du contrôle régulier des urines, du poids et de la tension artérielle des femmes
enceintes.
La glycosurie
La recherche de glycosurie se fait tous les mois lors de la grossesse ; elle a
pour but de dépister une maladie due à un excès de sucre dans le sang : le
diabète gestationnel.
Qu’est-ce que la glycosurie ?
La glycosurie correspond à la présence de glucose dans les urines.
Très caractéristique, bien que non spécifique du diabète, elle révèle une augmentation du taux de glucose dans le sang appelée hyperglycémie. En effet,
lorsque l’hyperglycémie est trop élevée, les reins n’arrivent plus à filtrer le glucose et le laissent passer dans les urines.
Une recherche systématique tous les mois
La glycosurie est recherchée systématiquement
tous les mois lors de la grossesse. Cette recherche
se fait sur les urines du matin en même temps que
le test de protéinurie.
Lorsqu’une analyse de glycosurie est positive, le
médecin demande souvent un nouveau contrôle de
l’analyse associé à une prise de sang.
61
III. Faire suivre sa grossesse Si besoin, une épreuve d’hyperglycémie provoquée peut être demandée : il
s’agit d’une mesure de la glycémie deux heures après l’ingestion de 50 g de
glucose. Le diabète gestationnel est ainsi affirmé si la glycémie dépasse un
certain seuil.
Diabète gestationnel
Le diabète gestationnel touche environ 4 %
des femmes enceintes. Il s’agit d’un diabète
transitoire survenant au cours du troisième
trimestre. Cette maladie se traduit par une
hyperglycémie habituellement sans gravité
pour la mère, mais qui peut avoir des répercussions sur le bébé.
Les complications à redouter sont principalement une macrosomie fœtale,
c’est-à-dire un gros bébé pouvant rendre l’accouchement difficile (accouchement prématuré ou nécessité d’une césarienne).
Par ailleurs, l’enfant peut également souffrir d’une hypoglycémie à la naissance ou d’un défaut de maturation pulmonaire.
Le traitement du diabète gestationnel repose sur un régime diététique limitant
au maximum les sucres rapides (confiture, sucre, miel, gâteaux, etc.). Si cela
n’est pas suffisant, un traitement par insuline peut être nécessaire.
Sachez néanmoins que ce type de diabète disparaît après l’accouchement,
mais il témoigne d’une prédisposition de la mère à cette maladie, il risque
donc de réapparaître lors d’une prochaine grossesse ou vers la ménopause (la
pratique régulière d’une activité physique diminue ce risque).
L’amniocentèse
L’amniocentèse est un examen qui concerne environ 10 % des grossesses et
qui a pour but de diagnostiquer les anomalies chromosomiques et certaines
pathologies de l’enfant à naître.
62
III. Faire suivre sa grossesse Principe
L’amniocentèse est un examen qui consiste
à réaliser un prélèvement de liquide amniotique (liquide dans lequel vit le fœtus) dans
le but de l’analyser.
Le prélèvement s’effectue sous un repérage et un contrôle échographique ; le geste
ne dure que quelques secondes : avec une
aiguille, le médecin prélève une petite quantité de liquide amniotique.
Pratiquement indolore, cette opération
n’impose pas à la mère d’être hospitalisée,
mais nécessite une journée de repos.
Dans quel but ?
L’amniocentèse permet d’analyser des cellules de desquamation fœtales présentes dans le liquide amniotique : les petites pertes de peau naturelles du
fœtus.
À partir de ces dernières, il est alors possible d’établir un caryotype, c’est-àdire une analyse des chromosomes du fœtus.
L’amniocentèse permet également l’étude du liquide amniotique, notamment
lors de la recherche de certaines pathologies fœtales ou de maladies infectieuses transmissibles de la mère à l’enfant.
L’analyse des résultats nécessite une quinzaine de jours.
Toutefois, le principal risque de l’amniocentèse est la fausse couche, qui peut
survenir dans 0,5 % des cas.
Il existe aussi un risque infectieux, mais qui est faible, au vu des conditions
habituelles d’asepsie.
63
III. Faire suivre sa grossesse Quand faire une amniocentèse ?
L’amniocentèse est principalement réalisée dans le cadre du
dépistage entre la quinzième et la
dix-septième semaine d’aménorrhée, si la future maman présente
un ou plusieurs de ces critères :
ππdes antécédents d’anomalies
chromosomiques ;
ππdes antécédents familiaux de
maladie héréditaire ;
ππune séroconversion de la
toxoplasmose au cours de la
grossesse ;
ππdes anomalies à l’examen de la clarté nucale et de la prise de sang pour la
trisomie 21 ;
ππune malformation ou un retard de croissance à l’échographie ;
ππl’âge de la mère est supérieur à 38 ans.
L’amniocentèse peut être réalisée à tout moment de la grossesse en cas
d’anomalie décelée sur une échographie.
64
III. Faire suivre sa grossesse AA Pour
aller plus loin
Astuce
Sûreté au volant et grossesse
par Pédébé
Certaines femmes ne portent pas de ceinture de sécurité de peur de faire courir
un risque au bébé en cas de choc.
Mais au-delà du risque de contravention, les études prouvent que le risque est
beaucoup plus grand pour le fœtus si, n’étant pas attachée, la femme enceinte
est projetée sur le tableau de bord ou éjectée.
Ainsi, pour éviter de comprimer le ventre, la ceinture doit passer soit au-dessus
du ventre, soit au-dessous du ventre. Mais elle ne doit surtout pas passer en travers du ventre.
Questions/réponses de pro
Qu’est-ce qu’un monitoring ?
Je suis enceinte et mon médecin souhaite me faire passer un monitoring.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Question de Céline15
ΔΔ Réponse de Pédébé
Un monitoring est mis en place à l’aide d’un petit boîtier attaché sur le
ventre de la mère avec une ceinture. Il enregistre les contractions utérines
(intensité, durée, périodicité, etc.) et permet d’évaluer la vitalité du fœtus
en enregistrant son rythme cardiaque.
Il est utilisé à la maternité ou à domicile sur prescription médicale (la pose
et le suivi sont assurés par une sage-femme libérale) pour surveiller certaines grossesses à risque. Il est souvent branché lors de l’accouchement, car
il permet de savoir si le fœtus ne souffre pas trop. En cas d’anomalie, une
extraction du bébé peut alors être envisagée.
65
III. Faire suivre sa grossesse Taux de glycosurie et protéinurie
Je suis enceinte de quatre mois, et j’avoue être très anxieuse. La moindre petite
chose m’affole et me fait craindre pour mon bébé.
Le mois dernier, j’ai fait un test urinaire pour la glycosurie et la protéinurie. Les
résultats sont de 0,06 g/l pour la première, et de 0,10 g/l pour la deuxième.
J’ai refait un test ce mois-ci : les deux taux sont encore plus élevés, ils sont respectivement de 0.61 g/l et 0,17 g/l.
Est-ce dangereux pour ma grossesse ?
Question de Lilou
ΔΔ Réponse de SOS Grossesse
Les chiffres que vous indiquez sont très faibles, votre médecin a dû vous le
dire ; ils sont couramment observés au cours d’une grossesse normale.
Je suis plus inquiet par votre tendance à vous affoler que par les chiffres
indiqués. Il faut prendre soin de vous et vous débarrasser de ces obsessions.
Absence de vitalité du bébé
Au bout de combien de temps n’est-ce plus normal de ne pas sentir bouger le
bébé ?
Question de Stéphanie45
ΔΔ Réponse de Pédébé
Il faut commencer à s’inquiéter après le sixième mois, quand vous ne sentez
plus votre bébé pendant plus de 24 h.
Si c’est le cas, vous devez appeler votre médecin pour contrôler la vitalité
du fœtus.
La situation n’est pas forcément alarmante, mais il vaut mieux vérifier.
Causes d’un taux élevé de glycosurie ?
Lors d’une première prise de sang, mon taux de glycosurie était de 0,12 g\l ; ma
gynécologue m’a alors demandé de réduire les aliments trop sucrés, voire de les
bannir.
66
III. Faire suivre sa grossesse J’ai alors réduit ma consommation de sucre, mais mes nouveaux résultats révèlent
une augmentation de mon taux de glycosurie, soit 0,52 g\l.
Je suis inquiète pour la santé de mon bébé. Qu’en est-il ?
Question de Stefouille
ΔΔ Réponse de SOS Grossesse
Les taux de sucre dans les urines que vous indiquez sont faibles.
De toute manière, chez la femme enceinte, il y a physiologiquement possibilité de petites fuites de glucose dans les urines (c’est-à-dire un « abaissement
du seuil » de glycosurie normale).
Si votre taux augmente encore, votre gynécologue fera un test d’hyperglycémie provoquée qui vous dira si vous souffrez de diabète gestationnel ou
non.
Mais, ne vous inquiétez pas ! Même si vous souffrez de diabète gestationnel, c’est très facile à gérer avec un régime.
Lire une prise de sang
J’ai subi une insémination il y a trois semaines, et je viens de recevoir les résultats de ma prise de sang. Cependant, je ne sais pas les déchiffrer.
Que dois-je regarder ? Quels sont les taux importants ?
Question d’Andrée
ΔΔ Réponse d’Oriana
Une prise de sang doit révéler la présence de Bêta-HCG (hormone gonadotrophique chorionique = hormone de grossesse).
À l’heure actuelle, elle doit être comprise entre 400 Ul/l et 15 000 UI/l,
puisque vous êtes dans votre troisième semaine de grossesse.
67
IV.
Les risques d’une grossesse
Une grossesse peut parfois présenter des risques, que ce soit pour la future
mère ou pour le bébé. Il faut les connaître pour pouvoir les gérer au mieux.
La grossesse à risque
Les grossesses à risque sont des grossesses qui nécessitent un suivi médical
particulier, elles représentent environ 15 % de l’ensemble des conceptions.
Qu’est-ce qu’une grossesse à risque ?
Une grossesse à risque ne veut pas dire que
la mère ou le bébé vont forcément présenter
des complications, mais qu’il existe un risque
qui impose une surveillance médicale plus rapprochée que pour une grossesse habituelle.
Ainsi, une grossesse est qualifiée « à risque »
lorsqu’elle survient chez une femme déjà
atteinte d’une maladie, la plupart du temps
chronique, par exemple un diabète, une pathologie cardiaque ou rénale, etc.
68
IV. Les risques d’une grossesse Dans ce cas, la grossesse peut aggraver la pathologie de la mère, mais la
maladie préexistante peut aussi compliquer le déroulement de la grossesse et
de l’accouchement, voire avoir des conséquences sur la santé de l’enfant.
Les grossesses multiples sont aussi considérées comme des grossesses à
risque, à cause des fortes possibilités d’un accouchement prématuré.
D’autre part, l’âge de la mère peut également être un facteur de grossesse à
risque. En effet, les très jeunes femmes (moins de 16 ans) et les femmes de
plus de 35 ans ont plus de risques de présenter des complications au cours de
leur grossesse.
Enfin, des antécédents de grossesses pathologiques, de fausses couches ou
d’accouchements prématurés répétés nécessitent également un suivi médical
rapproché pour une prochaine grossesse.
Un suivi médical rapproché
Ces grossesses à risque sont étroitement surveillées d’un point de vue
médical. Elles peuvent nécessiter des
soins particuliers, des traitements,
voire des hospitalisations de courte
ou longue durée.
Ce suivi médical rapproché permet
à ces grossesses de se dérouler dans
les meilleures conditions en évitant
certaines complications, de les dépister le plus rapidement possible et, si elles
apparaissent, de mettre en route le traitement adapté au plus vite.
Maternité de niveau 3
Certaines grossesses à risque doivent être suivies dans des maternités dites de
niveau 3. Ces dernières sont en effet capables de prendre en charge des situations complexes ou graves et possèdent des services de réanimation adulte et
pédiatrique.
69
IV. Les risques d’une grossesse La grossesse tardive
On entend par grossesse tardive toute grossesse survenant chez une femme
de plus de 35 ans. Depuis une dizaine d’années, elles sont de plus en plus
fréquentes.
De plus en plus fréquente
Les grossesses tardives sont effectivement de plus
en plus fréquentes, et plusieurs raisons peuvent
expliquer ce phénomène.
Tout d’abord, les femmes suivent souvent des
études plus longues qu’auparavant, et il n’est pas
rare que leur parcours professionnel les pousse à
remettre à plus tard leur projet de grossesse. Il est également fréquent que des
couples attendent d’avoir tous les deux trouvé une stabilité professionnelle et
financière avant de concevoir un enfant.
En outre, le nombre de familles recomposées a fortement augmenté ces dernières années, et la volonté d’avoir un enfant en commun est à l’origine de
nombreuses grossesses tardives.
Conséquences éventuelles
Du fait de l’âge de la mère, les grossesses tardives
présentent plus de risques. En effet, les risques d’anomalies chromosomiques sont plus élevés, notamment
en ce qui concerne la trisomie 21.
Il existe cependant un dépistage proposé à toutes les
femmes. Ce dernier repose sur le calcul d’une probabilité de risques, qui s’effectue à partir des résultats d’une
prise de sang spécifique qui doit se faire entre la quinzième et la dix-septième semaine d’aménorrhée. Ces
résultats sont mis en regard avec une échographie réalisée entre la onzième et
la quatorzième semaine d’aménorrhée (mesure de la clarté nucale).
70
IV. Les risques d’une grossesse Si la probabilité d’un problème est élevée, une amniocentèse est prescrite
pour infirmer ou confirmer avec certitude l’anomalie (l’amniocentèse est alors
complètement prise en charge par la Sécurité sociale).
Par ailleurs, les pathologies associées à la grossesse (diabète, hypertension,
etc.) sont plus fréquentes lors d’une grossesse tardive. En outre, des études
montrent qu’il y aurait plus d’accouchements prématurés chez les mères de
plus de 35 ans. Le nombre de césariennes serait aussi plus élevé, probablement du fait que beaucoup de ces grossesses sont multiples (les stimulations
ovariennes et fécondations in-vitro sont plus fréquentes après 35 ans).
Ainsi, les grossesses tardives présentent plus de risques, mais elles sont aussi
surveillées plus étroitement. Par conséquent, le nombre d’incidents n’est
guère plus élevé.
Baisse de la fertilité
Néanmoins, la plus grande difficulté pour les femmes de plus de 35 ans désirant un enfant est de tomber enceinte, car la fertilité baisse chez la femme à
partir de cet âge.
Alors que l’on conseille de consulter un spécialiste des problèmes de fertilité
au bout d’un an d’essais infructueux pour avoir un enfant avant 35 ans, ce
délai passe à six mois après cet âge.
L’alcool
L’alcool est néfaste pour
l’enfant à tous les stades de
la grossesse. Il peut avoir de
lourdes conséquences sur le
développement du bébé et
de graves répercussions sur sa
vie future. La consommation
d’alcool doit être bannie dès
l’annonce de la grossesse.
71
IV. Les risques d’une grossesse Zéro alcool dès le début de la grossesse
Il faut arrêter la consommation d’alcool dès que l’on se sait enceinte !
L’alcool entraîne des risques importants pour le développement du bébé,
même s’il est consommé occasionnellement ou de façon modérée.
Il est donc recommandé de s’abstenir de boire la moindre goutte d’alcool tout
au long de la grossesse.
Il est même recommandé de ne plus consommer d’alcool à partir du moment
où l’on souhaite concevoir un enfant.
Conséquences de l’alcool
Lorsqu’une femme enceinte consomme de l’alcool, le fœtus est aussitôt exposé, car
l’acétaldéhyde (produit de dégradation de l’alcool) passe directement du placenta dans le
sang du bébé.
Il est d’autant plus toxique que le métabolisme
hépatique du bébé est très faible, il reste donc
beaucoup plus longtemps exposé à l’alcool que
sa mère.
De plus, l’alcool entraîne des troubles du développement des cellules chez le
fœtus et plus particulièrement des cellules du système nerveux.
Une consommation chronique ou ponctuelle peut entraîner de graves retards
de développement ainsi que des lésions organiques et neurologiques qui
peuvent être irréversibles : malformations (anomalies cardiaques, cérébrales,
du squelette, etc.), retard de croissance, troubles de l’apprentissage avec un
retard pour l’acquisition du langage, de l’écriture, voire une débilité mentale,
en fonction de l’exposition du fœtus à l’alcool.
La consommation d’alcool peut aussi être responsable d’une fausse couche
ou d’un accouchement prématuré.
72
IV. Les risques d’une grossesse Le tabac
Le tabac doit, comme l’alcool, être arrêté lors de la grossesse pour éviter d’exposer directement le bébé à des substances toxiques.
Zéro tabac pendant la grossesse
Les conséquences du tabagisme sur le fœtus sont
telles qu’il est recommandé de fumer le moins
possible durant la grossesse, le mieux étant évidemment d’arrêter complètement.
Il est par ailleurs tout à fait possible d’utiliser des
substituts pour vous aider : le médecin et le pharmacien sont là pour conseiller les futures mères.
Bon à savoir : le tabagisme passif (une personne
qui fume dans la même pièce que la future maman)
est tout aussi nocif pour le bébé ! L’entourage doit
donc fumer à l’extérieur, et la femme enceinte ne doit pas hésiter à faire le
gendarme et la chasse à la fumée !
Conséquences du tabac
La consommation de tabac durant la grossesse expose à des risques de
fausse couche spontanée, de grossesse extra-utérine, d’hémorragies au cours
des deuxième et troisième trimestres de la grossesse et d’un accouchement
prématuré.
Un retard de croissance, des malformations et une mort fœtale in utero sont
les risques éventuels auxquels la mère expose le fœtus si elle continue de
fumer pendant sa grossesse.
Le tabac peut également entraîner des troubles psychomoteurs et intellectuels
chez les enfants exposés.
L’exposition in utero au tabac augmenterait également le risque de développer des infections respiratoires et de l’asthme durant la petite enfance.
73
IV. Les risques d’une grossesse Le tabac est également à proscrire lors de l’allaitement, car il circule facilement dans le lait maternel.
À noter : il faut également savoir que le tabagisme est une cause de diminution
de la fertilité.
La grippe
La grippe est une maladie virale fréquente en
hiver. Chaque année, elle touche environ 15 %
des femmes enceintes.
Habituellement bénigne chez les personnes en
bonne santé, la grippe doit être prise au sérieux et
correctement traitée chez la femme enceinte.
Qu’est-ce que la grippe ?
La grippe est une maladie infectieuse virale, très
contagieuse, transmise par les voies respiratoires.
Ses symptômes sont un syndrome fébrile aigu
avec de la fièvre, des maux de tête, des courbatures et des signes ORL (toux,
écoulement nasal, mal de gorge, etc.). Elle dure entre quatre et cinq jours et
disparaît spontanément.
Le traitement de la grippe est habituellement symptomatique et repose principalement sur des antipyrétiques pour lutter contre la fièvre.
Conséquences pour le fœtus
La grippe a habituellement peu de conséquences pour le fœtus, sauf en cas
de surinfection. En revanche, elle peut être responsable d’un accouchement
prématuré.
En effet, la fièvre, quelle que soit sa cause, augmente le risque d’accouchement prématuré et doit être prise en charge rapidement.
74
IV. Les risques d’une grossesse Vaccin antigrippal
Le vaccin antigrippal est recommandé chez la femme enceinte qui
présente des facteurs à risque
(asthme, problèmes cardiaques,
etc.).
En outre, il ne présente aucun danger ni pour le fœtus, ni pour la
mère. Chaque cas étant particulier, seul un médecin peut conseiller ou non la
vaccination.
Par ailleurs, les symptômes de la grippe et de la listériose sont très semblables.
Si la grippe a habituellement peu d’incidence sur la grossesse (hormis la
fièvre), la listériose peut avoir de lourdes conséquences pour le bébé.
L’apparition de fièvre et de courbatures chez une femme enceinte doit faire
rapidement consulter un médecin pour rechercher la cause de ces symptômes
et mettre en route le traitement adéquat.
L’endométriose
L’endométriose est une affection qui peut toucher les femmes âgées de
25 ans à 40 ans et compromettre la survenue d’une grossesse spontanée.
Qu’est-ce que l’endométriose ?
L’endométriose est une affection gynécologique caractérisée par la présence
de fragments de muqueuse utérine en dehors de l’utérus et qui forment des
kystes. C’est donc une cause possible de stérilité.
En effet, ces fragments peuvent se déposer au niveau des trompes et gêner la
migration de l’œuf.
Environ 30 % à 40 % des femmes souffrant d’endométriose présentent des
problèmes d’infertilité.
75
IV. Les risques d’une grossesse Symptômes et diagnostic
Des douleurs importantes pendant les règles,
principalement à la fin (la douleur disparaît en
dehors des règles), ainsi que des règles très
abondantes sont des symptômes possibles.
De plus, des douleurs lors des rapports sexuels
(elles ne sont pas systématiques et dépendent
de la localisation des kystes) peuvent aussi être un signe de cette affection.
Le diagnostic d’endométriose s’effectue alors grâce à une échographie, qui
peut dévoiler des kystes, au niveau des ovaires par exemple, et à une cœlioscopie, qui est un examen qui permet d’observer l’abdomen sans ouvrir le ventre.
Le diagnostic d’endométriose est souvent réalisé lors d’un bilan de stérilité.
Conséquences
Une femme souffrant d’endométriose arrive difficilement à tomber enceinte
spontanément. Cependant, il existe des moyens pour traiter cette affection :
traitements médicaux ou chirurgicaux.
En revanche, une fois enceinte, la femme atteinte d’endométriose ne souffre
plus, car les lésions sont stimulées par les œstrogènes (hormones sécrétées
par les ovaires). Or, la grossesse inhibe naturellement la sécrétion de ces
hormones.
Traitement
Suivant l’étendue et la localisation de l’endométriose, le traitement peut être
médical ou chirurgical :
ππLe traitement médical repose sur un traitement hormonal pour mettre les
ovaires au repos et limiter la sécrétion d’œstrogène.
ππLa chirurgie peut être nécessaire pour calmer les douleurs ou pour améliorer les chances d’être enceinte. Elle se fait habituellement par cœlioscopie.
76
IV. Les risques d’une grossesse La scarlatine
La scarlatine est une maladie devenue rare dans les pays développés, mais elle
peut être responsable de complications lors d’une grossesse.
Qu’est-ce que la scarlatine ?
Transmise par l’inhalation de gouttelettes de salive contenant la bactérie
responsable de son développement, le streptocoque, la scarlatine est une
maladie qui touchait principalement les enfants.
Symptômes
La scarlatine se déclare brutalement avec une
angine érythémateuse (rougeur importante de
la gorge), une fièvre élevée (autour de 39 °C)
et un gonflement douloureux des ganglions
du cou. Deux jours après les premiers signes
de l’angine, une éruption cutanée apparaît.
La période d’incubation de la scarlatine est
d’environ quatre jours, et la contagion dure
tout le temps de l’angine.
En outre, la scarlatine confère au malade une
immunité durable (quand une personne a eu
la scarlatine, elle est immunisée, c’est-à-dire
qu’elle ne développera cette maladie qu’une
fois dans sa vie).
Conséquences
Il est rare qu’une femme enceinte contracte la scarlatine, mais si cela se produit, elle sera traitée comme toute personne atteinte de cette affection avec
un traitement antibiotique qui ne présente pas de contre-indication avec la
grossesse.
77
IV. Les risques d’une grossesse La fièvre peut toutefois être responsable de complications lors de la grossesse
(accélération du rythme cardiaque, etc.) ; il faudra donc veiller à la faire baisser rapidement avec un antipyrétique, tel du paracétamol.
Traitement
Le traitement de la scarlatine repose sur un traitement antibiotique et symptomatique (antipyrétique pour lutter contre
la fièvre).
En l’absence de traitement antibiotique, l’infection à streptocoque expose à des risques de complications comme un rhumatisme
articulaire aigu, une atteinte rénale ou une atteinte cardiaque.
La toxoplasmose
La toxoplasmose est une maladie sans conséquence chez l’adulte sain, mais
qui peut avoir de lourdes répercussions lorsqu’elle survient chez une femme
enceinte.
Qu’est-ce que la toxoplasmose ?
La toxoplasmose est une maladie fréquente,
due à un parasite appelé toxoplasme ou
toxoplasma gondii.
Le plus souvent asymptomatique (elle ne
s’accompagne d’aucun symptôme ou signe,
même si parfois elle donne de la fièvre, des
adénopathies et provoque de la fatigue), elle
est généralement bénigne chez les enfants et
adultes sains et passe souvent inaperçue.
Ainsi, environ six femmes sur dix ont été
contaminées par la toxoplasmose avant leur
première grossesse.
78
IV. Les risques d’une grossesse En revanche, la toxoplasmose a davantage de conséquences sur le futur bébé
(les conséquences sont importantes au premier trimestre de la grossesse et
moindres aux deux derniers). Elle peut aussi être responsable d’un avortement
spontané si elle survient au début de la grossesse.
Sachez que le parasite responsable de la toxoplasmose se trouve principalement dans :
ππla viande crue ou peu cuite n’ayant pas été congelée ;
ππles fruits et légumes non lavés ;
ππles déjections des chats.
Comment savoir si on est immunisée ?
La toxoplasmose est une maladie
immunisante, c’est-à-dire que la
contamination par le parasite entraîne
la formation d’anticorps qui vont protéger l’organisme d’une nouvelle
infection (on est atteint qu’une seule
fois par la maladie).
Ce sont ces anticorps, recherchés lors
d’une prise de sang, qui permettront de savoir si la mère est ou non immunisée contre la toxoplasmose. L’idéal est de faire cette prise de sang avant la
naissance (elle est demandée lors du bilan prénuptial).
La présence d’anticorps démontre alors l’immunisation contre la toxoplasmose, et l’absence d’anticorps signifie que la personne n’a pas encore été en
contact avec le parasite et qu’elle n’est donc pas protégée.
Absence d’immunisation et suivi mensuel
L’absence d’immunisation nécessite un suivi mensuel du taux d’anticorps et la
prise de certaines précautions pour éviter de contracter la maladie durant la
grossesse. Le contrôle du taux d’anticorps est donc nécessaire tous les mois.
79
IV. Les risques d’une grossesse Si le dosage reste négatif jusqu’à l’accouchement, tout va bien, cela veut dire
qu’il n’y a pas eu de contamination durant la grossesse. Par contre, l’apparition d’anticorps positifs est le signe de contraction de la maladie. Souvent, la
mère ne ressent rien ou présente seulement quelques adénopathies.
Le principal risque est que le parasite traverse le placenta et contamine le
fœtus. Lorsque les anticorps deviennent positifs au cours de la grossesse, il est
donc habituel de rechercher le parasite dans le liquide amniotique par amniocentèse pour voir s’il a ou non franchi le placenta.
Si tel est le cas, il peut se fixer au niveau de la rétine ou du cerveau du fœtus
et provoquer des anomalies cérébrales, oculaires ou hépatiques chez l’enfant.
Il existe un traitement à base d’antibiotiques pour soigner la toxoplasmose,
mais le mieux est évidemment d’éviter d’être contaminée.
Pour cela, il est recommandé à la femme enceinte de laver soigneusement les
fruits et légumes et de les éplucher si possible, de ne consommer que de la
viande bien cuite ou congelée (pas de viande de mouton), et enfin d’éviter le
contact avec les chats et ne pas changer la litière soi-même.
La listériose
La listériose est une maladie qui peut être grave chez la femme enceinte et
avoir de lourdes conséquences pour le fœtus.
Qu’est-ce que la listériose ?
La listériose est une maladie fréquente chez les
animaux, mais elle l’est beaucoup moins chez
l’homme.
Le plus souvent, la contamination s’effectue en
consommant des aliments contenant la bactérie : par exemple du lait cru, des fromages au lait
cru, de la viande crue ou mal cuite, des végétaux
crus, de la charcuterie, etc.
80
IV. Les risques d’une grossesse Chez l’adulte, la listériose se traduit par de la fièvre, une fatigue et des douleurs généralisées, mais la femme enceinte peut transmettre la bactérie au
fœtus par le biais du placenta.
Conséquences sur le fœtus
Si la maman n’est pas traitée, la listériose est une maladie très grave pour le
fœtus. La contamination au cours du deuxième ou troisième trimestre de la
grossesse peut entraîner une mort in-utero, une fausse couche, une souffrance fœtale ou un accouchement prématuré.
Le bébé peut également naître avec une septicémie (infection généralisée),
une méningite, une atteinte du foie ou des poumons.
Non traitée, la listériose entraîne le décès de l’enfant dans plus de trois quarts
des cas.
Comment éviter la listériose ?
Afin d’éviter de contracter la listériose, il
est recommandé de se laver correctement les mains avant toute préparation
culinaire et de laver les ustensiles et le
plan de travail après la manipulation
d’aliments crus. Il est aussi préférable de
nettoyer et désinfecter régulièrement son
réfrigérateur (une fois par mois).
De plus, tous les aliments d’origine animale doivent être cuits, et le lait cru
est à bannir de votre alimentation. De
la même manière, il faut éviter les fromages à pâte molle ou persillée et les
bleus. Enfin, mieux vaut consommer une
charcuterie pré-emballée plutôt que celle
vendue à la coupe.
81
IV. Les risques d’une grossesse Traitement
La listériose se traduit par un syndrome fébrile qui ressemble à une grippe :
fièvre et courbatures. Tout symptôme évoquant cette affection chez une
femme enceinte doit faire consulter un médecin. En outre, le diagnostic s’effectue grâce à des hémocultures (mise en culture d’un échantillon de sang).
En revanche, la bactérie responsable de la listériose est très sensible à certains
antibiotiques : une fois diagnostiquée, elle est facilement curable.
Les mycoses
Les mycoses sont des affections fréquentes chez les femmes, puisque
sept femmes sur dix en ont souffert ou en souffriront. Elles apparaissent
volontiers durant la grossesse, mais sont sans gravité bien qu’elles puissent
être gênantes.
Qu’est-ce qu’une mycose ?
Une mycose est une infection provoquée par un
champignon microscopique. Certains sont normalement présents à la surface de la peau ou des
muqueuses, mais il arrive qu’après un traitement
antibiotique une mycose se développe. Cela est
dû à une modification de la flore bactérienne
normale.
La grossesse est alors une période propice à
l’apparition de mycoses du fait des modifications hormonales. Elles sont particulièrement
fréquentes au cours du troisième trimestre et
pendant la période de post-accouchement.
Cependant, les mycoses ne sont pas des affections graves : elles n’ont pas
d’incidence sur le déroulement de la grossesse et n’empêchent pas le bon
développement du bébé.
82
IV. Les risques d’une grossesse Symptômes et traitement
Les mycoses vaginales se traduisent par :
ππdes démangeaisons à l’entrée ou à l’intérieur du vagin ;
ππdes picotements au niveau de la vulve ;
ππdes sécrétions vaginales blanchâtres et abondantes.
Une crème antifongique à mettre sur la vulve et l’entrée du vagin, ainsi que
des ovules à placer à l’intérieur du vagin, de préférence le soir au coucher,
sont les deux principaux traitements d’une mycose. Consultez votre médecin,
il vous prescrira le traitement le plus adapté.
En outre, les symptômes disparaissent rapidement, quelques jours après le
traitement.
83
IV. Les risques d’une grossesse AA Pour
aller plus loin
Astuce
Médicaments et grossesse
par Pédébé
Le fœtus est très sensible aux médicaments, aussi, avant toute prise d’un nouveau traitement, il faut demander l’avis d’un médecin.
Certains compléments alimentaires ne sont par exemple pas conseillés pendant
la grossesse, il est recommandé de n’utiliser que ceux spécifiques à la femme
enceinte.
Par ailleurs, la fièvre peut être nocive chez la femme enceinte, car elle peut être
responsable d’un accouchement prématuré. Aussi, en cas de fièvre, il est conseillé
de prendre un antipyrétique type paracétamol, qui est sans conséquence pour le
bébé aux doses normales, puis d’appeler son médecin pour savoir à quoi est due
la fièvre et traiter sa cause.
Questions/réponses de pro
Alcool et tabac durant la grossesse
Je suis enceinte d’un mois et je m’inquiète pour la santé de mon bébé, car
deux semaines avant d’apprendre ma grossesse, j’ai fumé et bu plusieurs verres
d’alcool au cours d’une soirée.
Quels sont les risques pour le bébé que je porte ?
Question de Kaylissa
ΔΔ Réponse de SOS Grossesse
Vous n’avez aucune inquiétude à vous faire ni pour la consommation d’alcool, ni pour le tabac : c’est la consommation chronique de ces deux éléments
qui est nocive pour le fœtus.
Le tabac, réduisant le volume des échanges de sang mère/enfant, rend le
bébé plus petit et plus fragile. Quant à l’alcool, il porte atteinte à son développement psychologique et intellectuel.
84
IV. Les risques d’une grossesse Mais, encore une fois, c’est lorsqu’il s’agit d’une consommation chronique.
La grossesse est une excellente motivation pour cesser totalement de fumer.
En revanche, un verre de vin ou de champagne de temps en temps n’est
nullement contre-indiqué même pendant la grossesse, à condition que ce
soit occasionnel.
Tabac et amniocentèse
Je viens de passer une amniocentèse, et je continue de fumer alors que je suis
enceinte.
Le résultat peut-il être faussé par la présence de nicotine ?
Question de Maya
ΔΔ Réponse de SOS Grossesse
La consommation de tabac ne fausse en aucun cas l’amniocentèse.
Vous savez qu’il n’est pas bon de fumer étant enceinte : vous aurez un bébé
plus petit et plus fragile. La grossesse est la meilleure motivation pour arrêter de fumer !
Grossesse à 46 ans
Je suis âgée de 46 ans et ai déjà un enfant. Cependant, mon mari et moi-même
aimerions avoir un autre enfant.
Je suis consciente qu’au vu de mon âge non seulement mes chances de tomber
enceinte sont réduites, mais qu’en plus, la grossesse sera compliquée et à risque.
À quel point est-il difficile de tomber enceinte à cet âge ? À quels risques est-ce
que j’expose le bébé et moi-même ?
Question de Faizilet
ΔΔ Réponse de SOS Grossesse
Si l’on attribue le facteur 100 à la fécondité d’une femme de 30 ans, ses
chances d’être enceinte à 46 ans sont alors égales à 2.
Autrement dit, une femme a 100 % de chances de tomber enceinte avec
des rapports réguliers à 30 ans, alors qu’à 46 ans, le pourcentage est réduit
à 2 %. Cependant, ce n’est pas impossible.
85
IV. Les risques d’une grossesse Vous pouvez augmenter vos chances de fécondation en ayant un rapport
tous les deux jours environ, entre le dixième et le dix-huitième jour de votre
cycle, précédé de trois ou quatre jours d’abstinence, afin que le sperme de
votre mari soit le plus concentré possible en spermatozoïdes. Il est inutile
pendant cette période de multiplier les rapports.
Par ailleurs, les grossesses à cet âge doivent être particulièrement surveillées en raison des risques suivant : fausse couche spontanée, accouchement
prématuré (que l’on peut prévenir par un repos presque intégral en fin de grossesse), hypertension artérielle (cela dépend de votre état cardio-vasculaire).
De plus, les tissus du périnée et de la vulve étant moins souples qu’à 30 ans,
la grossesse nécessite souvent une césarienne, qui évite au fœtus les difficultés de la sortie, et à vous-même les risques de déchirements vulvaires.
Mais la médecine obstétricale est tellement perfectionnée aujourd’hui
que, si vous parvenez à être enceinte, les difficultés précitées pourront être
surmontées.
Traitement contre l’allergie et grossesse
Je suis enceinte de deux mois, et suite à des allergies, mon ORL m’a prescrit de
l’Aerius 5 mg.
Est-ce dangereux pour la santé du bébé ?
Question d’Arbia
ΔΔ Réponse de Preg Med
L’Aerius contient de la desloratadine. On peut prendre sans danger de la
loratadine pendant les deux premiers trimestres de la grossesse, et il en est
de même pour la desloratadine.
Mais il faut toujours signaler sa grossesse aux professionnels de santé que
vous êtes amenée à consulter : médecins généralistes, pharmaciens, etc.
86
V.
Les pathologies
Une grossesse pathologique est une grossesse au cours de laquelle survient
un événement qui comporte un risque soit pour la mère soit pour l’enfant ou
encore pour les deux.
La grossesse pathologique peut
concerner toutes les mères, même
si elle est plus fréquente chez les
femmes ayant des antécédents
médicaux ou ayant déjà eu des
grossesses difficiles.
Une grossesse peut par exemple
devenir pathologique lors de
l’apparition :
ππd’un diabète gestationnel (intolérance aux sucres qui survient spécifiquement pendant la grossesse) ;
ππd’une toxémie gravidique (maladie rénale avec une hypertension pouvant
survenir au cours du troisième trimestre de la grossesse).
87
V. Les pathologies Dès qu’une grossesse devient pathologique,
elle nécessite un suivi médical particulier.
Certaines grossesses doivent même être suivies dans une maternité de niveau 3. Ces
dernières sont équipées d’un service de réanimation et sont habilitées à prendre en
charge les grossesses à risque.
En outre, les congés pathologiques s’ajoutent au congé maternité lorsque la
grossesse présente des complications.
Leur durée ne peut cependant dépasser quatorze jours, et ils précèdent le
congé maternité classique.
Lorsque l’état de santé de la future maman nécessite un arrêt avant cette
période, le médecin doit remplir un simple arrêt de travail.
Les pertes marron
Les pertes marron en petite quantité sont fréquentes au début de la
grossesse.
Qu’est-ce que c’est ?
Les pertes marron correspondent à l’évacuation de sang ancien. Comme pour
toute perte de sang au cours de la grossesse, la femme enceinte doit prendre
avis auprès de son gynécologue pour connaître la marche à suivre dans son
cas particulier.
Cependant, les pertes marron sont fréquentes au cours du premier trimestre ;
environ 15 % des grossesses qui vont évoluer normalement s’accompagnent
de pertes marron.
Elles sont souvent dues à un décollement de l’œuf ou à un défaut d’accolement à la paroi utérine. Il est alors conseillé à la femme enceinte de se
reposer. Généralement, ces pertes marron ont tendance à s’arrêter spontanément après la douzième semaine d’aménorrhée.
88
V. Les pathologies Signe d’une fausse couche ?
Les marrons, surtout si
elles sont abondantes et
accompagnées de douleurs, peuvent être un
signe de fausse couche.
Deux examens permettent
alors de confirmer que la
grossesse évolue bien :
ππle dosage de l’hor-
mone caractéristique
de la grossesse
(β-HCG) à deux reprises (le taux hormonal doit être plus élevé lors de la
deuxième prise de sang) ;
ππl’échographie, qui permet de visualiser une activité cardiaque embryonnaire ou fœtale et montre comment se déroule la grossesse.
Possibilité d’une grossesse extra-utérine
Toute perte de sang anormale chez une
femme doit faire penser à une grossesse
extra-utérine.
Si la grossesse vient juste de débuter ou que
l’échographie affirmant que la grossesse est
bien située dans l’utérus n’a pas encore été
faite, des pertes marron doivent conduire à
consulter rapidement un médecin pour écarter le risque de grossesse extra-utérine.
En effet, la grossesse extra-utérine est une
urgence : lorsque la nidation ne se fait pas au bon endroit, elle risque d’entraîner une hémorragie qui peut s’avérer très dangereuse.
89
V. Les pathologies Les saignements
Les saignements n’ont pas les mêmes causes suivant qu’ils surviennent au
début ou à la fin de la grossesse. Au moindre doute, il ne faut pas hésiter à
consulter un médecin ou à se rendre à la maternité.
Fréquents au premier trimestre
Les saignements sont fréquents au cours du premier trimestre de grossesse (ils
concernent environ une grossesse sur quatre). S’ils sont peu abondants, sans
douleur et durent moins d’une journée, il y a de fortes chances pour que cet
épisode soit sans importance et ne se renouvelle pas. Cependant, il est préférable de consulter un médecin pour avoir son avis.
En revanche, des saignements accompagnés de douleurs dans le bas du
ventre ou le dos, ou alors très abondants (qui imbibent plusieurs serviettes
hygiéniques en une heure) nécessitent un examen en urgence. Il en est de
même si ces derniers durent plus de trois jours ou s’ils présentent des caillots
ou des débris grisâtres (probable fausse couche).
Au cours du premier trimestre, les saignements peuvent être un signe de
fausse couche, mais, dans plus de la moitié des cas, la grossesse se poursuit
normalement sans autre incident.
Aux deuxième et troisième trimestres
Les saignements sont rares à la
fin de la grossesse : moins de
5 % des grossesses se compliquent d’un saignement au
cours du troisième trimestre.
Dans 80 % des cas, ces
hémorragies sont dues à une
cause banale et ne nécessitent
ni hospitalisation ni intervention médicale particulière.
90
V. Les pathologies Cependant, il existe deux causes graves, le placenta praevia et l’hématome
rétroplacentaire, qui peuvent mettre en jeu les pronostics vitaux du bébé et
de la mère, et nécessitent donc une hospitalisation en urgence. Aussi, il est
nécessaire qu’une femme enceinte soit examinée si elle présente des saignements au cours de son dernier trimestre :
Normalement, le placenta est implanté au fond de l’utérus, mais il peut arriver
que l’œuf se soit implanté plus bas, ce qui a pour effet de recouvrir totalement ou en partie le col de l’utérus : c’est ce que l’on nomme un placenta
praevia.
Lorsque le placenta est inséré trop bas, les contractions entraînent des saignements qui peuvent être importants. Si le placenta recouvre totalement le
col, l’accouchement ne peut pas se faire par voie basse et une césarienne est
nécessaire.
L’hématome rétroplacentaire est une hémorragie entre le placenta et la paroi
de l’utérus. Il se produit au cours du dernier trimestre ou lors de l’accouchement. Cet hématome entraîne un décollement du placenta et se traduit par
des saignements et des douleurs violentes au niveau du ventre.
Un hématome rétroplacentaire nécessite une prise en charge médicale d’urgence. L’accouchement est très proche, il a lieu le plus souvent par césarienne.
La fausse couche
La fausse couche correspond à la perte de l’embryon suite à un avortement
spontané, elle est fréquente au premier trimestre de la grossesse ; la majorité des fausses couches surviennent d’ailleurs au cours des deux premiers
mois. Statistiquement, 10 % des grossesses diagnostiquées évoluent vers une
fausse couche au premier trimestre.
Les symptômes de la fausse couche sont principalement des saignements et
des douleurs au niveau du bas du ventre.
Important : avoir fait une fausse couche au premier trimestre est souvent un
accident isolé qui n’aura pas d’impact sur l’évolution des grossesses ultérieures.
91
V. Les pathologies Symptômes
Des saignements couplés à des douleurs dans le bas du ventre sont les
principaux signes d’une fausse couche.
Les saignements sont d’abord très
faibles, puis deviennent abondants.
Il s’agit au départ de pertes de sang
rouge indolores.
Néanmoins, avoir des pertes de sang au cours de la grossesse ne signifie pas
forcément faire une fausse couche. Il est d’ailleurs très fréquent d’observer de
petits saignements au cours du premier trimestre.
Cependant, tout saignement durant la grossesse doit être signalé à un médecin. Il pourra déterminer s’il s’agit ou non d’une fausse couche en réalisant un
examen, une prise de sang (dosage des βHCG) et une échographie.
En cas de saignements chez une femme ayant un rhésus négatif, une injection
de gammaglobulines (anti-rhésus positif) peut être nécessaire. Ces gammaglobulines ont pour rôle de détruire les éventuels globules rouges du fœtus
présents dans le sang maternel avant qu’ils aient pu déclencher une réaction
avec production d’anticorps anti-rhésus. En effet, la production de ces anticorps peut entraîner une anémie grave chez un autre fœtus au cours d’une
grossesse ultérieure.
D’autre part, les douleurs au niveau du bas du ventre ne sont habituellement
pas trop violentes et ressemblent à des douleurs de syndrome menstruel (lors
des règles). Elles peuvent parfois être confondues avec des troubles digestifs
de type crampes d’estomac ou spasmes coliques.
Les mêmes symptômes (saignements et douleurs du bas du ventre) peuvent
aussi être évocateurs d’une grossesse extra-utérine. Si une femme présente
ces symptômes et qu’elle ne sait pas si sa grossesse est bien implantée dans
l’utérus (grâce à l’échographie qui permet de visualiser l’œuf et de s’assurer
qu’elle est bien intra-utérine), elle doit consulter rapidement afin de savoir s’il
s’agit d’une grossesse extra-utérine.
92
V. Les pathologies Causes
Les fausses couches qui ont
lieu durant le premier trimestre
sont dans plus de la moitié des
cas dues à une anomalie chromosomique rendant l’œuf non
viable. L’embryon qui ne pourra
pas se développer normalement
est alors expulsé du corps de la
mère.
À noter : cette anomalie chromosomique ne signifie pas un risque de malformation chromosomique chez les futurs enfants, ni que les parents sont porteurs
de gênes problématiques. Elle arrive naturellement et se régule par elle-même
avec la fausse couche.
Par ailleurs, des infections contractées par la mère au niveau gynécologique
ou général peuvent aussi provoquer une fausse couche.
Après le premier trimestre, les fausses couches sont souvent d’origine maternelle (mauvaise implantation placentaire, béance du col utérin, etc.) ou
accidentelle. Néanmoins, ces causes ne se reproduisent que rarement lors
d’une grossesse ultérieure.
Traitement après une fausse couche
Lorsqu’une fausse couche est en cours, il n’y a malheureusement aucun traitement qui puisse l’arrêter. Cependant, des médicaments antispasmodiques
permettent de calmer les douleurs.
Après une fausse couche avec expulsion complète et spontanée du fœtus
(l’expulsion complète est confirmée par une échographie), aucune intervention médicale n’est nécessaire. Mais si l’expulsion du fœtus est incomplète,
un traitement hormonal provoquant des contractions peut être administré. Si
malgré ce traitement il reste des résidus, une aspiration ou un curetage sont
effectués sous anesthésie.
93
V. Les pathologies Répercussions psychologiques
Une fausse couche est un événement qui peut
avoir un lourd retentissement psychologique
et qui peut nécessiter la prise d’anxiolytiques
ou un recours à un soutien psychologique. Ce
qu’il faut absolument retenir, c’est qu’une
fausse couche n’empêche en rien une grossesse ultérieure.
Il peut parfois être bénéfique pour les parents
de donner un prénom à l’enfant perdu pendant la fausse couche.
Il n’existe pas de délai précis avant de remettre
un projet de grossesse en route. Cependant,
il est souvent conseillé d’attendre quatre ou
six mois pour permettre au corps de reprendre
des forces et également de faire le deuil de la précédente grossesse. Ce délai
peut néanmoins être raccourci si la femme concernée a plus de 35 ans, du fait
de la baisse de fertilité après cet âge.
La fausse couche tardive
Les fausses couches tardives sont beaucoup moins fréquentes que les fausses
couches survenant lors du premier trimestre. Cependant, elles sont souvent
plus lourdes en termes d’affect psychologique, car les parents ont eu pleinement le temps de s’investir dans la grossesse.
Qu’est-ce qu’une fausse couche tardive ?
Une fausse couche tardive survient après le premier trimestre de grossesse.
Après six mois de grossesse, on ne parle plus de fausse couche, mais d’accouchement prématuré.
Elle provoque le décès du fœtus entre le troisième et le sixième mois de la
grossesse.
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V. Les pathologies Causes
Contrairement aux fausses
couches du premier trimestre
qui sont souvent liées au
fœtus lui-même, les fausses
couches tardives sont souvent liées à la mère ou au
placenta :
ππdécollement d’un placenta
anormalement implanté ;
ππanomalie utérine (malformation de l’utérus, présence de fibromes, béance du col utérin) ;
ππpathologie maternelle chronique mal équilibrée ;
ππcontraction d’une infection non traitée ;
ππchute grave ou accident de voiture.
Prise en charge
Suivant le moment où a lieu la fausse couche tardive, la prise en charge varie.
Elle peut alors nécessiter un curetage, voire un accouchement prématuré.
Le curetage est réalisé sous anesthésie générale et demande une journée
d’hospitalisation.
Au cours de cette opération, le médecin dilate le col de l’utérus et décroche le
placenta de la muqueuse utérine à l’aide d’une curette. Cet acte se pratique
pour des fausses couches de moins de quatorze semaines et en l’absence
d’expulsion spontanée complète.
Par contre, après quatre mois et demi de grossesse, l’évacuation d’un fœtus
mort in-utero doit se faire par accouchement. Ce dernier est alors déclenché
par des médicaments.
Les parents ne sont pas obligés de voir le bébé, mais ce type de fausses
couches peut avoir des répercussions psychologiques importantes.
95
V. Les pathologies Après une fausse couche tardive
Si l’enfant est né sans vie, ou
qu’il est né vivant, mais non
viable, ou encore s’il est mortné après vingt-deux semaines
d’aménorrhée ou avec un
poids de plus de 500 g, l’officier de l’État civil de la mairie
établit un « Acte d’enfant
sans vie ».
La famille peut alors célébrer
des obsèques pour l’enfant, soit par inhumation soit par incinération. Elle
peut également faire inscrire l’enfant au livret de famille. Il est souvent bon
de donner un prénom à son enfant ainsi décédé. Ces conditions sont importantes pour pouvoir faire le deuil de sa fausse couche tardive.
La grossesse extra-utérine
La grossesse extra-utérine est une grossesse qui s’implante anormalement
hors de l’utérus. Elle peut mettre en danger la mère en provoquant des
hémorragies internes qui peuvent être graves.
Qu’est-ce qu’une grossesse extra-utérine ?
La grossesse extra-utérine est une grossesse qui se développe hors de la
cavité utérine, lieu normal d’une grossesse. La plupart du temps, la nidation
se réalise dans l’une des trompes.
Comme l’œuf n’a pas la place pour se développer, il meurt en général vers le
troisième mois de grossesse.
Cependant, avant cela, sa croissance entraîne des érosions de la paroi de la
trompe, voire un éclatement : il s’agit d’un accident grave nécessitant une
prise en charge médicale rapide. Il faut vite intervenir, car la vie de la mère
peut être en jeu.
96
V. Les pathologies Symptômes et diagnostic
La grossesse extra-utérine est une urgence, toute
femme doit en connaître les symptômes pour pouvoir la diagnostiquer au plus vite : saignements,
douleurs abdominales, malaises ou vertiges.
La grossesse extra-utérine se signale la plupart du
temps par des pertes de sang et des douleurs. Les
saignements sont dus au fait que l’œuf se fixe dans
un endroit qui ne lui permet pas de se développer
correctement.
Souvent foncés et de couleur noirâtre, ils ne sont
pas forcément très abondants, il peut s’agir uniquement de quelques pertes. Ces derniers peuvent survenir avant même la date
prévue des règles et induire en erreur si la femme ne pense pas être enceinte.
Plus ou moins rapidement succèdent aux saignements des douleurs abdominales qui peuvent être très intenses. La douleur est décrite par certaines
femmes comme un coup de poignard dans le ventre. Elles sont localisées au
niveau du bas-ventre, mais elles peuvent irradier dans le dos ou dans une
épaule. Certaines douleurs sont tellement fortes qu’elles peuvent entraîner un
malaise.
L’apparition de vertiges après des saignements et des douleurs du bas du
ventre présente un signe de gravité qui impose un examen en urgence. De
tels symptômes en début de grossesse, même en l’absence de saignements
extériorisés, doivent également faire consulter rapidement son médecin.
Les conséquences d’une grossesse extra-utérine sont très graves, car elle peut
causer une hémorragie interne, qui peut entraîner la fissuration et la rupture
de la trompe. Le pronostic vital de la mère est en jeu, il faut faire vite.
Le diagnostic de grossesse extra-utérine se fait habituellement au début de la
grossesse entre la quatrième et la dixième semaine d’aménorrhée. Un dosage
positif de β-HCG dans le sang (l’hormone chorionique gonadotrope humaine)
97
V. Les pathologies et une absence de visualisation de grossesse au niveau de l’utérus à l’échographie (parfois, l’échographiste voit directement l’œuf dans la trompe) sont
les deux signes d’une grossesse extra-utérine.
Traitement
Dès la découverte d’une grossesse extra-utérine, il faut intervenir rapidement pour stopper
son développement. Le traitement est alors
soit médical soit chirurgical.
Le traitement médical est réservé aux
grossesses extra-utérines découvertes suffisamment tôt et s’accompagnant de peu de symptômes. Il consiste à injecter
un produit qui arrête le développement de la grossesse.
Il nécessite une surveillance rigoureuse jusqu’à ce que le taux de β-HCG soit
redevenu négatif.
Le traitement chirurgical par cœlioscopie (technique chirurgicale qui permet
d’aborder l’intérieur de l’abdomen sans ouvrir le ventre) est le traitement
habituel des grossesses extra-utérines. Suivant la localisation, le chirurgien
peut réaliser un traitement conservateur (il ouvre la trompe, aspire l’œuf et
répare la trompe) ou enlever la trompe si elle est trop abîmée.
Il est parfois nécessaire de faire une laparotomie (ouverture de l’abdomen)
lorsque l’hémorragie interne est trop importante, le chirurgien pourra aussi
dans ce cas de figure choisir entre un traitement conservateur ou non.
Après une grossesse extra-utérine
Il est bien sûr plus difficile de retomber enceinte si une trompe a été abîmée
ou a dû être enlevée suite à une grossesse extra-utérine. Cependant, il est
tout à fait possible de mettre en route une nouvelle grossesse après avis du
gynécologue.
Plus de la moitié des femmes ayant souffert d’une grossesse extra-utérine
seraient de nouveau enceintes au bout de deux ans.
98
V. Les pathologies Le déni de grossesse
Le déni de grossesse est largement médiatisé depuis quelques années, mais il
a toujours existé.
Définition
Un déni de grossesse est l’absence de conscience
d’être enceinte. Il peut être total, c’est-à-dire
jusqu’au moment de l’accouchement, ou partiel, la
future mère se rend compte qu’elle est enceinte au
cours de la grossesse.
Ce déni est principalement dû à l’absence des signes
de grossesse :
ππpeu de prise de poids ;
ππpas de nausées, pas de changements d’humeur ;
ππpas de tension au niveau des seins ;
ππsaignements évoquant les règles.
De ce fait, la femme continue à vivre normalement, fait du sport, prend la
pilule, etc.
Idées reçues
Le déni de grossesse est à différencier des grossesses cachées. Pour les grossesses cachées, la future mère se sait enceinte, mais ne veut pas le faire savoir
et essaie par tous les moyens de le cacher.
On pourrait penser que le déni de grossesse concerne principalement les
jeunes filles, mais ce n’est pas vrai ; il s’observe chez des femmes de tout âge
et qui ont parfois déjà vécue des grossesses.
Enfin, un déni de grossesse ne concerne pas uniquement les milieux défavorisés ou des femmes avec peu d’éducation. On retrouve des dénis de grossesse
dans toutes les classes sociales et avec à tous les niveaux d’études.
99
V. Les pathologies Conséquences
Pour les dénis totaux, le risque est un accouchement
seul qui peut plus ou moins bien se passer pour la
maman et le bébé. Il est également difficile de prévoir la réaction de la mère au moment de
l’accouchement. Désemparée, elle peut commettre
certains actes qu’elle peut regretter ensuite.
Pour les dénis partiels, un encadrement médical et
social pendant le reste de la grossesse permet à la femme enceinte de s’habituer à l’idée de la venue d’un enfant. Dans tous les cas, la mère est en grande
souffrance psychologique et va avoir besoin d’un suivi pour pouvoir accepter ce petit être qu’elle n’a pas eu conscience de porter. Le risque d’abandon
ou de désamour est grand. Un suivi gynécologique rapproché est également
recommandé pour éviter les récidives.
La grossesse nerveuse
La « grossesse nerveuse » n’existe pas médicalement parlant. Il s’agit d’un
terme populaire qui se rapporte d’ailleurs plus à un phénomène survenant
chez les animaux, et plus particulièrement les chiens, que chez l’homme.
Qu’entend-on par « grossesse nerveuse » ?
La « grossesse nerveuse » est un terme qui n’est pas
défini médicalement. Cependant, lorsqu’il est utilisé, c’est pour évoquer un trouble psychologique.
Il s’agit d’une femme qui se pense enceinte alors
qu’elle ne l’est pas.
La « grossesse nerveuse » serait plutôt l’apanage des
femmes âgées (souvent ménopausées) n’arrivant pas
à faire le deuil de ne pas avoir eu d’enfant ou, au
contraire, de très jeunes femmes qui auraient peur
inconsciemment d’être enceinte.
100
V. Les pathologies Le terme de « grossesse nerveuse » est improprement choisi puisqu’il n’y a
pas de grossesse (il n’y a pas eu de fécondation). C’est en quelque sorte le
contraire du déni de grossesse.
Signes de cette grossesse
Les signes présentés peuvent être un arrêt des règles, mais qui peut s’expliquer par une raison physiologique. L’aménorrhée peut par exemple être due
au début de la ménopause ou faire suite à un choc émotionnel.
Mais le signe le plus fort est l’intime conviction d’être enceinte des femmes
souffrant de « grossesse nerveuse ».
Diagnostic
Le diagnostic d’une « grossesse nerveuse » se fait simplement grâce à
un test de grossesse qui restera
négatif ou à la recherche de l’hormone caractéristique de la grossesse
(β-HCG) sur une prise de sang qui
sera également négative puisqu’il
n’y a pas de grossesse.
Malgré la preuve de la non-grossesse, il n’est pas rare que les femmes atteintes restent persuadées d’être
enceintes.
La prise en charge d’un tel trouble nécessite un soutien psychologique ainsi
qu’un suivi psychiatrique.
101
V. Les pathologies AA Pour
aller plus loin
Questions/réponses de pro
Grossesse et pré-ménopause ?
Peut-on être enceinte en pré-ménopause ?
Question d’Odh
ΔΔ Réponse de Costes
La ménopause et la pré-ménopause ne sont qu’une somme de symptômes
qui permettent d’établir un état de fait.
Ainsi, il est possible pour une personne que l’on a considérée comme ménopausée de se retrouver enceinte. En situation de pré-ménopause donc, cela
est d’autant plus possible que l’on constate des aménorrhées qui peuvent
être réversibles, donc des périodes d’absence de menstruation suivies
d’autres périodes de menstruation plus ou moins normales.
Tant que l’aménorrhée n’est pas totale et définitive, il est donc toujours
possible d’être enceinte, car un ovule peut toujours être présent dans l’un
des ovaires.
Tomber enceinte après une myomectomie
J’ai 33 ans et je n’ai jamais eu d’enfant, mais j’ai fait une fausse couche à
quatre semaines. Je vais de plus bientôt me faire opérer pour retirer trois fibromes.
À combien estimez-vous le pourcentage de réussite de cette opération ? Pensezvous qu’il me sera facile de tomber enceinte après cette opération ?
Question de Patie
ΔΔ Réponse de SOS Grossesse
La réponse à votre cas n’est pas univoque, car votre gynécologue tiendra
compte de plusieurs paramètres.
Premièrement, les fibromes qui sont à l’intérieur, sous la muqueuse de l’utérus, peuvent être enlevés par les voies naturelles à l’aide d’une hystéroscopie
(endoscope lumineux introduit dans l’utérus).
102
V. Les pathologies Les fibromes qui sont à l’extérieur peuvent être retirés par cœlioscopie
(endoscope identique introduit par une petite incision abdominale).
Les fibromes qui sont dans l’épaisseur du muscle utérin nécessitent une
myomectomie, c’est-à-dire l’ouverture de l’abdomen et une dissection pour
les extirper de l’épaisseur du muscle utérin.
Ensuite, il faut tenir compte de votre âge. Après 35 ans, les fibromes ont
une taille plus importante, ils sont plus fréquents, plus précoces et s’accompagnent souvent d’une endométriose, qui est la prolifération de la muqueuse
de l’utérus, dont le meilleur traitement est une grossesse.
Il faut également prendre en compte votre origine. Les fibromes sont ainsi
plus fréquents et plus ennuyeux chez les personnes d’origine africaine. Enfin,
votre état général est essentiel (cœur, tension artérielle, varices et difficultés
diverses accrues en cas d’obésité).
D’une façon générale, les cicatrices entraînées par une myomectomie sont
très solides et le fait d’avoir attendu n’a pu qu’améliorer les choses.
Cependant, le « travail » qui précède la naissance d’un éventuel bébé sera
de qualité médiocre ou mauvaise, car en raison des cicatrices, les contractions utérines, facteurs majeurs de la dilatation du col et de l’expulsion,
seront de moins bonne qualité. Et nous avons vu que l’âge influe défavorablement en favorisant l’apparition de nouveaux fibromes.
Mais il n’y a pas d’attitude univoque concernant le mode d’accouchement,
vous devrez vous en remettre à la décision de votre médecin.
De toute manière, si c’est nécessaire, vous n’avez pas à redouter une césarienne, opération devenue non pas banale, mais très sûre, du fait que l’on
dispose, tout au moins en France, de moyens très sophistiqués. Il ne faut donc
pas faire d’un accouchement par voie naturelle une préoccupation majeure.
Chute et FIV
Je viens de subir une troisième fécondation embryonnaire, avec un transfert il y
a quelques jours.
Je viens de rater une marche et, même si je ne suis pas tombée, je me suis remise
sur mes deux pieds lourdement.
Ce choc peut-il empêcher la nidation et l’évolution de mes deux embryons ?
Question de Mag806
103
V. Les pathologies ΔΔ Réponse de Ninie1707
C’est normal de s’inquiéter, mais rassurez-vous, cette chute ne changera
rien. Si les embryons se sont accrochés, ce n’est pas une simple chute qui va
les décrocher, il en faut beaucoup plus.
ΔΔ Réponse de SOS Grossesse
Cet incident n’aura aucune influence sur la nidation ou l’évolution de
deux embryons ayant fait l’objet d’un transfert.
Il faut comprendre qu’à supposer que ce ne soit pas un succès, cela n’aurait
rien à voir avec cette marche manquée.
Problèmes dentaires lors de la grossesse
Les problèmes dentaires sont-ils monnaie courante chez les femmes enceintes ?
Question d’Héléna-023
ΔΔ Réponse de Pédébé
Oui, il est fréquent d’avoir des problèmes dentaires lorsqu’on est enceinte.
Il est recommandé d’avoir une hygiène dentaire rigoureuse durant cette
période et de consulter son dentiste pour un examen de prévention.
En effet, durant la grossesse, les gencives saignent plus facilement, car les
hormones entraînent une congestion de la muqueuse buccale (comme de
toutes les autres muqueuses).
Les dents sont ainsi plus sensibles aux attaques, surtout si l’apport en calcium n’est pas suffisant : le calcium nécessaire à l’édification du squelette
du fœtus est alors puisé au niveau des dents.
Si une carie apparaît, il faut la traiter rapidement, car elle risque d’être un
point de départ d’infection qui pourrait être néfaste au bébé.
Grossesse extra-utérine
J’ai été opéré d’une GEU en avril 2011. Aujourd’hui, j’ai peur de refaire une
grossesse extra-utérine, car je n’ai pas mes règles et j’ai des douleurs abdominales faibles ainsi que des maux de tête.
Est-il possible que ce soit encore une GEU ?
Question de Teuteu
104
V. Les pathologies ΔΔ Réponse de SOS Grossesse
Durant les premiers jours d’une GEU, aucun symptôme n’est visible. Puis,
apparaissent le retard des règles et le fait que le test de grossesse soit positif.
Ensuite, des douleurs, qui ne sont pas systématiques, peuvent survenir, mais
elles ressemblent alors à des douleurs menstruelles. Et éventuellement, des
petites pertes de sang noir peuvent aussi être observées.
Par ailleurs, si l’échographie réalisée au quatrième mois de la grossesse ne
montre pas la présence d’un sac ovulaire ou d’un embryon avec des battements de cœur à l’intérieur de la cavité utérine, c’est le signe d’une grossesse
extra-utérine. En effet, la discordance entre le fait qu’il y a bien grossesse,
mais que l’on ne voit rien à l’intérieur de l’utérus est un signe majeur de
grossesse extra-utérine.
C’est un peu plus tard (quelques jours), que l’on peut voir une opacité anormale à l’extérieur de l’utérus, latéralement.
Néanmoins, il faut bien comprendre que c’est ce contraste qui apporte la
preuve de la grossesse extra-utérine, laquelle doit absolument être interrompue soit par voie instrumentale (aspiration en passant par les voies
naturelles), soit par administration d’une dose simple d’un anticancéreux.
Il faut, en effet, toujours interrompre une grossesse extra-utérine qui,
immanquablement, se termine par une hémorragie interne qui peut être
mortelle.
Dans votre cas, il est vrai qu’après une GEU, il existe 10 % de risques de
rechute. Vous devez donc absolument faire un test sanguin pour confirmer
la grossesse et une échographie.
Au final, surveillez votre état de santé et celui du bébé. Mais sachez que les
signes que vous décrivez ne ressemblent pas à une grossesse extra-utérine,
puisque vous n’avez pas de pertes de sang, ni de douleurs latérales.
105
VI.
L’accouchement
Une bonne préparation à l’accouchement permet à la femme enceinte de
mieux vivre sa grossesse et de se préparer à l’arrivée du bébé. Lorsque la
grossesse arrive à son terme, il est alors
normal d’être un peu inquiète, surtout
s’il s’agit du premier.
L’accouchement naturel est l’accouchement par voie basse ; c’est le plus fréquent. Il est d’ailleurs possible qu’il soit
réalisé dans l’eau. Si l’accouchement par voie naturelle n’est pas envisageable
(en raison de la taille de l’enfant, de sa position, de la santé de la mère, etc.),
on pourra procéder à un accouchement par césarienne.
À noter : l’accouchement de jumeaux nécessite une vigilance particulière, mais
il peut se faire selon les deux modalités.
Si l’accouchement tarde à se produire au-delà du terme, ou encore s’il faut
le faire advenir avant terme pour des raisons médicales, il est possible de le
déclencher.
106
VI. L’accouchement En outre, il faut se rendre à la maternité dès que le travail commence, c’està-dire lorsque les contractions deviennent plus régulières, toutes les 10 min
environ et durent au moins 40 s, et que vous perdez les eaux (perte d’un
liquide clair).
En cas de doute, il ne faut pas hésiter à appeler la maternité pour contacter
une sage-femme ou un médecin.
Si vous n’arrivez pas à les joindre, il est préférable de vous rendre à la maternité même dans l’éventualité d’une fausse alerte.
De plus, à partir du
moment où l’on
ressent les signes
annonciateurs de
l’accouchement, il
faut rester à jeun,
prévenir le père et,
dans l’éventualité
où il serait retenu
et ne pourrait se
déplacer, contacter
un membre de la
famille.
Si personne ne peut accompagner la future mère, celle-ci ne doit pas prendre
seule le volant de sa voiture, mais appeler le SAMU en composant le 15.
Dans la précipitation normale qu’entoure un accouchement, il faudra veiller à
ne pas oublier :
ππla valise de maternité, qui a été heureusement préparée à l’avance ;
ππles papiers d’identité ainsi que la carte de groupe sanguin de la future
maman ;
ππle carnet de grossesse dans lequel se trouvent tous les résultats des analyses et des examens concernant la grossesse.
107
VI. L’accouchement La préparation à l’accouchement
En France, huit séances de préparation à l’accouchement sont prises en
charge à 100 % par l’assurance
maladie (seules les préparations à
l’accouchement encadrées par des
médecins ou des sages-femmes sont
remboursées par la Sécurité sociale).
La plupart des préparations à l’accouchement se composent de
deux parties : une information théorique expliquant l’anatomie du corps de la femme enceinte, le déroulement
de la grossesse et de l’accouchement ainsi que les suites de couche ; et des
exercices pratiques de travail musculaire pour le dos et le périnée, un travail
de respiration adapté à l’accouchement et de la relaxation.
La présence du père lors de ces séances est la bienvenue, et même fortement
souhaitée.
Séances de préparations
Ces séances ont pour but d’aider la future mère à se préparer physiquement
et psychiquement au déroulement de la grossesse et de l’accouchement.
Elle apprend aussi à mieux connaître son corps et les changements liés à
la grossesse, ainsi que les gestes, respirations et positions qui faciliteront
l’accouchement.
Enfin, le médecin ou la sage-femme est aussi présent pour répondre à toutes
les interrogations qu’une maman peut se poser, que ce soit sur la grossesse,
l’accouchement ou l’après-accouchement.
Si le père a la possibilité d’assister aux séances, la préparation à l’accouchement lui permet de s’impliquer durant cette période où il peut se sentir un
peu perdu et à l’écart.
108
VI. L’accouchement Par ailleurs, la préparation à l’accouchement est également un moyen de se
familiariser avec la maternité si les cours ont lieu là où la mère va accoucher.
C’est aussi un moment d’échanges et de partage (conseils, soutien, etc.) avec
d’autres futurs parents.
En outre, il existe différents types de préparation à l’accouchement. Le choix
de la méthode qui convient le mieux à chaque femme est fonction de son
tempérament, de ses envies, du temps dont elle dispose, des conseils de son
gynécologue-obstétricien, de son budget, des disponibilités et des propositions proches de son domicile. Pour savoir lesquelles sont pratiquées près de
chez vous, il faut vous adresser à votre gynécologue ou à votre sage-femme.
Il est primordial d’effectuer un tour d’horizon des préparations à l’accouchement les plus courantes : classique, en piscine, haptonomie, sophrologie et
yoga.
La préparation classique est habituellement animée par une sage-femme et se déroule en petit
groupe (un nombre de participantes inférieur à
douze est souhaitable). Au cours d’exercices, la
maman apprend comment pousser et respirer
lors des contractions. D’autre part, la préparation en piscine se déroule dans un bassin d’eau
chaude. Encadrées par une sage-femme, les
séances associent travail de musculation et de
respiration ainsi que détente et relaxation.
L’haptonomie consiste à apprendre aux
deux parents à communiquer avec leur bébé.
Le père est alors très impliqué. Cette technique
correspond à l’apprentissage d’un langage affectif à trois (le bébé répond aux
stimulations en bougeant).
En parallèle, la sophrologie aide la mère à se détendre et à se relaxer pour
diminuer les douleurs. Lors des séances, elle est amenée vers un état de
relaxation grâce à la focalisation sur des pensées positives. Cette méthode
permet de maîtriser les sensations et la douleur des contractions.
109
VI. L’accouchement Enfin, le yoga permet à la femme enceinte de travailler des postures de bascule et d’ouverture du bassin, et de renforcer ses muscles lombaires pour
faciliter le bon déroulement de la grossesse et de l’accouchement. Elle
apprend également à maîtriser son souffle avec des techniques de respiration
adaptées.
Connaître la date de l’accouchement
La durée totale de la grossesse est de neuf mois à
partir du jour de la conception. La date théorique
d’accouchement peut être
calculée à partir de la date
des dernières règles ou être
évaluée suite à des mesures
échographiques.
Cette date est calculée en
nombre de semaines d’aménorrhée (c’est-à-dire en nombre de semaines sans règles). Pour cela, il faut
ajouter quarante semaines au premier jour des dernières règles. Si la future
mère connaît le jour exact de la conception (ce qui est rare, sauf lors de procréation médicalement assistée), il suffit d’ajouter trente-huit semaines pour
connaître la date théorique d’accouchement.
Cependant, en fonction de la régularité du cycle, de la contraception, etc., la
date donnée est plus ou moins fiable. Il s’agit donc d’une date théorique, la
naissance pouvant avoir lieu :
ππavant 37 semaines d’aménorrhée, on parlera d’accouchement
prématuré ;
ππentre 37 et 42 semaines d’aménorrhée, il s’agit d’un accouchement à
terme ;
ππaprès 42 semaines d’aménorrhée, on parlera de dépassement de terme.
110
VI. L’accouchement Par contre, l’échographie du premier trimestre réalisée vers la douzième semaine d’aménorrhée est capable de déterminer précisément l’âge
du fœtus. Grâce à ses mensurations, l’échographiste (gynécologue ou radiologue) peut connaître la date exacte de conception et calculer au plus juste la
date d’accouchement.
Par ailleurs, le calcul du terme de la grossesse est essentiel à son bon suivi,
c’est pour cette raison qu’il est réalisé dès son diagnostic.
Communiquer avec le bébé : l’haptonomie
L’haptonomie est une méthode qui permet
aux futurs parents de communiquer avec le
bébé encore dans le ventre de sa mère. Elle
est aussi appelée « science et art du toucher affectif ».
La communication entre le bébé et ses
parents se fait grâce à la parole et aux
mains posées sur le ventre. Le bébé réagit
aux différentes stimulations en bougeant,
ses mouvements sont perçus en retour par
les parents. L’haptonomie est aussi une
méthode de préparation à l’accouchement
qui fait intervenir le père et aide la mère à
soulager les douleurs des contractions.
Souvent entamée dès le quatrième mois
de grossesse, l’haptonomie peut être entreprise dès que le bébé commence
à bouger. Néanmoins, ce n’est qu’à partir du cinquième mois que tous les
organes sensoriels du bébé fonctionnent.
Les cours ont souvent lieu en petit comité, car l’haptonomie doit se pratiquer
dans l’intimité. Les séances sont pratiquées par des sages-femmes ou des
médecins. Les parents apprennent à placer leurs mains et à exercer des petites
pressions pour faire réagir le bébé.
111
VI. L’accouchement Les gestes appris en cours peuvent ensuite être reproduits à la maison au
calme. L’haptonomie peut aussi se pratiquer lors de l’accouchement et peut
même être poursuivie jusqu’au premier anniversaire du bébé.
Le père a une place importante au cours de cette méthode. Contrairement
aux autres techniques de préparation à l’accouchement qui laissent peu de
place au père, l’haptonomie lui donne un rôle privilégié. Les pères pratiquant
cette méthode seraient plus impliqués dans la grossesse et mieux préparés à
la venue du bébé. Grâce au toucher affectif, l’haptonomie permet de créer un
lien entre le père, la mère et le bébé durant la grossesse.
Choisir sa maternité
Le choix de la maternité
se fait en principe dès les
premiers mois de la grossesse. Il dépend du lieu où
exerce votre gynécologueobstétricien, de la nature
de la grossesse (simple
ou multiple), des risques
(si pathologie associée ou
non), de la proximité avec
le domicile, des prestations
proposées, du coût, etc.
Les établissements où se déroulent les accouchements sont classés par
niveaux, en fonction de leur capacité à prendre en charge les différents problèmes pouvant survenir au cours de la grossesse. Le choix du niveau de
maternité dépend donc du niveau de risque de la grossesse, qui est évalué par
le gynécologue-obstétricien.
Si une grossesse normale peut être suivie dans un établissement de niveau 1,
2 ou 3, une grossesse à risque ne pourra être suivie que dans une maternité
de niveau 2 ou 3, et celles à très haut risque uniquement dans des unités de
niveau 3.
112
VI. L’accouchement En effet, les maternités de niveau 1 sont capables de prendre en charge les
grossesses normales non pathologiques. Il n’existe pas de service pédiatrique
dans l’enceinte de l’établissement, mais les soins de base des premiers jours
de la vie du nouveau-né sont assurés. Ces établissements sont de plus en
contact étroit avec les maternités de niveau supérieur et en cas de problème
ou de complications, un transfert vers l’un de ces centres est assuré.
Les maternités de niveau 2, quant à elles, possèdent dans l’enceinte de l’établissement un service de pédiatrie néonatale. Elles peuvent assurer la prise en
charge des grossesses à risque. Si besoin, un transfert vers un établissement
de niveau 3 sera assuré.
Enfin, les maternités de niveau 3 sont
capables de prendre en charge les grossesses à très haut risque pouvant donner
naissance à des nouveaux-nés nécessitant
des soins lourds et importants. Elles possèdent dans leur enceinte un service de soins
intensifs ou de réanimation néonatale.
S’il est possible d’hésiter entre plusieurs
maternités, voici quelques questions à se
poser pour parvenir à faire un choix :
ππUn pédiatre est-il présent en permanence (nuit, jours fériés, dimanche,
etc.) ?
ππExiste-t-il un service de réanimation à
proximité ?
ππUn anesthésiste est-il présent en permanence, que ce soit pour la péridurale ou une anesthésie en urgence pour une césarienne ?
ππEst-il possible d’avoir une chambre seule ?
ππY a-t-il une nurserie pour y laisser l’enfant la nuit ?
ππLe séjour est-il entièrement pris en charge par la Sécurité sociale, sinon
quel est le coût de chaque prestation ?
113
VI. L’accouchement Enfin, il ne faut pas hésiter à visiter la maternité avant de faire son choix ! Il
faut aussi contacter sa mutuelle pour savoir quelles prestations elle prend en
charge.
Certaines maternités sont très prisées, notamment celles de niveau 2 et 3,
ainsi que certaines institutions réputées pour la qualité de leur service. Les
listes d’attente ne sont pas rares. Si vous voulez y accoucher, il vous faut
contacter la maternité de votre choix dès que le test de grossesse est positif,
pour une pré-inscription !
L’inscription définitive sera faite au moment de la déclaration de grossesse. Il
est recommandé d’appeler la maternité et de demander comment se passe
l’inscription.
Préparer sa valise
La valise de maternité doit être faite assez tôt pour
éviter la panique et les oublis de dernière minute.
Elle doit contenir les affaires nécessaires à la maman
et au bébé. Il est ainsi conseillé de faire sa valise pour
la maternité deux mois avant le terme prévu.
Bon à savoir : certaines maternités ont à disposition
des listes toutes prêtes des différents éléments à emporter.
Ainsi, la valise doit contenir des affaires pour la
mère :
ππdeux à trois chemises de nuit et une robe de chambre ;
ππune veste chaude, deux à trois paires de chaussettes et des chaussons ;
ππdeux à trois soutiens-gorge d’allaitement, des « bouts de sein » en silicone et des coussinets d’allaitement si vous avez choisi d’allaiter ;
ππune vingtaine de culottes jetables en coton et des serviettes hygiéniques ;
ππdes mouchoirs en papier et un sac de linge sale ;
ππun brumisateur et la trousse de toilette habituelle ;
114
VI. L’accouchement Vous pouvez également prévoir une ou deux tenues faciles à enfiler si vous
souhaitez pouvoir vous habiller.
En parallèle, le bébé aura besoin de :
ππsix à huit bodies et cinq ou six pyjamas ;
ππdeux à trois brassières, quatre paires de
chaussettes et des chaussons ;
ππune turbulette ou gigoteuse et six
bavoirs ;
ππun paquet de couches si la maternité n’en
fournit pas.
Par ailleurs, pensez à prévoir une tenue pour
le jour de la sortie (ne pas oublier moufles et
bonnet en hiver).
Rédiger une liste de naissance
Il en faut des choses pour préparer l’arrivée d’un enfant, surtout pour le premier ! La liste de naissance est un bon moyen pour éviter le dixième pyjama
en taille six mois et permet d’avoir le matériel dont on a vraiment besoin.
Bon à savoir : il est plus sage de préparer la liste et de réfléchir à tout ce dont
on aura besoin avant l’arrivée du bébé. Après, le temps risque de manquer et il
y aura d’autres priorités !
Avant d’établir cette liste, il est bon de faire le tour de la famille et des amis
pour voir si l’on peut se faire prêter de grosses pièces (poussette, baby-relax,
cosy, etc.).
Ensuite, il faut noter tout ce qui manque. En fonction des besoins, la liste est
à déposer dans un magasin ou dans un autre (la plupart des magasins pour
bébé offrent cette possibilité).
Bon à savoir : le plus simple est de choisir une liste que l’on peut consulter sur
Internet.
115
VI. L’accouchement Voici une liste d’éléments qui pourront vous être utiles après la naissance du
bébé :
Vêtements
Jeux
d’éveil
Hygiène
Alimentation
Aménagement
de la chambre
Accessoires
pour la
promenade
• Baignoire en
plastique
• Sortie de bain
• Commode à • Biberons et • Berceau ou lit
• Draps-housses
langer
tétines
adaptés
• Matelas
• Chauffe• Pyjamas
• Tapis de
à langer
biberon
• Alèses
• Bodies
• Bavoirs
• Tour de lit
jeu
lavable
• Chaussettes • Mobile • Thermomètre • Goupillon • Turbulette ou
de bain
pour laver
gigoteuse
• Chaussons • Hochets
• Thermomètre les biberons • Appareil pour
• Chaise
pour bébé
entendre le
haute
• Ciseaux spébébé
• Landau
• Poussette
• Maxi-cosy
• Siège auto
• Lit-
parapluie
• Sac
kangourou
cifiques pour
ongles de
bébé
L’accouchement par voie naturelle
L’accouchement proche
est annoncé par la perte
du bouchon muqueux,
la perte des eaux et/ou
l’apparition de contractions utérines
rapprochées et
soutenues.
Ces signes doivent vous
faire partir directement
pour la maternité.
Le travail ou l’accouchement se déroule alors en quatre phases.
116
VI. L’accouchement Phase 1 : dilatation du col
Cette première phase dure en général entre quatre et six heures. Les contractions utérines sont d’intensité modérée et irrégulière (espacées de 5 à
20 min).
Durant cette période, la sage-femme en charge de l’accouchement vient
régulièrement pour vérifier l’avancement du travail.
Phase 2 : effacement et dilatation du col
Lorsque les contractions
deviennent plus intenses et
plus fréquentes (environ
toutes les 3 min), cela signifie
que le col commence à s’effacer. La future maman est
alors amenée en salle
d’accouchement.
C’est souvent lors de cette
phase qu’un anesthésiste
vient poser la péridurale si la mère le souhaite. C’est une anesthésie qui s’injecte entre la troisième et la quatrième vertèbre lombaire et qui permet de
« n’endormir » que le périnée et les jambes.
Au cours de cette phase, il est fréquent qu’un monitoring soit placé sur le
ventre de la mère.
Il permet au personnel soignant de suivre les contractions (intensité, durée
et espacement, etc.) et leur retentissement sur le bébé (étude du rythme cardiaque de l’enfant).
Si le bébé présente des signes de souffrance sur le monitoring, l’équipe médicale peut prendre la décision de l’extraire rapidement, soit à l’aide de forceps
(sorte de grandes cuillères qui vont permettre de guider la tête du bébé), soit
à l’aide d’une ventouse (sorte de soucoupe qui adhère à la tête du bébé pour
la guider), soit par césarienne.
117
VI. L’accouchement Phase 3 : expulsion
La phase d’expulsion ne dure en principe pas plus de 30 min. L’expulsion se
fait grâce à des contractions utérines
fortes et aux efforts de poussées de la
mère (lors d’une contraction). La poussée
comme apprise lors des cours de préparation à l’accouchement se fait alors en
trois temps : « inspirez-bloquez-poussez ».
En parallèle, il peut arriver que la sage-femme aide la progression du bébé en
appuyant sur le ventre lors des contractions.
Il est aussi très fréquent que la mère subisse une épisiotomie, surtout lors
d’une première grossesse. L’épisiotomie est une incision réalisée par l’accoucheur pour faciliter le passage de la tête du bébé et éviter une déchirure du
périnée. Elle est pratiquée lors d’une poussée et est rarement ressentie. Après
l’expulsion, elle nécessite d’être suturée, et sa cicatrisation demande en principe une semaine.
Juste avant la sortie du bébé, il est demandé à la mère d’arrêter de pousser
pour que la tête sorte lentement. Une fois la tête à l’extérieur, l’accoucheur
l’incline doucement vers le bas pour dégager la première épaule, puis il l’incline vers le haut pour dégager la deuxième épaule, puis le reste du corps
vient d’un coup.
L’accoucheur coupe alors le cordon ombilical et pose le bébé sur la mère.
Phase 4 : délivrance
Une demi-heure après la naissance du bébé,
l’utérus se recontracte (les contractions sont
moins douloureuses que lors de l’accouchement). Ces nouvelles contractions ont pour
but de décoller le placenta du fond utérin et
de l’expulser. Il peut être nécessaire de pousser pour aider à son expulsion.
118
VI. L’accouchement Une fois sorti, le placenta est attentivement examiné par l’équipe soignante,
car s’il n’est pas complet (un fragment est resté accroché à la paroi utérine), il
existe un risque d’hémorragie. Si le placenta n’est pas complètement expulsé,
le médecin ou la sage-femme pratiquera une révision utérine (il ira chercher le
fragment manquant).
L’accouchement dans l’eau
L’accouchement dans l’eau est encore peu pratiqué en France. Il nécessite une
préparation à l’accouchement spécifique qui débute dès le cinquième mois de
grossesse. Il se déroule cependant presque de la même manière qu’un accouchement classique.
Avantages
L’accouchement dans l’eau a pour principal avantage d’offrir à la maman
une plus grande décontraction. L’immersion dans l’eau permet également
une dilatation plus facile du col utérin et diminue la douleur des contractions
utérines.
Une étude a montré que la durée d’accouchement serait plus rapide dans
l’eau par rapport aux accouchements classiques (jusqu’à trois fois plus court).
La venue au monde pour le bébé serait également moins brutale, puisqu’il
reste dans le même milieu. Pour la plupart des accouchements dans l’eau,
l’enfant ne crie pas lorsqu’il naît.
Contre-indications
Tous les accouchements ne peuvent pas avoir lieu dans
l’eau.
Certaines pathologies maternelles comme certaines
maladies virales (infection par le VIH, l’hépatite C,
etc.) ou des risques d’accouchement compliqué
(présentation du bébé par le siège, jumeaux, etc.)
contre-indiquent un accouchement dans l’eau.
119
VI. L’accouchement Déroulement
Pour pouvoir accoucher dans l’eau, il faut être encadrée par des soignants
formés à cette pratique et avoir suivi une préparation spécifique. Cette dernière apprend les gestes, les positions et les techniques de respiration.
Dès que la mère ressent des contractions douloureuses, elle est immergée
dans un bain d’eau à la même température que celle du corps humain. En
France, dans la plus grande majorité des cas, la mère sort de l’eau au moment
de l’expulsion du bébé.
Dans un nombre restreint de maternités, le bébé vient au monde dans l’eau.
Il est alors expulsé directement dans l’eau, le même milieu que lorsqu’il était
dans l’utérus de sa maman. Le nouveau-né est ensuite doucement ramené à
la surface (il n’y a pas de risque de noyade tant que le bébé n’a pas encore
respiré sa première bouffée d’air).
Le bébé est ensuite pris en charge comme pour toute autre naissance.
La césarienne
La césarienne est une des modalités d’accouchement ; elle peut être décidée
à l’avance ou bien pendant l’accouchement. Dans les pays occidentaux, le
nombre de césariennes a fortement augmenté ces dix dernières années, particulièrement celles prévues à l’avance.
Une décision médicale
Le choix d’un accouchement par césarienne est une décision médicale que
prend le gynécologue-obstétricien.
Différentes raisons peuvent pousser le
médecin à programmer, à l’avance, une
césarienne. C’est le cas si la mère a déjà
subi une césarienne ou si son bassin est
trop étroit par rapport à la tête du bébé.
120
VI. L’accouchement D’autre part, si la position du bébé risque de gêner sa progression par voie
basse (présentation par l’épaule ou certaines présentations par le siège), l’obstétricien peut aussi décider d’une césarienne.
Par ailleurs, une césarienne est aussi nécessaire lorsque le placenta est
implanté très bas et recouvre le col de l’utérus, ou si l’échographie a dépisté
une anomalie fœtale contre-indiquant un accouchement par voie basse.
Ensuite, une césarienne peut être programmée en urgence au moment de
l’accouchement. Cette décision s’opère quand le travail ne progresse pas ou
que le fœtus est dans une situation de détresse (diminution du rythme cardiaque sur le monitoring).
C’est aussi possible si la mère présente une pathologie contre-indiquant de
pousser (hypertension artérielle gravidique, etc.), ou si une poussée d’herpès génital est apparue (risque de contamination du bébé lors du passage
génital).
Intervention sous anesthésie
La césarienne se fait soit sous anesthésie générale soit sous péridurale.
L’intervention consiste en une incision chirurgicale pour extraire le bébé de
l’utérus maternel (le chirurgien retire également le placenta et les membranes
amniotiques).
L’incision se réalise horizontalement sur l’abdomen au sommet du pubis.
Des points ou agrafes permettent de fermer l’incision et sont enlevés six à
neuf jours plus tard. La cicatrice est habituellement esthétique, car elle est
située au ras des poils pubiens.
Conséquences
La césarienne est néanmoins une
intervention chirurgicale qui peut
avoir des conséquences pour la mère
et le bébé.
121
VI. L’accouchement En effet, lorsque la mère accouche par césarienne sous péridurale, elle peut
voir son bébé dès la naissance, comme pour un accouchement par voie basse.
En revanche, si la césarienne se fait sous anesthésie générale, elle passera
évidemment d’abord en salle de réveil avant de pouvoir voir son bébé. En
revanche, l’allaitement est tout à fait possible après une césarienne.
En outre, les suites sont un peu plus longues que pour un accouchement
par voie basse et nécessitent un séjour à l’hôpital un peu plus long (environ
cinq jours).
Les risques de phlébite, d’embolie pulmonaire et d’infection seraient également un peu plus fréquents. La césarienne entraîne aussi un risque
hémorragique plus grand.
Par ailleurs, le passage du bébé par la voie basse permet aux voies respiratoires de se vider du liquide amniotique, ce qui n’est pas le cas lorsqu’il voit le
jour par césarienne. C’est pourquoi, systématiquement, lorsqu’un bébé naît
ainsi, la sage-femme ou le pédiatre pratique une aspiration du liquide amniotique présent dans l’arrière-gorge et le larynx (avec une petite sonde ; ce n’est
pas douloureux pour le nouveau-né).
Il ne faut pas non plus oublier le papa ! Dans la plupart des cas, il ne pourra
pas assister à la césarienne, mais il verra son bébé dès qu’il sera né. Dans certaines maternités, il pourra même suivre les premiers soins prodigués.
Il n’y a toutefois pas lieu de s’inquiéter, car un accouchement par césarienne
n’implique pas forcément que les prochains se feront de la même manière.
Cependant, c’est souvent le cas, car les causes qui ont nécessité la première
opération peuvent être les mêmes. De plus, l’utérus est devenu cicatriciel
(risque de rupture lors d’un accouchement difficile).
Dans tous les cas, la décision du type d’accouchement incombera au gynécologue-obstétricien, le nombre total d’accouchements possibles par césarienne
pour une même femme étant de trois à quatre.
Il est recommandé d’attendre un an après une césarienne pour envisager une
nouvelle grossesse, afin de laisser à l’utérus le temps de cicatriser.
122
VI. L’accouchement L’accouchement de jumeaux
Attendre des jumeaux, deux fois plus de bonheur ? Dans tous les cas, cela ne
veut pas dire deux fois plus de douleur !
Un accouchement sous surveillance
L’accouchement de jumeaux est souvent plus médicalisé que ceux des
grossesses avec un seul fœtus.
C’est pourquoi il est souvent programmé afin de prévoir une équipe
médicale au complet (obstétricien,
anesthésiste, pédiatre, etc.).
Lorsqu’on est enceinte de jumeaux,
il est recommandé d’accoucher dans
une maternité de niveau 3, car il
existe sur place une unité de soins
intensifs et de réanimation néonatale.
Accouchement par césarienne ou voie basse ?
Si la mère ne présente pas de contre-indications (petit bassin, pathologie
empêchant un accouchement par voie basse, etc.) et que les jumeaux se présentent correctement, l’accouchement peut se faire par les voies naturelles.
Dans les autres cas, une césarienne peut être programmée à l’avance.
Cependant, une césarienne peut avoir lieu au dernier moment si les bébés se
présentent mal ou si l’un ou l’autre souffre.
Il est également possible d’accoucher par voie basse le premier bébé, mais
qu’une césarienne soit nécessaire pour extraire le second (parfois, le deuxième
bébé change de position après la naissance du premier, il a alors plus de place
pour se mouvoir).
123
VI. L’accouchement Déroulement
Le temps écoulé entre la naissance des
deux enfants est en général d’une
quinzaine de minutes. La naissance du
premier bébé se passe comme celle
d’un enfant unique. Le plus souvent, le
bébé qui naît en premier est le plus
gros. En principe, l’arrivée du deuxième
bébé se fait plus rapidement.
L’expulsion par voie basse de jumeaux est souvent plus facile qu’une grossesse simple, car les bébés ont souvent un poids plus faible. Par contre, la
délivrance peut être plus longue et plus hémorragique : soit le placenta est
plus volumineux que celui d’une grossesse simple, soit il y a deux placentas à
expulser.
Le déclenchement de l’accouchement
Le choix du déclenchement de l’accouchement est une décision prise par le
gynécologue-obstétricien.
Pourquoi déclencher un accouchement ?
Un accouchement peut être déclenché pour plusieurs raisons :
ππlorsque le terme est dépassé (le placenta assure
moins bien ses fonctions d’échange et le fœtus
peut en pâtir) ;
ππlorsque le fœtus présente des signes de
souffrances (arrêt de croissance, arrêt des
mouvements fœtaux, etc.) ;
ππlorsqu’il existe une rupture des membranes
sans travail associé ;
124
VI. L’accouchement ππlorsque la mère présente certaines pathologies qui peuvent compliquer
l’accouchement (hypertension artérielle, etc.) ;
ππen cas de grossesses multiples ou de gros bébés ;
ππlorsque le gynécologue-obstétricien juge que l’accouchement nécessite
des conditions particulières de sécurité (présence médicale, etc.).
Méthodes de déclenchement d’accouchement
En France, deux méthodes sont principalement utilisées pour déclencher un
accouchement.
La première consiste à perfuser de l’ocytocine, c’est-à-dire l’hormone naturellement responsable de la mise en route du travail.
L’autre technique consiste à placer dans le vagin de la mère des comprimés ou
du gel contenant des prostaglandines. Cette méthode peut nécessiter dans un
deuxième temps l’utilisation d’une perfusion d’ocytocine.
Risques du déclenchement
Le principal risque du déclenchement est la nécessité d’avoir recours à une
césarienne. En effet, malgré le traitement administré à la future mère, il arrive
que le col ne se dilate pas assez, nécessitant une extraction du nouveau-né
par césarienne.
125
VI. L’accouchement AA Pour
aller plus loin
Astuce
Accouchement : différencier le vrai du faux travail
par Pédébé
Pour faire la différence entre le vrai travail, qui aboutit à la naissance, et le faux
travail, qui est une fausse alerte, voici quelques informations primordiales.
Tout d’abord, si les contractions sont irrégulières et restent d’une douleur supportable, alors c’est sûrement une fausse alerte.
En outre, si elles n’augmentent pas en fréquence et qu’elles sont accompagnées
de mouvements du fœtus, il en est certainement de même.
À l’inverse, si les contractions sont régulières et fréquentes, il faut vous rendre
immédiatement à la maternité, car le travail commence.
Ces dernières peuvent aussi être accompagnées de pertes de sang rosé en faible
quantité, et bien sûr, de la perte des eaux (perte d’une grande quantité de liquide
incolore ou simple suintement).
Mais en cas de doute, il faut toujours contacter un médecin.
Questions/réponses de pro
Quelle catégorie de maternité choisir ?
Enceinte de sept semaines, je cumule les facteurs à risques : surpoids, 40 ans,
hypertension, fibrome, problème de circulation et diabète.
Je voudrais savoir si je dois choisir une maternité de catégorie 2 ou 3. Une maternité de catégorie 2 est-elle adaptée ou dois-je me diriger vers une catégorie 3 ?
Question de Nise17
ΔΔ Réponse de Ninie1707
D’habitude, je conseille aux gens de ne pas se précipiter vers les maternités
de catégorie 3 si cela n’est pas absolument nécessaire.
126
VI. L’accouchement Certes, les gens se sentent souvent plus à l’aise et en sécurité, mais cela
encombre ces maternités qui ne peuvent plus recevoir les femmes enceintes
à haut risque.
Mais au vu de votre situation, je pense qu’il est préférable de vous diriger
vers une maternité de catégorie 3 directement. Au moins, en cas de problème, ils auront déjà votre dossier (gynécologue et anesthésiste).
ΔΔ Réponse de SOS Grossesse
Les maternités de catégorie 3 sont spécialement indiquées pour la néonatologie, c’est-à-dire en cas d’accouchement prématuré ou de fœtus ayant une
pathologie.
Donc, je vous conseille de choisir une maternité de catégorie 2, mais qui est
proche de chez vous.
Il serait ridicule, en effet, de fixer son choix par précaution sur une catégorie 3 éloignée, alors que la catégorie 2 prendra elle-même l’initiative, si
vous avez un problème, de vous amener en catégorie 3.
Compte tenu de vos handicaps, faites-vous suivre de façon rapprochée par
votre généraliste et votre obstétricien. À mon avis, une consultation tous
les quinze jours + un repos qui n’exclut pas une certaine activité physique
raisonnable comme la marche.
De plus, vous devriez suivre un régime alimentaire pour votre surpoids selon
les conseils que vous donnera votre médecin.
Administration de la péridurale
J’aimerais savoir s’il est vrai que la péridurale ne peut plus être administrée une
fois que l’accouchement a commencé.
Question de Djeeland
ΔΔ Réponse de SOS Grossesse
Il peut, dans certains cas, être trop tard pour que le produit se diffuse et
que vous ne ressentiez pas de douleurs. Il n’en sera pas de même si vous
formulez votre souhait d’avoir recours à la péridurale suffisamment tôt :
l’anesthésiste fera l’injection pour que vous ne ressentiez aucune douleur.
Il existe aussi de rares cas de contre-indication à cette analgésie, mais cela
vous aurait déjà été signalé.
127
VI. L’accouchement Cette instrumentation doit être pratiquée par un médecin-anesthésiste bien
entraîné comme il en existe dans tous les centres hospitaliers, c’est pourquoi je vous conseille de prévoir l’accouchement dans un tel centre plutôt
qu’en clinique privée.
ΔΔ Réponse d’Oriana
La péridurale se pose en général à partir de 3 cm de dilatation. Si le travail
est très long, il est possible qu’au moment de pousser, l’effet de la péridurale se soit atténué, et donc que l’on ressente un peu plus les douleurs.
Ce qu’il faut tenter de faire, c’est apprendre à supporter les contractions,
pour que la péridurale soit posée le plus tard possible.
Maison de naissance
Quelles sont les caractéristiques d’une maison de naissance ?
Question de Sandy09
ΔΔ Réponse de Pédébé
Le terme de « maison de naissance » n’a pas la même signification selon les
pays et les statuts que ces maisons ont adoptés.
La vocation des maisons de naissance est de permettre aux femmes le désirant d’accoucher comme si cela se passait chez elle, mais avec la sécurité
d’une équipe médicale à proximité.
Les femmes qui choisissent les maisons de naissance accouchent naturellement, sans péridurale, sans perfusion et sans examen par une sage-femme…
En cas de problème, une équipe médicale est là pour le gérer. La plupart
des maisons de naissance se trouve dans l’enceinte même d’une maternité.
Mais il existe encore peu de structures de ce genre en France.
Contraception après un accouchement
Je viens d’accoucher et je voudrais savoir si je peux reprendre immédiatement
une contraception.
Si oui, quel type de contraception est le plus adapté ?
Question d’Ophélie
128
VI. L’accouchement ΔΔ Réponse de Clara
Après un accouchement, l’idéal est de choisir une contraception sans œstrogènes : pilule ou implant.
Vous pouvez commencer à la prendre quatre semaines après votre accouchement, même si vous allaitez, car elle n’a pas d’impact sur le lait maternel.
Par contre, la pilule combinée est déconseillée aux jeunes mamans, en particulier celles qui allaitent.
Accouchement par césarienne
Après une césarienne, doit-on subir des examens spécifiques pour vérifier que la
cicatrisation s’effectue correctement ?
Question de Sansonette
ΔΔ Réponse de SOS Grossesse
La cicatrisation après une césarienne simple est généralement bonne, mais
elle doit être appréciée par un médecin qui réalisera un examen médical et
une échographie.
Allaitement et diabète gestationnel
Le fait d’avoir eu un diabète gestationnel pendant la grossesse empêche-t-il
l’allaitement ?
Question de Shella
ΔΔ Réponse de Dyrolahei
Non, l’allaitement est tout à fait possible, même si on a eu du diabète
durant sa grossesse.
Certaines études montreraient même une diminution du risque de développement d’un diabète chez l’enfant.
D’autre part, les enfants allaités auraient moins de risque de développer
une obésité.
129
VII.
Les formalités
Une naissance nécessite de nombreuses formalités qu’il ne faut pas négliger.
C’est principalement le cas des congés maternité et de la prise en charge de
votre hospitalisation par l’assurance maladie.
Le congé maternité
La durée du congé maternité est fixée par le Code du travail. Il est possible
que la convention collective ou des accords de branche prévoient une durée
allongée, il vaut mieux se renseigner auprès de son délégué du personnel
pour savoir si tel est le cas.
Durée
La durée du congé maternité
varie en fonction du nombre
d’enfants attendus et du nombre
d’enfants déjà à charge.
Il se compose néanmoins
130
VII. Les formalités d’une période dite prénatale (jours de congé avant la date prévue de l’accouchement) et d’une période dite post-natale (jours de congé après
l’accouchement).
Si la mère attend un enfant et a moins de deux enfants à charge, la durée du
congé maternité est de seize semaines réparties de la façon suivante ππsix semaines avant l’accouchement ;
ππdix semaines après l’accouchement.
Si l’état clinique de la future maman le permet, et après accord du médecin
ou de la sage-femme, il est possible de demander un report de trois semaines
de la période prénatale en post-natale.
Le congé maternité est alors composé
de trois semaines avant l’accouchement et de treize semaines après
l’accouchement.
Si un arrêt de travail survient durant la
période de report, ce dernier est alors
annulé, et le congé maternité débute
au premier jour de l’arrêt de travail.
Si la future maman a deux enfants à charge ou plus, ou bien a déjà donné
naissance à deux enfants viables, la durée du congé maternité est de vingtsix semaines réparties de la façon suivante :
ππhuit semaines avant l’accouchement ;
ππdix-huit semaines après l’accouchement
Si l’état clinique de la mère le permet, et après accord du médecin ou de la
sage-femme, il est aussi possible de demander un report de trois semaines de
la période prénatale en post-natale.
Le congé maternité est alors composé de cinq semaines avant l’accouchement
et de vingt-et-une semaines après l’accouchement.
Il est également possible de demander d’avancer la période de congé prénatal de deux semaines, la période de congé postnatale sera alors réduite à
deux semaines elle aussi.
131
VII. Les formalités Dans le cas de la naissance de jumeaux, la durée du congé maternité est de
trente-quatre semaines réparties de la façon suivante :
ππdouze semaines avant
l’accouchement ;
ππvingt-deux semaines après
l’accouchement.
Si l’état clinique de la mère le permet, et après accord du médecin
ou de la sage-femme, il est possible de demander un report de
trois semaines de la période prénatale en post-natale. Le congé
maternité est alors composé de
neuf semaines avant l’accouchement et de vingt-cinq semaines
après l’accouchement.
Il est encore une fois possible de demander d’avancer
la période de congé prénatal
de quatre semaines, la période
de congé postnatale sera alors
réduite à quatre semaines.
Enfin, lorsqu’il s’agit de la naissance de triplés ou plus, la durée du congé
maternité est de quarante-six semaines réparties de la façon suivante :
ππvingt-quatre semaines avant l’accouchement ;
ππvingt-deux semaines après l’accouchement
Si l’état clinique de la future maman le permet, et après accord du médecin
ou de la sage-femme, il est possible de demander un report de trois semaines
de la période prénatale en post-natale. Le congé maternité est alors composé
de vingt-et-une semaines avant l’accouchement et de vingt-cinq semaines
après l’accouchement.
132
VII. Les formalités Formalités
La future mère doit informer
sa Caisse d’assurance maladie
et sa Caisse d’allocations familiales, avant la fin du troisième
mois de grossesse en leur
adressant le formulaire
« Premier examen médical
prénatal » délivré par le médecin ou la sage-femme.
En parallèle, elle doit avertir
son employeur avant le début de son congé maternité.
Il n’existe pas d’obligation concernant la date, mais il est conseillé de faire le
nécessaire une fois le troisième mois passé afin que l’employeur puisse s’organiser durant le congé maternité.
Indemnités
Pour prétendre aux indemnités journalières, la future maman doit être assurée au régime général de l’assurance maladie et arrêter de travailler au moins
huit semaines pendant son congé maternité.
Toute salariée qui présente les conditions suivantes a droit à des indemnités
journalières durant son congé maternité :
ππÊtre immatriculée en tant qu’assurée sociale depuis au moins dix mois à la
date présumée de l’accouchement.
ππEt avoir travaillé au moins 200 h au cours des trois mois civils ou des 90 j
précédant le début de la grossesse ou du congé prénatal.
Ou
ππAvoir cotisé sur un salaire au moins égal à 1 015 fois le montant du SMIC
horaire au cours des six derniers mois civils avant le début de la grossesse
ou du congé prénatal.
133
VII. Les formalités Ou encore
ππEn cas d’activité à caractère saisonnier ou de travail discontinu, avoir
travaillé au moins 800 h ou avoir cotisé sur un salaire au moins égal à
2 030 fois le montant du SMIC horaire au cours des douze mois civils ou
des 365 j précédant le début de la grossesse ou du congé prénatal.
Les indemnités journalières versées
durant le congé maternité correspondent au salaire journalier de base
calculé sur la moyenne des salaires des
trois mois qui précèdent le congé
prénatal.
Pour ce calcul, ce sont les salaires
ainsi que tous les éléments de rémunération (treizième mois, prime, etc.) qui sont pris en compte et auxquels on
retire les cotisations salariales obligatoires (légales et conventionnelles) et la
Contribution sociale généralisée (CSG).
Certaines conventions collectives ou certains accords de branches prévoient
cependant un maintien du salaire par l’employeur, mieux vaut se renseigner
auprès de son délégué du personnel pour savoir si tel est le cas.
Par ailleurs, le versement des indemnités se fait tous les quatorze jours durant
toute la durée du congé maternité, sans délai de carence pour chaque jour de
la semaine (samedi, dimanche et jours fériés compris).
Si la convention collective maintient le salaire durant le congé maternité, les
indemnités journalières sont alors directement versées à l’employeur (le salaire
est versé à la future maman comme d’habitude).
Bon à savoir : les indemnités journalières de congé de maternité sont soumises
à l’impôt sur le revenu, aux prélèvements sociaux (0,5 % déduit au titre de
la Contribution au remboursement de la dette sociale ou CRDS et 6,2 % au
titre de la Contribution sociale généralisée ou CSG). Il faut bien conserver les
décomptes des versements d’indemnités journalières, car ils valident les droits
à la retraite.
134
VII. Les formalités Le congé pathologique
Les congés pathologiques sont des congés qui
s’ajoutent au congé maternité en cas de besoin.
Ils sont soumis à une réglementation stricte. Le
médecin remet à la mère un avis d’arrêt de travail pour congés pathologiques constitué de
trois volets. Les deux premiers volets doivent
être adressés sous 48 heures au service du
contrôle médical de la Caisse d’assurance maladie et le troisième volet à l’employeur.
Principe
Le congé pathologique pré-natal est un arrêt maladie prescrit par le médecin
généraliste ou le gynécologue lors d’une grossesse à risque (grossesse multiple, diabète, hypertension artérielle, etc.) et/ou lorsque la mère a besoin de
repos pour que la grossesse évolue normalement.
Toutefois, il ne peut excéder quatorze jours et précède le congé maternité
prénatal (si une demande de report du congé maternité prénatal a été faite,
celui-ci est annulé en cas de congé pathologique).
Le congé post-natal pour suite de couches
pathologiques est, quant à lui, un congé
maladie prescrit par un médecin suite à des
problèmes médicaux (dépression post-partum,
suites de césariennes, etc.). Il ne peut pas excéder quatre semaines.
Attention : le congé pathologique prénatal
comme le congé post-natal pour suite de couches
pathologiques sont des congés pour arrêt maladie. Ils imposent, comme pour tous les congés
maladie, de rester chez soi. La Sécurité sociale
peut en effet effectuer des contrôles pour vérifier
que le congé pathologique est utilisé à bon escient.
135
VII. Les formalités Indemnisation
Les congés pathologiques prénataux, même s’il s’agit de congés maladie,
sont indemnisés comme les congés maternité (c’est-à-dire environ 90 % du
salaire).
Le congé post-natal pour suite de couches pathologiques est quant à lui
indemnisé comme un congé maladie classique par la Sécurité sociale (environ
50 % du salaire).
Le congé paternité
Le congé paternité est un
droit pour tout salarié,
quelles que soient la nature
de son contrat (CDI, CDD,
temps partiel, saisonnier,
intérimaire, etc.), son
ancienneté et sa situation
familiale (mariage, PACS,
concubinage, divorce,
séparation, etc.).
De plus, ce droit est ouvert
également quel que soit le lieu de naissance du bébé (France ou étranger) et
que la personne vive ou non avec l’enfant et sa mère.
Durée
Le congé paternité est d’une durée maximale de onze jours consécutifs
(samedi, dimanche et jours fériés compris) pour une naissance simple, et de
dix-huit jours pour une naissance multiple.
Ce congé paternité s’ajoute aux trois jours d’absence prévus par le Code du
travail. Il doit être pris dans les quatre mois qui suivent la naissance du bébé
(il peut suivre les trois jours d’absence prévus par le Code du travail).
136
VII. Les formalités Attention : ce congé n’est pas fractionnable (il doit être pris en une seule fois).
Il est aussi possible de prendre moins de onze jours, mais il n’est pas possible
de poser un congé de cinq jours, puis de six jours par exemple.
Un congé particulier
Dans certains cas particulier, le congé paternité peut être modifié ou modulé :
ππLorsque l’enfant est hospitalisé à sa
naissance, il est possible de demander
un report du congé paternité jusqu’à sa
sortie.
ππEn cas de décès de la mère, le père
peut bénéficier du congé maternité post-natal, et le congé paternité peut
débuter après le congé maternité post-natal.
ππLorsque l’enfant naît mort-né, il est possible de demander un congé
paternité sur présentation de justificatifs médicaux.
Formalités auprès de son employeur
Le futur papa doit envoyer une lettre recommandée à son employeur avec
accusé de réception pour le prévenir de la date et de la durée de son congé
paternité.
L’employeur doit recevoir cette lettre un mois avant le début du congé.
En outre, l’employeur n’a pas le droit de refuser un congé paternité s’il a été
prévenu un mois à l’avance.
Si le papa souhaite modifier les dates de son congé, il doit évidemment en
avertir son employeur.
C’est ce dernier qui se chargera de remplir le formulaire « Attestation de
salaire pour le paiement des indemnités journalières maladie, maternité et
paternité » et de l’envoyer à la Caisse d’assurance maladie.
137
VII. Les formalités Formalités auprès de sa caisse d’assurance maladie
Pour percevoir les indemnités journalières, il faut
fournir à sa caisse d’assurance maladie l’un ou
l’autre des documents suivant : une copie intégrale de l’acte de naissance de l’enfant, ou une
copie du livret de famille mis à jour, ou encore
une copie de l’acte de reconnaissance de l’enfant.
Si l’enfant est mort-né, il est possible de prétendre à un congé paternité, il faut alors fournir
deux documents : la copie de l’acte de naissance de l’enfant sans vie et un
certificat médical d’accouchement d’un enfant viable né mort.
La mutuelle
Choisir une mutuelle n’est pas toujours
chose facile ! Il est néanmoins préférable de
prendre sa décision avant d’être enceinte,
car il existe souvent un délai de carence.
Pour y voir plus clair dans le choix de sa
mutuelle, voici la liste des prestations prises
en charge par la Sécurité sociale et celles à
la charge de l’assurée.
Prise en charge par la Sécurité sociale
Sont prises en charge à 100 % certaines prestations médicales relatives à la
grossesse. Pour pouvoir bénéficier de ces remboursements, il faut remplir certaines conditions :
ππavoir envoyé sa déclaration de grossesse (qui correspond au premier examen prénatal) avant la quinzième semaine d’aménorrhée ;
ππavoir envoyé les autres justificatifs des six examens prénataux
obligatoires.
138
VII. Les formalités Ainsi, l’assurance maladie prend en charge à 100 % l’ensemble des frais
médicaux, des frais pharmaceutiques, des examens de laboratoire et d’hospitalisation en rapport avec la grossesse, l’accouchement et ses suites pour une
période débutant quatre mois avant la date prévue d’accouchement et se terminant douze mois après l’accouchement.
En dehors de cette période, l’assurance maladie
prend en charge certaines prestations relatives à la
grossesse comme les séances de préparation à l’accouchement réalisées par une sage-femme ou
l’amniocentèse. En ce qui concerne les examens
d’imagerie, seule l’échographie à trentedeux semaines d’aménorrhée est remboursée à
100 %. Celles réalisées vers la douzième et la vingt-deuxième semaine sont
remboursées à 70 %, le complément étant assuré habituellement par la
mutuelle. Si des besoins médicaux exigent d’autres échographies, elles sont
en principe prises en charge après entente préalable avec la Caisse d’assurance maladie.
Après l’accouchement, sont également pris en charge à 100 % la visite
post-natale qui a lieu huit semaines après l’accouchement, les séances de rééducation périnéale, les frais éventuels d’hospitalisation du nouveau-né, les
huit examens de santé de la première année de vie du bébé, les trois examens
de sa deuxième année ainsi que les examens semestriels jusqu’à ses six ans.
Frais à la charge de l’assurée ou de la mutuelle
Certains frais au cours de la grossesse et de l’accouchement sont à la charge
de l’assurée ou de sa mutuelle :
ππle ticket modérateur de certaines dépenses effectuées lors des six premiers mois de la grossesse ;
ππles frais pour le confort personnel, comme une chambre particulière ou la
télévision ;
ππles dépassements d’honoraires que peuvent pratiquer certains médecins,
tels l’obstétricien et l’anesthésiste.
139
VII. Les formalités Comment choisir sa mutuelle ?
Le choix de la mutuelle va
dépendre de ce que vous désirez
concernant votre grossesse et l’accouchement. Il ne sera pas le même
suivant que l’on souhaite un suivi
par un médecin pratiquant des
dépassements ou non, une
chambre seule avec télévision, etc.
En outre, certaines mutuelles
versent une prime de naissance (obtenue après l’envoi d’une copie de l’acte
de naissance). Le montant de cette prime peut aussi être un critère.
Attention, il faut souvent au moins une année de cotisation avant la grossesse
(un délai de carence) pour obtenir la prime : lisez bien tout le contrat.
140
VII. Les formalités AA Pour
aller plus loin
Questions/réponses de pro
Cure post-natale
Je me sens très fatiguée depuis mon accouchement, ce qui, bien sûr, est normal.
Mais je voudrais faire une cure de remise en forme post-natale pour récupérer
un peu. Toutefois, quelle est la période idéale pour le faire ? Combien de temps
dois-je attendre après l’accouchement pour la cicatrisation ?
Question de Céline15
ΔΔ Réponse de Pédébé
Les cures de remise en forme post-natales permettent à la maman de récupérer et de prendre soin d’elle tout en favorisant la relation avec son bébé.
Il faut attendre deux à trois mois après l’accouchement afin que l’utérus et
le périnée aient retrouvé leur état antérieur. Il est possible de faire une cure
tout en allaitant.
Perte de cheveux après un accouchement
Perdre ses cheveux après l’accouchement est-il normal ?
Question de Sandy09
ΔΔ Réponse de Pédébé
Lors de la grossesse, les hormones accélèrent la pousse des cheveux (comme
celle des poils), les cheveux tombent en moins grande quantité, et la chevelure est habituellement resplendissante avec beaucoup de volume.
Après l’accouchement, le taux d’œstradiol chute, ce qui entraîne la perte
des cheveux (parfois jusqu’à 50 % des cheveux).
Dans les six mois qui suivent l’accouchement, les choses rentrent dans
l’ordre : la perte de cheveux est transitoire et ils repoussent souvent plus
beaux et vigoureux.
Pour éviter cette chute de cheveux, il existe des produits adaptés. Il est
conseillé de consulter un dermatologue pour avis.
141
VII. Les formalités Déclaration de naissance
Quel est le bon moment pour établir la déclaration de naissance ?
Question de Robine512
ΔΔ Réponse de Pédébé
La déclaration de naissance se fait obligatoirement dans un délai de
trois jours après l’accouchement.
Elle se fait auprès du service d’État civil de la mairie du lieu de naissance
avec présentation d’un certificat établi par le médecin ou la sage-femme.
Une naissance qui n’a pas été déclarée à temps ne peut être inscrite sur
les registres qu’après présentation d’un jugement rendu par le tribunal de
grande instance du lieu de naissance de l’enfant.
Arrêter l’allaitement maternel
Ma fille aura 22 mois d’ici peu. Je souhaite arrêter l’allaitement maternel, mais
en douceur. Comment m’y prendre ?
Question de Martyr
ΔΔ Réponse de Clara
On dit qu’il faut en général compter un mois pour accomplir le sevrage de
son enfant.
Dans votre cas, cela devrait être un peu plus rapide, car je suppose que votre
fille (déjà grande) est passée à l’alimentation solide et diversifiée depuis un
moment.
Vous ne dites pas à quelle fréquence vous l’allaitez, mais pour effectuer un
sevrage en douceur, il faut le faire de manière progressive. Si vous allaitez
encore plusieurs fois par jour, commencez par supprimer une tétée (celle de
l’après-midi, par exemple) par jour pendant une semaine.
La semaine suivante, supprimez une nouvelle tétée, et ainsi de suite. À la
place de chaque tétée supprimée, vous pouvez proposer un biberon de lait
de croissance tiède, que vous donnerez à l’enfant dans vos bras, dans la
même position que lors de l’allaitement.
Pour réussir au mieux le sevrage de votre enfant, je vous invite néanmoins
à demander conseil à votre pédiatre.
142
VII. Les formalités Faire une liposuccion avant une grossesse
Peut-on faire une liposuccion avant d’être enceinte ?
Question de Prisc
ΔΔ Réponse de Nordevan
D’une manière générale, il est déconseillé de pratiquer une quelconque
liposuccion. En effet, en diminuant la quantité de cellules, on gêne l’accomplissement de leurs fonctions ; fonctions essentielles, entre autres, dans la
gestation et, d’une manière générale, dans l’adaptation à la vie sociale.
Alors qu’un régime approprié « dégonfle » les cellules, sans en modifier le
nombre.
ΔΔ Réponse d’Infoaspiration
La liposculpture ou lipoaspiration est la méthode idéale pour faire disparaître la graisse. Cette intervention est la technique qui permet d’obtenir
une silhouette harmonieuse et esthétique efficacement.
La lipoaspiration cible les zones de l’intérieur des genoux, des cuisses, des
fesses, du menton, des hanches, du ventre, du cou et de la partie supérieure
des bras.
Par ailleurs, il est tout à fait possible de tomber enceinte après une liposuccion, même s’il est préférable de respecter le temps de cicatrisation.
ΔΔ Réponse de SOS Grossesse
Oui, on peut envisager une grossesse après une liposuccion.
Il faudra cependant suivre un régime alimentaire précis afin de ne pas prendre
trop de poids. L’idéal est de ne pas prendre plus d’un kilo par mois pendant
les six premiers mois, puis deux kilos durant le reste de la grossesse. Mais
ces repères sont souvent largement dépassés, sans que cela occasionne de
problèmes.
Par contre, ne vous attendez pas à tomber enceinte immédiatement, le délai
moyen est de quatre à cinq mois.
143
Lexique
Aménorrhée
Période sans règles.
Césarienne
Intervention chirurgicale consistant en une incision de la paroi utérine pour
extraire le bébé de l’utérus maternel (le chirurgien retire également le placenta et les membranes amniotiques). L’incision se fait horizontalement sur
l’abdomen au sommet du pubis. Sous péridurale ou anesthésie générale,
l’opération peut être prévue à l’avance ou réalisée en urgence. Des points ou
agrafes permettent de fermer l’incision et sont enlevés six à neuf jours plus
tard. La cicatrice est habituellement esthétique, car elle est située au ras des
poils pubiens.
Cœlioscopie
Intervention chirurgicale permettant d’aborder l’abdomen sans ouvrir le
ventre. Les suites opératoires sont moins lourdes que pour une intervention
classique, car il n’y a pas de grande incision.
Épisiotomie
Incision réalisée par l’accoucheur pour faciliter le passage de la tête du bébé
et éviter une déchirure du périnée. Elle est pratiquée lors d’une poussée et
nécessite d’être suturée. Sa cicatrisation prend en principe une semaine.
Incubation
Laps de temps avant que n’apparaissent les signes d’une maladie.
144
Lexique
Laparotomie
Intervention chirurgicale avec ouverture du ventre pratiquée lorsque la cœlioscopie n’est pas possible ou en urgence.
Ovulation
Phénomène cyclique, intervenant chez la femme de la puberté à la ménopause, nécessaire à la fécondité féminine. L’ovulation consiste en la libération
d’un ovule par l’un des deux ovaires. L’ovule ainsi libéré peut être fécondé par
un spermatozoïde.
Péridurale
Anesthésie locale du bas du corps. Le médecin-anesthésiste injecte le produit anesthésique entre deux vertèbres lombaires, le produit met environ une
vingtaine de minutes pour agir. La péridurale permet de diminuer la douleur
sans supprimer la sensibilité. Elle nécessite une consultation anesthésique qui
a lieu au cours du huitième ou du neuvième mois de grossesse. Il existe très
peu de contre-indications à cette technique (troubles de la coagulation, problèmes neurologiques, etc.). Les complications graves sont très rares, il est
cependant possible de ressentir des maux de tête pendant quelques jours s’il
existe une petite brèche méningée.
145
Index des questions et des astuces
I. Tomber enceinte et gérer le début de sa grossesse
Sommeil et grossesse
Prise de la pilule et grossesse
Grossesse et test de fertilité
Deux ovulations dans un même cycle ?
Risques de stérilité avec une pilule contraceptive ? Vitesse de sédimentation
Symptômes d’une grossesse
Période d’ovulation
11
27
27
27
28
29
29
30
30
II. Vivre sa grossesse
Comment éviter le masque de grossesse ?
Aller au sauna pendant sa grossesse
Hoquet du bébé dans le ventre de sa mère
Diabète et grossesse
Prendre l’avion pendant la grossesse
31
46
46
47
47
48
III. Faire suivre sa grossesse
Sûreté au volant et grossesse
Qu’est-ce qu’un monitoring ? Taux de glycosurie et protéinurie
Absence de vitalité du bébé
Causes d’un taux élevé de glycosurie ?
Lire une prise de sang
49
65
65
66
66
66
67
IV. Les risques d’une grossesse
Médicaments et grossesse
Alcool et tabac durant la grossesse
Tabac et amniocentèse
Grossesse à 46 ans
Traitement contre l’allergie et grossesse
68
84
84
85
85
86
146
V. Les pathologies
Grossesse et pré-ménopause ?
Tomber enceinte après une myomectomie
Chute et FIV
Problèmes dentaires lors de la grossesse
Grossesse extra-utérine
87
102
102
103
104
104
VI. L’accouchement
Accouchement : différencier le vrai du faux travail
Quelle catégorie de maternité choisir ?
Administration de la péridurale
Maison de naissance
Contraception après un accouchement
Accouchement par césarienne
Allaitement et diabète gestationnel
106
126
126
127
128
128
129
129
VII. Les formalités
Cure post-natale
Perte de cheveux après un accouchement
Déclaration de naissance
Arrêter l’allaitement maternel
Faire une liposuccion avant une grossesse
130
141
141
142
142
143
147
Les professionnels et experts
cités dans cet ouvrage
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leur savoir-faire (réponses aux questions des internautes, astuces, articles…).
Une sélection de leurs meilleures contributions a été incluse dans cet ouvrage.
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sites. Faites appel à eux : ces pros savent de quoi ils parlent !
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Diffuseur de l’engrammologie, préparation éventuelle à une thérapie pour
combattre les causes profondes d’un mal-être, des échecs à répétition et des
problèmes de comportement.
Départements d’intervention : France + Belgique
Mail : [email protected]
Preg Med – Membre pro
Pharmacien et clinicien en CHU : gérance d’un service d’aide à la prescription
des médicaments, notamment ceux à éviter pendant la grossesse et l’allaitement, et ceux sans risque pour le bébé.
Départements d’intervention : France
Adresse : 83 boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris
Téléphone fixe : 01 42 17 72 00
SOS Grossesse – Membre pro, expert
Informations sur la grossesse, la contraception, le droit à l’IVG, l’adoption et
les urgences médicales.
Départements d’intervention : France + Export
Adresse : 71 avenue du Lieutenant Jacques Desplats, 81100 Castres
Téléphone fixe : 05 63 35 80 70
Téléphone mobile : 06 73 54 77 57
148
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