La gestion du bois flotté sur le littoral du Languedoc

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La gestion du bois flotté sur le littoral du Languedoc
La gestion du bois flotté sur le littoral du
Languedoc-Roussillon :
Compte rendu de la réunion de restitution — 19 mai 2014
 Liste des participants :
Nom
Fonction et structure
BALZA Jean Pierre
Directeur des services techniques / élu aux travaux
Commune de Sérignan
BERTRAND Sonia
Responsable Pôle relais lagunes méditerranéennes du LR
Conservatoire d'espaces naturels du LR
BONHOURE Philippe
Chargé de mission Environnement
Commune de Port-la-Nouvelle
BRASSART Anne
Responsable de la biodiversité et des espaces naturels
Grand Port maritime de Marseille
CIQUIER Yvon
Adjoint au maire
Commune de Fleury d'Aude
CORONAS Fabien
Responsable services techniques et urbanisme
Commune de Vendres
COSSET Christophe
Responsable unité littoral et cadre de vie
Commune d'Agde
DACHAR Michel
DDTM 11
DONNADIEU Philippe
Directeur de l'environnement
Communauté d'Agglomération Béziers Méditerranée
DUCROTOY Charlotte
Stagiaire
Commune d'Agde
ESPI Antoine
Responsable Brigade Bleue et Verte
Commune de Gruissan
ESTAQUE Gérard
Commune de Vendres
FAUCHET Lydie
Chargée de mission déchets
Conseil Général des Pyrénées-Orientales
FERNANDEZ Vincent
Chef du service Port des Quilles-Plages
Commune de Sète
GAUTIER Stéphanie
Chargée de projets Littoral
Perpignan Méditerranée Communauté d'Agglomération
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Journée de restitution de l’étude sur la valorisation des bois flottés – 19 mai 2014
Réalisée par l’EID Méditerranée – financée par l’ADEME – avec le soutien de la mairie de Fleury d’Aude
GUILPAIN Nicolas
Responsable du service Environnement
Commune de Leucate
HECTOR Claude
Directeur de la mairie annexe de Narbonne-Plage
Commune de Narbonne
HOLLIDAY John
Chargé d'études Natura 2000
Syndicat Mixte du Delta de l'Aude
KATCHOURA Stéphane
Conservateur
Réserve naturelle du Mas Larrieu
KERJEAN Lucie
Technicienne développement durable
Communauté d'Agglomération Béziers Méditerranée
LACHAT Gabriel
Chargé de mission Agenda 21
Commune de Portiragnes
LAURENCE Thierry
Directeur des services PCHS - Port des Quilles-Plages
Commune de Sète
LICARI Marie-Laure
Chargée de mission Mer et Littoral
Conseil Général des Pyrénées-Orientales
LOSTE Claudine
Déléguée adjointe
Conservatoire du littoral
MARTINEZ Aurélie
Stagiaire
Communauté d'Agglomération Béziers Méditerranée
MENARD Thierry
Directeur des Services Techniques
Commune du Barcares
PAGES
Responsable des plages
Commune du Barcares
PEREZ Julian
Conseiller municipal
Commune de Fleury d'Aude
PICHERY Benoit
Directeur des services techniques
Commune de Fleury d'Aude
RIBOT Murielle
Chargée de projet Patrimoine Naturel
Région Languedoc-Roussillon
RICHARD Alexandre
Chargé de mission
Conseil Général de l'Hérault
ROQUELAURE Claude
Directeur de cabinet
Commune de Port-la-Nouvelle
SIE Guy
Maire
Commune de Fleury d'Aude
TRICOIRE Michel
Responsable collecte déchets et encombrants
Commune de Canet-en-Roussillon
TROUSSELET Nathalie
ADEME Languedoc-Roussillon
TUBERT Patrick
Gérant
SARL Patrick Tubert
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Journée de restitution de l’étude sur la valorisation des bois flottés – 19 mai 2014
Réalisée par l’EID Méditerranée – financée par l’ADEME – avec le soutien de la mairie de Fleury d’Aude
VALADIER Charlène
Stagiaire
Communauté d'Agglomération Hérault Méditerranée
VENDRELL Serge
Responsable voirie
Commune du Barcares
ZABALA Grégory
Chargé de mission Approvisionnement
Mission Bois énergie 66
HEURTEFEUX Hugues
Responsable du pôle littoral
EID Méditerranée
LANZELLOTTI Provence
Chargée d'études
EID Méditerranée
BOULET Delphine
Chargée d'études
EID Méditerranée
MOUYSSET Michel
Opérateur littoral
EID Méditerranée
PICOLILLO Michel
Opérateur littoral
EID Méditerranée
HEBERT Claire
Stagiaire EID Méditerranée
TRABOUYE Marie-Hélène
Stagiaire EID Méditerranée
MATEHAU Maëva
Stagiaire EID Méditerranée
BOURRU Elise
Stagiaire EID Méditerranée
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Journée de restitution de l’étude sur la valorisation des bois flottés – 19 mai 2014
Réalisée par l’EID Méditerranée – financée par l’ADEME – avec le soutien de la mairie de Fleury d’Aude
 Ouverture de l’atelier
M. Sié, maire de Fleury d’Aude :
Sur la commune de Fleury, trois sites sont urbanisés : l’ancien village vigneron, le port de plaisance et
la plage de St Pierre la Mer. La commune partage l’embouchure de l’Aude avec Vendres. En 1987,
une digue a été érigée, incurvée vers la plage des Cabanes de Fleury. A chaque crue de l’Aude, de
nombreux déchets flottants (branchages, plastiques…) sont déposés sur la plage. Ces déchets sont
difficiles à traiter, ils sont à l’origine de risques sur la plage (problème de sécurité et de salubrité) et
le coût de leur traitement est élevé.
La commune dépense ainsi de 50 000 à 90 000 euros par an pour éradiquer ces pollutions et éviter
que la plage ne devienne dangereuse. Certains de ces déchets sont réutilisables mais pas tous. On
trouve sur la plage de petits détritus très difficiles à nettoyer, ainsi que de plus gros morceaux de
bois. Concernant le bois, les coûts de dépôt en décharge (située à plus de 10 km), ainsi que les coûts
de transport et de retraitement sont supportés par la commune alors même qu’elle n’a pas produit
ces déchets. Cela va à l’encontre du principe de « pollueur/payeur ». En 2012, année d’une grande
crue, une solidarité envers la commune de Fleury a eu lieu pour la première fois : l’Etat a attribué 30
000 euros pour le traitement de ce bois flotté. La commune souhaiterait que ce financement
devienne pérenne, et que les communes en amont, responsables en partie de cette pollution, soient
concernées aussi. Pour toutes ces raisons, la commune de Fleury d’Aude trouve un intérêt à l’étude
conjointe d’EID et de l’ADEME concernant une réflexion sur le traitement des bois flottés.
Mme Trousselet, ADEME :
Cette étude est la première concernant la problématique des bois flottés littoraux. Le projet a débuté
il y a deux ans avec l’EID, l’ADEME finançant le diagnostic et les études de valorisation. Le bois flotté
est une problématique importante pour les communes littorales, comprenant de nombreux aspects :
problème d’esthétique, de sécurité, de coût, de logistique et de valorisation des produits. La quantité
de bois flotté déposée sur les plages est très variable d’une année sur l’autre. L’imprévisibilité des
arrivages de bois flotté et leur hétérogénéité ne facilitent pas la valorisation, tout comme la qualité
du bois, variable selon sa durée de séjour en mer. La réunion d’aujourd’hui est avant tout une phase
importante d’échanges et de discussions avant la mise en œuvre d’actions et de solutions à cette
problématique.
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Journée de restitution de l’étude sur la valorisation des bois flottés – 19 mai 2014
Réalisée par l’EID Méditerranée – financée par l’ADEME – avec le soutien de la mairie de Fleury d’Aude
 Présentations et échanges avec la salle
« Le bois flotté sur le littoral : quels enjeux et quelles responsabilités ? »
Delphine Boulet, Charge d’étude s littoral EID Méditerranée
M. Balza, élu à Séri gnan demande pourquoi l’embouchure de l’Orb est-elle tournée vers
l’ouest, à l’inverse des courants naturels.
M. Heurtefeux, res ponsable du pôl e littor al de l’EID Méditerranée :
Un choix doit être fait entre protéger les bateaux qui rentrent au port ou éviter l’arrivée des déchets
sur la plage. Il y a 30 ans, quand les digues ont été construites, on manquait d’information sur la
dynamique des courants et de la sédimentation. La modélisation numérique ou même physique
n’était pas ou peu pratiquée.
M. Sié :
Quelle que soit l’orientation choisie, si l’objectif est de faciliter l’entrée au port des bateaux, ce choix
aura des répercussions déplorables. Les digues provoquent des courants érosifs et l’ensablement des
passes. Par exemple, depuis qu’on a élargi la digue de Fleury, un courant érosif a été créé, entrainant
l’érosion de la plage des Cabanes, qui faisait plus de 100 mètres de large auparavant. Des
rechargements sont désormais nécessaires. Si on incurve la digue, on freine l’effet de chasse de la
crue, et la digue s’ensable. Les conséquences d’une incurvation sont donc désastreuses sur l’érosion.
Les conséquences des choix d’implantation de digues ont donc des conséquences économiques et
érosives.
M. Heurte feux demande pourquoi dans l’expérimentation décrite on a une part aussi importante
de sable ramassé dans les échantillons (70%).
Mme Boulet, chargée d’études à l’EID Méditerranée :
Cela dépend des techniques de ramassage. Ici il n’y a pas eu de « tamisage » lorsqu’on a ramassé le
bois flotté.
M. Sié :
Dès qu’il y a une crue ou un coup de mer, il faut être très réactif dans le ramassage du bois flotté
pour éviter qu’il ne se fasse rapidement recouvrir de sable par le vent. Si on n’intervient pas assez
vite, le ramassage devient beaucoup plus problématique, certains bouts de bois sont enfoncés dans
le sable etc. Il faut agir dès que le bois s’est déposé si l’on ne veut pas ramasser autant de sable que
dans l’expérience. En utilisant des fourches avec des dents plus serrés on nettoie mieux (les petits
morceaux de bois, les bouts de roseaux etc) mais on récupère aussi plus de sable.
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Journée de restitution de l’étude sur la valorisation des bois flottés – 19 mai 2014
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M. Tubert, gérant de l a société Tubert :
Effectivement le ramassage à la hâte avec des godets non perforés de type godet de terrassement
entraine la présence d’une grande quantité de sable dans les prélèvements, de l’ordre de 80 à 90 %.
Le coût du traitement est alors élevé. Le choix de l’outillage est donc primordial si on veut réussir à
valoriser ces produits.
M. Pichery, dir ecteur des services techni ques de Fleury d’Aude :
Sur la commune de Fleury le choix a été fait de travailler en régie. Nous disposons d’un godet plein et
d’un godet à claire-voie, les deux étant parfois utilisés. Ce choix a été fait car il permet à la fois le
nettoyage des embouchures en hiver et celui des plages en été. Le coût des engins est très élevé.
Mme Trousselet apporte une information supplémentaire concernant la réglementation. La
valorisation énergétique du bois flotté relève de la réglementation des ICPE1. Auparavant le bois
flotté relevait d’une simple déclaration. Aujourd’hui il relève de la rubrique 29-10-B et les conditions
sont donc plus contraignantes. La réglementation sera donc un point à approfondir pour voir à
quelles conditions la valorisation est possible.
M. Pichery demande pourquoi ce bois flotté est-il aussi salé, sachant que la plupart des bois
proviennent d la rivière ?
Mme Boulet :
La concentration en sel se fait très rapidement, dès que le bois passe un ou deux jours en mer. Une
crue ne dépose en effet pas forcément de suite le bois sur la plage, ce qui va permettre au bois de se
charger en sel. Le bois peut également séjourner dans des eaux saumâtres et donc salées.
M. Heurtefeux :
Il n’y a pas eu d’analyses sur le bois flotté avant cette étude (concernant notamment les polluants
rencontrés). Nous avons réalisé des analyses sur 3 secteurs, mais il faudrait des prélèvements à plus
grande échelle. Le fait que le bois flotté que nous avions ramassé soit conforme aux normes
concernant les polluants était une bonne surprise, car on ne connaît pas précisément l’origine des
bois.
M. Sié :
Dans les embouchures des fleuves se déposent toutes sortes de métaux lourds, que l’on retrouve
ensuite en draguant les ports. Suivant la concentration en métaux lourds, la commune a obligation
de traiter les boues de dragage. Ici aussi, cette pollution a un coût élevé alors même que la commune
n’est pas à l’origine de la pollution. Qui a la responsabilité financière de cette pollution ? Ce qui
vaudra pour le traitement des bois flottés vaudra aussi pour le traitement des boues, car dans les
deux cas, la pollution vient de l’amont.
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Installations classées pour l’environnement
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Journée de restitution de l’étude sur la valorisation des bois flottés – 19 mai 2014
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« Bilan des pratiques mises en place ne France » :
Lanzellotti, chargée d’études littoral EID Méditerranée.
Mme
Provence
Mme Fauchet, chargée de mission déchets au Conseil G énéral des Pyrénées Orientales :
Le brûlage du bois flotté dégage une grande quantité de dioxines, les écoles les utilisant dans leur
chaufferie sont-elles informées de la proportion de bois flotté maximale à respecter ? Il faudrait
absolument des préconisations pour les ventes de plaquette issues du bois flotté.
Mme Trousselet :
Le bois énergie avec du bois flotté est destiné à de grandes installations, celles qui sont le moins
exigeantes en termes de qualité de bois, et qui présentent un système de filtration très efficace. De
plus, nous n’avons pas de certitude concernant la quantité de bois flotté que l’on pourrait mélanger.
M. Tubert :
Les tests en chaufferie industrielle portaient sur des proportions de bois flottés allant de 10 à 15%.
Ce sera donc une valorisation un peu anecdotique. Il faut également réfléchir à d’autres modes de
valorisation du bois flotté.
Mme Gautier , chargée de pr ojets Littoral à Perpignan Méditerranée Communauté
d'Agglomérati on, se demande s’il est envisageable de récupérer du bois flotté pour aménager les
accès à des espaces naturels ou bien pour réaliser des lices sur les parkings.
M. Heurtefeux :
Il y a des normes spéciales pour ces lices, et il faut des ateliers assez spécialisés pour transformer le
bois flotté. Cela paraît difficilement réalisable.
M. Pichery :
Les bois flottés sont trop hétérogènes pour réaliser une production plus que ponctuelle. Le coût de
production serait sûrement très élevé.
M. Tubert :
Des essais de tri ont déjà été effectués : un ramassage en deux phases, un premier ramassage avec
des godets pour ramasser les grosses pièces et un deuxième pour ramasser le petit bois. Ainsi, on
utilise un broyage et un criblage différents pour chaque étape. Cela prend du temps mais on obtient
de meilleurs résultats de valorisation.
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Journée de restitution de l’étude sur la valorisation des bois flottés – 19 mai 2014
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M. Sié :
Pour une fois on est vraiment en train d‘avancer sur la question des bois flottés. La démarche est
similaire à celle des déchets ménagers (question du tri sélectif). Je propose de traiter le problème en
amont en réunissant le Syndicat Mixte des Milieux Aquatiques et Rivières (SMMAR), qui a pour
mission de gérer les crues de l’Aude de la source à l’embouchure, et les représentants du SDAGE2 .
Ainsi, si chacun des intervenants de la ripisylve veille à ne pas stocker de déchets et de branches sur
les berges, cela préviendrait les embâcles. Ce problème serait à traiter commune par commune.
Le tri sélectif sur les plages est difficile. En effet, chaque fois que l’on passe avec un tracteur, celui-ci
enfouit les petites branches et va compliquer la tâche de ramassage. Le problème est aussi à régler
en amont : il faut déjà qu’il arrive le moins de bois possible sur la plage.
J’attire votre attention sur une des utilisations potentielles des broyats : les bassins d’orage.
L’utilisation de broyat sur les pentes des bassins d’orage permet d’éviter le ravinement, de retarder
la pousse de la végétation, permet la circulation des engins et la filtration des eaux.
Mme Brassar d, responsable de la bi odiver sité et des espaces natur els au Grand
Port maritime de Mar seille :
La valeur marchande du bois flotté pour les artistes est importante. Il existe une valorisation
artistique et commerciale, comme celle des meubles en bois flotté. Les communes ne pourraientelles pas organiser une filière de vente de ce bois pour l’utiliser et le valoriser ? Je ne parle pas des
artistes mais plus des magasins, gros commerces etc, qui pourraient s’approvisionner à une centrale
de revente ou d’achats du bois flotté en quelque sorte.
M. Heurtefeux :
Les volumes de bois concernés sont anecdotiques, bien qu’en Picardie, il existe une usine qui travaille
sur le bois flotté. Il pourrait être intéressant de se renseigner à ce sujet.
M. Pichery :
Effectivement des artistes de la région prélèvent du bois flotté sur la plage de Saint-Pierre. C’est
« premier arrivé, premier servi ». Il faudrait rationaliser ce ramassage si ce genre de commerce se
met en place, comme la commune l’a fait pour une opération de nettoyage des enrochements avec
des bénévoles il y a deux ans.
Mme Tr oussel et attire l’attention sur l’importance de la logistique dans la mise en place d’une
telle filière.
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Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux
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Mme Ribot, chargée de projet Patrimoi ne Natur el à la Région Languedoc Roussillon :
Avez-vous réalisé une analyse comparée des avantages et inconvénients de chaque pratique de
valorisation ? L’expérimentation sur l’Adour pourrait-elle être appliquée en Languedoc-Roussillon ?
M. Heurtefeux :
Nous n’avons pas réalisé de tableau synoptique. Concernant l’Adour, le coût de la valorisation
(ramassage, traitement, acheminement) est élevé (75 euros/m3). En local, il est possible de faire 3
fois moins cher. De plus, l’étude hydrologique de BRL sur les fleuves de la région démontre que les
peignes hydrauliques sont peu efficaces dans notre contexte. Bien qu’ils aient été beaucoup mis en
place pour stopper les embâcles, ils n’arrêtent que les gros éléments, représentant au final un faible
volume de bois flottés.
M. Holliday, Chargé d'études Natur a 2000 au Sy ndicat Mixte du Delta de l 'Aude :
Les actions de ramassage sont réalisées à l’entrée des canaux, au niveau des ponts et des barrages.
Des pieux pourraient piéger les embâcles. Sur l’Aude, le DOCOB du site Natura 2000 est en cours
d’élaboration (groupes de travail avec les usagers pour la gestion de la ripisylve). Les enjeux
écologiques sont importants (impacts sur les passes à poissons, espèces migratrices etc).
Mme Loste, Déléguée adjoi nte au Conservatoire du littoral Lang uedoc -Roussillon :
Connaissez-vous les volumes que représentent les bois flottés sur la région et par année ?
M. Heurtefeux :
On en a une idée mais nous n’avons pas de données scientifiques précises. L’idée du volume se fait à
dire d’experts ou par des pratiquants du terrain.
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« Pratiques en Languedoc Roussillon : vers la mise en place d’un réseau
régional ? » : M. Hugues Heurtefeux, responsable du pôle littoral de l’EID
Méditerranée.
Mme Licari, C hargée de mission Mer et Littoral au Conseil Général des Pyrénées Orientales :
En dehors des épisodes tempétueux, retrouve-t-on beaucoup de bois ? Avec le changement
climatique, peut-on s’attendre à un surplus de problèmes liés au bois flotté. Faut-il inclure la gestion
du bois flotté dans les Plans Communaux de Sauvegarde pour sensibiliser les élus ?
Mme Fauc het :
Dans le cadre du Plan départemental d'élimination des déchets ménagers et assimilés, il faut prévoir
la gestion des déchets en situation de crise (tempête par exemple). Ces déchets arrivent donc
ponctuellement en grandes quantités mais ne peuvent être traités de suite dans les installations. Il
faudrait donc instaurer des zones de stockage temporaires, validées par la DREAL, pour répondre à
ces problèmes, et pour que la collectivité puisse trier ces déchets dans de bonnes conditions.
M. Heurtefeux :
C’est précisément ce que l’EID voudrait mettre en place pour le bois flotté. La question se pose d’un
financement par le département. Quant à la fréquence et à l’intensité des tempêtes, le dernier
rapport du GIEC3 ne fait pas de projections à la hausse, sauf pour les tempêtes tropicales. Le
problème du bois flotté n’est pas systématiquement traité en dehors des évènements tempétueux.
Mme Fauc het :
Intégrer les gestions des déchets de crise dans les PCS pourrait être une façon de sensibiliser les élus
et le syndicat mixte du bassin versant.
M. Sié :
Il faut rapidement mettre en place un pilote au train de la gestion à cette problématique (Etat ou
Région). La gestion par la région semble préférable dans l’optique de la disparition de la compétence
générale. La région pourrait ainsi définir les participants et les participations financières de chacun.
M. Pichery :
Ne pourrait-on pas étudier l’opportunité d’un « service plage » intercommunal concernant
l’entretien des estuaires et des plages dans un objectif de mutualisation ? Nous échangeons déjà du
matériel entre communes.
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Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
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M. Heurtefeux :
Cela se faisait déjà il y a 10 ou 20 ans. Avec la loi MAPAM4 et le regroupement de compétences c’est
encore un peu flou. Je pense qu’en premier lieu il faudrait créer un « observatoire », se poser la
question du financement (sans doute en grande partie communal) puis passer à la phase
expérimentation sur une commune.
Mme Trousselet :
Il faut en effet connaitre les volumes à traiter, diffuser les bonnes pratiques de gestion et de stock. La
valorisation arrive en bout de chaine.
Mme Licari demande s’il existe des expérimentations de reconstruction dunaire ?
M. Heurtefeux :
Il y en a eu par le passé, mais rien n’était véritablement cadré. Il y a un véritable intérêt de
partenariat avec le Conservatoire du littoral pour expérimenter les techniques de reconstruction
dunaire avec du bois flotté.
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Modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles
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 Clôture de la matinée
Mme Loste :
Je tiens à remercier l’ADEME, les communes et l’EID pour leur présence et pour l’organisation de
cette réunion sur la thématique des bois flottés.
Certains acteurs un peu éloignés des problématiques littorales sont peu conscients de l’ampleur des
problèmes liés aux crues ainsi que de leurs impacts sur l’économie balnéaire. Cependant, les
communes interviennent rapidement pour lutter contre les impacts négatifs du dépôt de bois flotté
sur les plages. Un « observatoire » ou un réseau serait donc nécessaire à la connaissance précise du
phénomène, et utile pour mieux faire prendre conscience du problème des bois flottés.
Le Conservatoire du littoral est de plus en plus concerné par cette problématique, même si de
nombreux terrains sont confiés en gestion. L’objectif est de promouvoir des bonnes pratiques de
nettoyage raisonné pour les gestionnaires. Cette problématique touche fortement la gestion du
domaine public maritime (information et pédagogie).
Ce travail de partage des connaissances et solutions est très constructif et présente un très vif
intérêt. Le travail a d’ailleurs été abordé sous toutes ses composantes (volet technique, économique
et réglementaire), les communes vont se sentir moins seules, moins isolées si on créé un cadre plus
régional, plus mutualisé. Il est nécessaire de promouvoir la réflexion et la solidarité entre l’amont et
l’aval. La solution passe sûrement en grande partie par là.
Les pistes de travail sont esquissées, il ne reste qu’à les poursuivre.
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