Cheval Frères - UIMM de Franche
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Cheval Frères - UIMM de Franche
ACTUALITÉS – TENDANCES – SITE WWW.LESINDUSTRIESTECHNOLOGIQUES.FR Dans les rouages de l’horlogerie de luxe La mécanique est précise, elle relève d’un travail minutieux : chaque pièce de quelques millimètres doit être parfaitement taillée, sous peine de dérégler tout le système. Remettre les pendules à l’heure, c’est avant tout un métier de précision. Vous aimez la précision d’une horloge suisse ? Sachez qu’il y a un petit morceau de « made in France » dedans. Depuis plus d’un siècle et demi, la société Cheval Frères (groupe IMI) fabrique à Besançon des composants destinés à l’horlogerie haut de gamme, et notamment plusieurs marques suisses comme Ulysse Nardin ou Audemars Piguet. Couronnes, boutons poussoirs pour les fonctions de chronométrage, accessoires de luxe… les pièces issues des ateliers Cheval Frères requièrent la plus grande précision, puisque ces composants sont reliés au mouvement des montres. Pour une couronne (la pièce ronde que l’on tourne pour remonter la montre et la mettre à l’heure), le diamètre varie de 3 mm à 9 mm. Et cette pièce peut contenir jusqu’à une vingtaine de composants ! Pas de place pour l’erreur Les caractéristiques des composants sont bien sûr techniques mais aussi esthétiques. « Nous sommes dans le haut de gamme des produits de luxe. A ce niveau, chaque détail compte et le moindre défaut de fonctionnement, la moindre micro rayure est à bannir », explique Olivier Lalitte, directeur du site de Besançon. « La complexité de ces pièces fait qu’il faut savoir les manipuler, les saisir avec finesse pour effectuer ensuite un travail de précision », poursuit Olivier Lalitte. Les régleurs en charge de la fabrication de ces pièces, ont un niveau bac pro à bac + 2. Ils reçoivent une formation en arrivant dans l’entreprise, soit en interne via un parrainage, soit en externe chez les fabricants de machines. Ils commencent à être autonomes au bout de 6 mois à un an. A l’issue de cette période, ils deviennent familiers avec de nombreux matériaux, puisqu’ils sont amenés à travailler l’acier, le titane, le palladium, le tantale ou l’or. Qualités indispensables d’un régleur : bonne vue et grande dextérité ! Frappe ou gravure au laser de logos, taillage des dents avec une fraise ou encore décolletage (c’est-à-dire enlèvement de matière à l’aide d’un outil coupant), les régleurs, même s’ils s’aident de binoculaires et autres œilletons, doivent avoir une bonne vue et une grande dextérité manuelle ! « La qualité repose sur les hommes. Leur précision est la valeur ajoutée de nos composants », assure Olivier Lalitte. Le secteur de l’horlogerie a connu une croissance importante d’environ 20% par an en 2011 et 2012. S’il connaît actuellement une légère accalmie, Cheval Frères continue de recruter. Un produit, plusieurs fonctions Pour Cheval Frères, il faut savoir innover et relever les défis. « Les clients nous demandent de plus en plus de fonctions dans le même produit. Mais l’encombrement doit rester le même. Nous devons donc sans cesse trouver de nouveaux systèmes », confie Olivier Lalitte. Dans cette entreprise qui compte 180 salariés, une quinzaine de personnes travaillent au sein du bureau technique et du service méthodes. Leur mission ? Développer de nouveaux systèmes innovants et déposer des brevets pour les protéger, de l’ordre de quatre à cinq par an. « Le client, c’est-à-dire l’horloger, aime vendre des produits techniques qui le différencient. Nous essayons de donner de multiples fonctions à un seul composant. Par exemple, en appuyant sur la couronne centrale on doit être capable de déclencher un chronomètre, régler la date... » L’industrie horlogère est donc elle aussi dans la tendance du multi-usage. L’heure est plus que jamais à l’innovation ! Pascale Raimbault Avec la collaboration de l’UIMM Franche-Comté ©2013 Les Industries Technologiques – Tous droits réservés Photos © DR