PREPARATION OF PAPERS FOR PROCEEDINGS OF
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COMITÉ NATIONAL FRANÇAIS DE RADIOÉLECTRICITÉ SCIENTIFIQUE Modélisation équivalente circuit et ligne de transmission d'un ensemble canal foudre-bâtiment-sol Michaël TROUBAT * - Emmanuel PERRIN* - Christophe GUIFFAUT* Alain REINEIX* - Ahmed ZEDDAM** (*): Laboratoire XLIM, 123 Av. Albert Thomas 87060 Limoges Cedex (**): France télécom R&D, 2 avenue Pierre Marzin 22307 Lannion Résumé. Ce papier propose une modélisation circuit et ligne de transmission d'un ensemble canal foudre bâtiment - sol. La caractérisation du modèle est réalisée par une modélisation électromagnétique rigoureuse avec la méthode FDTD (Finite Difference Time Domain). Le modèle simplifié ainsi obtenu permet d'obtenir le courant induit dans les câbles de télécommunications qui se connectent au bâtiment étudié. I. INTRODUCTION Lors de l'impact direct d'un canal foudre sur un objet quelconque, un courant important est alors créé. Si l'objet est un bâtiment, le courant se propage sur les armatures conductrices le constituant et un champ électromagnétique transitoire est généré à l'intérieur du bâtiment. Dans ce papier, nous proposons de mettre en oeuvre un modèle équivalent canal foudre - bâtiment sol. Cette modélisation permet alors le calcul de façon simplifiée des champs rayonnés par l'ensemble canalbâtiment-sol. Ainsi il devient possible de connaître les courants générés sur des câbles pouvant être connectés au bâtiment. Ces courants sont dus au champ rayonné et au couplage conductif provoqué par l'élévation de potentiel du réseau de terre en raison du courant de foudre. II. PRINCIPE DU MODELE EQUIVALENT Le modèle équivalent global repose sur l'obtention de la matrice impédance [Z] du bâtiment. En effet, si l'on connaît cette matrice, il est alors possible de définir un modèle linéïque équivalent de l'objet. Pour obtenir cette matrice, nous cherchons dans un premier temps la matrice de répartition [S] du bâtiment, qui sera par la suite convertie en matrice [Z]. Le travail se décompose en trois étapes de modélisation: Dans un premier temps, nous modélisons le canal foudre. Puis, il est nécessaire de fournir une modélisation électromagnétique du bâtiment qui permettra alors de définir le modèle équivalent global de l'ensemble canal foudre-bâtiment-sol. Ces deux modèles sont joints par un point appelé « point d'attachement foudre » qui peut être modélisé par un interrupteur. De plus, au niveau de ce point, il est important de prendre en compte la désadaptation entre les deux impédances caractéristiques des deux milieux. De même, au niveau de la jonction bâtiment – sol, une désadaptation existe entre les impédances caractéristiques du bâtiment et du sol. Zch pour le canal foudre Zbat pour le bâtiment ● Zsol pour le sol (ajout d'une prise de terre) ● ● II.1 Méthode d'obtention du coefficient de réflexion du bâtiment Pour obtenir le modèle équivalent du bâtiment, il est nécessaire de connaître son coefficient de réflexion. Puisqu'il est délicat de le connaître directement avec la méthode FDTD, nous proposons une méthode permettant de l'extraire. Dans un premier temps, nous étudions la propagation du canal foudre seul. Nous modélisons un canal foudre « infini » en faisant pénétrer le fil dans les PML aux deux extrémités. Puis, on excite ce fil par un courant foudre en son milieu. On relève alors à une distance L le courant sur le fil Iinc ainsi que le champ électrique incident Einc. Puis dans un second temps, nous étudions le coup de foudre direct sur un bâtiment disposé sur un sol réel. Nous regardons alors le courant et le champ électrique présent à la distance L. C'est le champ total Etot. La figure 1 présente les deux études réalisées. durée maximale de 500μs. La figure 2 représente le modèle équivalent du canal foudre: Fig.2 – Modèle équivalent du canal foudre La figure 3 montre la répartition du champ électrique Ex dans le plan vertical du canal dans le cas d'un impact direct de la foudre sur un court cicruit electrique (CCE). Fig.1 – Schémas du canal foudre seul et avec le bâtiment sur un sol réel Le coefficient de réflexion est alors le rapport entre le champ réfléchi (champ total – champ incident) et le champ incident. tot inc E −E ds ∫ S 11= ∫ Einc ds (1) La méthode proposée permet d'obtenir le coefficient de réflexion du bâtiment en deux études à réaliser successivement. II.2 Canal foudre Précédemment, des modèles circuits du canal foudre ont déjà été fournis. Par exemple, le canal foudre peut être modélisé par l'association en parallèle d'une source de courant I0(h,t) avec une impédance Zch [1]. Zch est l'impédance caractéristique du canal foudre et I0(h,t) est le courant à l'instant t et à l'altitude h qui correspond à la hauteur du bâtiment où la source de courant équivalent est définie par une forme de type biexponentielle foudre f(t) de type A qui est la première décharge en retour. f t =I 0 e I 0h ,t =2 ∫ f t− −at −e−bt z '−h z '− h − e v c (2) − z ' −h dz ' Fig.3 – Champ électrique suivant x Le champ électrique rayonné par le canal se décompose principalement en Ex et Ey,. II.3 Bâtiment II.3.a Modèle équivalent Pour la modélisation du bâtiment, nous proposons d'utiliser une représentation quadripolaire. Le bâtiment sera ainsi défini par sa matrice impédance [Z]. Pour obtenir cette matrice, la méthode FDTD [2] est utilisée pour l'obtention du quadripôle. Le formalisme des fils minces est appliqué pour réaliser l'excitation tout en maintenant à l'extrémité opposée une condition aux limites absorbantes (PML)[3]. Dès lors, la référence est le champ nul à l'infini. (3) Cette onde est définie par une amplitude I0 de 200kA et par un temps de montée de 3μs sur une Le système étudié est donné sur la figure 4 et permet l'obtention du coefficient de réflexion du quadripôle étudié. Fig.4 – Modèle équivalent du bâtiment La figure 6 présente le coefficient de réflexion en fréquence du bâtiment obtenu avec la méthode FDTD. Pour obtenir ce coefficient de réflexion, deux études sont nécessaires. La première consiste à étudier un canal foudre « infini » et à trouver un champ référent que l'on appelle champ incident. II.3.b Modèle étudié avec TEMSI-FD Le bâtiment choisi pour cette étude présente une surface au sol de 36m², pour une hauteur de 20m. Il se décompose en deux ensemble. L'ensemble supérieur a une surface plus petite de 9m². Le bâtiment est posé sur un sol réel de permittivité εrsol=3 et de conductivité σ=10-3S.m-1 La figure 5 permet de visualiser la répartition du champ électrique Ex autour et dans le bâtiment dans le cas d'un coup de foudre direct à un instant t donné. Nous pouvons constater qu'il n'y a que très peu de champ à l'intérieur du bâtiment, à l'exception d'une zone située juste en dessous du point d'impact. De plus, un champ est également rayonné. Le champ se propage principalement le long du bâtiment sur la grille métallique qui le compose. De plus, cette armature métallique est connectée à un réseau de terre situé à 40 cm de profondeur dans le sol permettant d'évacuer le courant du au coup de foudre et ainsi de protéger les câbles de télécommunication. Nous pouvons noter la présence d'un champ électrique important autour de ce réseau de terre. Fig.6– Coefficient de réflexion du bâtiment dans son environnement Ce résultat nous montre une forte désadaptation sur les fréquences les plus basses et un niveau de -2dB pour les fréquences les plus hautes. A partir de ces paramètres S, il est alors possible d'obtenir la matrice [Z] en utilisant le système d'équations (4): { [1S 11 ∗1−S 22 S 12∗S 21 ] [1−S 11 ∗1−S 22 −S 12∗S 21 ] 2∗S 12 Z 12= [1−S 11 ∗1−S 22 −S 12∗S 21 ] 2∗S 21 Z 21= [1−S 11 ∗1−S 22 −S 12∗S 21 ] [1−S 11 ∗1S 22 S 12∗S 21 ] Z 22= [1−S 11 ∗1−S 22 −S 12∗S 21 ] Z 11= } (4) Maintenant que la matrice impédance de l'objet est connue, nous passons à la définition du modèle équivalent global de l'ensemble. II.4 Canal foudre – Bâtiment - Sol Au niveau de la jonction entre le canal foudre et le bâtiment, il existe un coefficient de réflexion ρb défini par l'équation 5: b = Fig.5 – Champ Ex dans le cas d'un coup de foudre direct sur le bâtiment Z bat −Z ch Z bat Z ch (5) Le sol est alors modélisé par une impédance Zs. Cette impédance est en fait l'impédance caractéristique du sol. La désadaptation entre le bâtiment et le sol est également à prendre en compte. L'équation 6 donne le coefficient de réflexion ρg au niveau du sol: g = Z bat −Z s Z bat Z s (6) La figure 7 présente le schéma équivalent global de l'ensemble. Fig.7 – Modèle équivalent global Chaque portion de l'ensemble canal-bâtiment-sol est maintenant connue et un modèle global équivalent est proposé. L'étape suivante, consiste à extraire un modèle équivalent linéïque du bâtiment. III. MODELE EQUIVALENT LINEIQUE DU BATIMENT Dans cette étape, on se propose de définir un modèle équivalent linéïque du bâtiment. Pour définir ce circuit équivalent il est nécessaire d'obtenir la fonction de transfert du bâtiment. C'est pourquoi nous avons cherché à obtenir sa matrice [Z]. A partir de cette matrice impédance, le bâtiment peut être remplacé par un modèle équivalent circuit. Sa représentation est une association de cellules Pi par unité de longueur comme le montre la figure 8. Fig.8– Cellule Pi du bâtiment Les valeurs des impédances de la cellule Pi sont alors fonction des dimensions du bâtiment. Ce modèle linéique est pratique pour étudier les courants qui peuvent être induits et/ou conduits dans des câbles de télécommunications reliés au bâtiment. Il suffit alors d'appliquer la théorie des lignes sur ce modèle linéique connecté à celui des câbles de télécommunication, pour étudier les courants sur ces câbles. IV. CONCLUSION Il est proposé dans ce papier un modèle équivalent d'un ensemble canal foudre - bâtiment - sol. Le modèle que nous présentons est un modèle linéïque temporel. Par application de la théorie des lignes, il devient possible de raccorder le modèle aux réseaux de câbles de télécommunication pouvant être liés à ce bâtiment. Nous pouvons ainsi déduire les courants induits et conduits à l'intérieur des câbles de façon simple et rigoureuse tout en étant un modèle complet. REFERENCES [1] J.L. Bermudez, R. Rachidi et M. Rubinstein, “Lightning return strokes to tall towers: modeling characterization of the strike object and extraction of primary current waveform”, Recent Progress in lightning Physics. India 2005. [2] C. Guiffaut, “TEMSI-FD, Simulateur basé sur la méthode des différences finies dans le domaine temporel” 2001-2008 [3] J.P. Berenger, “A Perfectly Matched Layer for the Absorption of Electromagnetic Waves”, Journal of Computation Physics, Vol 114 N°2, Octobre 1994