Des outils pour favoriser la rétention des étudiantes infirmières en

Transcription

Des outils pour favoriser la rétention des étudiantes infirmières en
Des outils pour favoriser la rétention des étudiantes infirmières
en 1re et 2e sessions
Claire-Andrée Frenette-Leclerc, inf., Ph D.
Infiressources
Thérèse Sirois, conseillère pédagogique
Cégep régional de Lanaudière (Joliette)
Novembre 2009
Infiressources rencontre… madame Thérèse Sirois,
conseillère pédagogique au Cégep régional de Lanaudière.
Au Congrès de l’Association des enseignantes et enseignants
en soins infirmiers des collèges du Québec (AEESICQ), le
1er juin 2009 à Saint-Jean-sur-Richelieu, madame Sirois a
présenté un atelier intitulé « Des outils pour favoriser la
rétention de nos étudiantes en 1re et 2e sessions ». Je suis
allée la rencontrer à son travail pour en connaître davantage sur cet atelier et sur
ses activités pour aider les étudiantes en soins infirmiers.
Infiressources : Quels étaient vos objectifs au moment de la présentation de
l’atelier aux enseignantes de cégep ?
Thérèse Sirois : Dans cet atelier, j’ai tenté de répondre aux questions : Qui sont nos
étudiants et quels sont leurs besoins ? Comment peut-on les aider à franchir le cap de la
première session et à réussir leurs études ? Je voulais présenter un outil d’aide aux
étudiants que nous avons préparé au Cégep régional de Lanaudière à Joliette : Guide pour
la Réussite au Cégep. Profession : étudiant – étudiante. Le cégep régional de Lanaudière
à Joliette a offert gracieusement ce guide au réseau collégial; il est disponible sur
l’Internet et peut être téléchargé par quiconque est intéressé à l’utiliser. 1
Infiressources : Avant de présenter le guide pour aider les étudiants dans leur
démarche de travail intellectuel, pouvez-vous nous dire quelques mots sur les
questions : Qui sont nos étudiants et quels sont leurs besoins ?
Thérèse Sirois : À mon atelier, j’ai fait une présentation PowerPoint de 41 diapositives à
laquelle assistaient 35 enseignants et enseignantes en soins infirmiers. 2 J’ai présenté les
principales différences entre le secondaire et le cégep, la transition entre les deux
1
Outils d'aide à l'apprentissage, La boîte à outils, Cégep régional de Lanaudière :
http://www.cegep-lanaudiere.qc.ca/Repertoire/000701/default.asp?SiteId=3&ResId=701
2
Sirois, Thérèse, Profession : étudiant-étudiante : http://aeesicq.org/A14.pdf
Infiressources : Pour faciliter une bonne compréhension de l’entrevue, nous avons suivi le déroulement des
diapositives du PowerPoint.
1
niveaux; les caractéristiques des étudiants et surtout, comment cela se passait pour les
étudiants de première session. Je suis partie de l’étude de Gingras et Terrill
« Caractéristiques étudiantes et rendement scolaire – Dix ans plus tard » qui avait été
faite par le SRAM au début des années 2000; une étude des résultats des étudiants au
collégial sur une période de dix ans, de 1992 à 2002. Le rapport était sorti en 2006. 3
Parmi les conclusions de la recherche, il ressortait que même si les résultats scolaires du
secondaire demeurent le meilleur indicateur prédictif de la réussite au collégial, le temps
d’étude au secondaire reste un facteur clé pour la diplomation, même chez les élèves
plus forts. (diapositive 4 du PowerPoint).
De plus, on peut voir que l’importance de la première session se fait sentir aussi bien
chez les étudiants forts que chez les faibles. Que ce soit pour ceux qui ont une moyenne
de 60 à 70 % et pour ceux qui ont une moyenne de 80 % et plus, l’écart entre ceux qui
échouent et ceux qui seront diplômés est toujours de 60 %. L’implication est la suivante :
même si les notes du secondaire sont très fortes, l’étudiant qui échoue sa première
session au collégial est confronté à une importante probabilité de ne jamais obtenir
son DEC quel que soit le programme.
Que l’étudiant soit faible ou fort, s’il échoue sa première session, les probabilités de ne
jamais obtenir un diplôme collégial sont du même ordre. (Diapositive 5)
3
Lacroix, Johanne, Le Carrefour de la réussite, toujours là pour vous appuyer!, Le Carrefour, vol. 2, no
1, p. 2-4.
http://www.fedecegeps.qc.ca/carrefour_pdf/bulletin/bulletin_vol2_no1.pdf?PHPSESSID=33d827744bd233
fcd0126ab345679a53
2
Au moment de l’enquête en 1992, il ressortait que les caractéristiques favorables à la
réussite, au début du collégial, étaient le temps d’étude au secondaire, l’encouragement
des parents, la motivation avant l’entrée au cégep et l’admission au programme de son
premier choix. En 2002, s’ajoutaient à ces caractéristiques, le niveau de scolarité des
parents ainsi que l’absence de soucis financiers.
Pendant la conférence, j’ai fait remarquer aux participants qu’il faut attirer l’attention des
élèves sur la notion de « faux besoins » tels que la possession d’un cellulaire ou d’une
auto, etc. (Diapositives 6 et 7)
J’ai ensuite présenté les caractéristiques de la transition secondaire-collégial. Je voulais
démontrer aux enseignantes de quelles ressources disposent les étudiants arrivant au
collégial.
Au cours de la première session, ils doivent réaliser l’adaptation au nouveau milieu,
l’adaptation à l’autonomie et en même temps, ils ont quand même besoin d’un
encadrement assez serré pour qu’ils réussissent le passage. C’est le message que je veux
transmettre aux enseignants. (Diapositives 9 et 10)
D’ailleurs, un document intitulé « Jusqu’à la réussite 4 », produit par la Fédération des
Cégeps, est axé sur le même message. Avec les outils que nous avons développés,
j’essaie d’aider les étudiants à concrétiser ce message qui incite l’élève à prendre en
charge l’organisation de ses études, à acquérir de bonnes méthodes de travail ainsi qu’à
4
http://www.rccfc.ca/pdf/PERSPECTIVES.pdf
3
consolider son orientation scolaire et professionnelle de manière à maintenir sa
motivation et son engagement envers la réussite de ses études.
Jusqu’à la réussite1
Le 1er trimestre au cégep : étape cruciale
L’étudiante doit :
• Prendre en charge l’organisation de ses études :
•
•
•
Maturité et autonomie
Mouvement vers l’enseignante
Participation active (présences aux cours)
• Acquérir des méthodes de travail :
•
•
Connaissance des exigences du collégial
Effort et régularité dans l’étude
• Consolider son orientation scolaire et professionnelle :
•
1
Motivation et engagement dans sa réussite
Extrait de : Perspectives collégiales. Fédération des cégeps. Vo 4, no 5 mai - juin 2009
Infiressources : J’ai cru comprendre que c’est avec ces objectifs en tête que vous
avez créé le Guide pour la Réussite au Cégep. Profession : étudiant – étudiante.
Pouvez-vous nous en parler?
Thérèse Sirois : J’occupais la fonction d’aide pédagogique individuelle (API) au cégep
régional de Lanaudière à Joliette; je travaillais avec les élèves de l’enseignement
ordinaire notamment pour le programme de soins infirmiers. Dans ce groupe, on trouvait
certains étudiants en difficulté : difficulté à s’organiser, mauvaises méthodes d’étude ou
de préparation aux examens; mauvaise organisation des notes de cours; ces étudiantes
avaient des problèmes de gestion de temps à court, moyen et long terme et tout ceci avait
un impact direct sur leur réussite scolaire. On remarquait que certains passaient avec
difficulté la transition entre le secondaire et le collégial, en particulier ceux qui avaient
« surfé » sur leurs capacités intellectuelles au niveau du secondaire; en arrivant au
collégial, ceux-ci frappaient un mur parce qu’ils ne pouvaient plus se permettre de
remettre à plus tard et de se fier au fait d’étudier à la dernière minute.
Avec la somme de travail nécessaire en soins infirmiers, le nombre d’échecs était élevé
et, ainsi, la déperdition d’élèves était importante. Dans certains cas, les échecs pouvaient
4
être attribués à un problème dans la démarche initiale d’orientation et dans ces cas-là, je
ne pouvais que respecter la décision de l’élève de quitter l’option. Toutefois, avec les
enseignantes de soins infirmiers, nous avons vraiment identifié des difficultés au plan des
méthodes de travail intellectuel. Évidemment, ces difficultés ne sont pas seulement pour
les étudiants en soins infirmiers et pas juste en première session, et c’est alors que j’ai
commencé à travailler à la rédaction d’outils pour aider tous ceux qui pourraient
éventuellement en profiter.
J’ai travaillé avec François Hétu, un stagiaire qui avait un bac en psychologie et qui s’en
allait en propédeutique pour commencer des études avancées en « carriérologie ». Nous
avons identifié les grands aspects des méthodes de travail intellectuel qu’il serait
intéressant de travailler avec les élèves. Nous avons identifié onze outils et produit des
fiches. Finalement, nous avons ajouté une douzième fiche qui se veut un récapitulatif des
onze premières. Avec certains étudiants, je ne regardais que le douzième outil et cela
constitue une bonne synthèse qui peut être suffisante.
Les thèmes
1. L’attention et la concentration
2. La mémoire
3. La prise de notes
4. La gestion du stress
5. L’étude et la lecture
6. La préparation aux examens
7. La passation des examens
8. La rédaction des travaux écrits
9. Le travail en équipe
10. La gestion du temps
11. La planification
12. La boîte à outils
François a fait la revue de littérature et on a commencé le travail de rédaction. Les outils
constituent un document papier, car lorsque je rencontre des étudiants dans mon bureau,
il est important pour moi de leur donner un document concret, une copie papier qu’ils
vont pouvoir regarder par la suite. De plus, avec un étudiant en difficulté, si je suis assise
en face de lui pendant qu’on travaille et qu’on se regarde les yeux dans les yeux, sans
5
avoir un support papier, c’est plus menaçant. Quand on travaille côte à côte, avec un
papier qu’on regarde ensemble, c’est plus facile et l’étudiant se sent moins menacé.
Infiressources : Comment se présentent ces fiches ? Sont-elles uniformes ? Ont-elles
des particularités ?
Thérèse Sirois : Toutes les fiches sont faites sur le même modèle 5 et en utilisant le lien
URL que l’on retrouve en bas de page, on voit l’exemple de la première fiche, soit celle
qui traite de l’attention et de la concentration.
Sur chacune des fiches, on retrouve les mêmes concepts. Profession – étudiant et
étudiante. La profession étudiante, c’est une responsabilité importante, c’est une activité
professionnelle. L’ensemble du document représente un casse-tête où chaque fiche
représente une pièce; il faut que le tout s’emboîte. Souvent l’étudiant maîtrise une
habileté plus que d’autres, mais en emboîtant les pièces, c’est un gage de réussite
scolaire.
Sur les fiches, on a des jeunes de cultures différentes, des deux sexes, pour aller chercher
l’ensemble de la clientèle étudiante. Partout, on retrouve un petit logo avec une phrase
clé, par exemple : C’est si facile de se retrouver la tête dans les nuages. Chaque truc est
identifié avec un crochet, des trucs pour s’améliorer. Chaque fiche a une photo d’un
étudiant ou d’une étudiante avec une phrase traduisant l’objet de la fiche. On donne
encore des trucs et il y a un petit texte : Pour en savoir plus… On peut faire référence à
un livre ou encore une référence sur le site Web.
On retrouve toujours les mêmes catégories, les mêmes logos qui permettent à l’élève de
se retrouver d’une fiche à l’autre, des notions théoriques qui s’appliquent à la fiche en
question ainsi que des trucs spécifiques pour mieux réussir. Selon les fiches, l’élève
trouvera des stratégies de prévention (procrastination), des stratégies de gestion du stress,
des exemples (prise de notes), des espaces vierges pour favoriser l’auto-encadrement.
Des fiches supplémentaires existent par exemple pour la fabrication d’un horaire
hebdomadaire d’étude 6 ou encore pour la visualisation de la session en termes d’horaire
de cours, de dates d’examens ou de prévision de remise de travaux en cours de session 7 .
La fiche donne un feed-back visuel de la semaine qui vient; cela permet de faire des
choix dans les activités à prévoir et les priorités à établir. Il faut aussi que l’étudiant
prévoie du temps pour « décrocher » et sans une bonne planification, c’est parfois très
difficile.
Une autre fiche 8 peut être utilisée pour la mise en place d’un contrat de travail d’équipe
pour améliorer la cohésion du groupe, le partage des responsabilités et le respect des
échéances. On donne un exemple sur la répartition du travail en équipe et là aussi, il y a
5
http://www.cegep-lanaudiere.qc.ca/fichiers/guide-01.pdf
http://www.cegep-lanaudiere.qc.ca/fichiers/grille_semaine.pdf
7
http://www.cegep-lanaudiere.qc.ca/fichiers/grille_session.pdf
8
http://www.cegep-lanaudiere.qc.ca/fichiers/guide-09.pdf
6
6
un gabarit à compléter : le groupe d’étudiants établit quelles sont les tâches à faire, qui
fait chaque tâche; les échéanciers; ensuite, chacun signe comme faisant partie de
l’équipe; il s’engage à faire ceci ou cela et il signe. La fiche comprend les numéros de
téléphone de chacun; les membres de l’équipe partent avec les feuilles. On peut aussi
demander au prof de signer la feuille, ce qui peut servir de levier pour obtenir la
collaboration de tous.
Une longue liste de références 9 permet aussi à ceux qui sont curieux d’aller voir ailleurs,
dans d’autres cégeps, dans des universités ou ailleurs dans le monde, ce qui se fait au
chapitre de l’aide à l’apprentissage.
Infiressources : Comment utilisez-vous ces outils quand vous rencontrez un élève en
difficulté ?
Thérèse Sirois : Quand un étudiant se présente à mon bureau pour obtenir de l’aide,
j’essaie d’abord de cerner la difficulté qu’il rencontre et dans un premier temps, nous
travaillons cet aspect spécifique. Selon les besoins des étudiants, on travaille un ou deux
outils à la fois; c’est très individuel, c’est très adapté. Ensuite, l’étudiant peut aller plus
loin; cela peut le stimuler à lire les autres outils; cela lui permet de développer une
certaine autonomie, mais aussi d’améliorer ses méthodes de travail intellectuel. Par
exemple, s’il a de la difficulté à prendre des notes, je regarde cela avec lui. Je regarde ses
notes de cours : comment elles sont organisées; je vais regarder avec lui certains aspects
de l’outil. Je le laisse aller avec le document, je lui donne un autre rendez-vous et je le
revois après quelque temps. « Est-ce que c’est plus clair pour toi ? » - « Je vois que tu as
utilisé des traceurs, c’est mieux divisé, c’est plus clair, plus facile à étudier. » L’étudiant
commence à voir la lumière au bout du tunnel… Du fait que je lui donne un certain
soutien, un encouragement positif, un feed-back positif, on crée un lien de confiance et
peu à peu, il s’encourage et éventuellement, on peut parler d’autre chose.
Chaque fiche s’adresse à l’étudiante et les dialogues sont à la deuxième personne du
singulier. La fiche peut être utilisée par l’aide pédagogique individuelle, par l’enseignant,
l’étudiant et même le parent. Pour les parents qui connaissent les fiches, celles-ci peuvent
être utiles pour aider l’élève du secondaire à se préparer au cégep; même au collégial, les
parents peuvent aider et les étudiants peuvent même s’aider entre eux.
Infiressources : Au cours de l’atelier, vous êtes allée bien au-delà de la simple
présentation des fiches d’aide à l’apprentissage. Vous avez « personnalisé » l’élève
ayant besoin d’aide et vous l’avez même prénommée Cathy… Pouvez-vous nous en
parler ?
Thérèse Sirois : Le but de la présentation à l’AEESICQ, c’était de voir avec les
enseignantes ce qu’elles peuvent faire avec les élèves qui ont des problèmes
d’apprentissage; il s’agit d’une clientèle de niveau moyen, il n’est pas question ici d’une
clientèle qui a des déficits d’attention. Je donne un exemple. L’étudiant qui a de la
9
http://www.cegep-lanaudiere.qc.ca/fichiers/references.pdf
7
difficulté avec sa prise de note entend l’enseignante qui explique; il doit discerner
pendant que l’enseignante parle ce qui est important et ce qui ne l’est pas. Il faut donner
la structure du plan de leçon; l’enseignant présente au tableau ce qu’il va faire
aujourd’hui dans sa leçon. Cette partie de l’atelier a été préparée avec la collaboration de
Chantal Guilbault, enseignante en soins infirmiers au Cégep régional de Lanaudière à Joliette et
deux de ses collègues enseignantes, Dominique Dhaiti et Catherine Larouche. Ces deux dernières
ont participé à la présentation de l’atelier.
Cathy - étudiante en soins infirmiers
Réussite au secondaire
• MGS : 75
• Aucun échec, a toujours « réussi à réussir »!
Études
• Heures d’étude au secondaire : 3 à 4 heures/sem.
• Études de dernière minute (la veille de l’examen)
Conclusion : Cathy a à améliorer ses méthodes de
travail intellectuel
Pendant l’atelier, nous
avons pris comme sujet
Cathy, une étudiante
type en soins infirmiers
et avons présenté les
principales difficultés
auxquelles elle peut être
confrontée, et ce, avec
un exemple concret
relatif à la prise de
notes en classe. 10 Les
fiches 21 à 33 11 du
PowerPoint suivent le
cheminement de Kathy
et indiquent des trucs à
lui proposer.
Nous avons d’abord travaillé l’aspect de la communication
en classe. Il est important que les enseignantes ne perdent
pas de vue le plan de leçon : écrire au tableau ce dont il sera
question dans la leçon du jour. Plusieurs enseignantes ne le
font pas. L’enseignant doit donner son plan de leçon pour
aider à donner une structure dans la prise de notes et dans la
pensée de l’étudiant.
De plus, il a été prouvé que lorsque l’enseignant sait que la matière en cours sera sujette à
examen, son ton de voix change, la façon de présenter la matière change; il y a quelque
chose dans la communication qui annonce l’importance de cet élément du cours. Les
enseignants doivent apprendre à leurs étudiants à détecter ces indices, à les utiliser dans
la prise de notes en prévision de l’étude et de l’examen.
10
http://www.cegep-lanaudiere.qc.ca/fichiers/guide-03.pdf
http://www.infiressources.ca/fer/depotdocuments/Outils_d_aide_a_l_apprentissage-TSiroisAEESICQjuin2009.pdf -tableaux 21 à 33
11
8
La visibilité de notes, la clarté des notes facilitent l’étude; les notes doivent être bien
organisées, bien structurées dans un cartable bien identifié. L’enseignant peut aider les
étudiants en leur recommandant quelques stratégies simples telles que d’utiliser des
surligneurs, identifier des notions par des symboles, mettre un indice d’attention, comme
un astérisque ou une étoile quand l’enseignant signale un élément important.
Écrire pendant le cours permet de rester concentré; personnellement, je ne suis pas
d’accord avec le fait de donner les notes de cours complètes; il faut au moins qu’il y ait
des trous, des espaces à remplir pour que l’étudiant soit en état d’alerte. En revanche, il
n’est pas nécessaire de transcrire les notes le soir, ce qui peut être une perte de temps si
l’exercice ne sert pas à restructurer l’étude.
L’enseignante peut utiliser une présentation PowerPoint (PP), mais pas à n’importe quel
prix. En effet, si la structure de la présentation PP n’est pas la même que celle du plan de
leçon ni la même que celle utilisée dans les notes de cours déjà imprimées que les
étudiants ont achetées à la coopérative étudiante, il vaut mieux en éviter l’utilisation, car
cela ne fait que mêler l’étudiant et lui compliquer l’étude. Il est essentiel en montant ses
cours de conserver toujours une même structure, justement pour aider l’étudiant de
première et de deuxième session.
Une autre stratégie pouvant faciliter la rétention de notions présentées en classe consiste
en la présentation d’un schéma intégrateur. On sait qu’on assimile mieux par blocs, ou
quand on a une représentation visuelle; par exemple pour l’évaluation de la douleur…
L’étudiant s’approprie le schéma intégrateur qu’on lui a présenté, identifie des symboles
pour chacune des branches du schéma; ensuite, il tente de se remémorer les branches en
assimilant les symboles; il réfléchit, compare et vérifie sa compréhension; dans une
troisième ou quatrième étape, il se remémore les symboles, il les place dans chaque
branche et il en arrive à une reconstitution automatique des concepts pour s’en faire un
schème de référence. Le rappel des notions étudiées sera plus facile lors des examens.
Quand l’enseignant veut aider l’étudiant à structurer un contenu complexe, en lui
apprenant à faire un schéma intégrateur 12 , il lui apprend à étudier. C’est une excellente
stratégie pédagogique : en première, en deuxième session, on propose le schéma
intégrateur aux élèves; ensuite, on peut le fabriquer avec eux, en groupe, en classe;
ensuite, on peut demander à l’étudiant ou à une équipe de travail de composer son propre
schéma… qui sera probablement tout différent du schéma intégrateur du voisin. La
création facilite la structuration de la pensée.
12
http://www.infiressources.ca/fer/depotdocuments/Outils_d_aide_a_l_apprentissage-TSiroisAEESICQjuin2009.pdf - fiche 23
9
Shéma intégrateur adapté de Nathalie Sylvestre
Aux enseignantes, j’ai présenté un schéma intégrateur de l’oubli qui a été fait par une
étudiante par rapport au MPOC : pathologies, pharmacologie; surveillance des
symptômes, etc. 13
L’enseignant, surtout en première session, devrait aborder le sujet de la prise de note avec
ses élèves, par exemple prendre les notes des autres n’est pas toujours bon, car la prise de
note, l’agencement des notes permettent de s’approprier la matière ce qui facilite
l’apprentissage.
Certains élèves tentent de tout écrire mot à mot; l’enseignant peut suggérer des
abréviations, insister sur l’importance de porter particulièrement attention au début et à la
fin du cours qui sont généralement une occasion de synthèse de l’ensemble.
Le bon enseignant va présenter la structure de son cours dans les premières minutes; il
utilisera les quinze dernières minutes pour faire ressortir les choses importantes qui ont
été vues dans le cours et faire un récapitulatif de son cours
13
Par la présente, je, Nadine Sylvestre, autorise le Cégep de Joliette à utiliser mes schémas intégrateurs,
pour usage pédagogique et dans des publications.
10
Infiressources : Vous avez aussi révisé avec les enseignantes d’autres stratégies
destinées à faciliter l’apprentissage, et ce, en utilisant les fiches que vous avez
produites…
Thérèse Sirois : Bien sûr qu’il y a d’autres stratégies d’apprentissage… 14 Apprendre à
haute voix… surtout ce qu’il faut savoir par cœur. Il peut être important de répéter à
haute voix, de s’entendre dire et répéter des choses. Avoir des trucs mnémoniques : allier
des notions avec d’autres notions étrangères au sujet. On retient parfois mieux ce que l’on
estime un peu bizarre ; je lisais l’autre jour qu’un boa peut ne manger qu’une fois aux
300 jours; je m’en souviens.
Une caricature 15 peut servir de truc mnémonique, par exemple : un schéma caricatural
d’un patient victime d’un œdème aigu du poumon. Le malade présente tous les
symptômes, mais de manière
exagérée : l’écume à la bouche,
la diaphorèse abondante, la
douleur, la nuit, l’obésité, la
tension artérielle, etc. L’élève
va
retenir
les
éléments
importants en se représentant la
caricature. Il semble bien établi
scientifiquement
que
le
sommeil imprègne la mémoire,
le stockage de l’information. Il
est important à la fin de chaque
journée de cours de réviser ce
qui a été vu pendant la journée.
Avec la fiche sur la lecture et
l’étude 16 ,
j’ai
parlé
de
l’étudiante qui se présente la
veille de l’examen et qui
panique. J’ai parlé aux
enseignantes de la courbe de l’oubli que l’on retrouve sur la fiche. Est-ce que c’est aidant
ou non d’étudier en groupe ? Si les questions sont réparties entre plusieurs personnes qui
ne travaillent pas ensemble, ce n’est pas nécessairement aidant, car il va y avoir qu’une
portion de la matière qui sera vue. . Les enseignants doivent insister sur l’importance de
faire des lectures préparatoires avant les cours.
Préparation aux examens 17 … L’étude de dernière minute; c’est bon si plusieurs niveaux
d’étude ont été faits depuis le cours. Pour contrer la mauvaise planification, les étudiants
14
http://www.cegep-lanaudiere.qc.ca/fichiers/guide-02.pdf
http://www.infiressources.ca/fer/depotdocuments/Outils_d_aide_a_l_apprentissage-TSiroisAEESICQjuin2009.pdf - fiche 26
16
http://www.cegep-lanaudiere.qc.ca/fichiers/guide-05.pdf
17
http://www.cegep-lanaudiere.qc.ca/fichiers/guide-06.pdf
15
11
peuvent utiliser les fiches portant sur la planification de session et la planification
hebdomadaire. Pour diminuer le stress de l’étude, on demande à l’étudiant d’essayer de
prévoir les questions qui seront posées à l’examen. De plus, en préparation à l’examen,
l’étudiant doit se demander s’il est capable d’expliquer la matière à un autre étudiant; le
principe de ce conseil étant que « si je ne peux pas l’expliquer, c’est que je ne comprends
pas ce que j’étudie. » Si l’élève échoue l’examen, ce ne sera pas à cause du stress, mais
en fonction d’un problème de compréhension de la matière. Si l’élève est tout à fait
capable de bien expliquer le contenu et qu’il y a échec, alors, il faudra penser à un
problème de gestion du stress.
La passation des examens 18 … Dans les ateliers, je recommande aux enseignantes de
donner certains trucs à l’élève. Par exemple, il faut éviter que les étudiantes se posent des
questions de dernière minute juste avant l’examen, éviter de fouiller dans son volume ce
qui ne fait qu’augmenter le stress et risque de « mêler » les idées. Bien s’assurer d’avoir
lu toutes les questions. Répondre aux questions faciles en premier, etc.
La rédaction des travaux 19 … Les stratégies de cette fiche sont surtout utiles pour les
travaux en équipe. Comme je l’ai dit au début de cet entretien, l’enseignante peut
augmenter la motivation en signant (initialiser) la feuille de planification, ce qui évite la
procrastination et assure une meilleure équité dans le travail.
En fait, tous ces trucs et recommandations, par exemple pour la
rédaction des travaux et pour la gestion du temps, se retrouvent dans les
fiches qui servent d’outils à l’apprentissage. Je voulais juste rappeler
les points forts de l’atelier qui a été donné aux enseignantes de soins
infirmiers pour les aider à soutenir les étudiantes dans leurs
apprentissages.
Infiressources : Dans votre atelier, vous avez aussi parlé de la relation entre la vie
départementale et la réussite des élèves ? Quels liens faites-vous entre ces deux
aspects de la vie collégiale ?
Une dernière série de tableaux contenus dans le PowerPoint mentionne d’autres
stratégies 20 plus générales et qui peuvent toucher la vie départementale. Par exemple, on
peut prendre la décision départementale d’inclure les outils d’aide à l’apprentissage dans
la présentation du plan de cours, et ce, dès la première session; on peut décider de
présenter un outil d’aide à l’apprentissage par semaine pendant la première session.
18
http://www.cegep-lanaudiere.qc.ca/fichiers/guide-07.pdf
http://www.cegep-lanaudiere.qc.ca/fichiers/guide-08.pdf
20
http://www.infiressources.ca/fer/depotdocuments/Outils_d_aide_a_l_apprentissage-TSiroisAEESICQjuin2009.pdf - tableaux 34 à 41
19
12
Parmi les autres suggestions de stratégies, il est important de noter l’intérêt qu’il y a de
présenter un projet départemental au Plan d’aide à la réussite, projet en lien avec le
développement des méthodes de travail intellectuel et l’utilisation des outils.
Actuellement, dans le système de l’éducation, des fonds sont disponibles à cet égard.
Tous les collèges ont un plan d’aide à la réussite et quand les enseignantes présentent un
projet pour aider les étudiants, il
y a assez souvent du financement
Autres stratégies au plan
disponible. En général, un
départemental
conseiller
pédagogique
est
responsable
du
plan
d’aide
à
la
• Inclure les outils d’aide à l’apprentissage dans la
réussite et les enseignants
présentation du plan de cours de soins infirmiers
de la première session.
peuvent présenter des projets
• Présenter un outil d’aide à la réussite par
dans ce cadre. On peut obtenir
semaine pendant la première session.
une portion de libération de tâche
• Faire le lien entre les outils d’aide et l’agenda
d’enseignement pour travailler
étudiant.
avec les étudiants sur les
• Référer les étudiantes en difficulté à la
conseillère à la réussite ou à l’API du
méthodes de travail intellectuel.
programme pour approfondissement d’un des
L’atelier que j’ai présenté au
outils d’aide à l’apprentissage.
colloque contient tout ce qu’il
• Ajouter une rencontre obligatoire avec l’API ou
faut pour que les enseignantes
l’enseignante lors de signature de contrats de
puissent monter et présenter leur
réussite des étudiantes ayant échoué un cours en
projet et le soumettre à leur
soins.
collège.
De façon plus générale
•
Présenter un projet au Plan institutionnel d’aide
à la réussite en lien avec le développement des
méthodes de travail intellectuel
Innover pour susciter l’engagement des
étudiantes en soins infirmiers
Établir un lien d’encadrement par les pairs entre
les étudiantes de 2e et 3e année et celles de 1re
année pour l’aide à la réussite
Prévoir des activités en février pour le choix
vocationnel (avec les centres hospitaliers de votre
région)
Favoriser l’engagement des étudiantes dans les
activités parascolaires ce qui augmente l’intérêt
pour le programme d’études.
Prévoir un salon des étudiantes en soins
Pour pallier le problème
recrutement et d’orientation, et
•
ce, en accord avec les politiques
du collège, le département de
•
soins infirmiers peut prévoir
pour le mois de février des
•
activités avec les milieux de
travail pour favoriser les choix
vocationnels. Une des chances de
•
rétention en première session est
en lien avec la motivation et pour
•
mousser cette motivation, les
élèves et les enseignantes
peuvent monter des présentations pour les élèves du secondaire, des jeunes qui
voudraient aller en soins infirmiers. Il existe une magnifique petite vidéo montée par le
Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD) qui montre une
journée de travail d’un nouvel employé d’hôpital 21 . Cette vidéo constitue selon moi une
excellente source de motivation pour présenter la profession aux élèves du secondaire en
voie de choisir leur orientation professionnelle.
21
http://www.ccdmd.qc.ca/ressources/?id=1267
13
Toujours en lien avec la vie départementale et en cette période de recrutement parfois de
dernière minute, il est important d’informer les nouvelles enseignantes des outils d’aide à
l’apprentissage qui ont été mis en place et de leur présence sur le site du cégep; favoriser
la présentation des outils d’aide à l’apprentissage lors de réunion départementale et
s’assurer qu’ils sont utilisés quand le besoin se présente. De façon plus générale, diffuser
l’information sur les outils d’aide via le site du cégep ou tous autres moyens pour
informer les étudiants, particulièrement par l’utilisation de l’agenda étudiant.
Infiressources : Votre collège d’appartenance est le Cégep régional de Lanaudière à
Joliette. Comment est-il possible pour les enseignantes des autres collèges du réseau
de faire profiter leurs étudiants et étudiantes de toute la richesse de votre travail ?
Thérèse Sirois : Avec François Hétu, nous avons travaillé à l’élaboration des fiches et
pour la diffusion, le collège a accepté de les rendre directement accessibles sur l’Internet,
à la condition, évidemment de donner à l’institution les crédits auxquels ils ont droit.
Tous ces objectifs visent à améliorer la qualité des apprentissages des étudiants où qu’ils
se trouvent dans le réseau collégial.
Infiressources : Au nom d’Infiressources et de toutes les enseignantes qui pourront
profiter de votre travail, je vous remercie.
14