rosa luxemburg - Vincent Serreau

Transcription

rosa luxemburg - Vincent Serreau
THÉÂTRE DE L’ATELIER
1 PLACE CHARLES DULLIN 75018 PARIS
LOCATION 01 46 06 49 24
ROSA, LA VIE
ANOUK GRINBERG
lit des lettres de
ROSA LUXEMBURG
photo : Sarah Moon
Traduction Gilbert Badia, Rosa Luxemburg épistolière,
Editions de l'Atelier, 1995
à partir du 30 mai 2006
30 représentations exceptionnelles
du mardi au samedi à 20h30
dimanche à 17h
J’avais envie de donner à entendre la voix d’une très grande dame de ce siècle, d’un
génie de la vie. Toutes ces lettres ont été écrites alors qu’elle était en prison, où elle
allait passer trois années, pour s’être opposée à la guerre de 14-18. Ce ne sont pas
des lettres politiques. Ce sont des incitations à vivre, à rester bon « malgré tout et le
reste », à rester humain. Toute enfermée qu’elle était, elle a continué d’aimer la vie
et n’a pas cessé de donner à ses amis, qui eux étaient en liberté, des raisons
d’espérer et de rester vaillants. Ce n’est pas qu’elle fait la leçon, mais c’est une leçon
de dignité, et une leçon d’amour. Sa tendresse, sa clarté mêlées à une
extraordinaire intelligence de la vie font de ces écrits un repère assez éblouissant
pour nous.
Je crois que c’est l’inverse de l’austérité. C’est une tête avec un cœur dedans, qui
bat pour le monde entier.
Anouk Grinberg
Soirées Presse :
mardi 30, mercredi 31 mai et jeudi 1er juin
à 20h30
Attaché de presse : Vincent Serreau
01 42 61 18 00 / 06 07 63 69 83 [email protected]
ANOUK GRINBERG
Cinéma
2005 LES FRAGMENTS D'ANTONIN de Gabriel LE BOMIN
2003 UNE VIE À T'ATTENDRE de Thierry KLIFA
2002 NUIT NOIRE de Daniel COLAS
2001 ENTRE CHIENS ET LOUPS de Alexandre ARCADY
2001 LES PETITES COULEURS de Patricia PLATTNER
2000 DENTI de Gabrièle SALVATORES
1997 DISPARUS de Gilles BOURDOS
1995 UN HÉROS TRÈS DISCRET de Jacques AUDIARD
1995 MON HOMME de Bertrand BLIER
(Prix d'Interprétation Féminine au Festival de Berlin)
1994 SALE GOSSE de Claude MOURIERAS
1992 UN DEUX TROIS SOLEIL de Bertrand BLIER
(nomination Césars de la meilleure actrice)
1991 AOÛT de Henri HERRE
1990 J'ENTEND PLUS LA GUITARE de Philippe GARREL
1990 MERCI LA VIE de Bertrand BLIER
(Prix SACD Suzanne Bianchetti) (Prix Arletty)
(Nomination aux césars)(Prix Michel Simon1990)
1989 L'ANNÉE DES TREIZE LUNES de Bertrand THEUBET
1988 L'ENFANT DE L'HIVER de Olivier ASSAYAS
1988 LA FILLE DU MAGICIEN de Claudine BORIS
1987 LA VALLÉE FANTÔME de Alain TANNER
1985 DERNIÈRE CHANSON de Denis BERRY
1976 ON NE CONNAIT QU'ELLE de Caroline CHAMPETIER
1976 MON COEUR EST ROUGE de Michèle ROSIER
photo : Sarah Moon
Théâtre
2005 GRAND ET PETIT de Botho STRAUSS Msc. Philippe CALVARIO (Théatre des Bouffes du Nord)
2002 LA PREUVE Msc. Bernard MURAT (nominations Molières de la Meilleure actrice)
2001 FEYDEAU TERMINUS de Feydeau. Msc Didier BEZACE
2000 MARCEL EN CAMPAGNE Msc. Marc HOLLOGNE
2000 LA LANGUE de Olivier ROLIN (Festival d'Avignon - France Culture)
1999 LA DOULEUR de Marguerite DURAS (Festival d'Avignon France Culture)
1998 CHAOS DEBOUT de Véronique OLMI Msc. Jacques LASSALLE (Festival d'Avignon)
1991 LE TEMPS ET LA CHAMBRE de Botho STRAUSS Msc. Patrice CHEREAU
(nomination Molières de la meilleure actrice)
1990/ LE PROCÉS DE JEANNE D’ARC (Festival d’Avignon)
1990 LA MAMAN ET LA PUTAIN Msc. Jean-Louis MARTINELLI (nomination Molières de la meilleure actrice)
1989 FAUT PAS TUER MAMAN Msc. Michel FAGADEAU (nomination aux Molières)
1987 LES VOISINS Msc. Michel Vinaver
1985 L'ÉCOLE DES FEMMES Msc. Bernard SOBEL
1984 LA CRUCHE CASSÉE Msc. Bernard SOBEL
1984 NOISES Msc. Alain FRANCON
1983 L'ORDINAIRE Msc. Alain FRANCON et Michel Vinaver
1982 FAUST OU LA FÊTE ELECTRIQUE Msc. Richard FOREMAN
1976 REMAGEN Msc. Jacques LASSALLE
Télévision (notamment)
2005
2004
2002
1994
1992
LE PROCÈS DE BOBIGNY de François LUCIANI
MA MEILLEURE AMIE de Elisabeth RAPPENEAU
UNE PREUVE D'AMOUR de Bernard STORA
JULES ET JIM de Jeanne LABRUNE
LE TEMPS ET LA CHAMBRE de Patrice CHEREAU
ROSA LUXEMBURG
Biographie
Rosa Luxemburg est née le 5 mars 1871 dans la
ville polonaise de Zamosc. Elle milite au sein d'un
parti
socialiste
révolutionnaire
polonais :
« Prolétariat ». Son activité politique la contraint à
fuir en Suisse. Elle y co-fonde un parti socialdémocrate.
En 1898 elle acquiert la nationalité allemande et
s'installe,dans ce pays où elle milite au sein du Parti
Social Démocrate (SPD) et de la Deuxième
Internationale. Elle y anime l'aile gauche se faisant
héritière idéologique de Karl Marx.
En 1905, quand la Révolution éclate en Russie, Rosa Luxemburg regagne Varsovie
et y participe. Arrêtée, elle est démasquée et frôle l'exécution. Quelque temps plus
tard elle est libérée et assignée à résidence en Finlande.
Elle rentre en Allemagne en 1906. Dans les années qui suivent elle se retrouve
marginalisée et censurée au sein de son parti qui opte de plus en plus pour
l'intégration de la classe ouvrière au sein de la société capitaliste. Évolution qui
aboutit au vote des crédits de guerre en 1914.
Rosa Luxemburg, aux côtés de Karl Liebknecht, s'oppose à cette dérive guerrière.
Elle est arrêtée pour cela en février 1915. Libérée en février 1916, elle est de
nouveau arrêtée en juillet et reste en prison jusqu'au 8 novembre 1918, date à
laquelle elle est libérée par la révolution allemande.
Pendant cette période, elle est exclue du SPD et organise de façon clandestine le
mouvement révolutionnaire spartakiste, ancêtre du Parti Communiste Allemand
(KPD). Elle rédige le programme et précise la tactique de ce Parti. Elle écrit de
nombreux textes où elle admire et critique la Révolution russe.
L'insurrection spartakiste se déclenche le 5 janvier 1919, Rosa Luxemburg dirige le
journal de sa formation politique « Die Rote Fahne ».
Elle est arrêtée avec Karl Liebknecht et assassinée le 15 janvier 1919 par une unité
de "corps francs", sur ordre de Gustav Noske « commissaire du peuple » socialdémocrate chargé de la répression de l'insurrection.
(source : wikipedia.org)
UN PORTRAIT DE ROSA LUXEMBURG
PAR SON AMIE CLARA ZETKIN
Rosa Luxemburg était un être de volonté, comme il y en a peu. Parfaitement maîtresse d’ellemême, elle savait refouler dans son âme la flamme toujours prête à en jaillir et garder, en toutes
circonstances, des apparences de calme et de détachement. Sachant se dominer elle-même, elle savait
former l’esprit des autres et le diriger. Sa sensibilité exquise lui faisait rechercher des moyens de se
protéger contre les impressions du dehors, mais sous les aspects d’une nature renfermée en elle-même,
elle cachait une âme délicate, profonde et riche, qui non seulement embrassait tout ce qui est humain,
mais encore s’étendait à tout ce qui vit, et pour laquelle l’univers formait comme un tout solidaire. Il
arrivait que celle qu’on appelait « Rosa la Sanguinaire », bien que fatiguée et surchargée de travail,
retournât sur ses pas, pour remettre une chenille égarée dans l’herbe. Son cœur était ouvert à toutes les
souffrances humaines. Elle ne manquait jamais de temps et de patience pour écouter ceux qui
s’adressaient à elle, cherchant aide et conseil. Volontiers, elle se serait privée du nécessaire pour le
donner aux autres.
Sévère envers elle-même, elle était pleine d’indulgence pour ses amis, dont les soucis et les peines
lui pesaient plus que ses propres souffrances. Elle était d’une fidélité et d’un dévouement à toute
épreuve. Celle qu’on considérait comme un esprit fanatique et exclusif, pouvait, lorsqu’elle se trouvait au
milieu d’amis, être d’un entrain et d’un esprit pétillants. Tout le monde alors était sous le charme. La
discipline qu’elle s’était imposée, sa fierté naturelle avaient développé en elle la faculté de souffrir, les
poings serrés. Devant elle, tout ce qui était commun et brutal semblait s’évanouir. Petit être fragile et
délicat, Rosa Luxemburg incarnait une énergie sans exemple. Elle exigeait à chaque moment d’ellemême le maximum d’effort, et y réussissait. Lorsqu’elle se sentait sur le point de succomber au
surmenage, elle se « délassait » en s’imposant une tâche encore plus lourde. Le travail et la lutte lui
donnaient des ailes. Il ne lui arrivait que rarement de dire : « Je ne peux », mais elle disait d’autant plus
souvent : « je dois ». Sa santé délicate et les circonstances adverses n’avaient aucune prise sur elle.
Entourée de dangers et de difficultés, elle restait toujours fidèle à elle-même. Son âme libre surmontait
les barrières qui l’entouraient.
Le citoyen Mehring avait bien raison de dire que Rosa Luxemburg était le plus génial d’entre les
disciples de Marx. Aussi claire que profonde, sa pensée était toujours indépendante ; loin de s’en tenir
aux formules traditionnelles, elle savait juger de la vraie valeur des choses, et des phénomènes par un
effort personnel. Son esprit logique et pénétrant se doublait de l’intuition des contradictions par
lesquelles passe la vie. Il ne suffisait pas à ses ambitions personnelles de connaître Marx, de comprendre
et d’interpréter sa doctrine, elle voulait continuer à chercher et à créer dans l’esprit de Marx. Un style
brillant lui permettait de mettre ses idées en valeur. Les thèses qu’elle développait n’étaient jamais des
démonstrations sèches et arides, confinées dans les bornes de la théorie et du savoir. Toutes pétillantes
d’esprit et d’ironie, elles vibraient d’émotion contenue et révélaient une culture générale des plus
étendues et une grande richesse de vie intérieure. La grande théoricienne du socialisme scientifique
qu’est Rosa Luxemburg était loin d’être une pédante qui tiendrait tout son savoir des livres et se
bornerait pour toute nourriture spirituelle aux connaissances nécessaires dans sa partie : sa soif de
savoir ne connaissait pas de limite et son esprit ouvert, sa sensibilité aiguisée lui faisaient trouver dans
la nature et dans l’art des sources toujours nouvelles de jouissance et de développement intérieur.
L’idée socialiste dans l’esprit de Rosa Luxemburg était une passion à la fois puissante, à laquelle
tout cédait, une passion à la fois du cerveau et du cœur qui la dévorait et la forçait à produire. La seule
grande et pure ambition de cette femme unique, la tâche de sa vie fut de préparer la révolution qui
devait frayer la voie au socialisme. Pouvoir vivre la révolution et participer à ses batailles lui paraissait le
bonheur suprême. Avec une volonté de fer, un abandon d’elle-même, un dévouement que les mots sont
impuissants à rendre, Rosa Luxemburg a mis au service du socialisme tout ce qu’elle était, tout ce
qu’elle portait en elle. Le sacrifice de sa vie, elle ne le fit pas seulement le jour de sa mort, elle l’avait fait
à chaque instant de son existence de lutte et de travail. C’est pourquoi elle était autorisée à exiger des
autres aussi, qu’ils missent tout en jeu, et jusqu’à leur vie même pour le socialisme. Rosa Luxemburg
restera une des grandes et éminentes figures du socialisme international.