Le Potentiel (RDC) Enquête sur la mort de Floribert Chebeya John

Transcription

Le Potentiel (RDC) Enquête sur la mort de Floribert Chebeya John
Enquête sur la mort de Floribert Chebeya
Le Potentiel (RDC)
Kinshassa, RDC, 2010-06-08 (Le Potentiel (RDC)) Untitled 3
Enquête sur la mort de Floribert
Chebeya
John Numbi : premier suspect
Source: Le Potentiel
Les premiers éléments d’enquête sur la mort non encore élucidée de
Floribert Chebeya, activiste des droits de l’homme et directeur
exécutif de la ” Voix des sans voix „, viennent de tomber. Général
John Numbi, inpecteur général de la Police nationale, vient d’être
suspendu de ses fonctions à titre conservatoire. Cette décision est du
président de la République, Joseph Kabila Kabange, pour permettre
le déroulement serein de l’enquête. Premier suspect, le Général
Numbi bénéficie effectivement de la présomption d’innocence et que
la mesure prise par le chef de l’Etat est d’ordre administratif.
Le président de la République, Joseph Kabila, a présidé le samedi 5
juin, à Kinshasa dans son bureau de travail, une réunion extraordinaire
du Conseil supérieur de la défense. A l’ordre du jour: la mort de
Floribert Chebeya, direecteur exécutif de La Voix des sans voix, une
ONG de défense des droits de l’homme. Au cours de cette rencontre,
un certain nombre de décisions ont été prises dont la suspension, à
titre conservatoire, de l’inspecteur général de la Police nationale
congolaise (PNC), John Numbi Banza Tambo.
D’après le compte rendu fait à la presse, c’est pour permettre un
déroulement serein de l’enquête diligentée sur la mort de Floribert
Chebeya que le Conseil supérieur de la défense a pris cette décision.
L’inspecteur divisionnaire adjoint, Charles Bisengimana a été désigné
pour exercer à titre intérimaire les fonctions d’inspecteur général de la
Police nationale congolaise.
Pourquoi cette suspension ? Selon les premiers récits, Floribert
Chebeya devrait être reçu le mardi 1er juin par l’Inspecteur général de
la Police, John Numbi. Dans sa conversation avec son épouse, il avait
même précisé qu’il se trouvait déjà dans les locaux et attendait d’y être
reçu.
reçu.
C’est à 17 h 30 qu’il deviendra injoignable après avoir envoyé un
message SMS à son épouse que le rendez-vous a été annulé et qu’il
devrait rentrer à la maison après un détour par l’UPN. Fait que son
épouse avait trouvé bizarre, car son mari ne procédait jamais de cette
manière.
Depuis ce mardi, Floribert n’a jamais rejoint son domicile. Bien au
contraire, le jeudi 3 juin, on le retrouvera mort, allongé derrière le
siège de sa voiture, sans vie.
Il est donc normal que selon les premiers éléments d’information, que
l’enquête commence là où Floribert Chebeya a été vu la dernière fois.
Et puisqu’aucune autre version ne contredit jusqu’ici la première sur
son rendez-vous avec l’inspecteur général de la Police, la décision du
chef de l’Etat prise lors de la dernière réunion du Conseil supérieur de
la défense est responsable pour permettre le bon déroulement de
l’enquête. A ce stade, il est question d’une mesure conservatoire,
c’est-à-dire administrative et le général Numbi, mis en résidence
surveillée, bénéficie encore de la présomption de l’innocence.
LA DETERMINATION DU CHEF DE L’ETAT
Selon le vice-Premier ministre Lumanu, le président Joseph Kabila a
fait part aux membres du Conseil de l’émotion suscitée par la mort de
Floribert Chebeya et sa détermination de voir toute la lumière être
faite sur cette affaire. Evidemment, Kinshasa subit depuis la mort de
Chebeya une forte pression internationale. Les Etats-Unis, la France
l’Union européenne, la Belgique, les Pays-Bas, Human Rights Watch,
Amnesty international, de nombreuses ONG internationales et
nationales ont réclamé aux autorités de Kinshasa ” une enquête
indépendante, impartiale et transparente „. Bien plus, Washington a
proposé de faire venir en RDC ” des experts légistes américains pour
assister les autorités congolaises dans l’enquête „.
De leur côté, 50 ONG congolaises et Human Rights Watch ont
demandé la mise en place d’une ” commission d’enquête pour éviter
les enquêtes bâclées menées par le passé sur la mort des défenseurs
des droits humains et des journalistes en RDC ne se reproduisent à
nouveau „.
Comme pour rencontrer ces préoccupations, le vice-Premier ministre
Lumanu précise : ”Le chef de l’Etat a informé les membres du Conseil
de l’enquête judiciaire à l’office du Procureur général de la
République en vue de déterminer les circonstances exactes de cette
mort„, a-t-il souligné. Ajoutant que le Conseil rassure l’opinion que
cette enquête sera menée en toute objectivité et transparence par la
justice congolaise.Il nous revient que le Chef de l’ Etat a décidé de
s’occiper personnellement de ce dossier pour que la vérité triomphe, et
que la crédibilité des institutions soit sauve. Que tous ceux qui ont
que la crédibilité des institutions soit sauve. Que tous ceux qui ont
trempé de loin ou de près dans cette mort, une fois leurs
responsabilités établies, seront sanctionnés sans pitié. C’est dans ce
contexte que s’inscrit la PALU d’Antoine Gizenga et du Premier
ministre Adolphe Muzito. Dans la déclaration rendue publique hier
dimanche, le Palu encourage le Gouvernement et les autorités
judiciaires d’engager sans délai une enquête sérieuse pour déterminer
les causes de ce décès inopuiné.
Par ailleurs, les premiers éléments d’enquête ont abouti à
l’interpellation et à l’arrestation de certains officiers de la Police
nationale congolaise. A en croire l’Agence France Presse, sous la
signature de Emmanuel Peuchot, ” l’un des officiers arrêtés, le Colonel
Daniel Mukalay, chef des services spéciaux de la Police, est passé aux
aveux et a mis en cause le Général Numbi „.