Denis Pourawa et Jean-Sylvio Karembeu

Transcription

Denis Pourawa et Jean-Sylvio Karembeu
samedi 24 mars – 11h30 et 14h30
SLAM CALEDONIEN
LE SOUFFLE DES ANCETRES
Denis Pourawa - Jean-Sylvio Karembeu
Les textes lus par Denis Pourawa sont extraits de son dernier recueil « La tarodière », paru
aux Editions Vent D’Ailleurs.
« La tarodière » de Denis Pourawa est un recueil de poèmes engagés. Un
engagement ancré dans la terre de ses ancêtres au sein de laquelle l’action
prime sur la contemplation. Combat dans l’île…
Denis Pourawa, originaire de Canala, est un révolté depuis toujours. Marqué par les
événements ayant secoué la côte Est dans les années 80, il puise son inspiration dans la
tradition et la revendication.
Passé et futur s’entremêlent donc chez ce poète, pris d’une boulimie livresque et ayant
découvert assez tard la force de l’écrit et la puissance du verbe. Il le dit lui-même avec
conviction :
«Dans un pays qui se cherche, le chant premier de la poésie est de faire surgir de son
silence une poésie globale. La situation et l’histoire singulières de notre pays donnent le
droit de citer haut et fort son nom, son verbe et sa présence dans le concert des voix de
l’universalité poétique des hommes et du monde. La poésie est faite pour éveiller les
consciences à la réalité, pour critiquer la société en évolution, pour ouvrir l’esprit à la
vérité et non l’emprisonner dans la fausseté, pour donner de l’espoir ».
L’auteur ne prise guère les tièdes et les consensuels. Il irrite par les positions radicales qu’il a
gardées intactes depuis son adolescence. Sa forte personnalité, prise entre deux feux,
tradition et modernité, l’isole : « Je ne suis pas de ce monde, je suis né pour servir un autre
rêve ».
« Moi fils de Kanaky, je ne partirai pas, laisse-moi redevenir guerrier ! j’oserai s’il le faut ».
Heureusement, le poète ne se cantonne pas dans sa face sombre et « Nos rires » retournent
à cette vie naturelle, menée dans son enfance. Cette enfance menacée par « Une histoire
païenne » où l’argent de l’industrie corrompt les âmes et la nature.
Le dernier poème du recueil « Terre de parole, terre de partage » est emblématique pour
résumer sa pensée, oscillant entre deux bords. Sa terre est devenue « terre de mensonge,
de mal-être communautaire », mais « la terre tombale » de ses ancêtres l’interpelle encore
par son esprit.
Entrée libre - sur réservation à la bibliothèque : 02 31 26 44 80
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Denis Pourawa se définit lui-même comme un «
poète-dramaturge-conteur-artiste
lyrique-performeur Spoken World».
Né en 1974 à Nouméa, Denis Pourawa a vécu son adolescence à Canala, sur la côte est, dans
l’effervescence culturelle et politique de la période des « Événements » où la NouvelleCalédonie connaît de graves tensions. Seul garçon d’une famille de cinq enfants, il grandit
parmi les anciens du clan paternel, dont l’enseignement le marque. Il y voit sa première
référence poétique.
En 1987, il habite la Vallée du Tir, quartier populaire de Nouméa, et s’investit dans la vie
associative : groupes de musique, de foot, groupes de réflexion militante… Comment
devient-on révolutionnaire à 17 ans...? Les murs de son quartier sont alors sa toute première
page de liberté d'écriture.
À 20 ans, c’est par la lecture qu’il explore la pensée occidentale. Il vit cette exploration
comme un choc des cultures qui détermine sa décision d’écrire. Ce sera d’abord le
journalisme, avec en 2001 sa contribution à la revue culturelle publiée par le centre culturel
Tjibaou.
Lauréat de la bourse d’écriture de la Province Sud en 2005, il décide alors d’explorer
l’écriture théâtrale. Il participe à la Semaine de l’Océanie, au Studio-théâtre de la Comédie
française, en janvier 2006, avec une pièce courte intitulée : Wâoh, l’ermite scientifique.
En 2006, il écrit pour le CDN de Caen une adaptation dramaturgique d'Oedipe. Cette pièce
sera jouée en 2006 en Nouvelle-Calédonie puis aux Francophonies de Limoges par la
compagnie SETH et COMPAGNIE.
Depuis, les projets et collaborations se sont multipliées. A noter récemment sa participation
au côté du griot Hassan Kouyaté dans la pièce ''Une nuit en Palabres'' du slameur D' de
Kabal
Denis Pourawa est l’un des écrivains kanak les plus prometteurs de sa génération.
Bibliographie :
La Tarodière, Paris /Editions Vents d’Ailleurs, 2010.
Entre voir : les mots des murs, Photographies de Tokiko. Nouméa: L’Herbier de Feu /
Éditions Grain de Sable, 2006.
Téâ Kanaké, l’homme aux cinq vies, Éditions Grain de Sable jeunesse, 2003.
Il apparaît également dans des ouvrages collectifs
- Fumerolles. Edition Le Golem Ardèche 2010.
- Pour Haïti. Edition Desnel 2010.
- Outremer, 3 océans de poésie. Edition Bruno Doucey 2011.
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Jean Sylvio Karembeu
Jean-Sylvio Karembeu qui sa Calédonie natale et arrive en métropole en 2001 pour
faire des études de langues étrangères à Nantes. C’est alors qu’il découvre avec le
guitariste-chanteur Palaje, le kaneggae, mélange du kaneka, la musique traditionnelle
kanak, et de rythmes jazz, soul et reggae. Il décide alors de se consacrer à sa passion,
la musique. Avec le groupe METHYSS (musiciens kanaks bordelais), il voyage dans
plusieurs villes afin de partager avec le public français la musique kanak.
Aujourd’hui auteur, compositeur, pianiste et DJ, il utilise ces divers outils pour la
promotion de la musique et des arts kanak dans toute leur diversité.
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