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Institut National Agronomique Paris-Grignon Département AGER Agronomie Environnement 16, rue Claude Bernard 75231 Paris Cedex 05 Initiation à l’ingénierie de projet « Enjeux et stratégies pour les productions végétales : perspectives au plan régional » Valorisation de la production fruitière par la transformation en jus de fruit dans la vallée de l’Eyrieux Etude réalisée par les étudiants de 2ème année de l’INA P-G : Marion Casagrande Cécile Vinson Elise Vitt Adrien Brandon Aurélien Degoy Julian Galindon * Février – Mars 2003 * 1 AVERTISSEMENT Ce rapport, rédigé par les étudiants de deuxième année de l’INA-PG, conclut une séquence d’enseignement de 2 mois axée sur l’initiation à l’ingénierie de projet (INIP), intitulée « Enjeux et stratégies pour les productions végétales : perspectives au plan régional ». En 2003, cette INIP s’est déroulée dans la Vallée de l’Eyrieux (Ardèche). La démarche adoptée pour mener à bien cette étude comprend deux étapes. Tout d’abord, la réalisation d’un diagnostic de l’agriculture de la vallée, à partir de l’analyse du milieu physique et du contexte économique, d’enquêtes auprès d’exploitants agricoles et d’entretiens avec les partenaires institutionnels de l’agriculture. Ce diagnostic débouche sur des constats sur lesquels nous nous sommes appuyés pour envisager différents scénarios d’évolution des exploitations agricoles, des productions végétales ou de leur transformation, de l’aménagement de l’espace. Parmi ceux-ci, nous en avons retenu sept, constituant des projets, menés par petits groupes d’étudiants, dans l’objectif de contribuer à faire évoluer l’agriculture de la vallée de l’Eyrieux en fonction des atouts, des contraintes et des enjeux dans cette petite région. Ce rapport est le document de restitution d’un des projets. Nous tenons à attirer l’attention du lecteur sur le fait qu’il s’agit là d’une initiation au projet d’ingénieur, dont l’objectif est avant tout pédagogique. Ce document ne présente donc pas les conclusions définitives d’un projet, mais ébauche des solutions et des perspectives selon le point de vue des étudiants. D’autre part, certaines hypothèses de travail n’ont pas été discutées en profondeur par manque de temps. Cependant, il nous semble que par la méthodologie développée, l’analyse des productions végétales sur la petite région d’étude et les perspectives proposées, ce document intégralement conçu par les étudiants peut intéresser les acteurs du développement local. L’équipe enseignante Stéphane de Tourdonnet Alexandra Jullien Geneviève David Thierry Doré Jean Roger-Estrade Remerciements Les enseignants du Département AGER (Agronomie et Environnement) de l’INA-PG ainsi que les étudiants qui ont réalisé cette étude tiennent à remercier toutes les personnes qui les ont aidés dans leur démarche en acceptant de les recevoir et de répondre à leurs questions. Ils tiennent également à remercier Isabelle Boulon-Chanut et André-Claude Crumière de la Chambre d’Agriculture de l’Ardèche qui ont largement contribué au succès de cette opération. 2 TABLE DES MATIERES I. Du diagnostic au projet ........................................................................................................................................ 4 A. Contexte de la production fruitière dans la vallée .......................................................................................... 4 B. Le marché des jus de fruits ............................................................................................................................. 5 C. Proposition des projets ................................................................................................................................... 5 1. Mise en place d'un atelier mobile ................................................................................................................ 5 2. Commercialisation des jus de fruits par Coopeyrieux................................................................................. 6 3. Création d'une CUMA de transformation en jus de fruits ........................................................................... 6 II. Création de la CUMA de transformation en jus de fruits ................................................................................... 6 A. Analyse préliminaire ...................................................................................................................................... 7 B. Mise en place de la CUMA ............................................................................................................................ 7 1. Structure juridique....................................................................................................................................... 7 2. Achat du matériel ........................................................................................................................................ 8 3. Le bâtiment ................................................................................................................................................. 8 4. Fonctionnement de l'atelier ......................................................................................................................... 9 5. Organisation du travail................................................................................................................................ 9 III. Calculs économiques....................................................................................................................................... 10 A. Plusieurs plans de financement envisageables ............................................................................................. 10 1. En fonction du matériel acheté.................................................................................................................. 10 2. En fonction des subventions...................................................................................................................... 10 B. Coût de revient par bouteille ........................................................................................................................ 12 1. Calculs des frais financiers (dans le cadre du plan de financement 1) ...................................................... 12 2. Charges fixes............................................................................................................................................. 12 3. Coût des fruits ........................................................................................................................................... 13 4. Coût de revient total par bouteille ............................................................................................................. 13 C. Calcul des bénéfices .................................................................................................................................... 14 1. Calcul des marges par bouteille ................................................................................................................ 14 2. Calculs des bénéfices cumulés sur 15 ans ................................................................................................. 15 3. Intérêts et limites de ces calculs ................................................................................................................ 15 D. Stratégies d'évolution de la production de l'atelier ....................................................................................... 16 E. Conclusion .................................................................................................................................................... 17 IV. LA COMMERCIALISATION ....................................................................................................................... 17 A. la vente individuelle : commercialisation à la charge du producteur. .......................................................... 17 B. La vente collective: commercialisation par l'intermédiaire d'un GIE:.......................................................... 18 C. Les stratégies de commercialisation ............................................................................................................. 19 V. Perspectives à long terme:................................................................................................................................ 20 ANNEXES 22 3 Ce travail est le résultat final d'une séquence d'enseignement appelée Initiation à l'ingénierie de projet, d'une durée de 2 mois, dont le but était de s'intéresser à La vallée de l'Eyrieux en Ardèche, afin de comprendre sa dynamique, d'identifier ses problèmes et enfin, de proposer des projets qui s'inscrivent dans le développement de l'agriculture de la région. Dans un premier temps nous avons été amenés à réaliser un travail de diagnostic en nous appuyant sur des données bibliographiques et surtout sur des entretiens avec les acteurs locaux (agriculteurs, responsables politiques, acteurs des différentes filières, etc.). Puis, à partir des ces résultats, les étudiants ont proposé différents projets dont 7 ont été retenus pour être approfondis. Notre groupe, composé de six personnes, s'est intéressé à une forme de valorisation de la production fruitière : la transformation en jus de fruits. Notre étude s'articule autour de trois axes clés. D'abord nous nous intéresserons aux différentes modalités de mise en place d'un atelier de transformation en jus et nectars dans la vallée. Ensuite, nous déterminerons les conditions de viabilité économique d'un tel projet dans différents cas de figure. Enfin, nous aborderons la question essentielle de la commercialisation en identifiant les voies possibles et en proposant des stratégies en accord avec les objectifs et les possibilités des producteurs de la vallée. I. Du diagnostic au projet A. Contexte de la production fruitière dans la vallée Historiquement, la vallée de l'Eyrieux a été une zone d'arboriculture fruitière par excellence. Jusqu'au milieu du XXème siècle, la culture de la pêche fît la fortune des arboriculteurs de la région. Les fruits de la vallée étaient associés à l'idée d'un certain savoir faire et donc d'une très bonne qualité. A partir des années 70, la libéralisation du marché des fruits frais et les fluctuations des prix engendrées par celle-ci ont progressivement plongé la vallée dans une crise que n'ont pu enrayer ni l'amélioration de la productivité ni l'implantation de nouvelles variétés et espèces. Certaines années comme l’année dernière, beaucoup d’arboriculteurs ont dû vendre leurs productions à perte. Aujourd'hui, l'avenir de l'arboriculture dans la vallée est compromis. Tout d'abord, la pêche, production phare de la région, souffre de plus en plus de la concurrence avec les vallées du sud de la France et les pays du bassin méditerranéen (Espagne en tête). De par ses faibles tonnages, le coût et la rareté de la main d'œuvre, et le manque de précocité des variétés existantes, la vallée n'est plus en mesure de concurrencer ces régions. Si à cela on ajoute le recours de plus en plus fréquent aux primes à l'arrachage et la possibilité de vendre les terres agricoles en terrains constructibles, on peut craindre la disparition de l'arboriculture dans une partie de la vallée dans peu de temps. Dans ce contexte défavorable, il est essentiel pour les producteurs de la région de mieux valoriser leurs productions. Or, la valorisation dans le marché en frais reste difficile pour les raisons évoquées précédemment. Par ailleurs, on a remarqué qu'il existe une part importante de la production qui est soit déclassée, soit non cueillie et qui est peu ou pas valorisée. C'est pourquoi nous nous sommes intéressés dans ce travail à une forme de valorisation de ces écarts de production : la transformation en jus de fruits. 4 B. Le marché des jus de fruits Malheureusement nous ne disposons que de données concernant le marché des jus de fruits industriels. Le marché des jus de fruits en France est contrôlé en grande partie par des grands groupes industriels qui commercialisent essentiellement des jus à base d’agrumes, et dans une moindre mesure des jus de raisin et de pomme. Dans le créneau des purs jus de fruit il existe une gamme assez réduite de jus qui valorisent l’origine des production, le meilleur exemple est celui des produits Reflets de France qui domine la niche « Produits Du terroir » pour les jus de fruits avec ses jus de pomme de Normandie, nectars de pêche et abricot du Roussillon, nectar de poire, etc. La transformation que nous avons envisagée correspondrait plutôt à une transformation artisanale de purs jus et nectars de fruits qui s'inscrirait dans une démarche de qualité et de valorisation des produits du terroir. Dans la vallée de l'Eyrieux, la transformation en jus de fruits est présente, elle se fait à façon dans des ateliers parfois lointains et revient donc assez cher. Pour essayer de minimiser les coûts de production des jus, nous avons envisagé la création d'un atelier de transformation dans la vallée, proche des arboriculteurs souhaitant transformer. Cet atelier pourrait commercialiser trois types de produits correspondant à trois standards de qualité: • Les purs jus de fruits frais : Obtenus par pression des fruits, ils doivent subir un processus de pasteurisation rapide (flash pasteurisation) afin de garder leurs qualités gustatives et nutritives. Il s'agit de produits haut de gamme transitant par une chaîne du froid onéreuse. Ils sont vendus dans les rayons ultra frais des supermarchés. • Les purs jus de fruits : Obtenus également par pression, ils subissent une pasteurisation classique et peuvent être gardés à température ambiante. Ils sont vendus dans les mêmes rayons que les autres boissons aux fruits et seul le label "pur jus de fruits" permet de les distinguer. Dans la vallée les fruits transformables en pur jus de fruits sont: la pomme, la poire, le kiwi et les petits fruits rouges. • Les nectars de fruits : ce sont des jus ou purées de fruits diluées avec de l'eau et auxquels on peut ajouter du sucre. Ils doivent contenir entre 25 et 50% de jus ou purée selon le fruit. Dans la vallée les fruits concernés sont la pêche et l'abricot. Dans notre projet nous nous intéresserons uniquement aux transformations en pur jus de fruits et en nectar, car la transformation en jus frais se révèle être beaucoup trop onéreuse en termes d'investissement (chaîne du froid, circuits de commercialisation très petits, etc.). C. Proposition des projets Nous avons envisagé différentes structures d'accueil pour cet atelier, chacune correspondant à des volumes de production et de commercialisation différents : 1. Mise en place d'un atelier mobile Il s'agirait de créer un atelier itinérant qui transformerait les écarts de certains agriculteurs mais aussi les fruits des vergers familiaux. Ce projet est mené actuellement par le PNR (Parc Naturel Régional) en collaboration avec l'association L'Oeil Dormant. Ils ont imaginé un atelier ambulant avec un débit de 200L/h demandant un investissement initial de 15 000 € à 18 000 €. Ce projet aura besoin d'un salarié à temps partiel, ne concernerait que 5 des petits volumes (entre 1000 et 2000L par utilisateur) et la commercialisation serait à la charge de chaque producteur (commercialisation en vente directe). 2. Commercialisation des jus de fruits par Coopeyrieux Etant donnée l'importance des volumes des écarts de production on a pensé qu'une grande structure comme Coopeyrieux pourrait prendre en charge la transformation de ces fruits. Cependant, nous avons vu par la suite que les écarts de production n'étaient pas valorisables en jus car il s'agissait pour la plupart de fruits pas assez mûrs, de plus les responsables de la coopérative pensent que seulement avec des volumes assez importants ils peuvent faire une incursion dans le marché. Ce projet ne s'adresserait donc qu'aux adhérents de la coopérative et c'est pourquoi nous pensons que Coopeyrieux ne pourrait jouer qu'un rôle de commercialisateur des jus de la vallée. Mais pour cela, une réelle volonté de tous les acteurs est indispensable. 3. Création d'une CUMA de transformation en jus de fruits Le premier projet étant déjà soutenu par le PNR, et le second étant difficilement envisageable, nous avons décidé de nous intéresser à la création d'une petite CUMA de transformation qui regrouperait certains agriculteurs de la vallée. Ce projet se détacherait des deux autres par le fait que c'est une structure indépendante, qui permet de transformer des volumes variables, et qui pourrait devenir un élément dynamisant dans la région. II. Création de la CUMA de transformation en jus de fruits Pourquoi une CUMA ? Nous avons vu que la transformation à façon était coûteuse et que dans certains cas les producteurs n'étaient même pas sûrs d'obtenir le jus de leurs propres fruits. Un tel projet leur permettrait éventuellement de réduire leurs coûts de production et de maîtriser la totalité de la chaîne de production. Par ailleurs, la structure collective entraîne un partage de l'investissement (ce qui minimise les risques) et permet d'accéder à des subventions intéressantes (jusqu'à 40 % de l'investissement). Enfin, une CUMA serait une structure souple au sein de laquelle chaque producteur aurait le choix entre une commercialisation individuelle et un regroupement dans une structure de commercialisation collective de type GIE. Le statut de la CUMA implique que chaque adhérent doit s'engager pour un certain volume de production, pour une période donnée et participer au capital social. A quel moment la créer ? Il existe deux possibilités quant au moment de création de la CUMA. Une création immédiate, avec la contrainte de devoir mettre en place l'atelier et le circuit de commercialisation dès la première année, au moment où les coûts sont les plus importants (charges financières...) et les débouchés incertains. Une autre possibilité consisterait à différer la création de la CUMA en transformant à façon pendant une certaine période. Ceci permettrait de trouver et consolider les débouchés et démarrer ainsi la CUMA sur des bases commerciales sûres. 6 A. Analyse préliminaire Quels producteurs ? Ce projet s'adresse aux arboriculteurs de la vallée ayant un important volume d'écarts de production et triant eux-mêmes leurs fruits. En effet, la transformation en jus ou nectar nécessite des fruits à maturité, ce qui exclut les adhérents de Coopeyrieux dont le tri est réalisé par la coopérative. Quelles productions ? Pour s'inscrire dans la "niche" des produits régionaux de qualité, il est important d'être capable de proposer une gamme assez importante de produits. Dans notre étude nous envisagerons la transformation de 4 fruits au minimum sachant que l'atelier ne pose pas de contraintes particulières quant au nombre de productions transformées. Les quatre fruits auxquels on s'intéressera sont : la pomme, la poire, la pêche et l'abricot. En effet la pomme semble être le marché porteur du moment et on l'associe aisément aux produits artisanaux et de bonne qualité. Le grand nombre de variétés anciennes dans la vallée pourraient être un plus en termes de commercialisation. Le marché semble être un peu plus fermé pour les trois autres fruits, cependant ce sont des jus de qualité, que l'on trouve rarement dans les rayons, et qui, tirés par le dynamisme du marché du jus de pomme, pourraient trouver leur place dans le créneau visé. Quels volumes de production ? C'est la capacité de commercialisation qui conditionne les volumes de production et par conséquent le type de matériel et le dimensionnement de l'atelier. Nous avons fondé notre réflexion sur les expériences de transformation de jus de fruits qui existent déjà dans la région. Nous avons visité un atelier de transformation de jus de fruits biologiques dans la Drôme, un gros producteur de jus haut de gamme dans la région de Nîmes et la CUMA La Marguerite à Aubenas. Ces entretiens nous ont orienté vers la possibilité de création d'un atelier pouvant transformer jusqu'à 200 000 litres de jus par an, sachant que la CUMA La Marguerite, dont la dimension est proche de celle que nous imaginons pour notre atelier, commercialise en moyenne 70 000 L/an, ce qui correspond à la transformation de 70 tonnes de fruits à pépins ou de 35 à 60 tonnes de fruits à noyau. B. Mise en place de la CUMA 1. Structure juridique La CUMA (coopérative d'utilisation de matériel agricole) est une structure juridique qui permet aux agriculteurs de se regrouper afin d'acheter du matériel et de l'utiliser ensemble. La différence avec une coopérative classique réside dans le fait qu'une CUMA ne peut pas commercialiser les produits en son nom. Dans notre cas, elle ne pourrait en aucun cas commercialiser les jus. L'atelier construit est en principe utilisé uniquement par les adhérents de la CUMA, cependant les statuts autorisent un fonctionnement en tant que prestataire de services jusqu'à 20% du chiffre d'affaires. En règle générale, cette clause est supprimée lors de la création, en raison des contraintes qu'elle implique : double comptabilité, taxes professionnelles, impôts, contrôles plus sévères, etc. Le capital social initial correspond à 20% de l'investissement total. Il doit être apporté par les adhérents dont les parts respectives sont 7 calculées à partir des productions amenées. Chaque adhérent doit donc s'engager sur un volume de fruits à amener et pour une durée déterminée. Il existe cependant une certaine souplesse : ainsi si un adhérent décide d'augmenter ses apports, il devra verser un nouvel acompte qui passera dans la trésorerie de la coopérative. Il en est de même pour l'entrée de nouveaux adhérents. De même une diminution ponctuelle des volumes d'un adhérent peut être acceptée sans pénalités si d'autres adhérents compensent les pertes. 2. Achat du matériel Il s'agit d'un atelier produisant 70 000 bouteilles par an mais qui peut aller jusqu'à 200 000 bouteilles. On a déterminé quel était le matériel nécessaire pour produire ces volumes et nous nous sommes intéressés aux prix du matériel neuf et d'occasion : Matériel Raffineuse (fruits à noyau) Presse (500 kg/h) Pasteurisateur (400 L/h) Tireuse semi auto Etiquetteuse Cuves Autres (Fenwick, palettes...) TOTAL Prix occasion (€) 7 622 3 811 12 196 16 007 (2 500 bouteilles/h) 7 622 24 245 71 503 Prix neuf (€) 10 000 8 000 23 000 5 000 (400 L/h) 7 000 (1 000 étiquettes/h) 15 000 32 422 100 422 Remarque: Il semblerait que le matériel d'occasion peut être plus facilement acheté en passant par un prestataire de services. 3. Le bâtiment Afin de réduire le trajet moyen de chaque adhérent, il serait intéressant que l'atelier se situe à un point central par rapport à l'ensemble des adhérents. Pour abriter le matériel et avoir une zone de stockage raisonnable, la surface du bâtiment doit être d'au moins 150 m². Deux voies semblent se profiler quant au mode d'acquisition : soit la construction de celui-ci (pour environ 22 867€ soit 150 000 F), soit la location à une collectivité locale avec possibilité d'obtenir un bail de rétrocession. La location est intéressante si le loyer ne dépasse pas 330 € par moi, qui correspondent au remboursement d'un emprunt de 22 867 € (150 000 F), sur 7 ans, à un taux de 5.5%. Ce bâtiment doit respecter les normes d’hygiène et sécurité prônées par l’Union Européenne. Pour connaître ces normes, l’administration met à la disposition des industriels des manuels de bonnes pratiques. Il en existe un pour les ateliers de transformation en jus de fruits : Industrie des jus de fruits, nectars et produits dérivés dans la collection des guides des bonnes pratiques hygiéniques publiés par le journal officiel de la république. Il faut cependant savoir que ces normes ne sont pas spécialement contraignantes ( murs lavables, bonne ventilation du bâtiment,...) et ne requièrent pas d'investissements importants. 8 4. Fonctionnement de l'atelier Blanchiment Fruits à noyau PASTEURISATEUR Embouteilleuse Raffineuse Etiqueteuse PRESSE Fruits à pépins Cuves Tests de qualité : acidité, taux de sucre... 5. Organisation du travail La question essentielle du fonctionnement de l'atelier reste la main d'oeuvre. Pour faire tourner un atelier de cette dimension, il faut deux personnes au minimum (dans une bonne journée on peut aller jusqu'à 3000 L/jour). Or, les périodes de pointe des transformations en jus correspondent à celles des récoltes dans le cas de la pêche et l’abricot. Donc la nécessité d'avoir un salarié restera l'une des questions clés de la mise en place du projet. Si cette solution s'avère être trop onéreuse, une bonne organisation du calendrier d'utilisation de l'atelier, en fonction de l'emploi du temps des adhérents, peut permettre de faire tourner l'atelier sans salarié. De plus, certains fruits peuvent être stockés (10 jours au maximum pour les pêches, qui sont les fruits les plus sensibles) et certains arboriculteurs possèdent déjà des frigos. Il peut néanmoins se poser la question de savoir si la CUMA a intérêt à acquérir une chambre froide afin de mieux gérer ses stocks et de mieux organiser le travail, surtout pendant les périodes de pointe. 9 III. Calculs économiques Afin de déterminer à quelles conditions la transformation des fruits en jus de fruits est rentable, nous avons étudié différents scenarii. Nous avons donc fait varier le type de matériel acheté (neuf ou occasion), la durée de remboursement des emprunts, et le montant des subventions reçues. Précisons également que les calculs ont été effectués pour du jus de pomme ou du nectar de pêche. A. Plusieurs plans de financement envisageables 1. En fonction du matériel acheté Acheter du matériel d’occasion permet de limiter l’investissement de départ. Cependant, il est évident que la durée de vie de machines achetées d’occasion est bien moins importante que celle de matériel neuf. Nous avons donc décidé de faire les calculs économiques pour les deux types d’investissement. Dans les deux cas, nous avons pris en compte la construction d’un local de 150 m². Nous n’avons pas pris en compte le vieillissement des machines (amortissements comptables) dans nos calculs, car il est difficile de l’évaluer pour le matériel d’occasion. Notons que de nombreuses CUMA fonctionnent sans prendre en compte les amortissements : les adhérents cotisent à nouveau lorsqu’il faut réparer ou remplacer du matériel. Matériel neuf Matériel d’occasion Investissement total HT (€) 123 290 94 370 2. En fonction des subventions Dans le cadre de la création d’une CUMA, on peut prétendre à plusieurs types de subventions pour aider la construction d’un bâtiment , l’achat de matériel et la commercialisation . Pour éviter de prendre en charge la construction du bâtiment, on peut utiliser la formule « Atelier-relais ». Ceci consiste à louer un atelier avec un bail de rétrocession éventuel (transfert de propriété) à une municipalité (ou une communauté de communes) qui possède le bâtiment. Cette formule permet d’alléger l’investissement mais n’est pas considérée comme un cofinancement. Ce type de contrat est à négocier avec les collectivités locales. L’achat de matériel de transformation peut être subventionné à hauteur de 40 % (au maximum) d’après la sous-mesure 15. 2b du programme de financement objectif 2 RhônesAlpes 2000-2006 axe 4. Les subventions ont deux origines : un fonds national (par l’état, la région ou les collectivités locales) et un fonds européen (FEOGA). Pour bénéficier des crédits FEOGA, il faut justifier une subvention nationale : c’est le principe de cofinancement. Il existe deux possibilités : soit on bénéficie de prêts bonifiés et le montant total des subventions allouées (prêts bonifiés compris) ne doit pas dépasser 40 % du montant de l’investissement total (plan de financement 1), soit les subventions seules atteignent les 40 % (sans les prêts bonifiés, plan de financement 2). On obtient alors deux plans de financement présentés ci-après. 10 10 ANS 7 ANS 5 ANS Plan de financement 1 montant de montant des coût de autofinance l'emprunt subventions l'emprunt ment (20%) (tx=3%) (25%) montant % prêts TOTAL des bonifiés/inves subvention annuités tissement montants en € montant matériel HT matériel d'occasion 94370 23592,5 18874 51903,5 4055 11196 8,18% 33,18% matériel neuf 123290 30822,5 24658 67809,5 5297,5 14622 8,18% 33,18% matériel d'occasion 94370 23592,5 18874 51903,5 5705 8232 11,72% 36,72% matériel neuf 123290 30822,5 24658 67809,5 7454 10752 11,72% 36,72% matériel d'occasion 94370 23592,5 18874 51903,5 8238 6012 17,35% 42,35% matériel neuf 123290 30822,5 24658 67809,5 10763 7860 17,35% 42,35% N.B. la colonne notée "% prêts bonifiés/investissement" représente le pourcentage de subventions (équivalent subventions directes) qui correspond aux prêts bonifiés. On a choisi ici un montant de subventions hors prêts bonifiés de 25 %, et des prêts bonifiés avec un taux à 3 % (prêt bonifié CUMA, zone défavorisée), cette répartition est la plus couramment pratiquée. On note ici qu’avec les conditions choisies il n’est pas possible de faire des emprunts sur 10 ans puisqu’on dépasse le taux autorisé de 40 % de subventions. Ceci pourrait être éviter en modulant les pourcentages respectifs des subventions directes et des prêts bonifiés. Pour ce plan de financement, la solution qui nous paraît la plus intéressante est celle d’un achat de matériel neuf remboursé en 7 ans. En effet, c’est un compromis intéressant, tant au niveau du coût du prêt que du montant des annuités. 10 ANS 7 ANS 5 ANS Plan de financement 2 montant de montant des Coût de autofinance l'emprunt subventions l'emprunt ment (20%) (tx=6%) (40%) montant des annuités Montants en € montant matériel HT Matériel d'occasion 94370 37748 18874 37748 6038 8760 Matériel neuf 123290 49316 24658 49316 7889 11436 Matériel d'occasion 94370 37748 18874 37748 8573 6612 Matériel neuf 123290 49316 24658 49316 11201 8640 Matériel d'occasion 94370 37748 18874 37748 12542 5028 Matériel neuf 123290 49316 24658 49316 16385 6576 11 Ce plan de financement, quel que soit le nombre d’années de remboursement est plus intéressant que le précédent : le montant de l’emprunt et les annuités sont moins élevés. Cependant, il est actuellement impossible de bénéficier de 40 % de subventions directes (sans prêts bonifiés). Cette possibilité sera peut-être envisageable dans un avenir proche en fonction de l’évolution de la législation. Par la suite, nous n’étudierons que le premier plan de financement puisque c’est le seul qui est actuellement possible. B. Coût de revient par bouteille 1. Calculs des frais financiers (dans le cadre du plan de financement 1) Nous allons détailler dans ce paragraphe les frais financiers par bouteille d’un litre en fonction du type de matériel, du temps de remboursement, et du nombre de bouteilles produites. Soit : frais financier/bouteille = annuité de remboursement / nombre de bouteilles produites Montant en € Nb bouteilles 10 000 40 000 60 000 100 000 200 000 5 ans NEUF 1,46 0,37 0,24 0,15 0,07 OCCASION 1,12 0,28 0,19 0,11 0,06 7 ans NEUF 1,08 0,27 0,18 0,11 0,05 10 ans OCCASION 0,82 0,21 0,14 0,08 0,04 NEUF 0,79 0,20 0,13 0,08 0,04 OCCASION 0,60 0,15 0,10 0,06 0,03 Plus le temps de remboursement est long et plus le nombre de bouteilles produites est important, plus les frais financiers par bouteilles sont bas. En fonction de ces conditions les frais financiers par bouteille peuvent varier de 0,03 € à 1,46 €. Nous verrons ultérieurement dans quelles mesures cela peut influencer les bénéfices réalisés à long terme. 2. Charges fixes Dans ce paragraphe, nous allons calculer le coût de la production d’une bouteille, prenant en compte les frais financiers et toutes les charges de production. Le tableau ci-après présente les différentes charges inhérentes à la production et au conditionnement d’une bouteille d’un litre de jus ou de nectar. Notons que les charges personnelles (temps de travail, déplacements…) sont estimées de manière approximative et que le reste des charges correspond à un atelier qui produit 60 000-70 000 bouteilles par an. Ces données sont donc à moduler en fonction de la production effective de l’atelier. Charges par bouteille Bouteille d’un litre en verre Etiquette Capsule Carton Eau/électricité Charges personnelles TOTAL Coût en € par bouteille 0,2 0,033 0,02 0,026 0,11 0,15 0,539 12 3. Coût des fruits Comme nous l’avons déjà précisé, nous nous intéresserons ici uniquement à la pomme et à la pêche. Nous donnons la valeur à la vente des fruits en premier choix et en deuxième choix correspondant à la production d’un litre de jus ou de nectar (1 kg de pomme pour 1 litre de jus, et 850 g de pêche pour 1 litre de nectar). Coûts en € pomme pêche Coût pour la production d’1L avec fruits de 1er choix 0,55 0,85 Coût pour la production d’1L avec fruits de 2ème choix 0,15 0,13 Au vu de ces données, il apparaît évident que la valorisation des fruits par la transformation en jus et nectars n’est pas rentable pour les 1er choix face à la vente en frais. Par souci de rigueur nous avons choisi de prendre en compte la valeur à la vente des 2ème choix dans nos calculs ; cependant, nous avons remarqué que ces fruits ne sont souvent même pas vendus. Dans la suite des calculs économiques, nous n’étudierons que la transformation de 2ème choix pour les raisons évoquées ci-dessus. 4. Coût de revient total par bouteille Nous présentons ci-dessous un tableau récapitulatif du coût de production d’une bouteille pour des fruits de 2ème choix. Soit : coût total = frais financiers + charges fixes + coût des fruits Coût de revient d’une bouteille d’un litre de jus de pomme Montant en € Nb bouteilles 10 000 40 000 60 000 100 000 200 000 Remboursement en 5 ans NEUF 2,15 1,05 0,93 0,84 0,76 OCCASION 1,81 0,97 0,88 0,80 0,74 Remboursement en 7 ans Remboursement en 10 ans NEUF 1,76 0,96 0,87 0,80 0,74 OCCASION 1,51 0,89 0,83 0,77 0,73 NEUF 1,48 0,89 0,82 0,77 0,73 OCCASION 1,29 0,84 0,79 0,75 0,72 Coût de revient d’une bouteille d’un litre de nectar de pêche Montant en € Nb bouteilles 10 000 40 000 60 000 100 000 200 000 5 ans NEUF 2,13 1,03 0,91 0,82 0,74 OCCASION 1,79 0,95 0,86 0,78 0,72 7 ans NEUF 1,74 0,94 0,85 0,78 0,72 OCCASION 1,49 0,87 0,81 0,75 0,71 10 ans NEUF 1,46 0,87 0,80 0,75 0,71 OCCASION 1,27 0,82 0,77 0,73 0,70 13 C. Calcul des bénéfices 1. Calcul des marges par bouteille Tout d'abord, nous avons déterminé un prix de vente par bouteille. Pour le jus de pomme, nous avons choisi un prix de vente de 1,5 € par bouteille d'un litre ce qui correspond aux prix du marché pour cette gamme de produit. De même nous avons choisi un prix de vente de 2 € par bouteille d'un litre pour le nectar de pêche. Les marges par bouteille ont donc été calculées en soustrayant le coût de revient d'une bouteille à son prix de vente. Ces calculs ont été faits en fonction du temps de remboursement, du nombre de bouteilles produites et vendues par an et du type de matériel acheté. Nous avons émis l'hypothèse que toutes les bouteilles produites par l'atelier étaient vendues dans nos calculs. Marge par bouteille en fonction du nombre de bouteilles de jus de pomme produites (matériel neuf) Marge par bouteille en fonction du nombre de bouteilles de jus de pomme produites (matériel d'occasion) 1 1 0,8 0,6 0,4 0,2 5 ans 0 7 ans -0,2 0 50000 100000 150000 200000 250000 10 ans -0,4 marge par bouteille (€) marge par bouteille (€) 0,8 0,6 0,4 5 ans 7 ans 0,2 10 ans 0 0 50000 100000 150000 200000 250000 -0,2 -0,6 -0,8 -0,4 nb de bouteilles nb de bouteilles On peut lire sur ces graphiques le nombre de bouteilles minimal à produire pour avoir une marge positive (exemple : pour du jus de pomme avec du matériel neuf et un remboursement sur 7 ans, la marge est positive dès 20 000 bouteilles). Pour la vente de jus de pomme, on note qu'à partir de 70 000 bouteilles, quels que soient le type de matériel acheté et la durée de remboursement, la marge par bouteille se stabilise. Marge par bouteille en fonction du nombre de bouteilles de nectar de pêche produites (matériel d'occasion) Marge par bouteille en fonction du nombre de bouteilles de nectar de pêche produites (matériel neuf) 1,4 1,2 1,2 marge par bouteille (€) 1 0,8 0,6 5 ans 0,4 7 ans 10 ans 0,2 0 -0,2 marge par bouteille (€) 1,4 1 0,8 5 ans 7 ans 0,6 10 ans 0,4 0,2 0 50000 100000 150000 200000 250000 0 0 -0,4 nb de bouteilles 50000 100000 150000 200000 250000 nb de bouteilles 14 On remarque que pour le nectar de pêche, la marge est presque toujours positive du fait du prix de vente plus élevé du litre. Comme pour la pomme, les marges se stabilisent à partie d'une production d'environ 70 000 bouteilles. 2. Calculs des bénéfices cumulés sur 15 ans Nous avons calculé ici les bénéfices cumulés sur une durée de fonctionnement de 15 ans en fonction du temps de remboursement et du nombre de bouteilles produites (en considérant que toute la production est vendue). Dans ces calculs, on émet l'hypothèse que le nombre de bouteilles produites par an est constant sur 15 ans. Les graphiques illustrant ces calculs sont en annexe 2. D'après les graphiques, plus le nombre de bouteilles produites est important, plus les bénéfices annuels sont constants rapidement et élevés. De plus, les bénéfices cumulés sur 15 ans pour un nombre fixe de bouteilles produites par an varient peu en fonction du temps de remboursement. Cependant, il est intéressant de limiter les risques de déficit pendant les premières années en misant sur un investissement à moyen ou long terme (ceci est particulièrement vrai lorsque le nombre de bouteilles produites est faible). Exemple: comparaison entre une production de 10 000 et de 200 000 bouteillles de nectar de pêche avec du matériel neuf. Bénéfices cumulés pour une vente de 200 000 bouteilles/an de jus de pêche (matériel neuf) Bénéfices cumulés pour une vente de 10 000 bt/an de nectar de pêche (matériel neuf) 4 000 000 140 000 5 ans 120 000 7 ans 10 ans 80 000 60 000 40 000 2 000 000 1 500 000 1 000 000 0 500 000 0 5 10 nombre d'années 15 20 10 ans 2 500 000 20 000 -20 000 7 ans 3 000 000 bénéfices (€) bénéfices (€) 100 000 5 ans 3 500 000 0 0 5 10 nb d'années 15 On remarque pour cet exemple qu'en produisant 10 000 bouteilles sur 15 ans, les bénéfices cumulés sont sensiblement les mêmes à terme mais que les premières années sont difficiles pour des investissements à court terme. En revanche, en produisant 200 000 bouteilles le choix de la durée de remboursement est moins déterminant. Notons que la difficulté et le risque résident alors dans la commercialisation de ces 200 000 bouteilles. 3. Intérêts et limites de ces calculs Ces calculs nous ont permis de montrer que la production de jus est intéressante économiquement à partir de 70 000 bouteilles vendues dans la mesure où toute la production est écoulée. Malgré cela, comme nous avons fait les calculs pour toutes les possibilités, chacun est libre d'en tirer ses propres conclusions. 15 On a également constaté qu'un emprunt sur 5 ans est relativement risqué si l'on produit des petits volumes (moins de 40 000 bouteilles par an). Cependant, nous devons préciser certaines limites de nos calculs : • les calculs sont effectués soit pour une production de jus de pomme, soit de nectar de pêche, alors que l'atelier sera certainement amené à produire les deux; peut-être même d'autres fruits et des mélanges. • les calculs correspondent correspondent aux bénéfices virtuels que pourrait générer l'atelier. Pour estimer les bénéfices individuels des adhérents, il faut rapporter ces chiffres à la part de capital social de chacun. D. Stratégies d'évolution de la production de l'atelier Nous avons déterminé dans cette partie une stratégie qui nous paraît intéressante: • matériel neuf car le surcoût par rapport à du matériel d'occasion est négligeable comparé à l'intérêt d'utiliser du matériel neuf (garanties, longévité...) • remboursement sur 7 ans limitant les risques en cas de faibles production, limitant les frais financiers sans s'engager à trop long terme. • production de nectar de pêche car c'est le fruit dont la valorisation est la plus urgente dans la vallée, et qui est la plus rentable. • évolution progressive du nombre de bouteilles produites par an avant d'atteindre un rythme de croisière de 100 000 bouteilles. On peut représenter l’évolution du nombre de bouteilles produites par an par le tableau ci-dessous. 2ème 3ème 4ème 5ème 6ème à 15ème Année 1ère Nombre de 10 000 40 000 40 000 60 000 60 000 100 000 bouteilles produites On obtient alors les bénéfices suivants : Bénéfices cumulés sur 15 ans en € Bénéfices par an en € en fonction du temps 1 800 000 120 000 1 600 000 bénéfices cumulés (€) 140 000 bénéfices (€) 100 000 80 000 60 000 40 000 20 000 1 400 000 1 200 000 1 000 000 800 000 600 000 400 000 200 000 nom bre d'années 15 ans 13 ans 11 ans 9 ans 7 ans 5 ans 3 ans 1 an 0 0 0 5 10 nombre d'années 15 Cette stratégie permet d'assurer les débouchés de manière progressive tout en perfectionnant le fonctionnement de l'atelier les premières années. En effet, il est plus prudent 16 de ne faire que peu de bénéfices les premières années en produisant un faible nombre de bouteilles plutôt que de risquer de ne pas écouler les stocks. Considérons un adhérent possédant 20% du capital social, une fois le rythme de croisière de la CUMA atteint (100 000 bouteilles), celui fera un bénéfice annuel d'environ 26 000 € pour valoriser environ 17 tonnes de pêche de 2ème choix. Cette stratégie nous paraît donc intéressante d'une part au niveau global de la CUMA mais aussi pour chaque adhérent. E. Conclusion Les calculs que nous avons effectué donnent des éléments permettant à chacun d'envisager différentes possibiltés de fonctionnement de l'atelier. Nos conclusions stratégiques restent indicatives et ne constituent en aucun cas une solution unique. Rappelons également que tous les calculs ont été faits sans prendre en compte les frais de commercialisation, difficilement estimables et à la charge de chaque adhérent (et non de la CUMA dans sa globalité). Mais ces frais ne sont pas négligeables pour autant ; il s'agit d'avoir une stratégie de commercialisation efficace. IV. LA COMMERCIALISATION Les choix effectués en matière de commercialisation seront décisifs quand à la réussite du projet. Ils influencent non seulement le résultat économique, mais aussi l'organisation même du travail de transformation. Nous ne prétendons pas dans cette partie effectuer une étude de marché précise du secteur des jus de fruit ni faire une étude détaillée des différentes stratégies de commercialisation. Nous tenterons simplement dans un premier temps de caractériser les deux lignes directrices possibles en matière de commercialisation, à savoir la vente individuelle et la vente collective. Puis dans un second temps nous présenterons quelques stratégies de commercialisation rencontrées au cour de nos visites en Ardèche, et ayant particulièrement attirées notre attention. On peut toutefois d'hors et déjà préciser que tous les choix effectués en matière de commercialisation devront prendre en compte le fait suivant: le coût de production du litre de jus de fruit dans un atelier comme celui que nous venons de présenter reste beaucoup plus important que ceux obtenus par les gros industriels du jus de fruit. Cela signifie que les prix que pourront pratiquer les adhérents du projet ne pourront rivaliser avec ceux que l'on retrouve sur certains produits de grande surface (à titre d'exemple, les produits de la gamme Reflets de France sont vendus de 1.14 € pour la pomme à 1.40 € pour le nectar pêche/abricôt). D'où l'importance de s'inscrire dans une démarche de qualité d'une part, et de pratiquer une vente avec le moins d'intermédiaires possible (vente directe, ou à la moyenne distribution: commerces de proximité, petits supermarchés, moyennes surfaces, épiceries fines et points de vente des produits du terroir...). A. la vente individuelle : commercialisation à la charge du producteur. Le producteur peut décider de commercialiser ses jus de fruits de façon directe ou bien par le biais d'intermédiaires, nous prendrons le cas d'un intermédiaire unique qui permet d'optimiser le prix de vente. 17 La vente directe des jus de fruits peut se faire au sein de l'exploitation : vente à la ferme, et permet aux consommateurs d'associer le produit acheté à sa terre d'origine et de valoriser son authenticité et sa qualité. La rencontre directe avec les consommateurs peut également se faire lors de déplacements sur les marchés et lors de foires. Ce type de vente autorise un prix de vente un peu plus élevé. B. La vente collective: commercialisation par l'intermédiaire d'un GIE: Pour pouvoir toucher ce que nous avons appelé plus avant le secteur du "semi-gros", plusieurs conditions doivent être réunies. Il faut pouvoir proposer des volumes conséquents, tout au long de l'année. De plus le produit doit présenter une constance raisonnable en terme de qualités gustatives. Enfin un "plus" non négligeable peut être apporté aux chances de commercialisation si le vendeur peut proposer une gamme variée de jus de fruit et cocktails. Ces différentes conditions, sont souvent difficiles à réunir pour un exploitant seul, et l'intérêt de regrouper plusieurs productions apparaît donc clairement: • Le regroupement de plusieurs productions de fruits dans une même cuvée de jus permet de diminuer les hétérogénéités pouvant intervenir sur une exploitation d'une année sur l'autre. • Il permet d'autre part d'atteindre plus facilement un volume suffisant pour intéresser certains commerçants (moyennes surfaces...). • Il permet enfin d'augmenter la gamme de jus proposés, toutes les exploitations ne possédant pas les même production. Ceci permet de mettre l'accent sur l'extrême diversité de productions fruitières de la vallée, en l'exploitant dans le sens de la complémentarité et non de la concurrence. Ce regroupement peut parfaitement s'effectuer de manière informelle. Toutefois si un nombre important d'exploitants est concerné, cela peut être plus difficile, et il faut sans doute envisager la création d'un GIE. Ce dernier établi un cadre formel qui organise la vente tout en responsabilisant les exploitants. En effet ce sont ces derniers qui restent en charge de la commercialisation. Le GIE crée de plus une force de vente unifiée, qui, lors d'éventuelles négociation, possède nécessairement plus de poids qu'un exploitant isolé. Il peut faire appel à du conseil, aussi bien en matière de commercialisation que de production (d'ailleurs il ne faut pas perdre de vue qu'il existe des financements pour des formations ou des études de faisabilité et de marché. La sous-mesure 15. 3b du programme de financement objectif 2 Rhônes-Alpes 2000-2006 axe 4 permet de financer à hauteur de 80 % ce genre d'interventions). Enfin, il peut imposer dans son règlement intérieur le respect d'un certain nombre de pratiques aussi bien au niveau de la production que de la transformation, s'apparentant ainsi à une véritable charte de qualité... Toutefois le recours à un GIE a aussi des inconvénients. D'abord il s'agit d'une structure relativement complexe dont il faut assurer la gestion économique et administrative. Cela signifie donc bien sûr une surcharge de travail. Notons que même si elle est beaucoup moins importante, cette surcharge de travail existe aussi dans le cadre d'une organisation collective informelle. Dans la mesure où tous les exploitants possèdent des comptabilités différentes, l'établissement des factures au moment de la vente peut par exemple s'avérer compliqué . d'autre part, le fonctionnement du GIE a un coût. Ce dernier viendra nécessairement diminuer 18 la marge effectuée sur chaque bouteille. Le lancement d'un GIE doit donc être mûrement réfléchit, les avantages économiques qui y sont liés contrebalançant la les coûts de fonctionnement. La quasi totalité de la production doit enfin être commercialisée par l'intermédiaire du GIE, et seule une mince portion (20 % dans les GIE que nous avons pu étudier) peut être librement vendue par l'exploitant, uniquement en vente directe sur son exploitation et à destination directe du consommateur. On trouvera en annexe un extrait du règlement intérieur d'un GIE consacré à la commercialisation de produits maraîchers bios. Bien que les produits maraîchers et les jus de fruit aient peu de rapport, il s'agit ici et là de productions misant sur la qualité. Cet extrait illustre avant tout les engagements que peut représenter l'adhésion à ce type de GIE. C. Les stratégies de commercialisation Les jus de fruits issus de l'atelier présenté dans ce projet seraient des produits de haute qualité et il faut réussir à faire passer cette information le plus efficacement possible aux consommateurs. Pour cela il est nécessaire de faire attention à la façon de présenter ces jus mais aussi simplement à ce qu'ils soient connus. Nous nous sommes aperçus au cours de nos enquêtes qu'il fallait essayer, au maximum, de proposer une large gamme de jus et de nectars de fruits. Voici une liste non-exhaustive des jus et nectars fabriqués à base des fruits cultivés dans la vallée : • jus de pomme brut et clair • jus de pomme-kiwi • jus de pomme-cassis • jus de pomme-framboise • jus de pomme-poire • nectar de pêche • nectar d'abricot • nectar de kiwi • nectar de pêche-abricôt Mais pour valoriser les écarts de production de fruits de la vallée de l'Eyrieux, la pêche étant un des fruits dont les prix sur le marché sont les plus bas, on peut envisager de créer de nouveaux coktails à base de nectar de pêche. Ils seraient intéressants de mélanger à la pêche, qui manque parfois d'une touche d'acidité, des fruits tels que la pomme, la fraise, la cerise, le raisin et surtout le kiwi. Mais, ce ne sont que des suggestions puisque nous n'avons pas d'informations sur les qualités gustatives de ces mélanges ni sur la compatibilité (physique ou chimique) de ces différents fruits. L'apparence de la bouteille est à soigner parce qu'il s'agit du premier contact du consommateur avec le produit. Cela passe par un choix judicieux du volume et de la forme de la bouteille et par une étiquette attirante. Pour ce qui est du volume des bouteilles, si le plus courant est le conditionnement sous bouteille d'un litre, d'autres formats de trois quarts de litre, cinquante centilitres ou trente-trois centilitres sont envisageables. En effet, les bouteilles de 3/4 de litre peuvent être destinées à un marché haut de gamme ou non, et peuvent se vendre quasiment au même prix que celles d'un litre. Il semble qu'elles soient en effet plus atractives pour le consommateur. Les bouteilles de 50 et 33 cl ont une image de produits de luxe et pourraient être adaptés à des ventes dans des épiceries fines. Ces petits volumes sembleraient répondre aux attentes des restaurateurs qui seraient prêts à acheter des produits du terroir issus de la vallée. 19 Une attention particulière doit être portée à l'étiquette pour faire en sorte qu'elle attire le consommateur et qu'elle puisse lui permettre d'identifier rapidement tous les produits de la gamme. Dans cette optique, il est possible d'y faire figurer un logo qui servira de référence, le nom d'une marque commerciale et des informations sur le terroir et la production artisanale du jus ou du nectar (annexe 4). L'essentiel est de bien faire apparaître les relations entre le jus, les fruits mûris au soleil et la terre. Cette logique de terroir et de qualité peut être valorisée par association des jus de fruits à une marque liée à l'origine de production comme "Goûtez l'Ardèche". Née au printemps 95, "Goûtez l'Ardèche" est une marque collective déposée qui permet de distinguer des produits de qualité issus du département. Pour pouvoir bénéficier du logo, les produits doivent satisfaire à un certain nombre de critères résumés dans une charte de qualité (annexe 1). Ils sont ensuite testés par un jury de dégustation composé de consommateurs et de professionnels des métiers de bouche. Il est intéressant de remarquer que la conformation de l'atelier tel que nous l'avons présenté permet de répondre aux critères du cahier des charges de "Goûtez l'Ardèche" sans investissements supplémentaires. On peut aussi envisager la mise en place de labels par exemple bio ou de charte de qualité par le biais de la création d'un GIE. Outre la présentation des jus et nectars de fruits il est indispensable que les producteurs s'impliquent véritablement dans la vente.Certaines démarches pourraient permettre de faire connaître ces produits et à plus long terme, de trouver de nouveaux débouchés : • lorsque la vente se fait à la ferme on peut indiquer le lieu de vente des produits par des pancartes situées le long de la route, • il faut réaliser des affiches et des plaquettes à distribuer dans les magasins de proximité ou lors de foires et de salons, • la participation à des manifestations telles que les salons et les marchés permet de faire savoir que les produits existent et de créer une nouvelle clientèle, • il ne faut pas hésiter à organiser des dégustations pour faire apprécier la qualité des jus et des nectars, • pour faciliter l'accès à la production, on peut envisager la création d'un site web présentant la gamme des jus et nectars de fruits et permettant de commander en ligne, • la participation à des concours tels que le Concours Général Agricole ou l'équivalent, s'il existe, du Concours Gard Gourmand peut permettre d'être référencé dans le cadre de démarches de valorisation des produits du terroir au niveau régional ou départemental. Cette publicité gratuite peut amener de nouveaux clients. • utiliser les réseaux agrotouristiques existants tels que "de ferme en ferme" créé par la Civam. V. Perspectives à long terme: Il ne faut pas perdre de vu que la vente de fruits sous forme de jus reste moins intéressante que la vente en frais. Toutefois cette diversification peut avoir une influence sur la dynamique des exploitations et nottament sur l'évolution des vergers • On peut supposer que l'augmentation de l'activité de transformation favorisera la diversification des vergers (et ce aussi bien en terme d'espèces que de variétés), et la diminution de l'utilisation de divers intrants (engrais, produits phyto...). On l'a dit en effet, 20 il est capital de pouvoir offrir à la vente une gamme variée de jus. D'autre part les fruits utilisés pour leur fabrication peuvent être beaucoup plus abîmés que ceux destinés à la vente en frais. Ces deux éléments pourraient être utilisés dans le sens d'une diminution des charges, le premier grâce à l'étalement des périodes de travaux qui tend à minimiser les besoins en main d'œuvre , et le deuxième parce qu'il sécurise une éventuelle réduction des intrants, la production pouvant encore être utilisée pour la transformation. • Une autre voie d'évolution pourrait être ouverte avec l'utilisation de variétés anciennes typiques de la région, notamment de pommes et de poires. certaines de ces variétés apportent au jus une qualité organoleptique exceptionnelle aussi bien en terme de couleur que de goût. Il semble aussi que ces arbres demandent peu d'entretien. On possède toutefois encore peu d'éléments sur les possibilités de rendement, la réaction à la taille, etc... Plusieurs études sont néanmoins en cour (à Saint Christol et Joannas), et il existe une volonté indéniable de promouvoir ces variétés oubliées (La fête aux fruits anciens se tient en général fin novembre à Saint Jean du Gard et une bourse aux greffons est organisée chaque année autour du 15 février à Ajoux.). Si le manque d'informations concernant aussi bien la production que les possibilités de commercialisation rend difficilement imaginable aujourd'hui une production de fruits anciens à grande échelle, quelques arbres offriraient le double avantage de demander peu d'entretien et de fournir un jus de haute qualité... Ceci va d'ailleurs dans le sens du maintien de la diversité génétique et de la conservation du patrimoine végétal régional, question au cœur de nombreux débats aujourd'hui. • En dernier lieu, est-il envisageable qu'une partie des vergers d'une exploitation se spécialisent dans la production de fruits à destination exclusive de la transformation en jus? C'est une question à laquelle il est difficile de répondre. On l'a dit la vente en frais reste plus attractive que la vente du produit transformé. Toutefois ceci est vrai dans la mesure où on fait l'hypothèse que le coût de production est identique pour les deux débouchés (Ce que nous avons fait tout au long de notre étude économique rappelons le). Or il est probable qu'un verger exclusivement destiné à la fabrication de jus serait plus économe, notamment en intrants comme on l'a déjà dit. On peut d'ailleurs citer le cas d'un exploitant situé dans le Gard, que nous avons eu l'occasion de rencontrer au cour de notre étude. Ce dernier est passé, en l'espace de quelques années, et grâce à un travail acharné sur la commercialisation, d'une production annuelle de quelques milliers à 200 000 litres de jus. Il envisage aujourd'hui de reconvertir la totalité de son exploitation vers une production à destination exclusive de son activité de transformation. Pour finir nous pouvons récapituler ce qui nous est apparu comme les points forts et les points faible de ce projet: • Points faibles: Il semble que les débouchés soient faibles pour le nectar de pêche. Ce bloquage semble être dûs aux habitudes des consommateurs. Cependant, un travail sur l'image du produit ainsi que sur son goût (possibilité d'inventer des coktails attractifs) pourrait aiguiser la curiosité des gens. L'un des points de bloquage le plus important reste l'investissement personnel qu'un tel projet implique. En effet, les adhérents garderaient nécessairement leur activité principale de vente en frais. l'atelier de transformation apparaitrait donc comme un engagement supplémentaire en terme d'investissement financier et personnel. • Points forts: La structure collective et le partage de l'investissement permettent de limiter les risques. Le point le plus important reste toutefois à notre avis la possibilité 21 de valoriser des productions souvent perdues et par conséquent d'en obtenir un complément de revenu indépendant des fluctuations des prix du marché en frais. D'autre part la possibilité de conserver et de stocker les jus permet d'étaller les ventes tout au long de l'année. Enfin, avec une bonne stratégie, la transformation dans un atelier de type CUMA peut s'avérer moins coûteuse que la transformation à façon, les adhérents exerçants de plus un contrôle total sur le processus de transformation et donc la qualité de leur produit. Ce travail a été pour nous très enrichissant sur le plan professionnel mais aussi personnel. La rencontre avec les différents acteurs nous a permis d'apréhender les réalités du milieu agricole, et nous ne nous en sommes senti que plus impliqué. Nous tenons enfin à remercier les nombreuses personnes que nous avons rencontré au cours de cette étude, qui se sont toutes montrées d'une très grande disponibilité. 22 ANNEXES Annexe 1: cahier des charges "goûtez l'Ardèche" 23 24 25 Annexe 2: CALCULS DES BENEFICES CUMULES (€) POUR LA VENTE DE JUS DE PECHE (2 €/L) Pour la production de 10 000 bouteilles (tout est vendu) Bénéfices cumulés pour une vente de 10 000 bouteilles/an de jus de pêche (matériel d'occasion) Bénéfices cumulés pour une vente de 10 000 bouteilles/an de jus de pêche (matériel neuf) 140 000 100 000 7 ans 140 000 10 ans 120 000 bénéfices (€) 120 000 bénéfices (€) 160 000 5 ans 80 000 60 000 40 000 20 000 7 ans 10 ans 100 000 80 000 60 000 40 000 20 000 0 -20 000 5 ans 0 5 10 0 15 0 nombre d'années 5 10 nombre d'années 15 Pour la production de 40 000 bouteilles (tout est vendu) Bénéfices cumulés pour une vente de 40 000 bouteilles/an de jus de pêche (matériel d'occasion) 800 000 Bénéfices cumulés pour une vente de 40 000 bouteilles/an de jus de pêche (matériel neuf) 800 000 5 ans 700 000 7 ans 10 ans 7 ans 600 000 500 000 bénéfices( €) bénéfices (€) 600 000 5 ans 700 000 400 000 300 000 200 000 10 ans 500 000 400 000 300 000 200 000 100 000 100 000 0 0 0 5 10 nb années 15 0 5 10 nb d'années 15 26 Pour la production de 60 000 bouteilles (tout est vendu) Bénéfices cumulés pour une vente de 60 000 bouteilles/an de jus de pêche (matériel neuf) Bénéfices cumulés pour une vente de 60 000 bouteilles/an de jus de pêche (matériel d'occasion) 1 200 000 1 200 000 5 ans 1 000 000 5 ans 7 ans 1 000 000 bénéfices (€) bénéfices (€) 10 ans 800 000 600 000 400 000 7 ans 10 ans 800 000 600 000 400 000 200 000 200 000 0 0 5 10 0 15 0 nb d'années 5 10 nb d'années 15 Pour la production de 100 000 bouteilles (tout est vendu) Bénéfices cumulés pour une vente de 100 000 bouteilles/an de jus de pêche (matériel d'occasion) Bénéfices cumulés pour une vente de 100 000 bouteilles/an de jus de pêche (matériel neuf) 2 000 000 1 800 000 5 ans 1 800 000 1 600 000 7 ans 5 ans 1 600 000 1 400 000 10 ans 7 ans 1 400 000 10 ans bénéfices (€) bénéfices (€) 2 000 000 1 200 000 1 000 000 800 000 600 000 1 200 000 1 000 000 800 000 600 000 400 000 400 000 200 000 200 000 0 0 0 5 10 nb d'années 15 0 5 10 nb d'années 15 Pour la production de 200 000 bouteilles (tout est vendu) Bénéfices cumulés pour une vente de 200 000 bouteilles/an de jus de pêche (matériel neuf) Bénéfices cumulés pour une vente de 200 000 bouteilles/an de jus de pêche (matériel d'occasion) 4 000 000 5 ans 3 500 000 4 000 000 5 ans 10 ans 3 500 000 7 ans 3 000 000 10 ans 2 500 000 bénéfices (€) bénéfices (€) 3 000 000 7 ans 2 000 000 1 500 000 1 000 000 2 500 000 2 000 000 1 500 000 1 000 000 500 000 500 000 0 0 0 5 10 nb d'années 15 0 5 10 15 nb d'années 27 Annexe 3: REGLEMENTATION GIE On trouvera ci dessous plusieurs extraits du règlement d'un GIE, pouvant concerner divers aspects de la production et de la commercialisation. Ces derniers découlent pour la plupart directement des statuts juridiques d'un GIE et sont donc représentatifs de l'organisation que devra adopter plus ou moins toute structure de ce type. • • • • Planification des opérations commerciales: L’adhérent s’engage à déclarer au groupement, au plus tard le 31 mars de chaque année, la totalité de ses plantations, par produit, par variété et par destination. Il s’engage à déclarer, à une date fixée annuellement par le groupement, les tonnages prévisibles et les dates probables de récolte, par produit, par variété et par destination. L’adhérent s’engage, pendant une période minimale de un an, à mettre en marché la totalité de la récolte des produits pour lesquels le groupement est reconnu sous le contrôle du groupement et suivant ses instructions. Le groupement :pourra ainsi établir un programme de commercialisation, notamment en fonction des prévisions de récolte et d’apport, fixant : - un calendrier de mise en marché - les possibilités d’écoulement des marchandises - la détermination périodique d’un prix d’orientation Il effectuera des contrôles grâce à un système d’enregistrement des opérations : L'adhérent sera responsable de sa marchandise jusqu'au destinataire final. Contraintes administratives: • Le groupement mettra en place un fichier des adhérents qui sera tenu à jour périodiquement. • L'adhérent s'engage à établir après chaque transaction un bon de livraison en trois exemplaires à en-tête du groupement qui précisera: le nom de l’adhérent, les conditions générales de vente, le nom de l’acheteur et par produit vendu: - quantité - prix de vente - date de livraison - frais éventuels de transport Un exemplaire de ce bon de livraison portant référence de ces éléments sera immédiatement adressé au bureau du groupement afin d’établir la facturation et de permettre la connaissance des transactions et le suivi des prix • Le groupement lui s'engage à tenir à jour un registre indiquant la date et l’heure de l’envoi du bon de livraison par le membre adhérent et en établissant un fichier de l’ensemble des factures faisant apparaître :- le nom de l’adhérent - le nom de l’acheteur - les conditions générales de vente par produit - la qualité vendue - le prix de vente - les frais éventuels de transport - la date de livraison, Il assure la centralisation des paiements sur un compte au nom de l'OP Contraintes financières: 28 • • S’agissant des ventes qui transitent par le groupement, il sera retenu des frais de fonctionnement déterminés par le Conseil d’Administration. En outre, le Conseil d’Administration du groupement se réserve la possibilité de modifier le prix annoncé en cas de détérioration du marché ou des aléas liés à la production. Il sera perçu sur la totalité des surfaces ou des quantités déclarées par l’adhérent, une cotisation dont le montant sera fixé par le groupement, qui permettra de subvenir aux frais de fonctionnement et de contrôle nécessité par l’application de ce règlement. Pour sa première année de fonctionnement, le montant global de la cotisation a été fixée à 50 F par hectare et par an Annexe 4: EXEMPLE D'ETIQUETTAGE POUR JUS DE FRUIT: 29