L`Etain - SIG Mines France

L'Etain
L’étain, métal malléable à bas point de fusion et résistant à la corrosion, s’allie facilement au cuivre ou au plomb. Il donne des composés organiques doués
d’utiles propriétés. Ses usages principaux comprennent l’étamage du fer (emballage), les soudures (électronique) et l’industrie chimique (pigments, peinture,
polyvinyle, etc.). La France ne produit pratiquement pas d’étain et importe pour sa consommation de l’étain raffiné (Malaisie) pour une industrie de
transformation. Une petite quantité de métal provient de recyclage.
L’étain est essentiellement lié à des roches de composition granitique (granites différenciés, pegmatites) et souvent associé avec d’autres métaux comme
tungstène, molybdène, bismuth, lithium, tantale, terres rares, etc. (gisements dits de « départ acide »). C’est aussi un élément accessoire fréquent des amas
sulfurés polymétalliques (parfois exceptionnellement abondant comme à Neves-Corvo, Portugal). Cependant, la majeure partie de la production mondiale
provient de gisements de remaniement secondaire dans des alluvions (« placers »), en raison du caractère dense et résistant du principal porteur d’étain, la
cassitérite (SnO2) .
Les plus grosses productions et réserves mondiales sont situées en Asie (Indonésie, Malaisie, Chine) et en Amérique latine (Bolivie, Brésil). La production
minière mondiale d'étain fut de 217 000 t métal en 1999, assurée en majorité par la Chine (80 000 t), l'Indonésie (48 000 t) et le Pérou (30 000 t). Seul le
Portugal produit encore de l'étain en Europe, grâce au gisement de Neves Corvo (2 163 t en 1999).
L’exploitation de l’étain en France est connue depuis au moins l’époque gallo-romaine à Montebras (23), mais la production cumulée depuis le début du XIXe
siècle (environ 10 000 t Sn de 1816 à 1986) reste insignifiante à l’échelle mondiale. Les principaux gîtes stannifères sont localisés Fig. 11.
La majorité de la production française (Tabl. 11) provient du Massif armoricain avec les gisements alluvionnaires du district de Saint-Renan (29), exploités
jusqu’en 1972 (3 860 t Sn métal) et les filons stannifères du district d’Abbaretz (44), avec 2 800 t Sn. Le troisième gisement notable par sa production est le
secteur d’Echassières (03), où l’on estime qu’environ 2 000 t Sn ont été produites à partir d’éluvions, filons et en sous-produit d’une exploitation de kaolin
résiduel. D’autres productions plus réduites proviennent des gîtes intra-ou périgranitiques de Montebras (23) (300 t Sn), La Villeder (56) (160 t Sn) et de
l’amas sulfuré cupro-stannifère de Charrier dans l’Allier (760 t Sn).
Les ressources françaises, quasi exclusivement associées à des gîtes primaires, sont estimées à environ 45 à 50 000 t Sn (soit 5 à 6 ans de consommation
annuelle au rythme 1999). Ces ressources sont renfermées pour l'essentiel dans le gros gîte potentiel d’Echassières (03), développé avant l'Inventaire (1962 –
1974), où une minéralisation disséminée associée à une coupole granitique différenciée, contient une ressource estimée à 20 000 t Sn à basse teneur, associée à
des ressources significatives en W, Li, Ta et Nb.
Le reste des ressources est associé à des sujets découverts ou valorisés au cours de l’Inventaire national. Ceux-ci comprennent :
-
le gîte de Tréguennec (29), de caractéristiques voisines d'Echassières (dans le cas de Tréguennec, le porteur de la minéralisation est un filon d'aplite
différenciée), qui a fait l’objet d’un cubage partiel mettant en évidence une ressource de 5 400 t Sn à 640 g/t de teneur moyenne, avec Ta, Nb, Li et Be en
quantités significatives,
-
le champ filonien stanno-cuprifère de Lanmeur (29), gîte intragranitique de type Cornouailles, contenant une ressource estimée à 5 000 t Sn dans la
tranche 0 – 100 m,
-
le gîte de La Capoulade (34), où une ressource évaluée à 1 000 t Sn est contenue dans un gîte filonien à cassitérite.
Le reste des ressources est connu de plus longue date, associé à des gîtes intra- ou périgranitiques : 9 100 t Sn portés par les filons, stockwerks (8 500 t) et flats
(600 t) du district d’Abbaretz-Nozay (44), du district à W – Sn de Montbelleux – Luitré (35) (4 800 t Sn), du gîte Sn-Nb-Ta de Montebras (23) (1 000 t Sn)
et enfin de La Villeder (56) avec 700 t Sn.
Gite
Dept
District
Subst.
Productions Réserves,
(t Sn)
ressources
(t Sn)
Statut
Saint-Renan (district)
29
Saint-Renan
Sn
3860
0 Ancienne
exploitation
9100 Ancienne
exploitation
Abbaretz - Nozay
(district)
44
Abbaretz
Sn
2800
Echassières
03
Sn, W, Li,
Ta,
2000
Charrier
03
Cu, Sn, Pb
760
0 Ancienne
exploitation
Montebras
23
Sn, Nb, Ta
300
1000 Ancienne
exploitation
20000 Prospect
Période d'activité
1960 - 1975
Typologie
Gîte alluvionnaire
1911 - 1921; 1942 Gîte intra- ou
- 1943; 1952 périgranitique
1958
("départ acide");
Gîte alluvionnaire
1915 - 1919; 1936 Gîte intra- ou
- 1939; 1945 périgranitique
1962
("départ acide")
1872 - 1878; 1881 Amas sulfuré
- 1883; 1896 volcanogénique
1953
(VMS)
1868 - 1914
Gîte intra- ou
périgranitique
("départ acide")
Lanmeur
(Kerprigent,
Guersaliou)
29
Sn, Cu, Ag,
Bi
200
La Villeder
56
Sn
160
La Garde (Vaulry)
87
Langonnet Pontigou
56
Cieux (Vaulry - Cieux)
87
Monts de Blond
(Vaulry)
Montbelleux - Luitré
(district)
35
Montbelleux - Luitré W, Sn
Piriac 1
44
Sn
6
Indice, vieux
travaux
1848 - 1854
Gîte intra- ou
périgranitique
("départ acide")
Plage de La Mine d'
Or
Tréguennec
56
Sn, Au
3
1902 - 1903
Gîte alluvionnaire
29
Sn, Ta, Nb,
Li, Be
0
6 Indice, vieux
travaux
5400 Prospect
La Capoulade
34
Sn
0
1000 Prospect
Gîte intra- ou
périgranitique
("départ acide")
Zn, Sn, Cu
0
Prospect
Amas sulfuré
volcanogénique
(VMS) + "départ
acide"
Sussac
Monts de Blond
(Vaulry)
Montagne Noire
87 Limousin
5000 Prospect
700 Ancienne
exploitation
Gîte intra- ou
périgranitique
("départ acide")
1844 - 1908; 1850 Gîte intra- ou
- 1854 (alluv.)
périgranitique
("départ acide")
Sn, W, As
62
Indice, vieux
travaux
1911 - 1928
Gîte intra- ou
périgranitique
("départ acide")
Sn
50
1974 - 1975
Gîte alluvionnaire
Sn
50
335 Indice, vieux
travaux
0 Indice, vieux
travaux
début 19ème
siècle; 1855 1869
Gîte alluvionnaire
25
4800 Ancienne
exploitation
1905 - 1918; 1942 Gîte intra- ou
- 1944; 1954 périgranitique
1956; 1982 - 1983 ("départ acide")
Gîte intra- ou
périgranitique
("départ acide")