mettre en œuvre un crépi extérieur
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mettre en œuvre un crépi extérieur
2 d 2002 2 DÉFINITION Crépi en une main : C'est un crépi composé d'une seule couche. Ce procédé était très courant pour les bâtiments antérieurs au XIXe siècle. Crépi en plusieurs couches : Ce type de crépi se compose généralement d'une couche d'accrochage, d'une couche de fond et d'une couche de finition. C'est une manière de faire courante dès le XXe siècle seulement. Crépi projeté : Crépi grossier, projeté contre la façade à la truelle ou au balai, sans lissage. Crépi tiré à la truelle : Crépi projeté et égalisé avec le chant de la truelle. Surface assez rugueuse et irrégulière. PATRIMOINE SUISSE METTRE EN ŒUVRE UN CRÉPI EXTÉRIEUR Crépi lissé : Crépi projeté et égalisé puis lissé avec le plat de la truelle, ou frotté avec un sac de jute, après que le surplus d'eau de gâchage soit sorti. Ces crépis suivent la maçonnerie et sont normalement un peu ondulés. Crépi jeté ou à la tyrolienne : Cette finition n'est possible que pour des crépis en plusieurs couches, donc modernes. Afin de former une surface grenue, la dernière couche est faite d’un mortier assez liquide projeté à l’aide d’une machine. Crépi taloché : Le crépi taloché forme des surfaces très planes lissées au bouclier. Cette technique apparaît seulement à la fin du XIXe avec le ciment Portland. ENCORE UNE CHOSE… On raconte souvent que faire un crépi traditionnel ou à la chaux coûte cher et que c’est difficile ! En fait, quel que soit le crépi, il faut d’abord savoir tenir une truelle… le reste n’est que question de soin, de FICHE TECHNIQUE patience et de saison. De toute façon, un vrai maçon saura le faire sans difficulté… si ce n’était pas le cas, un seul conseil : changez de maçon ! ! ! i INTRODUCTION Faire un crépi peut paraître simple, presque enfantin; pourtant c'est peut-être la chose la plus délicate dans une réfection de l'enveloppe extérieure d'un bâtiment. De plus, il faut des années de pratique avant de maîtriser toute l'alchimie nécessaire pour obtenir un excellent mortier, sans parler du coup de main qui fera vibrer la façade... Lorsqu'il s'agit de recrépir un ancien bâtiment, on veut évidemment bien faire, et même souvent trop bien faire. On s'ingénie alors à chercher des effets censés donner un aspect rustique ou alors, on s'échine à aplanir les imperfections du mur pour faire bien "propre en ordre"... Or le mieux est souvent l'ennemi du bien ! Le recours à des artisans qualifiés et expérimentés nous semble être indispensable. Amateurisme ne rime jamais avec bon crépi ! c C ONCLUSION + P O U R E N S AV O I R P L U S Photo JD Jeanneret Vouloir trop bien faire, c’est souvent mal faire ! + Techniques et pratique de la chaux, Ecole d'Avignon, éd. Eyrolles, 1995. Traité pratique de maçonnerie – plâtrerie, Jean LE COVEC, 2vol., éd. J.-B. Baillière, 1978. Crépis et maçonneries anciennes, Roger SIMON, tiré à part de BÂTIR n° 9 et 10, 2001. La chaux naturelle : décorer, restaurer et construire, Julien FOUIN, éd. du Rouergue, 2001. PATRIMOINE SUISSE Section Neuchâtel Case postale 2866 2001 Neuchâtel Textes et illustrations : Jean-Daniel Jeanneret, Architecte du patrimoine, dipl. EPFL / CHEC c CADRE HISTORIQUE Afin d'économiser du matériel, qui à l'époque coûtait plus cher que la main-d’œuvre, nos ancêtres appliquaient des crépis en couches relativement minces sur les façades en suivant les irrégularités. Nous constatons par opposition que les crépis actuels ont été développés pour obtenir des surfaces planes et très régulières, qui confèrent au bâtiment un état peu naturel et sans caractère. 2 2 c C E Q U ’ I L FAU D R A I T É V I T E R . . . c C E Q U ’ I L FAU D R A I T FA I R E . . . Laisser un mur sans crépi. La pierre en général, et celle qui n'est pas taillée en particulier, est sensible aux agressions climatiques, notamment au cycle de gel. Crépir un mur, c'est le protéger et lui assurer une longue vie. Un crépi peut être refait facilement; un mur aux moellons "pourris" est par contre condamné... Faire un crépi "réglé" qui gomme les irrégularités. Cela rompt le charme d'une façade séculaire; de plus, les endroits trop chargés en mortier présentent un risque accru de fissuration, sans parler du gaspillage de matière, donc d'argent. Faire un crépi qui fasse corps avec le mur en acceptant ses irrégularités. C'est économique et plus solide. Souligner les pierres de taille en faisant de gros bourrelets. C’est briser l’homogénéité d’une façade, donc faire l'inverse de ce que voulaient les bâtisseurs de l’époque. Le crépi ne devrait pas déborder des tailles. Il est préférable de laisser mourir le crépi sur les pierres de taille comme si chaux et calcaire ne faisaient qu'un. Que le chaînage soit droit ou en harpe, un crépi discret permet de respecter l'architecture d’origine. Faire des effets rustiques sur la dernière couche. C'est se donner beaucoup de peine pour un résultat douteux qui ne tardera pas à s'encrasser. C'est de plus contraire aux façons de faire traditionnelles ! Faire le plus modestement. C'est retrouver la simplicité des gestes ancestraux. Souligner la structure normalement cachée (par exemple un arc de décharge). C'est agir contre la logique des constructeurs et ainsi exposer inutilement des parties vulnérables aux affres des intempéries. Ne pas exhiber ce qui est fait pour être dissimulé. Les façades anciennes n'ont pas besoin d’une surabondance de pierres apparentes pour être subtilement belles. Cacher la structure d'anciennes ouvertures. C'est vouloir gommer le cours de l'histoire. Laisser lisible la stratification historique en laissant apparaître discrètement les anciennes ouvertures condamnées. C'est admettre la vie passée des bâtiments séculaires. LE DOSAGE… PRÉCAUTIONS UTILES… Il existe de nombreuses recettes de mortier, mais avant d'en choisir une, il faut savoir que chaque mur à crépir est différent et qu'il faudra adapter en conséquence les dosages proposés... En effet plusieurs facteurs doivent être pris en compte : les caractéristiques du produit utilisé, la nature des granulats, mais également, la saison, la météo du moment, l'orientation du mur, sa composition, etc... Faire les travaux à la belle saison afin d'éviter tout risque de gel durant les jours et les nuits suivant la mise en œuvre (normalement la température du support ne devrait pas être inférieure à 5°C). Faire attention à ce que l'eau contenue dans le mortier ne s'évapore pas trop vite sous l'effet du soleil, d'une chaleur excessive ou du vent. PATRIMOINE SUISSE PATRIMOINE SUISSE