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Autour du lac J O U R N A L D E S PA R O I S S E S C A T H O L I Q U E S D ’ E N G H I E N E T D E S A I N T- G R A T I E N 38 N° 1966 - 2016 50 ans d’histoire à Enghien et Saint-Gratien Après un regard sur l’évolution du diocèse de Pontoise (Autour du Lac N°37), voici notre réalité locale : que de changements vécus par les catholiques de nos deux paroisses au cours de ces cinquante ans ! J’en retiens trois : Les suites, pas toujours simples à gérer, du concile Vatican II ; la participation progressive des laïcs à l’animation de la vie des paroisses, à travers le Conseil pastoral, l’équipe d’animation pastorale, l’équipe d’accompagnement des familles en deuil, la catéchèse et l’aumônerie, la préparation aux sacrements… ; enfin les transformations importantes de notre cadre de vie (nouveau centre-ville à SaintGratien, tour du lac et bâtiments paroissiaux modifiés à Enghien…). Ce numéro ne sera qu’un bref reflet d’une vie riche et multiforme… Au cours de ces cinquante ans, je retiens aussi l’importance de certains groupes qui assurent des services communautaires et marquent l’esprit des paroissiens : citons les prêtres qui se sont succédés, les équipes liturgiques et les chorales (avec les concerts…), les associations (loi 1901) qui soutiennent les finances paroissiales et organisent les kermesses ou autres fêtes, le Secours catholique et toutes les initiatives de solidarité et d’attention aux malades ou aux personnes âgées, et plus récemment, les groupes inter-religieux («4 fois 1» à Enghien) ou inter-culturels («Foi dans la joie» à Saint Gratien ; «Apprendre à vivre ensemble»). Enfin, je note le rapprochement de nos deux paroisses d’Enghien et de Saint-Gratien depuis une quinzaine d’années : c’est un chantier qui avance mais qui reste un défi, tout comme la collaboration de plus en plus forte entre les paroisses du doyenné «Enghien-Montmorency». Au total, «ça bouge» autour de nous, et cela nous dérange parfois ! Mais toute notre société est en mutation ; si nos communautés restaient immobiles, ne serait-ce pas plus inquiétant ? 45072 ■■Père Bertrand Rosier, curé d’Enghien et de Saint-Gratien Mai 2016 En décembre, la façade de l’église Saint-Joseph d’Enghien est illuminée et attire beaucoup de touristes. Autour du lac J O U R N A L D E S PA R O I S S E S C AT H O L I Q U E S D ’ E N G H I E N E T D E S A I N T- G R AT I E N Enghien-les-Bains 1966 - 2016 : Des paroissiens se souviennent… La population de la commune n’a presque pas varié (environ 12000 habitants), mais celle de la paroisse a bien baissé. Dans les années soixante-dix, le curé s’occupait de tout et il avait trois prêtres avec lui. De nombreux laïcs étaient très engagés et s’investissaient pour que tout fonctionne bien. «Il ne fallait pas pleurer pour avoir des bénévoles !» Il y avait une grosse bourgeoisie très riche, constituée de vieilles familles qui donnaient beaucoup d’argent. Au début du diocèse, Enghien était la commune qui donnait le plus au denier du culte. Mais ces familles restaient à part, et «jusqu’aux années quatre-vingt, l’atmosphère des messes était glaciale». Après, les enfants de ces familles n’ont plus eu assez de moyens pour entretenir leurs biens, ils ont vendu et sont partis. Dans les années 80-90, il y a eu beaucoup de tiraillements dans l’Église et bien des paroissiens sont partis. Le concile Vatican II a été perçu différemment par les uns et les autres, certains étaient craintifs, d’autres ouverts et déçus par la lenteur des évolutions. Accueil d’une famille «Boat people» en 79-80 «Chaque jour on parlait de ces réfugiés du sud-est asiatique qui fuyaient la guerre… On s’est dit : «Si la paroisse accueillait une famille ?» car on venait de récupérer le bâtiment du 26ter. Avec l’autorisation du père Mascré, le projet est proposé aux paroissiens pour que tous se mobilisent : il fallait exécuter les travaux d’aménagement, accompagner les personnes, assurer les frais d’entretien pour un an… C’était l’engagement demandé. Dans l’enthousiasme, différentes équipes se sont mises en route pour le nettoyage (peinture et papiers peints) ; les jeunes ont retapissé deux pièces, mais il fallait aller vite et la municipalité est venue à la rescousse avec du personnel compétent. On a aussi trouvé le mobilier pour quatre pièces et le linge de première nécessité pour une famille. Finalement, on a accueilli une maman (dont le mari avait disparu) et ses quatre enfants. Chaque jour, quelqu’un passait pour voir si tout allait bien. Peu après, l’un d’entre nous a trouvé du travail pour la maman, les enfants se sont bien intégrés à l’école, et un médecin et un dentiste ont pris gracieusement soin d’eux. Ils sont restés un an parmi nous, totalement pris en charge. Quelle joie de réaliser ensemble ce beau projet en tirant parti de la bonne volonté et des capacités de chacun ! Ce fut un grand moment pour la paroisse ! Nicole Rogez « Quand on est arrivé, on a été mal accueilli car nos enfants faisaient un peu de bruit ! C’est par l’aumônerie des jeunes qu’il a été possible de faire sa place. Il y avait des paroissiens très durs, beaucoup d’autres étaient disponibles et généreux. On participait tous à la kermesse, mais il a fallu du temps pour s’intégrer.» Relevage de l’orgue au cours des travaux de rénovation en 2014. Les religieuses à Enghien Une communauté de sœurs infirmières rendait de grands services jusque dans les années soixante-dix, puis elle nous a quittés. À la Villa Sainte-Marie, entourée d’un beau parc, les sœurs de l’Immaculée Conception accueillaient des personnes âgées ou malades. Leur grande maison a été démolie et a été remplacée par l’école de musique. Heureusement, les Sœurs de la Divine Providence de SaintJean de Bassel sont toujours là, en face du presbytère, et elles participent pleinement à la vie paroissiale. Des dynamismes et des militants Dans les années 70 à 90, les équipes d’action catholique (ACGF, ACGH, ACO…) et les mouvements (scoutisme, CFPC…), étaient nombreux et très vivants. La Conférence St Vincent de Paul et Pax Christi étaient dynamiques. La chorale d’une cinquantaine de personnes marchait très fort et était le socle de bien des relations, puis sont venues les équipes liturgiques, le Conseil pastoral… Mais l’église était sombre et triste ! D’où l’utilité de la réfection du chœur entreprise par le père Stark. Ensuite il n’y a pas eu d’amélioration importante à l’église jusqu’aux gros travaux de rénovation des années récentes. Les écoles catholiques étaient très proches de la paroisse : beaucoup de liens se tissaient par le catéchisme, avec les enfants qui allaient chez les mamans. Les Pères maristes étaient nombreux et bien présents. En 1974 eut lieu la fusion entre les écoles Notre-Dame et La Providence ; les maristes se firent plus rares puis quittèrent Enghien. Des moments très forts En 1982 a été lancé le jumelage de la paroisse Saint Joseph avec la paroisse anglicane de Shepperton ; des équipes diverses et joyeuses ont préparé et animé les échanges annuels très amicaux, avec repas et scénettes, qui se déroulaient alternativement dans une ville et dans l’autre. Mais la relève manque… Des moments extraordinaires et une grande solidarité ont été vécus autour des JMJ (Journées mondiales de la jeunesse) de Paris en 1997, surtout entre la paroisse et l’école Notre-Dame-Providence. Idem pour le jubilé de l’an 2000 avec l’installation de la grande porte sainte au fond du chœur. www.paroisse-enghien-saintgratien.com Une paroisse pleine de contrastes La salle des fêtes manque ! Au fond du presbytère, on avait une très grande salle qui permettait d’organiser des fêtes, des pots, des spectacles, des repas chaque trimestre, avec beaucoup 3 La société change… À Enghien, le groupe inter-religieux «4 fois 1» a réuni catholiques, protestants, juifs et musulmans pour un temps de prière après les attentats de novembre 2015. de monde. La scène a ensuite été démolie pour construire les actuelles salles de réunion paroissiales pour les équipes de KT ou autres. En 1999, à cause de la violente tempête, toute la salle a été détruite et on ne l’a jamais reconstruite car les titres de propriété étaient dispersés et on n’avait pas l’argent nécessaire. Ça a vraiment été une grosse perte ! Cette salle était le lieu de la grande convivialité qui existait entre beaucoup de paroissiens. On garde le souvenir des ventes de charité, des kermesses, des brocantes, des anniversaires de mariage… Depuis les années quatre-vingt, le cadre d’Enghien bouge avec la construction de résidences haut de gamme boulevard de ceinture et en front de lac, puis la rénovation du Casino et des hôtels Barrière. La communauté paroissiale se transforme : dans les années 2000, on a vu moins de volontaires pour prendre en charge les services paroissiaux. Les anciens ont vieilli, sans que le relais ne soit pris par des plus jeunes, mais cela commence à changer… Les mentalités sont autres ; Il y a des bonnes volontés, mais les personnes sont aujourd’hui moins investies, moins disponibles : les femmes ont un travail professionnel, les transports sont plus longs, le rythme de vie a complètement changé (les propositions d’activités culturelles, sportives et associatives sont multiples, sans compter la profusion de chaines télé, Internet et les réseaux sociaux…), les familles sont plus dispersées. L’Église et la paroisse changent… Depuis quinze ans, la vie paroissiale s’est beaucoup transformée : On est regroupé entre les paroisses d’Enghien et de Saint-Gratien avec une même équipe de prêtres, mais ce n’est pas évident car on n’a pas de lien naturel. «Depuis le père Zeller qui habitait Saint-Gratien, on n’a plus notre curé sur place, et cela change tout !» Pourtant on réalise de plus en plus de choses ensemble et on avance petit à petit, mais les Enghiennois ont du mal à aller dans une autre église que la leur ! La population de la ville change beaucoup à cause du prix des loyers. Et ceux qui fréquentent les hôtels ou le casino viennent rarement à l’église… Nous voyons de plus en plus de gens «de passage», mais aussi de personnes qui viennent des communes environnantes, surtout d’Epinay ou du BasMontmorency. Les méthodes catéchétiques ont complètement changé, depuis l’éveil à la foi confié aux laïcs, mais aussi l’organisation de la liturgie, l’accompagnement des familles en deuil, la collaboration avec l’école Sainte-Thérèse et Notre-Dame-Providence. Ça bouge… mais il faut du temps pour que de nouvelles équipes se mettent en place, avec des jeunes et des anciens, avec de nouvelles méthodes. En 2013-2014, l’église Saint-Joseph a reçu un grand coup de jeune : elle a été toute nettoyée, mieux éclairée et aménagée avec une salle vitrée (la « verrière Sainte-Thérèse ») et une grande porte d’entrée coulissante. Elle est belle et lumineuse ; de plus en plus de gens passent pour prier ou pour mettre un cierge. Des nouvelles familles avec des petits enfants viennent à la messe du dimanche matin à 10h30 car les 3 à 7 ans sont pris en charge par des animatrices. Des verres de l’ami- Témoignage du Père Claude Porcheron Nous sommes trois prêtres âgés au presbytère : le père Damien Noël, depuis quatre ans, le père Jean Poussin, depuis deux ans, et moimême, Claude Porcheron, depuis huit ans. Je suis originaire de cette paroisse d’Enghien. J’y suis arrivé à l’âge de 4 ans. J’ai été à l’école Saint-Louis-Sainte-Thérèse et fait toute ma formation chrétienne avec l’aide d’une famille pratiquante active dans la paroisse, à travers la Croisade Eucharistique, les Cœurs Vaillants, les enfants de chœur. J’y ai reçu les sacrements de l’eucharistie, de la confirmation ; j’y ai fait ma profession de foi et y ai célébré ma première messe. Après plus de cinquante ans de ministère de prêtre et des ennuis de santé, ayant atteint l’âge où l’on cesse d’être responsable de la charge d’une paroisse, notre évêque d’alors, Monseigneur Riocreux m’a proposé de résider au presbytère d’Enghien à la place du père Quillec 4 qui s’en retournait en Bretagne. Je me suis alors trouvé en compagnie du père Mullier et du père Bonnet. «Je ne vous ai pas donné de mission, m’a dit l’évêque, mais je sais que vous rendrez service», ce que je me suis efforcé de faire. Ainsi grâce à quelques logements disponibles, des prêtres d’un certain âge peuvent participer à la vie de notre communauté tout en ayant, les uns et les autres, des activités diocésaines et l’accompagnement de quelques groupes sur nos deux paroisses de Saint-Gratien et d’Enghien. Personnellement, il m’est donné d’accompagner une équipe du Mouvement des retraités (MCR), le groupe des catéchumènes d’Enghien, et l’association LourdesCancer- Espérance de notre diocèse. Au sein de cet ensemble de paroisses d’Enghien et de Saint-Gratien, les divers contacts et les célébrations nous font vivre intensément en prêtres, en collaboration avec le père Bertrand Rosier, qui porte la charge pastorale de l’ensemble. Autour du lac J O U R N A L D E S PA R O I S S E S C AT H O L I Q U E S D ’ E N G H I E N E T D E S A I N T- G R AT I E N Saint-Gratien : du village à la ville de banlieue Fin 1958, Saint-Gratien ressemblait à un village avec ses exploitations maraîchères et agricoles, ses vergers et quelques cressonnières encore en activité. L’éclairage public, le tout-à-l’égout n’existaient pas sur la totalité de la commune. ABDENOR MIR Les paroissiens d’Enghien et de Shepperton avec le père Ceriani, au cours d’une rencontre du jumelage. Saint-Gratien avant la rénovation urbaine des années 70. A droite, rue Sœur Angèle et derrière l’église, sur la droite, l’ancien presbytère. BR avec une équipe de paroissiens L es enfants étaient scolarisés à : Jules-Ferry (maternelle), GrusseDagneaux (garçons) et Jean-Jaurès (filles). En attendant l’ouverture en 1960 du collège Jean-Zay, les élèves du CES étaient accueillis au Château Catinat. Une seule cantine (à Jean-Jaurès) accueillait tous les élèves. Le restaurant communal était aussi ouvert aux personnes âgées. Saint-Gratien possédait une école privée connue : celle des demoiselles Martin. Deux événements réunissaient les générations : la kermesse paroissiale et la fête du 14 juillet. Quelques usines étaient implantées sur la commune (notamment celle des briquets Silver Match qui employa jusqu’à six cents personnes), favorisant la venue de nouvelles populations. Nouveaux habitants Deux petites cités avaient vu le jour à la limite d’Épinay : la résidence du boulevard Foch et celle de la rue du Lieutenant Jean Vigneux (devenue place Albert-Camus) Ces constructions allaient accueillir des familles venant en majorité de Paris. La demande de logements se faisait croissante (génération des baby-boomers, ouvriers travaillant à la reconstruction du pays, décolonisation, fin de la guerre d’Algérie, afflux de rapatriés et besoin de main-d’œuvre étrangère). Pour éradiquer les bidonvilles qui cernaient Paris, des moyens vont être mis en œuvre pour construire rapidement et à moindre coût. En 1964, la loi Debré relative à l’habitat insalubre est adoptée. L’habitat pavillonnaire sera remplacé par l’habitat vertical. SaintGratien n’échappera pas à ce bouleversement. Il coïncidera avec la création du département du Val d’Oise. De 1970 à 1980, de grands changements Dès 1950, deux quartiers accueillaient des familles modestes et des immigrés (Espagnols, Portugais) dans des constructions provisoires. Celui situé rue de l’avenir, à la limite de Sannois et celui situé à la limite d’Argenteuil, non loin des cités de Gode et de Jolival, dont les jeunes étaient souvent en rivalité avec ceux de Saint Gratien. L’urbanisation commence par la construction du quartier des Raguenets. Le chantier dure jusqu’en 1970. La chapelle Saint-Paul édifiée en 1970 sera ravagée par un incendie et reconstruite en 1973. La situation géographique du quartier et le rattachement de la chapelle au doyenné d’Argenteuil contribueront à son isolement. Il sera générateur d’un sentiment d’abandon, source de tensions. D’autres quartiers surgissent : la Terre aux Clercs www.paroisse-enghien-saintgratien.com tié prolongent les célébrations belles et priantes du week-end. Un accueil et des confessions sont proposées le samedi matin… L’ancien chemin de croix avait disparu il y a longtemps ; une paroissienne en a réalisé un nouveau qui est très beau, dans un style oriental. Durant quelques années, les temps forts appelés «dimanches pas comme les autres» ont enrichi la vie paroissiale plusieurs fois par an, avec des interventions bibliques ou théologiques très appréciées du père Charles Mullier, décédé fin 2014. Des concerts ou des rencontres bibliques ou poétiques sont toujours régulièrement proposés en soirée ou le dimanche à l’église. La situation et l’attrait d’Enghien, sa vocation touristique et culturelle ne peuvent qu’encourager les chrétiens à développer dans les prochaines années une pastorale du tourisme et de la culture (concerts, expositions, conférences-débats…) pour faire davantage connaitre et rayonner la foi chrétienne à partir de ce lieu privilégié qu’est l’église Saint-Joseph. Au total, depuis quelques années, «on commence lentement à sortir la tête de l’eau, mais il y a eu un moment de grand creux» ! 5 (1966-1968) avec ouverture d’une crèche (Sylvette Giraudon) qui fermera en 2012, et les Marais (quartier des cressonnières). Des petits centres commerciaux sont construits dans ces deux quartiers. La rénovation du centre-ville Elle commence en 1970. Avec ses immeubles insalubres et ses nombreux petits commerces, le centre-ville va être détruit puis reconstruit. Le Forum va voir le jour. Son nom, évoquant l’agora romaine, est le reflet de la conception architecturale de l’époque : habitations collectives avec, aux pieds des immeubles, des commerces. D’importants travaux commencent (éclairage public, tout-à-l’égout et voirie). Le centre-ville devient un immense chantier dans lequel s’inscrira la construction du presbytère actuel, juste avant le départ des pères servites. Les Cyclades accueilleront des jeunes ménages et des liens d’amitié se tisseront. Certains perdurent encore malgré les déménagements. La résidence des cygnes (1977-1978 boulevard Foch) sera la dernière réalisation d’immeubles aux façades peu attrayantes. À partir de 1985-1990 ils seront moins hauts et plus conviviaux. D’un bon standing ils accueilleront des habitants plus aisés. L’urbanisation va continuer par le quartier de la gare et ceux proches du cœur de ville. La salle Jeanned’Arc sera reconstruite vers les années 2000 et la dernière réalisation sera celle de la rue Berthie-Albrecht et de ses commerces. Une vie de qualité… Durant cette période, la population de Saint-Gratien passe d’environ 8000 habitants à près de 21000. Mais la ville reste agréable avec ses zones pavillonnaires et ses espaces verts (environ 30 hectares) : le parc «Barrachin» sur l’ancienne propriété de la famille du même nom et le parc urbain du centre-ville (ancienne propriété de Guy Lux et caserne des pompiers, rue du Général Leclerc), les allées vertes, le jardin du petit lac… sans parler des nombreux massifs de fleurs répartis dans la ville à la belle saison. Elle offre de multiples activités (théâtre Jean-Marais, cinéma, médiathèque …), des crèches, haltes garderies et un relais d’assistantes maternelles pour la petite enfance. Marché, commerces, banques et restaurants assurent une bonne qualité de vie. La ville est bien desservie. Des écoles sont implantées dans tous les quartiers. …pour un meilleur «vivre ensemble» Cependant des disparités demeurent : le quartier Les Raguenets reste isolé, la place Albert-Camus éloignée du centreville, et les Marais, avec un nombre important de propriétaires, manquent de commerces de proximité. Espérons que la récente réhabilitation des Raguenets, les efforts des élus et ceux de tous les habitants, contribueront dans les décennies à venir à améliorer le vivre ensemble dans notre cité. Catastrophe et solidarité Le 1er janvier 1987, la tour du 8 place Charles de Gaulle est secouée par une violente explosion suivie d’un incendie. Les Samu 95, 93, 78 et de Paris, la Croix-Rouge et des ambulanciers privés rejoindront les pompiers pour soigner et transporter les blessés. Le bilan sera de vingt-quatre blessés légers mais les dégâts matériels sont impressionnants ! Malgré un très grand courant de solidarité, des familles vivront de longs mois dans des conditions difficiles. Autour du lac J O U R N A L D E S PA R O I S S E S C AT H O L I Q U E S D ’ E N G H I E N E T D E S A I N T- G R AT I E N Saint-Gratien : 50 ans de vie paroissiale Voici quelques figures qui ont marqué notre vie paroissiale… mais il y en aurait bien d’autres à citer ! Les Pères Servites de Marie Les Servites sont à l’origine de la création des clubs de judo, gymnastique et danse rythmique (par la suite regroupés avec ceux du cercle laïque) et ils organisent des colonies de vacances pour les garçons. Scouts et Guides de France sont en plein essor : environ cent trente jeunes entre louveteaux, scouts, routiers et jeannettes, guides et guides aînées. On ne peut parler du scoutisme sans évoquer Jean Aubert et Michel Mathieu et sans avoir une pensée pour ceux qui, à 20 ans, donnaient de leur temps pour entourer les plus jeunes. Les activités cesseront vers les années 1975, faute d’encadrement. D’autres paroissiens s’occupaient d’une amicale destinée à la jeunesse. En 1968, le père Roch met en place le Relais pour les plus de 16 ans. Entre quarante et soixante-dix jeunes se réunissent salle Jeanne-d’Arc autour de diverses activités et se prennent en charge pour l’organisation de sorties, l’animation de messes. Innovation vers les années 1970, le père Latraverse demande aux fiancés de suivre une préparation au mariage avec d’autres couples à Montmorency. En 1974, les Pères Servites quittent la paroisse : dynamiques et engagés auprès des jeunes, ils ont marqué durablement les esprits. Profession de foi en 1964. Les sœurs servites de Marie Elles habitent rue Sœur Angèle et contribuent à la vie de la communauté (la messe des jeunes enfants a lieu chez elles). Elles tiennent un vestiaire et donnent des soins au dispensaire. Après leur départ en 1976, il fermera, rouvrira puis accueillera un centre de loisirs. Le terrain sera vendu pour construire des maisons, rue Didou. Des prêtres diocésains Le père Marteil (1974-1981) avec le père Deroy. Discret, il n’hésite pourtant pas à se déplacer chez ses paroissiens pour demander des catéchistes. Il en a besoin (les enfants sont nombreux). Mais qu’il est difficile de succéder aux Servites. Combien de fois, n’at-il pas entendu : «Du temps du père Latraverse !» Le père Chenesseau (1981-1987). Il rencontrait régulièrement les catéchistes, leur apportant un éclairage profond sur les thèmes abordés. Des Pères Blancs Nouvelle présence d’une communauté religieuse avec les pères Dujardin (pour l’aumônerie) et Frémeaux (pour le catéchisme). Suite à des échanges, le frère Marius m’avait écrit «Il y a deux manières de faire entrer en communion la diversité des dons : l’amour du partage et le partage de l’amour.» Le père Girbal (1987-1994). Il allait, selon l’expression du pape François, aux Les jeannettes, 1970. périphéries. Voici une phrase du Credo qu’il avait écrit : «Moi, je n’ai rien d’autre à faire, qu’aimer et me laisser aimer… aimer au gré des rencontres, aimer chacun comme il est, avec tout le poids de ses pauvretés et de ses misères…» www.paroisse-enghien-saintgratien.com Ils ont marqué la paroisse de leur charisme : à l’exemple de Marie et de la première communauté de Jérusalem, vivre une vie fraternelle dans la prière, la joie, le partage et la simplicité. Le père Latraverse (départ en 1972) : chaleureux, aimant le contact, il poursuit la tâche de ses prédécesseurs avec ses confrères. La kermesse sur le terrain avenue Didou est un événement incontournable. Elle réunit la population avec ses nombreux stands, ses démonstrations de judo, de gymnastique et de danse. La participation de l’animateur Guy Lux attire le monde. Le maire, le docteur Hovnanian, s’y rend régulièrement. Aujourd’hui, deux kermesses (hiver et été) ont encore lieu chaque année grâce aux services de nombreux bénévoles. Le père Charles de Coattarel (19942001). Souriant, d’humeur égale, il avait ouvert la chapelle aux chrétiens coptes pour qu’ils puissent prier dans un lieu décent. La paroisse avait accueilli les jeunes de Taizé en 1994 : très émouvant ce soir de réveillon où il avait commencé en Français le Notre Père, qui s’est poursuivi dans la langue natale de chacun. Une façon de mieux comprendre la Pentecôte ! Une troupe scoute s’était reconstituée entre 1998 et 2000. Elle cessa faute de jeunes. 7 Informations ■■Kermesse paroissiale d’été à Saint Gratien : 21 et 22 mai au centre culturel du parc ■■Fête de l’amitié à Enghien : 18 et 19 juin ■■Inscriptions à la catéchèse, à l’éveil à la foi et à l’aumônerie : au presbytère dès le mois de juin ■■Inscription au mariage pour 2016-2017 : au presbytère dès le mois de juin ■■Messe de fin d’année scolaire à Saint Gratien : 24 juin à 11h Contacts N’hésitez pas à contacter la paroisse par téléphone ou par internet www.paroisse-enghien-saintgratien.com Enghien presbytère : 26 rue de Malleville Tél. : 01 34 12 37 36 [email protected] Saint-Gratien Retour aux diocésains… Le père Zeller (2001-2007). Jovial, le goût du contact. C’est lui qui a eu la lourde tâche de créer le pôle paroissial Enghien/Saint-Gratien. Il était conscient des difficultés mais aussi certain que la collaboration entre paroisses était nécessaire pour préparer l’avenir. Pour lui, la vraie question à se poser n’était pas : «Aura-t-on un curé ?» mais «Existons-nous en tant que communauté ?». Il avait mis en place l’équipe d’accompagnement des familles en deuil (EAFD). Le père Robert Labiszewki (20072009). Une personnalité atypique. Il aimait les rencontres dans la rue. Pendant la semaine d’évangélisation à Enghien, il arpentait la jetée du lac avec les jeunes volontaires, invitant les passants à se rendre à l’église. Qu’importait le résultat, l’essentiel était l’affirmation de leur foi. La paroisse a accueilli trois séminaristes (seul Jean-Pierre Richard est devenu prêtre) et des prêtres étudiants africains (Joachim, Félicien, Jean-Noëly, Aymar…). Le père Félicien a créé avec presbytère : 24 rue Sœur Angèle Tél. : 01 39 89 20 11 [email protected] Autour du lac J O U R N A L D E S PA R O I S S E S D ’ E N G H I E N E T D E S A I N T- G R AT I E N Directeur de publication et rédacteur en chef : Père Bertrand Rosier Équipe de rédaction : Georgette Gaudin, Alain Tuloup Édition et publicité : Bayard Service Régie – Tél. : 01 74 31 74 10 - Dépot légal à parution. Impression : Talesca, Mont-Saint-Aignan (76) – Tirage : 11 500 exemplaires 8 Première messe de Jean-Pierre Richard (ancien séminariste en immersion à Saint-Gratien) ordonné en 2000. Retraite de profession de foi avec le père Charles de Coattarel. Michel Nyeck le groupe inter-culturel et très tonique de «Foi dans la Joie». Des laïcs actifs… Une communauté est aussi formée de laïcs s’investissant dans des conseils (pastoral, économique, associations paroissiale et immobilière, EAP), dans la liturgie, la chorale, l’orgue et l’animation des messes, les servants d’autel, le secrétariat et l’accueil, la communication (journaux, radio…) ou des mouvements caritatifs (Saint-Vincentde-Paul, Secours Catholique, Service évangélique des malades). Malgré un certain vieillissement, dynamisme et convivialité sont au rendez-vous de la vie paroissiale, tant aux messes qu’au centre paroissial («une vraie ruche») et aux kermesses ! Un nouveau Conseil pastoral rajeuni se met aussi en place. Que cette brève relecture permette à chacun de réfléchir aux nombreux engagements qui ont donné une vraie vitalité à notre paroisse... Notre communauté a un grand besoin que d’autres s’engagent pour vivre et annoncer la Parole de Dieu… Éléments rassemblés par Georgette Gaudin