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Autour du lac
J O U R N A L D E S PA R O I S S E S C A T H O L I Q U E S D ’ E N G H I E N E T D E S A I N T- G R A T I E N
38
N°
1966 - 2016
50 ans d’histoire à Enghien
et Saint-Gratien
Après un regard sur l’évolution du diocèse
de Pontoise (Autour du Lac N°37), voici
notre réalité locale : que de changements
vécus par les catholiques de nos deux
paroisses au cours de ces cinquante ans !
J’en retiens trois : Les suites, pas toujours
simples à gérer, du concile Vatican II ; la
participation progressive des laïcs à l’animation de la
vie des paroisses, à travers le Conseil pastoral, l’équipe
d’animation pastorale, l’équipe d’accompagnement des
familles en deuil, la catéchèse et l’aumônerie, la préparation aux sacrements… ; enfin les transformations importantes de notre cadre de vie (nouveau centre-ville à SaintGratien, tour du lac et bâtiments paroissiaux modifiés à
Enghien…). Ce numéro ne sera qu’un bref reflet d’une vie
riche et multiforme…
Au cours de ces cinquante ans, je retiens aussi l’importance de certains groupes qui assurent des services
communautaires et marquent l’esprit des paroissiens :
citons les prêtres qui se sont succédés, les équipes liturgiques et les chorales (avec les concerts…), les associations (loi 1901) qui soutiennent les finances paroissiales
et organisent les kermesses ou autres fêtes, le Secours
catholique et toutes les initiatives de solidarité et d’attention aux malades ou aux personnes âgées, et plus récemment, les groupes inter-religieux («4 fois 1» à Enghien)
ou inter-culturels («Foi dans la joie» à Saint Gratien ;
«Apprendre à vivre ensemble»).
Enfin, je note le rapprochement de nos deux paroisses
d’Enghien et de Saint-Gratien depuis une quinzaine
d’années : c’est un chantier qui avance mais qui reste un
défi, tout comme la collaboration de plus en plus forte
entre les paroisses du doyenné «Enghien-Montmorency».
Au total, «ça bouge» autour de nous, et cela nous dérange
parfois ! Mais toute notre société est en mutation ; si nos
communautés restaient immobiles, ne serait-ce pas plus
inquiétant ?
45072
■■Père Bertrand Rosier,
curé d’Enghien et de Saint-Gratien
Mai 2016
En décembre, la façade
de l’église Saint-Joseph d’Enghien
est illuminée et attire beaucoup
de touristes.
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Enghien-les-Bains 1966 - 2016 :
Des paroissiens se souviennent…
La population de la commune n’a presque pas varié (environ 12000 habitants), mais celle de la paroisse
a bien baissé. Dans les années soixante-dix, le curé s’occupait de tout et il avait trois prêtres avec lui.
De nombreux laïcs étaient très engagés et s’investissaient pour que tout fonctionne bien.
«‌Il ne fallait pas pleurer pour avoir des bénévoles !‌»
Il y avait une grosse bourgeoisie très
riche, constituée de vieilles familles
qui donnaient beaucoup d’argent. Au
début du diocèse, Enghien était la commune qui donnait le plus au denier
du culte. Mais ces familles restaient à
part, et «‌jusqu’aux années quatre-vingt,
l’atmosphère des messes était glaciale‌».
Après, les enfants de ces familles n’ont
plus eu assez de moyens pour entretenir leurs biens, ils ont vendu et sont
partis. Dans les années 80-90, il y a eu
beaucoup de tiraillements dans l’Église
et bien des paroissiens sont partis. Le
concile Vatican II a été perçu différemment par les uns et les autres, certains
étaient craintifs, d’autres ouverts et déçus par la lenteur des évolutions.
Accueil d’une famille «‌Boat people‌» en 79-80
«‌Chaque jour on parlait de ces réfugiés du sud-est asiatique qui fuyaient la guerre…
On s’est dit : «‌Si la paroisse accueillait une famille ?‌» car on venait de récupérer le bâtiment
du 26ter. Avec l’autorisation du père Mascré, le projet est proposé aux paroissiens pour
que tous se mobilisent : il fallait exécuter les travaux d’aménagement, accompagner les
personnes, assurer les frais d’entretien pour un an… C’était l’engagement demandé. Dans
l’enthousiasme, différentes équipes se sont mises en route pour le nettoyage (peinture et
papiers peints) ; les jeunes ont retapissé deux pièces, mais il fallait aller vite et la municipalité est venue à la rescousse avec du personnel compétent. On a aussi trouvé le mobilier
pour quatre pièces et le linge de première nécessité pour une famille.
Finalement, on a accueilli une maman (dont le mari avait disparu) et ses quatre enfants.
Chaque jour, quelqu’un passait pour voir si tout allait bien. Peu après, l’un d’entre nous a
trouvé du travail pour la maman, les enfants se sont bien intégrés à l’école, et un médecin et
un dentiste ont pris gracieusement soin d’eux. Ils sont restés un an parmi nous,
totalement pris en charge. Quelle joie de réaliser ensemble ce beau projet en tirant parti de
la bonne volonté et des capacités de chacun ! Ce fut un grand moment pour la paroisse !
Nicole Rogez
«‌
Quand on est arrivé, on a été mal
accueilli car nos enfants faisaient un
peu de bruit ! C’est par l’aumônerie
des jeunes qu’il a été possible de faire
sa place. Il y avait des paroissiens très
durs, beaucoup d’autres étaient disponibles et généreux. On participait tous
à la kermesse, mais il a fallu du temps
pour s’intégrer.»
Relevage de l’orgue au cours des travaux
de rénovation en 2014.
Les religieuses
à Enghien
Une communauté de sœurs infirmières
rendait de grands services jusque dans
les années soixante-dix, puis elle nous a
quittés. À la Villa Sainte-Marie, entourée
d’un beau parc, les sœurs de l’Immaculée
Conception accueillaient des personnes
âgées ou malades. Leur grande maison
a été démolie et a été remplacée par
l’école de musique. Heureusement, les
Sœurs de la Divine Providence de SaintJean de Bassel sont toujours là, en face
du presbytère, et elles participent pleinement à la vie paroissiale.
Des dynamismes
et des militants
Dans les années 70 à 90, les équipes
d’action catholique (ACGF, ACGH,
ACO…) et les mouvements (scoutisme, CFPC…), étaient nombreux et
très vivants. La Conférence St Vincent
de Paul et Pax Christi étaient dynamiques. La chorale d’une cinquantaine
de personnes marchait très fort et
était le socle de bien des relations, puis
sont venues les équipes liturgiques, le
Conseil pastoral… Mais l’église était
sombre et triste ! D’où l’utilité de la
réfection du chœur entreprise par
le père Stark. Ensuite il n’y a pas eu
d’amélioration importante à l’église
jusqu’aux gros travaux de rénovation
des années récentes.
Les écoles catholiques étaient très
proches de la paroisse : beaucoup de
liens se tissaient par le catéchisme, avec
les enfants qui allaient chez les mamans. Les Pères maristes étaient nombreux et bien présents. En 1974 eut lieu
la fusion entre les écoles Notre-Dame
et La Providence ; les maristes se firent
plus rares puis quittèrent Enghien.
Des moments très forts
En 1982 a été lancé le jumelage de la
paroisse Saint Joseph avec la paroisse
anglicane de Shepperton ; des équipes
diverses et joyeuses ont préparé et animé les échanges annuels très amicaux,
avec repas et scénettes, qui se déroulaient alternativement dans une ville et
dans l’autre. Mais la relève manque…
Des moments extraordinaires et une
grande solidarité ont été vécus autour
des JMJ (Journées mondiales de la jeunesse) de Paris en 1997, surtout entre
la paroisse et l’école Notre-Dame-Providence. Idem pour le jubilé de l’an 2000
avec l’installation de la grande porte
sainte au fond du chœur.
www.paroisse-enghien-saintgratien.com
Une paroisse pleine
de contrastes
La salle des fêtes manque !
Au fond du presbytère, on avait une très
grande salle qui permettait d’organiser
des fêtes, des pots, des spectacles, des
repas chaque trimestre, avec beaucoup
3
La société change…
À Enghien, le groupe
inter-religieux
«‌4 fois 1‌» a réuni
catholiques,
protestants, juifs
et musulmans pour
un temps de prière
après les attentats de
novembre 2015.
de monde. La scène a ensuite été démolie pour construire les actuelles salles de
réunion paroissiales pour les équipes
de KT ou autres. En 1999, à cause de la
violente tempête, toute la salle a été détruite et on ne l’a jamais reconstruite car
les titres de propriété étaient dispersés
et on n’avait pas l’argent nécessaire. Ça
a vraiment été une grosse perte ! Cette
salle était le lieu de la grande convivialité qui existait entre beaucoup de paroissiens. On garde le souvenir des ventes
de charité, des kermesses, des brocantes,
des anniversaires de mariage…
Depuis les années quatre-vingt, le cadre
d’Enghien bouge avec la construction
de résidences haut de gamme boulevard de ceinture et en front de lac, puis
la rénovation du Casino et des hôtels
Barrière. La communauté paroissiale se
transforme : dans les années 2000, on a
vu moins de volontaires pour prendre
en charge les services paroissiaux. Les
anciens ont vieilli, sans que le relais ne
soit pris par des plus jeunes, mais cela
commence à changer… Les mentalités
sont autres ; Il y a des bonnes volontés,
mais les personnes sont aujourd’hui
moins investies, moins disponibles :
les femmes ont un travail professionnel, les transports sont plus longs, le
rythme de vie a complètement changé
(les propositions d’activités culturelles,
sportives et associatives sont multiples,
sans compter la profusion de chaines
télé, Internet et les réseaux sociaux…),
les familles sont plus dispersées.
L’Église et la paroisse
changent…
Depuis quinze ans, la vie paroissiale
s’est beaucoup transformée :
On est regroupé entre les paroisses
d’Enghien et de Saint-Gratien avec
une même équipe de prêtres, mais ce
n’est pas évident car on n’a pas de lien
naturel. «‌Depuis le père Zeller qui habitait Saint-Gratien, on n’a plus notre
curé sur place, et cela change tout !‌»
Pourtant on réalise de plus en plus de
choses ensemble et on avance petit
à petit, mais les Enghiennois ont du
mal à aller dans une autre église que
la leur !
La population de la ville change beaucoup à cause du prix des loyers. Et
ceux qui fréquentent les hôtels ou le
casino viennent rarement à l’église…
Nous voyons de plus en plus de gens
«‌de passage‌», mais aussi de personnes
qui viennent des communes environnantes, surtout d’Epinay ou du BasMontmorency.
Les méthodes catéchétiques ont complètement changé, depuis l’éveil à la
foi confié aux laïcs, mais aussi l’organisation de la liturgie, l’accompagnement des familles en deuil, la collaboration avec l’école Sainte-Thérèse et
Notre-Dame-Providence. Ça bouge…
mais il faut du temps pour que de
nouvelles équipes se mettent en place,
avec des jeunes et des anciens, avec de
nouvelles méthodes.
En 2013-2014, l’église Saint-Joseph a
reçu un grand coup de jeune : elle a
été toute nettoyée, mieux éclairée et
aménagée avec une salle vitrée (la
«‌
verrière Sainte-Thérèse‌
») et une
grande porte d’entrée coulissante. Elle
est belle et lumineuse ; de plus en plus
de gens passent pour prier ou pour
mettre un cierge. Des nouvelles familles avec des petits enfants viennent
à la messe du dimanche matin à 10h30
car les 3 à 7 ans sont pris en charge par
des animatrices. Des verres de l’ami-
Témoignage du Père Claude Porcheron
Nous sommes trois prêtres âgés au presbytère : le père Damien Noël,
depuis quatre ans, le père Jean Poussin, depuis deux ans, et moimême, Claude Porcheron, depuis huit ans.
Je suis originaire de cette paroisse d’Enghien. J’y suis arrivé à l’âge
de 4 ans. J’ai été à l’école Saint-Louis-Sainte-Thérèse et fait toute ma
formation chrétienne avec l’aide d’une famille pratiquante active dans
la paroisse, à travers la Croisade Eucharistique, les Cœurs Vaillants,
les enfants de chœur. J’y ai reçu les sacrements de l’eucharistie, de la
confirmation ; j’y ai fait ma profession de foi et y ai célébré ma première messe.
Après plus de cinquante ans de ministère de prêtre et des ennuis de
santé, ayant atteint l’âge où l’on cesse d’être responsable de la charge
d’une paroisse, notre évêque d’alors, Monseigneur Riocreux m’a
proposé de résider au presbytère d’Enghien à la place du père Quillec
4
qui s’en retournait en Bretagne. Je me suis alors trouvé en compagnie du père Mullier et du père Bonnet. «‌Je ne vous ai pas donné
de mission, m’a dit l’évêque, mais je sais que vous rendrez service‌»,
ce que je me suis efforcé de faire. Ainsi grâce à quelques logements
disponibles, des prêtres d’un certain âge peuvent participer à la vie de
notre communauté tout en ayant, les uns et les autres, des activités
diocésaines et l’accompagnement de quelques groupes sur nos deux
paroisses de Saint-Gratien et d’Enghien. Personnellement, il m’est
donné d’accompagner une équipe du Mouvement des retraités (MCR),
le groupe des catéchumènes d’Enghien, et l’association LourdesCancer- Espérance de notre diocèse. Au sein de cet ensemble de
paroisses d’Enghien et de Saint-Gratien, les divers contacts et les célébrations nous font vivre intensément en prêtres, en collaboration avec
le père Bertrand Rosier, qui porte la charge pastorale de l’ensemble.
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Saint-Gratien : du village
à la ville de banlieue
Fin 1958, Saint-Gratien ressemblait à un village avec ses
exploitations maraîchères et agricoles, ses vergers et quelques
cressonnières encore en activité. L’éclairage public, le tout-à-l’égout
n’existaient pas sur la totalité de la commune.
ABDENOR MIR
Les paroissiens d’Enghien et de Shepperton avec le
père Ceriani, au cours d’une rencontre du jumelage.
Saint-Gratien avant la rénovation urbaine des années 70. A droite, rue Sœur Angèle et derrière
l’église, sur la droite, l’ancien presbytère.
BR avec une équipe de paroissiens
L
es enfants étaient scolarisés à :
Jules-Ferry (maternelle), GrusseDagneaux (garçons) et Jean-Jaurès (filles). En attendant l’ouverture en
1960 du collège Jean-Zay, les élèves du
CES étaient accueillis au Château Catinat. Une seule cantine (à Jean-Jaurès)
accueillait tous les élèves. Le restaurant
communal était aussi ouvert aux personnes âgées. Saint-Gratien possédait
une école privée connue : celle des demoiselles Martin. Deux événements réunissaient les générations : la kermesse
paroissiale et la fête du 14 juillet.
Quelques usines étaient implantées
sur la commune (notamment celle
des briquets Silver Match qui employa
jusqu’à six cents personnes), favorisant
la venue de nouvelles populations.
Nouveaux habitants
Deux petites cités avaient vu le jour
à la limite d’Épinay : la résidence du
boulevard Foch et celle de la rue du
Lieutenant Jean Vigneux (devenue
place Albert-Camus) Ces constructions
allaient accueillir des familles venant
en majorité de Paris.
La demande de logements se faisait
croissante (génération des baby-boomers, ouvriers travaillant à la reconstruction du pays, décolonisation, fin de
la guerre d’Algérie, afflux de rapatriés
et besoin de main-d’œuvre étrangère).
Pour éradiquer les bidonvilles qui cernaient Paris, des moyens vont être
mis en œuvre pour construire rapidement et à moindre coût. En 1964, la loi
Debré relative à l’habitat insalubre est
adoptée. L’habitat pavillonnaire sera
remplacé par l’habitat vertical. SaintGratien n’échappera pas à ce bouleversement. Il coïncidera avec la création
du département du Val d’Oise.
De 1970 à 1980,
de grands changements
Dès 1950, deux quartiers accueillaient
des familles modestes et des immigrés (Espagnols, Portugais) dans des
constructions provisoires. Celui situé
rue de l’avenir, à la limite de Sannois
et celui situé à la limite d’Argenteuil,
non loin des cités de Gode et de Jolival,
dont les jeunes étaient souvent en rivalité avec ceux de Saint Gratien.
L’urbanisation commence par la
construction du quartier des Raguenets. Le chantier dure jusqu’en 1970.
La chapelle Saint-Paul édifiée en 1970
sera ravagée par un incendie et reconstruite en 1973. La situation géographique du quartier et le rattachement
de la chapelle au doyenné d’Argenteuil
contribueront à son isolement.
Il sera générateur d’un sentiment
d’abandon, source de tensions. D’autres
quartiers surgissent : la Terre aux Clercs
www.paroisse-enghien-saintgratien.com
tié prolongent les célébrations belles
et priantes du week-end. Un accueil
et des confessions sont proposées le
samedi matin… L’ancien chemin de
croix avait disparu il y a longtemps ;
une paroissienne en a réalisé un nouveau qui est très beau, dans un style
oriental.
Durant quelques années, les temps
forts appelés «‌dimanches pas comme
les autres‌» ont enrichi la vie paroissiale plusieurs fois par an, avec des interventions bibliques ou théologiques
très appréciées du père Charles Mullier, décédé fin 2014. Des concerts ou
des rencontres bibliques ou poétiques
sont toujours régulièrement proposés
en soirée ou le dimanche à l’église.
La situation et l’attrait d’Enghien, sa
vocation touristique et culturelle ne
peuvent qu’encourager les chrétiens
à développer dans les prochaines années une pastorale du tourisme et de
la culture (concerts, expositions, conférences-débats…) pour faire davantage
connaitre et rayonner la foi chrétienne
à partir de ce lieu privilégié qu’est
l’église Saint-Joseph.
Au total, depuis quelques années, «‌on
commence lentement à sortir la tête
de l’eau, mais il y a eu un moment de
grand creux» !
5
(1966-1968) avec ouverture d’une crèche (Sylvette Giraudon) qui fermera en 2012, et les Marais (quartier des cressonnières). Des petits centres commerciaux sont construits
dans ces deux quartiers.
La rénovation du centre-ville
Elle commence en 1970. Avec ses immeubles insalubres et
ses nombreux petits commerces, le centre-ville va être détruit puis reconstruit.
Le Forum va voir le jour. Son nom, évoquant l’agora romaine,
est le reflet de la conception architecturale de l’époque :
habitations collectives avec, aux pieds des immeubles, des
commerces. D’importants travaux commencent (éclairage
public, tout-à-l’égout et voirie). Le centre-ville devient un
immense chantier dans lequel s’inscrira la construction du
presbytère actuel, juste avant le départ des pères servites.
Les Cyclades accueilleront des jeunes ménages et des liens
d’amitié se tisseront. Certains perdurent encore malgré les
déménagements.
La résidence des cygnes (1977-1978 boulevard Foch) sera
la dernière réalisation d’immeubles aux façades peu attrayantes. À partir de 1985-1990 ils seront moins hauts et
plus conviviaux. D’un bon standing ils accueilleront des habitants plus aisés. L’urbanisation va continuer par le quartier
de la gare et ceux proches du cœur de ville. La salle Jeanned’Arc sera reconstruite vers les années 2000 et la dernière
réalisation sera celle de la rue Berthie-Albrecht et de ses
commerces.
Une vie de qualité…
Durant cette période, la population de Saint-Gratien passe
d’environ 8000 habitants à près de 21000. Mais la ville reste
agréable avec ses zones pavillonnaires et ses espaces verts
(environ 30 hectares) : le parc «Barrachin» sur l’ancienne
propriété de la famille du même nom et le parc urbain du
centre-ville (ancienne propriété de Guy Lux et caserne des
pompiers, rue du Général Leclerc), les allées vertes, le jardin du petit lac… sans parler des nombreux massifs de fleurs
répartis dans la ville à la belle saison. Elle offre de multiples
activités (théâtre Jean-Marais, cinéma, médiathèque …), des
crèches, haltes garderies et un relais d’assistantes maternelles
pour la petite enfance. Marché, commerces, banques et restaurants assurent une bonne qualité de vie. La ville est bien
desservie. Des écoles sont implantées dans tous les quartiers.
…pour un meilleur «vivre ensemble»
Cependant des disparités demeurent : le quartier Les Raguenets reste isolé, la place Albert-Camus éloignée du centreville, et les Marais, avec un nombre important de propriétaires, manquent de commerces de proximité.
Espérons que la récente réhabilitation des Raguenets, les
efforts des élus et ceux de tous les habitants, contribueront
dans les décennies à venir à améliorer le vivre ensemble
dans notre cité.
Catastrophe et solidarité
Le 1er janvier 1987, la tour du 8 place Charles de Gaulle est
secouée par une violente explosion suivie d’un incendie. Les
Samu 95, 93, 78 et de Paris, la Croix-Rouge et des ambulanciers
privés rejoindront les pompiers pour soigner et transporter les
blessés. Le bilan sera de vingt-quatre blessés légers mais les
dégâts matériels sont impressionnants ! Malgré un très grand
courant de solidarité, des familles vivront de longs mois dans des
conditions difficiles.
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Saint-Gratien :
50 ans de vie paroissiale
Voici quelques figures qui ont marqué notre vie paroissiale… mais il y en aurait bien d’autres à citer !
Les Pères Servites de Marie
Les Servites sont à l’origine de la création des clubs de judo, gymnastique et
danse rythmique (par la suite regroupés avec ceux du cercle laïque) et ils
organisent des colonies de vacances
pour les garçons. Scouts et Guides de
France sont en plein essor : environ
cent trente jeunes entre louveteaux,
scouts, routiers et jeannettes, guides
et guides aînées. On ne peut parler du
scoutisme sans évoquer Jean Aubert et
Michel Mathieu et sans avoir une pensée pour ceux qui, à 20 ans, donnaient
de leur temps pour entourer les plus
jeunes. Les activités cesseront vers les
années 1975, faute d’encadrement.
D’autres paroissiens s’occupaient
d’une amicale destinée à la jeunesse.
En 1968, le père Roch met en place le
Relais pour les plus de 16 ans. Entre
quarante et soixante-dix jeunes se
réunissent salle Jeanne-d’Arc autour
de diverses activités et se prennent en
charge pour l’organisation de sorties,
l’animation de messes. Innovation vers
les années 1970, le père Latraverse
demande aux fiancés de suivre une
préparation au mariage avec d’autres
couples à Montmorency. En 1974, les
Pères Servites quittent la paroisse :
dynamiques et engagés auprès des
jeunes, ils ont marqué durablement
les esprits.
Profession de foi en 1964.
Les sœurs servites de Marie
Elles habitent rue Sœur Angèle et
contribuent à la vie de la communauté (la messe des jeunes enfants a lieu
chez elles). Elles tiennent un vestiaire
et donnent des soins au dispensaire.
Après leur départ en 1976, il fermera,
rouvrira puis accueillera un centre
de loisirs. Le terrain sera vendu pour
construire des maisons, rue Didou.
Des prêtres diocésains
Le père Marteil (1974-1981) avec le
père Deroy. Discret, il n’hésite pourtant pas à se déplacer chez ses paroissiens pour demander des catéchistes.
Il en a besoin (les enfants sont nombreux). Mais qu’il est difficile de succéder aux Servites. Combien de fois, n’at-il pas entendu : «Du temps du père
Latraverse !»
Le père Chenesseau (1981-1987). Il rencontrait régulièrement les catéchistes,
leur apportant un éclairage profond
sur les thèmes abordés.
Des Pères Blancs
Nouvelle présence d’une communauté religieuse avec les pères Dujardin
(pour l’aumônerie) et Frémeaux (pour
le catéchisme). Suite à des échanges, le
frère Marius m’avait écrit «Il y a deux
manières de faire entrer en communion la diversité des dons : l’amour du
partage et le partage de l’amour.»
Le père Girbal (1987-1994). Il allait, selon l’expression du pape François, aux
Les jeannettes, 1970.
périphéries. Voici une phrase du Credo qu’il avait écrit : «Moi, je n’ai rien
d’autre à faire, qu’aimer et me laisser
aimer… aimer au gré des rencontres,
aimer chacun comme il est, avec tout
le poids de ses pauvretés et de ses misères…»
www.paroisse-enghien-saintgratien.com
Ils ont marqué la paroisse de leur charisme : à l’exemple de Marie et de la
première communauté de Jérusalem,
vivre une vie fraternelle dans la prière,
la joie, le partage et la simplicité.
Le père Latraverse (départ en 1972) :
chaleureux, aimant le contact, il poursuit la tâche de ses prédécesseurs
avec ses confrères. La kermesse sur le
terrain avenue Didou est un événement incontournable. Elle réunit la
population avec ses nombreux stands,
ses démonstrations de judo, de gymnastique et de danse. La participation de l’animateur Guy Lux attire le
monde. Le maire, le docteur Hovnanian, s’y rend régulièrement.
Aujourd’hui, deux kermesses (hiver
et été) ont encore lieu chaque année
grâce aux services de nombreux bénévoles.
Le père Charles de Coattarel (19942001). Souriant, d’humeur égale, il
avait ouvert la chapelle aux chrétiens coptes pour qu’ils puissent prier
dans un lieu décent. La paroisse avait
accueilli les jeunes de Taizé en 1994 :
très émouvant ce soir de réveillon où
il avait commencé en Français le Notre
Père, qui s’est poursuivi dans la langue
natale de chacun. Une façon de mieux
comprendre la Pentecôte ! Une troupe
scoute s’était reconstituée entre 1998
et 2000. Elle cessa faute de jeunes.
7
Informations
■■Kermesse
paroissiale d’été à Saint
Gratien : 21 et 22 mai au centre culturel
du parc
■■Fête
de l’amitié à Enghien : 18 et 19 juin
■■Inscriptions à la catéchèse, à l’éveil à la
foi et à l’aumônerie : au presbytère dès le
mois de juin
■■Inscription au mariage pour 2016-2017 :
au presbytère dès le mois de juin
■■Messe
de fin d’année scolaire à Saint
Gratien : 24 juin à 11h
Contacts
N’hésitez pas à contacter la paroisse
par téléphone ou par internet
www.paroisse-enghien-saintgratien.com
Enghien
presbytère : 26 rue de Malleville
Tél. : 01 34 12 37 36
[email protected]
Saint-Gratien
Retour aux diocésains…
Le père Zeller (2001-2007). Jovial, le
goût du contact. C’est lui qui a eu la
lourde tâche de créer le pôle paroissial Enghien/Saint-Gratien. Il était
conscient des difficultés mais aussi
certain que la collaboration entre
paroisses était nécessaire pour préparer l’avenir. Pour lui, la vraie question
à se poser n’était pas : «Aura-t-on un
curé ?» mais «Existons-nous en tant
que communauté ?». Il avait mis en
place l’équipe d’accompagnement des
familles en deuil (EAFD).
Le père Robert Labiszewki (20072009). Une personnalité atypique. Il
aimait les rencontres dans la rue. Pendant la semaine d’évangélisation à Enghien, il arpentait la jetée du lac avec
les jeunes volontaires, invitant les passants à se rendre à l’église. Qu’importait le résultat, l’essentiel était l’affirmation de leur foi.
La paroisse a accueilli trois séminaristes
(seul Jean-Pierre Richard est devenu
prêtre) et des prêtres étudiants africains (Joachim, Félicien, Jean-Noëly,
Aymar…). Le père Félicien a créé avec
presbytère : 24 rue Sœur Angèle
Tél. : 01 39 89 20 11
[email protected]
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Directeur de publication
et rédacteur en chef : Père Bertrand Rosier
Équipe de rédaction : Georgette Gaudin, Alain Tuloup
Édition et publicité : Bayard Service Régie –
Tél. : 01 74 31 74 10 - Dépot légal à parution.
Impression : Talesca, Mont-Saint-Aignan (76) –
Tirage : 11 500 exemplaires
8
Première messe de Jean-Pierre Richard (ancien
séminariste en immersion à Saint-Gratien)
ordonné en 2000.
Retraite de profession de foi
avec le père Charles de Coattarel.
Michel Nyeck le groupe inter-culturel
et très tonique de «Foi dans la Joie».
Des laïcs actifs…
Une communauté est aussi formée de
laïcs s’investissant dans des conseils
(pastoral, économique, associations
paroissiale et immobilière, EAP), dans
la liturgie, la chorale, l’orgue et l’animation des messes, les servants d’autel,
le secrétariat et l’accueil, la communication (journaux, radio…) ou des
mouvements caritatifs (Saint-Vincentde-Paul, Secours Catholique, Service
évangélique des malades). Malgré un
certain vieillissement, dynamisme et
convivialité sont au rendez-vous de la
vie paroissiale, tant aux messes qu’au
centre paroissial («une vraie ruche»)
et aux kermesses ! Un nouveau Conseil
pastoral rajeuni se met aussi en place.
Que cette brève relecture permette à
chacun de réfléchir aux nombreux engagements qui ont donné une vraie vitalité à notre paroisse... Notre communauté a un grand besoin que d’autres
s’engagent pour vivre et annoncer la
Parole de Dieu…
Éléments rassemblés par Georgette Gaudin