Voyage au Portugal

Le Palais de Seteais à Sintra
Voyage au Portugal
Sintra / Lisbonne
Avec les VMF du Val d’Oise, du 4 au 10 octobre 2015
Voyage au Portugal du 4 au 10 octobre 2015
Dimanche 4 octobre
Nous arrivons pour diner au Palais de Seteais. Construit à la fin du 18ème siècle pour le Consul des
Pays Bas au Portugal, complété au début du 19ème siècle (aile gauche et arc monumental), ce palais est
situé dans le très beau cadre des collines dominant Sintra. Il a été transformé en hôtel. Tout y est
joliment meublé et décoré : chambres, salle à manger, salons décorés de fresques de Pillement.
Agréable attention : une carafe de porto et des pâtisseries nous attendent dans les chambres !
Lundi 5 octobre
Après le petit déjeuner (superbe buffet) nous partons pour le Palais National de Sintra.
Vu de l’extérieur l’édifice, dominé par deux hautes cheminées coniques blanches, présente une
architecture hétérogène. Il a probablement été construit sur les ruines d’un édifice Maure du 10ème
siècle et fut le palais des rois du Portugal après la reconquête chrétienne. Les éléments marquants sont
la façade gothique construite par le roi Jean 1er à la fin du 14ème siècle et les bâtiments additionnels de
Manuel 1er au début du 16ème siècle qui dénotent une influence mauresque.
L’intérieur se distingue par sa remarquable décoration d’Azulejos des 15ème et 16ème siècles et par ses
plafonds peints : salle des cygnes, salle des sirènes, salle des pies et surtout salle des armoiries. La
salle des pies est décorée de pies tenant dans leur bec une rose avec les mots « por bem » (pour le
bien), mots prononcés par Jean 1er, surpris par la reine en train d’embrasser une dame d’honneur. La
salle des armoiries est surmontée d’un plafond en coupole constitué de caissons peints représentant les
blasons de familles nobles au début du 16ème siècle.
Déjeuner à Sintra puis départ pour la Quinta da Regaleira.
L’aspect actuel de la propriété est du à Carvalho Monteiro, riche homme d’affaires dont la famille
avait fait fortune dans la vente de terrains au Brésil, qui fit édifier au début du 20ème siècle palais et
jardins, mélange de styles gothique, renaissance et manuélin. Le style Manuélin (vers 1500), du nom
du roi Manuel 1er, résulte de la passion de la mer et des découvertes des navigateurs portugais : il fait
appel à des décorations de cordages, de perles, d’ancres, de coquillages ou de globes terrestres.
Très joli parcours ascendant dans les jardins agrémentés de statues et de terrasses conduisant à un
étrange puits initiatique de 27 m de profondeur où l’on descend par un escalier en spirale à 9 paliers
avant de sortir par un souterrain qui débouche sur un petit lac.
A l’entrée de la chapelle de la Sainte Trinité on remarque le symbole maçonnique du delta rayonnant
avec l’œil de Dieu sur la croix des templiers.
Nous partons ensuite pour le Palais de Pena
Ce palais qui domine Sintra fut édifié au 19ème siècle par Ferdinand de Saxe-Cobourg-Gotha sur les
ruines d’un monastère hiéronymite du 15ème siècle. Il mélange les styles architecturaux mauresque,
baroque, gothique, renaissance et manuélin. Une porte mauresque mène à la cour intérieure sur
laquelle s’ouvre un passage surmonté de l’impressionnant arc de Triton décoré dans le style manuélin
de coraux et de coquillages. A l’intérieur salons et chambres meublés dans le gout du 19ème siècle.
Ferdinand de Saxe y reçut les plus grands artistes de l’époque. La chapelle a un autel en albâtre du au
sculpteur Nicolas Chanterene.
Le Palais de Pena
Mardi 6 octobre
Départ à 10h30 pour le Palais National de Queluz, situé à 5 km au Nord ouest de Lisbonne.
Ce palais a été construit à partir de 1747 par le futur Pierre III dans le gout du 18ème siècle (architecte
Mateus Vicente puis, à partir de 1758, Robillon, élève de Gabriel). Il ouvre sur des jardins à la
Française ornés de bassins et de statues.
A l’intérieur toute une suite de salles : La salle du trône évoque la galerie des glaces de Versailles.
(Les peintures du plafond représentent la justice, l’espérance et la charité). La salle de musique est
décorée du portrait de Marie 1ère, nièce et épouse de Pierre III. La salle des Azulejos est décorée
d’azulejos représentant les saisons et les continents. La salle des ambassadeurs, décorée de marbre et
de glaces, possède un plafond peint figurant un concert à la cour.
La chambre où est né et mort Pierre IV, roi du Portugal et premier empereur du Brésil, est ornée de
peintures inspirées de la vie de Don Quichotte.
Dans les jardins conçus par Robillon dans le style de Lenôtre, un canal est bordé de murs recouverts
d’azulejos du 18ème représentant des palais, des ports de mer, des ruines…
Après déjeuner à la cafétéria , visite du Musée d’art ancien.
Ce musée qui occupe un palais du 17ème siècle à proximité du Tage a été modernisé et agrandi au 20ème
siècle. Il contient des collections remarquables réunissant des peintures, sculptures, arts décoratifs du
12ème au 19ème siècle et des objets provenant des anciennes colonies portugaises. On remarque en
particulier un très bel ensemble de paravents japonais et, parmi les peintures, l’étrange Tentation de
Saint Antoine par Jérôme Bosch et le polyptique de l’adoration de Saint Vincent, peinture portugaise
du 15ème siècle dont la technique rappelle celle des peintres Flamands.
Nous allons ensuite au Jardin Botanique de Lisbonne. Ce jardin a été réalisé à partir de 1873 par
l’Allemand Edmond Goeze, puis développé par son successeur, le botaniste Français Jules Daveau. Il
s’étend à flanc de coteau sur 4 hectares. Il comporte des plantes du monde entier et offre de belles
promenades dans des allées bordées de palmiers.
L’heure un peu tardive ne nous permet pas d’entrer dans le monastère des Hiéronymites, chef
d’œuvre de l’art manuélin. Nous admirons en passant les portails de l’église Santa Maria. Le portail
sud, richement orné, est couronné par un dais surmonté de la croix des chevaliers du Christ. Le
trumeau est orné de la statue d’Henri le Navigateur. Sur le portail ouest décoré par Nicolas Chanterene
figurent les scènes de l’Annonciation, de la Nativité et de l’adoration des Mages.
Nous apercevons le monument des découvertes, achevé en 1960 à l’occasion du 500ème anniversaire
de la mort d’Henri le Navigateur, et la tour de Belem, batie au 16ème siècle au milieu du Tage pour
défendre son embouchure. Celle-ci se trouve à présent au bord du fleuve suite au déplacement du
cours du Tage lors du tremblement de terre de 1755.
Mercredi 7 octobre
Parc et Palais de Monserrate : Un parc à l’anglaise entoure un palais néo oriental, résultant de la
construction d’un premier palais néo gothique à la fin du 18ème siècle, puis de sa réhabilitation au
milieu du 19ème siècle par le millionnaire anglais Francis Cook. La construction est un mélange d’arcs
gothiques, de colonnes, coupoles, dentelles de stuc, panneaux indiens sculptés en albâtre, carreaux de
céramique…Elle s’organise autour d’un hall octogonal au centre duquel se trouve une fontaine en
marbre de Carrare sur laquelle débouchent deux corridors desservant les différentes pièces :
bibliothèque, salle de billard, chapelle… A l’étage les chambres sont distribuées autour d’un balcon
circulaire.
Le parc, réalisé par Francis Cook, abrite une collection botanique remarquable contenant des espèces
du monde entier.
Après déjeuner à Sintra, visite de deux propriétés, la Quinta Santa Maria et la Quinta do Relogio.
La Quinta Santa Maria est une belle propriété de Sintra, récemment restaurée. Le jardin à flanc de
coteau a une végétation luxuriante. La maison ou ses chambres peuvent être louées pour des réceptions
ou des séjours.
La Quinta Santa Maria
La Quinta do Relogio, proche du palais de Seteais, a également un jardin magnifique mais la maison
est en ruines. Des négociations sont en cours avec la municipalité de Sintra qui voudrait acheter cette
propriété pour compléter le domaine de la Quinta de Regaleira, située de l’autre coté de la route.
Jeudi 8 octobre
Départ à 9h30 pour le Musée des arts décoratifs de Lisbonne, Fondation Ricardo do Espirito Santo
Silva
Le palais des comtes Azurara est un bâtiment du 17ème siècle qui, fondé sur les anciennes murailles de
la ville, a bien résisté au tremblement de terre de 1755. Le banquier Ricardo Espirito Santo da Silva a
cédé ce palais et ses collections d’art décoratif à la ville de Lisbonne en 1953. La fondation a pour
objet la protection, la promotion et la transmission du savoir faire dans le domaine des arts décoratifs.
Très intéressante visite des ateliers ou l’on restaure des œuvres anciennes et ou on en produit de
nouvelles. (18 ateliers : dessin, travail du bois, marqueterie, dorures, passementerie, bronzes etc…) La
fondation comprend également l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs et l’Institut des Arts et Métiers
qui assure la formation professionnelle dans les domaines des arts et des métiers du bois.
A l’entrée du musée, des azulejos représentent des scènes bibliques (Annonciation, Nativité) A l’étage,
une belle tapisserie de Tournai du 16ème siècle dite « aux girafes », du mobilier Portugais et Indo
Portugais des17ème et 18ème siècle.
Après un déjeuner dans l’agréable cafeteria du musée, départ pour le Palais des marquis de Fronteira,
situé en bordure du parc forestier de Monsanto, parc de 900 hectares au cœur de Lisbonne. L’ancien
pavillon de chasse, transformé en palais dans les années 1660, aujourd’hui cerné par l’urbanisation,
est toujours habité par le 12ème marquis de Fronteira. C’est un bel exemple de l’architecture
aristocratique portugaise du 17ème siècle. Il se distingue par la qualité exceptionnelle et la diversité de
ses panneaux d’azulejos.
On remarque en particulier au 1er étage la salle des batailles résumant en panneaux d’azulejos, presque
sous forme de bande dessinée, les principales batailles de la guerre de restauration (1641-1668) où se
distingua le premier marquis de Fronteira. La salle à manger est décorée en carreaux de Delft bleu et
blanc représentant des scènes champêtres ou de chasse. De la bibliothèque, belle vue sur le jardin. A
l’extérieur, on passe par la terrasse des arts ou l’on voit représentées la Musique, la Rhétorique, la
Géométrie, l’Astronomie ainsi que des scènes caricaturales dont les personnages sont des singes et
d’autres animaux. A l’extrémité de la terrasse un porche permet d’accéder à la chapelle et au pavillon
de la fraicheur avec partout des décorations d’azulejos : curieux plongeurs avec leurs lunettes, singes
enseignant la musique aux chats…La terrasse des Rois est décorée des bustes en marbre des rois du
Portugal. Le jardin est divisé en parterres de buis et décoré de fontaines et de sculptures.
Les singes apprennent la musique aux chats
Vendredi 9 octobre
Départ à 9h30 pour le musée Calouste Gulbenkian. Celui-ci fait partie de la fondation créée en 1956
selon les dispositions testamentaires de l’homme d’affaires Arménien Calouste Gulbenkian qui fit
fortune dans l’industrie pétrolière.
Le musée aux vastes salles donnant sur des jardins a été conçu pour recevoir les collections de
Gulbenkian constituées de pièces remarquables tant par leur qualité que par leur état de conservation.
Ces collections couvrent une large période allant de l’Egypte ancienne aux années 1930. L’exposition
est organisée en deux sections : la première couvre l’antiquité égyptienne, l’art islamique et l’art
d’extrême orient ; la seconde l’art Européen du moyen âge au 20ème siècle.
On remarque en particulier la collection de monnaies et de médaillons en or ou argent, de magnifiques
tapis des16ème et 17ème siècles en majorité persans, des porcelaines de Chine et des laques Japonaises.
Dans la section Européenne, des pièces d’art religieux médiéval et de nombreuses peintures : portrait
de jeune fille de Ghirlandaio(1490), portrait d’Hélène Fourment par Rubens(1630env.), peintures de
Gainsborough, Turner, Guardi, Corot, Monet, Degas, Manet (le souffleur de bulles), Renoir et pour
finir les extraordinaires bijoux de Lalique ( la libellule)
Après déjeuner à la cafeteria du musée nous partons pour le palais de Correio Mor situé à Lourès au
nord de Lisbonne. Ce palais a été construit au 18ème siècle (1730-1765) par la famille da Matta dont
l’un des membres avait reçu du roi Philippe III, durant l’époque de domination espagnole (1580-1640)
le titre de Maitre général des postes, emploi dépendant de la maison royale, qui donnait le monopole
de l’administration du courrier au Portugal. Après différentes restaurations et aménagements
complémentaires au 19ème siècle, le palais est laissé à l’abandon. Il a été nationalisé en 1975 et pourrait
être transformé en hôtel.
La façade est encadrée de deux ailes en retour formant un U. L’entrée principale est constituée d’un
portique à deux ouvertures. Au rez-de-chaussée les écuries, un cellier à vin et un pressoir
impressionnant. La cuisine est magnifiquement décorée d’azulejos représentant gibier, poissons,
scènes de préparation des repas.
A l’étage que l’on atteint par un escalier monumental, nombreuses pièces décorées d’azulejos : étapes
de la vie (grand salon), scènes portuaires et tour de Belem avant le tremblement de terre de 1755 (salle
des continents), saisons (salle des saisons). La salle à manger, également décorée d’azulejos, permet
de recevoir plus de 40 convives.
Dans le jardin décoré de buis et de statues on trouve également de nombreux panneaux d’azulejos.
Palais de Correio Mor
Avant de rentrer à l’hôtel nous visitons la Quinta de Alegria qui jouxte le palais de Seteais. C’est une
magnifique propriété très bien entretenue par sa propriétaire, grande dame Austro-Bavaroise. De la
terrasse et du jardin la vue est très dégagée, en particulier sur le château des Maures (ruines des 8ème 9ème siècles) et le Palais de Pena.
Samedi 10 octobre
Nous quittons l’hôtel vers 11h pour visiter l’église et le couvent San Vicente de Fora. Cette église
érigée de 1582 à 1627 est le modèle de l’architecture religieuse portugaise qui inspira jusqu’au 18ème
siècle les églises de toutes les villes de l’empire. Dans le couvent, les murs du cloitre sont couverts
d’azulejos du 18ème siècle illustrant des fables de La Fontaine. Un grand panneau d’azulejos dans la
conciergerie du couvent représente la prise de Lisbonne aux Maures.
Après le déjeuner au restaurant du musée (patio décoré d’azulejos rappelant ceux de Correio Mor :
jambons, victuailles diverses…) nous visitons le musée des azulejos installé dans les bâtiments du
couvent Madre de Deus fondé au 16ème siècle.
Au rez-de-chaussée dans la galerie du grand cloitre de beaux exemples d’azulejos importés de Séville
aux 15ème et 16ème siècles. L’église éblouit par la profusion de bois doré. Les panneaux de la voute à
caissons représentent des scènes de la vie de la Vierge, les peintures murales évoquent la vie de Sainte
Claire et celle de Saint François. Avant de monter à l’étage, on passe par le petit cloitre qui a conservé
des azulejos polychromes des 16ème et 17ème siècles. Au premier étage la salle capitulaire richement
décorée domine la nef. A l’étage supérieur un panneau d’azulejos de 23 m de longueur donne une vue
panoramique de Lisbonne avant le tremblement de terre.
Départ pour l’aéroport vers16h. Arrivée tardive à Paris suite à un retard du vol de 2 heures.
(Notes rédigées par Ph.Devillers)
ci-dessous les singes sonnent la victoire (Palais de Fronteira)