I. Pourquoi étudier Les Fourberies de Scapin en classe de Cinquie`me
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I. Pourquoi étudier Les Fourberies de Scapin en classe de Cinquie`me
NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 23-02-09 16:23:03 1389943BMD - Flammarion - Fiche pédagogique - Les fourberies de Scapin - Page 59 — Z38943$$$1 — Rev 18.02 XVIIe SIÈCLE Théâtre MOLIÈRE Les Fourberies de Scapin ISBN : 9782081221475 – 2,50 € 160 pages I. Pourquoi étudier Les Fourberies de Scapin en classe de Cinquième ? Malgré l’accueil réservé qu’elle reçut lors de sa création au théâtre du Palais-Royal et en dépit des critiques bien connues que formula Boileau (« Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe,/ Je ne reconnais plus l’auteur du Misanthrope 1 »), la pièce Les Fourberies de Scapin est rapidement devenue un classique du théâtre français, dont le succès ne s’est jamais démenti. Les nouveaux programmes de français (B.O. no 6 du 28 août 2008) suggèrent son étude en classe de Cinquième. La lecture du texte est relativement facile – sa longueur n’est pas de nature à décourager les élèves les plus réfractaires à la littérature ! – et la pièce peut donner lieu à de nombreux exercices d’interprétation et d’écriture. Parce qu’elle se situe au croisement de la farce, de la commedia dell’arte et de la comédie d’intrigue, elle permettra au professeur d’étudier les procédés d’écriture propres au théâtre, d’établir un lien avec l’étude consacrée à la farce (notamment par l’analyse de la « scène du sac ») et de mettre en valeur la dimension européenne du théâtre au XVIIe siècle (en soulignant les emprunts du théâtre de Molière à 1. Art poétique, chant III, v. 399-400. Les Fourberies de Scapin 59 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 23-02-09 16:23:03 1389943BMD - Flammarion - Fiche pédagogique - Les fourberies de Scapin - Page 60 — Z38943$$$1 — Rev 18.02 la commedia dell’arte). En outre, l’étude du personnage de Scapin, de ses ancêtres latins (Plaute, Les Bacchis) et de ses avatars modernes (Alain Badiou, Ahmed le Subtil), conduira à proposer aux élèves un large panorama du théâtre européen. II. Objectifs de la séquence — Découvrir la pratique du théâtre au XVIIe siècle. — Comprendre les spécificités du texte de théâtre. — Repérer les procédés comiques de la pièce et les réutiliser pour créer une scène de comédie. — Comprendre que la mise en scène est une interprétation de la pièce, et s’initier à la mise en scène. — Connaı̂tre un personnage du patrimoine littéraire français : Scapin. Les élèves découvrent la pièce au fur et à mesure des séances. La séquence proposée s’appuie sur la lecture, mais aussi sur le jeu et l’analyse de mises en scène : lecture autonome et exercices de jeu sont ainsi considérés comme deux activités complémentaires, le jeu n’apparaissant pas comme un simple ornement de la lecture, mais comme une véritable modalité de découverte de la pièce. La séquence donne lieu à de nombreux exercices d’écriture, conformément aux recommandations des nouveaux programmes. 60 Une pièce de théâtre du XVIIe siècle NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 23-02-09 16:23:03 1389943BMD - Flammarion - Fiche pédagogique - Les fourberies de Scapin - Page 61 — Z38943$$$1 — Rev 18.02 III. Tableau synoptique de la séquence Séances 1 À la découverte de la pièce (2 heures) 2 Octave, Silvestre et Scapin (2 heures) 3 Scapin et Argante (2 heures) Supports Présentation de l’édition, p. 3-18 – Acte I, scènes 1-2 – Extrait des Bacchis, de Plaute, dossier de l’édition, p. 135-137 – Photographies de l’édition représentant Scapin dans différentes mises en scène – Acte I, scène 4 – Extrait du Malade imaginaire, dossier de l’édition, p. 128130 Objectifs Travail de préparation – Connaı̂tre les caractéristiques du théâtre au XVIIe siècle – S’initier au jeu théâtral – Connaı̂tre les caractéristiques d’une scène d’exposition – Découvrir les origines du personnage de Scapin – Connaı̂tre les origines de la comédie de Molière – Repérer un procédé d’écriture comique – Écrire une scène de comédie Lire attentivement la présentation de la pièce – Lire les scènes 1 à 3 de l’acte II – Apprendre le texte de la scène 3 jusqu’à « Oui, Monsieur, je vous en demande pardon » (p. 60-63) Lire la fin de l’acte II et la scène 1 de l’acte III 4 Scapin et Léandre (2 heures) Acte II, scène 3 S’entraı̂ner au jeu et à la mise en scène 5 Scapin et Géronte (2 heures) – Acte III, scène 2 – Notes de mises en scène de JeanPierre Vincent et Bernard Chartreux, dossier de l’édition, p. 144-155 – Repérer les types de comique – Étudier des choix de mise en scène 6 Le dénouement (1 heure) – Acte III, scène 13 – Extrait des Fourberies de Nérine de Théodore de Banville, dossier de l’édition, p. 138-141 7 Scapin après Molière (1 heure) Extrait d’Ahmed le Subtil d’Alain Badiou, dossier de l’édition, p. 141-144 – Percevoir les caractéristiques d’un dénouement de comédie – Écrire la suite d’une scène de comédie – Analyser une récriture – Écrire une scène de comédie Lire l’ensemble de l’acte I Lire la fin de la pièce Les Fourberies de Scapin 61 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 23-02-09 16:23:03 1389943BMD - Flammarion - Fiche pédagogique - Les fourberies de Scapin - Page 62 — Z38943$$$1 — Rev 18.02 IV. Déroulement de la séquence Séance no 1 : à la découverte de la pièce Objectifs → Acquérir des connaissances sur le théâtre au XVIIe siècle, afin de comprendre le contexte de création de la pièce. → S’initier au jeu pour mieux aborder la lecture. Support → Présentation de l’édition, p. 3-18. ■ Connaı̂tre les caractéristiques du théâtre au XVIIe siècle Avant l’étude de la pièce proprement dite, on présente aux élèves un panorama du théâtre au XVIIe siècle, en prenant appui sur la présentation de l’édition. On répartit les élèves en petits groupes et l’on demande à chaque groupe de répondre à une ou deux des questions du dossier (p. 121), puis de présenter son travail au reste de la classe. La lecture des deux premières parties de la présentation (« Comment Jean-Baptiste Poquelin est devenu Molière », p. 38, et « Les raisons du succès », p. 8-11) leur fait connaı̂tre la « légende » de Molière et comprendre l’importance de ce dernier dans l’histoire du théâtre français et européen. La dernière partie de la présentation, consacrée plus spécifiquement aux Fourberies de Scapin (p. 11-15), leur permet de découvrir les circonstances dans lesquelles la pièce a été écrite et la place qu’elle occupe dans l’œuvre de Molière ; en outre, elle leur permettra de repérer, au fur et à mesure de la lecture de la comédie, l’influence de la commedia dell’arte sur l’écriture de Molière. ■ Entrer dans la pièce par le jeu all’improvviso La séquence sur Les Fourberies de Scapin s’appuyant en grande partie sur le jeu, on consacre la seconde partie de cette première séance au jeu all’improvviso. Réalisé avant la découverte du texte, celui-ci permet aux élèves de pouvoir lire la pièce, 62 Une pièce de théâtre du XVIIe siècle NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 23-02-09 16:23:03 1389943BMD - Flammarion - Fiche pédagogique - Les fourberies de Scapin - Page 63 — Z38943$$$1 — Rev 18.02 conformément au vœu de Molière, « en ayant des yeux pour découvrir dans la lecture tout le jeu du théâtre 1 ». Voici un exemple de jeu que l’on peut mener en demi-groupe ou en classe entière : Préparation : on divise la classe en deux groupes, celui des « maı̂tres » et celui des « valets ». Chaque groupe travaille sur son personnage, en imaginant les accessoires, la posture, la démarche, la voix, l’intonation et l’accent qui permettent de l’identifier. Puis, par tirage au sort, on forme des couples maı̂tre/valet. Exercices : pour chaque « couple », le premier exercice consiste à se croiser sur l’espace réservé au jeu, en tenant son rôle. Puis, chaque duo tire au sort une situation parmi les suivantes (les élèves les retrouveront dans la pièce de Molière) : — le maı̂tre querelle son valet ; — le maı̂tre demande à son valet des nouvelles de son fils ; — le valet cherche à tromper son maı̂tre ; — le valet veut se faire pardonner de son maı̂tre ; — le valet cherche à consoler son maı̂tre ; — le maı̂tre se croit seul mais le valet entend ce qu’il dit. Chaque couple doit imaginer une courte scène, dans laquelle chacun respectera les caractéristiques de son personnage. Comme pour les spectacles de la commedia dell’arte, on peut utiliser un canevas, mais on ne doit pas écrire de dialogues. Séance no 2 : première apparition de Scapin Objectifs → → → Supports → → Comprendre ce qu’est une scène d’exposition. Découvrir le personnage de Scapin. Connaı̂tre les origines de la comédie de Molière. Acte I, scènes 1 et 2. Extrait des Bacchis de Plaute (dossier de l’édition, p. 135-137). → Photographies de l’édition représentant Scapin dans différentes mises en scène. 1. Molière, L’Amour médecin, « Au lecteur », 1665. Les Fourberies de Scapin 63 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 23-02-09 16:23:03 1389943BMD - Flammarion - Fiche pédagogique - Les fourberies de Scapin - Page 64 — Z38943$$$1 — Rev 18.02 ■ Lecture analytique : les caractéristiques d’une scène d’exposition On lit les deux premières scènes en classe, sans hésiter à reformuler certaines répliques, afin que les élèves accèdent plus aisément à la langue du XVIIe siècle. Ce travail en classe facilite la lecture autonome des scènes qui ne seront pas lues en classe. Afin de s’assurer que les élèves ont bien compris les informations données sur les personnages et la nature de leur relation, on remplit en classe le tableau qui figure dans le dossier de l’édition (p. 123) : Octave Léandre Amante Hyacinte Zerbinette Père Argante Valet Silvestre Géronte Scapin Grâce à ce travail, les élèves identifient la nature et la fonction d’une scène d’exposition. Les deux scènes qui ouvrent la pièce en présentent les personnages : Octave et les deux valets, Silvestre et Scapin, tous trois présents sur la scène, ainsi que les autres protagonistes, absents mais évoqués dans le dialogue (le second jeune homme, Léandre, les deux pères – Argante et Géronte –, ainsi que les deux jeunes femmes aimées – Hyacinte et Zerbinette). Les grandes lignes de l’intrigue sont également dessinées : deux pères s’opposent au mariage de leurs fils ; un valet va s’employer à aider les jeunes gens. On prolonge ce travail en utilisant la partie du dossier de l’édition consacrée à la double énonciation (p. 130-131). Les élèves répondent à trois questions simples sur les premières répliques : à qui s’adresse Octave ? De qui tient-il ses informations ? Dès lors, à qui sont-elles réellement destinées ? Octave interroge son valet, Silvestre, sur des informations que celui-ci vient de lui donner. Ses questions sont donc aussi destinées aux spectateurs, lui permettant de connaı̂tre les informations nécessaires à la compréhension de l’intrigue. 64 Une pièce de théâtre du XVIIe siècle NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 23-02-09 16:23:03 1389943BMD - Flammarion - Fiche pédagogique - Les fourberies de Scapin - Page 65 — Z38943$$$1 — Rev 18.02 ■ À la découverte du personnage de Scapin : étude d’un texte complémentaire La deuxième partie de la séance est consacrée au repérage des caractéristiques de Scapin. On demande tout d’abord aux élèves de comparer les personnages de Silvestre et de Scapin : quels sont leurs points communs ? Quelles sont leurs différences ? Pourquoi Octave demande-t-il de l’aide à Scapin, et non à Silvestre ? On met en évidence la similitude de leur statut social (ce sont tous les deux des valets), et l’opposition de leur caractère (Silvestre est peureux et peu inventif, tandis que Scapin se montre hardi et habile). La lecture de l’extrait des Bacchis de Plaute, reproduit dans le dossier de l’édition, p. 135-137, prolonge la découverte de Scapin : elle présente aux élèves un ancêtre du personnage et leur permet d’identifier l’originalité du valet de Molière. Dans cette perspective, la lecture prend appui sur le questionnaire qui suit l’extrait et dont voici quelques éléments de réponse : 1. Selon Chrysale, un bon esclave doit avoir « une tête bien faite », c’est-à-dire être assez intelligent pour trouver les ruses destinées à berner ses maı̂tres. Il doit « savoir faire le bien et le mal », c’est-à-dire savoir s’adapter aux circonstances, sans hésiter à être « méchant avec les méchants ». 2. Les deux répliques de Scapin que l’on peut rapprocher de la tirade de Chrysale sont les suivantes : de « À vous dire la vérité » à « d’une affaire qui m’arriva » (l. 21-31, p. 34-35), et de « Est-ce là tout ? » à « cent tours d’adresse jolis » (l. 139-150, p. 40). 3. Comme Chrysale, Scapin se vante d’être un valet particulièrement habile et un fourbe accompli. La mention de ses ennuis avec la justice laisse penser que, comme Chrysale, il se donne l’autorisation d’être « méchant avec les méchants ». Toutefois, en évoquant son passé, Scapin acquiert une profondeur que Chrysale n’a pas. Si le personnage de Plaute considère que le « bon esclave » doit utiliser son habileté aux dépens de son maı̂tre, Scapin, lui, hésite à venir en aide à Octave : quel est le sens de cette hésitation ? Molière ne le livre pas et autorise plusieurs interprétations. Les Fourberies de Scapin 65 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 23-02-09 16:23:03 1389943BMD - Flammarion - Fiche pédagogique - Les fourberies de Scapin - Page 66 — Z38943$$$1 — Rev 18.02 ■ À la découverte du personnage de Scapin : lecture d’images On termine la séance en rappelant que Scapin est à l’origine un personnage de la commedia dell’arte. Dans cette perspective, on prend appui sur la partie du dossier intitulée « Scappino, le zanno de la commedia dell’arte », p. 137. On demande aux élèves de répondre à la question 2 : observez la planche représentant la composition d’une troupe de commedia dell’arte (p. 1617). Observez aussi les photographies p. 28 et p. 95. Quel élément de ces dernières souligne la parenté de Scapin avec les personnages de la commedia dell’arte ? Par le biais de cette question, on vérifie que les élèves ont perçu l’importance du choix du costume dans la mise en scène. Pour prolonger ce travail, les élèves observent le costume de Scapin dans la mise en scène de Jean-Pierre Vincent (p. 147), mais aussi dans celle de Jean-Louis Benoit (p. 51, 61, 117) et expriment l’effet produit : dans la mise en scène de Jean-Pierre Vincent, comme dans celle de Jean-Louis Benoit, le comédien porte un costume uni, entièrement noir, ce qui donne un caractère inquiétant au personnage. À l’inverse, dans la mise en scène de Jean-Luc Moreau (p. 99), Smaı̈n, vêtu d’un jean et d’une chemise, joue un Scapin très proche de nous. Travail préparatoire pour la séance no 3 : lire l’ensemble du premier acte. Séance no 3 : Scapin et Argante Objectif → Repérer un procédé comique pour écrire une scène de comédie. Supports → Acte I, scène 4. → « Au fil du texte », dossier de l’édition, questions de lecture 3 à 6 sur l’acte I, p. 122-123. → Le Malade imaginaire, acte I, scène 5 (dossier de l’édition, p. 128-130). 66 Une pièce de théâtre du XVIIe siècle NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 23-02-09 16:23:03 1389943BMD - Flammarion - Fiche pédagogique - Les fourberies de Scapin - Page 67 — Z38943$$$1 — Rev 18.02 ■ Questionnaire de lecture La première partie de la séance est consacrée à l’analyse du premier acte, grâce au questionnaire de lecture « Au fil du texte » sur l’acte I (dossier de l’édition, p. 122-123, questions 3 à 6). Répartis en groupes, les élèves prennent en charge une question, puis présentent leur travail au reste de la classe. On vérifie qu’ils ont apporté les éléments de réponse suivants : 3. Scapin fait répéter Octave afin de le préparer à affronter son père Argante. 4. Scapin et Argante prennent la parole tour à tour, mais Argante se croit seul et n’entend pas les commentaires du valet. Il n’y a donc pas véritablement de dialogue, mais un monologue d’Argante, entrecoupé de répliques de Scapin en aparté. 5. Scapin semble avoir des difficultés à trouver les bons arguments pour justifier au père d’Octave le mariage secret de ce dernier. Lorsqu’il affirme : « il y a été poussé par la destinée », il tente de le disculper en atténuant sa responsabilité et en accusant une force irrépressible. Puis Scapin s’appuie sur le jeune âge d’Octave (« les jeunes gens sont jeunes ») : c’est à cette occasion qu’il affirme que Léandre « est allé faire pis encore » qu’Octave. Il tente d’attendrir Argante en lui rappelant les aventures qu’il a lui-même connues lorsqu’il était jeune homme. Enfin, il affirme qu’Octave a été contraint d’épouser la jeune fille par sa famille, qui l’a menacé « la force à la main ». Silvestre confirme cette version. 6. Dans la scène 5, comme dans la scène 3, Scapin fait répéter son rôle à un autre personnage. Dans la scène 3, il entraı̂ne Octave à résister à son père. Dans la scène 5, il fait répéter à Silvestre le rôle d’un spadassin. Dans les deux cas, on peut dire que Scapin se comporte en metteur en scène. Ces mises au point permettent de découvrir les fonctions de Scapin : suivant la tradition de la commedia dell’arte, et comme les élèves l’ont repéré lors de la séance précédente, Scapin est un valet ingénieux, dans la lignée de Brighella, tandis que Silvestre représente le valet lourdaud. On peut en déduire que leur rôle dans la pièce ne sera pas le même : Scapin assume les fonctions de dramaturge et de metteur en scène dès le premier acte (scènes 5 et 7), tandis que Silvestre se contente d’interpréter le rôle que Scapin lui a réservé. Les Fourberies de Scapin 67 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 23-02-09 16:23:03 1389943BMD - Flammarion - Fiche pédagogique - Les fourberies de Scapin - Page 68 — Z38943$$$1 — Rev 18.02 ■ Étude d’un texte complémentaire : repérer un procédé comique On fait ensuite formuler aux élèves l’enjeu de la scène 4 : que veut Argante ? au contraire, que cherche à faire Scapin ? Argante revient à Naples, bien décidé à rompre le mariage de son fils. Scapin doit mettre en œuvre toute sa ruse pour qu’Argante abandonne ce projet. On procède alors à la lecture d’un passage situé à la fin de la scène, depuis « Rompre ce mariage ! » jusqu’à « Finissons ce discours qui m’échauffe la bile » (p. 50-53), et à celle d’un extrait du Malade imaginaire présent dans le dossier de l’édition (p. 128-130). Les questions figurant à la suite de cet extrait permettent de comparer les deux passages. 1. Toinette s’oppose à Argan, son maı̂tre. Celui-ci veut contrer l’amour de sa fille pour Cléanthe et l’obliger à épouser le docteur Diafoirus. 2. La scène peut être rapprochée de la scène 4 du premier acte des Fourberies de Scapin. En effet, la situation de Toinette et de Scapin est la même : pour les deux domestiques, il s’agit de tenter de dissuader leur maı̂tre de mettre en œuvre leur projet. Les passages se ressemblent parce que Toinette et Scapin utilisent la même stratégie : ils s’opposent à leur maı̂tre en prétendant qu’ils sont trop bons et qu’ils aiment trop leurs enfants pour mettre à exécution leurs menaces. L’écriture des deux scènes est très proche : toutes deux proposent un échange de répliques brèves, sur un rythme rapide. Les répliques ellesmêmes sont identiques d’une pièce à l’autre. ■ Exercice d’écriture : créer une scène de comédie Enfin, on demandera aux élèves, répartis par groupe de deux, de réaliser l’exercice d’écriture proposé dans le dossier de l’édition (question 3, p. 130), puis de jouer leur scène devant leurs camarades. Travail préparatoire pour la séance no 4 : — lire les trois premières scènes de l’acte II ; 68 Une pièce de théâtre du XVIIe siècle NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 23-02-09 16:23:03 1389943BMD - Flammarion - Fiche pédagogique - Les fourberies de Scapin - Page 69 — Z38943$$$1 — Rev 18.02 — apprendre une partie du texte, du début de la scène 3 jusqu’à « Oui, Monsieur : je vous en demande pardon » (p. 60-63). On divise la classe en trois groupes : le groupe 1 apprend les répliques de Léandre, le groupe 2 celles d’Octave, le groupe 3 celles de Scapin. Séance no 4 : Scapin, Léandre et Octave Objectif → S’entraı̂ner à la mise en scène pour comprendre qu’une mise en scène est une interprétation du texte. Supports → Acte II, scène 3. → « Au fil du texte », dossier de l’édition, questions de lecture sur l’acte II, p. 123-124. ■ Questionnaire de lecture En début de séance, les questions 1 et 2 du questionnaire « Au fil du texte » sur l’acte II aident les élèves à cerner les enjeux de la scène étudiée (scène 3). On s’assure que les élèves ont repéré les éléments suivants : 1. Géronte reproche à Argante d’avoir mal éduqué son fils Octave. Vexé, Argante apprend à Géronte que son fils Léandre a fait pis encore, et qu’il tient ses informations de Scapin ; Géronte dit à son fils Léandre que Scapin a dénoncé sa mauvaise conduite, et menace de le déshériter. Léandre est tellement en colère contre Scapin que même l’intervention d’Octave en faveur de son valet ne parvient pas à le calmer. 2. Il y a quiproquo dans la scène 3, car Léandre croit que Scapin a révélé son intention d’épouser Zerbinette à son père et cherche à le lui faire avouer. Mais Scapin se méprend sur l’objet de la colère de son maı̂tre et lui avoue d’autres fourberies. ■ Exercices de mise en scène Dans un deuxième temps, on consacrera une partie de la séance à la mise en scène du passage de la scène 3 appris par les élèves (voir supra, fin de la séance no 3). L’objectif est de souligner les nombreuses possibilités de mise en scène et la Les Fourberies de Scapin 69 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 23-02-09 16:23:03 1389943BMD - Flammarion - Fiche pédagogique - Les fourberies de Scapin - Page 70 — Z38943$$$1 — Rev 18.02 liberté que le texte laisse au metteur en scène. On propose tout d’abord aux élèves plusieurs exercices 1 afin de se familiariser avec « leur » personnage. Une première série d’exercices porte sur le jeu. On peut recourir aux exercices suivants : 1. Le miroir, pour travailler la posture et l’attitude. Les élèves sont répartis par groupes de deux, face à face : un mime et un « miroir » qui reproduit le plus fidèlement possible les gestes, les postures et les mimiques du premier. Cet exercice est destiné à permettre à tous les élèves de se « lancer » dans le jeu. Il souligne aussi la différence entre « réciter » et « jouer », qui met tout le corps à contribution. 2. La file anglaise : on demande au groupe 1 (les « Léandre ») de travailler sur la réplique « Ah ! ah ! vous voilà. Je suis ravi de vous trouver, Monsieur le coquin » ; au groupe de 2 (les « Octave ») de travailler sur la réplique « De grâce ! » ; au groupe 3 (les « Scapin ») de travailler sur la réplique « Ah ! Monsieur, auriezvous bien ce cœur-là ? ». Au sein de chaque groupe, les élèves sont rangés en deux files, A et B, confrontées l’une à l’autre : en tête de chaque file, deux acteurs A1 et B1 se font face. A1 lance à B1 sa réplique, puis s’en va ; B1 se retrouve devant un nouvel élève A2 à qui il répète la réplique en reproduisant le jeu de A1, mais en ajoutant un élément d’expression (un geste, une mimique, une intonation...). A2 prend le relais, en renchérissant sur le jeu de B1, etc. Cet exercice permet aux élèves de s’approprier leur personnage. 3. Les manières de dire : les élèves se mettent en cercle, et doivent prononcer à tour de rôle la même réplique en jouant chacun une émotion différente (par exemple : la colère, la haine, la révolte, l’enthousiasme, la tristesse, le mépris, l’autosatisfaction, le dégoût, la sensualité, la peur, la panique, la timidité, la gaieté, la douceur, la stupeur). On travaille sur une réplique de Scapin : « Monsieur, votre serviteur, C’est trop d’honneur que 1. Ces exercices s’inspirent de ceux proposés par Christian Keime dans son étude de L’Avare (fiche pédagogique « Étonnants Classiques » disponible sur le site Enseignants des Éditions Flammarion, www.enseignants-flammarion.fr) et par Chantal Dulibine et Bernard Grosjean dans Coups de théâtre en classe entière (Scéren-CRDP de l’académie de Créteil, 2004). 70 Une pièce de théâtre du XVIIe siècle NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 23-02-09 16:23:03 1389943BMD - Flammarion - Fiche pédagogique - Les fourberies de Scapin - Page 71 — Z38943$$$1 — Rev 18.02 vous me faites » ou « Oui, Monsieur : je vous en demande pardon ». Puis on interrogera les élèves sur la « bonne » manière de dire cette réplique, parmi celles proposées. La confrontation des points de vue permettra de comprendre qu’il y a en réalité plusieurs interprétations possibles de la scène. Une seconde série d’exercices porte sur la mise en scène : par tirage au sort au sein des trois groupes, on forme des trios (un Léandre, un Octave, un Scapin). Les exercices suivants aident les élèves à élaborer progressivement une mise en scène personnelle : 1. Le tableau vivant : on demande aux élèves de se consulter afin de créer un tableau vivant mettant en scène les trois personnages, en apportant un soin particulier à leur position, leur posture et leur regard, qui doivent exprimer leur relation. 2. Le baragouinage : les élèves interprètent la scène en usant d’un sabir de leur choix facilement prononçable (ex. barababi, taratata...). Leur posture, leurs mouvements, leurs déplacements et leur intonation doivent permettre de comprendre la scène. Ce sera l’occasion d’attirer leur attention sur les didascalies, auxquelles ils pourront se reporter. À l’issue de ces exercices, on demande à chaque groupe de travailler sur une mise en scène personnelle de la scène et de l’interpréter devant ses camarades. On peut compléter cette séance en visionnant une mise en scène de cette scène, afin de la comparer avec les versions des différents groupes. Travail préparatoire pour la séance no 5 : lire la fin du deuxième acte et les deux premières scènes du troisième acte. Séance no 5 : Scapin et Géronte Objectifs → Repérer les types de comique. → Analyser une mise en scène, comparer des mises en scène. Supports → Acte III, scène 2. → « Au fil du texte », dossier de l’édition, questions de lecture sur l’acte II et l’acte III, p. 124. → Notes de mises en scène de Jean-Pierre Vincent et Bernard Chartreux (dossier, p. 144-156). Les Fourberies de Scapin 71 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 23-02-09 16:23:03 1389943BMD - Flammarion - Fiche pédagogique - Les fourberies de Scapin - Page 72 — Z38943$$$1 — Rev 18.02 ■ Questionnaire de lecture Grâce aux questions 3 à 11 du questionnaire « Au fil du texte » sur l’acte II et à la première question du questionnaire « Au fil du texte » sur l’acte III (p. 124), on vérifie que les élèves ont repéré les éléments importants du texte. Répartis en groupes, les élèves prennent en charge une ou deux questions, puis présentent leur travail au reste de la classe. Sur l’acte II 3. Dans la scène 3, la didascalie « se mettant à genoux » indique la position de Scapin face à Léandre. Au contraire, dans la scène 4, Scapin ordonne à Léandre de se relever (« Levezvous ») – le maı̂tre s’est agenouillé devant son valet pour qu’il accepte de lui venir en aide. 4. Dans la scène 5, la justice que décrit Scapin ressemble à un enfer. Ce portrait terrifiant a pour but d’effrayer Argante et de le faire renoncer au procès qu’il veut intenter à la famille de Hyacinte pour rompre le mariage de la jeune fille avec Octave. 5. Dans la scène 6, Silvestre joue le rôle du frère de Hyacinte, un spadassin particulièrement belliqueux, prêt à en découdre avec Argante. Pour Scapin qui a imaginé cette mise en scène, il s’agit d’effrayer Argante et de le faire renoncer à son procès. 6. La scène 5 illustre l’avarice d’Argante, et la scène 6 sa pusillanimité. 7. Dans la scène 7, Scapin a recours au même stratagème que dans la scène 5. Face à Géronte, comme face à Argante, il invente une menace fictive destinée à effrayer le vieillard. Ainsi, il affirme à Géronte que son fils Léandre a été ravi par des pirates turcs qui lui réclament une rançon. 8. Géronte se montre encore plus avare qu’Argante et ne manque pas d’idées pour ne pas avoir à dépenser d’argent. Il pense tout d’abord recourir à la justice : « Va-t’en, Scapin, va-t’en dire à ce Turc que je vais envoyer la justice après lui » (p. 82). Il demande ensuite à Scapin de se proposer comme otage, à la place de Léandre : « Il faut, Scapin, il faut que tu fasses ici l’action d’un serviteur fidèle. [...] Que tu ailles dire à ce Turc qu’il me renvoie mon fils, et que tu te mets à sa place jusqu’à ce que j’aie amassé la somme qu’il demande » (p. 83). Puis il imagine vendre ses vieux vêtements pour récolter la somme demandée : « Tu iras 72 Une pièce de théâtre du XVIIe siècle NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 23-02-09 16:23:03 1389943BMD - Flammarion - Fiche pédagogique - Les fourberies de Scapin - Page 73 — Z38943$$$1 — Rev 18.02 prendre toutes les hardes qui sont dans cette grande manne, et tu les vendras aux fripiers, pour aller racheter mon fils » (p. 84). 9. Tout au long du récit de Scapin, Géronte s’exclame : « Que diable allait-il faire dans cette galère ? » 10. À la fin de la scène, les didascalies indiquent les mouvements de Géronte : « (il lui présente sa bourse, qu’il ne laisse pourtant pas aller ; et, dans ses transports il fait aller son bras de côté et d’autre, et Scapin le sien pour avoir la bourse.) » (p. 85), puis Géronte « remet la bourse dans sa poche, et s’en va » (p. 86). Ce jeu de scène montre à quel point Géronte a du mal à se résoudre à donner sa bourse à Scapin. 11. À la fin de la scène 8, Scapin a réussi à obtenir l’argent dont Léandre et Octave avaient besoin. Au moment de donner à Léandre l’argent qu’il a soutiré à son père, il y met une condition : « Mais à condition que vous me permettrez à moi une petite vengeance contre votre père, pour le tour qu’il m’a fait » (p. 87). C’est donc le sentiment de vengeance qui pousse Scapin à jouer un nouveau tour à Géronte. Sur l’acte III 1. Hyacinte et Zerbinette sont dans une situation comparable, car elles sont amoureuses d’un jeune homme qui ne parvient pas à obtenir de son père l’autorisation de les épouser. À l’aide de ce travail, on demande aux élèves de formuler l’enjeu de la scène 2 : Scapin doit trouver une ruse afin de se venger de son propre maı̂tre, sans que celui-ci se rende compte du rôle que joue Scapin dans son malheur. ■ Lecture analytique : les formes de comique La deuxième partie de la séance sera consacrée à la découverte de la scène 2 du troisième acte. On demandera aux élèves de noter les éléments comiques de la scène. Pour réaliser cet exercice, on pourra utiliser un enregistrement vidéo, par exemple celui de la mise en scène de Pierre Fox 1. En s’appuyant sur la partie du dossier intitulée « Les formes de comique dans Les Fourberies de Scapin » (p. 127-130), on classe les éléments repérés par les élèves dans un tableau : 1. COPAT, 2004. Les Fourberies de Scapin 73 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 23-02-09 16:23:03 1389943BMD - Flammarion - Fiche pédagogique - Les fourberies de Scapin - Page 74 — Z38943$$$1 — Rev 18.02 Types de comique Exemples dans l’acte III, scène 2 Comique de geste Les coups de bâton Comique de situation Le valet se joue son maı̂tre Comique de mot Le jeu sur les accents Comique de caractère Géronte est peureux ■ Étude d’un texte complémentaire : analyse d’une mise en scène La troisième partie de la séance est consacrée à l’étude de la mise en scène de Jean-Pierre Vincent et de Bernard Chartreux, grâce à la lecture de leurs notes de mise en scène. On approfondit ainsi la réflexion entamée lors des séances précédentes sur la mise en scène comme interprétation. On demande aux élèves de répondre aux questions du dossier (p. 156), dont voici les éléments de réponses : 1. Dans leurs notes, les metteurs en scène indiquent que « Scapin s’empare de Géronte violemment », et qu’il le « plaque au mur », puis qu’il le « plaque à nouveau dans le recoin », qu’il « l’immobilise » et « se précipite violemment pour ceinturer Géronte » : les gestes du valet sont particulièrement violents. De son côté, Géronte est « combatif ». Il cherche à échapper à l’étreinte de Scapin et « veut remonter vers le fond avec courage ». Au début de la scène, Scapin et Géronte apparaissent donc comme deux adversaires qui se livrent combat. 2. Pour faire ressentir au spectateur que les coups de bâton sont dangereux, les metteurs en scène mettent en lumière la douleur de Géronte : « Géronte pousse un “aı̈e” de douleur », « Scapin touche l’épaule de Géronte qui grogne de douleur ». Après la seconde série de coups, ils imaginent un jeu de scène qui peut laisser penser que Géronte est mort sous les coups : « Géronte ne bouge plus. Silence de 8 secondes. Scapin croit qu’il a tué Géronte, se relève, s’affole. » Enfin, la scène se termine sur Géronte, seul, paralysé par la douleur : « Il fait deux ou trois pas à genoux, mais il a trop mal pour se relever et s’écroule au centre. » 3. Scapin semble prendre un plaisir extrême à humilier son maı̂tre et à provoquer sa terreur : les metteurs en scène parlent de « jouissance infinie », de « divin sentiment de la vengeance proche » et de « plaisir ». Pour mettre en évidence les sentiments 74 Une pièce de théâtre du XVIIe siècle NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 23-02-09 16:23:03 1389943BMD - Flammarion - Fiche pédagogique - Les fourberies de Scapin - Page 75 — Z38943$$$1 — Rev 18.02 de Scapin, ils montrent que le personnage prend son temps, afin de faire durer le plaisir (« [...] il prend tout son temps, ce qui est très jouissif d’une part et le meilleur moyen d’augmenter la terreur de Géronte de l’autre »). Plusieurs indications soulignent ce ralentissement de la scène : « Scapin tire le cordon du sac qui s’affale en couinant. Il reste un instant avec le cordon tendu dans sa main, en équilibre [...]. Puis il va lentement vers le fond, sous la lune », « Puis il va s’asseoir centre plateau, tranquillement, près du bâton », « Scapin s’est levé. Il va pour frapper, puis se ravise pour faire durer le plaisir ». 4. Ainsi, Scapin, dans cette mise en scène, est inquiétant : il semble prendre plaisir à faire souffrir son maı̂tre, sans savoir fixer de limites à sa vengeance. Travail préparatoire pour la séance no 6 : lire la fin de l’acte III. Séance no 6 : le dénouement Objectifs → Connaı̂tre les caractéristiques d’un dénouement de comédie à l’âge classique. → Écrire une scène de comédie. Supports → Acte III, scène 13. → « Au fil du texte », dossier de l’édition, fin des questions de lecture sur l’acte III, p. 125. → Extrait des Fourberies de Nérine de Théodore de Banville (dossier de l’édition, p. 138-141). ■ Questionnaire de lecture On consacrera la première partie de la séance à la compréhension de la fin du troisième acte, à l’aide des questions 4 à 7 du questionnaire « Au fil du texte » sur l’acte III (dossier de l’édition, p. 125). Voici quelques éléments de réponse : 4. La scène 3 offre un double quiproquo : au début de la scène, Géronte croit que Zerbinette rit car elle a assisté au tour que Scapin vient de lui jouer. Puis Zerbinette, qui ne connaı̂t pas l’identité de Géronte, lui révèle involontairement la première fourberie dont il a été victime. Les Fourberies de Scapin 75 NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 23-02-09 16:23:03 1389943BMD - Flammarion - Fiche pédagogique - Les fourberies de Scapin - Page 76 — Z38943$$$1 — Rev 18.02 5. Deux coups de théâtre permettent le dénouement. À la scène 7, grâce à Nérine, on découvre que Hyacinte est la fille de Géronte. À la scène 11, c’est au tour d’Argante de découvrir, grâce au bracelet de naissance de la jeune fille, que Zerbinette est l’enfant qui lui avait été ravie par des bohémiens à l’âge de quatre ans. 6. Hyacinte est la belle-fille d’Argante ; la fille de Géronte ; la sœur de Léandre ; l’épouse d’Octave. Zerbinette est la fille d’Argante ; la belle-fille de Géronte ; l’épouse de Léandre ; la sœur d’Octave. 7. Pour obtenir son pardon, Scapin, avec l’aide de Carle, fait croire à Géronte qu’il est en train de mourir des suites d’un accident. ■ Lecture analytique : les caractéristiques d’un dénouement de comédie On lit la scène finale, en faisant remarquer aux élèves les deux caractéristiques du dénouement d’une comédie à l’âge classique : la pièce se finit bien (les amants se marient, le valet obtient le pardon de son maı̂tre) et tous les personnages sont présents sur scène. ■ Exercice d’écriture : inventer la suite d’une scène de comédie On termine la séance par la lecture de la « suite » de la pièce, telle qu’elle a été inventée au XIXe siècle par Théodore de Banville, et la réalisation de l’exercice d’écriture proposé à la suite de l’extrait : inventez la suite de la scène. Séance no 7 : de Scapin à Ahmed Objectifs → Analyser une récriture. → Écrire une scène de comédie. Support → Extrait d’Ahmed le Subtil, d’Alain Badiou (dossier de l’édition, p. 141-144). Cette séance est consacrée à l’étude de la récriture de la « scène du sac » par Alain Badiou dans sa comédie Ahmed le 76 Une pièce de théâtre du XVIIe siècle NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 23-02-09 16:23:03 1389943BMD - Flammarion - Fiche pédagogique - Les fourberies de Scapin - Page 77 — Z38943$$$1 — Rev 18.02 Subtil. Les élèves établissent un lien entre l’univers de Molière, qui peut leur sembler très éloigné du leur, et un contexte plus familier, et envisagent le rapport entre récriture et interprétation. ■ Lecture analytique : la récriture Après la lecture de la scène, on demande aux élèves de répondre aux questions qui accompagnent l’extrait du texte d’Alain Badiou dans le dossier (p. 144). En voici quelques éléments de réponse : Cette scène s’inspire de la scène 2 de l’acte III, qui a été étudiée lors de la cinquième séance. Naples devient la ville imaginaire de Sarges-les-Corneilles, en banlieue parisienne, Scapin prend les traits d’Ahmed, et Géronte devient une femme, Mme Pompestan, députée de la commune. Ahmed utilise aux dépens de Mme Pompestan la peur que suscitent chez elle les jeunes de la cité, qu’elle ne connaı̂t pas réellement, en la persuadant qu’elle doit se cacher dans le coffre de sa voiture de luxe pour échapper à leur vengeance. Les accents gascon et basque de la pièce de Molière sont ici remplacés par « un accent arabe d’opérette » : Ahmed contrefait l’accent maghrébin à la fois pour masquer sa voix et pour se moquer des préjugés de Mme Pompestan, pour qui un jeune Maghrébin parle nécessairement avec un accent, s’exprime et se comporte avec violence. L’auteur invite ainsi le spectateur à se moquer, avec Ahmed, des clichés sur les jeunes de banlieue. ■ Exercice d’écriture : récrire une scène des Fourberies de Scapin On demande enfin aux élèves, par groupe de deux, de réaliser l’exercice d’écriture proposé dans le dossier (question 6, p. 156). Cet exercice peut constituer l’évaluation de la séquence. Claire JOUBAIRE, actuellement professeur de français au lycée Virgilio, à Rome (Italie). NORD COMPO — 03.20.41.40.01 — 125 x 178 — 23-02-09 16:23:03 1389943BMD - Flammarion - Fiche pédagogique - Les fourberies de Scapin - Page 78 — Z38943$$$1 — Rev 18.02